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La Peste est un roman d'Albert Camus publié en 1947 L'intrigue du roman présente l'histoire d'une épidémie de peste qui sévit sur la ville d'Oran



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Éditions de La peste (43 ressources dans data bnf fr) Livres (36) La peste (2012) Albert Camus (1913-1960) [Paris] : Belin : Gallimard DL 2012

  • Quel est le message de la peste de Camus ?

    Le roman d'une épidémie à Oran devient clairement une allégorie de la résistance au nazisme, “la peste brune”. Camus y énumère les réactions d'une collectivité face à un fléau : l'héroïsme du quotidien, la réinvention de l'amour, les profiteurs du marché noir , le désespoir, la lutte.
  • Quand se déroule la peste de Camus ?

    Ce roman, qui se déroule dans les années 1940 à Oran, commence lorsqu'une étrange maladie fait mourir les rats en très grand nombre, puis les humains.
  • Où se passe la peste de Camus ?

    Dans les années 1940, la ville d'Oran, en Algérie, subit une épidémie de peste qui la coupe du reste du monde. On assiste à la progression puis au déclin de la peste, on en voit les effets sur la population.
  • Comment se termine la peste Camus ?

    Le calme réapparaît, la joie des habitants également. Cependant, infecté lui aussi, Tarrou meurt après une lutte acharnée contre la maladie. En apprenant la fin de l'épidémie, Cottard devient fou et tire sur les gens depuis sa fenêtre. On l'incarcère.

Albert CAMUS

philosophe et écrivain français [1913-1960] (1947)

LA PESTE

Récit

Un document produit en version numérique par Jean-Marie Tremblay, bénévole, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi

Courriel: jean-marie_tremblay@uqac.ca

Site web pédagogique : http://www.uqac.ca/jmt-sociologue/ Dans le cadre de: "Les classiques des sciences sociales" Une bibliothèque numérique fondée et dirigée par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi

Site web: http://classiques.uqac.ca/

Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi

Site web: http://bibliotheque.uqac.ca/

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Jean-Marie Tremblay, sociologue

Fondateur et Président-directeur général,

LES CLASSIQUES DES SCIENCES SOCIALES.

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REMARQUE

Ce livre est du domaine public au Canada parce qu"une oeuvre passe au domaine public 50 ans après la mort de l"auteur(e). Cette oeuvre n"est pas dans le domaine public dans les pays où il faut attendre 70 ans après la mort de l"auteur(e). Respectez la loi des droits d"auteur de votre pays.

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OEUVRES D'ALBERT CAMUS

Récits

L'ÉTRANGER.

LA PESTE.

Théâtre

CALIGULA

LE MALENTENDU

L'ÉTAT DE SIÈGE.

LES JUSTES

Essais

NOCES.

LE MYTHE DE SISYPHE.

LETTRES À UN AMI ALLEMAND.

ACTUELLES, CHRONIQUES 1944-1948.

ACTUELLES, CHRONIQUES 1948-1953

L'HOMME RÉVOLTÉ. Essai.

L'ÉTÉ. Essai.

Aux Éditions Charlot

L'ENVERS ET L'ENDROIT,

essai (épuisé)

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Cette édition électronique a été réalisée par Jean-Marie Tremblay, bé- névole, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi et fondateur des

Classiques des sciences sociales, à partir

de :

Albert CAMUS [1913-1960]

LA PESTE. Récit.

Paris : Les Éditions Gallimard, 347

e édition, 1947, 332 pp. Impres- sion : 1955. Collection NRF.

Polices de caractères utilisée :

Pour le texte: Comic Sans, 12 points.

Pour les citations : Comic Sans, 12 points.

Pour les notes de bas de page : Comic Sans, 12 points. Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Micro- soft Word 2008 pour Macintosh. Mise en page sur papier format : LETTRE (US letter), 8.5"" x 11"") Édition numérique réalisée le 30 mars 2010 à Chicoutimi, Ville de Saguenay, province de Québec, Canada.

Albert Camus, LA PESTE (1947) 6

Albert CAMUS

philosophe et écrivain français [1913-1960]

La peste

Paris : Les Éditions Gallimard, 347

e édition, 1947, 332 pp. Impres- sion : 1955. Collection NRF.

Albert Camus, LA PESTE (1947) 7

Table des matières

I II III IV V

Albert Camus, LA PESTE (1947) 8

[9] Il est aussi raisonnable de représenter une espèce d'emprisonnement par une autre que de représenter n'importe quelle chose qui existe réellement par quelque chose qui n'existe pas.

Daniel de Foe.

Albert Camus, LA PESTE (1947) 9

[11]

LA PESTE (1947)

I

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Albert Camus, LA PESTE (1947) 10

[13] Les curieux événements qui font le sujet de cette chronique se sont produits en 194., à Oran. De l'avis général, ils n'y étaient pas à leur place, sortant un peu de l'ordinaire. À première vue, Oran est, en effet, une ville ordinaire et rien de plus qu'une préfecture française de la côte algérienne. La cité elle-même, on doit l'avouer, est laide. D'aspect tranquille, il faut quelque temps pour apercevoir ce qui la rend différente de tant &autres villes commerçantes, sous toutes les latitudes. Comment faire imaginer, par exemple, une ville sans pigeons, sans arbres et sans jar- dins, où l'on ne rencontre ni battements d'ailes ni froissements de feuilles, un lieu neutre pour tout dire ? Le changement des saisons ne s'y lit que dans le ciel. Le printemps s'annonce seulement par la qualité de l'air ou par les corbeilles de fleurs que de petits vendeurs ramè- nent des banlieues ; c'est un printemps qu'on vend sur les marchés. Pendant l'été, le soleil incendie les maisons trop sèches et couvre les murs d'une cendre grise ; on ne peut plus vivre alors que dans l'ombre des volets clos. En automne, c'est, au contraire, un déluge de boue. Les beaux jours viennent seulement en hiver. Une manière commode de faire la connaissance d'une [14] ville est de chercher comment on y travaille, comment on y aime et comment on y meurt. Dans notre petite ville, est-ce l'effet du climat, tout cela se fait ensemble, du même air frénétique et absent. C'est-à-dire qu'on s'y ennuie et qu'on s'y applique à prendre des habitudes. Nos conci- toyens travaillent beaucoup, mais toujours pour s'enrichir. Ils s'inté- ressent surtout au commerce et ils s'occupent d'abord, selon leur ex- pression, de faire des affaires. Naturellement, ils ont du goût aussi pour les joies simples, ils aiment les femmes, le cinéma et les bains de

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mer. Mais, très raisonnablement, ils réservent ces plaisirs pour le sa- medi soir et le dimanche, essayant, les autres jours de la semaine, de gagner beaucoup d'argent. Le soir, lorsqu'ils quittent leurs bureaux, ils se réunissent à heure fixe dans les cafés, ils se promènent sur le mê- me boulevard ou bien ils se mettent à leurs balcons. Les désirs des plus jeunes sont violents et brefs, tandis que les vices des plus âgés ne dépassent pas les associations de boulomanes, les banquets des amica- les et les cercles où l'on joue gros jeu sur le hasard des cartes. On dira sans doute que cela n'est pas particulier à notre ville et qu'en somme tous nos contemporains sont ainsi. Sans doute, rien n'est plus naturel, aujourd'hui, que de voir des gens travailler du matin au soir et choisir ensuite de perdre aux cartes, au café, et en bavarda- ges, le temps qui leur reste pour vivre. Mais il est des villes et des pays où les gens ont, de temps en temps, le soupçon d'autre chose. En général, cela ne change pas leur vie. Seulement il y a eu le soupçon et c'est toujours cela de gagné. Oran, au contraire, est apparemment une ville sans soupçons, c'est-à-dire une ville tout à fait moderne. Il n'est pas nécessaire, en conséquence, de préciser la façon dont on s'aime chez [15] nous. Les hommes et les femmes, ou bien se dévorent rapi- dement dans ce qu'on appelle l'acte d'amour, ou bien s'engagent dans une longue habitude à deux. Entre ces extrêmes, il n'y a pas souvent de milieu. Cela non plus n'est pas original. À Oran comme ailleurs, faute de temps et de réflexion, on est bien obligé de s'aimer sans le savoir. Ce qui est plus original dans notre ville est la difficulté qu'on peut y trouver à mourir. Difficulté, d'ailleurs, n'est pas le bon mot et il serait plus juste de parler d'inconfort. Ce n'est jamais agréable d'être mala- de, mais il y a des villes et des pays qui vous soutiennent dans la mala- die, où l'on peut, en quelque sorte, se laisser aller. Un malade a besoin de douceur, il aime à s'appuyer sur quelque chose, c'est bien naturel. Mais à Oran, les excès du climat, l'importance des affaires qu'on y traite, l'insignifiance du décor, la rapidité du crépuscule et la qualité des plaisirs, tout demande la bonne santé. Un malade s'y trouve bien seul. Qu'on pense alors à celui qui va mourir, pris au piège derrière des centaines de murs crépitants de chaleur, pendant qu'à la même minute,

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toute une population, au téléphone ou dans les cafés, parle de traites, de connaissements et d'escompte. On comprendra ce qu'il peut y avoir d'inconfortable dans la mort, même moderne, lorsqu'elle survient ainsi dans un lieu sec. Ces quelques indications donnent peut-être une idée suffisante de notre cité. Au demeurant, on ne doit rien exagérer. Ce qu'il fallait sou- ligner, c'est l'aspect banal de la ville et de la vie. Mais on passe ses journées sans difficultés aussitôt qu'on a des habitudes. Du moment que notre ville favorise justement les habitudes, on peut dire que tout est pour le mieux. Sous cet angle, sans doute, la vie n'est pas très pas- sionnante. Du moins, on [16] ne connaît pas chez nous le désordre. Et notre population franche, sympathique et active, a toujours provoqué chez le voyageur une estime raisonnable. Cette cité sans pittoresque, sans végétation et sans âme finit Par sembler reposante et on s'y en- dort enfin. Mais il est juste d'ajouter qu'elle s'est greffée sur un paysage sans égal, au milieu d'un plateau nu, entouré de collines lumi- neuses, devant une baie au dessin parfait. On peut seulement regret- ter qu'elle se soit construite en tournant le dos à cette baie et que, partant, il soit impossible d'apercevoir la mer qu'il faut toujours aller chercher. Arrivé là, on admettra sans peine que rien ne pouvait faire espérer à nos concitoyens les incidents qui se produisirent au printemps de cette année-là et qui furent, nous le comprîmes ensuite, comme les premiers signes de la série des graves événements dont on s'est pro- posé de faire ici la chronique. Ces faits paraîtront bien naturels à cer- tains et, à d'autres, invraisemblables au contraire. Mais, après tout, un chroniqueur ne peut tenir compte de ces contradictions. Sa tâche est seulement de dire : " Ceci est arrivé », lorsqu'il sait que ceci est, en effet, arrivé, que ceci a intéressé la vie de tout un peuple, et qu'il y a donc des milliers de témoins qui estimeront dans leur coeur la vérité de ce qu'il dit. Du reste, le narrateur, qu'on connaîtra toujours à temps, n'aurait guère de titre à faire valoir dans une entreprise de ce genre si le ha- sard ne l'avait mis à même de recueillir un certain nombre de déposi-

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tions et si la force des choses ne l'avait mêlé à tout ce qu'il prétend relater. C'est ce qui l'autorise à faire oeuvre d'historien. Bien enten- du, un historien, même s'il est un amateur, a toujours des documents. Le narrateur de cette histoire a donc les siens : son témoignage d'abord, celui des autres ensuite, puisque, par son rôle, il fut amené à [17] recueillir les confidences de tous les personnages de cette chro- nique, et, en dernier lieu, les textes qui finirent par tomber entre ses mains. Il se propose d'y puiser quand il le jugera bon et de les utiliser comme il lui plaira. Il se propose encore... Mais il est peut-être temps de laisser les commentaires et les précautions de langage pour en venir au récit lui-même. La relation des premières journées demande quelque minutie.

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[18] Le matin du 16 avril, le docteur Bernard Rieux sortit de son cabinet et buta sur un rat mort, au milieu du palier. Sur le moment, il écarta la bête sans y prendre garde et descendit l'escalier. Mais, arri- vé dans la rue, la pensée lui vint que ce rat n'était pas à sa place et il retourna sur ses pas pour avertir le concierge. Devant la réaction du vieux M. Michel, il sentit mieux ce que sa découverte avait d'insolite. La présence de ce rat mort lui avait paru seulement bizarre tandis que, pour le concierge, elle constituait un scandale. La position de ce der- nier était d'ailleurs catégorique : il n'y avait pas de rats dans la mai- son. Le docteur eut beau l'assurer qu'il y en avait un sur le palier du premier étage, et probablement mort, la conviction de M. Michel res- tait entière. Il n'y avait pas de rats dans la maison, il fallait donc qu'on eût apporté celui-ci du dehors. Bref, il s'agissait d'une farce. Le soir même, Bernard Rieux, debout dans le couloir de l'immeuble, cherchait ses clefs avant de monter chez lui, lorsqu'il vit surgir, du fond obscur du corridor, un gros rat à la démarche incertaine et au pelage mouillé. La bête s'arrêta, sembla chercher un équilibre, prit sa course vers le docteur, s'arrêta encore, tourna sur elle [19] même avec un Petit cri et tomba enfin en rejetant du sang par les babines entrouvertes. Le docteur la contempla un moment et remonta chez lui. Ce n'était pas au rat qu'il pensait. Ce sang rejeté le ramenait à sa préoccupation. Sa femme, malade depuis un an, devait partir le lende- main pour une station de montagne. Il la trouva couchée dans leur chambre, comme il lui avait demandé de le faire. Ainsi se préparait-elle

à la fatigue du déplacement. Elle souriait.

- Je me sens très bien, disait-elle.

Albert Camus, LA PESTE (1947) 15

Le docteur regardait le visage tourné vers lui dans la lumière de la lampe de chevet. Pour Rieux, à trente ans et malgré les marques de la maladie, ce visage était toujours celui de la jeunesse, à cause peut- être de ce sourire qui emportait tout le reste. - Dors si tu peux, dit-il. La garde viendra à onze heures et je vousquotesdbs_dbs4.pdfusesText_8
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