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TTHHEESSEE
prsente parLaurence Nigay
pour obtenir le titre de DOCTEURde l'Universit Joseph Fourier - Grenoble 1(arrt ministriel du 5 juillet 1984 et du 30 mars 1992)spcialit : INFORMATIQUE
Conception et modlisation logicielles des
application aux interfaces multimodalesDate de soutenance : 28 janvier 1994
Composition du jury :
Prsident :M. Yves Chiaramella
Rapporteurs :M. Michel Beaudouin-LafonM. Marc NanardM. Jean CaelenMme. Jolle CoutazM. Michael Harrison
THéSE PRPARE
AU SEIN DU LABORATOIRE DE GNIE INFORMATIQUE - IMAGA L'UNIVERSIT JOSEPH FOURIER - GRENOBLE 1
Remerciements
Je tiens aussi remercier :
Jolle Coutaz, Professeur l'Universit Joseph Fourier, qui m'a donn mon premier tout au long de ce travail et qui m'a fait dcouvrir un domaine de recherche si passionnant ! Yves Chiaramella, Professeur l'Universit Joseph Fourier et directeur du Laboratoirede Gnie Informatique pour son intrt, ses remarques, et pour avoir accept de prsider le
jury, Michel Beaudouin-Lafon, Professeur l'Universit de Paris XI, et Marc Nanard, Professeur au Conservatoire des arts et mtiers Paris, qui ont bien voulu tre rapporteurs de critiques constructives qui ont permis d'amliorer ce travail. Jean Caelen, Directeur de Recherche CNRS l'Institut de la Communication Parle, qui a contribu ce travail et a accept d'tre membre du jury, Michael Harrison, Professeur l'Universit de York, qui a bien voulu tre membre de ce jury et qui par sa lecture attentive a apport beaucoup ce travail. Partenaire du projet Alexander Rudnicky, "senior scientist" Carnegie Mellon University Pittsburgh(E.U.), pour m'avoir accueillie dans son quipe deux reprises et pour tre l'origine du
plaisir de travailler, Les membres du groupe IFIP qui m'ont fait l'honneur de m'accueillir dans leur groupe si sympathique, George pour son enthousiasme communicatif au travail, pour les changes d'ides la pause, pour sa prcieuse aide dans ce travail, Tous les membres ou ex-membres de cette quipe Interface Homme-Machine qui ont contribu crer ce cadre de travail si spcial, si dynamique et si amical ! Sans ordre Francis, Sbastien, les gnrations d'tudiants en DESS ou ENSIMAG, les tudiants qui restent comme Franois, Jean-Pascal, Un remerciement spcial Daniel qui partage son bureau avec moi et qui supporte "TheRiver" un million de fois par jour,
Tous les membres du laboratoire pour l'ambiance de travail, pour leur soutien amical, L'ensemble des personnes qui, par leur patience, leur encouragement et leur aide, ont contribu l'aboutissement de ce document : En tout premier, Pascal pour les heures perdues m'attendre, pour ses encouragements, pour sa comprhension et son support permanent, Annie, pour m'avoir aid prparer la soutenance, pour y avoir particip, et pour, fait extraordinaire, tre en France chaque vnement universitaire important, Nathalie pour tre revenue temps en France et pour la carte postale du "caillou" pendant la rdaction de ce document, Paul, Nadine, Bertrand, Marie-Luce, Stphane,Philippe (qui a un drle d'accent), Bala, Mumu, Philippe (qui tour de rle et sans pravis
peut tre un agent PAC, une photocopieuse etc.), Claude, Eric, Marie, Valrie, Liliane, Les amis de Pittsburgh, Philippe, Alain, David, Jean-Christophe,Et surtout toute la grande famille,
mon oncle, mon parrain Fred et ma marraine Odette qui ont eu la patience de m'couter,Simone, Franoise,
et sans oublier les plus joyeux et actifs : Pierre, Sophie et Marie.Rsum
This thesis focuses on the software engineering design and implementation of Human- Computer Interfaces. We concentrate on multifeature systems which integrate new techniques as multiple communication means.We examine user, as well as system activities. We therefore assign various steps in theabstraction and concretisation mechanisms for information exchange between the user and thesystem. The Pipe-lines design space organises these steps within a framework that integratesboth user and system activities. On the basis of Pipe-lines we develop a classification schemewhich helps evaluating the usability of such systems: The UOM scheme (Usage, Option andMultiplicity).A software engineering perspective based on Pipe-lines is then adopted: To do so weidentified software requirements from Pipe-lines for defining the PAC-Amodeus softwarearchitecture model. The exploitation of PAC-Amodeus urged us to develop a methodologyexpressed as a set of heuristic rules that helps defining the software agents. These rules led tothe development of a software engineering tool - an expert system called PAC-Expert. Inrelation to PAC-Amodeus, a mechanism is provided that combines information specified by theuser through different input devices and interaction languages. The fusion mechanism isdomain-independent and forms the structural skeleton upon which multifeature systems can bebuilt.Key-words : Interactive system, human-computer interaction, functional core, design space,classification space, software architecture model, application framework, interaction language,I/O device, fusion, fission.
??PARTIE 1 ESPACE PROBLEMEChapitre II Espaces de conception
!!PARTIE 2 ESPACE SOLUTION Chapitre V Interface Homme-Machine :cycle de dveloppement et outils Chapitre VII PAC-Amodeus :intgration des langages et des dispositifsChapitre IX Conclusion gnrale
Annexes
Annexe A : Scnario d'utilisation de MATIS
Annexe B : Spcification de MATIS en langage UAN Annexe C : Langage naturel dans le contexte de NoteBook Annexe D : Langage naturel dans le contexte de MATISRfrences bibliographiques
Glossaire
Table des figures
Prambule
En guise d'introduction avant d'exposer nos travaux, nous souhaitons citer un paragraphe d'un article intitul "Au lieu de l'enrichir l'informatisation appauvrit l'humanit" : technologie. Quelle chance pour la secrtaire, qui pourra ainsi se consacrer de crativit ?, demande Elektronik, qui constate par ailleurs que le comportement des tres humains pendant leurs loisirs se distingue par une passivit croissante. prsentent de plus en plus, outre une convivialit pousse, des fonctions intelligentes de support la dcision. Mais, avec ce transfert de la comptence de dcision, l'homme perdra aussi la conscience de sa responsabilit. Les ordinateurs seraient bien mieux employs en tant qu'outils "aidant penser", et il vaudrait mieux pousser vers une informatisation plus humaine, plutt que d'acclrer continuellement les dveloppements technologiques. " (dcouvert la caftria de l'IMAG)Chapitre I
Introduction
les bouleversements des techniques, la socit du Moyen Age vit se lzarder ses structures sociales et ses schmas mentaux. Ce choc devait engendrer la doute, dix ans celle des ordinateurs." - Jean-Jacques Servan-Schreiber -2 Introduction gnrale
Introduction gnrale 3___________________________________________________________________________Le sujet
Nos travaux de recherche ont trait la conception et la modlisation logicielles des les aspects innovants de la technologie actuelle en communication homme-machine. La figureintermdiaire matriel et logiciel entre lÕutilisateur et le noyau fonctionnel. Nous entendons par
noyau fonctionnel, le logiciel modeleur des concepts de la tche informatise.InterfaceNoyau fonctionnel
LÕinnovation dans les interfaces tient la disponibilit sur les stations de travail usuelles,
ordinateur, gnration automatique de textes et dÕimages ralistes, vido, etc. LÕinnovation tient
techniques en fonction de la tche, des prfrences ou des intentions communicationnelles. La multiplicit des possibilits peut se voir comme un facteur de souplesse avec, sacompagne immdiate, la complexit. Il convient alors de sÕinterroger sur lÕutilit et lÕutilisabilit
cognitives. En psychologie, on visera dvelopper ou tendre des thories existantes pour
tudier, cÕest--dire prdire ou expliquer, les performances sensori-motrices et cognitives de
lÕutilisateur mis en situation dÕinteraction innovante. Les travaux actuels dans ce domaine restent
prospectifs [Barnard 93] et font souvent appel lÕapproche exprimentale du Magicien dÕOz
[Mignot 93, Coutaz 93f]. prsente, fournir des rponses oprationnelles au cas des nouvelles interfaces, les4 Introduction gnrale
___________________________________________________________________________valides. En tant quÕinformaticien, nous devons continuer les respecter, voire les tendre au casdes nouvelles interfaces.
Nos objectifs se situent dans ce contexte.
Les objectifs
un double objectif : communs aux deux disciplines essentielles de la communication homme-machine : la concepteurs ergonomes et psychologues, tout comme les concepteurs de logiciel, de raisonner sur le domaine des nouvelles interfaces ;2) fournir un espace solution la fois conceptuel et oprationnel, en accord avec les besoins de
conception logicielle dÕune interface utilisateur donne.Ces objectifs se justifient ainsi :
La communication homme-machine est un domaine volutif tiraill entre la pratiquecrative de la technique et lÕapproche conceptuelle mesure de la thorie. Pratique et thorie sont
les deux approches complmentaires qui servent de piliers aux dmarches scientifiques. Nous constatons aujourdÕhui une explosion de techniques de communication ouvrant des voies nouvelles dont on ne cerne pas les limites. Prenons pour preuve le flou dÕune terminologie malassise qui flchit au gr de la mode : interfaces multimdia, interfaces multimodales. Sait-on ce
que ces termes recouvrent? Il convient dans ces conditions dÕorganiser le savoir exprimental dans des cadres aussi valuer les interfaces existantes ou concevoir. Nous estimons que ce premier objectif est un point contributif important au domaine.Introduction gnrale 5___________________________________________________________________________
jusquÕici sur les interfaces graphiques. Avec lÕarrive sur le march des bo"tes outils
de les situer dans les architectures traditionnelles. La disponibilit simultane et lÕusage combin
les gnrateurs dÕinterface volus dispensent parfois le concepteur de dfinir lÕarchitecture
globale de lÕinterface, il nÕchappe pas une telle spcification dans le cas des interfaces
nouvelles. Il lui faut alors un guide gnral mais facilement transfrable au cas traiter. Ce
Organisation du mmoire
Le Chapitre II fait le point sur la terminologie et sur les rfrentiels applicables la conception dÕinterfaces avances. Nous constatons que la terminologie est confuse etdpendante des objectifs. Nous convenons dÕliminer les termes multimdia et multimodal et de
leur porte (entres ou sorties, par exemple), soit gnraux (couverture la fois des entres et
des sorties) mais borns par un point de vue restrictif (technologie versus utilisateur). Ce bilan
contact : les langages dÕinteraction et les dispositifs physiques dÕentre/sortie. Il permet donc de
interfaces : utilisation et ralisation. langages et des dispositifs conduit une classification intemporelle, statique. LÕanalyse desoptions et de lÕusage offre une perspective dynamique instantane. LÕtude des options met
lÕaccent sur les possibilits de choix de langage et de dispositif un instant donn ; lÕusage
caractrise les combinaisons possibles de ces choix. UOM perptue la complmentarit6 Introduction gnrale
la conception logicielle dÕinterfaces caractristiques multiples. LÕexpos de lÕespace solution
comprend quatre chapitres. Le Chapitre V explore le support pratique de l'activit de ralisation des interfaces par une revue des outils logiciels d'aide au dveloppement. LÕobjectif est de situer, dans cetensemble, nos travaux sur les architectures logicielles et de montrer leur utilit et usage dans le
Le Chapitre VI prsente PAC-Amodeus, notre contribution la modlisation desarchitectures logicielles. PAC-Amodeus, qui se veut la fois pratique et conceptuel, prconise
compte du paralllisme de PAC. PAC-Amodeus dfinit des niveaux dÕabstraction, indique leprincipe du support des dialogues plusieurs fils, montre les points dÕancrage avec les bo"tes
outils et le noyau fonctionnel. Mais, parce quÕil est conceptuel, PAC-Amodeus fournit peudÕindication sur la nature et le rle des agents du Contrleur de Dialogue quÕil convient de
dÕarchitecture globale. Avec le chapitre VII, nous voulons montrer comment lÕusage combin des langages et logicielle et comment PAC-Amodeus en permet et facilite la prise en compte. LÕun des notre moteur de fusion et prcisons son lieu dÕintgration dans PAC-Amodeus. Nous reprsentations de donnes sous-jacentes au processus de fusion. Nous tayons la discussionIntroduction gnrale 7___________________________________________________________________________
En conclusion, nous soulignons les points contributifs de nos travaux et nous dveloppons les perspectives de travaux futurs. Quatre annexes sont fournies en fin du mmoire. L'Annexe A prsente un scnario d'utilisation de MATIS ; l'Annexe B contient une partie de la spcification formelle de MATIS avec le langage UAN (User Action Notation) ; l'Annexe C et l'Annexe D contiennent une partie Un glossaire des termes importants est ensuite fourni. dÕexemples dans lÕexpos de nos travaux. On trouvera ci-dessous une description rapide de NoteBook et MATIS, deux exemples de rfrence NoteBook et MATIS ont t dvelopps sur machine NeXT en utilisant Interface Builderla parole continue et multilocuteur. Sphinx a t dvelopp Carnegie Mellon University par
l'quipe d'Alexander Rudnicky que nous remercions pour son accueil et son aide. l'univers de l'action par une mtaphore du monde rel. Ils permettent de communiquer : ¥ en langue naturelle crite ou orale en utilisant respectivement le clavier ou le microphone, ¥ en langage de commande crit en saisissant la commande au clavier. NoteBook [Nigay 91a] est un bloc-notes lectronique qui permet de crer, d'diter, defeuilleter et de dtruire des notes de texte. La figure 1.2 prsente la fentre principale. Pour
toutes les commandes, l'utilisateur a le choix du langage et du dispositif. Par exemple, la destruction d'une note dans le bloc-notes peut tre spcifie : ¥ en slectionnant le bouton "Remove note" avec la souris (manipulation directe), ¥ en parlant en langue naturelle : "Remove the current note", ¥ en saisissant la phrase au clavier : "Remove the current note".NoteBook ne privilgie aucun langage dÕinteraction : le choix est laiss l'utilisateur.
de limiter la taille du dictionnaire gr par Sphinx. D'autre part, NoteBook offre la possibilit de
8 Introduction gnrale
___________________________________________________________________________combiner la parole avec des gestes de dsignation spcifis avec la souris. Ainsi l'insertion
d'une note peut se faire : ¥ en nonant la phrase "Insert a note between this note and this one", ¥ tout en slectionnant avec la souris deux notes (dans la partie "title" de la fentre prsente la figure 1.2). Figure 1.2 : La fentre principale de NoteBook. NoteBook offre un dialogue orient vers la manipulation d'objets, ces objets tant les notes d'un cahier. La langue naturelle permet de crer et de manipuler ces objets en les nommant.Multimodal Airline Travel
dialogue finalis restreint un domaine smantique dlimit pour lequel l'utilisateur utilise la
langue naturelle restreinte : le domaine couvre toutes les informations sur des transports ariens.
Ce dialogue est de type question/rponse simple [Bourguet 92] o les demandes et lesIntroduction gnrale 9___________________________________________________________________________informations transmises sur un vol sont exprimes en langue naturelle mais o l'encha"nementdes requtes et de ngociation n'existent pas. MATIS fournit, en rponse des requtes del'utilisateur, des informations sur les vols entre deux villes. La base de donnes sous-jacentecontient actuellement neuf villes amricaines, neuf compagnies ariennes et des informations sur
chaque vol telles que le numro du vol, les repas servis bord etc. La figure 1.3 prsente une
copie d'cran de l'interface graphique de MATIS . ¥ La fentre "Office Manager" (en haut et au milieu de l'cran) met en vidence les reconnaissance de la parole, ou les messages d'erreur en cas d'chec de la reconnaissance. C'est aussi la zone d'dition des phrases crites en langage naturel.PITTSBURGH TO BOSTON SERVING A MEALÓ.
d'une requte par manipulation directe, tel que la liste des villes. L'usage de MATIS a montr que ces outils taient aussi utiliss comme complments la parole, l'utilisateur ne sachant pas quelles taient les informations disponibles dans la base de donnes. ¥ Des outils d'utilit gnrale sont aussi fournis : un bloc-notes pour rassembler les informations intressantes sur les vols, un historique des requtes qui permet en particulier de ritrer une requte via les oprations Copier/Coller. ¥ La fentre "Results of request", au centre de l'cran, affiche sous forme de table le rsultat d'une requte soumise la base de donnes. Les informations contenues dans la table peuvent tre slectionnes et copies dans une autre fentre, comme celle du bloc-notes. ¥ La fentre "Request" contient la requte en cours de spcification. Comme les champs d'une requte sont nombreux, nous les avons diviss en deux catgories affichs par dfaut l'ouverture d'une nouvelle requte (c.--d., From, To, Dep. Time, Arr. Time). L'utilisateur peut ajouter d'autres champs dans le formulaire par manipulation directe en utilisant les outils de la fentre "Requests Tools" ou en les spcifiant en langage naturel (crit ou oral). Ainsi, comme le montre la figure 1.3, l'utilisateur a nonc "USAIR FLIGHT FROM PITTSBURGH TO BOSTON10 Introduction gnrale
SERVING A MEAL". La phrase reconnue a provoqu l'ajout automatique de deux champs intituls "Airline" et "Meal". Une requte vide est affiche par dfaut au lancement de MATIS. MATIS offre undialogue plusieurs fils d'activit : il est possible de commencer une nouvelle requte sans
achever la requte courante. Cette possibilit est illustre la figure 1.3 o deux requtes sont
en cours de spcification. Pour rendre active une requte, il suffit de slectionner la fentre
correspondante. Celle-ci est alors affiche au premier plan et dfinit le nouveau contexte de l'interaction. ¥ L'utilisateur peut utiliser la souris et spcifier sa requte par manipulation directe. ¥ L'utilisateur peut utiliser le clavier et spcifier sa requte en langue naturelle ou en remplissant un formulaire. ¥ L'utilisateur peut utiliser la parole et dicter sa requte. Par exemple : "I would like to know the Usair flights from Pittsburgh to Boston".Introduction gnrale 11___________________________________________________________________________
¥ L'utilisateur peut utiliser les trois formes prcdentes de communication en les combinant. Par exemple :tude sur l'intgration des modalits (mcanisme de fusion des vnements, rfrences
12 Introduction gnrale
PARTIE 1
ESPACE PROBLéME
"Il n'y a rien de simple dans la nature, il n'y a que du simplifi" - Gaston Bachelard -Chapitre II
Espaces de conception
"Technology is not a substitute for human values, but the servant for human values." - William Paley - Founder of CBS1. Introduction : un terrain vague
2. Terminologie
3. Notre dmarche dÕanalyse
4. Les espaces de conception des interfaces dÕentre
5. Un espace de conception des interfaces de sortie
6. L'espace de conception de David Frohlich
7. L'espace MSM
8. Conclusion
16 Chapitre II : Espaces de conception
Chapitre II : Espaces de conception 17___________________________________________________________________________1. INTRODUCTION : UN TERRAIN VAGUE
LÕexplosion de la technologie communicante et lÕabsence de thorie prdictive sur sonutilit ncessitent de Òfaire une pause et reprendre sa respiration" [Takebayashi 92]. Cette
avance brutale se manifeste notamment par une prolifration de termes employs le plus souvent sans rigueur, en gnral les uns pour les autres. Le message formul lÕoccasion dÕun colloque est symptomatique du malaise actueldÕune communaut contrainte par lÕabsence dÕun rfrentiel commun : ÒJÕai le perptuel
sentiment que nous ne communiquons pas effectivement simplement parce que nous nÕavons pas de vocabulaire commun consensuel. Prenez le titre de ce workshop, par exemple. Combiende participants ou participants potentiels comprennent-ils la subtile distinction, sÕil y en a une,
entre multimdia et multimodal?1Ó (Edwards 90, CHIÕ90 workshop on Multi-media and Multi-
modal Interface Design [Blattner 90]).Ce chapitre vise rpondre lÕappel dÕEdwards en faisant le point sur la terminologie et
sur les rfrentiels applicables la conception dÕinterfaces avances. Un bilan analytique nous
prsentons au chapitre III.2. TERMINOLOGIE
Parce que les acteurs de la communication, lÕhomme et la machine, posent desperspectives distinctes, lÕune centre sur lÕindividu, lÕautre sur la technologie. LÕambiguit des
expressions repose pour lÕessentiel sur cette dualit. La revue qui suit se devra de prciser
lÕangle adopt. Toutefois, la diversit des points de vue ne justifie que partiellement lÕabsence deconsensus. En vrit, et notre analyse le dmontre, les dsaccords qui se manifestent au sein
1 Dans le texte anglais original, ÒI have a constant nagging feeling that we are not
communicating effectively, simply because we have no common, agreed vocabulary. Take the title of this workshop for instance. How many participants and would-be participants understand the subtle distinction between multimedia and multimodal, if there is one?Ó18 Chapitre II : Espaces de conception
___________________________________________________________________________contribution sera de choisir et proposer un ensemble de termes qui couvrent raisonnablementnotre domaine de rflexion.
Avant de prsenter les taxonomies releves dans la littrature, il convient de considrer
les dfinitions du sens commun.2.1. Terminologie et le sens commun
Sur le plan linguistique, les termes ÒmultimdiaÓ et ÒmultimodalitÓ ont en commun le
prfixe ÒmultiÓ qui traduit le nombre. Les radicaux ÒmdiaÓ et ÒmodalitÓ les distinguent. Si lÕon
¥ un mdia est un Òprocd technique permettant la distribution, la diffusion ou la presse imprime jusquÕ lÕordinateur ....)Ó. Applique notre domaine, cette ¥ la modalit a plusieurs acceptions selon le domaine de rfrence. Nous retenons deux domaines en relation directe avec la communication homme-machine : la psychologie et la linguistique. En psychologie, une modalit dsigne lÕune des Ògrandes catgories de qualits sensorielles (vision, audition, olfaction, etc.)Ó. En linguistiques (mode grammatical, adverbe, interjection) auxquels il faut ajouter le rle important de lÕintonation de la voix ou lÕattitude corporelle. Ainsi pour un mme contenu (neige-tomber), les expressions Òil faut que la neige tombeÓ, ÒAh, si la neige tombait!Ó, Òla neige tomberaÓ, traduisent, par leurs modalits, des engagements diffrents du locuteur vis--vis du contenu informationnel. Nous constatons que ces deux dfinitions, les catgories sensorielles et les marqueurs de statut linguistiques, sont deux ingrdients valides de la communication homme- machine. Il faudra tre capable de les distinguer sans confusion ou de les encapsuler en une dfinition commune.la substance dÕavoir des modes. En limitant la discussion lÕaction, lÕun des constituants
Ayant rappel les dfinitions de rfrence acadmique, nous sommes en mesure de les inflchir au cas de la communication homme-machine.2.2. Terminologie et communication homme-machine
Une revue de la littrature nous a permis de relever trois groupes de termes directeurs : mdia, modalit, multimdia et multimodal. Dans chacun de ces groupes, les auteurs sedmarquent par le point de vue adopt (utilisateur versus technologie) et le niveau dÕabstraction.
Si possible, nous expliciterons ces diffrences de perspective.2.2.1. Mdia
Une majorit des auteurs sÕaccordent penser quÕun mdia est un support technique delÕinformation. Exprime ainsi, cette dfinition est cohrente avec lÕacception du sens commun.
Mais chaque auteur augmente ce pivot commun de prcisions personnelles qui montrent la diversit des points de vue.informatique. Une souris est un capteur, lÕcran est un effecteur. Ainsi dfini, un mdia est une
spcialisation de la classe Òsupport techniqueÓ. Mais pour Blattner, un mdia nÕa pasncessairement une incarnation physique [Blattner 90]. En tant que vhicule dÕinformation, il
peut se voir ralis par du logiciel. Dans ces conditions, un message lectronique est un mdia.
On observe ici une diffrence de point de vue qui tient la diffrence des niveauxdÕabstraction. Les uns sÕen tiennent au support matriel, les autres voient dans le mdia toute
forme logique capable de vhiculer de lÕinformation. Nous verrons en 4.2 comment la thorie des dispositifs de Mackinlay, Card et Robertson concilie ces deux points de vue. Si elles de la technologie. Au point de vue technique on oppose des dfinitions qui reposent sur les capacits de20 Chapitre II : Espaces de conception
DÕautres dfinitions lient le mdia, non pas comme ci-dessus aux capacitsdÕinterprtation de lÕhomme, mais ses capacits sensorielles. Ainsi, pour Bernsen un mdia est
un ensemble de qualits perceptives coupl lÕquipement sensoriel humain ncessaire la
perception de ces qualits [Bernsen 93]. Par exemple les qualits visuelle et graphique ncessitent la vision, les qualits du son, lÕaudition. Ce couplage dfinit un mdia. M.L. Bourguet adopte un point vue technique mais nanmoins proche de cette ide deperception : le mdia est un dispositif physique auquel il convient dÕassocier une substance ou
matriau non analys [Bourguet 92]. Ici, Òdispositif physiqueÓ sert traduire la capacit
matrielle vhiculer de lÕinformation et la ÒsubstanceÓ (au sens de Hjemslev) sert caractriser
lÕinformation du point de vue sensoriel. En ce sens, le couple2.2.2. Modalit
Comme pour ÒmdiaÓ, la plupart des auteurs partent dÕun pivot commun selon lequelune modalit, au sens tabli en psychologie, dsigne une catgorie de qualits sensorielles. Mais
comme pour ÒmdiaÓ, ils divergent en fonction des objectifs. Les concepteurs dÕinterfaces (ergonomes et psychologues) associent la modalit la capacit de comprhension du sujet humain. Ceux-ci, comme Bernsen dans sa thorie desModalit reprsentationnelle et mdia au sens dÕAlty et dÕArens recouvrent le mme concept.
Pour les concepteurs de logiciel, la modalit est lie au contenu, la nature des informations que
2.2.3. Multimdia et multimodal
La diversit des dfinitions des termes mdia et modalit voire leur recouvrement, laisse
entrevoir la difficult dÕidentifier une dfinition consensuelle pour multimdia et multimodal.
Nous retiendrons que les objectifs justifient les diffrences. A lÕvidence, ces termes sont
tiraills entre dÕune part, les proccupations des psychologues et des ergonomes qui visent
dvelopper des thories explicatives ou prdictives sur les interfaces nouvelles, et dÕautres part,
Chapitre II : Espaces de conception 21___________________________________________________________________________des outils pour la ralisation de telles interfaces. Nous tentons ici une prsentation synthtique
de la littrature.la machine sollicite les capacits multi-sensorielles de lÕutilisateur. Multimdia couvre la
dnote lÕincapacit le faire. Nous verrons avec lÕespace MSM prsent en 7, une dfinition
caractrise en entre, par l'utilisation simultane de diffrents dispositifs physiques, par la
haut niveau d'abstraction partir d'vnements de plus bas niveau. Il se caractrise en sortie,
Buxton [Buxton 90], multimdia ou multimodal impliquent : plusieurs modalits sensorielles, plusieurs canaux appartenant une ou plusieurs modalits (par exemple les deux oreilles sont Nous venons de proposer une revue de la terminologie de notre sujet dÕtude. Il convient homme-machine. Dans cet objectif, nous analysons les propositions de la littrature en adoptant une dmarche que nous prcisons dans la section qui suit.3. NOTRE DMARCHE DÕANALYSE :
INTERFACE DÕENTRE ET INTERFACE DE SORTIE
La plupart des espaces de conception que nous allons tudier dissocient lÕinterface lÕon adopte le parti de la technologie, ces notions se dfinissent ainsi :¥ L'interface dÕentre est constitue des moyens de communication artificiels mis la
¥ L'interface de sortie couvre les moyens de communication qui rendent lÕtat du Pour Card, ces deux interfaces, qui permettent un change bidirectionnel dÕinformation,sont les ingrdients incontournables de lÕinteraction. L'information spcifie par l'utilisateur
22 Chapitre II : Espaces de conception
Processeur Humain [Card 83].
La distinction entre interface dÕentre et interface de sortie se retrouve dans la thorie de
l'action de Norman [Norman 86]. Cette thorie, qui centre lÕanalyse sur lÕutilisateur, met en
vidence les efforts mentaux et physiques que met en jeu un sujet en situation dÕinteraction avec
traduisent la distance entre les reprsentations mentales et comptences physiques du sujet et les
qui dsigne la distance mentale que le sujet doit parcourir pour passer des buts lÕexcution
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