[PDF] Identité et Institution de la littérature en Côte dIvoire





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temps court qui nous est imparti voire dans la conjoncture de la durée moyenne d'une vie

UNIVERSITE DE COCODY

UFR Langues, Littératures et

Civilisations

UNIVERSITE DE LIMOGES

Faculté des Lettres et Sciences

Humaines

Ecole Doctorale des Sciences de l"Homme et de la Société (S.H.S.) Equipe d"accueil : " Espaces Humains et Interactions Culturelles (E.H.I.C.)

Département de Littérature Française

THESE UNIQUE

en co-tutelle pour obtenir le grade de DOCTEUR de l"Université de Limoges (France) et de l"Université de Cocody (Côte d"Ivoire)

Discipline : Etudes Francophones

Présentée et soutenue publiquement par KOLA Jean-François Identité et institution de la littérature en Côte d"Ivoire

Volume 1

Sous la direction de M. Michel Beniamino et de M. Gérard Lezou Dago

Soutenue le 8 décembre 2005

Jury :

M. Gérard LEZOU, Professeur à l"Université de Cocody. M. Michel BENIAMINO, Professeur à l"Université de Limoges. M. Georges NGAL, Professeur émérite des Universités Paris-Sorbonne et Kinshasa Mme Virginie KOUASSI, Professeur à l"Université de Cocody M. Bertrand WESTPHAL, Professeur à l"Université de Limoges

Numéro national : 0int9700h1 9

3 A l"Immaculée Conception notre Sainte Patronne depuis le

14 mai 1992.

Aux victimes des tsunamis d"Asie : puisse Dieu les consoler et particulièrement les Enfants, ces Saints

Innocents.

A Patricia KOLA : Ton départ brutal et cruel fut pour moi la pire des épreuves au cours de ces années de recherches. Puisse le Tout-Puissant, dans son infinie bonté, t"accueillir auprès de Lui. A la Côte d"Ivoire, sacrifiée sur l"autel de la politique politicienne. A la Renaissance de l"Afrique comme le phénix renaît de ses cendres ! A mes parents pour leur patience à mon égard. A ma fille Ange-Cécile qui est née au moment où a germé le projet de cette thèse. 4

REMERCIEMENTS

On ne peut voir tout seul le sommet de son crâne » ! Ce proverbe peulh qui, pour l"œil

attentif, doit avoir bien des applications concrètes dans la vie de tous les jours, se révèle encore

décisif pour le jeune chercheur qui souhaite pénétrer le monde si âpre mais combien passionnant de la

recherche universitaire. Pour m"aider à " voir le sommet de mon crâne », belle métaphore pour

désigner l"objet de la quête, quelle qu"elle soit, et en l"occurrence, la quête du savoir, la résolution

d"une problématique, d"une énigme telle dans une expérience de laboratoire ou dans une enquête

policière, j"ai pu en effet bénéficier des aides les plus diverses, des aides les plus intellectuelles ou

scientifiques à celles plus affectives, voire matérielles. Je voudrais, au moment de défendre cette thèse,

témoigner à toutes et à tous ma sincère et cordiale reconnaissance. Je voudrais ici et maintenant adresser mes sincères remerciements d"abord à mes maîtres qui

ont guidé mes pas dans le monde de la recherche. C"est dans l"espoir d"aller sur leurs brisées que la

réalisation de ce travail a été rendue possible. Au Professeur Gérard Lezou Dago de l"Université de Cocody à Abidjan qui nous a initié et fait aimer le monde de la recherche. Au Professeur Beniamino qui nous a dirigé tout au long de ces trois années de recherches, je

voudrais dire ma profonde reconnaissance. Au plus fort du doute et de la fatigue intellectuelle qui se

traduisait souvent par l"épreuve de la " page blanche », vous saviez trouver les mots justes, les

remarques qui ont défait bien des nœuds inextricables. Je voudrais remercier ces enseignants qui, spontanément, ont accepté de discuter de notre

problématique de recherche et dont les remarques pleines d"à-propos nous ont été d"un secours

précieux dans la progression de notre thèse. Il s"agit des Pr Bertrand Westphal, Hans-Jurgen

Lüsebrink de l"Université de Saarbrucke en Allemagne, Jean-Marc Moura de l"Université de Lille,

Amadou Koné de l"Université de Georgetown pour l"abondante correspondance avec lui.

Merci à tous les acteurs de la vie littéraire ivoirienne, soit pour les entretiens qu"ils ont bien

voulu nous accorder soit pour leur franche collaboration dans l"accès à la documentation : Il s"agit

de M. Venance Konan, journaliste à Fraternité Matin, M. Diégou Bailly Jérôme, président du Conseil

National de l"Audio-visuel ivoirien, M. Ernest Foua de Saint-Sauveur actuel président de l"Association des écrivains de Côte d"Ivoire, M. Maurice Bandaman, M. Tiburce Koffi, Mme Véronique Tadjo, Mme Gba Mariam, directrice de la bibliothèque du district d"Abidjan, M. Guy Lambin, directeur des Nouvelles Editions Ivoiriennes (NEI). Nos remerciements vont aussi à l"endroit de tous ceux qui ont répondu favorablement à nos

diverses sollicitations que ce soit en France, en Côte d"Ivoire ou aux Etats-Unis. Nous pensons à notre

ami et frère Jean-Yves Lath et à son épouse Lath-Penot Rachel, au Père Bernard de Montvallier, à M.

et Mme Bukassa-Camara, au Professeur Sess de la Faculté de médecine de l"Université d"Abidjan, au

Professeur Aliko Songolo de l"Université du Wisconsin à Madison, à Viviane Uetto Bekrou de

l"Université du Maryland, Samuel Zadi du Wheaton College, M. et Mme Dia Sadibdu à Charleston en

Caroline du Sud.

Je ne saurais oublier mes amis et collègues de Limoges Viviane Koua, Cyprien Bodo, Julien Soro, Nibambin Soro notre cher " doyen », Mamadou Tangara de l"Université de Gambia.

Merci à tous ceux qui, de près comme de loin, ont contribué à la réussite de ce travail de

recherche ; les personnels de la Faculté des lettres, ceux du service commun de la documentation, aux

personnels de l"accueil, de l"imprimerie. Merci à tous ! Et que le Tout-Puissant vous comble de ses

grâces. 5

SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE..........................................................................................8

PREMIERE PARTIE : IDENTITE, NATION ET HISTOIRE LITTERAIRE : DES CONCEPTS AU CAS DE LA COTE D"IVOIRE.............................................................31

CHAPITRE 1 : LE CONCEPT D"IDENTITE...................................................................33

1. L"approche psychologique de l"identité.................................................................35

2. L"approche sociologique de l"identité....................................................................36

3. Entre moi individuel et moi social ou l"approche psycho-sociologique..................37

4. La définition de l"identité dans la perspective d"Alex Mucchieli ...........................39

5. L"approche anthropologique de l"identité..............................................................41

6. L"approche philosophique de l"identité..................................................................43

7. L"approche littéraire de l"identité. .........................................................................47

CHAPITRE 2 : LA NATION ...........................................................................................50

1. Nation, race, ethnie et autres notions connexes......................................................51

2. Le débat sur la nation au 19

ème

siècle et sa survivance au 20

ème

siècle....................60

3. Les conditions ou critères d"existence d"une nation...............................................75

CHAPITRE 3 : LES CONCEPTS D"IDENTITE ET DE NATION APPLIQUES A LA

CÔTE D"IVOIRE.............................................................................................................86

1. La question des identités nationales et culturelles..................................................87

2. L"idée de nation à l"épreuve des faits en Côte d"Ivoire........................................102

CHAPITRE 4 : ELEMENTS D"HISTOIRE LITTERAIRE DE LA CÔTE D"IVOIRE...137

1. Contexte socio-historique de naissance de la littérature ivoirienne.......................142

2. L"Ecole Primaire Supérieure de Bingerville, berceau de la littérature ivoirienne..144

3. Le rôle spécifique de la création théâtrale dans l"émergence de la littérature en Côte

4. Bernard Binlin Dadié, entre poésie, conte et roman : pionnier de la littérature

ivoirienne moderne.....................................................................................................152

5. La littérature ivoirienne sur la voie d"une reconnaissance ?.................................156

CHAPITRE 5 : L"INSTITUTION DE LA LITTERATURE EN CÔTE D"IVOIRE........180

1. Les fondements de la théorie de " l"institution de la littérature »..........................185

2. De l"existence de la littérature comme une entité autonome : le moment fondateur

de l"institution.............................................................................................................190

6

3. Vers une institution littéraire en Côte d"Ivoire ?..................................................196

4. Portée de la pratique littéraire en Côte d"Ivoire....................................................208

5. Les Rapports entre le champ littéraire et le champ politique ou quelle autonomie du

champ littéraire ivoirien ?...........................................................................................247

DEUXIEME PARTIE : LIEUX DE MEMOIRE ET REPRESENTATION DE

L"ESPACE NATIONAL EN CÔTE D"IVOIRE.............................................................255

CHAPITRE 6 : MEMOIRE ET ECRITURE DE L"HISTOIRE COMME EXPRESSION

D"UNE IDENTITE EN CÔTE D"IVOIRE.....................................................................260

1. La mémoire, un paradigme de l"identité ..............................................................263

2. Pour une définition de la mémoire.......................................................................263

3. La problématique de la mémoire et de l"histoire..................................................271

4. De la négation d"une histoire et d"une civilisation africaines à leur réhabilitation :

une forme de l"opposition " Centre » vs " Périphérie »...............................................279

5. Les lieux de la mémoire collective ivoirienne......................................................290

CHAPITRE 7 : ESPACE, IDENTITE ET LITTERATURE EN CÔTE D"IVOIRE.........361

1. De l"espace et du lieu..........................................................................................364

2. La problématique de l"espace en Afrique.............................................................367

3. Pour une approche culturelle de l"espace littéraire...............................................381

4. Pour une symbolique de l"espace : espace et écriture de l"hybridité.....................413

TROISIEME PARTIE : ECRITURE ET DISCOURS DE L"IDENTITE DANS LE

ROMAN IVOIRIEN.........................................................................................................419

CHAPITRE 8 : ASPECTS DE L"ECRITURE ROMANESQUE EN CÔTE D"IVOIRE OU QUELQUES FOYERS D"EXPRESSION D"UNE IDENTITE LITTERAIRE

1. L"esthétique du roman " n"zassa » de Jean Marie Ade Adiaffi ............................432

2. Les Naufragés de l"intelligence : entre plurilinguisme et polyphonie...................437

3. Ecriture et hybridité dans le conte romanesque de Maurice Bandaman ...............497

4. Les particularités linguistiques dans le roman ivoirien.........................................539

CHAPITRE 9 : LE STATUT DU NARRATEUR, L"INTRIGUE ET LA STRUCTURE DIEGETIQUE DANS LA PRATIQUE ROMANESQUE IVOIRIENNE........................558

1. L"instance narrative dans la littérature négro-africaine.........................................559

2. L"intrigue et la structure diégétique dans le roman ivoirien..................................577

7 CHAPITRE 10 : LES RESURGENCES DE LA TRADITION ORALE DANS LE

ROMAN EN CÔTE D"IVOIRE......................................................................................600

1. Des noms ancrés dans les traditions africaines : valeur anthropologique et sociale du

nom. ...........................................................................................................................603

2. Les éléments de l"oralité discursive : étude de quelques cas dans le roman

ivoirien ..............................................................................................................618

3. La structure de l"organisation sociale africaine dans les romans ivoiriens............635

4. La présence d"autres éléments de la littérature orale............................................644

CONCLUSION GENERALE..........................................................................................655

8

INTRODUCTION GENERALE

Cadres de l"étude

Depuis 1921, année pendant laquelle René Maran reçut le Prix Jules et Edmond de

Goncourt pour son œuvre Batouala, véritable roman nègre, la littérature négro-africaine s"est

engagée résolument sur la voie de la reconnaissance et ceci en dépit des critiques acerbes de

non représentativité dont elle fait l"objet de la part d"une certaine critique. A la suite de

Batouala déjà, une série de romans paraissent qui font une analyse de la société africaine

coloniale et du système colonial. Doguicimi de Paul Hazoumé et Karim, roman sénégalais

sont de ceux-là. Dans le même temps, une critique négro-africaine jette ses premières bases en

la personne de René Maran. Il apparaît, ainsi que le montre Michel Fabre, " comme le premier à juger du roman africain selon d"autres perspectives que celles qui sanctionnent alors la littérature coloniale » 1

Près d"un siècle après, la littérature négro-africaine a progressé et s"est diversifiée. Elle

force même la reconnaissance internationale si l"on s"en tient au nombre et à la qualité des

prix qui ont pour nom : Prix Nobel 2 , Prix Goncourt, Prix de la Francité, Prix Renaudot, Grand Prix d"Afrique noire, etc. Si la littérature négro-africaine 3 est aujourd"hui ce qu"elle est, c"est-

à-dire riche et prolifique, c"est qu"elle se fortifie grâce à ses nombreuses ramifications que

1

Michel Fabre, " René Maran, critique de la littérature africaine francophone », in L"Afrique littéraire et

artistique, n°50, 4

ème

trimestre, 1978, cité par Jacques Chevrier, Littératures d"Afrique Noire de langue française, Paris, Nathan Université, 1999, p. 13. 2

Le Nigérian Wole Soyinka est sacré Prix Nobel de littérature en 1986, suivi deux ans plus tard par l"Egyptien

Naguib Mahfouz. Tahar Ben Jelloun et Patrick Chamoiseau sont, quant à eux, Prix Goncourt respectivement en

1987 et 1992. Voir sur ce point, Jacques Chevrier, op. cit., p. 120. Certes d"aucuns ont critiqué l"institution des

Prix qui tueraient le génie des écrivains africains ou alors seraient un instrument de contrôle des littératures

émergentes, périphériques par les littératures du centre. Nous pensons notamment à Jean-Claude Blachère et à

Jean-Pierre Makouta Mboukou . Voir sur ce point Michel Beniamino, La francophonie littéraire : essai pour une

théorie, Paris, L"Harmattan, 1999, p. 185. 3

Nous entendons bien par " littérature négro-africaine », celle du continent africain et non la littérature négro-

africaine à travers la diaspora noire ; on aurait tout aussi bien pu employer la catégorie " littérature africaine ».

De façon précise, nous nous intéresserons à la littérature africaine au Sud du Sahara et laisserons volontairement

de côté la littérature maghrébine (la littérature africaine incluant en fait celle du Maghreb) et la littérature

antillaise, une composante de la littérature négro-africaine. Voir sur ce point, Lilyan Kesteloot, Chapitre 19 :

" Questions actuelles : la question des littératures nationales », Histoire de la littérature négro-africaine, Paris,

Karthala-AUF, 2001, p. 303-319. Le célèbre débat des littératures nationales face à l"ensemble monolithique

" littérature négro-africaine » est un exemple bien actuel qui justifie notre mise au point. Nous y reviendrons au

cours de l"analyse. 9 sont les littératures nationales. C"est un concept qui fait couler beaucoup d"encre, et que de

nombreuses études ont abordé parfois de façon très critique. Il n"empêche, les littératures

nationales africaines existent et sont plus florissantes que jamais. En effet, que ce soit Kourouma, Sony Labou ou Tierno Monénembo, tous séparés par leurs aires géographiques, leurs traditions culturelles et leurs expériences historiques, aussi bien personnelles que

collectives, leurs textes ne peuvent que refléter ces différences. Même s"il est vrai que tous

font une littérature de l"éveil, de la revendication de leur identité. N"en est-il pas de même de

tous les écrivains du monde ? Même quand on pense que l"usage du français les rapproche, on

est vite frappé par le fait que cet usage lui-même se révèle des plus variés et, d"un écrivain à

l"autre, les différences ne font que s"accentuer. Si donc l"on peut admettre l"existence de tendances d"écriture, souvent spécifiques 4

mais non exclusives à des pays, nous voilà légitimé dans notre tâche d"étudier la pratique de

la littérature en Côte d"Ivoire. Si le débat sur les littératures nationales ne sera abordé que de

manière allusive, nous voudrions dans cette étude nous interroger sur une pratique spécifique

de la littérature africaine. Que cette étude soit encline à la particularisation nationale ne

devrait pas exclure la prise en compte d"une possible africanité, voire d"une éventuelle universalité. La dialectique entre ce qui est particulier, national et ce qui est africain ou

universel fonctionne ici à merveille. Encore faut-il distinguer ce qui est spécifique et ce qui ne

l"est pas. La question sera évidemment de distinguer le niveau de surface (le spécifique) et le

niveau profond (l"africain, l"universel). Mise au point d"autant plus importante qu"une

certaine littérature tend à opposer souvent de façon manichéiste " littérature nationale » et

" littérature négro-africaine », " identité nationale » et " identité supranationale ». La

conscience intellectuelle et littéraire africaine est comme prise en otage par un débat qui, au

fond, n"a sans doute pas lieu d"être. Ailleurs, et notamment en Europe, le débat des littératures

nationales n"a pas connu pourtant pas la même fortune que celui qui a cours en Afrique. 4

Au niveau linguistique, des études - et elles sont nombreuses - ont montré les variantes du français en Afrique,

le " français populaire ivoirien » étant, de l"avis des spécialistes, une des formes les plus originales et les plus

tropicalisées du français de France. Voir Gabriel Manessy, " Le français en Afrique Noire : faits et hypothèses »,

p. 333-362 (référence p. 347) et Laurent Duponchel, " Le français en Côte d"Ivoire », p. 404, in A. Valdman

(sous la direction de), Le français hors de France, Paris, Honoré Champion, 1979. Voir aussi un ouvrage très

synthétique de Emmanuel Kwofié, La diversité du français et l"enseignement de la langue en Afrique, Paris,

L"Harmattan-AUF, 2004, les travaux de Suzanne Lafage, etc. 10 Hormis bien sûr aujourd"hui le pendant politique du débat identité nationale / identité européenne qui se pose avec l"idée d"union européenne.

Précisons d"emblée qu"en nous intéressant à la littérature ivoirienne, il ne s"agit pas

d"établir un distinguo ou d"opposer littérature ivoirienne (nationale) à littérature africaine.

Même si une telle orientation - celle de vouloir séparer deux eaux différentes d"un même

verre ou, dit autrement, de montrer une éventuelle spécificité de la littérature ivoirienne par

rapport à la littérature négro-africaine - nous a effleuré l"esprit et a fait l"objet de sérieuses

réflexions, l"analyse des textes eux-mêmes, des études sur les littératures africaines 5 comme bloc monolithique nous ont conduit à changer de perspective.

La littérature ivoirienne, à l"instar des autres littératures nationales africaines, mérite

une attention particulière 6 . Les littératures nationales africaines doivent - et cela est une

nécessité scientifique - faire l"objet d"études ne serait-ce que parce qu"elles charrient de

nombreuses facettes des sociétés africaines et par conséquent pourraient fournir des indices de

compréhension de la société africaine de façon globale et ses façons d"aborder la réalité. C"est

cette dialectique entre une identité et une altérité, entre les spécificités nationales et un

ensemble négro-africain que nous voudrions mettre en évidence. Il apparaît à l"examen de

l"histoire littéraire africaine que le cheminement de la littérature en Afrique a toujours été le

produit de la dialectique entre l"intériorité et l"extériorité, qui date déjà des premières heures

de la rencontre entre l"Occident et l"Afrique et qui s"est manifestée déjà à travers l"écriture en

français d"un être, d"un imaginaire négro-africains. Au fond, la littérature négro-africaine à

travers les nombreuses dénominations qu"elle a pu avoir à travers l"histoire, a toujours été sa

propre négation, la négation d"une identité à un instant donné pour aspirer une altérité et ainsi

5

Voir Sunday Anozié, Sociologie du roman africain, Paris, Aubier-Montaigne, 1970, Amadou Koné, Des textes

oraux au roman : étude sur les avatars du roman africain ouest-africain, 1993, Papa Samba Diop et Hans Jurgen

Lüsebrink (sous la direction de), Littératures et sociétés africaines, Tübiengen, 2001.

6

Voir les nombreuses anthologies littéraires nationales qui sont parues à la faveur du fameux débat sur les

littératures nationales (congolaise, zaïroise, ivoirienne, sénégalaise, etc), des études sur les littératures nationales

africaines comme celle de Papa Samba Diop, Archéologie littéraire du roman sénégalais : écritures

romanesques et cultures régionales au Sénégal (des origines à 1992) de la lettre à l"illusion, Frankfurt, Iko-Verl.

für interkulturelle Kommunikation, 1995, Discours nationaliste et identité ethnique à travers le roman

sénégalais, Paris, Silex-Nouvelles du Sud, 1999. Les études sur les littératures nationales sont nombreuses et il

serait fastidieux de vouloir toutes les citer. Mais la question est de savoir si ces études sont la manifestation d"un

nationalisme affirmé devant un ensemble négro-africain qui aurait tendance à diluer les identités nationales.

Nous voulons montrer qu"étudier une littérature nationale ne doit pas être considéré comme le meurtre du père

mais peut-être une voie pour mieux atteindre le père. 11 de suite de façon presque permanente. Mais saisissons le processus au tournant des années 60, alors que la littérature négro-africaine avait subi de nombreuses transformations successives, de nombreux avatars 7

Dès les années 60 en effet, la littérature négro-africaine procède à une énième

métamorphose. Cette fois, elle se veut la négation d"une identité qui s"est forgée dans le

roman français du 19

ème

ne serait-ce que du point de vue des formes (roman à la Honoré de

Balzac ou à la Emile Zola ) et de celui du fond (l"idéologie anticoloniale). Deux coups d"essai

font tâche d"huile et deviennent des coups de maîtres 8 , qui sonnent le glas d"une alliance avec

les concetti littéraires classiques. Ainsi, dès les années 70, la littérature négro-africaine aspire-

t-elle à une sorte d"altérité, parce que devenue trop tautologique. En effet, les écrivains de la

nouvelle génération 9 veulent écrire autrement que ne le faisaient leurs devanciers de la

génération précédente marquée par la Négritude, le combat anti-colonial. Pour mémoire, on

sait que les romanciers de cette époque-là mettent en scène un personnage principal sur lequel

sont braqués les yeux du lecteur, et qui est suivi depuis son enfance dans un " ici » originel

(généralement un espace rural), vers un " ailleurs » c"est-à-dire un espace urbain (la ville

coloniale) reflet métonymique d"un " ailleurs » plus important, plus attrayant, qu"est l"espace

occidental qui se retrouve sous des noms de villes les plus variés : Paris, New York, 7

Nous laisserons de côté les épisodes littérature colonialiste ou exotique, littérature négrophobe, littérature

négrophile, littérature anticolonialiste, etc. Cette évolution a bien été mise en évidence par de nombreux

critiques. Robert Pageard, Jacques Chevrier, Lilyan Kesteloot, Bernard Mouralis, pour n"en citer que quelques

uns. 8

Il s"agit du cas d"Ahmadou Kourouma, Les soleils des indépendances, Editions de la Francité, en édition

originale et publiée deux ans plus tard par les éditions du Seuil et de Yambo Ouologuem, Le devoir de violence,

Paris, Seuil, 1968. Remarquons que si Ahmadou Kourouma a connu une grande fortune de par sa réception

critique, Yambo Ouologuem a eu le retentissement inverse surtout par la polémique qu"a créée son roman

d"abord au sein de l"intelligentsia noire (il est considéré comme un traître par les intellectuels négro-africains de

l"époque) puis en France (puisqu"il est accusé de plagiat après le Prix Renaudot qu"il reçut en grande pompe).

Voir sur ce point Lilyan Kesteloot, Histoire de la littérature négro-africaine, Paris, L"Harmattan-AUF, 2001,

p. 247-248. Ces deux tentatives, au-delà de la querelle sur la fonctionnalité de la littérature dans un contexte de

lutte anti-coloniale, ont le mérite d"instituer une pratique d"innovation dans le champ littéraire africain qui fera

date. 9

Le concept de génération doit être entendu dans sa flexibilité, voire dans son extensibilité. Trop souvent, les

critiques littéraires et notamment les historiens de la littérature l"emploient sans la problématiser. Si la notion de

génération peut être entendue dans son acception chronologique, elle pourrait aussi induire des traits qualitatifs :

la génération romantique en France connaît son âge d"or avec la Révolution de 1830 mais elle s"étend aussi

qualitativement à tous ceux partagent les principes romantiques. C"est ce qui amène Reinhart Koselleck à

évoquer l"idée d"unité générationnelle. Voir son ouvrage, L"expérience de l"histoire, Paris, Seuil, 1997.

12

Limoges

10 . Est mis en scène quelquefois un personnage à cheval sur deux espaces qui n"arrive

plus à se déterminer, tout cela selon le point de vue d"un narrateur omniscient, omniprésent,

qui voit tout, tel un Dieu. Depuis quelques décennies, ce schéma classique tend à devenir obsolète. Sans doute

est-ce dû, en partie du moins, à un besoin de s"inscrire dans l"air du temps, dans la modernité

(et pourquoi pas la postmodernité ?) littéraire. C"est, semble-t-il, ce besoin de " sang neuf »

qui fut à l"origine de ce chambardement sans précédent au sein des littératures africaines,

pressenti d"ailleurs il y a vingt ans par Jean Jacques Sewanou Dabla lorsqu"il parle des " nouvelles écritures africaines » 11 . Dans la perspective qui est la sienne, cette nouvelle

tendance de la littérature négro-africaine est due à une situation de " crise, de stéréotypie et de

silence » 12 , d"où la recherche d"innovation. Le recours au fonds culturel que constituent les

traditions africaines ainsi qu"à la culture et à la littérature universelle sont autant de sources

des écrivains africains. Dans cette perspective, ils empruntent aux littératures orales, à leur

culture d"origine, aux langues vernaculaires pour construire leur univers fictionnel comme ils s"inspireront en France du courant avant-gardiste ou surréaliste 13 , de la révolution qui a lieu en Mai 1968 et dont les acteurs principaux sont Michel Foucault, Jacques Derrida, voire d"auteurs sud-américains. Autant dire que les sources d"inspiration deviennent variées et diverses pour le bonheur de la critique. En définitive, toute littérature se construit et se consolide dans l"arsenal intemporel des formes culturelles et littéraires comme le dit si bien Roland Barthes dans le Degré zéro de l"écriture. La littérature ivoirienne n"est pas en marge de cette tendance innovatrice. Les écrivains ivoiriens, comme les écrivains africains, font, de plus en plus, de l"ethnologie, content des 10

Un nègre à Paris, Patron de New York de Bernard B. Dadié, Traites (Sous le pouvoir des Blakoros 1) et

Courses (sous le pouvoir des Blakoros 2) d"Amadou Koné, L"aventure ambiguë de Cheick Hamidou Kane, Ville

cruelle d"Eza Boto, Ô pays, mon beau peuple de Sembène Ousmane. On pourrait multiplier les exemples à

souhait. 11

Les nouvelles écritures africaines : romanciers de la nouvelle génération, Paris, L"Harmattan, 1986.

12

Ibidem.

13

Nombreux sont les écrivains africains qui participent à la révolution de Mai 68 en France. La plupart d"entre

eux sont inscrits dans les universités françaises. Jean-Marie Adiaffi, alors étudiant à la Sorbonne à Paris,

reconnaîtra avoir été influencé par la Révolution de mai 1968 qui s"exprimait aussi, on le sait, dans la liberté du

langage. Voir Janos Riesz et al., " Interview avec Jean-Marie Adiaffi », in Bayreuth African Studies Series,

1986, cité par Rangira Béatrice Gallimore, L"œuvre romanesque de Jean Marie Adiaffi, Paris, L"Harmattan,

1996, p. 12.

13 histoires comme naguère les griots ou les aèdes, parlent malinké, akan, yacouba, sénoufo 14

etc. Ils font souvent œuvre historienne par la référence aux figures emblématiques locales ou

africaines. Quant aux espaces géographiques mis en scène, les travestissements dont ils font l"objet ne doivent pas nous laisser dupe. L"espace de la fiction n"est pas sans rappeler un

espace référentiel. Bien plus, la représentation de l"espace ressort parfois de l"ordre de la

symbolique. Contre toute attente donc, la littérature négro-africaine dont certains critiques liaient l"existence et la survie au fait colonial et par conséquent auguraient de la disparition imminente, se trouve être plus que jamais prolifique : " La tentative de ne voir dans les romanciers les plus récents que l'avènement d'un authentique roman africain dégagé des influences coloniales est un effet d'optique dont il ne faut pas être dupe. La colonisation et son singulier prolongement en Afrique sont le ciment du roman francophone. D'une certaine façon, le roman né de la colonisation ne parle que de ça, n'existe que par ça et pour ça » 15 Même si ce constat est vrai d"un point de vue colonial, force est de constater que les

œuvres africaines post-coloniales

16 s"évertuent non pas à parler de la colonisation mais de ses

effets induits. Ce qui n"est pas tout à fait la même chose puisque, la colonisation terminée, au

moins dans une certaine mesure 17 , cette littérature est devenue le cadre d"un débat sur les

sociétés africaines. Son prétendu thème favori, son péché mignon, la colonisation, n"est plus

essentiel. Elle se veut engagée, porteuse du destin et des aspirations de la communauté par rapport à elle-même et au monde. Avec l"accession des pays africains à l"indépendance politique, la littérature négro-

africaine s"est " nationalisée » tenant compte désormais des préoccupations nationales qui ne

14

Langues locales parlées en Côte d"Ivoire. Pour plus de précisions sur les groupes ethnique en Côte d"Ivoire,

voir l"ouvrage de Loucou Jean-Noël, Histoire de la Côte d"Ivoire : la formation des peuples, Abidjan, CEDA,

1984.
15

Charles Bonn, Xavier Garnier, Jacques Lecarme, Littérature francophone : le roman, Paris, Hatier, 1997,

p. 242. 16

Jean-Marc Moura qui s"intéresse particulièrement aux Etudes postcoloniales distingue entre " post-colonial »

et " postcolonial ». Voir " Critique postcoloniale et littératures francophones africaines : développement d"une

philologie contemporaine », in Etudes postcoloniales et littératures africaines, (sous la direction de Papa Samba

Diop ), Paris, L"Harmattan, 2003 ou Littératures francophones et théorie postcoloniale, Paris, L"Harmattan,

1999.
17

Depuis une époque relativement récente, il est question de postcolonialisme, de néo-impérialisme, ce qui laisse

penser que la colonisation ou l"impérialisme, s"ils ne sont pas explicitement déclarés, ont au moins cette

caractéristique d"être pernicieux, insidieux. 14

sont pas partout les mêmes en Afrique. Chaque pays africain se retrouve face à son destin et la

littérature en tiendra compte même s"il apparaît à l"analyse que des voix nationales ont un

écho souvent africain. Si les modalités d"écriture, les stratégies scripturales et discursives sont

spécifiques, personnelles d"un auteur à l"autre, il n"empêche que tous les écrivains sont guidés

par cette même responsabilité : être les porte-parole de " ceux qui n"ont point de bouche » et

militer pour l"avènement d"une société africaine nouvelle avec des valeurs nouvelles. Ainsi

donc, les spécificités sont-elles de l"ordre de l"esthétique, de la forme, du " travail » sur la

langue. La notion même " d"univers symbolique » 18 doit être relativisée puisque, à l"analyse des textes, les images ou comme dirait Noam Chomsky les " opérations mentales » ne sont pas si différentes d"un pays à l"autre hormis quelques cas sur lesquels il conviendra de s"attarder 19

. La distinction " spécificité » vs " africanité » que nous tenterons d"établir pourrait

s"inspirer de la distinction opérée en analyse sémiotique ou linguistique entre " structure profonde » et " structure de surface ». En fait, la structure profonde appartient au niveau sémantique, au sens, alors que la structure superficielle ou de surface renvoie au son, à l"aspect corporel du langage 20 . La poétique de la spécificité des littératures africaines pourrait sans aucun doute s"inspirer de cette distinction sémiotique. Les univers symboliques ou mythiques à l"œuvre dans les romans ivoiriens partageraient au niveau profond des ressemblances avec les romans négro-africains en général ou même les romans occidentaux, voire les romans d"autres aires culturelles quand les modalités de mise en scène de ces " univers symboliques » seraient évidemment différentes.

Les items culturels et linguistiques qu"utilisent les écrivains africains, la référence qu"ils

font à certaines images, la syntaxe qu"ils adoptent empruntent beaucoup à celle de leur langue maternelle. Lorsqu'Ahmadou Kourouma emploie, dans l"incipit des Soleils des

Indépendances, le verbe " finir », celui-ci n"a point le sens classique qu"on lui connaît dans le

dictionnaire français. Un minimum de culture malinké permettra évidemment de savoir que 18

Voir Peter Berger et Thomas Luckmann, La construction sociale de la réalité, trad. de l'américain par Pierre

Taminiaux, 2

ème

édition, Paris, Armand Colin, 1996. Michel Beniamino s"en inspire dans son ouvrage La

francophonie littéraire : essai pour une théorie, Paris, L"Harmattan, 1999 à la suite de Dominique Combes,

Poétiques francophones, Paris, Hachette, 1995.

19

Voir deuxième partie de la thèse, paragraphe 3.1.3. " Peut-on parler d"un imaginaire dans le roman

ivoirien ? ». 20

Noam Chomsky, Le langage et la pensée, traduit de l"américain par Louis-Jean Calvet, Paris, Payot, 2001,

p. 47-50, 1

ère

édition 1968, Harcourt, Brace & World Inc

15

" finir » tel qu"employé provient du verbe malinké " bana » c"est-à-dire de façon fort imagée

" mourir ». D"ailleurs, l"adjonction de l"auxiliaire avoir au verbe " finir » dans la phrase

française de Kourouma, doublée d"un emploi intransitif paraît fort étrange car, en sus, le sujet

du verbe, en l"occurrence, est personnifiant : " Il y avait une semaine qu'avait fini dans la capitale Koné Ibrahima, de race malinké, ou disons-le en malinké : il n'avait pas soutenu un petit rhume. » 21
C"est ce qui a fait dire à Mohamadou Kane qu"" aucun sénégalais n"aurait pu écrire Les soleils des indépendances, seul un malinké de la Côte d"Ivoire pouvait user d"un tel symbolisme, emprunter une telle démarche » 22
Il est vrai qu"avec Kourouma, la pratique est quasi révolutionnaire et cela est attesté dans l"incipit en question. Pourquoi s"encombrer de fioritures et de faux scrupules alors que le

malinké est là, attendant qu"on y puise le symbolisme littéraire, la syntaxe, les images ? : " ...

disons-le en malinké... : il n"avait pas soutenu un petit rhume ». Le ton est certes ainsi lancé avec Kourouma et la totalité de son œuvre en sera une

manifestation chaque fois renouvelée. Si l"on s"en tient à l"exemple de Kourouma, le français

n"est plus cette langue d"asservissement ; il devient une langue elle-même asservie et servant les desseins les plus fous, l"imaginaire le plus imprévisible des écrivains, comme ce qui sequotesdbs_dbs45.pdfusesText_45
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