[PDF] GUIDE DE PRISES DE MESURES CRÂNIENNES POUR DES FINS

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Direction du développement de la faune

GUIDE DE PRISES DE MESURES CRÂNIENNES POUR DES FINS DE

TAXONOMIE ET D'IDENTIFICATION DES CANIDÉS

par

Annick Lajoie

Annie Philibert

et

Hélène Jolicoeur

Ministère des Ressources naturelles, de la Faune et des Parcs

Québec, octobre 2004

Référence à citer :

LAJOIE, A, A. PHILIBERT et H. JOLICOEUR. 2003. Guide de prises de mesures crâniennes pour des fins de taxonomie et d'identification des canidés. Ministère des Ressources naturelles, de la Faune et des Parcs, Direction du développement de la faune. Québec. 34 pages. Dépôt légal - Bibliothèque nationale du Québec, 2004

ISBN : 2-550-42987-7

iii

TABLE DES MATIÈRES

Page

TABLE DES MATIÈRES......................................................................................................iii

LISTE DES FIGURES ET ANNEXE .................................................................................... v

1. INTRODUCTION ET BUT................................................................................................1

2. MATÉRIEL ET MÉTHODE...............................................................................................4

2.1.

INSTRUMENTS UTILISÉS................................................................................................4

2.1.1. Le vernier.............................................................................................................5

2.1.2. Le compas et la règle..........................................................................................5

2.1.3 La fausse-équerre et le rapporteur d'angle ..........................................................6

2.2.

DÉTERMINATION DE LA MATURITÉ DU SPÉCIMEN............................................................7

2.3. RECOMMANDATIONS À SUIVRE AVANT DE PRENDRE LES MESURES.................................8 2.4.

PRISE DE MESURES...................................................................................................10

Mesure 1 : longueur totale.....................................................................................10

Mesure 2 : largeur zygomatique ............................................................................11

Mesure 3 : longueur de la rangée des dents jugales.............................................12

Mesure 4 : largeur maximale du palais..................................................................13

Mesure 5 : largeur palatine minimale entre les deux premières prémolaires, P1..14

Mesure 6 : largeur des apophyses post-orbitaires.................................................15

Mesure 7 : hauteur entre la base de la première molaire, M1, et de l'orbite .........16

Mesure 8 : hauteur de l'arcade zygomatique.........................................................17

Mesure 9 : longueur maximale de la quatrième prémolaire supérieure, P4 ..........18 Mesure 10 : largeur maximale de la deuxième molaire, M2....................................19

Mesure 11 : longueur palatine .................................................................................20

Mesure 12 : longueur condylobasale.......................................................................21

Mesure 13 : largeur des prémaxillaires....................................................................22

Mesure 14 : largeur minimale entre les deux canines .............................................23

Mesure 15 : longueur des canines...........................................................................24

Mesure 16 : angle orbitaire......................................................................................25

3. Remerciements..............................................................................................................27

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES..............................................................................28

v

LISTE DES FIGURES ET ANNEXE

Page Figure 1. Trois des cinq instruments servant à prendre les mesures crâniennes : le vernier

électronique, la règle et le compas..............................................................................4

Figure 2. Fausse-équerre et rapporteur d'angle utilisés pour mesurer l'angle orbitaire...........6

Figure 3. Vue ventrale d'un crâne de louveteau et d'un adulte................................................7

Figure 4. Mesure 1 : longueur totale.......................................................................................10

Figure 5. Mesure 2 : largeur zygomatique..............................................................................11

Figure 6. Mesure 3 : longueur de la rangée des dents jugales ..............................................12

Figure 7. Mesure 4 : largeur maximale du palais ...................................................................13

Figure 8. Mesure 5 : largeur palatine minimale entre les deux premières prémolaires, P1 ...14

Figure 9. Mesure 6 : largeur des apophyses post-orbitaires..................................................15

Figure 10. Mesure 7 : hauteur entre la base de la première prémolaire, M1, et de l'orbite....16

Figure 11. Mesure 8 : hauteur de l'arcade zygomatique........................................................17

Figure 12. Mesure 9 : longueur maximale de la quatrième prémolaire supérieure, P4..........18

Figure 13. Mesure 10 : largeur maximale de la deuxième molaire, M2..................................19

Figure 14. Mesure 11 : longueur palatine...............................................................................20

Figure 15. Mesure 12 : longueur condylobasale ....................................................................21

Figure 16. Mesure 13 : largeur des prémaxillaires.................................................................22

Figure 17. Mesure 14 : largeur minimale entre les deux canines...........................................23

Figure 18. Mesure 15 : longueur des canines........................................................................24

Figure 19. Mesure 16 : angle orbitaire....................................................................................25

Figure 20. Façon de placer la fausse-équerre pour prendre la mesure de l'angle orbitaire...26

Annexe 1. Formulaire de saisie de mesures crâniennes........................................................31

1

1. INTRODUCTION ET BUT

Les travaux sur l'identification des différents canidés sauvages et de leurs hybrides à partir des mesures de crânes ne datent pas d'hier (Iljin 1941; Howard

1949), mais se sont multipliés de façon significative avec l'arrivée du coyote

(Canis latrans) dans l'est de l'Amérique du Nord au cours des années soixante et soixante-dix (Lawrence et Bossert 1967, 1969, 1975; Gipson et al. 1974; Kolenosky et Stanfield 1975; Elder 1977; Mahan et al. 1978; Freeman 1979; Pedersen 1982; Schmitz et Kolenosky 1985). De nos jours, l'identification certaine des espèces animales par le biais de la génétique est devenue une étape incontournable des sciences biologiques modernes. L'intérêt de cette science est qu'elle offre non seulement la possibilité d'obtenir à partir d'un échantillon minuscule des informations pertinentes sur un seul individu (ex : espèce, sexe, liens de parenté avec d'autres individus) mais également sur la population dont il est issu (origines géographique et phylogénique). Depuis le début des années 1990, les travaux de Lehman et al. 1995, de Roy et al. 1994, de Wayne et al. 1991, et plus récemment, de Wilson et al. 2000 et de Grenwald et al. (en préparation) ont, grâce à cette nouvelle approche, révolutionné nos connaissances sur l'évolution des canidés nord-américains ainsi que sur leur aptitude à s'hybrider entre eux ou avec le chien domestique (Canis familiaris). Cette technique est cependant coûteuse (près de 100 $ l'échantillon) et longue d'application (délai d'attente minimum de 6 mois à 1 an). De plus, les laboratoires de génétique ont tendance à se spécialiser sur des familles d'espèces (ursidés, félidés, canidés, salmonidés) ce qui limite le choix des endroits où l'on peut faire traiter ses échantillons. Malgré tous les avantages procurés par la génétique, l'analyse des dimensions crâniennes à des fins de classification et d'identification des canidés sauvages et de leurs hybrides a ses adeptes et est toujours d'actualité (Nowak 2002). Son principal atout est, contrairement à la génétique, d'être à la portée de tout gestionnaire de la faune. Utilisé concurremment avec l'analyse génétique, 2 l'examen des crânes permet de sélectionner seulement les cas problématiques et de limiter au minimum les échantillons destinés aux laboratoires de génétique. L'analyse des crânes permet également d'étudier des questions écologiques pour lesquelles la génétique moléculaire n'est d'aucun secours. Les termes techniques et le type de mesures présentés dans ce rapport suivent les standards développés en archéozoologie par Desse et al. (1986) et Von den Driesch (1976). Les croquis des crânes de canidés sont inspirés des illustrations présentées par Barrette (2002) et par Nowak (1995). Pour les besoins qui nous préoccupent, nous avons retenu un total de 16 mesures crâniennes sur les nombreuses possibilités existantes. Les mesures numérotées de 1 à 10 sont identiques à celles utilisées par Nowak (1995) et servent surtout à la classification des sous-espèces de loups (Canis lupus). Les mesures de 11, 12,

13, 14 et 16 ont pour but de distinguer rapidement un loup d'un coyote, un loup

ou un coyote d'un chien ainsi que toute la gamme de leurs hybrides (Howard

1949, Iljin 1941). Elles nous ont été suggérées par des spécialistes de la

question, soit le Dr Cyrille Barrette, professeur de biologie à l'Université Laval et M. Pierre-Henry Fontaine, auteur d'une clé d'identification des crânes des principaux mammifères du Québec (Fontaine 1990). La mesure 15, soit la longueur des canines, a été ajoutée pour combler une carence dans nos banques de références. L'examen des canines est un des premiers critères auxquels réfèrent les gens aux prises avec un canidé atypique. Une fois constituées en banque, ces données sont traitées par la suite au moyen d'analyses statistiques, telle l'analyse discriminante ou de regroupement (Lawrence et Bossert 1969; Nowak 1995) ou encore comparées simplement à des valeurs moyennes. Mais avant d'en arriver là, encore faut-il que la première

étape soit adéquatement effectuée.

Comme la majorité des gestionnaires de la faune confrontés à des problèmes d'identification ne sont pas des spécialistes en ostéologie, nous avons pensé qu'il serait utile de condenser et d'illustrer, dans un guide, le savoir que nous 3 avons trouvé dans les ouvrages de références et aussi celui qui nous a été transmis par les spécialistes consultés. Le présent guide vise à faciliter la prise des données de manière exacte et systématique en expliquant en détails la façon de prendre chaque mesure. Nous avons également préparé un formulaire de saisie, qui respecte l'ordre de présentation (annexe 1). 4

2. MATÉRIEL ET MÉTHODE

2.1. Instruments utilisés

Pour effectuer les mesures présentées dans ce guide, cinq instruments sont requis : le vernier, la règle et le compas (figure 1), la fausse-équerre et le rapporteur d'angle (figure 2). Figure 1. Trois des cinq instruments servant à prendre les mesures crâniennes : le vernier électronique, la règle et le compas (Photo : Marc-André

Grenier).

5

2.1.1. Le vernier

Il existe trois modèles de vernier : le vernier standard, le vernier à cadran et le vernier électronique digital. Les trois modèles sont munis de grandes et de petites mâchoires. Les grandes (mâchoires internes) sont utilisées pour les mesures extérieures, tandis que les petites (mâchoires externes) servent pour les mesures intérieures. Le vernier est utile pour prendre des diamètres de structure ronde (ex. : dents) et des mesures intérieures ou linéaires ne dépassant pas 20 cm. Pour le présent travail, nous nous sommes servis d'un vernier électronique de marque Mitutoyo Corporation, modèle CD-8CS (Japon). Lors de l'utilisation de ce type de vernier, il est important de vérifier de temps à autre si le cadran indique toujours zéro lorsque les mâchoires sont fermées. Sinon, appuyer sur le bouton jaune ABS, pour remettre à zéro.

2.1.2. Le compas et la règle

Le compas est un instrument de menuiserie configuré pour réaliser des mesures externes sur des objets de forme irrégulière. Le compas est utilisé lorsque les structures sont inaccessibles au vernier. Il est important qu'il puisse s'ouvrir assez grand pour prendre la mesure d'un seul coup (au moins 26 cm). Présentement dans les quincailleries, on trouve surtout des compas de 15 cm. Ceux de 30 cm sont disponibles sur commande (compagnie General, outside caliper 452-12). On peut aussi en fabriquer un soi-même en découpant dans un contreplaqué deux baguettes de 30 cm de forme légèrement arrondie et reliées au sommet par une vis papillon. Deux petits clous entrés à angle à l'extrémité des baguettes permettent de bien délimiter la structure à mesurer. Une fois la mesure prise correctement, reporter celle-ci sur une règle pour obtenir une dimension en millimètres. Il est conseillé de se procurer une règle de métal avec une graduation qui commence immédiatement sur le rebord. Sinon, on peut user à la meule le rebord jusqu'à la ligne correspondant au zéro. Il est 6 aussi recommandé de fixer la règle sur la surface de travail pour faciliter les manipulations.

2.1.3 La fausse-équerre et le rapporteur d'angle

Ces deux outils faciles à trouver en quincaillerie ou, dans le cas d'un rapporteur d'angle, dans un magasin de matériel d'artiste, servent exclusivement à mesurer l'angle orbitaire. Pour faciliter la lecture de ce dernier, il est préférable de se procurer un rapporteur de bonne taille gradué au 0,5 degré près. Figure 2. Fausse-équerre et rapporteur d'angle utilisés pour mesurer l'angle orbitaire (Photo : Patrick Harbour). 7

2.2. Détermination de la maturité du spécimen

Tout comme les fontanelles chez l'humain, il existe chez les canidés des os du crâne qui ne sont pas soudés à la naissance et qui permettent l'expansion du crâne lors de la croissance. En comparant le degré de fermeture des sutures crâniennes d'une trentaine de loups et leur âge exact, nous avons pu déterminer que les sutures des os du crâne étaient complètement soudées, chez ces grands carnivores, vers l'âge d'un an (H. Jolicoeur, données non publiées). Il est donc possible, en regardant particulièrement la suture occipito-sphénoïde, de différencier facilement un crâne de louveteau ou d'un coyotin d'un crâne appartenant à un individu âgé d'un an et plus (figure 3). Figure 3. Vue ventrale d'un crâne de louveteau (à gauche) et d'un adulte (à droite). Chez l'adulte, la suture occipito-shénoïde (grosse flèche) est bien fermée ainsi que d'autres structures osseuses indiquées par des petites flèches (Photo : Marc-André Grenier). 8

2.3. Recommandations à suivre avant de prendre les mesures

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