[PDF] COMMUNISME NAZISME ET FASCISME: CE QUE LES MOTS VEULENT DIRE





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COMPARAISON FASCISME et le NAZISME

2 mars 2017 D.Lejeune COMPARAISON FASCISME-NAZISME. 6. - M. crée le parti f.



IPES Tubize

Consigne : A l'aide du dossier documentaire complète le tableau comparatif entre la situation politique de l'Italie et celle de l'Allemagne. Chapitre IV : 



LES DICTATURES TOTALITAIRES

distinguer plusieurs régimes totalitaires : fascisme stalinisme



LItalie fasciste et lAllemagne nazie : points communs et spécificités

Ce type de sujet est dit comparatif. Il invite à cerner les points communs et les différences de deux régimes totalitaires. L'Italie fasciste et l'Allemagne 



COMMUNISME NAZISME ET FASCISME: CE QUE LES MOTS

Mais si l'on cherche à comparer les régimes c'est bien l'analogie entre URSS stalinienne et Allemagne hidérienne qui s'impose



Genèse et affirmation des régimes totalitaires (soviétique fasciste et

(soviétique fasciste et nazi). PROBLEMATIQUES. Les régimes totalitaires dans l'entre-deux guerres : genèse



François Jarraud on Nazisme et communisme. Deux rÖ©gimes

talitarisme et sur la comparaison entre nazisme et pouvoir entre fascisme et nazisme. ... gies nazie et fasciste et l'importance des traditions.



CHAPITRE 2 - Les régimes totalitaires

l'impérialisme fasciste et nazi facilitant l'entente germano-soviétique et la Durant l'entre-deux-guerres



1 Chaque jour qui passe amène son lot de comparaison entre l

Chaque jour qui passe amène son lot de comparaison entre l'émergence du fascisme durant l'entre-deux-guerres et les mouvements nationalistes et xénophobes 



Italie = fascisme Allemagne = nazisme Chef Mussolini Hitler Titre

La grande différence se situe au niveau de la prise de pouvoir : par la force pour. Mussolini élu pour Hitler (nous verrons plus tard dans quelles 



L'Italie fasciste et l'Allemagne nazie : points communs et

Les caractères communs du fascisme et du nazisme permettent de définir ce qu'est un régime totalitaire : une pratique du pouvoir qui rejette la démocratie embrigade la société fait régner la terreur et contrôle toutes les activités du pays



COMMUNISME NAZISME ET FASCISME: CE QUE LES MOTS VEULENT DIRE

Communisme nazisme et fascisme : ce que les mots veulent dire Lecommuniste hait le libéralisme comme fourrier du fascisme et le fasciste le déteste comme fourrier du communisme On ne comprend rien à l'économiedes passions chez l'un et l'autre si on ne voit pas qu'au milieu de leur hostilité spectaculaire ils ont en



Genèse et affirmation des régimes totalitaires (soviétique

régimes fasciste stalinien et nazi sur le même plan il a été accusé d’induire une banalisation du nazisme Les communistes et leurs « compagnons de route » intellectuels l’ont dénoncé comme étant une arme antisoviétique au temps de la guerre froide



Retour sur le totalitarisme - JSTOR

proches de la comparaison des régimes nazi et soviétique Dans sa contribution à FHistoriherstreit Ernst Nolte s'est illustré en soutenant que le « génocide racial » des nazis fut une réaction au « génocide de classe » antérieur des bolcheviks2 Ainsi fut ressuscitée de ma nière inédite la comparaison du communisme soviétique

ENTRETIEN

FrançoisFuret

COMMUNISME,NAZISME

ETFASCISME:CEQUELESMOTS

VEULENTDIRE

"LePasséd'uneillusion»,de FrançoisFuret,paruvoilàquelques mois,a sans dumouvementcommunistecontemporain.Ilnousa semblé utile de reveniravec sonauteursurquelques-uns de seschapitres majeurs, notammentceuxquisontconsacrés aucouplefascisme/commu nisme(ou tienporteégalementsurla question,rarementabordée, du regret intellectuel(s'êtretrompé) etdu regretmoral(serepentir).Question que l'onpourrajuger cependantêtre denatureàmieuxexpliquercertains retardspris dansl'analyse delaréalitécommunistedu

Xs»siècle.Ajoutonsaussi,

pourque les chosessoientclaires,que cettequestiondu regret - certainsdirontcetenjeu-ne futquasimentjamaisintégréedans lapenséedes intellectuelsfascistes. commentaborderlacomparaison? FRANÇOISFURET-Il faut distinguer la question de la "comparabilité»interne de celle des relations externes entre les 48

REVUE DES DEUX MONDESSEPTEMBRE1995

ENTRETIEN

Communisme,nazisme

etfascisme:cequelesmots veulentdire deuxmouvements.Eneffet,l'aide objective qu'ils sesontapportéeau coursdu siècle, avant de secombattreà mort, ne signifie rienquantà l'un pourl'autrea été capitale dans leurdéveloppementrespectif;le fascisme senourrissantde la peurducommunisme,lecommunisme de la peurdu fascisme. Mais cettedoubleréactionantagoniste,de touteslesfaçonsobjectivementfavorable

àleurdéveloppement,ne les

a pasempêchés, àcertainespériodes,de s'unir.L'URSSn'a pas eu de mauvaisrapportsavec l'Italie de Mussolini, dans les dix ouquinze premièresannéesdudictateuritalien, elle a prisappuisurl'extrême droiteallemandedans lesannéesvingt. LeKominterna dicté au PC allemand unetactiquequi a favorisél'accessiond'Hitler aupouvoir sousl'apparenced'unehostilité radicale. Enfin, l'Allemagne nazie et l'URSSont été alliées dans lapremièrepériodede laSecondeGuerre mondiale,entreaoût1939 et le 22 juin 1941.Desrapportsexternes entrelesdeuxmouvementset lesdeuxrégimes, onpeutdonctirer deuxconclusions.Ceux-ci sesontinvolontairementrenforcésl'un l'autre, par lessentimentset lespassionsantagonistesqu'ils nourris saientréciproquement.Ils sesontaussi aidés parl'appuicachéou ouvertqu'ils sesontapporté

àdifférentespériodes.

Reste àanalyserlesélémentsquipeuventservir à leur comparabilitéinterne. Par leurs racinesphilosophiques,lesdeux idéologiess'opposentterme

àterme,commeunephilosophie

universalistes'oppose

àuneexaltationdu particulier. D'ailleurs,

lecommunismese réclamed'uneoeuvrephilosophiqueetd'une doctrine qu'onpeutdéfinir et dater, celles de Marx etd'Engels; le fascisme n'a pasd'ancêtrescomparables,et tient dans un bricolaged'idéesempruntées

àdifférentessourceset différents

auteurs:l'anti-individualismecontre-révolutionnaire,classique dans lespenséesréactionnairesdu XIX e siècle, mais mêléàl'idée révolutionnairesous sa forme la plus radicale, celle du syndicalisme révolutionnairedesannéesquiprécèdentlaguerrede 1914 : Bonald, Sorel, quellecohérence?En réalité, lagrandeinnovation du fascismen'estpasd'ordrephilosophique,maispolitique:c'est le mariage del'idéedenationet del'idéede révolution. On devrait direplutôtle remariage,puisquelesdeuxidéesontétéassociées en Europe, dans desconditionsdifférentes,entrela Révolution française et 1848. 49

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Communisme,nazisme

etfascisme:cequelesmots veulentdire Approfondir la contradiction intellectuelle entre marxisme et fascisme nemènedonc pas loin,puisquelesdeuxdoctrinesn'ont pas le même statutphilosophique.Parcontre, analyserce quioppose et ce qui unit bolchevisme et fascisme commemouvements politiques est plus intéressant,puisquesur ce terrain tout suggère à l'historien ce type d'analyse :nonseulementlachronologie, puisquebolchevisme et fascisme naissent comme partis de masse

à la suite de la guerre de

1914,mais plusencorela situation,

caractérisée par la déstabilisationgénéralede l'Europe aumoment où sespeuplessont entrés, par la porte tragique de laguerre, dans ladémocratiemoderne, c'est-à-dire lepouvoirdu nombre. A la questionque cespeuplesportentsur la guerre, la victoire des bolchevistes en Russie a été unepremièreréponseaunomdu prolétariat. L'avènement de Mussolini en Italie, cinq ans après, en constitue une autre, au nom de lanation.

LénineetMussolini:

deuxmarginauxissusdelaIleInternationale PASCALBESNARD-ROUSSEAU-Au-delà dufaitquecommunisme etfascismeapportentchacun uneréponse autraumatismené de lapremièreguerre industrielle, et qu'ils représententchacun une "offre»de rupture, quelssontlespointscommuns-idéologiques et "fonctionnels» -existantentre lesdeuxcourants? FRANÇOISFURET-Lénineet Mussoliniont grandi dans la même famille,celle de la IleInternationale, où ils étaient tous lesdeuxdes marginaux,pourlesmêmesraisons:parce qu'ilsse situent à lapointe avancée de la révolution sociale. A partir de

1914,Mussolini trahit

l'internationalismepourle nationalisme, mais iln'abandonnepas pourautant l'ambition révolutionnaire : dans cedéplacement d'objectifsaccompagnéd'unmaintien des moyens tient l'ambition du fascisme. Encore la formule ne rend-elle pascomptede ce que l'idée de révolution mobilise d'affectsparareligieux;au moins dit-ellebienl'absencede scrupules légaux érigée en système, la subordinationdes moyens aux fins,laformation de partis qui mêlent 50

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Communisme,nazisme

etfascisme:cequelesmots veulentdire l'obsessionconspiratrice etl'appelaux masses populaires, la naissanced'unnouveautype de propagande... Comme on le sait, Mussolinia très consciemment copié, à d'autres fins, leprécédent offert par Lénine et son parti. Plusprofondément,on retrouve dans le bolchevisme et le fascisme les deux faces de la démocratie révélées par la Révolution française : l'universel et le national, vécues etpenséesl'une par rapportà l'autre de façon antagoniste, maisaussiunies l'une à l'autre par le même rejet radical du monde bourgeois del'économieet de l'aliénation. Le bolcheviste veut émanciper la classe ouvrière, et au-delà d'elle l'humanité.

Lefasciste travailleà libérer le citoyen de

ce qui le sépare de la communauté nationale. Les deux ambitions ont au moins en commun la volonté de mettre fin à l'individualisme de l'homooeconomicuset à laconceptionde l'humanité définie par la bourgeoisie. Elles dessinent toutes les deux un avenir où l'homme sera vraiment membre de la communauté :elles exaltent toutes les deux le politique, par où se construit l'être-ensemble, au détriment de l'économique,où se forge la solitude de l'individu privé et l'aliénation à l'argent.

Lebolchevisme est une version extrémiste du

marxisme, son interprétation la plus subjectiviste : les lois de l'Histoire y sont un peu malmenées au profit de l'action révolution naire !Ellesne sont guère invoquées, depuis Octobre au moins, que comme unejustificationde ce qui s'est accompli en leur nom. L'essentiel reste de construire un instrument politique révolution naire, deconquérirle pouvoir et de le garder. A cet égard, les bolchevistes veulent, comme lesfascistes,mettre l'homme de l'économiesous le contrôle de la volonté politique, c'est-à-dire du parti. Lesuns et les autresprétendentabolir l'aliénation de l'homme moderneà l'économie. Ils ne se détestent qu'à travers ce qu'ils haïssent en commun, et dans la mesure où les régimes prônés par lesuns paraissent aux autreslaculminationdes fléauxdu libéralisme, et réciproquement.

Maisils partagent le même diagnostic sur

l'origine du mal:l'argent. C'est le sens le plusprofonddu messianisme révolutionnaire dans les deux cas, et le secret le mieux partagé par les contempo rains :la passion antibourgeoise n'est jamaisbien loin dans lecoeur de l'homme démocratique. Elle n'a que faire des subtilités philoso- 51

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Communisme,nazisme

etfascisme:cequelesmots veulentdire phiquesou doctrinalespourvuqu'elle trouve à nourrir sa détestation dans desmouvementspuissants qui parlent plus aux sentiments qu'à l'esprit;et même le bourgeois,personnageconstammentdivisé à l'intérieur de lui-même,n'échappepas à la tentationd'éteindreen lui cette haine de soi. C'est par làqu'onpeutcomprendreque des philosophiesdifférentes ou contradictoires,devenuesmouvements politiques, puissent s'alimenter aux mêmes passions, et être l'objet d'unesympathieindistincte:dans l'Europe des années trente, iln'est pas du tout rare de trouver des hommes, intellectuels en tête, qui admirent à la fois Staline et Hitler. Ce typed'ambivalenceest d'ailleurs ancien dans la culture politiqueeuropéenne: au XIXesiècle, on déteste labourgeoisieà la fois à partir de la droite aristocratique et à partir de lagauchesocialiste. Le nouveau, au XX e siècle, tient à ce que la droite aussi estdevenuerévolutionnaire. fascismecomme unmomentde l'histoiredulibéralisme.Vousdites, vous, que lagrandeinventiondufascismefutderendreunprojet révolutionnaire

àla droite. Doit-on opposer aussifortementles

deuxapproches demanièreàles rendre inconciliablespourjuger ce quifondel'émergence et l'expériencemêmedufascisme? FRANÇOISFURET- Les communistes ont analysé le fascisme comme leproduitdu libéralisme, àl'époquede ladominationdu capitalfinancier;nonpasseulementun "moment»du libéralisme, mais sondernierstade : ce qui les a conduits parfois à ne pas trop distinguer entre ses formes,puisquetoutes les démocraties capita listes sont grossesd'un "fascisme»,Avant1935,l'adjectif est courammentemployé par le Kominternpourdésigner la France bourgeoise,de droite ou de gauche, nationaliste ou pacifiste,

Poincaré et Briand ensemble.

A l'inverse,pourles fascistes (italiens et allemands), c'est le bolchevismequi est auboutdu libéralismebourgeois,dont ilpartage l'optimismehistorique et la visiond'unehumanité maîtresse de la nature. Endehorsmême des nazis, c'est un des lieuxcommunsde lapenséeconservatrice allemande, avant et depuis laguerre de 1914, que ce mépris de sonadorationde la productivité et sonabandonau matérialisme des intérêts et des moeurs. 52

ENTRETIEN

Communisme,nazisme

etfascisme:cequelesmots veulentdire Lecommunistehait le libéralisme comme fourrier du fascisme, et le fasciste le déteste comme fourrier du communisme. On ne comprendrien àl'économiedes passions chez l'un et l'autre, si on ne voit pasqu'aumilieu de leur hostilité spectaculaire ils ont en communun rejet radical de ladémocratiebourgeoise(ou capita liste). En un sens, l'un et l'autre, l'un contre l'autre, disent d'ailleurs chacunla moitiéd'unevérité : car fascisme etcommunismesont biendeuxproduitspotentielsdu libéralismeparvenu

àsaphase

démocratique,et sur sa droite et sur sa gauche. Mais "potentiels» ne veut pas dire"nécessaires»,L'illusioncommunisteconsiste à tenir le fascismepourun fruit inévitable du capitalisme avancé, et lemensongefasciste tient dans l'universalisationintéresséede la menacebolcheviste, attribuée aupourrissementde ladémocratie bourgeoise.C'est latraductiondoctrinale de ladétestationque nourrissentlesdeuxennemis-jumeaux

àl'égarddumondebour

geois. Elle ne lesempêchepas de se haïr l'un l'autre, mais elle leur désigne un adversaire commun, qu'ils nenommentpas de la même façon, mais qu'ilsespèrentchacunvaincrepours'enapproprierles dépouilles:ce quipeutoffrirun vaste terrain demanoeuvreet même d'entente.Le cas classique, avant le pacted'août1939, est fourni par la chute de l'Allemagne de Weimar, dontcommunisteset nazis escomptentêtre les bénéficiaires, et

àlaquelle ilsapportent

ensembleunecontributionconflictuelle. dumondebourgeois PASCALBESNARD-ROUSSEAU-Tous les historiens nepartagent pascette thèse... FRANÇOISFURET-Leshistoriens hostilesàcetteinterprétation tirent leurs objectionsd'unereprise plus ou moinscompactede la thèse communiste, selon laquelle lesmouvementsfascistessont non seulementlesproduitsdumondebourgeois, mais ses instruments : l'argumentationclassique faitréférence

àla manièredontMussolini

d'abord,en 1922, puis Hitler, en

1933,ont été aidés dans leur

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ENTRETIEN

Conunumsme,

etfascisme:cequelesmots veulentdire conquêtedupouvoirpar leconsentementd'unepartie des milieux dirigeants. Le fait est avéré dans lesdeuxcas,bienqu'il ait été exagéré, mais il n'a pas la significationqu'onlui aprêtéesi souvent. Il ne traduit pas l'instrumentalisation desmouvementsfascistes par les milieux capitalistes ou les politiciensbourgeois,maisbienplutôt l'aveuglementde ces milieux et de ces politiciens, que les fascistes soumettrontau contraire à leursvolontéstotalitaires.

Ce qui est

àcomprendren'estpas que, par haine oupeurdu

communisme,despossédantsou deshommespolitiques conserva teurs aient pu fairelesyeuxdoux

àdes aventuriers fascistes; c'est que

ces aventuriers aient pu,préalablement,acquérirune influence politi queconsidérablesur lepeuple,et qu'ils se soient montrés ensuite si intransigeants sur leur refus departagerlepouvoirpolitiqueavec quiconque.Mussolini a été plus long qu'Hitler àimposersa seule volonté, mais, sans lui,l'Italien'eûtpas choisi en 1938l'alliance avec Hitler, qui scella son destin dans laSecondeGuerre mondiale. Dans le cas d'Hitler, ladémonstrationa une clartéd'épure: aussitôt au pouvoir, lechanceliernaziimposepar laterreurune révolutionqui luidonnelepouvoirabsolu, et rien de ce qui suivra, qui vabouleverserl'Histoire, nepeuts'expliquersansprendreen comptel'affreuseindépendancequ'il aconquisepar laviolenceà l'égarddes élites allemandes. Considéréeempiriquement,la thèse qui fait du nazisme le produitdu capital financier et d'Hitlerl'instrumentdes trusts ou du militarisme allemand ne résiste pas

àl'examendesfaits:l'aide

financièreapportéeaumouvementnazi n'a pas été aussiimportante quel'historiographiemarxiste l'aprétendu.Et quant

àfaire d'Hitler

lamarionnettedes capitalistes, à qui faudra-t-il attribuer le massacre desJuifs? Considéré sous l'anglephilosophique,ce typed'interpréta tion fait voir une fois de plus lepointaveugle del'explication marxiste de l'Histoire. Lepolitique y estcensétrouversonprincipe d'intelligibilité dansl'économiqueet le social. Typed'interprétation qui avaitposé àMarxdesproblèmesinsolubles en ce quiconcerne la crisepolitiquefrançaise du

XIXesiècle(qu'onpenseàses

variations sur lebonapartisme),et qui fausse chez sessuccesseurs toute lacompréhensiondu XX e siècle. Le léninisme lui-même, priscommedoctrinepolitique, constitue àcetégardundémentiau marxisme de Marxpuisqu'il 54

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Communisme,nazisme

etfascisme:cequelesmots veulentdire a préconisé et effectuélaprise du pouvoir d'Etatau nom de la classe ouvrière dans le pays le moins "ouvrier»d'Europe;puis il a prétendu "construire le socialisme» ex nihilo, dans un monde dont le capitalismen'enavait pas mûri les conditions. La critique sociale-démocrate -

Kautsky,Léon Blum - de la révolution

soviétique ne dira pas autrechose;mais elle n'ira pas jusqu'à voir que le fait même que celle-ci ait eu lieu, née d'un accident de l'Histoire (car si février

1917peut être analysé comme nécessaire,

ce n'est pas le cas d'octobre), remettait en cause la conception du politique chez Marx.Il en est de même pour les régimesfascistes, dont nulle "infrastructure»ne peut utilementrendre compte, et dont l'effrayant caractère est d'avoir été indépendants de la société où ils s'étaient formés : régnant sur elle, loin de lui obéir, ou même de l'écouter. Le marxisme aura atteint sonapothéosede rayonne ment dans lesiècleoù sacapacitéd'explicationaura étélaplusfaible. En effet,l'époquepeut être vue comme celle où s'imposa la puissance du volontarisme politique,indépendantdes circonstances de sa naissance.StalineetHitler,à travers le parti,possèdentun pouvoir total sur la société, transformée en brigades d'acclamation. Au-delà de leurs contradictions philosophiques, communisme et fascisme sont unis par le culte du pouvoir politique, la conviction que celui-ci peut tout faire,y compris et avant tout gouverner l'économie. L'ambition en est inscrite dans la suppression de la propriété privée, dans le premier cas; dans le second, leparti-Etat conserve sescapitalistes,mais les transforme, eux aussi, ensujets. Lesdeux types de régimes constituent comme deux tentations extrêmes d'exorciser ledéficitpolitique inséparable de ladémocratie libérale. Ils forment deux réponses pathologiques à la vieille question de la nature du lien social dans un monde dominé par l'individualisme privé.

Làest la source dutotalitarisme,dans cette

angoisse de l'homme moderne devant l'énigme de la citoyenneté. PASCAL BESNARD-ROUSSEAU-Peut-on et doit-on distinguer fascisme etnazisme?Carsifascisme,nazismeetcommunismeont encommunle même adversaire, ladémocratie,deuxd'entre eux seulement, lenazismeet le communisme, ontpourparticularité d'avoir mis enoeuvredesinstrumentsd'exterminationqui enont 55

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Communisme,nazisme

etfascisme:cequelesmots veulentdire faitdes régimestragiquementinédits. Le vrai couple"théorisable» n'est-ilpasconstituéparlenazismeet lecommunisme?

C'estleconceptdetotalitarisme

FRANÇOISFURET-Ladistinction entre fascisme et nazisme est nécessaire. Elleest d'ailleurs classique dans la littérature historique. Lefascisme italien n'a eu le caractère raciste et criminel du nazisme allemandnidans sesintentionsnidanssondéveloppement.Bienqu'il ait été violent et répressif, et qu'il ait marquéprofondément,en négatif,l'histoire italienne, iln'y a pas pris l'allured'apocalypsequ'a eue le nazisme dans l'histoire allemande et dans celle de l'Europe. Reste que c'estMussolinil'inventeurd'untrait fondamental du fascisme, dont Hider fera bonusage : larécupérationde l'idée de révolution au profitde la droite.Au

XIXesiècle,la droiteeuropéenne

est contre-révolutionnaire, et se trouve par là même prise dans la contradiction de ne pouvoir se fixer d'autre but que la restauration d'un "ancien régime»d'oùla Révolutionétait née.Mussolinilui fait lecadeaud'unavenir, en luiapportantle bénéfice de l'idée révolu tionnaire, tirée du fond socialiste,qu'il avait partagé avec Lénine. Maissi l'on cherche àcomparerles régimes, c'est bien l'analogie entre

URSSstalinienne et Allemagne hidérienne qui

s'impose, même si Hider a prispourmodèle préféréMussolini.Il n'y a rien dans l'histoire de l'Italie fasciste qui puisse êtrecomparé à ce qui réunit les régimes d'Hitler et de Staline : les purges et la terreur à l'intérieur du parti, les camps, l'extermination de vastes populations, le contrôle absolu du pouvoir sur la société. C'est ce qu'essaiedecernerleconceptde "totalitarisme», Ces comparaisons sont indispensables à l'intelligence histori que du siècle, à condition deprendregarde, carcomparerne veut pas dire identifier. Ce qui les renddifficilesà conduire est,d'une part, qu'elles ne seprésententpas de la même façon selon l'angle choisi, soit qu'il s'agisse des philosophies, ou des passions, ou des mouvements, ou desrégimes;d'autre part, que l'Union soviétique a une durée relativement longue parrapportaux régimes fasciste ou nazi, et que son histoire acomportéplusieurs phases distinctes. 56

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Communisme,nazisme

etfascisme:cequelesmots veulentdire Enfin,l'analogie entre l'Allemagned'Hitler etl'URSSde Staline a étélongtempsun sujet tabou en Europe, par suite de l'effetquotesdbs_dbs35.pdfusesText_40
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