[PDF] Lecture analytique n° 3 : « Les Petites vieilles » (partie I du poème





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  • Quels sont les thèmes de la poésie moderne ?

    thèmes : l'amour fou et la femme, le rêve, la magie, la révolte, l'imaginaire, le hasard objectif et l'inconscient, etc.
  • Quelle image Baudelaire Donne-t-il de la ville ?

    Baudelaire est un citadin, un "flâneur" dans la grande ville. Pour lui, il ne s'agit pas d'embellir la ville mais d'y déceler la beauté mystérieuse qui y éclot à chaque pas. La ville est le motif où se manifeste de la façon la plus claire la conception baudelairienne du Beau.
  • À partir du XIXe si?le, les poètes s'inspirent de la ville pour écrire leurs poèmes. En poésie, la ville est un véritable objet poétique, une source d'inspiration inépuisable et moderne. Les poètes décrivent la ville comme étant lumineuse ou angoissante. Pour évoquer la ville, ils utilisent un vocabulaire spécifique.

Lecture analytique n° 3 : " Les Petites vieilles » (partie I du poème, du vers 1 au vers 36)

Présentation du poème

-Un des poèmes les plus longs du recueil, dédié à Hugo (comme le poème précédent " Les Sept

vieillards »), inspiré par un de ses poèmes (" Fantômes » in les Orientales) et publié en 1859.

-Facture plutôt classique avec 9 quatrains d'alexandrins à rimes croisées dans la partie I

-Il s'agit du récit de la rencontre du poète avec de vieilles femmes croisées dans la rue, pitoyables et

ridicules.

Problématique

Dans quelle mesure ce poème est-il moderne ?

I) L'observation et la rêverie (organisation et composition du poème) a) Les déambulations du poète spectateur

-Énonciation : la présence du poète se signale par l'emploi du pronom personnel " je » (" je guette » v.

3, " j'entrevois » v25 - " il me semble » v. 27, " je [...] cherche » v.30) => les verbes guetter, entrevoir

et chercher indiquent que le poète semble porter un regard scrutateur, presque avide, sur le spectacle

des petites vieilles qui se déplacent dans la ville.

-Le poète déambule dans la ville : cf. v.26 " Traversant de Paris le fourmillant tableau » (participe

présent " traversant » : insistance sur la durée)

-Les petites vieilles sont, quant à elles, désignées le plus souvent par un pronom de 3ème personne

(" aimons-les » v.5, " ils » v.9/13/17/19) qui occupe une place prépondérante dans le poème => le

regard du poète semble fasciné par le spectacle comme en témoigne l'importance accordée à l'objet du

regard (notez par ailleurs la valeur généralisante du pronom : ces vieilles représentent toutes les

vieilles de la capitale, elle en sont le prototype, le modèle)

-Le poème s'organise ainsi dans la relation entre le " je » et les vieilles, dans ce regard fasciné : le

poète est en position de spectateur, voyant, décrivant, racontant ...

-Ces créatures chétives et anonymes deviennent un nouvel objet de poésie : le poète est descendu dans

la rue et prend comme objet poétique des êtres anonymes croisés au hasard de ses déambulations

(rappel => Dans " Paysage », poème liminaire de la section " Tableaux parisiens », le poète était

encore dans sa tour d'ivoire, proche de l'Idéal, et composait une poésie idyllique qui refusait le réel de

la ville. Dans " Le Cygne », le poète descendait dans la rue, mais le spectacle des métamorphoses de

la ville n'était qu'un prétexte au surgissement des souvenirs des exilés et à une allégorisation de la ville

=> c'est le premier poème où les êtres peuplant la ville deviennent véritablement des objets de poésie )

-Notons, par ailleurs, la présence des pronoms " nous » et " vous » (" aimons-les » v.7, " avez-vous

observé » v.21) qui installent une forme de familiarité/proximité avec le lecteur, ainsi que les

déterminants démonstratifs nombreux et l'usage du présent qui donne l'impression que la scène se

déroule devant nos yeux => le lecteur est invité à partager l'expérience du poète, à observer avec lui le

spectacle des petites vieilles. b) Un poème entre observation et rêverie, entre extériorité et intériorité -On observe que le poème mêle plusieurs formes d'écriture :

-du discours descriptif et narratif, prépondérant (les 5 premières strophes environ) correspondant à

la description du spectacle vu (cf. verbes de perception " je guette », " j'entrevois » + verbes de

mouvement " ils rampent » v.9, " ils trottent » v.13, " se traînent » v.14, ...) : il s'agit d'une

tentative du poète pour saisir au plus près la réalité vue, même dans ses aspects les plus prosaïques

-des passages qui correspondent à la méditation, à la rêverie du poète (essentiellement strophes 7,8

et 9, cf. " méditant » v.29) : il s'agit d'une dérive du poète à l'intérieur de lui-même (considérations

sur le destin des vieilles et sur la mort aux strophes 7 et 8, songe spleenétique à la strophe 9)

-Au total, le regard du poète sur les petites vieilles est moins observation que rêverie : d'une vision

extérieure sur ces êtres ridicules, le lecteur passe à la découverte de l'intériorité du poète de par les

méditations et les rêveries auxquelles il se livre (la laideur de la ville et de ses êtres se transforment en

miroir des obsessions intérieures et des interrogations du poète).

II) Le spectacle des petites vieilles

a) Le décor urbain de la rencontre

-Relevé des termes concernant le cadre urbain de la rencontre du poète avec les petites vieilles :

-v.1/2 " Dans les plis sinueux des vieilles capitales, / Où tout, même l'horreur, tourne aux

enchantements ». On note deux hyperboles antithétiques " horreur » et " enchantements » qui font

de la ville un espace problématique qui hésite entre laideur extrême et espace magique (les termes

"enchantements », " charmants » et " charmes » sont à prendre au sens étymologique : qui

envoûtent). La tournure " Plis sinueux » évoque une ville labyrinthique (ou peut-être les rides des

petites vieilles en imaginant que les vieilles et la ville se superpose dans la vision du poète) qui

appartient là aussi plutôt au domaine du rêve, de la féerie.

-v.10 " Frémissant au fracas roulant des omnibus » : référence à la réalité prosaïque de la ville

(" omnibus ») dominée par un bruit désagréable souligné par l'allitération en [r]

-v. 26 " Traversant de Paris le fourmillant tableau » : les participes présents soulignent l'agitation

de la ville moderne

-Au total, un espace problématique qui hésite entre la réalité (connotée plutôt négativement : laideur,

agitation/multitude, bruit, => cf. " omnibus ») et l'imaginaire (ville = univers fantastique avec l'image

du labyrinthe et les spectres/fantômes des petites vieilles) => la réalité urbaine se transforme en un

espace imaginé (où le poète déploie son imagination) révélateur de l'intériorité du poète. La richesse

du poème réside dans la superposition de ces deux plans : la réalité et l'imaginaire du poète.

b) La représentation des petites vieilles -Il s'agit de la représentation d'êtres pathétiques et ridicules dominée par :

-des références à leur âge avancé faisant d'elles de véritables vestiges archéologiques de l'ancien

Paris (cf. " décrépits » v.4, " jadis des femmes » v.5, " reliques » v.11, " vieilles » v.21)

-la faiblesse physique de créatures presque irréelles (" fantôme débile » v.25, " être fragile »)

-la souffrance, l'accablement : verbes traduisant l'écrasement au sol (" ils rampent » v. 9, " se

traînent » v. 13), lexique de la souffrance (" brisés », " tordus », " animaux blessés »), " flagellé

par des bises iniques » (notez l'assonance en [i] soulignant la douleur)

-On notera l'insistance sur la description des corps de ces vieilles qui semblent de véritables et

monstrueux pantins désarticulés (leurs corps difformes ne semblent plus leur appartenir, ni leur

obéir) : " ces monstres disloqués » v.5, " Monstres brisés, bossus ou tordus » v.6, " marionnettes »

v.13 " dansent, sans vouloir danser », " tout cassés » v.16, " discords » v.30 -On sera attentif aux antithèses qui structurent la représentation : -v.6 " Eponine ou Laïs » : opposition vertu / vice => femme ambivalente comme souvent chez

Baudelaire

-opposition extériorité / intériorité : à la dévastation extérieure des ces petites vieilles s'oppose la

profondeur intérieure (" âmes » v.7) symbolisée par des " yeux perçant comme une vrille » v.16,

des " yeux divins de la petite fille » v.19, des " yeux mystérieux » v.35

-opposition entre répulsion (cf. analyses précédentes) et fascination (" enchantements »,

" charmants », " charmes », ...) c) La posture du poète

-On remarquera un ton froid et cruel accompagné du détachement digne d'un géomètre (" méditant sur

la géométrie » v.29 : la froideur cynique provient du décalage entre une réflexion sur la mort

prochaine des petites vieilles et les considérations sur la " forme » et la taille du cercueil qui leur sera

offert !)

-Cependant, ce ton n'est que superficiellement cruel, car on ressent une indéniable pitié ou charité du

poète face à ces créatures : " aimons-les » v.4, " divins » v.19, ... Par ailleurs, le poète semble ressentir

une véritable sympathie (au sens étymologique : capacité à partager les mêmes sentiments, les mêmes

émotions) face à ces vieilles qui paraissent être le miroir de l'accablement spleenétique que ressent le

poète comme en témoigne les vers 35/36 : " Ces yeux mystérieux ont d'invincibles charmes / Pour

celui que l'austère Infortune allaita ».

III) Un poème moderne

a) Une modernité thématique

-Incontestablement, un poème moderne dans le choix du thème : la ville et les créature anonymes qui

la peuplent

-Modernité aussi dans le mélange du prosaïsme (description de la ville et des vieilles) et de l'onirisme

(révélateur des thématiques obsédantes de Baudelaire) : il ne s'agit plus de fuir ou d'idéaliser le réel

comme les classiques ou les romantiques, mais bien de fonder une nouvelle poésie qui accepte la réalité du monde moderne dans son champ. b) Les vieilles comme allégorie de la modernité

-Baudelaire définit lui-même la notion de modernité poétique dans Le Peintre de la vie moderne : " La

modernité, c'est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l'art, dont l'autre moitié est l'éternel

et l'immuable. »

-La modernité n'est donc pas véritablement ce qui s'oppose à l'ancien, ce qui le dépasse, mais plutôt

une volonté de se faire la " mémoire du présent » (expression empruntée au Peintre de la vie

moderne), une volonté donc fixer les aspects éphémères, le transitoire (alors que l'art tentait jusque là

de figer l'absolu, l'éternel, l'immuable).

-Les petites vieilles appartiennent à la fois aux temps anciens et modernes (= vestiges, ruines du passé

prises dans la modernité urbaine). Ce sont des allégories de la modernité : modernes, car elles ne sont

que des passantes en mouvement (cf. le poème " A une passante ») que contemple pendant un temps

le poète et qu'il fige dans son poème, anciennes car elles représentent l'éternel et l'immuable dans ce

monde qui se métamorphose. Elles représentent à la fois le transitoire et l'éternel, c'est en cela qu'elles

sont une allégorie de la modernité. c) Une esthétique de la laideur ?

-Rappel du projet de Baudelaire : " extraire la beauté du Mal » (cf. préface) " Tu m'as donné ta boue et

j'en ai fait de l'or » (épilogue)

-Ce poème est particulièrement révélateur de cette esthétique de la laideur propre à Baudelaire : la

laideur, l'horreur, le mal, ... deviennent des objets poétiques dont on peut faire surgir la beauté, le Beau

(Retenez la formule de Baudelaire " Le Beau est toujours bizarre »). Ici, " l'horreur » de la ville

" tourne aux enchantements » (antithèse révélatrice), les petites vieilles, ces " monstres disloqués »,

sont à la fois " décrépits » et " charmants » (antithèse, là aussi révélatrice). C'est en ce sens que l'on

peut aussi dire que ce poème est moderne, parce qu'il prend pour objet poétique la laideur et l'horreur

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