[PDF] À la découverte du genre policier et du récit à énigme





Previous PDF Next PDF



À la découverte du genre policier et du récit à énigme

« Crime Circus » - A. Demouzon. Cirque Alberti Plaine de la joie n° 10



Manifester sa compréhension dun récit

- Mobile d'un meurtre : raison pour laquelle un meurtre est commis. - Suspect(s) : personne(s) pouvant avoir commis un crime et dont la culpabilité n'a pas 



CIRCUS RONALDO

Personnages : le père et le fils. Les personnages de Sono io? sont une symbiose de Danny et Pepijn un père et son fils



Coup de gigot

Dans ses rideaux tirés la chambre était chaude et propre. Les deux lampes éclairaient deux fauteuils qui se faisaient face et dont l'un était vide.



Challenge of Crime in a Free Society

Summary. THIS REPORT IS ABOUT CRIME in America-about those who commit it ... circus" by an over- zealous press and an oirertolerant judge. In the Estes case ...



ELEMENTAIRE MON CHER… ELEMENTAIRE MON CHER…

nouvelle Crime Circus d'Alain Demouzon. • Vérifie que tu as bien compris le texte et n'hésite pas à passer au fluo les informations qui te semblent 



core 1..180 Hansard (PRISM::Advent3B2 9.00)

20 févr. 2007 prevent crime. I believe those specifically addressed two of the ... résumé de journal. Toute reproduction de ce document à des fins ...



Coup de gigot

Dans ses rideaux tirés la chambre était chaude et propre. Les deux lampes éclairaient deux fauteuils qui se faisaient face et dont l'un était vide.



Brusseleir 137 Brusseleir 137

20 avr. 2022 acrobatisch circus met urban sports en al voor de derde keer te gast ... SENNE DE CRIME – NO. ZENNE TO WASTE > 16.4. Musée des égouts – porte d ...



Catalogue des ouvrages de la bibliothèque CIDe

24 juin 2020 ... RÉSUMÉ. 2007. EUROPEAN ENVIRONMENT AGENCY. (EEA). 452 p. : tabl. graph ... CRIME. 2013. Vincent Albouy. 239 p. : ill. coul. ; 21 cm. Paris : ...



À la découverte du genre policier et du récit à énigme

vous aidera pour la réalisation du résumé. 2. Résumé de l'épisode : Lisez la nouvelle « Crime Circus » retrouvez les ingrédients du récit.



ELEMENTAIRE MON CHER…

Début de la nouvelle Crime Circus. C'était une image de la mort que le commissaire Bouclard connaissait bien : celle du meurtre hâtif.



Les enquêtes de lInspecteur Lafouine

Marcello Tiropolo le directeur du cirque Magnifico



THÈSE DE DOCTORAT

Résumé. La concentration du crime et les caractéristiques de A Rome des quartiers comme Subure



Oscar Wilde - Le crime de lord Arthur Savile

Oscar Wilde Le crime de lord Arthur Savile



Nouvelles policières

Enigme à résoudre Crime Circus -1 question p 88. 2ème partie : du récit à énigme au néo-polar : Page 4 sur 5. Faites un résumé d'une des histoires ...



Challenge of Crime in a Free Society

Summary. THIS REPORT IS ABOUT CRIME in America-about those Summary trials for petty ... what one court described as a "Roman circus" by an over-.



PARLEMENT EUROPÉEN

Comparative Summary. 7. PE 326.724. Synthèse comparative. 1. Histoire et statut des cirques en Europe. La International Association of Circus Historians 



IMAGERIES ET IMAGINAIRES DU CIRQUE

2 mars 2022 Le goût du cirque introduction par Magali Sizorn. ... Résumé des interventions ... de la justice



(nouvelles policières Collèges_2019.indd)

La main gauche a été coupée mais elle a disparu du lieu du crime. Le lieutenant de gendarmerie Philippe Bernard



CRIME CIRCUS - public-libraryuk

• chapter xi crime's aftermath • chapter xii one man missing • chapter xiii the shadow's chance • chapter xiv sawdust and shots • chapter xv gathering clouds • chapter xvi plans for crime • chapter xvii the night before • chapter xviii the silent shadow • chapter xix men accused • chapter xx the mob breaks chapter



in CRIME SCENE CIRCUS - Archiveorg

3 The Circus Accident 4 A Fairy Gives Some Information 5 The Night Operation 6 Where’s Bob? 7 The Connection with Jason Berger 8 The Beauty and the Publisher 9 Planning Phase Underway 10 Operation Circus 11 Another Visit to the Fairy 12 The Coat of Arms 13 All Cleared Out 14 Hot Trail to Carmel 15 Jupiter Goes All Out 16 In a

  • Past day

  • Crime Circus

    At Crime Circus you can expect raw unedited police interrogation videos, Interrogations with kidnappers, interrogations with killers, interrogations with thieves. ... lgo algo-sr relsrch richAlgo" data-587="646721c683453">www.youtube.com › channel › UCaWi_0wEORN6O-jWxBF3chgCrime Circus - YouTube www.youtube.com › channel › UCaWi_0wEORN6O-jWxBF3chg Cached

1 Troisième année - Collège Saint-Vincent Saint-François Mme Chmelkin et Mme Koubaa

À la découverte du genre policier et du récit à énigme Au terme de cette séquence, tu seras capable de rédiger la situation initiale d'un récit policier à énigme et ce, en remobilisant l'ensemble des caractéristiques vues au cours à ce sujet.

2Séquence 1 : les ingrédients du récit policier 1. Nous allons visionner un épisode de la série policière Monk qui s'intitule " Bonk est enrhumé ». à Vous avez le droit de prendre des notes sur une feuille de brouillon qui vous aidera pour la réalisation du résumé. 2. Résumé de l'épisode : ___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________ 3. Voici un questionnaire sur l'épisode " Bonk est enrhumé » a) Qui est le personnage principal, quel est son métier ? Qui sont ses adjuvants ? ___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________ è C'est ____________________________________________ b) Dans cet épisode, que doit-il/elle faire ? ______________________________________________________________________________________________________________________________

3______________________________________________________________________________________________________________________________ è C'est ____________________________________________ c) Que s'est-il passé ? _______________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________ è C'est ____________________________________________ d) Qui a fait cela ? ______________________________________________________________________________________________________________________________ è C'est ____________________________________________ e) Pourquoi ? _______________________________________________________________ _______________________________________________________________ _______________________________________________________________ è C'est ____________________________________________

4 f) Comment a-t-il/elle fait et avec quoi ? ____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________ è C'est ____________________________________________ g) Que fait l'assassin pour éloigner les soupçons ? ____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________ è C'est _______________________________________ h) Comment Monk a-t-il trouvé la solution ? _____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________ è C'est ____________________________________________ i) À quel moment la découvre-t-il ? _____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

5Synthèse : les ingrédients du genre policier A B C D E F G A L'enquêteur B Le crime C Le coupable D La victime E Le mode opératoire F Le mobile G L'arme du crime H L'alibi 1 Raison pour laquelle le coupable a commis un acte répréhensible. 2 Individu qui a subi un mal, un dommage 3 Qui a commis une faute, un acte répréhensible. 4 Élément qui indique qu'une personne accusée n'était pas sur place. 5 Un meurtre, assassinat ou autre crime au sens juridique du terme. 6 Personne qui cherche à résoudre le problème, l'énigme. 7 Objet qui a servi à tuer un ou plusieurs individus. 8 Façon dont le coupable s'y est pris pour commettre son crime.

6 4. Lisez la nouvelle " Crime Circus », retrouvez les ingrédients du récit policier et réalisez un texte suivi en justifiant vos réponses à l'aide d'indices présents dans le texte. ____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

7" Crime Circus » - A. Demouzon Cirque Alberti, Plaine de la joie n° 10, la représentation battait son plein lorsqu'un terrible meurtre a été commis. Le célèbre lanceur de poignards Cuchillo a été assassiné et son corps a été retrouvé par son directeur et sa partenaire de cirque, la resplendissante Rosita Viela. C'était une image de la mort que le commissaire Bouclard connaissait bien : celle du meurtre hâtif, improvisé, presque bâclé dans la violence, la peur ou la folie. Difficile à déchiffrer, la plupart du temps, car " organisé » par le hasard. On était loin du crime parfait, si rare et si minutieux que le commissaire n'en avait connu jusqu'alors que deux ou trois exemples - ayant d'ailleurs abouti à l'arrestation rapide du meurtrier, en raison même de cette recherche de perfection, révélatrice d'un certain type d'assassin de ce fait trop facile à découvrir parmi les suspects possibles. Mais là, rien ne semblait avoir été concocté avec soin. La porte de la roulotte était ouverte à tous les vents, les rideaux voltigeaient aux fenêtres, et la lampe, restée allumée sous son abat-jour de tôle émaillée, éclairait crûment le lieu du carnage. - C'est le grand Cuchillo, expliqua le directeur du cirque Alberti. C'était le meilleur lanceur de poignards que j'aie jamais vu. D'une précision phénoménale ! - Il ne s'est pas raté, en effet ! ironisa amèrement le commissaire. Bras ballants jusqu'au sol, jambes étalées et tête basculée sur la poitrine, le grand Cuchillo était effondré dans un fauteuil de rotin. Il portait son costume de piste (mexicain à paillettes), et un de ses fameux poignards était enfoncé dans sa poitrine, à hauteur du coeur. Avec un air effaré, le directeur tortilla les pointes de sa moustache : - Vous ne croyez tout de même pas à un suicide ? - À quelle heure est-ce arrivé ? demanda le commissaire sans faire mine d'avoir entendu la question. - Heu... je ne sais pas... Ce n'est pas le médecin légiste qui décide de l'heure de la mort ? - Le toubib ne décide rien. Il constate. Il donne une marge, une fourchette, un laps de temps plus ou moins vague, plus ou moins long, rarement précis... En tout cas, ici, cette mort est récente, vous le savez aussi bien que moi !... Pourquoi votre Contillo est-il déguisé ? - Cuchillo, rectifia Alberti... Il est en costume de scène. - Je me doute bien qu'il n'allait pas à un bal masqué, commenta le commissaire tout en se tournant vers son adjoint Letroc. - J'ai trouvé ça, en bas de l'escalier de la roulotte, expliqua l'inspecteur.

8C'était une cigarette, une Gitane filtre à peine fumée et nettement maculée de rouge à lèvres. Bouclard eut l'air de la regarder distraitement. - Le grand Conchico a-t-il été tué avant ou après son numéro ? demanda-t-il au directeur. Venait-il de mettre son costume ou était-il sur le point de l'enlever ? Au-delà des tentes, un fauve poussa un rugissement étouffé comme venant d'une savane lointaine. - Cuchillo ! insista le directeur. C'était avant qu'il n'entre en piste. C'est d'ailleurs comme ça que nous avons découvert sa mort... En venant le chercher. - C'est qui nous ? - Sa partenaire et moi-même. Je suis le M. Loyal du spectacle, et Rosita était à mes côtés en coulisse. Le numéro des otaries se terminait. Juste après, c'était Myriam, l'écuyère, immédiatement avant Cuchillo... J'exige que tous mes artistes soient en coulisse au cours des deux numéros qui les précèdent ! - Conchito n'était pas là ? - Non. J'ai voulu que Rosita aille chercher Cuchillo, mais elle ne voulait pas. - Pourquoi ? - Elle venait de se disputer avec lui en début de soirée. Je voulais qu'ils fassent la paix et j'ai emmené Rosita avec moi jusqu'à la roulotte. C'est comme ça que nous avons découvert le drame. - Et alors, qu'avez-vous fait ? - J'ai dit à Rosita de prévenir la police. Et, moi, je suis allé demander à Chuck de remplacer Cuchillo au pied levé... Même dans les cas graves, le spectacle doit continuer. C'est la loi du cirque. - Qui est Chuck ? - Un fildefériste. Il passe juste avant les otaries, mais comme il fait son numéro en clown, il est plus susceptible qu'un autre de faire le bouche-trou. Il a bien sûr quelques gags en réserve pour ce genre de situation, ce qu'on appelle des " entrées comiques ». - Et là, il a donc été faire le " comique »... - Malheureusement non, car il était déjà démaquillé et changé. Alors, nous avons dû sauter un numéro. Heureusement, le magicien était prêt. Le commissaire hocha la tête. - Dites-moi, quelle était la raison de cette dispute entre... Machin et Rosita ? Le directeur poussa un soupir. - Oh, des histoires de coeur, comme bien souvent. Cuchillo voyait d'un mauvais oeil le flirt de sa partenaire avec Chuck. Et Rosita avait un indiscutable dépit de voir Cuchillo s'intéresser de trop près à Myriam,

9l'écuyère !... laquelle supportait mal de voir Cuchillo continuer malgré tout avec Rosita. Vous savez, dans le cirque, nous sommes tous plus ou moins mari et femme, frère et soeur, ami et amant, et partenaires sur la piste. Cela facilite souvent les rapports... mais les complique aussi pas mal. Bouclard continua son hochement de tête. Du regard, il inspectait soigneusement la roulotte. Alberti avait eu la sagesse d'en interdire l'accès dès la découverte du meurtre. Ni lui, ni Rosita, ni personne n'y avait pénétré avant l'arrivée de la police. Sur la table ronde garnie d'une cotonnade imprimée, cinq poignards attendaient. Le sixième était le seul à avoir trouvé sa cible. À côté des poignards, un cendrier contenait un mégot. La marque " Gauloises » était lisible sous le liséré de rouge à lèvres. Un paquet de Gitanes filtre était posé à côté du cendrier et, près du fauteuil du cadavre, Bouclard trouva une cigarette filtre de cette marque qui s'était consumée à terre. Sur le vieux tapis posé entre la table et l'entrée de la roulotte, le commissaire remarqua quelques copeaux de bois très minces. - C'est ce qu'on met sur la piste, expliqua Alberti. - Qui a vu votre " coutelier » en dernier... vivant... ? demanda le commissaire. - Un garçon de piste, intervint Letroc, ravi de montrer qu'il n'avait pas perdu son temps. C'était pendant le numéro du fildefériste. Il a aperçu Rosita qui quittait la roulotte tandis que Cuchillo l'injuriait par la fenêtre. Ce sont d'ailleurs ces cris qui ont attiré son attention. Il était sous l'avant-tente du chapiteau et il a vu Rosita rejoindre M. Alberti et les autres artistes. - Bien sûr, il n'a vu personne d'autre se rendre chez le lanceur de poignards ? - Si, Myriam, l'écuyère. Mais à ce moment-là, il devait aller démonter le matériel de funambule de Chuck... Et personne d'autre n'a voulu avouer s'être rendu chez Cuchillo dans la soirée, à part les deux femmes. - Rosita fume ? - Pas vraiment, répondit Alberti, perplexe. Une de temps en temps. Chez nous, ceux qui ont besoin de muscles ou d'adresse n'ont pas intérêt à fumer. Cuchillo fumait très peu, lui aussi. - Et les autres ? - Quels autres ? - Chuck, Myriam, le dompteur d'otaries, le magicien ? - Je crois que Chuck aime bien en griller une en fin de numéro, à condition qu'on lui offre. Myriam...

10- ... fume des Gauloises quand elle est énervée, révéla Letroc. Le dompteur d'otaries a horreur du tabac et le magicien ne s'accorde qu'une pipe le dimanche... Alors, patron, on embarque l'écuyère ? Bouclard se gratta l'arête du nez. - Pas si simple, Letroc ! Ne va pas trop vite... Dis-moi, quand tu vois quelqu'un lire une revue allemande, qu'est-ce que tu en conclues ? - Bah... que c'est un Allemand ! - Eh bien, tu as tort ! Car tu vas trop vite. La seule chose que tu puisses dire c'est que tu te trouves en face de quelqu'un qui lit l'allemand, ou qui fait semblant de lire l'allemand. Bien sûr, tu peux bien le soupçonner d'être allemand, mais cela risque de t'égarer. En soupirant, Letroc se passa une main en râteau dans les cheveux. - Alors, demanda le commissaire, qui a fait le coup ? - Bof... avec tous ces Italiens et ces Espagnols, je ne vois aucun Allemand !1 Le directeur du cirque regarda le commissaire Bouclard avec une admiration un peu inquiète. - Commissaire, ne me dites pas que vous avez déjà trouvé le coupable, sans même avoir interrogé personne ? Bouclard eut l'air presque gêné de répondre affirmativement. En effet, il pensait avoir trouvé, avouant que cette enquête était particulièrement aisée. Il expliqua : - Pendant le numéro de Chuck, le fildefériste, le grand Cuchillo est en vie. Et, pendant les otaries, il est tué. Quels sont les coupables possibles, si l'on veut croire au crime personnel comme vous nous y avez incité, monsieur Alberti ? Letroc se gratta à nouveau la tête : - Heu... Dans cette affaire sont impliqués Rosita, Chuck et Myriam... À en croire M. Alberti. Le directeur du cirque confirma les rapports orageux des deux couples. Il était probable qu'une autre scène d'explications entre Cuchillo et un membre du trio ait dégénéré. - Rosita ? interrogea le commissaire. On l'a vue sortir de chez Cuchillo, mais elle est restée ensuite avec M. Alberti, en coulisse de la piste... Myriam ? Selon les principes du cirque, elle devait être présente en coulisse, à attendre pour son numéro, depuis le début du fildefériste. Elle était donc, elle aussi, aux côtés de M. Alberti. - En effet, admit le directeur. - Reste Chuck, mais il était en piste, fit remarquer Letroc. 1DEMOUZONA.,"CrimeCircus»,Fayard,2002.

11- Le temps de son numéro... mais il n'était plus là pendant les otaries. Letroc exulta : - Mais oui, bien sûr... Et il est allemand ? - Je n'en sais rien. - Mais alors, pourquoi ? - Pour te remettre sur la bonne voie. Ce n'était qu'un exemple. - Exemple de quoi ? - Exemple d'erreur à ne pas commettre. Ainsi, si tu trouves du rouge à lèvres sur un mégot, c'est aller trop vite que d'y voir le signe indiscutable d'une présence féminine. Objectivement, il y a seulement du rouge sur un mégot. Il vaut mieux s'en tenir là... surtout dans un cirque ! - Ça y est, j'y suis... Le clown ! - Eh oui ! On nous a dit que Chuck faisait son numéro en clown. Et c'est vraisemblablement lui qui a laissé du rouge sur les mégots, de même qu'il a ramené des copeaux de la piste sur le tapis de la roulotte, autre indice intéressant, apporté là, grâce à la colophane dont les funambules enduisent leurs chaussons. Rosita et Myriam, qui n'étaient pas encore allées en piste ne pouvaient pas ramener de copeaux. - Vous avez raison patron, c'est parfaitement simple ! Chuck a dû " bouillir » tout le temps de son numéro. En sortant de piste, il a allumé rageusement une Gauloise, peut-être offerte par Myriam, et s'est précipité chez Cuchillo pour une explication. Il a laissé des copeaux sur le tapis et un mégot dans le cendrier. Le grand Cuchillo lui a offert une Gitane filtre, et c'est dans l'instant d'après que Chuck a tué le lanceur de poignards. Il s'est enfui aussitôt, jetant au passage la cigarette retrouvée devant la roulotte. Il est allé se changer et M. Alberti et Rosita sont arrivés à ce moment-là. - Voilà une hypothèse cohérente, félicita le commissaire. Allons donc la proposer aux intéressés... Il attrapa M. Loyal par le bras, en lui demandant de bien vouloir lui montrer le chemin de la roulotte du fildefériste. Dans une cage plus proche, un fauve gronda sourdement.

12Séquence 2 : les sous-genres Ø On appelle récit à énigme le récit policier qui centre son attention sur la résolution d'un problème donné et sur les moyens employés par l'enquêteur (=personnage principal) pour y parvenir. Ø On appelle récit à suspense le récit policier qui centre son attention sur la victime (=personnage principal), sur sa peur et sur sa psychologie. (= thriller : to thrill : trembler, frémir) Ø On appelle récit noir ou polar le récit policier où l'univers est celui du crime, de la violence, où les personnages vivent dans un univers corrompu, sans morale, dangereux, dans lequel évolue le criminel (=personnage central). Retrouve à quel sous-genre appartiennent les 4èmes de couverture de romans policiers ci-dessous et écris les indices qui t'ont permis de découvrir le sous-genre dans les cases des pages 11 et 12. 1. LEHAN D. " Shutter Island »2 Shutter Island est un îlot au large de Boston où un hôpital psychiatrique semblable à une forteresse accueille des pensionnaires atteints de troubles mentaux graves et coupables de crimes abominables. Un matin de septembre 1954, le marshall Teddy Daniels et son équipier Chuck Aule débarquent sur cette île pour enquêter sur l'évasion de Rachel, une patiente internée après avoir noyé ses trois enfants. Dès leur arrivée, les deux policiers perçoivent l'étrange atmosphère de ce lieu clos. Ils comprennent vite que personne ne les aidera dans leur mission et ils se posent plusieurs questions : quel rôle jouent sur l'île les médecins qui dirigent cet hôpital et quelles méthodes expérimentent-ils sur leurs patients ? 2LEHAN D., Résumé : Shutter Island sur le site https://www.babelio.com/livres/Lehane-Shutter-Island/3780

13À quoi sert le phare qui domine l'îlot et dont l'entrée semble inaccessible ? Persuadés que l'évadée a bénéficié de complicités, les deux marshalls vont ruser pour découvrir tout ce qu'on leur cache mais un message codé laissé par Rachel les enfonce davantage en plein mystère. Petit à petit, ce drame fait ressurgir chez Teddy des éléments de son passé : il a connu la douleur de perdre sa femme dans un incendie criminel. Mais lorsque Chuck Aule découvre que le pyromane responsable des malheurs de son collègue se trouve interné sur l'île, il s'interroge sur Teddy : celui-ci est-il venu pour enquêter ou pour se venger ? En lisant ce résumé, que peux-tu dire de l'ambiance qui règne sur l'Île de Shutter ? .................................................................................................................................................................................................................................................................................................................. à C'est.................................. •..........................................................•..........................................................•..........................................................

14 2. DOYLE.C " Etude en rouge » Au n° 3 de Lauriston Gardens près de Londres, dans une maison vide, un homme est trouvé mort. Assassiné ? Aucune blessure apparente ne permet de le dire, en dépit des taches de sang qui maculent la pièce. Sur le mur, griffonnée à la hâte, une inscription : " Rache ! ". Vengeance ! Vingt ans plus tôt, en 1860, dans les gorges de la Nevada, Jean Ferrier est exécuté par des mormons sanguinaires chargés de faire respecter la loi du prophète. Sa fille, Lucie, est séquestrée dans le harem du fils de l'Ancien. Quel lien entre ces deux événements aussi insolites que tragiques ? Un fil ténu, un fil rouge que seul Sherlock Holmes est capable de dérouler. Une intrigue où, pour la première fois, Watson découvre le maître.. Après le crime, quel est l'élément central du récit ? .................................................................................................................................................................................................................................................................................................................. à C'est.................................. •..........................................................•..........................................................•..........................................................

15 3. HIGGINS CLARK, M. " Ne pleure pas ma belle. » La jeune et ravissante Elizabeth Lange est hantée par la mort tragique de sa soeur, une star de l'écran et de la scène, tombée, dans des circonstances pour le moins mystérieuses, de la terrasse de son appartement à New York. A-t-elle été assassinée par son amant, l'irrésistible magnat des affaires Ted Winters, lui-même en proie à des tourments secrets ? S'est-elle suicidée ? Mais pourquoi Leila aurait-elle voulu se supprimer alors qu'elle était heureuse et au sommet de sa gloire ? Quelqu'un d'autre l'aurait-il tuée - mais qui pourrait en vouloir à une jeune femme aimée et admirée ? Minée par le chagrin, Elizabeth est invitée par la baronne Minna von Schreiber, sa plus vieille amie, à venir se reposer dans le luxueux institut de remise en forme de Cypress Point, en Californie. Mais au lieu d'y trouver le calme et la détente dont elle a tant besoin, elle va être confrontée non seulement à Ted, mais aux meilleurs amis de sa soeur qui ont tous un motif pour l'avoir tuée... Quel est le rôle du personnage principal ? ............................................................................................................................................................................................................ Quel est son état d'esprit ? (Sereine, angoissée, triste, énervée, ...) ..................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

16 à C'est................................. •..........................................................•..........................................................•..........................................................

17Séquence 4 : rédaction d'un premier jet de début de récit 1. Écoute la musique " Vertigo » composée par B. Herrmann. 2. Ensuite, rédige sur une feuille blanche un premier jet de ton récit policier à énigme (tu décriras une situation initiale, l'arrivée sur les lieux de l'enquêteur et une première inspection de la scène de crime) ________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

18 Séquence 5 : les personnages du récit policier 1) Visionnez un court extrait de l'épisode dix-sept de la saison dix de la série télévisée américaine " Esprits criminels ». 2) Complétez le tableau ci-dessous. 3. Réponds aux questions ci-dessous. De qui parle-t-on ? Quelle(s) est (sont) la (les) personne(s) tuée(s) ? ------------------------------------------------------------------------------------------------- ------------------------------------------------------------------------------------------------- Quels sont les éléments qui vous ont permis d'identifier cette (ces) personne(s) ? Précisez le moment, l'endroit où cette (ces) dernière(s) sont apparues et décrivez (ses) leurs actions. ------------------------------------------------------------------------------------------------- ------------------------------------------------------------------------------------------------- Noms des personnages Où ? Quand ? Actions, que font-ils ?

19Qui a tué la personne mentionnée ci-dessus ? ------------------------------------------------------------------------------------------------- ------------------------------------------------------------------------------------------------- Quels sont les éléments qui vous ont permis d'identifier l'auteur du crime ? Où et quand ce dernier apparaît-il ? Décrivez les actions, les traits physiques de ce dernier ainsi que l'impression qu'il vous renvoie. ------------------------------------------------------------------------------------------------- ------------------------------------------------------------------------------------------------- Qui a aidé la personne citée dans la seconde réponse à tuer celle(s) citée(s) dans la première ? ------------------------------------------------------------------------------------------------- ------------------------------------------------------------------------------------------------- Quels sont les éléments qui vous ont permis d'identifier cette (ces) personne(s) ? Précisez le moment, l'endroit où cette (ces) dernière(s) sont apparues et décrivez (ses) leurs actions. ------------------------------------------------------------------------------------------------- ------------------------------------------------------------------------------------------------- Quels individus sont à la recherche de la personne qui a commis le crime ? Qui tente de retrouver (ces) cette dernière ? ------------------------------------------------------------------------------------------------- -------------------------------------------------------------------------------------------------

20 Quels sont les éléments qui vous ont permis d'identifier cette (ces) personne(s) ? Précisez le moment, l'endroit où cette (ces) dernière(s) sont apparues et décrivez (ses) leurs actions. ------------------------------------------------------------------------------------------------- ------------------------------------------------------------------------------------------------- Qui aide le(s) personne(s) à la recherche du tueur à avancer dans leur enquête ? ------------------------------------------------------------------------------------------------- ------------------------------------------------------------------------------------------------- Quels sont les éléments qui vous ont permis d'identifier cette (ces) personne(s) ? Précisez le moment, l'endroit où cette (ces) dernière(s) sont apparues et décrivez (ses) leurs actions. ------------------------------------------------------------------------------------------------- ------------------------------------------------------------------------------------------------- Après avoir identifié l'auteur du crime, pensez-vous toujours qu'il s'agit bien de ce dernier ? Avez-vous des doutes ? ------------------------------------------------------------------------------------------------- ------------------------------------------------------------------------------------------------- Quelle(s) personne(s) a (ont) suscité le doute dans vos esprits ? Précisez à l'aide d'actions, de comportements manifestes, en quoi ces individus sont douteux. ------------------------------------------------------------------------------------------------- -------------------------------------------------------------------------------------------------

21 4. Lis la nouvelle " Meurtre en chambre close » de John Lutz. Ensuite, réalise les exercices demandés. Derrière le haut mur de brique hérissé de tessons, au-delà des immenses peupliers qui se balançaient dans la nuit, à l'extrémité d'une longue et vaste pelouse en pente douce, la résidence Masters avec ses tourelles, ses mansardes en avancée, ses pignons semblait braver les rafales de pluie qui la giflaient. C'était une nuit idéale et un décor idéal pour un meurtre tout simple - et donc parfait. Adrian Masters était seul dans la maison, et dans une maison de dix-huit pièces distribuées sur deux étages, on se sent vraiment très seul. Margaret, la vieille femme de charge, était en permission de nuit et tous les autres occupants de la maison vaquaient ici et là à leurs affaires. Encore que Masters ne se souciât aucunement d'être abandonné à lui-même, à ce détail près qu'il n'y avait personne pour s'occuper de lui. Il avait diné dehors. À présent, il traversait le vestibule pour aller dans la cuisine immaculée préparer sa tasse de thé du soir. Margaret avait pris soin de disposer la bouilloire bien en vue sur la paillasse. Masters en souleva le couvercle, mit les coûteuses feuilles de thé parfumées dans la passoire et y versa l'eau. Il alluma le gaz, posa la bouilloire sur le brûleur et, après avoir éteint la lumière, il gagna son bureau. Lorsqu'il ouvrit la porte, un grondement rauque brisa le silence. Lorsque Masters eut allumé, Major, un berger allemand qui pesait son demi-quintal (cent kilos), le reconnut et, dressant ses oreilles dont le poil grisonnait, il revint se coucher à côté de la bibliothèque pour reprendre son somme interrompu. Masters lui sourit en se dirigeant vers la table de travail. Le gros berger n'était encore qu'un jeune chiot quand il en avait fait l'acquisition et, depuis douze ans, Major avait été d'une fidélité à toute épreuve envers son maître, et envers lui seul. Maintenant, il passait le plus clair de son temps à dormir mais il était quand même toujours vigilant, remplissant les deux rôles de compagnon et de chien de garde.

22Les bêtes étaient une chose, mais Masters n'avait confiance qu'en fort peu de gens. Outre Major dont la présence impressionnante était de nature à faire réfléchir et l'enceinte qui protégeait la propriété, les serrures qui équipaient les portes étaient des serrures de haute sécurité garanties incrochetables. Et ce n'était pas tout : tous les soirs avant que sa femme et lui montent se coucher, Masters branchait un système d'alarme sophistiqué et ultrasensible. En l'espace d'un demi-siècle, il avait accumulé une fortune enviable qui venait s'ajouter à un héritage déjà substantiel. Les bourrasques fouettaient les vitres obscures. Il n'avait cessé de pleuvoir de la journée, ce qui n'était pas pour arranger l'humeur sombre de Masters. Comme il s'approchait de la fenêtre pour tirer les rideaux, celle-ci lui renvoya le reflet de son visage de statue romaine aux traits distingués et, avec une vanité inconsciente, il modifia son port de tête et son expression pour avoir l'air plus impressionnant. Les lourdes draperies rouges glissèrent et masquèrent son reflet comme un rideau de scène qui tombe sur l'acteur. Masters, prit place derrière le vaste bureau et se mit à jouer distraitement avec un coupe-papier en or. Un léger grincement, provenant de quelque part dans la maison, lui parvint aux oreilles mais c'était sans nul doute le vent et il n'y prêta guère attention. Bientôt, se disant qu'il vaudrait mieux terminer le travail qu'il avait en cours au lieu de perdre son temps, il reposa le coupe-papier, se leva et se dirigea vers le panneau de chêne qui faisait suite à la bibliothèque Du plat de la main, il l'enfonça d'un centimètre et le poussa vers la droite. Le panneau coulissa, révélant la grise surface d'acier de la porte de la chambre forte. Après avoir fait tourner le cadran pour composer le chiffre de la combinaison, il ouvrit sans effort la lourde porte à contrepoids et entra. La chambre forte avait un mètre quatre-vingts de large et était profonde de deux mètres quarante. Le long de ses parois s'alignaient des armoires de classement et des étagères sur lesquelles étaient posés des coffrets blindés. Masters ouvrit l'un des classeurs et feuilleta rêveusement pendant plusieurs minutes les dossiers qu'il renfermait. Au moment où il allait sortir celui de Summers, le sifflement strident de la bouilloire retentit. L'eau bouillait.

23Étouffant un juron, Masters prit le dossier et, au même instant, un frisson d'appréhension le parcourut, peut-être dû à la subtile altération dans la sonorité du sifflement perçant de la bouilloire. Il se retourna, entraperçut le mouvement d'une ombre furtive dans le bureau, comprit que quelqu'un avait habilement utilisé le sifflement de la bouilloire pour camoufler le bruit de son approche et vit avec horreur la lourde porte de la chambre forte se rabattre. Une vague obscure se forma, grandit, submergea Masters et la serrure se referma avec un claquement sec. Ténèbres totales. Silence total. C'était la première fois de sa vie que Masters cédait à la panique, mais jamais il n'avait connu pareil effroi. Personne ne devait pénétrer dans la maison avant le lendemain matin à l'heure où Margaret arriverait pour préparer le petit déjeuner, et la chambre forte était parfaitement hermétique ; il n'y avait aucun moyen d'en sortir. Par-dessus le marché, il était évident que quelqu'un l'y avait délibérément enfermé pour qu'il périsse d'asphyxie et ses chances de remplir à nouveau ses poumons d'air frais étaient négligeables. Masters, qui avait toujours regardé les choses en face et analysé instantanément les situations dans lesquelles il se trouvait avec autant de précision que de réalisme, parvint à la conclusion qu'il était un homme mort. La seule autre possibilité aurait été qu'il s'agisse d'une blague d'un goût douteux que lui avait fait un mauvais plaisant mais personne ne s'amuserait à faire des blagues à Adrian Masters. Après le premier choc, maintenant que la terreur qui l'avait envahi avait reflué, il accepta la situation avec fatalisme. Il lui restait, estimait-il, entre deux et six heures à vivre. Passé ce délai de grâce, il mourrait d'asphyxie. Il regrettait à présent de ne pas avoir pris la peine de faire installer l'électricité dans la chambre forte, même s'il y faisait suffisamment clair quand la porte était ouverte pour trouver ce qu'il cherchait. Il avança en tâtonnant jusqu'à un coin et se laissa choir sur le sol, adossé aux étagères. Il fallait qu'il garde son calme et se contraigne à respirer de façon régulière pour faire durer la réserve d'oxygène dont il disposait. Une heure s'écoula avec une rapidité stupéfiante. Et au bout de deux heures, sa respiration commença à devenir rauque. Une seule

24question occupait désormais son esprit : qui était son assassin ? Se concentrant sur elle pour ne pas laisser l'épouvante qui le taraudait avoir raison de lui, il fit appel à toutes les ressources de son intelligence disciplinée et rigoureuse. Des quantités de gens avaient un mobile pour le tuer. Il n'avait pas accédé à la position qui était la sienne dans le monde des affaires sans être pour le moins impitoyable - il avait constaté très tôt que c'était là une chose parfaitement dans ses cordes. Mais ce qui, maintenant, le consternait était que la liste des suspects potentiels était si longue qu'il lui serait pratiquement impossible de cerner le coupable en procédant par élimination. Et puis - et il en fut le premier étonné -, il se surprit à sourire. Un détail réduisait en définitive le champ d'exploration à des proportions raisonnables : celui ou celle qui était entré dans le cabinet de travail et avait fermé la porte de la chambre forte était forcément passé devant Major. Autrement dit, l'assassin était l'une des rares personnes assez familières pour que le molosse ne les attaque pas. Masters passa en revue la liste ainsi réduite des suspects. Sa femme, Lynette. Oui, elle avait un mobile : l'argent qu'elle hériterait - et sa liberté en prime. Elle avait vingt ans de moins que lui, était remarquablement belle dans le genre longiligne et Masters était depuis longtemps au courant de ses aventures extraconjugales. Deux jours auparavant, il l'avait conduite à l'aéroport. Elle prenait l'avion pour New-York dans l'intention de rendre visite à sa soeur, une actrice d'avant-garde au talent modéré. À l'heure qu'il était, Lynette devait être à quelque quinze cents kilomètres de la maison. Deux : Neville, son frère, à la fois sculpteur (chalumeau au poing, il créait des machins d'un grotesque achevé à partir de bouts de ferraille) et peintre paysagiste. Bien que ses oeuvres connussent un certain succès, elles ne lui rapportaient pas grand-chose et seule la rente mensuelle qui lui était versée en exécution des dernières volontés de la tante qui les avaient élevés, Adrian et lui, assurait ses fins de mois. Là encore, le mobile pouvait être l'intérêt. Neville les connaissait, les dernières volontés de la tante : son testament stipulait qu'en cas de décès de l'un des deux frères, le capital reviendrait au survivant à

25condition que le patrimoine du défunt et la rente qu'il touchait au moment de sa mort aillent à sa femme. En d'autres termes, Lynette hériterait des biens de Masters et continuerait à toucher la rente et l'artiste mettrait la main sur le reliquat - une fortune largement suffisante pour qu'on aille jusqu'au meurtre. Certes, Adrian et son frère s'étaient toujours bien entendus - superficiellement, tout au moins. Mais qui peut savoir ce qui se passe sous la surface, même s'il s'agit de son propre frère ? Masters était convaincu que Neville lui-même ignorait toujours certaines facettes de sa personnalité à lui. Adrian lui avait téléphoné pas plus tard que ce matin pour lui proposer de déjeuner avec lui. Il devait l'avoir réveillé car la voix de Neville était un tantinet pâteuse et il s'était abstenu de lancer quelques-unes des réparties caustiques dont il était coutumier. Il avait refusé l'invitation sous prétexte qu'il avait remarqué la veille au bord de l'autoroute un champ de tournesols qu'il tenait absolument à peindre aujourd'hui même avant que les bulldozers d'un chantier de construction en cours l'aient entièrement défoncé. Neville remarquait toujours des choses qu'il lui fallait impérativement reproduire de toute urgence sur la toile. Il avait dit à Adrian que si jamais il ne donnait pas suite à ce projet pour une raison quelconque, il l'appellerait sans faute et qu'ils fixeraient alors rendez-vous au restaurant. Neville n'avait pas appelé : comme d'habitude, sa dévorante passion d'artiste avait été plus forte que tout. Le troisième suspect était Dwayne Rathman, son associé et le vice-président de la société. Masters disparu, il pourrait prendre entièrement le contrôle des avoirs de celle-ci. Mais, comme Lynette, Rathman était en principe absent : il était censé se trouver à Saint Louis pour la signature d'un contrat avec une usine de textile. Masters avait la certitude qu'il n'y avait pas d'autres suspects possibles, ni familiers ni visiteurs fréquents. Évidemment, on pouvait penser à Nathalie, sa première épouse, mais elle était remariée et n'avait aucun profit à attendre de sa mort hormis, peut-être, une certaine satisfaction. Lequel des trois était son assassin ? Masters sentait distinctement que l'air se raréfiait et il respirait avec de plus en plus de difficulté. Il se rendait compte que ses facultés

26de raisonnement allaient déclinant et qu'il disposait de moins de temps qu'il ne l'avait d'abord pensé. Pour ne pas perdre son sang-froid, il se polarisa sur ce problème afin de ne penser à autre chose qu'à l'inéluctable dénouement qui l'attendait. Lynette avait téléphoné ce matin de New-York. Elle aurait eu le temps de sauter dans un avion pour revenir et repartir là-bas, mission accomplie, avant que l'on découvre le corps. Si elle s'était réellement rendue à New-York : il y avait eu des escales en cours de vol. Mais Masters se rappela qu'Anne, la soeur de Lynette, lui avait également parlé au téléphone, ce matin. Donc, Lynette était bien chez sa soeur à New-York. En conséquence, si elle avait projeté de tuer son mari, il aurait fallu que les deux femmes soient complices, ce qui était quand même assez invraisemblable. Autrement, il aurait été impossible à Lynette de disparaître un laps de temps suffisamment long sans courir le risque (élevé) qu'Anne découvre qu'elle s'était éclipsée. Conclusion : des trois suspects, Lynette était celle dont le mobile tenait le moins bien la route. Encore que la petite barmaid fauchée qu'elle avait commencé par être eut beaucoup à gagner de la mort de Masters. Neville et Rathman pouvaient tout aussi bien être coupables l'un que l'autre. Le dédain que son frère affichait ostensiblement pour les biens de ce monde ne trompait nullement Adrian. Personne n'était à tel point inaccessible à la tentation de s'approprier une immense fortune à portée de main. Quant à Rathman, c'était un homme d'affaires comme Masters lui-même. Et c'était pour cette raison qu'ils étaient associés. Il n'hésiterait pas à faire le nécessaire. Et puis, Masters se remémora qu'il avait demandé à Rathman, à qui il avait téléphoné, de lui communiquer chiffres à l'appui, les termes du contrat qu'il négociait. Son associé lui avait promis qu'il le rappellerait ce soir à vingt et une heures pour les lui transmettre. Masters jeta un coup d'oeil au cadran phosphorescent de sa montre : vingt heures cinquante-deux. Comme lui, Rathman était d'une ponctualité scrupuleuse. Si le téléphone sonnait à neuf heures pile, il n'y aurait pratiquement aucun doute : ce serait Rathman qui appellerait de Saint Louis. Il n'aurait aucune raison de feindre de demander une communication interurbaine, sachant que Masters était enfermé dans la chambre forte, condamné à mourir asphyxié.

27La question était de savoir si la sonnerie s'entendrait à travers l'épaisse porte d'acier. Oui, il devrait pouvoir l'entendre si, comme c'était hautement probable, l'assassin n'avait pas remis en place le panneau de chêne qui la dissimulait afin que le meurtre passât pour un accident. À neuf heures moins cinq exactement, Masters s'avança à l'aveuglette jusqu'à la porte, à laquelle il colla son oreille. Si le téléphone ne sonnait pas à l'heure dite, il y aurait toutes les chances pour que Rathman soit le meurtrier. S'il sonnait... Soudain, presque imperceptible, la lointaine mais bien reconnaissable sonnerie intermittente résonna dans les ténèbres de la chambre forte. Neuf heures moins une : c'était bien de Rathman de téléphoner avec une minute d'avance. Masters s'éloigna de la porte. Sa respiration devenait de plus en plus laborieuse. À cause de la tension ou du manque d'oxygène ? Il était incapable de le dire et il s'astreignit à ne pas tenter d'approfondir la question. Et s'il cognait sur le mur du fond ? Peut-être que s'il y avait quelqu'un dehors, ou pourrait entendre ? Il s'approcha de la paroi en rampant et, une fois qu'il l'eut atteinte, il débarrassa les étagères des coffrets et papiers qui les encombraient, et y colla l'oreille comme il venait de le faire pour la porte. Rien... pas le moindre son. D'ailleurs, espérer que quelqu'un serait là et entendrait ses coups pratiquement inaudibles, c'était délirant. Il n'y avait même pas une chance sur cent pour que qui que ce soit - Margaret qui reviendrait chercher quelque chose qu'elle aurait oublié - puisse l'entendre. Lui-même, son oreille plaquée contre la surface d'acier, était dans l'incapacité d'entendre la pluie qui martelait le mur de la maison - s'il pleuvait toujours. Masters sursauta et reprit la position assise sans même s'apercevoir que son crâne avait heurté l'étagère. Il n'y avait plus de mystère. Il avait plu sans discontinuer depuis ce matin et Neville lui avait dit qu'il devait aller peindre ses tournesols. C'était impossible ! Il n'avait pas téléphoné comme convenu pour lui fixer rendez-vous au restaurant. Et il n'avait certainement pas passé la journée dehors par ce temps-là. Cela dit, Masters ne pouvait faire autrement qu'admettre que son frère était

28encore tout ensommeillé ce matin quand il l'avait eu au téléphone : il se pouvait tout simplement qu'en se réveillant, plus tard, ce qu'il lui avait dit lui soit sorti de la mémoire. Mais Rathman était à Saint Louis et Lynette à New-York. Ce ne pouvait être que Néville. Maintenant qu'il avait résolu l'énigme, Masters éprouvait plus de satisfaction d'en avoir trouvé la clé que de ressentiment à l'égard de Neville. Avec la sincérité envers soi-même dont fait preuve un homme au seuil de la mort, il admettait qu'il comprenait, et même qu'il excusait, Neville. Des sommes considérables étaient en jeu. Mais Neville ne profiterait jamais de tout cet argent. Comme dans leur enfance, Adrian avait engagé un match avec lui et il l'avait battu. Ce qui était essentiel, maintenant, c'était qu'il paie. Rubis sur l'ongle. Masters tâta sa poche de chemise. Son stylo-bille y était agrafé. Pour s'éclairer, il avait son briquet - bien qu'il sût parfaitement qu'en l'allumant dans cet espace confiné, il brûlerait une partie de l'air précieux qui y était enclos et que ça ne ferait que hâter sa fin. Pourtant, il fallait s'y résoudre. C'étaient, à présent, des râles qui s'échappaient de sa poitrine tandis que ses doigts qui tremblaient tiraient frénétiquement le tiroir d'un classeur. Il en sortit une chemise qu'il posa par terre, saisit son stylo et, de la main gauche, actionna la molette du briquet. Il ne lui fallut pas plus d'une demi-minute pour écrire bien lisiblement le nom de Neville sur la couverture de la chemise et, sous cette dénomination, une seule phrase : Je l'ai vu fermer la porte. La peine de mort avait été récemment remise en vigueur dans cet Etat pour les crimes crapuleux commis avec préméditation. Ces sept mots suffiraient pour que, comme lui, Neville périsse en luttant vainement contre la suffocation dans un local à peine plus grand qu'un placard. Comme il signait, la flamme faiblissante du briquet vacilla brusquement, plaquant des ombres fantastiques au plafond, et mourut. " Vous avez vu que le panneau qui cachait normalement la porte de la chambre forte était ouvert, dit le lieutenant Garr d'une voix

29patiente. Vous avez pensé qu'il s'était passé quelque chose d'anormal et vous nous avez alertés. » Margaret hocha affirmativement sa tête grise. " Mais il n'y avait pas que ça, monsieur. M. Masters était toujours dans son bureau le matin quand j'arrivais pour préparer le petit déjeuner. Je lui demandais ce qu'il voulait et il me le disait pour que je vienne le lui servir à huit heures. Il n'y avait personne d'aussi ponctuel que M. Masters. » Il faisait un jour gris, le ciel était chargé et il pleuvait toujours. Les rideaux étaient maintenant ouverts, ouverte aussi la porte de la chambre forte où les techniciens de la police s'activaient, photographiant le cadavre de Masters, l'ultime message qu'il avait laissé et tout ce qu'il y avait d'autre à l'intérieur. Le médecin légiste avait déjà constaté le décès et il était reparti pour prendre son café. Margaret pleurait sans bruit. Les techniciens en avaient fini, à présent, et l'on sortit de la chambre forte le corps dissimulé sous un drap. La femme de charge, écrasée par le chagrin, suivit la civière des yeux. Les infirmiers ouvrirent le portail et se hâtèrent sous la pluie pour rejoindre l'ambulance qui attendait. Profitant de ce que la porte était ouverte, Major, qui n'avait pas fait son habituelle promenade matinale, sortit derrière eux et se mit à folâtrer et à gambader sur la pelouse comme il le faisait tous les jours, encore qu'il jouât ainsi moins longtemps que quand il était plus jeune. Il ménageait sa patte droite. Elle lui faisait mal : elle se ressentait encore du bond qu'il avait fait, heurtant violement la porte massive de la chambre forte, quand le sifflement soudain de la bouilloire l'avait réveillé en sursaut. À l'intérieur de la maison, le lieutenant Garr demanda à Margaret : " Qui est Neville ? »

305. Complète le tableau ci-dessous. Nom des personnages du récit Lien qui le lie à la victime Adrian Masters 6. Complète le tableau en associant le personnage à son rôle dans le récit (quand c'est possible). Pour l'enquêteur, indique sa fonction (policier, privé...). Victime Témoin(s) Suspect(s) Coupable Complice Enquêteur

31 Synthèse : les personnages du policier Le suspect : è Personnage dont on envisage la culpabilité comme probable. Cet actant suscite le doute et on lui reproche d'être le coupable ou le complice du crime. NB : Ils peuvent être absents dans certains récits policiers, mais il est particulièrement intéressant d'avoir recours à ces derniers afin de renforcer le suspense J ! Le coupable : è Personnage qui a commis ou qui va commettre le crime. La plupart du temps, ce sont des personnages qui restent dans l'ombre durant le récit, on présen te principalement leu r crime ainsi que les raisons qui les ont men ées à commettre ce dernier. Les coupables sont généralement arrêtés par la police à la fin du roman et tout peut véritablement retourner dans l'ordre (l'ordre social est la plupart du temps rétabli grâce à l'arrestation du coupable). L'enquêteur : è Personnage qui effectue des recherches afin de retrouver le coupable du crime ainsi que son mobile. L'enquêteur tient soit le rôle principal, soit secondaire et peut éventuellement être un amateur. Dans les romans de jeunesse, ces enquêteurs sont des enfants/adolescents accompagnés de camarades de leur âge ou d'adultes et ils agissent parallèlement aux enquêtes de police. Les enquêt eurs résolvent l'énigme, sanc tionnent le coup able et reconnaissent l'innocence du suspect, ils sont avant tout présents pour rétablir la justice. La victime : è Personnage qui a subi le crime. Ces personnages sont généralement victimes de méfaits qui représentent le coeur de l'intrigue. / ! / Exceptionnellement, certaines victimes peuvent ne pas susciter la compassion du lecteur. Le complice : è Personnage associé au coupable pour commettre le crime. Ce personnage offre généralement son aide au coupable du crime. Il n'est pas à l'origine de ce dernier mais il aide par intérêt ou parce qu'il en est proche affectivement, l'auteur des méfaits. Le témoin : è Personnage présent sur les lieux du crime, qui a vu un évènement ou un détail et en fait part à l'enquêteur pour faire avancer l'enquête.

32Le personnage du témoin peut fournir des informations capitales afin de retrouver le coupable du crime. Il peut également donner des indices sur la victime, afin de mieux comprendre ce qui liait cette dernière au tueur. Parfois, le témoin a pu éventuellement être présent sur la scène du crime et a pu voir ce dernier se dérouler sous ses yeux. Dans ce cas, soit il connait l'identité du coupable, soit il n'a pu apercevoir que des bribes de ce qu'il s'est passé et n'a donc que quelques informations à fournir aux enquêteurs sur la scène du crime.

33
quotesdbs_dbs9.pdfusesText_15
[PDF] tout ? coup ou tout ? coup

[PDF] cours cap coiffure technologie

[PDF] championnat du monde ball trap 2017

[PDF] calendrier general des competitions

[PDF] exercice colorimetrie coiffure

[PDF] schema tondeuse coiffure

[PDF] combien de temps pour avoir les cheveux long homme

[PDF] se laisser pousser les cheveux coupe intermediaire homme

[PDF] laisser pousser ses cheveux homme epais

[PDF] comment savoir si les cheveux long me vont homme

[PDF] quelle longueur pour attacher cheveux

[PDF] comment avoir les cheveux long homme rapidement

[PDF] préparation échantillon microscopie électronique transmission

[PDF] préparation d'une coupe histologique pdf

[PDF] préparation d'une coupe histologique