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Fiodor Dostoïevski - Crime et châtiment

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Fiodor Dostoïevski - Crime et châtiment

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Fiodor Dostoïevski Crime et châtiment traduit du russe par D Ergaz suivi du Journal de Raskolnikov Tome I La Bibliothèque électronique du Québec



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Fiodor Dostoïevski Crime et châtiment traduit du russe par D Ergaz suivi du Journal de Raskolnikov Tome II La Bibliothèque électronique du Québec



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Crime et châtiment par Fédor Dostoïevski (1821-1881) fut publié d'abord en 1866 Ce texte de domaine public a été produit par le groupe « Ebooks



Crime et Châtiment Tome 3 - Livre de Fiodor Dostoïevski - Booknode

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Publié il y a 150 ans Crime et Châtiment explore les thèmes de la souffrance psychologique et de la rédemption par la douleur



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Le roman raconte l'assassinat de deux soeurs par un certain Raskolnikov et ses conséquences mentales et physiques sur le meurtrier > Téléchargez gratuitement 





Crime et Châtiment - Wikipédia

Crime et Châtiment (en russe : ???????????? ? ?????????) est un roman de l'écrivain russe Fiodor Dostoïevski publié en feuilleton en 1866 et en édition 



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Tous les ebooks de Fiodor Dostoïevski en PDF et EPUB 59 résultat(s) Crime et châtiment - Tome 1 et 2 (L'édition intégrale - 2 volumes) 

  • Pourquoi lire Crime et châtiment ?

    Crime et Châtiment est un roman de Fedor Dosto?vski, l'un des fondateurs du roman moderne. Ce roman raconte l'histoire d'une rédemption et soulève la question de la responsabilité des actes de chaque individu, sur fond de lutte entre Dieu, la morale et la théorie du Surhomme.
  • Comment se termine Crime et châtiment ?

    Le héros aperçoit en sortant de l'immeuble, un homme ivre écrasé par un cheval : Semion Zakharovitch Marmeladov. Il le transporte avec l'aide de passants jusque chez lui. Marmeladov meurt un peu plus tard, laissant sa famille seule. Raskolnikov offre son aide et de l'argent à sa femme Katerina Ivanovna.
  • Pourquoi Raskolnikov a tué ?

    Raskolnikov dans le roman
    Raskolnikov (sans doute né en 1843) est un ancien étudiant en droit tombé dans la pauvreté. Il décide de commettre un crime en tuant Aliona Ivanovna, une vieille usurière : « Il s'est décidé à tuer une vieille usurière, veuve d'un conseiller titulaire.
  • Fiodor Dosto?vski est un écrivain russe né à Moscou le 20 octobre 1821 et décédé à Saint-Pétersbourg le 28 janvier 1881. Il est connu pour ses romans Crime et Châtiment (1866), Les Démons (1871) et Les Frères Karamazov (1880). Dans son œuvre, il interroge la condition humaine et l'existence de Dieu.

Fiodor Dostoïevski

LLeess FFrrèèrreess KKaarraammaazzoovv

roman Be Q 2

Fiodor Dostoïevski

LLeess FFrrèèrreess KKaarraammaazzoovv

Traduit du russe par Henri Mongault

Tome premier

Précédé de

Dostoïevski et le parricide

par Sigmund Freud

La Bibliothèque électronique du Québec

Collection À tous les vents

Volume 492 : version 1.02

3

Du même auteur, à la Bibliothèque :

Le joueur

Souvenirs de la maison des morts

Carnets d'un inconnu

Un printemps à Pétersbourg

L'éternel mari

Les Possédés (2 tomes)

Crime et châtiment (2 tomes)

4

Les Frères Karamazov

I

Édition de référence :

Paris, Gallimard, Folio classique, no 2655.

5

Dostoïevski et le parricide

par Sigmund Freud 6 Dans la riche personnalité de Dostoïevski, on pourrait distinguer quatre aspects : l'écrivain, le névrosé, le moraliste et le pécheur. Comment s'orienter dans cette déroutante complexité ?

L'écrivain est ce qu'il y a de plus

incontestable : il a sa place non loin derrière

Shakespeare. Les Frères Karamazov sont le

roman le plus imposant qui ait jamais été écrit et on ne saurait surestimer l'épisode du Grand

Inquisiteur, une des plus hautes performances de

la littérature mondiale. Mais l'analyse ne peut malheureusement que déposer les armes devant le problème du créateur littéraire. Le moraliste, chez Dostoïevski, est ce qu'il y a de plus aisément attaquable. Si l'on prétend le placer très haut en tant qu'homme moral, en invoquant le motif que seul atteint le degré le plus élevé de la moralité celui qui a profondément connu l'état de péché, on procède hâtivement ; une question se pose en effet. Est moral celui qui réagit à la tentation dès qu'il la 7 ressent en lui, sans y céder. Mais celui qui, tour à tour, pèche puis, dans son repentir, met en avant des exigences hautement morales, s'expose au reproche de s'être rendu la tâche trop facile. Il n'a pas accompli l'essentiel de la moralité, qui est le renoncement - la conduite de vie morale étant un intérêt pratique de l'humanité. Il nous fait penser aux barbares des invasions qui tuaient puis faisaient pénitence, la pénitence devenant du coup une technique qui permettait le meurtre.

Ivan le Terrible ne se comportait pas autrement ;

en fait, cet accommodement avec la moralité est un trait caractéristique des Russes. Le résultat final des luttes morales de Dostoïevski n'a rien non plus de glorieux. Après avoir mené les plus violents combats pour réconcilier les revendications pulsionnelles de l'individu avec les exigences de la communauté humaine, il aboutit à une position de repli, faite de soumission à l'autorité te mporelle aussi bien que spirituelle, de respect craintif envers le Tsar et le Dieu des chrétiens, d'un nationalisme russe étroit, position que des esprits de moindre valeur ont rejointe à moindres frais. C'est là le point faible 8 de cette grande personnalité. Dostoïevski n'a pas su être un éducateur et un libérateur des hommes, il s'est associé à ses geôliers ; l'avenir culturel de l'humanité lui devra peu de chose. Qu'il ait été condamné à un tel échec du fait de sa névrose, voilà qui paraît vraisemblable. Sa haute intelligence et la force de son amour pour l'humanité auraient pu lui ouvrir une autre voie, apostolique, de vie. Considérer Dostoïevski comme un pécheur ou comme un criminel ne va pas sans susciter en nous une vive répugnance, qui n'est pas nécessairement fondée sur une appréciation philistine du criminel. Le motif réel en apparaît bientôt ; deux traits sont essentiels chez le criminel : un égocentrisme illimité et une forte tendance destructrice. Ce qu'ils ont entre eux de commun et ce qui conditionne leur expression, c'est l'absence d'amour, le manque de valorisation affective des objets (humains). On pense immédiatement à ce qui, chez Dostoïevski, contraste avec ce tableau, à son grand besoin d'amour et à son énorme capacité d'aimer, qui s'expriment dans des manifestations d'excessive 9 bonté et qui le font aimer et porter secours là où il eût eu droit de haïr et de se venger, par exemple dans sa relation avec sa première femme et avec l'amant de celle-ci. On est alors enclin à se demander d'où vient la tentation de ranger Dostoïevski parmi les criminels. Réponse : cela vient du choix que l'écrivain a fait de son matériel, en privilégiant, parmi tous les autres, des caractères violents, meurtriers, égocentriques ; cela vient aussi de l'existence de telles tendances au sein de lui-même et de certains faits dans sa propre vie, comme sa passion du jeu et, peut-être, l'attentat sexuel commis sur une fillette (aveu a ). La contradiction a Voir la discussion à ce sujet dans Der Unbekannte Eckstein, Munich, 1926.] - Stefan Zweig écrit : " Il ne fut pas arrêté par les barrières de la morale bourgeoise et personne ne peut dire exactement jusqu'où il a transgressé dans sa vie les limites juridiques ni combien des instincts criminels de ses héros il a réalisés en lui-même » (Trois maîtres, 1920). Sur les relations étroites entre les personnages de Dostoïevski et ses Miller dans son introduction à Dostoïevski à la roulette, qui s'appuient sur une étude de Nikolaï Strachoff. 10 se résout avec l'idée que la très forte pulsion de destruction de Dostoïevski, pulsion qui eût pu aisément faire de lui un criminel, est, dans sa vie, dirigée principalement contre sa propre personne (vers l'intérieur au lieu de l'être vers l'extérieur) et s'exprime ainsi sous forme de masochisme et de sentiment de culpabilité. Il reste néanmoins dans sa personne suffisamment de traits sadiques qui s'extériorisent dans sa susceptibilité, sa passion de tourmenter, son intolérance, même envers les personnes aimées, et se manifestent aussi dans la manière dont, en tant qu'auteur, il traite son lecteur. Ainsi, dans les petites choses, il

était un sadique envers lui-même, donc un

masochiste, autrement dit le plus tendre, le meilleur et le plus secourable des hommes.

De la complexité de la personne de

Dostoïevski, nous avons extrait trois facteurs, un quantitatif et deux qualitatifs : l'intensité extraordinaire de son affectivité, le fond pulsionnel pervers qui devait le prédisposer à être un sado-masochiste ou un criminel, et, ce qui est inanalysable, le don artistique. Cet ensemble pourrait très bien exister sans névrose ; il existe 11 en effet de complets masochistes non névrosés. Étant donné le rapport de force entre, d'une part, les revendications pulsionnelles et, d'autre part, les inhibitions s'y opposant (sans compter les voies de sublimation disponibles), Dostoïevski devrait être classé comme ce qu'on appelle un " caractère pulsionnel ». Mais la situation est obscurcie du fait de l'interférence de la névrose qui, comme nous l'avons dit, ne serait pas, dans ces conditions, inévitable mais qui se constitue d'autant plus facilement qu'est plus forte la complication que doit maîtriser le moi. La névrose n'est en effet qu'un signe que le moi n'a pas réussi une telle synthèse et que dans cette tentative il a perdu son unité.

Par quoi alors la névrose, au sens strict du

terme, se révèle-t-elle ? Dostoïevski se qualifiait lui-même d'épileptique et passait pour tel aux yeux des autres, ceci sur la base de ses sévères attaques accompagnées de perte de conscience, de contractions musculaires et d'un abattement consécutif. Il est des plus vraisemblables que cette prétendue épilepsie n'était qu'un symptôme de sa névrose, qu'il faudrait alors classer comme 12 hystéroépilepsie, c'est-à-dire comme hystérie grave. Une totale certitude ne peut pas être atteinte pour deux raisons : premièrement, parce que les données d'anamnèse concernant ce qu'on appelle l'épilepsie de Dostoïevski sont lacunaires et douteuses, deuxièmement, parce que nous ne sommes pas au clair en ce qui concerne la compréhension des états pathologiques liés à des attaques épileptoïdes.

Commençons par le second point. Il n'est pas

nécessaire de répéter ici toute la pathologie de l'épilepsie, qui n'apporterait d'ailleurs rien de décisif. Du moins, peut-on dire ceci : c'est toujours l'ancien Morbus sacer qui se manifeste là comme unité clinique apparente, cette étrange maladie avec ses attaques convulsives imprévisibles et apparemment non provoquées, avec sa modification de caractère en irritabilité et en agressivité, avec sa progressive diminution des capacités mentales. Mais tous les traits de ce tableau restent flous et indéterminés. Les attaques, qui se déclenchent brutalement, avec morsure de langue et incontinence d'urine, pouvant aller jusqu'au dangereux Status 13 epilepticus , qui occasionne de sérieuses blessures, peuvent aussi se réduire à de courtes absences, à de simples vertiges passagers, et être remplacées par de courtes périodes de temps au cours desquelles le malade, comme s'il était sous la domination de l'inconscient, fait quelque chose qui lui est étranger. Ordinairement provoquées par des conditions purement corporelles mais de façon incompréhensible, elles peuvent néanmoins devoir leur première formation à une influence purement psychique (effroi) ou encore réagir à des excitations psychiques. Si caractéristique que soit l'affaiblissement intellectuel dans la très grande majorité des cas, du moins connaissons- nous un cas dans lequel l'affection ne perturba pas une haute capacité intellectuelle (celui d'Helmholtz). (D'autres cas, au sujet desquels on a prétendu la même chose, sont aussi incertains ou suscitent les mêmes doutes que celui de

Dostoïevski.) Les personnes qui sont atteintes

d'épilepsie peuvent donner une impression d'hébétude, d'un développement inhibé, de même que la maladie accompagne souvent l'idiotie la plus tangible et les déficiences 14 cérébrales les plus importantes, même si ce n'est pas là une composante nécessaire du tableau clinique ; mais ces attaques se rencontrent aussi, avec toutes leurs variations, chez d'autres personnes qui présentent un développement psychique complet et généralement une affectivité excessive et insuffisamment contrôlée.

On ne s'étonnera pas qu'on tienne pour

impossible, dans ces conditions, de maintenir l'unité de l'affection clinique dite " épilepsie ».

La similitude que nous trouvons dans les

symptômes manifestes appelle une conception fonctionnelle : c'est comme si un mécanisme de décharge pulsionnelle anormale était préformé organiquement, mécanisme auquel on a recours dans des conditions et des circonstances très différentes : dans le cas de perturbations de l'activité cérébrale dues à de graves affections tissulaires et toxiques et aussi dans le cas d'une domination insuffisante de l'économie psychique, le fonctionnement de l'énergie à l'oeuvre dans la psyché atteignant alors un point critique. Sous cette bipartition, on pressent l'identité du mécanisme sous-jacent de la décharge 15 pulsionnelle. Celui-ci ne peut pas non plus être très éloigné des processus sexuels qui, fondamentalement, sont d'origine toxique. Les plus anciens médecins appelaient déjà le coït une petite épilepsie et reconnaissaient ainsi dans l'acte sexuel une atténuation et une adaptation de la décharge d'excitation épileptique. La " réaction épileptique », comme on peut appeler cet élément commun, se tient sans aucun doute à la disposition de la névrose dont l'essence consiste en ceci : liquider par des moyens somatiques les masses d'excitation dont elle ne vient pas à bout psychiquement. Ainsi l'attaque épileptique devient un symptôme de l'hystérie et est adaptée et modifiée par celle-ci, tout comme elle l'est dans le déroulement sexuel normal. On a donc tout à fait le droit de différencier une épilepsie organique d'une épilepsie " affective ». La signification pratique est la suivante : celui qui est atteint de la première souffre d'une affection cérébrale, celui qui a la seconde est un névrosé.

Dans le premier cas, la vie psychique est soumise

à une perturbation étrangère venue du dehors ; dans le second cas, la perturbation est une 16 expression de la vie psychique elle-même. Il est on ne peut plus probable que l'épilepsie de Dostoïevski soit de la seconde sorte. On ne peut pas le prouver absolument ; il faudrait pour ce faire être à même d'insérer la première apparition des attaques et leurs fluctuations ultérieures dans l'ensemble de sa vie psychique, et nous en savons trop peu pour cela. Les descriptions des attaques elles-mêmes ne nous apprennent rien, les informations touchant les relations entre les attaques et les expériences vécues sont lacunaires et souvent contradictoires.

L'hypothèse la plus vraisemblable est que les

attaques remontent loin dans l'enfance de Dostoïevski, qu'elles ont été remplacées très tôt par des symptômes assez légers et qu'elles n'ont pas pris une forme épileptique avant le bouleversant événement de sa dix-huitième année, l'assassinat de son père 1 . Cela nous 1

Krankheit

» " Le mal sacré de Dostoïevski », in Wissen und Leben (Savoir et vivre), 1924, n° 19-20. D'un particulier intérêt est l'information selon laquelle dans l'enfance de l'écrivain " quelque chose d'effroyable, d'inoubliable et de torturant » 17 arrangerait bien si l'on pouvait établir qu'elles ont cessé complètement durant le temps de sa détention en Sibérie, mais d'autres données contredisent cette hypothèse 1 . La relation survint, à quoi il faudrait ramener les premiers signes de sa maladie (d'après un article de Souvorine dans Novoïe Vremia,

1881, cité dans l'introduction à Dostoïevski à la roulette).

Ferner Orest Miller, dans Écrits autobiographiques de Dostoïevski, écrit : " Il existe sur la maladie de Fédor Mikhaïlovitch un autre témoignage qui est en rapport avec sa prime jeunesse et qui met en connexion la maladie avec un événement tragique de la vie familiale des parents de Dostoïevski. Mais, bien que ce témoignage m'ait été donné oralement par un homme qui était très proche de Fédor Mikhaïlovitch, je ne puis me résoudre à le reproduire complètement et exactement car je n'ai pas eu confirmation de cette rumeur par personne d'autr e. » Ceux qui s'intéressent aux biographies et aux névroses ne peuvent être reconnaissants de cette discrétion). 1 La plupart des données, y compris celles fournies par Dostoïevski lui-même, montrent au contraire que la maladie ne revêtit son caractère final, épileptique, que durant le séjour en Sibérie. On est malheureusement fondé à se méfier des informations autobiographiques des névrosés. L'expérience montre que leur mémoire entreprend des falsifications qui sont destinées à rompre une connexi on causale déplaisante. Il apparaît néanmoins comme certain que la détention dans la prison sibérienne a modifié de façon marquante l'état 18

évidente entre le parricide dans Les Frères

Karamazov

et le destin du père de Dostoïevski a frappé plus d'un de ses biographes et les a conduits à faire référence à un " certain courant psychologique moderne ». Le point de vue psychanalytique, car c'est lui qui est ici visé, est enclin à reconnaître dans cet événement le traumatisme le plus sévère et dans la réaction consécutive de Dostoïevski la pierre angulaire de sa névrose.

Mais si j'entreprends de fonder

psychanalytiquement cette conception, je risque d'être incompréhensible à ceux qui ne sont pas familiers avec les modes d'expression et les enseignements de la psychanalyse.

Nous avons un point de départ assuré. Nous

connaissons le sens des premières attaques de Dostoïevski dans ses années de jeunesse, bien avant l'entrée en scène de l'" épilepsie ». Ces attaques avaient une signification de mort ; elles étaient annoncées par l'angoisse de la mort et consistaient en des états de sommeil léthargique. pathologique de Dostoïevski. 19

La maladie le toucha d'abord sous la forme d'une

mélancolie soudaine et sans fondement alors qu'il n'était encore qu'un petit garçon ; comme il le dit plus tard à son ami Solovieff, il avait alors le sentiment qu'il allait mourir sur-le-champ ; et, de fait, il s'ensuivait un état en tout point semblable à la mort réelle... Son frère André a raconté que Fédor, déjà dans ses jeunes années, avant de s'endormir, prenait soin de disposer des petits bouts de papier près de lui : il craignait de tomber, la nuit, dans un sommeil semblable à la mort, et demandait qu'on ne l'enterrât qu'après un délai de cinq jours. (Dostoïevski à la roulette,

Introduction, page LX.)

Nous connaissons le sens et l'intention de

telles attaques de mort. Elles signifient une identification avec un mort, une personne effectivement morte ou encore vivante, mais dont on souhaite la mort. Le second cas est le plus significatif. L'attaque a alors la valeur d'une punition. On a souhaité la mort d'un autre, maintenant on est cet autre, et on est mort soi- même. La théorie psychanalytique affirme ici que, pour le petit garçon, cet autre est, en 20 principe, le père et qu'ainsi l'attaque - appelée hystérique - est une autopunition pour le souhait de mort contre le père haï.

Le meurtre du père est, selon une conception

bien connue, le crime majeur et originaire de l'humanité aussi bien que de l'individu a . C'est là en tout cas la source principale du sentiment de culpabilité ; nous ne savons pas si c'est la seule ; l'état des recherches ne permet pas d'établir l'origine psychique de la culpabilité et du besoin d'expiation. Mais il n'est pas nécessaire qu'elle soit unique. La situation psychologique en cause est compliquée et demande une élucidation. La relation du petit garçon à son père est, comme nous disons, une relation ambivalente. À côté de la haine qui pousse à éliminer le père en tant que rival, un certain degré de tendresse envers lui est, en règle générale, présent. Les deux attitudes conduisent conjointement à l'identification au père ; on voudrait être à la place du père parce qu'on l'admire et qu'on souhaiterait être comme lui et aussi parce qu'on veut l'éloigner. Tout ce a

Voir de l'auteur, Totem et tabou. (N. d. T.)

21
développement va alors se heurter à un obstacle puissant : à un certain moment, l'enfant en vient à comprendre que la tentative d'éliminer le père en tant que rival serait punie de castration par celui- ci. Sous l'effet de l'angoisse de castration, donc dans l'intérêt de préserver sa masculinité, il va renoncer au désir de posséder la mère et d'éliminer le père. Pour autant que ce désir demeure dans l'inconscient, il forme la base du sentiment de culpabilité. Nous croyons que nous avons décrit là des processus normaux, le destin normal de ce qui est appelé " complexe d'OEdipe » ; nous devons néanmoins y apporter un important complément.

Une autre complication survient quand chez

l'enfant le facteur constitutionnel que nous appelons la bisexualité se trouve être plus fortement développé. Alors la menace que la castration fait peser sur la masculinité renforce l'inclination du garçon à se replier dans la direction de la féminité, à se mettre à la place de la mère et à tenir le rôle de l'objet d'amour pour le père. Seulement l'angoisse de castration rend

également cette solution impossible. On

22
comprend que l'on doit aussi assumer la castration si l'on veut être aimé de son père comme une femme. Ainsi les deux motions, la haine du père et l'amour pour le père, tombent sous le coup du refoulement. Il y a pourtant une différence psychologique : la haine du père est abandonnée sous l'effet de l'angoisse d'un danger extérieur (la castration), tandis que l'amour pour le père est traité comme un dangerquotesdbs_dbs15.pdfusesText_21
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