[PDF] Ville durable intensité et densité

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N° 106 - Avril 2008Ville durable,intensité et densitéL'extension du fait urbain en général, mais aussi des villes, est

aujourd'hui un phénomène planétaire qui se traduit par l'augmentation de la part des citadins au sein de la population. La population urbaine apporte avec elle ses attentes en matière de services, de loisirs, d'équipements, de commerces, d'attractivité, mais également ses souhaits de voir la prise en compte de la préservation de l'environnement et du développement durable au sein des zones urbaines.L'extension urbaine résulte pour partie du développement des périphéries urbaines qui repoussent toujours plus loin les limites de l'espace rural et des campagnes. Mais, aujourd'hui, dans le cadre des préoccupations environnementales de plus en prégnantes de la population, on peut s'interroger sur la nécessité d'évaluer l'étalement urbain auquel on oppose fréquemment les espaces denses et intenses. Marqués par des caractères, des fonctions, des besoins communs, tous les espaces urbains recouvrent des réalités très différentes aussi bien en terme

géographiques, spatiaux, démographiques, urbains que sociaux.Aussi, quelle peut-être aujourd'hui notre perception de la ville

et de sa durabilité ?-Comment peut-on définir la ville, et plus généralement, le fait urbain ?-Quelles sont les diverses définitions de l'intensité et de la densité ?-Comment ses deux phénomènes apparaissent-il à l'échelle de l'Oise ?-Les phénomènes de densité et d'intensité sont-ils compatibles avec la notion de développement durable ?

Directeur de la publication :Alain DE MEYERERéalisation - impression :Dépôt légal et ISSN en coursDDE de l'OiseBld Amyot d'Inville BP 317 - 60021 Beauvais Cxml : dde-oise @equipement.gouv.frRéalisation et contact :

Service de l'Aménagement,de l'Urbanisme et

de l'EnvironnementFrance POULAINCellule Connaissance des TerritoiresAnne LANGUE ( 03 44 06 50 81)Hélène GENAUX (03 44 06 50 00) En guise de conclusion...La densité urbaine ne fait pas la ville. Toutes les

critiques dont elle est souvent la victime expliquent par ailleurs sa perception négative (image de nombreuses banlieues). Pour exister en tant qu'espace urbain à part entière, la densité urbaine doit également bénéficier de la présence de services administratifs, économiques, commerciaux, culturels et sportifs, d'espaces de respirations, de réseaux à la fois viaires, matériels, et de plus en plus immatériels, ainsi que d'une mixité sociale. La densité urbaine nécessite donc une réflexion complète et complexe de l'aménagement des territoires pris dans leur globalité. Densité urbaine et intensité sociale apparaissent comme des questions toujours d'actualité, abordées au travers de différents thèmes comme le renouvellement urbain et les politiques de rénovation, ou encore la maîtrise de l'étalement et de la consommation foncière. La densité urbaine et son corollaire l'intensité sociale doivent donc être croisées avec une multitude de questionnements sur l'aménagement des territoires, et plus précisément, sur la forme urbaine, l'occupation sociale, les enjeux environnementaux et les attentes économiques

afin de rendre la ville durable. Direction Départementale de l'Equipement de l'Oise Bibliographie

Dictionnaire de géographie de Pascal Baud, Serge Bourgeat et Catherine Bras, Hatier, 2006www.legrenelle.environnement.frLa densité urbaine, repères .... Présentation de la DRE Picardie du 8 mars 2007  Les relances françaises de Oliviers Piron de mai 2005La gazette des communes, dossier sur l'étalement urbain du 14 janvier 20088

Définition des conceptsLes espaces urbainsL'espace urbain se définit par opposition au milieu rural. Il est une concentration d'hommes, de bâtiments, de tissus et de paysages urbains, d'emplois, d'équipements et de fonctions divers. Parvenir à délimiter une ville est de plus en plus complexe du fait de l'extension constante de l'espace urbain sur ses périphéries. C'est l'existence de cet étalement de la ville qui rend le terme d'espace urbain ou urbanisé plus juste que celui de ville. De manière schématique, la composition d'une ville ou d'un espace urbain est faite d'un habitat serré et vertical, comprenant la présence de bâtiments imposants voire monumentaux, l'existence de divers quartiers, d'un centre historique, d'une voirie, d'équipements divers et d'espaces de respirations (espaces verts et places). Dans les espaces urbanisés, le foncier est une denrée rare et chère, et l'immobilier est également touché par un coût élevé.La ville fonctionne comme un système. Son fonctionnement et ses caractéristiques résultent de la combinaison de multiples éléments en interactions les uns avec les autres. Le système urbain possède ses ressources propres mais doit

également lutter contre des contraintes

particulières : pollution, nuisances variées, externalités, ségrégation sociale, circulation et stationnement,...La ville apparaît également comme " un espace vécu » qui entraîne de la part de ses occupants des comportements et des pratiques sociales spécifiques, ainsi que des rythmes et modes de vie particuliers. La ville apparaît de ce fait comme un espace de consommation à tous les sens du terme. Elle est à la fois un lieu où se concentrent toutes les structures commerciales, mais également un lieu qui influe sur tous les modes de consommation. La ville peut de ce fait apparaître comme " une ville à la carte » où chaque personne utilise, consomme, bref vit comme elle le souhaite en fonction de critères sociaux qui lui sont propres. L'urbanité qualifie l'ensemble des représentations liées à la perception de la ville et du fait urbain. Elle se définit par opposition à la ruralité. Pendant longtemps, notamment de la fin du XVIIIéme et au cours du XIXème siècle, l'urbanité a eu une connotation positive. Elle représentait la modernité, le progrès, le dynamisme et les évolutions de la société. Aujourd'hui, ces aspects tendent à s'estomper et l'urbanité, si elle conserve son pouvoir d'attraction chez une partie de la population, a perdu de son attrait au profit de valeurs rurales, d'une vie plus en adéquation avec

la nature et la préservation de l'environnement.La ville constitue une réalité diffuse derrière

laquelle se cachent de grandes disparités. Les hiérarchies urbaines sont complexes. Elles prennent en compte les facteurs de densité et d'intensité. Mais, les espaces urbains apparaissent avant tout comme des lieux de pouvoir avec des fonctions de commandement (fonctions politiques,

économiques, médicales, de services, de

loisirs,...). Ces lieux sont organisés entre eux sous

forme de réseaux qui maillent le territoire. Multiplicité des définitions liées à la densitéLa densité peut se définir de manière primaire

comme un élément qui a la caractéristique principale d'être compacte. La densité apparaît comme multiple. Il existe autant de définitions, que d'indicateurs ou d'acteurs et d'usagers de l'espace. On peut d'ores et déjà noter qu'il n'existe pas d'indicateur global permettant de rendre compte de la perception de la densité par l'oeil humain ni de la

variété des réalités qu'elle recouvre. La densité en géographieDans le vocabulaire géographique, la densité est

le rapport entre un élément quantifiable (habitant, emploi, m² de surface) et la surface d'un espace de référence (hectare, km²). Les géographes emploient couramment le terme de densité pour parler de la population ainsi que de l'intensité de l'occupation humaine sur un territoire (le peuplement). De plus, ils opposent la densité brute et la densité nette. La densité brute exprime le rapport entre la population et l'ensemble du territoire national.

Cette mesure est globalisante et ne donne pas

véritablement une idée de l'intensité du peuplement puisque celui-ci n'est ni continu, ni homogène sur le territoire. De fait, il semble judicieux de compléter cette donnée par la densité nette. La densité nette compare la population à la

proportion du territoire effectivement occupé.En France, la densité brute de la population est de

94 hab / km² et la densité nette est de 112 hab /

km². La densité en urbanismeEn urbanisme, l'outil réglementaire par excellence est le coefficient d'occupation du sol (COS). Mais il existe d'autres outils permettant d'établir des indices de densité.Le COS permet de définir un droit à bâtir sur une parcelle. Il est la densité de construction rendue possible par l'application de l'article 14 du

règlement du document de planification opposable. Impacts de la densité et de la mixité urbaineAujourd'hui, la ville attire toujours plus. Elle

regroupe population et activités. Afin de répondre à cette concentration ainsi qu'à la demande de la population en terme de logements, de zones de chalandises et d'espaces culturels et de loisirs, l'espace urbain grignote peu à peu sur ses zones périphériques. L'étalement urbain apparaît comme une des conséquences principales de la densité urbaine et de l'intensité sociale.Quelles sont les limites entre extension urbaine et développement durable ?L'étalement urbain qui apparaît comme une conséquence directe de l'augmentation de la ville est majoritairtement incompatible avec la notion de développement durable qui prend une part de plus en plus importante dans notre société suite aux attentes des citoyens et après les manifestations internationales sur cette thématique, comme par exemple la tenue du " Grenelle Environnement ».La maîtrise de la consommation foncière est apparue comme un des enjeux majeurs lors de la tenue du " Grenelle Environnement ».L'étalement urbain pose en effet des problèmes environnementaux comme la destruction de la biodiversité, la disparition des terres agricoles, la transformation des paysages, l'épuisement des ressources, la production de gaz à effet de serre - du fait de la multiplication et de l'allongement des transports, ainsi que de la construction de maisons individuelles pas toujours respectueuses de la planète - et l'augmentation de la pollution. L'étalement

urbain génère également des difficultés d'ordre pécuniaire et sociale. On peut noter, par exemple,

l'aménagement des équipements et des infrastructures rendus nécessaires par l'extension urbaine qui peut provoquer des surcoûts pour les collectivités locales, ou encore les frais parfois mal évalués pour leurs déplacements par les ménages

avec la hausse des prix des carburants. La création d'espaces urbains doit être réfléchie

sur le long terme, en essayant de prendre en compte toutes les composantes et les externalités provoquées par la main de l'homme. Conformément aux premières réflexions tirées du " Grenelle Environnement », le développement urbain devra désormais être plus respectueux de l'environnement et prendre en considération la préservation en ressources rares que sont l'eau et la biodiversité. Le critère de la qualité de la desserte par les transports en commun de la zone urbaine tiendra également une place fondamentale. Des solutions pour lutter contre l'étalement urbain et impliquant la densification des villesAfin de lutter contre l'émiettement urbain, le " Grenelle Environnement » a proposé plusieurs pistes que nous verrons peut-être apparaître dans la future Loi Cadre tirée du " Grenelle Environnement » (dont le débat est prévu au Parlement au mois de juin 2008).Il faut tout d'abord repenser le développement des villes pour être plus économes en espace, ressource qui tend à devenir rare. Cette réflexion sur une consommation restreinte du foncier passera par un programme de reconquête des centres-villes ainsi que des friches industrielles et des friches d'activités situées au sein d'espaces urbains. Développer des projets de constructions d'éco-quartiers, favorisant un bâti plus compact, sera également une solution afin de réduire l'étalement urbain. Enfin, une mise en cohérence des documents réglementaires relatifs à l'aménagement du territoire pourrait permettre une

meilleure articulation entre les divers espaces.La prise en compte du développement durable dans la

gestion de l'urbain27 Malgré tout, c'est la combinaison des articles 14 (possibilités d'occuper le sol), 15 (dépassement du

COS), 9 (emprise au sol) et 10 (hauteur des

constructions) de ces règlements qui crée la densité de la forme urbaine.A côté du COS, la densité bâtie calcule le réel c'est-à-dire qu'elle se rapporte à ce qui existe sur le terrain. En cela, elle reflète notre perception de la densité urbaine. La densité bâtie est le rapport

entre le coefficient d'emprise au sol (CES), c'est-à-dire le rapport entre l'emprise au sol totale des

bâtiments et la surface de l'îlot sur lequel ils sont implantés, multiplié par le nombre moyen de niveau. Comme chez les géographes, on peut distinguer en urbanisme une densité brute et une densité nette. La distinction proviendra de la surface de référence choisie. La densité brute prend en compte l'ensemble du territoire considéré sans aucune exclusion comme les équipements collectifs, les espaces verts, les réseaux viaires,.... En fonction du tissu urbain, la densité peut varier énormément. La densité nette ne prend en compte que les surfaces des parcelles réellement occupées par l'affectation donnée : emprise au sol de la construction, espace libre à l'intérieur de la parcelle densité peut prendre en compte de nombreux processus comme la concentration de population, l'intensité de l'activité économique, la proportion d'emplois présents, la densité du bâti, le nombre de logements, la proportion d'espaces verts et d'espaces publics, l'espace dévolu aux voiries, etc... La combinaison de ces différentes données permet une appréhension plus globale du concept de densité. La densité résidentielle permet de donner une mesure de l'occupation du sol par le logement. La densité résidentielle rapporte le nombre de logements par hectare. Cette donnée peut apparaître comme un indicateur pour établir les besoins en équipements et en infrastructures.La densité d'emplois permet d'identifier les espaces qui concentre le plus d'emplois. Elle rapporte le nombre d'emplois par rapport à un hectare. Certaines analyses permettent même de définir le type d'activités représentées (activités, industrielles, activités bancaires,...).La densité d'activités humaines mesure la densité d'usage d'un espace. Elle est le rapport du nombre d'habitants et d'emplois présents sur un hectare. Cette densité permet de connaître le nombre de personnes fréquentant un espace donné et l'usage fait de cet espace. Ce ratio permet de repérer les effets de centralité et de polarisation de l'espace et de comparer les densités de tissus urbains. Il peut servir également à déterminer l'impact de nouvelles constructions, de nouveaux équipements ou infrastructures sur le territoire analysé.La densité végétale prend en compte les masses végétales en volume et en qualité. Elle est donc un indicateur qui repère tous les espaces végétalisés (parcs publics et jardins privatifs) sur un secteur, végétation qui participe à créer l'ambiance générale du lieu.La densité reste une question d'actualité. Faut-il privilégier une gestion urbaine compacte ou étalée,

et dans ce cas favoriser l'étalement urbain ?L'intensité socialeL'intensité peut se définir par le degré d'activités,

de forces et de puissance d'un phénomène. L'amplitude de ce phénomène peut être exprimée en valeur numérique, mais elle est parfois aussi simplement une impression qui est combinée à un autre élément (comme la densité).En 2005, un état des lieux sur les relances françaises (relance démographique et relance territoriale) menée par le Ministère en charge de l'Aménagement du Territoire a montré, à l'époque, que la population recherche une forte intensité urbaine. Celle-ci est caractérisée par un poids culturel, intellectuel, commercial et politique important et par de fortes densités

démographiques et urbaines.Combinaisons de la densité urbaine et de l'intensité socialeL'intensité sociale découle de la densité

urbaine. Il semble logique que vie sociale et activités variées se situent dans des espaces urbains offrant toutes les structures sportives, culturelles et sociales attendus par les citoyens et

répondant à leurs besoins.Définition des concepts (suite)Constatation des grands phénomènes isariens3Les grands phénomènes visiblesComme pour chaque phénomène étudié à

l'échelle de l'Oise, on remarque des permanences territoriales et des caractéristiques récurrentes.L'observation de la carte relative à la densité de la population et à la présence de différents critères d'urbanité choisi arbitrairement (pages 4 et 5), ainsi que celle sur la densité du bati (ci-dessous), montre des constantes dans l'occupation de l'espace et l'aménagement du territoire de l'Oise.On remarque que globalement le peuplement et le

bâti isariens suivent une évolution identique. - Les pôles urbains sont sur-représentés en terme

de population et de patrimoine bâti, comparés au reste du territoire. On peut noter également que l'offre de services y est importante et diversifiée.

Ceci paraît tout à fait normal pour les trois principales villes de l'Oise.- Le Nord du département est peu peuplé, assez

faiblement bâti, malgré des pourcentages de surfaces bâties importants notamment dans le secteur de l'Oise Picarde. Cette particularité est peut-être due au caractère fortement rural du secteur, avec la présence de bâtiments agricoles aux vastes proportions. Quelques communes semblent toutefois plus dynamiques comme Formerie ou Breteuil, à côté des pôles plus importants comme Grandvilliers et Crèvecoeur-le-Grand.- Le Sud de l'Oise a un peuplement plus important pour des surfaces bâties fortement distinctes entre le Valois Multien, le Vexin français et la vallée de l'Oise. On peut remarquer que le Vexin français reste peu peuplé et peu habité, comparé au Pays de Thelle. Ceci est peut-être dû à des documents de planification défensifs et des coûts de foncier et d'immobilier en constante augmentation. Le secteur du Vexin - Sablons - Thelle est marqué par la présence de communes urbaines comme Chambly, Bornel et Méru qui sont desservies par la ligne ferrée reliant Paris à Beauvais. Le Valois Multien reste plus en retrait, hormis les communes de Lagny-le-Sec, Le Plessis - Belleville et de Crépy en Valois. Le reste du territoire paraît encore relativement enclavé.Toujours dans la partie méridionale du département, la vallée de l'Oise se distingue par un peuplement plus important, des constructions plus nombreuses et une offre de services très riche, avec des fonctions culturelles et de loisirs fort bien représentées. On peut toutefois penser que le potentiel fiscal de ces communes privilégiées explique en grande partie l'accès facilité aux divers services. La présence du Parc

Naturel Régional Oise Pays de France (PNR) ne

semble pas impacter fortement l'occupation et l'aménagement du territoire par sa présence. Or, il est notable que la présence d'un PNR a pour impact de maîtriser le développement de l'urbanisation. Sans lui, il est probable que l'extension urbaine dans ces secteurs serait plus importante.6

54Densité et intensité sur le département de l'OiseDu concept à l'application réelle

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