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:
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Pour une école où TOUS réussissent

INTRODUC TION 1 Le projet " Nos ambitions pour l'École »

1.1 Les auteurs de ce document

1.2 Une démarche de croisement des savoirs

1.3 L'objet de notre travail

1.4 Prendre les plus défavorisés comme référence

2 Construction de nos bases communes

2.1 Notre cible

2.2 Axes de travail pour atteindre cette cible

3 Actions prioritaires pour une École de la réussite de tous

3.1 Que l'École valorise tous les élèves au lieu de sélectionner

3.1.1 L'École sélectionne

3.1.2 La réalité des familles et des jeunes très défavorisés

3.1.3 Cette situation n'est pas une fatalité

3.1.4 Nous demandons...

3.1.5 Pour y arriver, certaines conditions sont indispensables

3.1.6 Questions à creuser

3.2 Que l'École organise la collaboration plutôt que la compétition

3.2.1 Nous sommes dans une société individualiste

3.2.2 Cette logique de compétition écrase les familles et les jeunes

de milieux très défavorisés 3.2.3 Des initiatives porteuses d'espoir

3.2.4 Nous demandons

3.2.5 Certaines conditions doivent absolument être respectées

3.2.6 Questions à creuser

3.3 Passer de l'orientation subie à l'orientation choisie

3.3.1 Choisir son orientation scolaire ?

3.3.2 La réalité des familles et des jeunes très défavorisés

3.3.3 Nous demandons

3.3.4 Conditions indispensables

3.3.5 Questions à creuser

3.4 Passer de l'enseignement partiellement subsidié

à l'enseignement vraiment gratuit

3.4.1 Enseignement gratuit ? Pas vraiment !

3.4.2 Pour les familles qui vivent dans la pauvreté

3.4.3 Des initiatives pour faire face au coût de l'enseignement

3.4.4 Nous demandons

4

CONCLUSION

CO -AUTEURS BIBLIOGR APHIE

S O M M A I R E

4 5

Pour une école où TOUS réussissent

Nous avions pensé écrire un do-

cument court, 4 pages maximum.

Il en compte bien davantage.

du compte que nous ne pouvions pas résumer en quelques lignes nos propositions pour une École où tous les enfants réussissent.

Pour ne pas passer à côté de

dre ce que vivent les jeunes les plus défavorisés et leurs familles dans le système scolaire actuel. C'est pourquoi nous vous invitons à lire l'entièreté de ce document et à l'uti- liser pour poursuivre le dialogue avec des jeunes, des parents et des professionnels de l'école.I N T R O D U C T I O N

1.1. Les auteurs de ce document Les auteurs de ce document sont des enseignants, d'autres profession-

nels qui travaillent dans l'École ou autour de l'École, des parents et des jeunes qui vivent ou ont vécu la pauvreté, l'exclusion sociale et scolaire. Ils ont été rassemblés par 2 associations : CGé (Changements pour l'Égalité) en ce qui concerne les professionnels, ATD Quart Monde pour les parents et les jeunes.Si nos 2 associations, si toutes ces personnes se sont investies dans ce projet, c'est que nous partagions tous une doubl conviction. L'École est essentielle pour bâtir l'avenir. L'École d'aujourd'hui est profondément inégale, elle sélectionne et exclut. Dès lors, nous partagions le même but : agir pour faire changer l'École, en faire réellement l'École de la réussite de tous.

1.2. Une démarche de croisement des savoirsPendant 3 ans, nous avons travaillé en " croisement des savoirs

2 » . Cha-

cun s'est appuyé sur son expérience et celui de son milieu d'apparte- nance pour apporter son savoir propre. Tous ont échangé, confronté leurs points de vue... Nous nous sommes enrichis ensemble d'apports complémentaires. Nous avons décidé ensemble du contenu et de la forme de ce document.

1. Dans ce document, École avec une majuscule désigne le système scolaire dans son ensemble.

2. Dans ce document, les mots 'croisement' ou 'croiser' renvoient au " croisement des savoirs et des

pratiques avec des personnes en situation de pauvreté et d'exclusion sociale » © Voir - la Charte du croisement des savoirs et des pratiques © www.croisementdessavoirs.org

- l'étude CGé " Le croisement des savoirs, rêves ou réalité ? », Sandrine Grosjean, 2017 1.

LE PROJET " NOS AMBITIONS POUR L'ÉCOLE

1» 6 7

Pour une école où TOUS réussissent

Dans la vie, les uns et les autres sont dans des positions profondément inégales. Imaginez le fossé qui sépare, par exemple, une directrice d'école d'un jeune de 13 ans ne sachant ni lire ni écrire... Dans ce tra- équipe de pilotage et d'animation composée de formateurs CGé, de volontaires-permanents ATD Quart Monde et d'enseignants engagés actuellement dans nos associations. Des militants Quart Monde 3 ont participé à l'équipe de pilotage dans la mesure de leurs possibilités. Ensemble, ils ont mis en place des processus, imaginé des méthodolo- gies... Ils pouvaient s'appuyer sur l'expérience accumulée depuis plus de 15 ans dans d'autres actions de croisement des savoirs menées par s'agissait d'un projet original : il fallait donc créer. Nous n'avons pas toujours été jusqu'au bout de notre ambition de construire ensemble de A à Z des propositions pour une École de la réussite de tous, faute de temps principalement : temps pour élaborer rents groupes, temps pour se comprendre, temps pour écrire ensemble. Toutefois, ce sont des représentants de professionnels, de parents et de jeunes qui ont sélectionné ensemble le contenu de ce document. Une équipe de rédaction comprenant des membres de chacun de ces 'groupes de pairs

4' a été encore plus loin dans la préparation de l'écri-

ture des chapitres 3.1 et 3.2. Tous les co-chercheurs ont travaillé à la

3. Militants Quart Monde : personnes vivant ou ayant vécu la grande pauvreté et l'exclusion sociale

qui ont fait le choix de s'engager au sein du Mouvement ATD Quart Monde pour lutter contre la misère.

4. Groupes de pairs : sous-groupes qui rassemblent des personnes qui ont en commun un même type

d'apport et un même type de responsabilités ; dans ce projet nous avons formé le plus souvent

4 groupes de pairs : les parents, les jeunes, les professionnels 'dans la classe' et les professionnels

'autour de la classe'. Ce travail a donc exigé beaucoup d'énergie des uns et des autres. Les professionnels ont été impressionnés par l'investissement de parents et de jeunes dont on dit trop souvent qu'ils ne s'intéres- périences de l'école douloureuses, ils ont pris du temps et donné énormément d'eux-mêmes pour que l'École change, pour que d'autres

À titre d'exemple,

certains de ces jeunes et parents se levaient à 5h du matin et ne une journée... Mais parents et jeunes ont été également impressionnés de rencontrer des professionnels de l'école qui consacraient plusieurs de

leurs jours de congé à mener ce travail avec eux.1.3. L'objet de notre travailActuellement, on parle beaucoup 'remédiation' quand on évoque des

l'origine des problèmes et devaient changer. Nous pensons qu'il faut voir la question autrement. C'est d'abord l'École qui, par son organisation et son mode de fonctionnement, provoque des problèmes en mettant des milieux les plus défavorisés. Alors qu'elle devrait agir contre les inégalités sociales pour donner à tous les enfants les meilleures possibilités d'avenir, elle reproduit ces inégalités ou même, les renforce. Toutes les statistiques concernant le lien entre origine socio-économique et parcours scolaire le prouvent. Nous avons donc travaillé sur l'École, en tant que système scolaire, et c'est par rapport à l'institution que nous avons élaboré des propositions. Bien sûr, la réussite de tous les enfants ne deviendra réalité que si chacun assu- me ses propres responsabilités, qu'il soit élève, parent ou professionnel 5.

5. Lorsque nous parlons de manière générale des 'professionnels' nous évoquons tous ceux qui

d'une manière ou d'une autre, sont concernés par l'école : enseignants, directions, équipes péda-

gogiques au sens large, membres des équipes PMS mais aussi les travailleurs sociaux, personnels de santé, responsables d'écoles de devoirs, etc. 8 9

Pour une école où TOUS réussissent

Mais l'École fait partie de la société, l'enseignement est une responsabilité collective, il dépend de choix politiques et structurels. Nous nous adres- sons donc avant tout aux décideurs : responsables politiques, pouvoirs organisateurs, hautes écoles qui forment les professionnels de demain. Mais nous nous adressons aussi à tous les citoyens. Car chacun peut faire bouger les choses dans le bon sens avec le bout de pouvoir dont il dis- bien des textes : faire réussir tous les enfants, n'en laisser aucun sur le C'est le sens de nos propositions. Elles sont basées sur des analyses construites ensemble. Nous n'avons pas visé l'originalité à tout prix. Nous n'avons pas la prétention d'avoir fait le tour de la question. Bien au thèmes qui nécessiteraient d'être approfondis et que nous n'avons pas eu la possibilité de creuser. L'enjeu était de dégager des priorités d'ac- tion pour mettre en route un véritable changement qui atteigne tous les enfants, et d'abord ceux avec qui l'École ' n'y arrive pas ', surtout les plus

1.4. Prendre les plus défavorisés comme référenceSi la volonté de faire changer l'école pour la rendre plus égalitaire est au-

jourd'hui partagée par de nombreux groupes de travail et associations, notre projet a eu ceci d'original de prendre pour référence les familles et les jeunes les plus défavorisés

6. Après avoir travaillé sur un document

présentant le travail de Bourdieu, une maman disait '

Il parle des dominés.

Nous, on n'est même pas dominé, on est oublié, on n'existe pas '. Penser à partir des plus défavorisés et avec eux, c'est prendre les moyens de n'ou- blier personne.

à un moment donné, dans une population donnée, sont les plus exclus, ceux qui ont la vie la plus

Ce que nous apprennent les parents et les jeunes vivant la pauvreté et l'exclusion sociale, c'est que si on ne part pas d'eux, nos actions sont Bien sûr, ceux qui ont pu participer à ce projet avaient déjà fait un bout de chemin en particulier grâce à leur participation à la vie associative. Mais ils s'appuyaient sur toute une expérience de vie, pas seulement la leur mais celle de tout leur entourage. Ils ont interrogé d'autres qui d'eux si ce qu'ils apportaient était juste. Il faut noter cependant que les groupes des parents et des jeunes étaient composés uniquement de francophones ayant fréquenté le système scolaire belge depuis l'enfance et presque tous étaient d'ori- d'origine étrangère si elles se retrouvent ou non dans notre travail. 10 11

Pour une école où TOUS réussissent 2.

CONSTRUCTION DE NOS BASES COMMUNES

2. 1. Notre cible communeNous voulons tous 'la réussite de tous les enfants à l'école'. Mais dès

notre première rencontre en croisement des savoirs, nous avons constaté que nous ne mettions pas les mêmes choses derrière le mot 'réussite' . Or, il était important de nous mettre d'accord sur ce que nous voulions gagner, sur notre cible. leurs parcours scolaires. Nous avons analysé ces récits en groupes de pairs. Nous avons confronté nos analyses. Nous nous sommes expli- qués en nous appuyant sur les expériences des uns et des autres. Nous avons ainsi construit un accord sur 5 aspects de la réussite. Pour nous tous, l'école est une réussite quand on arrive à ce que, tout

à la fois,

1. tous les enfants et les jeunes

veulent aller à l'école ; " c'est en eux ». Il ne faut pas les forcer, ils vont même aux cours qu'ils n'aiment pas trop, l'école est importante pour eux, pour leur avenir.

2. tous les enfants et les jeunes sont

motivés , ils veulent continuer à apprendre, même après l'école.

3. tous les jeunes

peuvent choisir pendant l'école, par exemple choisir le métier qu'ils veulent apprendre ; ils sont devenus capables de faire leurs propres choix, dans la vie, ce ne sont pas toujours 'les autres' qui décident à leur place. Cela veut dire, entre autres, qu'ils peuvent pendent pas toujours des autres.

4. tous les jeunes sortent de l'école en sachant

lire, écrire, compter, en ayant des savoir-faire . Ils savent utiliser ce qu'ils ont appris. Ils ont les bases nécessaires pour pouvoir apprendre le métier qu'ils veulent, pour pouvoir se débrouiller dans la vie, s'informer, faire leurs propres choix... 12 13

Pour une école où TOUS réussissent

5. tous les jeunes sortent de l'école avec un

diplôme qui leur permet d'avoir un emploi ou de continuer les études de leur choix. tous ses aspects. Sur le temps dont nous disposions, nous n'avons pas pu

ème journée

en croisement et jusqu'au bout de notre travail, quand nous parlions 'réussite à l'école', nous étions au clair sur ce que nous voulions gagner ensemble.

2. 2. Axes de travail pour atteindre cette cibleNous étions donc d'accord sur ce que nous voulions. Mais sans cesse,

l'un ou l'autre interpellait le groupe : dans la réalité, beaucoup trop d'en- fants et de jeunes sont très loin de cette réussite. Comment atteindre cette cible ? En groupes de pairs et en groupes mixtes ainsi qu'en plénières, nous sieurs axes prioritaires. Lors de notre 3

ème

journée de travail en croise- ment, nous avons choisi ensemble de nous concentrer sur 5 d'entre eux.

La honte

est un des principaux obstacles. Elle rend la réussite à l'école plus apprendre, ne veut plus aller à l'école... Honte liée aux moqueries, loppé dans le chapitre 3.1.

4 axes, au contraire, favorisent la réussite à l'école même si, évidem-

1. L'ambition, avoir des projets, un but dans la vie... c'est une force pour

réussir à l'école ; c'est l'ambition du jeune lui-même par rapport à son

avenir, mais c'est aussi l'ambition des adultes pour le jeune.2. L'intérêt ou, autrement dit, le soutien au quotidien : les enseignants et

les autres adultes qui entourent l'enfant s'intéressent à lui, l'encou- ragent... 3 particulières ; ils ont besoin de logopèdes ou autres professionnels spécialisés pour pouvoir se développer au mieux ; encore faut-il que ces

soutiens spécialisés soient disponibles et accessibles à tous.4. S'amuser quand même : il est important que l'enfant, le jeune... ait du

plaisir à aller à l'école, qu'il ait des temps de détente mais aussi qu'il puisse avoir des activités qu'il aime, avec lesquelles il se sent bien. À partir de ces choix, nous avons petit à petit construit des propositions

pour que tous les enfants réussissent à l'école avec le souci de• valoriser tous les élèves• favoriser et soutenir l'ambition des jeunes et de leurs familles• renforcer les possibilités de soutien au quotidien• garantir l'accès aux soutiens spécialisés quand nécessaire• permettre aux élèves de prendre plaisir à aller à l'école.

Au fur et à mesure de notre travail, un autre obstacle majeur à la réus- site de tous s'est imposé : la peur qui marque très souvent la relation entre école d'une part, élèves et parents de milieux très défavorisés, Vous trouverez dans le chapitre 3 le résultat de notre travail. Chaque partie débute par des constats, en parculier une courte description de la réalité vécue par les familles et les jeunes dont l'École est la plus éloi- gnée. Ensuite, nous précisons ce que nous demandons comme actions prioritaires en nous appuyant sur des initiatives existantes. Nous termi- nons par quelques-unes des questions qui ont émergé de nos échanges mais que nous n'avons pas eu la possibilité de creuser. 14 15

Pour une école où TOUS réussissent

3. ACTIONS PRIORITAIRES À MENER

POUR UNE ÉCOLE DE LA RÉUSSITE DE TOUSRemarque importanteToutes nos propositions sont liées entre elles et nous précisons des

conditions indispensables à mettre en oeuvre. L'une sans les autres serait inefficace et risque même d'aggraver la situation des

élèves et des

familles qui vivent le plus la pauvreté et l'exclusion.

3.1. Que l'École valorise tous les élèves au lieu de sélectionnerL'ÉCOLE SÉLECTIONNE

Elle rabaisse certains élèves pour en élever d'autres. On parle beaucoup de situations de moqueries, de harcèlements entre élèves. On reconnaît parfois des problèmes de racisme (au sens large) aussi bien entre élèves qu'entre professeurs et élèves. Il y a des élèves 'chouchous'. Il y a des professeurs qui aiment 'moins' un enfant, le rabaissent, le laissent sur le côté. Des parents et des jeunes disent le monde, ou presque, est d'accord pour dire que ce sont de véritables maltraitances qui font autant de mal que de frapper physiquement un

élève et qu'on ne peut pas l'accepter.

Mais il ne faudrait pas y voir des situations individuelles à régler au cas par cas. Il y a une responsabilité de l'École. fondée sur la sélection. Beaucoup de personnes trouvent normal que

certains élèves soient en échec. Certains pensent même qu'une bonne école est une école où beaucoup d'élèves ne réussissent pas.

Plusieurs études

7 ont montré qu'en général, les enfants de familles défa-

vorisées sont moins bien acceptés par l'école. Ils réussissent moins bien que les enfants de milieux plus favorisés. Nous l'avons dit, au lieu de lut- ter contre les inégalités sociales, l'École les reproduit ou même, les ren- force. Il n'est pas normal que l'on retrouve peu d'enfants de milieux défa- vorisés dans l'enseignement supérieur, que la plupart d'entre eux soient orientés vers l'enseignement technique ou professionnel, qu'ils soient bien davantage orientés vers l'enseignement spécialisé que les enfants d'autres milieux... On peut donc vraiment parler de discrimination.

Certains professionnels

8 observent que les enfants n'apprennent pas

tous de la même façon. Que les enfants de milieux défavorisés sont moins bien préparés à répondre aux attentes de l'École. Que l'École n'apprend pas aux enfants certains outils de base parce qu'elle imagine que tous les enfants ont fait ces apprentissages dans leur milieu fami- lial. Et que les enseignants ne sont en général pas ou mal préparés à tenir compte de cette diversité.

LA RÉALITÉ DES FAMILLES ET DES JEUNES TRÈS DÉFAVORISÉSLe croisement des savoirs entre professionnels " de l'école » d'une part,

jeunes et parents ayant l'expérience de la pauvreté et de l'exclusion, d'autre part, a mis en évidence une autre cause fondamentale de cette

grave inégalité dans l'accès au droit à l'instruction : les préjugés et les éti-

quettes.7. Entre autres : La reproduction. Éléments pour une théorie du système d'enseignement, Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron Paris, Éds. de Minuit, 1970 et L'école en question : analyses des débats sur l'école dans le cadre des actions d'alphabétisation, Magali Joseph, Lire et Écrire, 2010 + bibliographie en annexe

16 17

Pour une école où TOUS réussissent

Évidemment, sans s'en rendre compte, tout le monde a des préjugés, prin- cipalement par rapport aux personnes, aux populations qu'on ne connaît pas. C'est humain. On estime en général qu'être 'normal' c'est se compor- ter d'une certaine façon et l'École aussi attend des parents et des élèves qu'ils se comportent de cette façon-là. Beaucoup d'enseignants sont dans le jugement par rapport à des manières de faire et de parler, des pratiques religieuses ou culturelles qui ne sont pas les leurs, des tatouages, etc. Entre le monde de l'École et le monde des familles de milieux très défa- vorisés, ces préjugés collent de véritables 'étiquettes' sur les enfants et leurs parents ; elles ont de lourdes conséquences au point de casser leurs espoirs d'avenir. La plupart des parents qui vivent une situation de pauvreté et d'exclu- mises à l'écart, exclusion, orientation vers l'enseignement spécialisé. du tout. Très peu ont un métier dans les mains et, de ce fait, ils éprouvent Souvent, leurs enfants revivent la même situation. Depuis leur plus jeune âge, à l'école comme ailleurs, ils connaissent la honte liée au regard porté sur leur famille, sur leur milieu, sur eux-mêmes. Ils savent que leurs parents sont vus comme des 'cas sociaux'... Ces préjugés et étiquettes sont à l'origine de la peur qui marque la relation entre École et parents qui vivent des situations de grande pauvreté. Une maman explique : " L'École ne sait pas ce que les parents endurent... Ils sont vite pour prévenir les services sociaux. L'école demande à l'enfant : 'Est-ce que tes parents te donnent à manger ? Est-ce que tes parents te lavent ?' L'enfant dit : 'On a coupé l'eau'. 'Ah' disent les profs. Et ils font une lettre aux services sociaux. » Et les parents savent d'expérience que certains services sociaux vont très vite faire placer les enfants quand ils sont au courant des problèmes d'une famille. Cela pousse par exemple des parents à inventer mille solutions Cela se joue aussi entre enfants, entre parents, avec le voisinage... Une rasser. Cette honte depuis toujours, c'est quelque chose de lourd à por- ter, qui touche les enfants, c'est violent, cela coince et nie les enfants. Cela coupe les liens entre l'école et les élèves et leurs familles, mais aussi entre parents et enfants, entre parents... et l'enfant avec lui-même qui se sent 'petit et faible' Le plus souvent, dès lors que ces enfants ont du mal à suivre en classe, on voit un problème individuel : c'est l'enfant le problème, on dit qu'il évoque de la remédiation, beaucoup sont orientés vers l'enseignement spécialisé. Ces solutions sont évidemment envisagées pour aider l'enfant, lui permettre d'apprendre 'le plus possible', 'à son rythme', 'en tenant compte . Mais ce type de solutions oublie que le problème est celui de l'École qui, de manière générale, " n'y arrive pas

» avec beaucoup

trop d'enfants, et particulièrement avec ceux de milieux défavorisés. De plus, ces pratiques mettent les enfants 'à part', renforçant le plus sou- vent les préjugés, les étiquettes, la honte : " Quand on sait que je vais en enseignement spécialisé, on me dit que je suis une gogol. » " Quand on te dit que tu n'es pas capable, que tu n'es pas ci, que tu n'es pas ça, cela t'empêche d'avancer, tu penses que tu es incapable d'apprendre et tu ne vas plus rien faire. » cile et c'est alors l'école qui ne veut plus d'eux. Certains parents, certains enfants témoignent que ces remédiations ou ces orientations en enseignement spécialisé les ont aidés, leur ont permis d'apprendre. Quelques-uns ont trouvé la force de résister à l'étiquette qu'on leur avait collée : " Je veux leur prouver qu'ils se trompent, que je suis capable » Mais rares sont ceux qui y ont gagné un vrai métier, un avenir meilleur que celui de leurs parents. Pour beaucoup, leur espoir, leurs ambitions ont quand même été cassés. Et à l'opposé, certains parents et jeunes expliquent que l'enseignement spécialisé n'a pas ou guère amélioré leur situation : " On te met dans 18quotesdbs_dbs45.pdfusesText_45
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