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alon z en hauts (COMME SON NOM L'INDIQUE) temps fort jeune public en itinérance dans les hauts de l'Ouest janvier - mars 2022

Note d'intention

À l'assaut de l'égalité...

Depuis plusieurs années, le Séchoir propose un temps-fort jeune public dans la salle de spectacle de Piton Saint-Leu. À cheval sur la période scolaire et les vacances du mois de

mars, il permet à la fois, autour d'une programmation exigeante, de travailler d'abord directement avec les écoles, puis lorsque les écoles sont fermées avec un public familial.

Ce sont les mêmes spectacles qui sont représentés 1 ou 2fois en scolaire, puis qui reviennent une semaine plus tard pour être joués devant les enfants et leurs

parents. Un spectacle est donc l'occasion de deux sortes de partage, celui d'une classe qui constitue ainsi un petit morceau de mémoire collective,

celui, transgénérationnel, d'adultes et d'enfants qui selon toute attente, éprouvent les mêmes émotions au même moment. C'est aussi l'occasion

pour des enfants de dire à leur papa ou à leur maman - j'ai vu un spectacle avec l'école, je voudrais que tu le voies aussi, et d'emmener

leurs parents au spectacle. Si si ! on vous promet que ça arrive.

Ce temps fort s'appelle Alon Zanfan.

Mais il s'agit encore d'un moment centralisé dans un endroit repéré de culture, et, alors que pour sa partie en temps scolaire, les écoles des Hauts

descendent pour y voir quelques propositions, pendant les vacances, on n'y retrouve qu'un nombre infime de familles descendant du Plate, de la Chaloupe

ou des hauts de Saint-Paul qui font le chemin vers Piton. nait du désir de réparer cette rupture d'égalité.

L'idée est de créer un temps fort miroir qui, pendant tout le temps où se déploie Alon Zanfan, crée

2 dans les hauts un temps fort jeune public fondé sur les mêmes principes et la même exigence. Mais si au Séchoir, tous les spectacles sont au même endroit, dans les Hauts, Alon Z'en Hauts se vivra en itinérance, sur un chemin qui va du Plate à Dos-d'âne, en passant par la Chaloupe, l'Étang, Trois Bassins et les Hauts de Saint-Paul.

Alon zanfan et Allon Z'en Hauts,

et ,

2)façons égales de partager la culture.

C'est là-haut que ça se passe... Pour donner un sens essentiel à cette démarche, le dernier lien à créer s'impose: si le mouvement habituel pour les gens des hauts qui voudraient voir un film, un concert ou un spectacle, est la plupart du temps de devoir descendre vers le littoral, recréer de l'égalité ne peut se dispenser de faire monter des gens vers les hauts pour qu'ils y voient quelque chose qui ne se passe nulle part ailleu rs. C'est dans ce sens que la p rogrammation d'Alon Zanfan et Alon Z'en Hauts ne sera pas la même et que nous travaillerons, et pendant le temps scolaire, et pendant les vacances, à faire monter des classes ou des familles vers les hauts pour qu'ils y découvrent un spectacle qui ne se jouera que là. 3

Alon Z'en Hauts en une page7:

Éléments pratiques7:

- Alon Z'en Hauts comportera 87étapes, 4 en période scolaire, 4 pendant les vacances. Entre le 7 et le 17 mars 2022.

- Une phase préparatoire de rencontres et d'ateliers aura lieu en amont. - Chacune des étapes a lieu soit dans une école primaire, soit dans un centre social.

- Elle mobilise 27classes (CM2) par école en temps scolaire pour les ateliers et l'ensemble de l'école pour les spectacles de la compagnie et la

restitution des élèves. - Elle fait appel à des jeunes intéressé·e·s pour les ateliers pendant les vacances.

- Les restitutions et une les représentations sont ouvertes aux parents et à tous les publics.

Des chiffres7:

- Nombre d'heures d'ateliers7: 587heures. - Enfants concernés par les ateliers7: env. 248. - Élèves touchés par les représentations7: env. 616 - Public espéré hors élèves7: environ 640 (8 x 807personnes) - 16 représentations de 8 trimaz différents (2 de chaque trimaz) 4

Localisation7:

> Le Plate (Saint-Leu) > L'Étang Saint-Leu > La Chaloupe Saint-Leu > Colimaçons (Saint-Leu) > Collège de Trois Bassins > Grande Ravine (Trois Bassins) > Ravine Daniel (Saint-Paul) > Dos d'Âne (La Possession)

Propositions artistiques7:

Alon Z'en Hauts, temps fort jeune public en itinérance, va s'appuyer sur un outil artistique idéal7: Kapor, de la Kompani Ibao et la compagnie conventionnée Karanbolaz, qui ont fait appel aux experts du rakontaz, pour réécrire le scénario des 127Travaux d'Hercule. Adapté à La Réunion, le mythique Hercule devient

Kapor.

Chaque épisode, une histoire à part entière, est raconté par deux conteurs et peut

être vu indépendamment.

En mars, 8 des 127travaux auront été créés et ce sont ces 87histoires qui traverseront le territoire des Hauts de l'Ouest, créant, pour continuer à mêler imaginaire mythologique et réunionnais, une véritable odyssée marmay. Le projet s'appuie aussi sur la compétence de Didier Ibao et de son équipe pour le travail de rencontres et pédagogique auprès des adultes comme des enfants, ainsi que son expérience des projets de territoire. 5 Le Séchoir, aménagement artistique de territoire.

Créé en 1998 à Saint-Leu, Le Séchoir est une des principales structures culturelles de La Réunion. En tant que scène conventionnée pluridisciplinaire, le Séchoir offre une

saison artistique dense et variée tout en portant une des manifestations culturelles les plus importantes de l'Océan Indien: Leu Tempo festival. En 23ans, le Séchoir a su

s'imposer comme un acteur majeur de la structuration du spectacle vivant à la Réunion. Au croisement des disciplines artistiques, le projet du Séchoir est basé sur la conquête

et la sensibilisation des publics, la diffusion de créations contemporaines, l'accompagnement des équipes artistiques et le développement du Leu Tempo Festival.

Le nouveau projet défendu pour les prochaines années se veut résolument ouvert aux territoires éloignés. Un lieu culturel par nature convergeant

et le Séchoir l'est plus encore par l'empreinte profonde du tempo festival. Toute l'île s'y rend (85% des spectateur·rice·s sont des habitant·e·s

de la côte ouest). Et la fèt dan somin qui clôt le festival est un des seuls événements artistiques où les habitant·e·s des Hauts descendent

assister à la déambulation.

Ce nouveau projet veut aussi rééquilibrer ces circulations, non seulement en empruntant régulièrement le chemin des hauts pour y rapprocher le

spectacle vivant des gens, mais aussi pour créer un mouvement inverse: que les habitants du littoral montent voir quelque chose qu'on ne voit qu'en

haut.

C'est exactement ce qui vient d'être expérimenté dans le projet de juillet 2021, 7jours7kartyé, où un spectacle

a sillonné les Hauts, mêlant des publics habitués du Séchoir et ce qu'on pourrait appeler des "

primo-spectateurs ».

Même si aujourd'hui, faire du Hors-les-murs est autre chose qu'une simple valeur ajoutée à la

programmation, même si traiter la décentralisation comme centrale au projet est déjà un acte fort

6 et nécessaire, l'objectif utopique que le séchoir se propose, c'est de dissoudre cette articulation dans-les-murs/hors-les-murs dans la réalité d'un territoire agrandi. Parce que nommer le hors-les-murs, c'est renforcer le sentiment des gens qu'ils vivent en périphérie, quelle qu'elle soit. Il ne faut pas rayonner, il faut écouter et habiter le territoire. C'est la seule façon pour une action culturelle ou un geste artistique d'espérer dénouer le sentiment de relégation. La crise que nous traversons aura accéléré la remise en question de ce qui jusque-là paraissait immuable. Un centre-ville n'est plus forcément enviable, un quartier à l'écart peut le devenir, ce faisant des populations qui vivaient chacune à une place assignée peuvent réinvestir des endroits partagés. Des mobilités en découlent et nous devons repenser notre façon d'arpenter le territoire à l'aune de ces nouvelles mobilités et de la déhiérarchisation des singularités territoriales. 7

Principes d'action

Outre les objectifs évidents d'un tel projet, accessibilité à la culture, mise en valeur des écarts, école du spectateur, etc., Alon Z'en Hauts se construit à

partir de pratiques très concrètes qui respectent et alimentent des principes d'action):

Égalité des territoires

Créer un festival des Hauts en miroir de celui qui existe à Piton Saint-Leu revient à reconnaître et à exercer l'égalité.

Le choix de l'itinérance pour Alon Z'en Hauts est lui aussi une reconnaissance, celle qu'une même proposition s'offre à des territoires, des histoires, des

sociologies diverses. Le danger de l'itinérance, c'est d'adapter les propositions artistiques à ce qu'on présuppose de la population, ce qui est en soi

discriminant et hasardeux. De la même manière que Kapor sera proposé dans les Hauts, il trouvera sa place dans un 2

ème

temps (hors de ce projet) dans la

saison du Séchoir. Le simple fait que des habitant·e·s des quartiers et villages des hauts puissent dire en voyant une affiche de Kapor dans le centre-ville de

Saint-Leu, par exemple - " ça, on l'a eu chez nous » est un facteur essentiel dans la restauration du sentiment d'égalité.

Aller vers-faire venir

C'est pour inviter aux déplacements que nous avons fait le choix de ne pas programmer les mêmes spectacles

pour Alon Zanfan et Alon Z'en Hauts. Il ne sert pas à grand-chose d'aller au plus près des gens si cela ne les

invite pas à faire le chemin inverse et, si puissante et riche soit-elle, l'appartenance au territoire des Hauts est

une identité, pas une assignation à résidence.

C'est valable dans les deux sens. L'acte pour un habitant de la côte de monter voir une proposition qui ne se

joue pas au Séchoir est tout aussi valorisant pour les Hauts que l'acte inhabituel d'un habitant des Hauts

descendant au Séchoir. 8

Pour faciliter cette circulation, le projet met en place 2navettes que les gens pourront réserver,

soit pour descendre, soit pour monter, et nous allons travailler en étroite collaboration avec le tissu associatif des quartiers de Piton et des quartiers des Hauts traversés par Alon Z'en Hauts pour multiplier les aller-retours entre les lieux des 2temps-forts.

Décloisonner les lieux, les générations

Tout ce projet est construit pour faire tomber des barrières, qu'elles soient territoriales ou mentales. C'est pour cela aussi qu'il est à cheval sur 2périodes (école et vacances) qui ne sont pas rythmées de la même manière. Cela va permettre de travailler de 2façons: En temps scolaire, l la représentation commence pendant l'école, le 1 er

Kapor est suivi d'une

restitution de travail d'élèves qui sera l'occasion d'inviter les parents à entrer dans l'école

pour y assister, et à du public non parent d'élève, à l'issue de cette restitution, le 2 nd Kapor est ouvert à tous ainsi que la 2

ème

restitution. Pendant les vacances, les ateliers sirandanes sont amenés en amont par un questionnaire où

les enfants sont invités à collecter des sirandanes auprès de leurs parents. L'atelier lui, est

transgénérationnel, ouvert aux enfants et à leurs parents et à leurs grands-parents

D'ailleurs, les représentations pendant les vacances étant très proches du dernier jour d'école,

une opération " amène tes grands-parents au spectacle » sera mise en place dans les écoles proches des lieux de représentations, puisque ce sont eux, plus que les parents qui souvent, travaillent, pourront accompagner les enfants aux représentations d'après-midi.

Décloisonner, c'est aussi faire tomber les barrières entre les professionnels et les débutants, en

mêlant dans la représentation les spectacles de la Kompani Ibao et les restitutions d'atelier. C'est qu'au-delà des niveaux d'exigence, chacun a le droit à se tenir devant les 9 autres.

Revenir

Venir et revenir, c'est presque le même mot, mais ça ne représente pas du tout la même chose. Tout commence quand on revient... Aller pour la 1èrefois dans un endroit où poser une scène n'est

pas une évidence. Animer des ateliers, faire des rencontres, jouer... Partir de la relation aux enfants pour rassurer les adultes. On s'aperçoit la plupart du temps que quand la compagnie s'en va,

c'est le moment où des gens sont presque prêts à s'approcher. C'est pourquoi le parcours d'Alon Z'en Hauts réemprunte celui de 7jours7kartyé. Revenir au Plate, à la Chaloupe, à l'Étang, à grande

Ravine et à Ravine Daniel, c'est montrer aux gens qu'ils comptent, qu'ils ne sont pas juste une case à cocher dans un cahier des charges et qu'ainsi, ils se sentent la légitimité de venir voir.

Vigilance environnementale

Sans objet, peut-on voir trop souvent à l'onglet développement durable des questionnaires à propos des projets artistiques. Combien de fois l'art et le

spectacle vivant s'exonèrent-ils de la réflexion sur leur empreinte environnementale? Comme si, parce qu'il est communément admis que l'art

embellit la vie, crée du partage et ouvre le regard, il avait fait sa part de son travail dans l'émergence d'un monde meilleur et pouvait se dédouaner de tout

autre effort, voire de toute autre réflexion sur l'empreinte écologique que laissent ses activités.

Quelques signes d'efforts sont faits. Des verres réutilisables pendant les festivals, le tri de certains déchets, mais ils restent anecdotiques. Des projecteurs plus économes.

Pourtant, si nous ne questionnons pas nos pratiques dans leur ensemble, nous prenons un risque énorme, rien moins que celui de disparaître.

Bien sûr, un temps fort jeune public, parce qu'il transporte des décors assez légers, se joue la plupart du temps en plein jour, etc. ne dispose pas de leviers d'action

énorme pour gagner en exemplarité écologique. Cependant, il nous reste quelques leviers que nous allons actionner.

- Alon Z'en Hauts, c'est d'abord, comme festival de proximité, au moins 80adultes et qui peuvent vivre une

représentation sans prendre leur véhicule, et 650enfants qui peuvent assister au spectacle sans prendre un

bus. Au lieu de cale, c'est 6professionnels qui se déplacent avec 3véhicules légers.

Mais Alon Z'en Hauts travaillant sur la circulation des publics entre les hauts et le littoral, il se doit d'être

vigilant sur ses pratiques: la mise en place des navettes contribue à éviter l'utilisation de véhicules

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Dossier artistique Kapor

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