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Utilisation dInternet et relations sociales

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Quels sont les impacts des technologies sur le droit à la vie privée ?

Toutefois, les technologies peuvent aussi menacer le droit à la vie privée, compromettre la sécurité et creuser les inégalités. Elles ont des incidences sur les droits de l’homme et l’action humaine.

Pourquoi les nouvelles technologies sont-elles si importantes dans la vraie vie ?

Le temps où les nouvelles technologies étaient vues comme une menace pouvant potentiellement enfoncer un utilisateur dans une « spirale d'isolement » est révolu, il est temps de les percevoir comme un moyen de s’ouvrir au monde et trouver plus rapidement des activités in real life – dans la vraie vie.

Quels sont les impacts des révolutions technologiques sur l’emploi ?

Au cours de l’histoire, les révolutions technologiques ont modifié les dynamiques de l’emploi, en créant de nouvelles formes et de nouveaux modes de travail et en rendant d’autres obsolètes. Elles ont ainsi transformé les sociétés de façon globale. Les mutations en cours auront certainement de profondes répercussions.

Quels sont les droits de la technologie ?

Même la Loi Travail évoque un droit à la déconnexion. …et on ne va pas s'en plaindre. En dehors de ces quelques exceptions, le constat est clair : la technologie rend service, aide l’humain, appuie ses actes et permet les relations. Non, la technologie ne crée pas les échanges, elle les transforme.

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Utilisation dÕInternet et relations sociales

Sylvie Lafortune et Simon Laflamme

1 Il y a maintenant plus dÕune dŽcennie quÕInternet est lÕobjet dÕune polŽmique : dÕun c™tŽ, on retrouve le camp des pessimistes,qui pensent que lÕusage rŽpandu du Net constitue une menace pour le lien socia l et, de lÕautre c™tŽ, le camp des optimistes,qui soutiennent que la cyberculture monde meilleur. LÕobjectif de cette recherche nÕest pas de confirmer ou de rŽfuter lÕune ou lÕautre de ces logiques discursives, mais bien dÕobserver sÕil existe, dans les faits, un lien entre lÕusage dÕInternet et les relations interperson- accro"t les communications en nombre, en frŽquence et en profondeu r ou Bref survol des écrits sur Internet et le lien social Comme le point de dŽpart de cette recherche est la polarisation des dis- cours sur lÕInternet, nous avons dÕabord essayŽ de dŽgager, des multiples opinions Žmises, de quelques rŽsultats dÕenqutes les princi paux enjeux de lÕeffet du réseau des réseauxsur le social.

Le discours pessimiste

Le discours pessimiste insiste sur le fait que les technologies de la communication sont ˆ la source dÕune idŽologie centrale qui conduit ˆ la dŽsinformation des citoyens et qui est, de surcro"t, Ç probablement deve- nue la grande superstition de notre temps È (Ramonet, 1997 : 7). Ce

1. Simon Laflamme est professeur au DŽpartement de sociologie, UniversitŽ Lauren-

tienne (Ontario, Canada). Courriel : SLaflamme@laurentian.ca. Sylvie Lafortune est bibliothŽcaire ˆ cette mme universitŽ. Courriel : slafortune@laurentian.ca. UTILISATION D'INTERNET ET RELATIONS SOCIALES BIBLID 0382-7798(2006)24:2p. 97-128

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discours parle aussi dÕun antihumanismede la rŽvolution technologique : on sÕinterroge sur lÕavenir de la vie humaine dans un environnement o le gentes È (Breton, 2000 ; Joy, 2000 ; Jonas, 1990). Pour certains, cette Žvo- lution rŽsulte de la convergence dÕInternet, des valeurs du libŽralisme et de lÕouverture de nouveaux marchŽs (Breton, 2000 ; Ramonet, 1999 ; Bar- ber, 1999). Pour dÕautres, elle ne fait que correspondre ˆ la crise du lien social au sein de la société individualiste de masseo les hommes tentent dŽsespŽrŽment de combler leur solitude (Wolton, 2000 ; JaurŽguiberry,

2000).

Les auteurs critiques dŽnoncent vigoureusement les effets nŽgatifs des technologies de lÕinformation et de la communication (TIC) sur le lien social. Selon leur point de vue, la communication humaine, mŽdiatisŽ e par lÕordinateur, est transformŽe par des pratiques pernicieuses telles que la sŽparation physique et la fin de la rencontre directe, la confusion entre le virtuel et le rŽel et la communication permanente (Breton, 2000 ; Wolton,

2000 ; JaurŽguiberry, 2000). La manipulation identitaire devient une

consŽquence importante de cette sŽparation physique ; un Ç individu peut maintenant superposer une identitŽ virtuelle ˆ son identitŽ rŽelle È (JaurŽguiberry, 2000). En outre, de nombreux auteurs affirment que lÕhomme moderne, cÕest-ˆ-dire ˆ la solitude. Selon Breton (2000), l'être ensembleest remplacŽ sur le rŽseau, par Ç lÕinteractivitŽ È, ce qui contri- La performance technique, pour Wolton, nÕest aucunement liŽe ˆ lÕamŽ- lioration de la communication humaine ; au contraire, elle ajouterait Ç une bureaucratie technique ˆ la bureaucratie humaine È (2000 : 109). Cette omniprŽsence de la technologie Ð multibranchement Ð ne fait que crŽer lÕillusion quÕon communique avec lÕautre ; en rŽalitŽ, elle rŽduit lÕhomme ˆ une sorte dÕesclavage, Ç encha"nŽ par les mille fils invisibles de la communication È (Wolton, 2000).

Le discours optimiste

positif tiennent un discours optimiste et parfois mme utopiste (Kollock et Smith, 1999). Deux idŽes principales tissent la trame de fond du dis cours des dŽfenseurs des nouvelles technologies : 1) la promesse dÕun monde meilleur et 2) lÕinŽluctabilitŽ dÕInternet. On affirme dÕabord quÕil y aura rehaussement de la qualitŽ de la vie parce que la sociŽtŽ en rŽ seau, qui transforme la dynamique spatio-temporelle, rŽduira les dŽplacements liŽ s

SYLVIE LAFORTUNE ET SIMON LAFLAMME

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aux accomplissements des fonctions quotidiennes et, donc, fera en sorte quÕon consacrera plus de temps aux loisirs. Gates et al.(1995) super- posent ˆ cette dimension spatio-temporelle lÕidŽe quÕInternet nous per- mettra dÕavoir plus de contr™le sur nos interactions, et donc plus de libertŽ. ligence artificielle, lÕordinateur deviendra le majordomede lÕhomme (Negroponte, 1995 : 190). Ainsi libŽrŽ de nombreuses t‰ches transfŽrŽes aux machines, lÕhomme jouit dÕun plus grand Žventail de choix et dÕacti- vitŽs ; il accro"t sa part de libertŽ. En outre, les autoroutes Žlectroniques, avec leurs diverses applications communicationnelles reprŽsentent des voies par excellence pour nouer de nouvelles connaissances, et ce, ˆ lՎchelle planŽtaire. Elles permettent Žgalement dÕentretenir beaucoup plus facilement les relations avec des parents et des amis auxquels, pour de nombreuses raisons, il est souvent impossible de rendre visite. La capacitŽ quÕa Internet dÕunifier les collectivitŽs est fortement soulignŽe dans tous les Žcrits ; il est question dÕunir les populations du monde, de regrouper les nations, sur le plan rŽel ou virtuel. Sfez insiste sur le fait que Ç [l]e rŽseau est au centre des technologies de la communication, [quÕ]il en est la figure dominante È (1999 : 20). Mais il prŽcise quÕil sÕagit dÕun rŽseau non hiŽarchique et que lÕinteraction y est nettement cen trale. Ces visions Žvoquent les deux caractŽristiques principales du rŽseau : la dŽpendantes, contribuent au rapprochement des tres humains. De ce pouvoir parce quÕil permet de mobiliser rapidement des gens pour provo- quer des changements (LŽvy, 1998 ; Gates, Myhrvold et Rinearson, 1995 ; Negroponte, 1995). Enfin, selon le discours optimiste, le rŽseau est viste du XIX e Scardigli, 1997 : 658). Il sÕensuit que celui ou celle qui ne se branche pas

Bill Gates.

questions et, dans lÕensemble, elles dŽmontrent que les TIC facilitent les contacts sociaux (Hampton et Wellman, 2000 ; Lam, 1999 ; Parks et Roberts, 1998 ; Patrick, 1997). LՎtude de Hampton et Wellman 2

2. Cette enqute, effectuŽe du mois dÕoctobre 1997 au mois dÕaožt 1999, a eu rec

ours ˆ quatre instruments de recherche : observation, questionnaire, groupes de discussion, ana- lyse documentaire. Les auteurs indiquent que Netville regroupait environ 120 domiciles,

mais ne prŽcisent pas le nombre de personnes qui auraient participŽ ˆ lՎtude.UTILISATION D'INTERNET ET RELATIONS SOCIALES

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quÕil existe une corrŽlation entre lÕusage des TIC et lÕaugmentation des contacts sociaux. En effet, les liens sociaux Žtablis dans Netville (une nouvelle banlieue de Toronto o une infrastructure Žlectronique ˆ la fine pointe a ŽtŽ intŽgrŽe aux habitations pendant la construction) ne sont plus limitŽs ˆ la proximitŽ physique mais sՎtendent bien au-delˆ des quartiers. DÕautres enqutes indiquent quÕInternet peut contribuer au maintien dÕune variŽtŽ de liens sociaux (forts, faibles, instrumentaux, Žmotifs). Cepen- dant, rares sont les relations qui sont maintenues gr‰ce au seul intermŽ- diaire des mŽdias Žlectroniques ; leur maintien dŽpend plut™t dÕune combinaison dÕinteractions qui ont lieu dans les mondes virtuel et rŽel (Hampton et Wellman, 2000 ; Lam, 1999 ; Parks et Roberts, 1998). Le rapport sur Internet de lÕUCLA (2000) 3 disent avoir rencontrŽ les gens quÕils ont dÕabord connu sur Internet et que

26,2 % nÕont jamais rencontrŽ, physiquement, leurs correspondants en

ligne. Des chercheurs se sont penchŽs sur lÕimpact de lÕusage des TIC sur leurs relations interpersonnelles, mais les rŽsultats obtenus semblent se contredire. DÕune part, lÕeffet serait positif ; par exemple, les usagers rapportent que, depuis quÕils participent ˆ une communautŽ en ligne, ils se rŽunissent et discutent davantage avec leurs parents et leurs amis (Patrick,

1997 ; UCLA Internet Report, 2000). DÕautre part, les rŽpercussions sur

la vie sociale seraient nŽgatives et parfois associŽes ˆ une forme de dŽ- pression chez les internautes parce quÕils se retirent de leur rŽseau social (Nie et Erbring, 2000 ; Kraut et al., 1998). LÕenqute de Nie et Erbring (2000) 4 sur lÕeffet dÕInternet sur la vie quotidienne des utilisateurs indique que 25 % des rŽpondants qui se branchent au rŽseau plus de cinq heures par semaine rapportent quÕils passent moins de temps avec leurs amis et les membres de leur famille et que 10 % dÕentre eux disent participer moins souvent ˆ des activitŽs ˆ lÕextŽrieur de la maison.

3. Il sÕagit dÕune Žtude longitudinale qui a dŽbutŽ en 2000.

LՎchantillon comprend

2 096 personnes qui, selon les auteurs, reprŽsentent lÕensemble de la population amŽri-

caine selon une mŽthode alŽatoire. La collecte des donnŽes a eu lieu au printemps 2000.

4. LÕenqute de Nie et Erbring repose sur un Žchantillon alŽatoi

re de la population amŽricaine (n = 4 113). La collecte de donnŽes sÕest faite au moyen dÕun questionnaire Žlectronique au mois de dŽcembre 1999.SYLVIE LAFORTUNE ET SIMON LAFLAMME 100

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TABLEAU 1

SYNTHéSE DES EFFETS DÕINTERNET SUR LE SOCIAL dÕIn- ternet sont antinomiques dans leur attitudeˆ lՎgard de lÕobjet lui-mme. Par exemple, la position optimiste maintient que le Net est un indice du s que la n usage situe dŽsormais la technique (et non plus lÕhumain) au premier plan. Cependant, en ce qui concerne les arguments apportŽs de part et dÕautre, on note que lÕopposition ne porte pas toujours sur les mmes valeurs, ce qui donne inŽvitablement lieu ˆ un dialogue de sourds. Est-ce que lÕidŽe outil de domination ? Ou encore, est-ce que lÕaffirmation selon laquelle le Net permet une augmentation des Žchanges sÕoppose ˆ celle qui veut quÕil contribue ˆ Žlargir le fossŽ entre les classes sociales ? LÕexamen des deux optimistes sont dÕavis que le Net est un moyen de communication rŽvolu- tionnaire parce quÕil change les notions de temps et dÕespace. SÕ ensuit une ŽnumŽration des usages Žmergents et potentiels qui sont transformŽs en

UTILISATION D'INTERNET ET RELATIONS SOCIALES

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DISCOURS OPTIMISTE

TournŽ vers le futur et promet un avenir

meilleur

DISCOURS PESSIMISTE

DŽnonce l'impérialisme communicationnel

qui opprime les citoyens Net

¥ Promesse dÕun monde meilleur

¥ InŽluctable (le Net est associŽ au

¥ Antihumaniste

¥ HŽgŽmonie amŽricaine sur le marchŽ mondial

LÕusage du Net :

¥ Permet de faire la connaissance de

nouvelles personnes et facilite le maintien de relations existantes

¥ Entra"ne une augmentation dՎchanges,

donc plus de Ç crŽativitŽ collective È ¥ Permet la crŽation dÕun nouvel outil de mobilisation pour la sociŽtŽ civile, donc rend plus facile la participation ˆ un projet de sociŽtŽLÕusage du Net :

¥ Contribue ˆ la formation de relations

peu engageantes parce que l'tre ensemble est remplacŽ par l'interactivitŽ ¥ Contribue ˆ crŽer un gouffre entre ceux qui sont branchŽs et ceux qui ne le sont pas

¥ Contribue ˆ la dŽsynchronisation des

activitŽs sociales et donc constitue une sorte dÕobstacle ˆ lՎlaboration de projets collectifs

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Ç preuves È. Les pessimistes, au contraire, insistent sur les consŽquences nŽfastes du Net comme lÕenfermement virtuel de lÕindividu, la crŽation dÕune Žlite branchŽe ou la dŽsynchronisation des activitŽs sociales.

Question de recherche

Devant ces positions sur les retombŽes du rŽseau, il convient donc de poser la question : quel est, empiriquement, lÕeffet dÕInternet sur les rela- tions interpersonnelles ? Si les optimistes ont raison, nous devrions obser- ver que plus on recourt ˆ Internet, plus la vie sociale sera dynamique et plus sÕaccro"tront le nombre et la frŽquence des communications . LÕusage dÕInternet devrait donc entra"ner une augmentation du nombre de per- sonnes avec qui lÕon Žchange soit virtuellement, soit physiquement. Inver- sement, si les pessimistes ont raison, nous devrions trouver que plus on utilise Internet, plus on sÕisole, cÕest-ˆ-dire on abandonne ses activitŽs siquement des autres et on se rŽfugie peu ˆ peu dans un monde artificiel. Dans ce contexte, non seulement on passe moins de temps avec les membres de sa famille et ses amis, mais les liens que lÕon crŽe et que lÕon maintient sur Internet sont fictifs, substitutifs et transitoires parce quÕils nication transite par Internet, moins elle est profonde et si les personnes qui font usage dÕInternet entretiennent des liens moins intenses avec les autres dÕune faon constante. Il y a donc lieu de sÕinterroger sur la contri- bution du Net au sentiment de solitudequi semble se manifester davantage ˆ lÕheure actuelle et qui, pour certains, reprŽsentent le mal du siècle. Nous prŽsentons ici les rŽsultats dÕune Žtude que nous avons menŽe en

1. Plus on fait usage dÕInternet, moins on participe ˆ des activitŽs

sociales.

2. Plus on a recours ˆ Internet, moins on fait usage dÕautres mŽdias.

3. Plus on recourt ˆ Internet, plus on entretient des communications

en nombre et en frŽquence.

4. Plus on fait usage dÕInternet, moins on communique en la prŽsence

de lÕautre.

5. Plus la communication transite par Internet, moins elle est

profonde.

6. Plus on recourt ˆ Internet, plus on a le sentiment dՐtre seul.

SYLVIE LAFORTUNE ET SIMON LAFLAMME

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MŽthodologie

Dans le cadre de cette recherche, il importe de comparer des utilisateurs d'Internet et des non-utilisateurs ainsi que des personnes vivant avec d'au- tres et des personnes vivant seul. Il est également important de tenir compte des groupes d'âge, des sexes, des niveaux de scolarité et des statuts socioéconomiques puisqu'on sait maintenant que ces caracté ris- tiques ont toutes, à des degrés divers, une incidence sur l'usage d'Internet (Dryburg, 2001). Pour constituer notre corpus de recherche, nous avons fait appel à des organismes sociocommunautaires, ce qui a permis de former un échantillon aléatoire de répondants. La collecte de données s'est faite au moyen d'un questionnaire auto- administré comportant 21 questions. Onze questions sont de nature socio- démographique et les autres portent plus particulièrement sur les variables dépendantes et indépendantes de l'étude soit, d'une part, l'isolement et le lien social et, d'autre part, l'usage d'Internet. Au total, 402 répondants ont participé à l'étude, soit 285 femmes et

117 hommes.

TABLEAU 2

DISTRIBUTION DE LA POPULATION SELON LES GROUPES D'ÂGE Mentionnons que la moyenne d'âge de l'échantillon est de 40,9. Parmi les sujets, 159 vivent seul et 243 vivent avec d'autres personnes. En outre, • 11,7 % desparticipants possèdent un diplômed'études secondaires, • 18,2 %, un diplôme d'études collégiales, • 18,4 %, un diplôme universitaire de premier cycle, • 16,9 %, un diplôme universitaire de cycle supérieur et • 34,8 % ont indiqué soit ne pas avoir obtenu un diplôme du secondaire, soit avoir suivi des cours menant à un diplôme. Pour ce qui est de la fréquence d'usage d'Internet, • de 15 % à 22 % des répondants ont indiqué ne jamais s'en servir,

UTILISATION D'INTERNET ET RELATIONS SOCIALES

103

ÂGE18-2526-3536-5051-6566 et plusTOTAL

N7980688194402

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¥ de 36 % ˆ 38 % ont dŽclarŽ y recourir souventet ¥ de 40 % ˆ 49 % sÕen servent de faon intermŽdiaire.

Les résultats

Pour commencer, nous examinerons les corrŽlations entre les variables qui mesurent, dÕune part, la frŽquence dÕusage dÕInternet et les activitŽs sociales puis dÕautre part, lÕusage dÕInternet et celui des autres mŽdias. LÕusage dÕInternet est dŽfini en fonction de 14 variables 5 qui ne sont pas tous liŽes aux activitŽs sociales et ˆ lÕusage dÕautres mŽdias. Les usages tels que Ç suivre lÕactualitŽ sportive È et Ç suivre les activitŽs de la bourse en ligne È ne sont corrŽlŽs avec aucune des activitŽs sociales. Moins de la moitiŽ des variables, soit 36 %, sont associŽes de faon signi- ficative ˆ des activitŽs comme Žcrire des lettres, recevoir des parents, aller Dans lÕensemble, les liens sont faibles, car tous les coefficients sont infŽ- rieurs ˆ 0,26. Des usages dÕInternet comme Ç participer ˆ des forums de discussion sur Internet È, Ç faire des achats en ligne È, Ç envoyer des cartes de souhaits Žlectroniques È et Ç faire des transactions bancaires en ligne È ne sont pas corrŽlŽs ˆ lÕexposition ˆ dÕautres mŽdias : les quoti- diens, les revues, les magazines, la tŽlŽvision, la radio, la musique enre- gistrŽe, le tŽlŽphone. Nous trouvons, dans lÕensemble, une plus faible proportion de corrŽlations significatives que dans le cas prŽcŽdent, soit seulement 20 %, et aucun coefficient ne dŽpasse la valeur de 0,21. Si nous additionnons toutes les variables dÕusage dÕInternet et les ramenons ˆ un seul score qui tŽmoigne de lÕensemble des usages et de leur intensitŽ, nous pouvons alors vŽrifier si cette nouvelle variable influe sur

5. Je lis des quotidiens ou des revues sur Internet

Je Ç chat È sur Internet

Je participe ˆ des forums de discussion sur Internet JՎcris des courriels en dehors du cadre de mon travail Je reois des courriels en dehors du cadre de mon travail

Je participe ˆ des jeux sur le Web

Je suis lÕactualitŽ sportive sur Internet

Je fais des transactions bancaires sur Internet

Je fais des achats en ligne

Je suis les activitŽs de la bourse en ligne

JÕorganise des voyages sur Internet

Je consulte les nouvelles de la mŽtŽo en ligne

Je fais du Ç surfing È sur le Web

JÕenvoie des cartes de souhaits ŽlectroniquesSYLVIE LAFORTUNE ET SIMON LAFLAMME 104

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les activitŽs sociales ou sur lÕusage des autres mŽdias. Nous ne trouvons quÕune seule corrŽlation infŽrable, soit avec lÕexposition ˆ la tŽlŽvision, et elle est faible et nŽgative (r = Ð0,11). Dans le mme esprit, il est possible de rŽunir dans un ensemble cumulatif toutes les variables qui ont trait ˆ lÕusage dÕInternet mais seulement ˆ des fins de communication. Pour ce qui est des activitŽs sociales, nous trouvons des associations positives mais faibles entre lÕusage dÕInternet et le fait dՎcrire des lettres (r = 0,23), dÕen recevoir (r = 0,22), dÕaller au cinŽma (r = 0,20), dÕaller au restaurant (r = 0,14) et de recevoir des parents (r = 0,14). Pour ce qui est de lÕusage des autres mŽdias, nous nÕobservons que deux corrŽlations infŽrables ; lÕune, nŽgative, avec lÕexposition ˆ la tŽlŽvision (r = Ð0,13), lÕautre, positive, avec lÕusage du tŽlŽphone (r = 0,12). Une autre variable permet de consolider ces observations : Ç JÕutilise Internet pour communiquer avec dÕautres personnes. È Quand nous lÕasso- cions aux variables dŽpendantes, nous notons des corrŽlations positives avec lÕacte dՎcrire des lettres (r = 0,21), dÕen recevoir (r = 0,18), dÕaller au cinŽma (r = 0,16), de recevoir des parents (r = 0,13), dÕaller au thŽ‰tre (r = 0,11) et un coefficient nŽgatif avec lՎcoute de la tŽlŽvision (r = Ð0,18). de lien entre lÕusage dÕInternet et les activitŽs sociales ou encore entre In- ternet et dÕautres mŽdias. Lorsque ces liens se manifestent, ils sont faibles et, la plupart du temps, positifs.

Les relations interpersonnelles

Mais lÕusage dÕInternet influence-t-il les relations interpersonnelles ? Pour rŽpondre ˆ la question, nous pouvons reprendre les mmes variables relatives ˆ lÕemploi dÕInternet et en mesurer lÕassociation avec, dÕune part, le nombre de personnes c™toyŽes selon nos sept catŽgories de relations sociales 6 et, dÕautre part, avec le degrŽ dÕintensitŽ de ces mmes relations. sont infŽrieurs ˆ 0,20 et seulement deux sont nŽgatifs. Si nous rŽunissons

6. Membre de la famille immŽdiate

Membre de la famille Žlargie

Grand ami

Ami

Personne qui vous fournit un service

Personne ˆ qui vous fournissez un serviceUTILISATION D'INTERNET ET RELATIONS SOCIALES 105

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les usages dÕInternet dans une formule additive et que nous rŽpŽtons lÕanalyse, les rŽsultats vont dans le mme sens. Les coefficients, cette fois, effectue les analyses, le constat est toujours le mme : les relations interpersonnelles sont peu associŽes ˆ lÕusage dÕInternet. Dans le cas contraire, la corrŽlation est normalement positive, cÕest-ˆ-dire que plus on recourt ˆ Internet, plus on est dŽjˆ inscrit dans des relations sociales et plus on utilise dÕautres mŽdias. Mais lÕinformatique ne se rŽduit pas ˆ Internet et il est permis de se demander si lÕisolement social nÕaurait pas plut™t pour cause l e temps quÕon passe devant un Žcran dÕordinateur. La rŽponse est du mme ordre :quotesdbs_dbs44.pdfusesText_44
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