[PDF] Mémoire Pour lobtention du diplôme de Magistère en économie

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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE ABOUBEKR BELKAID TLEMCEN

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES

Mémoire

Pour lobtention du diplôme de Magistère en économie Option : " Analyse des institutions et du développement

Thème

Présentée par :

Melle Khendek Samira

Devant le jury composé de :

Mme Lachachi Wassila présidente Maitre de conférence à luniversité de Tlemcen Mr Bounoua Chaib encadreur Professeur à luniversité de Tlemcen

Mme Boufenik Fatma examinatrice Maitre de conférences à luniversité dOran

Mme Kara Terki Assia examinatrice Maitre de conférences

à luniversité de Tlemcen

Le rôle des institutions dans la croissance économique dans les pays en développement - Le cas de l'Algérie-

Remerciements

Je remercie en premier lieu, mon directeur de thèse, Mr le professeur Chaib Bounoua pour avoir le mener à terme. Ainsi que de ses orientations, ses critiques pertinentes et surtout sa présence et sa disponibilité. Je lui présente ma profonde reconnaissance. oration du modèle économétrique.

é une aide précieuse dans

et je leur souhaite bon courage. Je remercie, enfin, les examinateurs : le docteur Lachachi Wassila, le docteur Boufnik Fatma

et le docteur Kara Terki Assia qui auront à lire et à évaluer ce travail. Leurs remarques et

critiques me mes futurs travaux de recherche.

Résumé :

des différences dans les trajectoires institutionnelles suivies par chaque pays. Dans un premier

Ensuite nou, en proposant un

modèle économétrique liant des variables institutionnelles puisées de la base de données " Heritage

Foundation » à la croissance économique mesurée par le PIB total en dollars constants. Les résultats

C

positif entre les institutions et la croissance économique. Ceci peut être expliqué par plusieurs

facteurs,

croissance économique semble déterminée principalement par les hydrocarbures, ce qui à priori

masque le rôle des autres variables institutionnelles dans la croissance économique.

Les mots clés : croissance économique, Institutions économiques et politiques, pouvoir politique,

économie rentière, pièges institutionnels, test de causalité.

Abstract :

The present work is a modest contribution to the Economic Analysis of Institutions. Moreover,

by referring to differences in institutional trajectories followed by each country. First, we have had

the attempt to define the role of institutions in explaining economic growth gaps between countries relying on the contributions of new institutional economics. Then, we have tried to transform the Schema of analysis to the Algerian case by proposing an econometric model linking institutional

GDP in constant dollar. The achieved results proved that there is almost no link between institutions

and the economic growth of Algeria which contradicts the dominant economic theory which states

invariably a link of positive causality between institutions and economic growth. This can be

explained by many factors as it happens for the specificity of the Algerian economy which is in the form of rents: the economic growth seems to be basically determined by hydrocarbons which hide Key words: economic growth, economic and political institutions, political power, rentier economy, institutional traps, causality test. 1

Introduction générale

liée à des facteurs macroéconomiques : le capital physique, humain et la technologie... (Solow 1956, Romer 1986 et revenu entre les pays par des différences de dotation dans ces facteurs.

La théorie néoclassique constitue le pilier de la théorie économique de la croissance. Robert Solow

est le premier économiste qui a introduit le progrès technique comme une variable exogène dans

son modèle de croissance. Selon lui, cette variable permet le maintien de la croissance à long

terme. Les limites de son modèle ont ouvert la voie à de nouvelles théories appelées " théories de la

croissance endogène ». Ces théories ont apporté des corrections au modèle de Solow en

dans la production.

Malgré son apport considérable, la théorie néoclassique se base sur des hypothèses irréalistes. Elle

suppose que le marché est efficient car les informations sont parfaites et disponibles. Donc les

agents sont parfaitement rationnels et peuvent maximiser leur utilité. Toutefois, dans le monde réel

les échanges sont complexes et coûteux, les acteurs ne possèdent pas une information parfaite et

leurs choix peuvent être mauvais à cause de leur rationalité limitée (H Simon, prix Nobel

Le capital physique, humain et la technologie ne suffisent pas à expliquer la croissance

économique, car ils ne permettent pas de répondre à une autre problématique pertinente selon

ltats positifs en terme

de croissance économique. Alors où se situe la faille ? Incrimine t- on la mauvaise dotation de ces

débats. Selon cette nouvelle théorie, la croissance ne peut être atteinte dans un environnement

institutionnel défail institutionnel efficient qui assure le bon fonctionnement des transactions.

1- Croissance et institutions :

1-1 le cadre théorique :

Le thème sur

2

La nouvelle économie institutionnelle tient ses racines des travaux de Ronald Coase (the nature of

the firm) apparut en 1937 et suivis des travaux de Williamson (Markets and Hierarchies) en 1975. avec les travaux de Douglas North (institutions institutional change and economic performance en

1990) . North a donné la définition suivante : " les institutions sont les contraintes formelles et

informelles qui façonnent les comportements humains »

1-2 les études empiriques :

Les auteurs néo-institutionnalistes ont procédé à de nombreuses études empiriques pour tester leur

hypothèse de départ. Les travaux empiriques portent essentiellement sur les institutions formelles et

particulièrement les institutions des droits de propriété et

travaux de North. Ce dernier démontre que ces deux institutions sont indispensables car elles

En effet, les résultats de leurs études confirment le rôle des institutions dans la croissance

économique (Jones and Hall 1999, Knake and Keefer 1995, Kaufmann et Pitchett 1997, Johnson et 1- : Nous abordons dans cette recherche, la question du lien entre les institutions et la croissance en

des institutions malgré les nombreux rapports des organisations internationales qui ont traité divers

aspects de cette question notamment celui portant sur le climat des affaires en Algérie.

2- Question principale, hypothèses du travail et méthodologie :

La croissance économique en Algérie demeure faible et dépendante des ressources naturelles.

concernant les variables institutionnelles. suivante : 3 Quel est le lien entre les institutions et la croissance économique ?

Malgré de réels

-s ressources financières ? et de gouvernance ?

Pour répondre à ces questions pertinentes nous formulons trois hypothèses que nous essayerons de

économétrique.

Hypothèse 1 :

Les institutions constituent un facteur crucial pour engendrer une bonne croissance. Leur impact a

surpassé celui des autres facteurs de la croissance économique (géographie et commerce) [Rodrik

2004]. Ainsi de bonnes institutions encouragent les acteurs économiques privés à investir, produire

et innover. En revanche des institutions " extractives » encouragent des activités de recherche de

rente et entravent donc le processus de croissance économique ( Acemoglu, Johnson et Robinson

2008).

Hypothèse 2 :

Certains pays gardent un environnement institutionnel défaillant. Ces institutions médiocres sont

», pour bénéficier des situations de rente (le

revenu de la rente) et empêcher ainsi toutes les activités productives qui pourraient changer la

distribution du revenu dans le pays.

Hypothèse 3 :

La faible qualité institutionnelle qui caractérise le climat des affaires en Algérie a entrainé des

co phénomène a affaiblit la croissance économique algérienne.

Notre travail consiste premièrement à expliquer les écarts de croissance économique entre les pays

comprendre la raison pour laquelle ces

économies maintiennent de mauvaises institutions. En effet, si les institutions sont les déterminants

profonds de la croissance économique alors pourquoi les gouvernements des pays du sud 4

économique algérienne par des facteurs institutionnels via une étude empirique en utilisant un

modèle de cointégration liant des variables institutionnelles au PIB 3- : Ce travail est structuré en quatre chapitres. Nous abordons dans le premier chapitre le fondement

théorique de la croissance économique (définition, mesures et les phases de la croissance

économique depuis la révolution industrielle) ainsi que les différents modèles de croissance.

études de Sach, Rodrik, Subramanian, Frankel, Jeffrey et David Romer. Le troisième chapitre portera sur les facteurs qui nous permettent de comprendre la raison pour

laquelle les pays en développement détiennent de mauvaises institutions qui ne sont pas propices à

institutionnels qui bloquent le processus de réforme.

marché. La dernière section portera sur la conception du modèle. On justifiera le choix des

-comme le

prédit la théorie et les études antérieures- entre les institutions et le PIB totale. Notre étude portera

sur la période [1995-2012]. Le principal problème que nous avons rencontré dans ce travail de recherche est le manque de

données concernant les variables institutionnelles en Algérie. Les principales sources de données

données est payant. Chapitre 01 : quelques réflexions sur la croissance économique 6

Introduction au chapitre :

La croissance économique est un processus fondamental des économies contemporaines, elle est

populations. La croissance a évolué dans le temps en passant par plusieurs phases et à chaque phase

elle prenait un nouvel essor. central au milieu du 20 ème Solow. Depuis, de

nombreux économistes se sont intéressés au processus de la croissance et ont formulé des théories

et des modèles afin de trouver les facteurs essentie économique et par conséquent élever le niveau de vie des individus.

Section 01 : Etat général de la croissance

A) Définition et mesure de la croissance :

1- Définition de la croissance

Selon François Perroux, la croissance économique est " e pendant une ou : le produit global brut ou

net, en termes réels. Il ajoute aussi que la croissance économique est un processus quantitatif qui

». 1

Simon Kuznets étant " une hausse à long terme Cette

capacité croissante est fondée sur le progrès technique et les ajustements institutionnels et

».2

1 Pierre Robert, Ouvrage :croissance et crises, chapitre 1 2010,

édition Person, Paris, p 2, http://www.cap-prepa.pearson.fr/libre/analyse/ressources/croissance/7426_chap01.pdf

2 Simon Kuznets, Modern economic growth: findings and reflections,1973, American economic revue vol 63 n°3,

USA, p247, http://www.sfu.ca/~djacks/courses/ECON451/PDFs/Kuznets,%20Modern%20Economic%20Growth.pdf Chapitre 01 : quelques réflexions sur la croissance économique 7

2- Les indicateurs de la croissance économique :

2-1 Les agrégats de la production nationale :

2-1-1 Le produit intérieur brut :

Le PIB

regroupe à la fois les produits marchands et les produits dit non-marchands. Dans la plupart des pays, , la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) et les droits de douanes sont ajoutés

pour obtenir le PIB au prix du marché. Le PIB peut être divisé par le nombre de la population pour

obtenir le PIB réel par habitant qui reflète mieux le niveau de vie.1 / population.

Les économistes disposent de plusieurs méthodes pour calculer cet agrégat. Nous allons citer les

plus utilisées : ƒ La méthode des biens finals : (méthode des dépenses) :

Cette approche montre comment la richesse a été utilisée. Selon cette méthode, le PIB est la

somme des biens finals consommés par les quatre acteurs économiques qui sont : les ménages, les

comptabilisation du bien final, car certains biens sont produits pour être consommés et à la fois

servent .

PIB = C+I+G+X-M

Où : C : la consommation final ; I ; G : les dépenses publiques ; X : les exportations et M : les importations.

1 Bernard Bret, le tiers monde : croissance, développement et inégalités, 2006, Edition Ellipses 3ème, Paris, p 9.

Chapitre 01 : quelques réflexions sur la croissance économique 8

ƒ La méthode de la valeur ajoutée :

Dans cette méthode, on peut calculer le PIB en additionnant les valeurs ajoutées de toutes les entreprises ; ce qui permet de corriger les problèmes de la double comptabilisation puisque la consommation intermédiaire est soustraite de la production finale.1 VA = Valeur des biens et services produits - Valeur des consommations intermédiaires.

2-1-2 Le produit national brut :

Cet agrégat indique la valeur des biens et services finis produits par les facteurs de production déte lieu de la création de cette valeur.2

Remarque : Différence entre le PIB et le PNB :

Le PIB mesure la richesse économique crée par les agents (nationaux ou étrangers) dans le territoire nationale. Alors que le PNB mesure la valeur produite par des agents nationaux

2-2- Les agrégats du revenu national :

Le revenu national brut :

: du travail et du

capital reçus du reste du monde et en soustrayant les revenus du travail et du capital versés au reste

du monde.

1 Pierre Barbaroux : mesurer la croissance économique ?, indicateurs et méthodes,

www.cesa.air.defense.gouv.fr/IMG/PDF/mesurer_la croissance_éco.pdf

2 Andrew Gillespie, Ouvrage - Economie : macro-micro, 2007, Edition : Dunod, Paris, p66.

Chapitre 01 : quelques réflexions sur la croissance économique 9

2-3- Calcul des agrégats de production et du revenu :( Hurbert Kempf )

la PIB= PIB marchand + PIB non marchand destinés à la vente et crées par des sont pas destinés à la vente, et entreprises résidentes. créés par des administrations publiques, privées et les ménages.

PNB= PIB + Revenus reçus du travail et de la propriété des entreprises reçus du reste du monde

(Revenus du travail et de la propriété des entreprises versés à des non résidents) RNB= PIB + Revenus du travail et du capital reçus du reste du monde Revenus du travail et du capital versés au reste du monde.1

3- Les limites du PIB comme instrument de la croissance :

3-1 Les insuffisances du PIB :

Quelque soit la méthode utilisée dans la mesure de la croissance. Le PIB en tant indicateur

En 2008 une commission a été créée à la demande du président français Nicolas Sarkozy sous

le nom de " commission pour la mesure de la performance économique et du progrès social ». Elle

a pour fonction, dans un premier temps

instruments plus pertinents adaptés à la fois aux pays développés et aux pays en développement.

Cette commission a été pré

1 Hurbert Kempf ; Ouvrage- Macroéconomie ; 2006 ; Edition Dalloz 2 ème ; Paris ; p46-47 ;

Chapitre 01 : quelques réflexions sur la croissance économique 10 Le rapport de cette commission montre un certain nombre de limites de cet instrument dont les plus importants sont :

és dans le calcul du

Par conséquent, si la productivité du secteur public évolue de manière positive ou négative,

1 effective de la production et une amélioration du niveau de vie. Il se peut que la mesure habituelle de la croissance ne rende phénomènes qui peuvent avoir un effet néfaste sur le bien-être des citoyens.

Par exemple : "

Aussi, les profits générés par les entreprises grâce à lus La quantité croissante des produits qui sont de plus en plus complexes, rend difficile la mesure du volume de la production des biens et des performances économiques. Certains pays connaissent une augmentation lente des quantités des biens produits qui amélioration rapide de leur qualité. Par conséquent, la qualité de vie des citoyens se voit améliorer pas prise en compte dans la mesure du Pib.2

3-2 La conclusion de la commission :

La commission est arrivée à la conclusion suivante :

Pour nsidération trois sujets

importants :

1 Joseph e. Stiglitz, Amartya Sen ; Rapport de la commission sur la mesure des performances économiques et du

progrès social : synthèse et recommandations ; 2008 ; P2 ; http://www.pauvrete-

2 Joseph e. Stiglitz, Amartya Sen ; op.cit; p8

Chapitre 01 : quelques réflexions sur la croissance économique 11

ƒ Le premier est de remettre les individus au centre de toute analyse. Un dirigeant politique doit

prendre en compte la qualité de vie de ces citoyens en connaissant leur situation socioéconomique

réelle. Pour cela, il doit a consommation et des richesses. En effet, les revenus moyens ou la consommation moyenne y répartition tels que le revenu médian et la consommation médiane

ƒ En deuxième lieu, les statistiques doivent mieux valoriser le montant réel des transferts en

: les procurent aux citoyens générateurs de richesse supplémentaires.

ƒ Enfin, Stiglitz insiste sur la question du développement durable : dans la mesure de la croissance,

En effet, si la pollution augmente et ; les mesures statistiques offriront une estimation fausse et inadaptée du bien être social.

B) Les facteurs de la production :

1- Le capital physique :

Le capital physique regroupe les outils de production, il peut être matériel (ordinateur,

alors production (dépréciation du capital ou amortissement).

1 Rapport de Stiglitz : mesurer la croissance autrement, le journal Figaro : www.lefigaro.fr/.../04001-

20090911ARTFIG00304-stiglitz-met-l-ind.

Chapitre 01 : quelques réflexions sur la croissance économique 12 producti

Par exemple,

secrétaire.1 avec le temps. Ainsi le taux obsolescence

2- Le capital humain

considérées comme une forme de capital humain.2

Les modèles théoriques

les compétences des individus augmentent la productivité et accroissent la capacité économique du

pays, lui permettant par conséquent et de développer de nouvelles technologies.3

En effet, le savoir est devenu un élément intrinsèque de la productivité des agents et des nations.

Le développement du capital humain constitue à la fois un outil essentiel pour assurer une

croissance économique durable et un moyen de lutte contre la pauvreté. Le capital humain est un

facteur cumulable comme le capital physique, et son accumulation détermine la capacité des gains,

pays en développement.

1 Jean-Olivier Hairault ; Ouvrage- la croissance : théories et régularités empiriques ; 2004, Edition Economica,

Paris, p13.

2 Andrea Bassanini et Stefano Scarpetta ; les E : analyse empirique

sur des données en panel ; 2001 ; ;

3 Angel de la Fuente ; Human capital and productivity ; January 2011 ; Nordic Economic Policy Review Institut

; p2 ; Chapitre 01 : quelques réflexions sur la croissance économique 13 tant dans le financement des investissements dans le éducation, enseignement, des infrastructures publiques (comme on le verra dans le modèle de Barreau dans la suite de ce chapitre).1 Concernant les pays en développement et en particulier les pays Magrébins, La Tunisie est le pays qui a le plus avancé dans les reformes du système éducatif visée assurer une éducation primaire pour tous et cela depuis 1976. suivants : la formation professionnelle la formation des adultes.2

3- le progrès technique :

théoriciens (Solow) considèrent ce facteur comme étant exogène,

croissance de la productivité. Selon lui, les innovations engendrent le développement en donnant

naissance à de nouveaux produits, à de nouvelles méthodes UJDQLVDWLRQHWFquotesdbs_dbs31.pdfusesText_37

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