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Fiodor Dostoïevski - Crime et châtiment

Crime et châtiment traduit du russe par D. Ergaz suivi du. Journal de Raskolnikov. Tome I. La Bibliothèque électronique du Québec.



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" Supposons que cette personne commence par observer les activités chrétiennes qui sont, en un sens, orientés vers le monde actuel. Il trouverait que, sur le plan historique, cette religion a été lМagent par lequel a été conservé une bonne part de la civilisation séculière ayant survécu la chute de lМEmpire romain, que lМEurope y doit la sauvegarde, dans ces âges périlleuses, de lМagriculture civilisée, de lМarchitecture, les lois et de la culture écrite elle-même. Il trouverait que cette même religion a toujours guéri les malades et pris soin des pauvres, quМelle a, plus que tout autre, béni le mariage, et que les arts et la philosophie tendent à se développer sous sa protection. (CS Lewis - Some Thoughts - 1948) i

TABLE DES MATIÈRES

PRINCIPAUX PERSONNAGES 1

PREMIÈRE PARTIE

I 4 II 12 III 28
IV 41
V 53
VI 63
VII 75

DEUXIÈME PARTIE

I 87
II 104
III 115
IV 129
V 140
VI 152
VII 172

TROISIÈME PARTIE

I 191
II 204
III 216
IV 230
V 242
VI 262
ii

QUATRIÈME PARTIE

I 274
II 287
III 300
IV 309
V 326
VI 345

CINQUIÈME PARTIE

I 354
II 371
III 384
IV 399
V 416

SIXIÈME PARTIE

I 432
II 442
III 457
IV 467
V 479
VI 494
VII 508
VIII 518

ÉPILOGUE

I 530
II 538

À propos de cette édition électronique

547
iii

NOTE IMPROMPTUE

DE L'ÉDITEUR

Si vous êtes un lecteur, mais que vous n'avez rien lu du XIX e siècle, alors laissez-moi vous suggérer les romans de l'écrivain russe Fiodor

Dostoïevski.

Sur le plan de la vision du monde, il faut préciser d'emblée que Dostoïevski fait contraste avec le postmodernisme dominant de notre génération car il s'identi?ait comme chrétien, un chrétien russe orthodoxe. Un chrétien oui, mais si on regarde sa vie, on le voit pris par la compulsion du jeu où il perdit perdit beaucoup d'argent. Et c'est sans parler de sa maîtresse Apollinaria Souslova. Il faut avouer que sa vie personnelle ne constitue pas un exemple très luisant de "vie chrétienne». Ceci dit, Dostoïevski a vécu à une époque où la pensée moderne, la pensée du Siècle des Lumières, pénètre partout le vie intellectuelle et culturelle en Occident. Dostoïevski lui-même a, un moment, promu ces idées, mais lors d'un séjour en prison (incriminé dans des complots politiques), il a vécu une conversion et a coupé avec les idées des Lu mières. Et dans son rejet des Lumières, il s'est appuyé abondamment sur la vision du monde judéo-chrétienne ainsi que sur les Écritures. Ici au Québec, à la même époque, on interdisait la lecture des Écritures au peuple et il serait di?cile de trouver même un seul intellectuel ou artiste québécois de la génération de Dostoïevski qui serait aussi im bibé de pensée biblique. Et sur certaines questions, même avant l'Holocauste et le Goulag, Dostoïevski a pressenti la noirceur et les ténèbres où pourrait abou tir cette pensée humaniste si optimiste et sûre d'elle-même à son époque. Si on a apprécié les talents littéraires indéniables de Dostoïe- vski, de son vivant il a dû être le sujet de critiques et se voir traité de "rétrograde» et "d'anti-progressiste», mais le temps lui a donné raison. ivDostoïevski a vu loin et dans un autre roman, Les Frères Kara- mazov , l'on retrouve cette phrase célèbre, "Si Dieu n'existe pas, tout est permis!» Ouais, si vous n'avez jamais lu rien de plus de 150 pages, alors les romans de Dostoïevski risquent d'être "trop» pour vous. Au XIX e siècle, les gens avaient le TEMPS pour lire. C'était bien autre chose que du texto... Chose certaine à lire Dostoïevski on découvre bien des choses sur la Russie d'avant la Révolution communiste de 1917. La Russie d'alors est polyglotte et Dostoïevski tisse dans ses dialogues, autant d'expressions paysannes que du français, de l'allemand et du polo- nais. Mais il y a bien plus, car Dostoïevski allie plusieurs dons dans ce roman. On y retrouve des dialogues ?nement ciselés et des émotions qui pourraient animer n'importe quel feuilleton télévisé, ainsi que des discussions philosophiques combinées à des observations très pro- fondes sur la nature humaine. À une époque où les évangéliques pre- naient refuge dans un piétisme claustrophobe et coupaient les ponts avec les arts et la vie intellectuelle, Dostoïevski a laissé un héritage artistique qui a fait ré?échir même les athées les plus endurcies. Ouais, à lire Dostoïevski, on a l'impression que l'âme russe est un volcan d'émotions, toujours sur le point de faire éruption. L'approche de Dostoïevski est très théâtrale. Par moments l'e?et peut sembler quelque peu exagéré, mais si je me rappelle les années 1960 et 70 et les enthousiasmes idéologiques d'alors, mais qui aujourd'hui peuvent sembler désuets sinon ridicules, alors qui sait, possiblement Dostoïev- ski a pu dresser un portrait tout à fait réaliste de sa génération? PG 1

PRINCIPAUX PERSONNAGES

1

Un nom russe complet comprend 3 éléments

: un prénom, qui a en général de nombreux diminutifs ; un élément de ?liation (?ls ou ?lle de) ; un nom de famille.

NomAutres

dénominationsSituation

Famille Raskolnikov

Rodion Romanovitch

RaskolnikovRodia, Rodienka,

RodkaAncien étudiant

Poulkhéria Alexandrovna

Raskolnikova Sa mère

Evdokia RomanovnaAvdotia, Dounia,

DounétchkaSa soeur

Personnages issus de la

campagne

Arkadi Ivanovitch SvidrigaïlovAncien militaire

Marfa Pètrovna SvidrigaïlovnaÉpouse

FilkaValet

Piotr Pètrovitch LoujineParent de Marfa,

homme d'a?aire

Famille Marméladov

Sémione Zacharovitch

MarméladovAncien fonctionnaire

Katerina IvanovnaÉpouse

Sonia Sémionovna

MarméladovnaSophia, SonètchkaFille d'un 1er lit

PolenkaPolia, PolètchkaFille aînée

LidiaLida, LidotchkaFille

1 Cette liste a été établie par le correcteur du groupe Ebooks libres et gratuits ; elle ne ?gure donc pas dans l'édition originale de ce texte. 2

NomAutres

dénominationsSituation

KoliaKolkaFils

Immeuble de Raskolnikov

Praskovia Pavlovna ZarnitsinaPacha, PachenkaLogeuse

Nastassia PètrovnaNastenka, Nastas-

siouchkaServante de la logeuse

Immeuble de Marméladov

Amalia Fedorovna LippewechselAmalia Ludwigovna,

Amalia IvanovnaLogeuse (allemande)

Andreï Sèmionovitch Lébéziat-

nikovColocataire de Lou- jine

Autres personnages de

Petersbourg

Alona IvanovnaPrêteuse sur gage

Lisaveta IvanovnaSoeur d'Alona

Nicolaï DèmèntievMikolaï, NikolkaPeintre

DmitriMitreï, MitkaPeintre

Dmitri Proko?tch VrasoumikhineRasoumikhineÉtudiant

ZossimovMédecin

Guertrouda Karlovna ResslichLogeuse de

Svidrigaïlov

KapernaoumovTailleur, logeur de

Sonia

Police, justice

Por?ri PètrovitchPorphyreJuge d'instruction

Ilia PètrovitchLa PoudreLieutenant, adjoint

du surveillant

Nikodim FomitchSurveillant du quar-

tier Alexandre Grigorievitch ZamètovSecrétaire du bureau local

PREMIÈRE

PARTIE

4 I A u commencement de juillet, par un temps extrê- mement chaud, un jeune homme sortit vers le soir de la mansarde qu'il sous-louait, ruelle S..., des cendit dans la rue et se dirigea lentement, comme indécis, vers le pont K... Dans l'escalier, il avait heureusement évité de rencontrer sa lo- geuse. Son réduit se trouvait immédiatement sous le toit d'un vaste immeuble de quatre étages et ressemblait davantage à une armoire qu'à un logement. La logeuse à laquelle il louait ce réduit, avec dîner et service, occupait un appartement au palier en dessous et, chaque fois qu'il sortait, il devait nécessairement passer devant la cuisine dont la porte était presque toujours grande ouverte. Et chaque fois qu'il passait devant cette cuisine, le jeune homme éprouvait une sen sation morbide et peureuse dont il avait honte et qui lui faisait plisser le nez. Il était endetté jusqu'au cou vis-à-vis de cette femme et crai gnait de la rencontrer. Non pas qu'il fût poltron ou timide à ce point, au contraire même mais depuis quelque temps, il était irritable et tendu, il frisait l'hypo- condrie. Il s'était tellement concentré en lui-même et isolé de tous qu'il craignait toute rencontre (et non seulement celle de sa logeuse). Il était oppressé par sa pauvreté, mais la gêne même de sa situation avait cessé, ces derniers temps, de lui peser. Il ne s'occupait plus de sa vie matérielle ; il ne voulait plus rien en savoir. En somme, il n'avait nullement peur de sa logeuse, quelque dessein qu'elle eût contre lui mais s'arrêter dans l'escalier, écouter toutes sortes d'absurdités sur le train-train habituel dont il se moquait pas mal, tous ces rabâchages à propos de paiements, ces menaces, ces plaintes et avec cela biaiser, s'excuser, mentir - non ! mieux valait se glisser d'une façon ou d'une autre par l'escalier et s'esquiver sans être aperçu. Du reste, sa peur de rencontrer sa créancière le frappa lui-même, dès sa sortie dans la rue.

5" Vouloir tenter une telle entreprise et avoir peur d'un rien », pensa-t-

il, avec un étrange sourire. " Hum... Voilà... on a tout à portée de main et on laisse tout ?ler sous son nez uniquement par lâcheté... ça c'est un axiome... Curieux de savoir... de quoi les gens ont le plus peur D'une démarche nouvelle, d'un mot nouveau, personnel ! - Voilà ce dont ils ont le plus peur. Après tout, je bavarde trop, mais je bavarde parce que je ne fais rien. C'est ce dernier mois que j'ai appris à bavar- der à force de rester couché des journées entières dans mon coin et de penser... à des vétilles. Pourquoi diable y vais-je ? Suis-je capable de cela ? Est-ce que cela est sérieux ? Pas sérieux du tout. Comme ça, une lubie, de quoi m'amuser un peu ; un jeu. En somme, oui ; c'est un jeu ! » Dehors, la chaleur était terrible, su?ocante, aggravée par la bous culade ; partout de la chaux, des échafaudages, des tas de briques, de la poussière et cette puanteur spéciale des jours d'été, si bien connue de chaque Petersbourgeois qui n'a pas les moyens de louer une villa hors de la ville, - tout cela ébranla les nerfs déjà déréglés du jeune homme. L'odeur fétide, insupportable, qu'exhalaient les caba rets, dont le nombre était particulièrement élevé dans ce quartier, et les ivrognes que l'on rencontrait à chaque pas, bien que l'on fût en semaine, mettaient la touche ?nale au repoussant et triste tableau. Une sensation de profond dégoût passa un instant sur les traits ?ns du jeune homme. Il faut dire qu'il était remarquablement bien de sa personne : châtain foncé, de magni?ques yeux sombres ; d'une taille au-dessus de la moyenne, ?n et élancé. Mais bientôt il tomba dans une sorte de profonde méditation ou, pour mieux dire, dans une sorte d'inconscience et continua son chemin sans plus rien remarquer de ce qui l'entourait et ne voulant même plus le remarquer. De temps en temps, seulement, il se marmottait quelque chose, par l'habitude de soliloquer qu'il venait de s'avouer. En même temps, il se rendait compte du ?ottement de sa pensée et de sa grande faiblesse : il y avait déjà deux jours qu'il n'avait presque plus rien mangé. Il était à ce point mal vêtu qu'un autre, même habitué, se serait fait honte de sortir au grand jour, dans la rue, avec de telles guenilles. Dans ce quartier, il est vrai, il était di?cile d'étonner par sa mise. La proximité de la Place Sennoï, l'abondance des maisons spéciales, la population, surtout ouvrière et artisanale, amassée dans ces ruelles centrales de Petersbourg, donnaient un tel coloris à la scène que la rencontre d'un individu aux vêtements étranges ne faisait guère d'impression. Mais tant de rancoeur s'était déjà amassée dans l'âme du jeune homme que,

6malgré sa susceptibilité (parfois si juvénile), ses guenilles ne le gênaient

plus du tout. Évidemment, rencontrer des gens qui le connaissaient ou d'anciens camarades, qu'il n'aimait pas revoir du reste, c'eût été di?é- rent... Et pourtant, quand un ivrogne transporté, l'on ne savait ni où ni pourquoi, dans un immense chariot vide traîné par un cheval de trait, hurla à tue-tête, brusquement, en le désignant du doigt. "

Eh ! dis

donc toi, chapelier allemand ! », le jeune homme s'arrêta et saisit son chapeau d'un mouvement convulsif. C'était un chapeau de chez Zim mermann, haut rond, tout usé, tout roussi, plein de trous et de taches, qu'il portait incliné sur l'oreille de la façon la plus vulgaire. Cependant, son sentiment ne fut pas de la honte, mais bien une sorte d'e?roi. - Je le savais bien ! se murmura-t-il confus, je le pensais bien ! C'est pis que tout. Une pareille bêtise, une quelconque vétille, et tout le projet est à l'eau. Oui, le chapeau est trop remarquable. Ridicule, donc remarquable. Avec mes guenilles, je dois porter une casquette ou un béret quelconque et non cet épouvantail. Personne n'en porte de pa reils, on le repérerait à cent pas, on s'en souviendrait... surtout pas cela, ce serait une preuve. Ici, je dois passer inaperçu. Les détails. Les détails avant tout. De tels riens gâchent toujours tout... Le chemin n'était pas long, il savait même le nombre de pas qu'il lui fallait faire ; exactement huit cent trente à partir de sa porte. Il les avait comptés une fois qu'il s'était trop laissé aller à son rêve. Alors, il n'y croyait pas encore lui-même et s'excitait simplement par son infâme et séduisante audace. Maintenant qu'un mois était passé, son idée s'était transformée et, en dépit de ces agaçants soliloques sur sa propre im puissance et son indécision, il s'habituait involontairement à penser à son rêve épouvantable comme à une entreprise possible, quoique en somme il n'y crût pas lui-même. Maintenant il en était à tenter une épreuve en vue de son projet, et son émotion croissait à chaque pas. Il s'approcha, frissonnant et le coeur battant, d'un immense im meuble donnant d'un côté sur le canal et de l'autre dans la rue X... C'était un immeuble à petits appartements, habité par toutes sortes de petites gens : tailleurs, serruriers, cuisinières, Allemands, ?lles, pe- tits employés, etc... Des gens, entrant ou sortant, se fau?laient par les deux portes cochères et les deux cours de la maison. Il y avait trois ou quatre portiers. Le jeune homme fut très content de n'en rencontrer aucun et, inaperçu, il se glissa directement de l'entrée dans l'escalier de droite. C'était un escalier de service, étroit et sombre, mais il le connaissait déjà, il l'avait étudié et cette circonstance lui plaisait : dans

7une obscurité pareille, un regard curieux n'était pas à craindre. " Si

dès maintenant j'ai peur, que sera-ce, si un jour, vraiment, j'en venais

à l'exécution

?... », pensa-t-il involontairement, arrivant au troisième. Des portefaix, anciens soldats, qui sortaient d'un logement, chargés de meubles, lui barrèrent le chemin. Il savait déjà que cet apparte- ment était occupé par un fonctionnaire allemand et sa famille. " Cet Allemand déménage, pensa-t-il, donc au quatrième étage, dans cet escalier, et sur ce palier, il ne reste d'occupé, pour quelque temps, que l'appartement de la vieille. C'est bien... si jamais...

». Il sonna chez elle.

La sonnette tinta faiblement, comme si elle était faite en fer-blanc et non en bronze. Dans les petits logements de ces immeubles-là, il y a presque toujours de telles sonnettes. Il avait déjà oublié ce timbrequotesdbs_dbs13.pdfusesText_19
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