[PDF] CAROLE MERCIER agente de développement rural





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Notre approche de développement local

Notre approche de développement local. Renforcer le pouvoir d'agir des Gouvernance locale société civile et développement.



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Nous sommes une instance de concertation multisectorielle locale de développement social. Nous sommes un organisme local par nos membres notre approche et 



Riches de notre histoire

ciale du développement local



Lapproche locale et communautaire au développement

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Oct 30 2019 VOLET 2 SOUTIEN À LA COMPÉTENCE DE DÉVELOPPEMENT LOCAL ... En renouvelant notre approche



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L’approche d’accompagnement au développement local initiée et expérimentée par SUCO depuis près de 15 ans a pour but de contribuer à renforcer les capacités et le pouvoir des populations locales sur leur développement



Le développement local - univ-paufr

L’APPROCHE SUCO DE DÉVELOPPEMENT LOCAL : Quelques résultats Notre approche a d’abord été expérimentée au Mali et les résul-tats de plus de dix ans d’expérimentation témoignent aujourd’hui qu’elle représente une réponse possible et pertinente aux défis du développement local L’approche est maintenant adaptée et



LA DÉMARCHE DE DÉVELOPPEMENT LOCAL

Élaboration d’un Plan de développement local Pourquoi? 1 Faire le point sur notre situation 2 Faire des choix (organiser le développement) 3 Orienter et planifier l’utilisation des ressources 4 Mobiliser les citoyens autour d’objectifs clairs 5 Convaincre les intervenants externes de la pertinence de notre développement



Stratégies de développement local

développement local ? Le développement local vise à créer un environnement partici-patif qui renforce les capacités des institutions locales pour la mise en place d’interventions socialement inclusives et pourvoyeuses d’emplois Dans de nombreuses régions du monde le processus de décentralisation et de démo-



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Le développement local passe par le repérage d’un système de valeurs de croyances de représentations qui doivent agir comme des filtres pour la mise en place des actions sur le territoire Adoption d’un mode de pensée complexe Il s’agit ici de développer des modes d’apprentissage

CAROLE MERCIER agente de développement rural

i Cahier no.15-06 ISBN 978-289251-5602 (version imprimée) ISBN 978-289251-5619 (pdf) Décembre 2015 RÉCITS BIOGRAPHIQUES EN INTERVENTION COLLECTIVE AU QUÉBEC CAROLE MERCIER, agente de développement rural, INTERVENANTE GÉNÉRALISTE EN DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL Carole Mercier, agente de développement rural Clément Mercier, Ph. D. Denis Bourque, Ph. D.

[Tapezletitredudocument]iiTABLE DES MATIERES TABLE DES MATIERES ................................................................................................................. IILISTE DES SIGLES ........................................................................................................................ VLISTES DES ENCADRÉS .............................................................................................................. VIAVANT-PROPOS .......................................................................................................................... 1INTRODUCTION .......................................................................................................................... 6I PARCOURS DE FORMATION ET DE PRATIQUE ....................................................................... 91.1 Histoire personnelle, parcours professionnel et académique ................................................ 91.1.1 Apprentissage dans l'action et engagement continu envers le développement communautaire ......................................................................................................................... 9Des racines familiales et sociales déterminantes des choix de pratique professionnelle ... 14Vécu ayant permis de s'affirmer "différente», dans la solidarité et l'engagement social ... 15Un parcours universitaire réalisé en "courtepointe», en formation continue... .................. 171.1.2 Une pratique normalisée et reconnue dans un cadre règlementaire ............................ 19Une approche qui mise sur la durée et sur le processus, et non sur un projet ................... 20Une "spécialisation en généralités...», donc polyvalente ................................................... 211.2 Des projets structurants ........................................................................................................ 231.2.1 Le plan de diversification pour les 8 municipalités du secteur sud ............................... 23Le rôle comme ADR ............................................................................................................ 261.2.2 La démarche d'une toute petite municipalité, Saint-Jacques-le-Majeur ....................... 27Facteurs qui ont provoqué le changement ......................................................................... 28Le rôle comme ADR à l'égard de Saint-Jacques-le-Majeur et des autres municipalités .... 29Facteurs qui font que ces interventions produisent des résultats ...................................... 301.3 Des conditions de succès, des enjeux et défis dans un rôle d'ADR ..................................... 31La durée dans le poste ....................................................................................................... 31Un ensemble d'attitudes, de valeurs, d'habiletés, dont la passion et une grande patience ............................................................................................................................................ 32Une lecture stratégique à l'échelle des municipalités, mais moins à l'échelle de la MRC .. 32De "technicien de la ruralité» à "agent de changement»: durée et "mentorat collectif» .. 33Liens entre le regroupement régional (RARCA) et Solidarité rurale Québec ..................... 37Une affaire de femmes? ...................................................................................................... 371.4 La méthodologie sous-jacente à ces démarches .................................................................. 44Référents fondamentaux d'une pratique d'accompagnement du développement collectif .. 47

[Tapezletitredudocument]iiiUn sens éthique caractéristique d'un leadership de processus visant l'empowerment ......... 48Ce qui caractériserait la méthode Mercier ou l'approche typique d'une pratique ADR? ... 49Y-a-t-il un peu de la méthode Mercier dans la dernière politique de ruralité? .................. 51II SON REGARD SUR LES GRANDS ENJEUX ET DÉFIS DE L'INTERVENTION COLLECTIVE ... 522.1 Sous l'angle de la notion de participation citoyenne et des premiers concernés ................ 52La traduction de l'information comme exigence de base de la PC ........................................ 54La Fantaisie guidée, une méthode d'animation stimulante .................................................... 55Les Pactes ruraux ont généré un nouveau leadership local... sauf chez les jeunes ................ 56Les défis rencontrés: encore le temps et la vision globale ..................................................... 58La créativité dans l'animation des démarches: aussi importante que le contenu .................. 602.2 Développement de territoire, intégration et coordination territoriale des initiatives collectives ................................................................................................................................... 61Un territoire de MRC qui ne correspond pas à des affinités historiques naturelles ................ 62L'influence de la ville-centre sur la construction identitaire territoriale .................................. 63L'intersectorialité et la concertation: des pratiques en train de s'instituer ............................. 632.3 Le travail avec les élus .......................................................................................................... 64Comment on pourrait changer ça vers une forme de gouvernance partagée? ..................... 652.4 Les rapports avec les autres agents de développement ...................................................... 67Un secteur communautaire en marge des nouvelles pratiques de concertation ................... 67Les impacts de la multiplication des partenaires engagés dans le développement local ...... 682.5 Prise en compte des nouveaux arrivants dans l'action collective ......................................... 692.6 Appréciation de la fonction de liaison .................................................................................. 702.7 Articulation des différentes fonctions, des conflits d'allégeance et des multiples imputabilités ............................................................................................................................... 712.8 Cadre éthique de la pratique d'ADR .................................................................................... 73Un cadre de référence des agents de développement rural ? ............................................... 742.9 En guise de conclusion personnelle, sous forme de bilan .................................................... 74III FAITS SAILLANTS ET MISE EN PERSPECTIVE SUR LE "MÉTIER» DE SOUTIEN AU DÉVELOPPEMENT COLLECTIF LOCAL ..................................................................................... 77BIBLIOGRAPHIE .......................................................................................................................... 83ANNEXE 1 .................................................................................................................................. 86ANNEXE 2 .................................................................................................................................. 88

[Tapezletitredudocument]ivANNEXE 4 .................................................................................................................................. 91ANNEXE 5 .................................................................................................................................. 92ANNEXE 6 .................................................................................................................................. 94

[Tapezletitredudocument]vLISTE DES SIGLES ADRAgentsdedéveloppementruralASSSAgencedelaSantéetdesServicessociauxBAEQBureaud'aménagementdel'EstduQuébecCDCCorporationdedéveloppementcommunautaireCLDCentrelocaldedéveloppementCLECentrelocald'emploiCLSCCentrelocaldeservicescommunautairesCRÉConférencerégionaledesélusCSSSCentredeSantéetdeServicesSociauxCSSSRTCSSSdelarégiondeThetfordDCDéveloppementdescommunautésDSPDirectiondelaSantépubliqueFLACFondationLucieetAndréChagnonFQMFédérationquébécoisedesmunicipalitésFSTDFondsdesoutienauxterritoiresendifficultéGRTGroupederessourcestechniquesLAULoisurl'aménagementetl'urbanismeLPTAALoisurlaprotectionduterritoireetdesactivitésagricolesMAMOTMinistèredesAffairesmunicipalesetdel'OccupationduterritoireMAMROTMinistèredesAffairesmunici pales,des Régionsetdel'Occupation duterritoire(ancienneappellationduMAMOT)MESSMinistèredel'EmploietdelaSolidaritésocialeMRCMunicipalitérégionaledecomtéMSSSMinistèredelaSantéetdesServicessociauxOCOrganisateursouorganisatricescommunautairesPNRPolitiquenationaledelaruralitéRARCARegroupementdesAgentsdelaruralitéenChaudière-AppalachesRQVVSRéseauquébécoisdeVillesetvillagesensantéSADCSociétéd'aideaudéveloppementdescollectivitésSACAISSecrétariatàl'actioncommunautaireautonomeetauxinitiativessocialesSDESociétédedéveloppementéconomiquedelarégiondeThetford(CLD)SRQSolidaritéruraleQuébecUMQUniondesmunicipalitésduQuébecUQTRUniversitéduQuébecàTrois-Rivières

[Tapezletitredudocument]viLISTES DES ENCADRÉS ÀproposdesGRT..............................................................................................................................................................10LesMunicipalitésrégionalesdecomté(MRC).....................................................................................................11LesCorporationsdedéveloppementcommunautaire.....................................................................................12LemouvementSolidaritéruraleduQuébec,lespactesrurauxetlesagentsdedéveloppementrural(ADR).........................................................................................................................................13Unedémarchedeplanificationstratégique...........................................................................................................24Unedémarchelocale........................................................................................................................................................27L'UniversitéRuraleduQuébec....................................................................................................................................31LesJournéesdelaruralitéenChaudière-Appalaches......................................................................................35L'Agenda21local..............................................................................................................................................................45LeschercheursPaulPévostetChakdaYorn.........................................................................................................45L'approched'empowermentcommunautaire,selonNinacs..........................................................................46LacaractérisationdescommunautéslocalesdeChaudière-Appalaches.................................................53L'OCDEetlaPolitiquenationaledelaruralitéquébécoise.............................................................................58Surledossierdel'énergieéoliennedanslaMRCdesAppalaches...............................................................59L'espritdeladémarchedeplanificationstratégiquedelaPNR3................................................................65LaMaisondel'AdoenFrance......................................................................................................................................65Systèmelocald'action(SLA),selonRenéLachapelle........................................................................................71Latroisièmegénérationd'organismescommunautairesauQuébec.........................................................78L'animationsocialeauQuébec....................................................................................................................................79

1 AVANT-PROPOS LesRécitsbiographiqueseninterventioncollectiveauQuébec:mettreenvaleurl'expertisequébécoiseencettematièreCeprojetviseàsystématiseretdiffuserl'expertisequébécoiseenmatièred'interventioncollectiveenmettantenvaleurl'expérienceterraindeprofessionnelscomptantdesréalisationsimportantesàleuractifainsiqu'unesolidecapacitéd'analyseetderéflexioncritique.Ilréunit12récitsrelatantl'expérienceprofessionnelledefemmesetd'hommesengagésdansdespratiquesd'interventioncollectivenotoiresauQuébe c.Ilsfontaussil'objetd' uneanal ysetransversalequi constituele rapportfinalderecherche.Cesintervenantsetintervenantesproviennentsoitd'unCSSScommeorganisateurouorganisatricecommunautaire(OC),d'unCLDcommeagentsdedéveloppementdelaruralité(ADR),ouencored'organismescommunautaires,defondations,demunicipalités,etc.L'interventioncollectivecibléeestcelledel'accompagnementdescommunautéslocalespourlessoutenirdanslarecherch edesolutio nsauxprob lématiquesouauxenjeux qu'elles viventendéveloppantdesstratégiesd'ac tioncollec tiveappropriées.Ellesedéf initcomme"di fféren tesméthodesd'interventionparlesquellesunagentdechangementprofessionnelaideunsystèmed'actioncommunautaire composéd'individus,groupesouorganisationsà s'engagerdansuneactioncollectiveplanifiéedanslebutdes'attaqueràdesproblèmessociauxens'enremettantàunsystèmedevaleursdém ocratiques»(KrameretSpecht 1983:14 ).Enregardde cesprat iquesfortementinspiréesparlesmo dèlesaméricains,leQuébec sedémarque parlety ped'actioncommunautairequis'ydérouleetparlesoutienprofessionneldontellefaitl'objet.Depuisplusde40ans,desintervenantscommunautairesetautresagentsdedéveloppementsontactifsdansdifférentsmilieux(CLSC,organismescommunautaires,municipalités,fondations,etc.)afindesoutenirl'actioncommunautaireetlarendreplusefficace.L'interventioncollectiveouletravailprofessionneldesagentsdedéveloppementdoittoujourscomposeravecdesenjeuxetdesparadoxescommela doubleim putabilitéenversl'emplo yeuretenverslesacteurscollecti fs,la conciliationdesattentesdel'emplo yeurou desbaille ursdefondsaveclesattentesdes communautés,lagestiondesrapportsdepouvoiretdecompétitionprésentsdansl'actioncollectiveetconc ertée,etc.Cesrôles etfoncti onsdel'interventi oncol lectivedemeurentencoremaldocumentés,cequicontribueàfairedesmétiersdudéveloppementune"profession»ditefloue(Jeannot,2011)etsouventmalcomprise.Deplus,mêmesil'actionetl'interventioncollectivesontobtenudesrésultats probants( infrastructurescommunautaires présentespartoutauQ uébec,reconnaissancepublique,économique,so ciale,etc.),ellesfontfaceà desdéfisnouveauxetmajeurscommel'intégrationetlacoordinationdesinitiativescollectivesauplanlocaletrégional,letravailplusétroitaveclesélus,lamobilisationetlaparticipationcitoyenneetl'intégrationdescommunautésculturelles.Cesréalités,nouvellescommeanciennes,ontbesoind'êtredocumentéesetanal ysées,etnousa vonschoi sidelefaire àpartirdeceu xetcellesquiles ontvécu esetdéveloppées,enfaisantappelàl'expérienceetàlaréflexioncritiqued'intervenantschevronnés.Nousprésumonsquepardelàlesmodèlesclassiquesreconnuseninterventioncollective,quenouspourrionsqualifierdem éta-modèles,lesintervenant esetinterv enantsontdansleurpratique

[Tapezletitredudocument]2expérimentéoudéveloppéd'autresmodèlespeuconnusoureconnus,deplusoumoinsgrandeportée,quenousvoulonsmettreenvaleuretsituerdanslevastechampdel'interventioncollective.Lesconnaiss ancesgénéréesàtraversceprojetper mettrontd'alimenterdansle ur pratiquelanouvellegénérationdesi ntervenantscollectifs(majori tairement féminine)quiestissuededifférentsprogrammesdeformationuniversitaireetquinepeutcomptersurunoutilcommundetransmissiondessavoirsexpérientielsenprovenanced'intervenantsséniorsdontplusieursserontretraitésdanslesprochai nesannées.Le sgestionna iresdesagentsdedéveloppementontégalementbesoind'outil spourmieuxcompren drecettepratiqueprofessionnel leatypiqueetpourtantessentielleàlapoursuitedeleurmissionorganisationnelle.Nousvisonsdoncàfourniràcesdeuxpublicsdesdocumentsutilespourlaformationdebaseetlaformationcontinueaussibienquepourlerecadrageorganisationneletsociopolitiquedecespratiques.Notre méthodologie Lesrécitsdepratiques'appuientsurlaméthodologiegénéraledel'approchebiographiquetellequedéveloppéeenrecherchequalitativedan slechampdesscienceshumaines(Bertaux, 2005,Desmarais,2009).Considérantlesparticipantsàlarecherchecommedes"acteurs-sujets»,cetteapprochelesinviteàs' impliquercom mepartenairesactifs ou protagonistesduprocessusderecherche.Ilsdeviennentles sourcespremi èresdedonnéesparleurcapacitéàf ournirou àreconstituerleséléments-clésd'unepr atiquesocialesig nificativeouexemplaire,soit lestracesconcrètesdelaplaceobjectivequ'ilsontoccupéedansunsystèmed'actioncollective.S'agissantdepratiquesprofessionnellescommeobjetd'étude,nousassumonsavecGuayetThibault(2012)quecelles-cinesontpasguidéesuniquementparunebasethéoriqueprédéterminéeniseulementparlessavoir -fairedelasoc iétédomina nte, maisellessontaussifond éessurlesconnaissancesdérivéesdel'apprentis sageexpérientieletengr andepart ieparleprocessusdesocialisatio n(Guay,20 11).Cesdifférentsprocessusd'apprentissageconstituentlelienentrelapersonneetlaculture,etfondent,enfait,l'identitédunarrateur.(Racine,2000:7)Sinousnousintéressonsauxdimensionsduparcourspersonnelquiontpuinfluencerlapratiqueprofessionnelledel'acteur-sujet,c'estdansla mesureoùcelles -ciperm ettentdedépasserlanarrationoul'énonciationdec eparc oursetdecettepratiqueetderemonte rauxé lémentsanalytiquesetthéoriqu essurl esquelsson expérien ces'estappuyéeouqu'ellerecèl edefaçonimplicite.Des3modèlescourantsdecetteapprochetelsqueproposésparGuayetThibault,soitautobiographique(issuedel'acteur),biographique(reconstituéeparlechercheur),etdialectique(collaborationentrechercheuretacteur),nousretenonscedernierdanslamesureoùl'effortdethéorisationetdemodélisationseradavantageduressortduchercheur,auquell'acteurseraappeléàcontribuer,nonpaspourlevaliderentantquetel,maisenvuedelequestionneretl'enrichirparsonproposréflexifsursapratiquetellequ'expérimentéeparlui-même.L'acteurnarrateurdevientalorsproducteurdeconnaissancesparsadémarched'expressionetdecompréhensiondesapropreexpériencedontilpermetdedégager"dusensetdusavoiràpartirdecetteviequel'onvit»(Desmarais,2009:369).

[Tapezletitredudocument]3Notreapprocher ejointaussicelleutilisé edanslemagistralréc it(Blondinetal, 2012)del'expérienceprofessionnelledeMichelB londin(pionnierdel'animationsociale, del'éduc ationpopulaireetdel'interventioncollectiveauQuébec).S'appu yantsurlescatégoriesde Mayeret Ouellet(2000),lesauteursdecerécitfontétatdetroistypesderécits:biographique(quiracontel'histoiredeviedunarrateur),thématique(centrésurunepériodeouunaspectdesonhistoiredevie)ouédité, celui qu'ilsontretenu ,quipermetde"réor ganiserunrécitbiographiq ueouthématiqueparpériodeshistoriques,parexemple,etd'ajouterdescommentaires,desexplicationssupplémentairessurlecontextesociald'unévènementoud'uneséquencedurécitmiseàjourparl'auteurquiraconteson expérience »(Blondinetal:5).Sous cetype,l' auteurseraconteetlechercheurdevient"collecteurderécit(qui)colligel'information,ajouteaubesoindesélémentsd'informationquipermettentunemiseencontextedel'expérienceracontée»(Ibid.). Les contenus des récits et la procédure de cueillette Considérantlesobjectifspoursuivis,etcomptetenudesmoyensmodestesdontnousdisposons,nousavonschoisidedélimiterlesvoletsdel'explorationdeleursrécitssous2grandsaxes,lepremieraucontenuprincipalementnarratifetlesecondaucontenuanalytique.L'axeinformatifcouvrelesdimensionssuivantes:• Trajectoirefamiliale,académiqueetprofessionnelledel'intervenant• Descriptionde2ou3desesprincipalesréalisationsstructurantesauplanprofessionneletleurseffets(photosetarchives)• Descriptionetanalysedesrôles,fonctionsetcompétencesenoeuvre• Descriptionetanalysedesconditionsdesuccèsdel'actionetdel'interventioncollectivesdécrites,dontlagestiondesesrapportsavecsahiérarchie• Commentl'intervenant-esedécritentermesde:valeurs,finalitéspoursuivies,stratégiesetapprochesprivilégiées,défis,etc.(référentsnormatifs,théoriques,méthodologiques,personnels,familiaux,culturels,communautaires).L'axeanalytiqueportesurlesenjeuxetdéfisdel'interventioncollectivetelsquevécusàtraversl'expériencegénéraledel'intervenant-e,soitdesthèmesquiseveulenttransversauxtoutenfaisantlelienaveclescontenusprécédents:• Participationcitoyenneetdespremiersconcernés• Développementdeterritoire,intégratio netcoor dinationterritorialedesinitiativ escollectives• Travailaveclesélus• Rapportsaveclesautresagentsdedéveloppement• Priseencomptedescommunautésculturellesdansl'actioncollective• Appréciationdelafonctiondeliais ondévelo ppéepar Lachapelle(2014)etdese s5dimensions,etexerciceduleadershipdeprocessus• Articulationdesfonctionsdesoutien,dereprésentation,debailleurdefonds,etc.• Gestiondesconflitsd'allégeanceoudesmultiplesimputabilités• Cadreéthique(construction,contenu,gestiondesconflitséthiques,etc.)• Autressujetspertinentsàl'expériencedel'intervenant-e

[Tapezletitredudocument]4Lesdeuxtypesdedonnéessontrecueilliesendeuxtempsdifférents,successifsetprogressifs,àtraversdeuxentrevuessemi-dirigéesdel'ordrededeuxàtroisheureschacune,menéesàl'aidededeuxguidescou vrantl'ensembledes thèmesidentifiés.L'intervenant-ea euaccès aux guidesd'entrevueaupréalableete stinvité-eà serapp elerles faitspertinentsrecherc hésetàl esdocumenter(ycomprisdelesillustreravecdesphotos)etyréfléchirautantquepossible.Lorsdel'entrevueenregistrée,l'interviewerutiliseleguideprévupourchacundestypesdedonnées,endonnantàl'intervenant-elemaximumdelibertédanssoneffortd'expressionetdecompréhensiondesonex périenc e.Lesdeuxentrevuessontréalisées selonuninte rvalledetemp spouvantpermettrelavalidationparl 'intervenant -edu textedela premièreentrevu etrans criteintégralement.Ledocumentfinal,quifaitlasynthèsedesdeuxentrevuesetestproposécommelerécitdesapratique,luiestsoumispourapprobationenvuedesapublication.Cependant,commeilnes'agitpasd'uneautobiographie,sonapprobationformelleneportequesurlapartiedescriptiveoubiographiquedurécit,ladimensionanalyseetthéorisationdemeurantlaresponsabilitéultimedeschercheurs.L'analysetr ansversaledes12récitsdep ratiquemenantàlapublication d'unrapportfinalderechercheseradenaturenonnominativeetdeportéegénérale.Auniveaudelaprésentationdutexte,outrelessous-titresdeliaisonfacilitantlaprogression,lamiseenformecomportedesénoncésprésentéssousformed'encadrésetdecommentaires(entexteombragé)visantàfaireressortircertainstraitssinguliersousaillantsdelapratiqueracontéeetdesréflexionsapportésenregarddechacundesthèmes. Le choix des intervenants-narrateurs Lenombrede12 répondantsr eprésenteun minimumpourrefl éterl'étatact ueldespratiquesd'interventioncollective,selonnotreconnaissancedeladiversitéetdel'hétérogénéitédeschampsdepratique.Suivantlaméthodologiedelathéorieancrée(Glaser,1992),nousaurionspufixercenombred'aprèsl'at teintedel'effetde saturationdesdonnéesproduitàtraversla démar cheprogressivedecueillette;maiss'agissantd'unpremierexercicedugenre,menéàtitreexploratoire,nousconsidér onsjustifiédeprocédernonpaspa rsoucid'exhaustivitéetr eprésent ativitédespratiquespossibles,maisparexplorationdepratiquesexemplaires,ausensdesignificativesparladurée,l'ampleure tl'originalité.Cespratiquesonté téchoisie sd'aprèslescritèressuivants:équilibrehomme-femme,diversificationgéographique,importancerelativedeschampsdepratiqueselonleurdiversit éetimporta nceconnues(organisationc ommunaut aireenCSSS,agentsdedéveloppementruralenCLD,etc.).Nousavonsétabliunelistedecandidatspotentielsquenousavonscomplétéaprèsconsultationdequelquestêtesderéseauxdel'interventioncollectiveauQuébec.Desdizainesd'autrespersonnesauraientpusequalifierparlaqualitédeleurpratiqueprofessionnelle,maisnosressourceslimitéesnousontobligéàdeschoixdéchirants.CeprojetaétéréaliséaveclesupportfinancierdelaFondationLucieetAndréChagnonquenousremercions.DescontributionsimportantesetappréciéesNoustenonsenfinàsoulignerl'énormecontributiondespersonnesquiacceptentdepartagerleurvécud'intervenantscollectifsainsiqueleursréflexionssurcettepratiqueexigeantequ'ilsouellesontélaboréeàtraversdesparcourstrèsdiversifiés,maisoùuneconstantedemeure:unepratiqueengagée,fondéesurdeschoixdevaleursdémocratiques,coconstruiteavecdesacteurscollectifset

[Tapezletitredudocument]5fondéesurlacroyanceenlacapacitédesindividusetdescollectivitésàprendreenmainsleurdevenir.Lacollaborationàceprojetleurademandébeaucoupdetempsetd'énergieenrecherche,relectureetrédaction,leurpermettantdeselivreràunbilandeleurpratiqueprofessionnelleetdel'étatdelapratiqued'interventioncollectiveengénéral.Leurdésirdelaisserdestracespermettantauxintervenantsactuelsetfutursdemieuxseguiderdanscette pratique,rendueencor eplusdifficileactuelleme nt,asoutenul'ef fortquileura étédemandé,permettantle résultatappréciablepourlequ elnoustenonsàlesremerc ierchaleureusement.Références Bertaux,D.,(2005).Lerécitdevie,ArmandColin,Paris.Blondin,M.,Comeau,Y.,etProvencher,Y.,(2012).Innoverpourmobiliser(L'actualitédel'expériencedeMichelBlondin,Québec),PUQ.Desmarais,D.,L'approchebiographique,(chap.14),dansGau thier,B.(dir. ),(2009).Recherchesociale,delaproblématiqueàlacollectedesdonnées,PUQ.Glaser,B.G.(1992).BasicsofGroundedTheoryAnalysis,MillValley(Californy),SociologyPress.Guay,C.etThibault,M.,(2012)."Libérerlesmots:p ouruneut ilisationéthiqu edel' approchebiographiqueencontexteautochtone»,RevueÉthiquepublique,vol.14,n°1(Peuplesautochtonesetenjeuxd'éthiquepublique).Jeannot,G.,(2011).Lesmétiersflous.Travailetactionpublique,OctarèsÉditions,Toulouse.Kramer,R.etSpecht,H.,(1983).ReadingsinCommunityPracticeOrganization,États-Unis,PrenticeHall,p.2-23.Lachapelle,R.,(2014).Êtrepasseur,Lafonctiondeliaisonenorganisationcommunautaire,Thèsededoctoratenservicesocial,UniversitéLaval.Mayer,R.,Ouellet,F.,etal.,(2000).Méthodesderechercheeninterventionsociale,GaétanMorinéditeur.

[Tapezletitredudocument]6INTRODUCTION À propos de Carole Mercier, agente de développement rural CaroleMercierocc upelafonctiond'agentede développementrura l(ADR)da nslaMRCdesAppalachesdepuis2001,postecréélorsdelamiseenplacedelapremièrePolitiquenationaledelarur alité(PNR1-2002-2007).Elle relèveraalorsl edéfideco ncevoiretréaliserl'opérati oninitialedepromotion dupremie rPacterurallocalauprès desrésidantsde chacune des18municipalitésdecetteMRC.Elledéfinirasafonctiond'ADRdansuneapprochelamettantensituationd'aideetd'accompagnementdescommunautés,davantagedanslapriseenchargedeleurdéveloppementquedansunmodedegestionnairedeprogrammeetdeprojetsfinancésparl'enveloppelocaleliéeàlaPNR.Cettefaçond'aborderlapratiqued'ADRs'inscrivaitencontinuitédesoncheminementamorcéd'abordcommeinter venantecommunautai repolyvalentedansunGroupederessource stechniques(GRT)etparlasuitedansuneCorporationdedéveloppementcommunautaire(CDC).Àtraversceparcoursdeplusde32ansréaliséessentiellementdanssarégiond'origineetenrichiparsaformationuniversitaireaccomplieencoursd'emploi,elleagraduellementdéveloppéunespécialité"d'agentegénéraliste »endéveloppementcommunauta ire,qu'elleaassociéeàl'empowermentcommevaleuretmodèledepratique.Cetteapprocheluiapermisdepréserverdanssapratiqueuneallégeancepremièreauxcommunautéslocalesqu'elleaapprisàconnaîtreetrespecter,ainsiqu'enverssac ommunautédep ratiquesqu'elleacontrib uéàf ormerparlapromotiond'unRegroupementd'ADRàl'échelledesarégion.Elleaainsidéveloppéuneexpertisequiluiapermisdegarderunerelativeautonomieprofessionnelleetdefairelapromotiondelaruralitéetdesonmodè leendogè nededév eloppeme ntdansplusieursactivit éslocalesetrégionalesdeformationetdeconcertationdel'ensembledesacteursconcernés,notammentsouslaformede"Journéesdelaruralité».Sonaccompagnementd'unedémarchedeplanificationstratégique,conçueselonlemodèledel'Agenda21etmiseenoeuvredurant5ansàl'échellede8municipalitésdusecteursudduterritoire,aétéreconnueparleMinistèredesaffairesmunicipalesetdel'occupationduterritoire,cequil'aamenéeàparticiperaucomitédetravailporteurdesgrandsprincipesdelatroisièmePolitiquedelaruralité(PNR3/2014-2024).

[Tapezletitredudocument]7Issued'unefamilledeclassemoyenneenracinéedanssarégion,enceinteà18ans,CaroleMercieraabordélavieadultedansunesituationdemonoparentalitéqu'elleavécuepositivementaveclesupportdesafamille,maisaussiencréantetexpérimentantlesliensavecd'autresfemmesdesacondition,danslamisesurpi edd'uneressou rcedeso lidaritéetd'e ntraide.Ce tteconditionconstituerauneexpérienceformatricequiinfluencerasonorientationprofessionnelle.AprèssaformationinitialeauDECgénéralenscienceshumaines,ellepoursuivraencoursd'emploidesétudesuniversitairesàl'UniversitéduQuébecàTrois-Rivières,dansdesprogrammeschoisisselonsesbesoinsetintérêtsdeperfectionnement;elleacomplétérécemmentundiplômede2ecycleenvalorisationdesterritoiresavecl'UniversitéLaval.Ellelivreda nslapremièreparti edecetext eladesc riptionetl'analysedeso ncheminementpersonneletdesonparcoursprofessionneldanslacréationetlesoutiendeprojetsmobilisateursàl'échelledesonterritoired'intervention.Ladeuxièmepartiedutexteportesuruncertainnombredethème schoisisparlesc o-auteurschercheurspou rillustrercertainesdimensionsclédela pratiqued'interventioncollective.Elleyprésentesonexpérienceetsesréflexionsquantauxenjeuxetauxdéfisquiconfrontentcettepratiqueappliquéenotammentencontextededéveloppementterritorial.À noter que les entrevues et le travail préparatoire à la rédaction de ce cahier ont été réalisés en grande partie entre juin e t décembre 2014, av ant les récente s décisions gouvernementales concernant notamment les CLD et les nouveaux mandats confiés aux MRC. Certains contenus de programmes et orientations d'organismes dont il est question dans ce cahier ont été modifiés au moment où il paraît, dont Solidari té rurale du Québe c (SRQ), à qui le MAMOT a re tiré le mandat d'instanc e-conseil et d'encadrement et formation de la pratique des Agents de développement rural à l'échelle du Québec. SRQ a abandonné ce volet de ses activités en décembre 2014. Suite au Pacte fiscal de 2014, et à la loi officialisant une nouvelle gouvernance régionale devant remplacer les Conférences régionales des élus (CRÉ) et transférant l'entièreté de la responsabilité du développement régional et rural aux MRC, la Politique nationale de la r uralité a été intégrée da ns un nouveau Fonds de développ ement des territoires (FDT), doté d'une enveloppe de 100 M$, pour soutenir les initiatives des MRC en la matière. Le FDT se comp ose du solde du Fonds d e dévelop pement régiona l (FDR), du solde de l'aide a u développement économique local, de l'enveloppe prévue au programme d'aide aux MRC et de l'enveloppe des pactes ruraux, incluant la part de cette enveloppe destinée à l'embauche des agents de développement rural actuellement en poste. (Site Web du MAMOT) Ces changements majeurs et ces réductions budgétaires drastiques modifient considérablement - et rendent incertain- le contexte organisationnel et institutionnel qui a prévalu au déploiement du type de pratique présenté et analysé dans ce cahier, notamment le cadre général de pratique basé sur une vision globale et à long terme du développement rural et sa reconnaissance politique appuyée par des fonds publics importants.

[Tapezletitredudocument]8Principauxmoments-cléducheminementpersonneletprofessionneldeCaroleMercier1978-83:AutermedesesétudessecondairesàDisraelioùsafamillerésidedepuis10ans,aprèsavoirvécudansdessiteséloignésliésàlafonctionde"dynamiteur»enmilieuminierdesonpère,elles'inscritauCegepdeThetfordensciencesdelasanté;expériencedegrossesseencouplesuivied'unesituationdemonoparentalité,quil'amèneà"décrocher»desonchoixinitiald'étudesetàpoursuivreplustardauDECgénéralenscienceshumaines.Expériencesdetravaild'étéetd'emploistemporairessurdesprojetsgouvernementauxd'employabilitéetlereboisementenAbitibi.1983-95:Entré eauGroupederessources technique senhabitation(GRT)àtr aversunprojetd'employabilité,elleassumedurant12ansunetâchepolyvalenteendéveloppementdelogementsocialetcoopératifàl'échelled'unvasteterritoire(deLacMéganticàSaint-GeorgesenpassantparLotbinièreaunord)oùelleapprendtouslesrudimentsdelagestiondeprojetsenhabitation,agissantsurtoutauprèsdesménageslocatairesàrevenufaibleoumodeste.LeGRTfutsonécole,dansl'appr entissaged'uneapprochequiprivil égiaitl'accompagnementdurantlaphasederéalisation,favorisaitl'appropriatio nduprojetparlesrésidantslo catairesetfacilitaitleurautonomie.Onyintervenaitsousl'angledelaresponsabilisationetdelapriseenchargeparlesrésidantsetparlesmilieuxdeleursconditionsdelogement.1995:AprèsavoirparticipéauxrencontresmenantàsamisesurpieddelaCDCdesAppalachesetayantparticipéàdesrencontresdelaTablenationaledesCDC,ellechoisitd'assumerlepremierposted'agentededéveloppement.Elleyexerceunrôledesupportetd'animationdesorganismescommunautairesautonomes,oùelledoitmon terdescontenusdeformation,fa iredesreprésentationspolitiquesàdiversestablesouregroupements,mobiliserlesmembres,lesoutiller,lesréseauter,lesinformerauniveaulégal,dansuneperspectivedeconseiletderéférence.2001:AyantparticipéavecSolidaritéruraleduQuébecàdesrencontressurlaruralitépréalablesàlaPNR1,elledevientlapremièreADRdelaMRCdesAppalachesetconçoitlapromotionduPacteruralauprèsd es18municipal itésdece tteMRC.Cettepromot ionseraréaliséeàtraversunedémarcheoriginaled'informationetdemobilisationdesrésidantsetélusfavorisantlamiseenplacedecomitéslocauxresponsablesdeprendreenchargelaréalisationdeprojetslocauximaginésenséancespubliques.EllecontribueraactivementàlamisesurpiedduRegroupementdesADRdelarégionChaudière-Appalaches(RARCA).2009-2014:Assumelacoordinationdelapréparationduportraitsocioéconomiqueetl'animationdeladémarchedeplanificationstratégiqueenglobantles8municipalitésdusecteursuddelaMRCdesAppala ches.Démarcheconçueetréaliséese lonl'approchedel'Agenda21,me nantàlamobilisationetàlaconcertationin tersector ielle del'ensembledesacteurscollect ifsdecesterritoiresenvoiededévitalisationautourdel'élaborationd'unPlandediversificationéconomiqueetdedéveloppement.2012-2013:Parti cipeauComitédetravailgouvernementa lresponsabledel'élaborationdelatroisièmePNR,oùellecontribueraàladéfinitiondesprincipesetdurôledesADRselonlemodèledepratiquequ'elleapudévelopperdanssonterritoire.

[Tapezletitredudocument]9I PARCOURS DE FORMATION ET DE PRATIQUE 1.1 Histoire personnelle, parcours professionnel et académique 1.1.1 Apprentissage dans l'action et engagement continu envers le développement communautaire JesuisoriginairedeLabrieville,surlaCôte-Nord(prèsdeForestville),villagequiavaitétécrééaudébutdesannées1950pouraccueillirlestravailleursenvuedesconstructionsdebarragesdontBersimis,lepremierbarrage.Aujourd'huileterritoiresertdavantagedepourvoiries.Monpèretravaillaitsurceschantiersàfairedudynamitage.NoussommesdéménagésdeuxansplustardàChibougamauoùmonpèreatravaillédanslesminesdecuivre.Enquelquesorte,j'aisuivilesfilonsminierstoutemonenfancecarparlasuite,noussommesànouveaudéménagésàDisraeliparcequemonpèreestvenutravaillerdanslesminesdecuivredeStratford.Àlafermeturedecesmines,monpères'estdéplacéversMontauban-les-Mines,danslaMRCdePortneuf,maismesparentsontalorschoisidenepasdéménagerànouveau,cequiaamenémonpèreàfairelanavetteentrePortneufetDisraeli,oùilaprissaretraite.Cequim'apparaîtétrangeaujourd'hui,c'estquejesuisnéedansunvillagequiaétéferméaprèslafinduchantierBersimis1.J'aihabitédesvillagesquionttoujoursétéfragiles:Chibougamau,Chapais.Ilenestdemêmepourmonvillageactuel,quiasubilescontrecoupsdesfermeturesdeminesdeStratfordetThetforddernièrement.Cesonttousdesendroitsoùl'économieasuivileshautsetlesbasdelavaleurdesressourcesminièresetforestières.C'estcequej'airéalisédèsquejesuisentréeenposteàlaSDE(SociétédedéveloppementéconomiquedelarégiondeThetfordquiassumelafonctiondeCLD)commeagenterurale,ànouveaudansunerégionfortementaffectéeencoreunefoisparla fermeturede smines d'amiante.J'airéaliséquec' étaitunpeu commeunemissio n,corrigerdessituationsquis'apparentaientàmonhistoire!Jesuisarrivéeàl'âgede9ansàDisraelioùj'aitoujourshabitédepuis.J'aifaitlàmonprimaire,monsecondaireetplustardmonCÉGEPàThetfordMines,unepremièrephaseensciencesdelasanté.JesuisdevenueenceinteaprèsmapremièreannéeauCegep,quej'aidûabandonnerpendantdeuxanspourprendresoindemafille.J'ysuisensuiterevenuepourterminerleDECgénéralenscienceshumaines.Ilyaeuunecoupuretrèsnetteentrecesdeuxétapes.J'étaisattiréeparlesdeuxconcentrations,lessciencespuresetlesscienceshumaines.J'ai toujoursaimébeaucouplessc iences,d'abordpourl'objectivitédeladémarchederéflexionetd'analyseetaussitouslesaspectsliésàl'humain:biologie,psychologie,neurologie,etc.Aprèsavoireu mafille,jemes uisdav antageinté resséeàlapsycholog ieetla sociologie.J'étaismonoparentaleaumomentoùjesuisretournéeauxétudes;alorsj'avaisuneurgenced'entrerrapidementsurlemarchédutravailunefoismesétudesterminées.Aussitôtquej'aieuterminé1LevillagedeLabrievilleaétéaménagéspécifiquementenvuedelaconstructiondesbarragesBersimis1et2entre1953et1959surlaRivièreBetsiamites,à150kmaunorddelavilledeForestville.Cesbarragesmarquentledébutdesgrandsouvrageshydro-électriquesréalisésparHydro-Québec.EntièrementfinancéetcontrôléparHydro-Québec,comportanttouslesservicesetéquipementscollectifsd'unecommunautémoderne,levillagedeLabrievilleaétédémanteléen1970,lamajoritédesmaisonsetbâtimentsayantétédéménagéesàForestville.

[Tapezletitredudocument]10monDECen sciencesh umaines,j 'aicommencéàtravaillersu rdesprojetscommunautaires:télévisioncommunautaire,maisonsdejeunes,etc.Puisquecesprojetsavaientuneduréelimitéeselonlesprogrammesdefinancement,jedevaiscombineravecdutravaildereboisementdurantl'étéparcequecelaavaitl'avantaged'êtrebienrémunéré.Jerenflouaisainsimonbudgetpuisquelesprojetscommunautaires,àeuxseuls,necomblaientpasmesbesoins.Cetravaildereboisement(enAbitibi)aététrèsexigeantphysiquement,principalementàcausedelachaleur,deshorairestrèslongset desmouches,maisaussipsychologiquem entenraisondel'éloignement,desinterrelationsavecdesgensd'originesetdeconditionsdiverses.Parcontre,j'appréciaisceretourdanslenordduQuébec,prèsdemesorigines!Aprèscoup,j'ai réaliséàquelp ointcetravailavaitétésignif icatifpourmoi ,parl'e xpériencehumaineconcrètedeproximitéavecdesgensdetoushorizonsqu'ellem'avaitapportéeenplusdedevoirfaireappelàladébrouillardiseetàladétermination.AprèsavoirobtenuuntravailàtempspleindansunGroupederessourcestechniques(GRT),j'aimisfinaureboisement.JesuisentréeauGRTparlebiaisd'unprojetfédérald'uneduréedevingtsemaines.À propos des GRT Selon l'Association des groupes de ressources techniques du Québec, "les GRT sont nés des personnes qui désirent mettre sur pied une coopérative ou un organisme à but non lucratif en habitation. Ils aident également les groupes communautaires et les entreprises d'économie sociale (notamment les CPE) à trouver des locaux à prix accessible, à réaliser les grands mouvements de revitalisation des quartiers des années 1970, et surtout à soutenir la volonté des milieux de prendre le contrôle de leurs conditions d'habitat». Au nombre de 24 au Québec, ils fournissent depuis déjà 35 ans du soutien et de l'expertise aux groupes de en leur permettant d'exercer leur mission auprès de leurs clientèles. Financés au départ par la Société d'Habitation du Québec dans le cadre du programme d'aide au logement populaire (LOGIPOP), qui offrait une subvention au démarrage de coopératives d'habitation, les GRT dispensent depuis 1977 dans les différentes régions du Québec des "services professionnels : - d'accompagnement à travers toutes les phases de déve loppement et de réalisation d'un projet immobilier communautaire ; - de formation, de coordination, d'organisation et de support technique et administratif nécessaires au développement et à la réalisation de projets immobiliers communautaires; - de suppor t à la gestion et format ion sur m esure aux coopératives, OSBL et organismes de la communauté.» Leur approche "privilégie l'accompagnement durant la phase de réalisation, favorisant l'appropriation du projet par les résidants locataires et facilitant leur autonomie. Les GRT agissent auprès des ménages locataires à revenu faible ou modeste. Ils interviennent sous l'angle de la responsabilisation et de la prise en charge par les résidants et par les milieux de leurs conditions de logement. L'intervention (..) est globale, c'est-à-dire qu'elle tient compte des trois pôles indissociables du projet : la vie associative, l'immobilier et la viabilité financière.» (Source: site WEB de l'Association des GRT: agrtq.qc.ca/lagrtq/les-grt/)

[Tapezletitredudocument]11Aprèslafinduprogramme,j'aiobtenuunpostepermanentetj'yaitravaillépendantdouzeanscommechargéede projetsendévelop pementdelogementsocialetcoo pératif .Monmandatconsistaitàalleràlarencontredecommunautés,d'établiraveceuxleursbesoins,deconstituerdesorganismesporteurs,d'élaboreraveceuxlesdemandesdefinancementetdelesconseillerdansl'embauchedeprofessionnels.Onavaitàpréparertoutledossiertechniqueencollaborationaveclesdiversintervenantsetprofessionnels.Puisquenousétionsunepetiteéquipe,nousavionsàtraiterchaquedossierdudébutàlafinetàtouteslesétapes.J'avaisàm'occuperdelagestionfinancière,delagestiondechantier,delaconstitutionlégale,etc.LeGRTaétémonécoleencequiconcernelaméthodeetlastructuredetravailmaisaussil'approcheetlesvaleursdumouvementcoopératif.Puisquej'avaisuneformationgénérale,j'aidûapprendreaufuretàmesure,toutcommemescollèguesquiavaientétéembauchésenmêmetempsquemoi.Nousn'avionsdoncpasdementoràl'intérieurdel'équipe,maisl'AssociationdesGRTduQuébecnousabeaucoupguidésetconseillés.Nouscouvrionsuntrèsgrandterritoire:lesMRCdeNouvelle-Beauce,Lotbinière,Beauce-Sartigan,Robert-Cliche,Granitetbiensûr,lesAppalaches.Cegrandterritoirenousmettaitencontactavecdescommunautéstrèsdiversifiées.Pourmapart,allertravailleravecdescommunautésruralesnefutpasuneexpériencenouvelle.J'avaisapprisàytravailleravecdiversgroupesdegensdetoutessortes:despersonnesâgées,desfamilles,despersonnesvivantavecunelimitationetdesclientèlesvivantavecdesproblèmesdesantéspécifiques,commelespersonnestoxicomanes.J'aiapprisàutiliserdifférentsprogram mesdefinancement,autantfédéraux queprovinciaux,maisprincipalementàtravailleraveclesgens,àpartirdeleursbesoinsetàstructurerleprojetenvuederépondreauxexigencesdesprogrammesappropriés.Cefurentdouzebellesannéesd'apprentissage.Les Municipalités régionales de comté (MRC) Les MRC ont été mises sur pied en 1979 en vertu de la Loi sur l'aménagement du territoire et de l'urbanisme (LAU), avec le manda t principal de voir à l'élaboration d 'un plan d'aménagement et développement de leur territoire. Ces nouvelles structures ont remplacé les anciennes corporations de comté dont l'origine remontait à la création des premières institutions municipales du Québec en 1855. Ces institutions assumaient pour les territoires non constitués en cités ou villes quelques fonctions inter-municipales, dont la responsabilité des cours d'eau, des ponts, de la voirie inter-municipale et la gestion des territoires non organisés. En 1969, on leur a ajouté la confection des rôles d'évaluation. Un des défis des MRC deme ure de ré unir à une même table des re présentants de petites e t de gra ndes municipalités, de milieux urbain et rural, pour pla nifier l'aménagement du territoire et permet tre l'émergence d'un sentiment d'appartenance. L'adoption de la LAU en 1979 et la création des MRC coïncidaient avec l'avènement d'autre s grandes réformes dans le domaine municip al (fiscalité municipale, démocratie locale). Elles s'inscrivaient également dans le sillage de l'adoption de la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles. En20 01,j'aiquittéle GRTpourlaCorpora tiondedéveloppement communautai re(CD C).Àl'époqueoùjetravaillaispourleGRT,j'avaisparticipéàlamiseenplacedelaCDCdesAppalachesà

[Tapezletitredudocument]12ThetfordMinesetàdesrencontresdelaTablenationaledesCDC.Jecroyaisbeaucoupdanscetteapprocheglobalededévelopp ementoùlemouve mentcommu nautairepouvaitêtremisàcontributionpourledéveloppementdesonterritoire.Ainsi,aumomentoùlaCDCaobtenuunfinancementetapuembaucherdeuxpe rsonnes,j'ai posémacandidatureetobten uleposted'agentededéveloppement communau tairecequim'aamenéeàtravaill erencontactavecl'ensembledesorganismescommunautaires.J'étaisresponsabledesreprésentationspolitiquesàdiversestablesouregroupements,del'élaborationdeplansdeformation,delamobilisationetlaconcertationdesorganismesmembres.Monrôleconsistaitàlesoutillerauniveauorganisationneletlégal,auniveaudelaréflexionetdel'analyse,lesréseauteretlesconcerter,etc. Les Corporations de développement communautaire (CDC) Les CDC sont des regroupements d'organismes communautaires autonom es de plusieurs secteurs d'activités opérant sur une base territoriale locale, en mobilisant leurs membres dans la mise de services en commun et dans des stratégies de promotion d'une vision de développement global et intégré de leur milieu. La première CDC est née à Victoriaville en 1984 (Corporation des Bois-Francs) et les quelque 58 CDC qui se sont constituées depuis à l'échelle du Québec se sont regroupées au sein d'une Table nationale leur permettant de développer des services en commun, dont la formation des permanents, et se constituer en interlocuteurs auprès de l'État et de leurs partenaires du mouvement communautaire. Les caractéristiques d'un organisme communautaire autonome correspondent aux critères retenus par la Politique de reconnaissance et de soutien de l'action communautaire adoptée en 2001 par le Gouvernement du Québec: être issu de l'initiative de la communauté, poursuivre une mission de transformation sociale et " faire preuve de pratiques citoyennes et d'approches larges axées sur la globalité de la problématique abordée ». Avec le Cadre de référence de 2004, on verra des définitions plus opérationnelles qui institueront sur une base triennale le financement en soutien à la mission des organismes reconnus autonomes par les mi nistères sec toriels, ainsi que des organismes de défense collective des droits qui relèveront directement du Secrétariat à l'action communautaire autonome (SACA) devenu en 2006 le SACAIS suite au nouveau mandat de gestion du Fonds québécois d'initiatives sociales mis en place par le premier Plan de lutte à la pauvreté et à l'exclusion sociale. !J'aiétéemployéedelaCDCdurantsixanscommeagentededéveloppement.En2006,laCDCavécuunediminutiondesonfinancementetnepouvaitplusgarderdeuxpostesàtempsplein.NotreCDCaétédanslapremièrevaguedesCDCfinancéesparleSACAISàhauteurde50000$parannée.Pourcompléterlefinancementgouvernemental,ilfallaitfairedesactivitésd'autofinancementetonn'arrivaitpastoujoursàallerchercherdesfondspermettantdemaintenirdeuxpostes.Leconseild'administrationaannoncéqu'undesdeuxpostesdevraitêtreabolidanslesmoissuivants.J'aidonccommencéàchercherunautreemploi.Danslecadredemontravail,j'aieuàparticiperaunomdelaCDCàdesrencontresorganiséesparSolidaritéruraleQuébecdanslesdifférentesrégions,dontChaudière-Appalaches,oùétaientréunisdesintervenants,desélusetdescitoyenspourparlerdelaruralité.J'avaistrouvécesrencontresetcettevisionvraimentstimulantesenraisondulienavecl'approchededéveloppementterritorial,la

[Tapezletitredudocument]13multisectorialitéetl'approchedepriseenchargelocale.LorsquelegouvernementduQuébecaannoncél'octroidefondspourembaucherdesagentsrurauxdanstouteslesMRC,notreCDCavaitfaitunede mandepourin tégrercenouveauposteànotreor ganisme ,sousl'argument quelamissiond'uneCDCestjustementdefavoriserlaparticipationactivedumouvementcommunautaireaudével oppementsocioéconomiquedesonterritoire .Jecroyaispossiblequ'àpartirdenotre approche,nousprofiti onssimplementdel'occasionpour nousrapprocherdescitoyensetde scommunautésdenotrerégion.Finalement,commelegouvernementfavorisaitdavantagelesCLDpourledéveloppementdesmilieuxruraux,notredemanded'accueillirunagentruralàlaCDCn'apasétéacceptée.LorsqueleposteafinalementétéaffichéparnotreCLDetsachantqu'ilyauraitunemiseàpiedàlaCDC,j'aiposémacandidatureetobtenuceposte.Le mouve ment Solidarité rurale du Québe c, le s pactes rur aux et les agents de développement rural (ADR) Suite au long déclin des régions rurales constaté depuis les années 1960 et en continuité de l'action de mouvements sociaux de plusieurs de ces régions ayant contesté les politiques gouvernementales qui avaient provoqué sinon toléré ce déclin, les États généraux du monde rural tenus en 1991 sonneront l'alarme sur la situation dramatique du monde rural: les communautés doivent faire face à de nouveaux problèmes sociaux, en particulier à l'augmentation sensible des problèmes liés au vieillissement et à l'exode de la population, ainsi qu'à l'augmentation de la pauvreté et du chômage. Cette vaste mobilisation des acteurs réalisée sous l'impulsion de l'Union des producteurs agricoles (UPA) amènera la création du mouvement Solidarité rurale du Québec, qui deviendra une grande coalition d'institutions et d'organisations de la sociét é civile visant à "promouvoir la revitalisation et le développement du monde rural, de ses villages et de ses communautés». Solidarité rurale sera reconnu comme principal interlocuteur par l'État québécois en ce qui concerne les politiques et actions à l'égard du monde rural considéré comme "territoire à occuper». Le mouve ment sera très actif tout au l ong des anné es 1990, contrib uant à la mobil isation continue auprès des conseils régionaux de développement (CRD) pour des ent entes régi onales sur le développement social touchant le mi lieu rural, qui about ira à la création de postes d'agents de développement rural (ADR)2 dans les nouveaux Centres locaux de développement (CLD) mis en place lors de l'adoption de la Politique de soutien au développement local et régional de 1997. Cette nouvelle fonction, qui visait au départ dans quelques territoires dévitalisés l'introduction d'une approche globale et multisectorielle basée sur la mobilisation des communautés, ainsi que le soutien des promoteurs des communautés rurales et autochtones dans la réalisation de leurs projets, sera reconnue et généralisée à la grandeur des MRC rurales par la Politique nationale de la ruralité (PNR) adoptée en 2001. Outre le déploiement d'un réseau d'ADR dont le nombre a été porté à 136 lors de son renouvellement en 2007 (PNR2) et devait être éventuellement augmenté à 155 dans le programme 2014-2024 (PNR3) en vue de permettre une aide supplémenta ire à la re vitalisation des municipalités les plus en difficultés, cette politique québécoise contribuera à la mise en place de leviers majeurs de développement global en 2Voirladescriptiondelafonctionàl'annexe1

[Tapezletitredudocument]14milieu rural, nota mment à travers l'élabo ration de Pactes ruraux . Ceux -ci sont des ententes par lesquelles : "La MR C s'est engag ée à préciser dans u n plan de travail, à la sui te d'un diagnostic territorial, les initiatives qui lui ont permis de soutenir les actions de développement des communautés et d'appuyer les opérations menant à la réalisation de projets. La MRC a déterminé ses priorités et les territoires d'intervention p rioritaires. En contrepartie, le gouvernemen t s'est engagé à appuyer la démarche et les initiatives locales de la MRC, notamment en lui confiant la gestion d'une enveloppe budgétaire pour qu'elle puisse mener son plan de travail à bien.»3 Suite à la décision du Gouvernement du Québec de ne plus reconnaître et financer cette instance-conseil, Solidarité rurale a ce ssé en décembre 2014 d'exercer le mandat de formation des ADR e t d'interlocuteur national privilégié de l'État sur les questions de ruralité. Dans la même vague, la PNR a été abolie et l'enveloppe du Pacte rural de même que les programmes spécifiques aux municipalités dévitalisées ont été intégrés au nouvea u Fonds de développement des territoires doté d'une enveloppe globale de 100 M$, dont les modalités d'utilisation dev aient être connues au printemps 2015. (L'annexe 2 présente un résumé des grandes orientations et modalités des diverses époques de la PNR.) Jesuisentréeenfonctioncommeagentededéveloppementruralenaoût2001etj'ysuisdepuisprèsdequinzeans,to ujoursdanscemêmeposte. Lorsdelaprem ièrepolitiquedelaruralité (PNR1/2002-2007),j'étaislaseuleADRetjecouvraislesdix-huitmunicipalitésdenotreMRC.Àladeuxièmepolitique(PNR2/2007-2014),unedeuxièmeADRaétéajoutéegrâceàunfinancementsupplémentaire.Àpartirde2007,leterritoireetlesdossiersontétérépartisentremacollègueetmoi.Mêmesijecroyaisbiennaïvementquel'arrivéed'unedeuxièmeADRallaitpermettred'allégermestâches,lerépitfutdecourteduréepuisquelepièged'unagentdedéveloppement,c'estlui-même.Plusunagentdedéveloppementestconnectéauxcommunautésetauxbesoins,plusilestcurieuxets'intéresseàdessolutionsstructurantesetnovatrices,plusilmetenplacedesactivitésderéseautage,pluslesidées,lesprojetsetletravailaugmentent.Iln'yapasdefin,iln'yaquedesprocessus.Parcontre,en2007,aprèsl'ajoutd'unetroisièmeressource,uneagentetouristique,nousavonspupartagerlesmandatsetallerdavantageenprofondeur.Des racines familiales et sociales déterminantes des choix de pratique professionnelle Jesuisl'aînéed'unefamilledetroisenfants.Sansavoirappriscetravaildirectementdemafamille,j'aiétéfortementinspiréedesvaleursetdesattitudesquemesparentsm'ontapprises.Mamèreétaitenseignanteauprimaireetmonpèreétaittravailleurminier.Danslaconceptiondesamissiond'enseignanteauprèsdesenfants,mamèrem'aapprisle"faireavec».Elleadoraitlesenfants,peuimporteleursperformancesacadémiques.Ellem'adoncapprisàaimerleshumainstelsqu'ilssont,avecleursforcesetleursfaiblesses,d'avoirconfianceenleurscapacitésetderespecterlerythmedechacun.Elleappliquaitenquelquesorteuneapprochedepriseenchargeetd'empowerment,maisàuneéchelleindividuelle,avecchaqueenfant.Quantàmonpère,cequejeretiens,c'estsonrespectdurythmeetdescyclesdelanature,sesintérêtspourl'histoireetlepatrimoine.Ilavaitun3Source:SiteWeb"Ruralité,Pacterural2007-2014,Ministèredesaffairesmunicipalesetdel'occupationduterritoire»,consultéle22avril2015.

[Tapezletitredudocument]15grandsensdel'observationetdel'analyse.Ilparlaitpeumaissesproposétaienttoujoursempreintsdesagesse.IlavaitbeaucoupàcoeurleterritoireetleQuébec.Deplus,monpèreayantdûquitterl'écoleaprèslaseptièmeannéepourallertravailler,ilenatoujoursressentiunmanque.Ilétaitaccrodelalectureetlisaitdetout,desencyclopédiescomplètes,desbiographies,delascience,desromans,etc.Ilnousincitait,parsonexemple,àlirebeaucoupet,biensûr,ilsouhaitaitquenouspoursuivionsnosétudestoutenétantlibresdefaireuntravailinspirant.Fondamentalement,cequ'ilm'aleplu sapprisc'e stlali bertédepensere tjecrois,aveclerec ul,quecette forcem'afinalementapportélacapacitédepenseretdevoirautrement,d'oserdesidéesdifférentesetdeproposerdessolutionsnouvelles.Cesontdeuxapprentissagesdifférentsetcomplémentairesquiontinfluencémamanièred'êtreetdefaireautantpersonnellementqueprofessionnellement.Àcelas'ajoutelefaitquej'aitoujoursvouluêtreprésenteàmonentourageetquejerêvaisdefairedel'aidehumanitaire,unrêvequim'ahabitéelongtemps,queje n'aipuréaliseretquim'a amenéeà m'intéres serplustard audéveloppementlocal.J'enaiprisconscienceplusclairementàunmomentdemavieprofessionnelleoùl'onm'afaituneoffred'emploiparticulièrementattrayante.Cetteoffred'emploim'aforcéeàmequestionnerentrelechoix derester auCLD,dansledomai nedudévelop pementavecdes conditionscorrectes,oudepasseràunemploiengestiondeprogrammesdanslafonctionpubliqueavecdesconditionsbeaucoupplusintéressantes.J'avaisl'impressionqu'enallantdansuntravaildegestion,jeneseraisplusdansmanaturepropre.Jemesuisquestionnéesurcequim'inspiraitdansletravail,cequimepermettaitdemeréaliser,cequej'aimaisaccompliretcequimepermettaitdegardermapassion.Enfait,l'impressiondepouvoirchangerquelquechosedanslemonde,d'avoirunimpactchezlesgensetdanslescommunautés,étaitunélémentfondamentalpourmoi.C'estdonccequemesparentsm'ontinspiréquicompteavanttout,cetteconvictiondepouvoirchangerquelquechoseautourdemoietlaconvictionqu'iln'yapasdecauseperdue,qu'ils'agitsimplementdetrouverlabougied'allumagequi,enretour,permettrad'enallumerd'autresetainsidesuite,jusqu'àenclencherunprocessusdechangement.Cetteprisedeconsciencem'apermisderéaliserquej'étaisvraimentàmaplacedanslemondedudéveloppementetquej'avaisfondamentalementbesoindefaireunedifférenceautourdemoi,danslasociétéetdansmacommunauté.!Vécu ayant permis de s'affirmer "différente», dans la solidarité et l'engagement social C'estuneexpéri encepasbanaled'avoireuunen fantàun jeuneâgeetd'avoirvéculamonoparentalitéàcetteépoqueen1977.C'estàtraversceparcoursquejesuisentréeencontactaveclesorganismescommunautaires.Parl'entremised'unefemmedemonvillagequitravaillaitdansunCentreFemmes4etquim'amiseencontactavecdesfemmesquivivaientlamêmesituationquemoi,j'aiétéimpliquéedanslamisesurpiedd'uneassociationpourlesfamillesmonoparentales.J'aicommencédecettefaçonàm'impliqueretparlasuite,mesemploisàlaMaisondesjeunesetàlaTélévisioncommunautairem'ontéveilléeaurôlesocialqu'onpeutjoueretàlaforcedunombrepourfairechangerleschoses.C'étaitnouveaupourmoicetteapprochecollective,carj'enavaispeuentenduparler,saufquelquesproposdemamèrequiétaitunpeuimpliquéeauniveaudesonsyndicat.Elleenparlaitpeuetnes'investissaitpasendehorsdesheuresdetravail.D'ailleursmes4Devenudepuis2011leCentreFemmesLaRosedesvents.

[Tapezletitredudocument]16parentsnefais aientpasdebénévolatetn'étai entpaspart iculièr ementimpliquésdansdesorganisationsdurantmonenfance.Monvécudegrossessecommejeunefemmeetmamonoparentalitéontétédifficilespourmoi,pourmonentourageetpourmafamille.Pourmoi,unejeunefemmeréservéeettimidecommejel'étais,cequiaétémarquantestquej'étaislapremièredansmonmilieuàoseraffirmerpubliquementsagrossesse.J'aiquittélamais onfamilialeà18 ans,pendantmagrosses se,pourprendremonappartement.C'estévidentquemagrossesseacrééunevaguederéactions;laperted'amiesetlejugementd'autruiontétédifficilesàaccepter.Encontrepartiej'aiapprisàm'affirmer,àassumermeschoixetmesvaleurs,monstatutetmesdifférences.Cettepériodedeturbulencem'apermisdefaireuneruptureaveclajeunefemmeréservéequivoulaitpasserinaperçue,toujoursentrelapeintureetlemur.Lamarginalitéestdevenueprogressivementplusconfortable.Iln'yavaitpasderessourcesnidesupportpourlesfemmesmonoparentales.C'estàpartirdecebesoinquirejoignaitplusieursfemmesdemarégionquenousavonscréénotreassociation.J'yaiapprisqu'enplusdesebattreindividuellement,onpeutfairedavantagedegainssionsemetàplusieurs.Lespremièresannéesdemamonoparentalité,j'aiétéseule,isoléeetjugéedansmonvillageetdansmafamille.LorsquejesuisretournéeauCÉGEP,c'estlàquej'airencontréd'autresfemmesetquej'aipubrisercetisolementetmeconforterunpeuplusdansmasituation.J'aivécuunprocessusdereconstructionavecdesfemmesquimecomprenaient.C'estàcetteétapedemaviequetoutelamécaniquecollectiveacommencéàsemettreenplacedansmafaçondepenseretdefaire.J'airencon trédespersonnesvraimenttrè sintéressant esquim'ontmiseenconta ctavecd'autrespersonnes.Ainsi,monréseaus'estrecréétran quillementetàl' intérieu rdesphèresbeaucouppluslargesquelamonopa rentalitécar,pourmoi,êtremonoparentale,cen'étaitpascommeunétatdevie,c'étaitunefaçondevivremamaternitéautrementetquimepermettaitdem'inscriredansunparcoursdifférent.Jemesuisacceptéecommemarginale,cequejeressentaisdemoinsenmoinsavecletemps.Lefaitd'acceptercettemarginalitém'arendueplusforteavecletemps.Jecroisquecefutunélémentdéclencheuretformateurpourmoi.Mesparentsontétéprésentsettrèssoutenantsàcetteétape.Mamère,mêmesielleaeudeladifficultéàacceptermagrossesse,esttoujoursdemeuréeprocheetm'apermisderetournerauxétudes.Mesparentscroyaientbeaucoupdansl'éducation.D'ailleurs,cequilesavaitpeinésétaitquejedoivemettreuntermeàmesétudes.Ilsmevoyaientfairedesétudesuniversitairesetcroyaientquemagrossesseallaitymettrefin.Puisquej'aimaisétudier,jesavaisquej'allaisreprendreplustardleCEGEPetjesavaisque,pourlefaire,j'allaisdevoiremprunterunparcoursdifférent.Ladéterminationetlacapacitéd'ima ginerdess olutionsdif férentes,devoir desparcoursoudesprocessusqued'autre snevoientpas,de prendre letempsdefairelesc hoses,son tdescaractéristiquesquiontprisracineàcetteétapedemavie.J'aidéveloppécetteforcequiconsisteàpenseretàvoir"outofthebox».J'ailacapacitéàvoiroùlesautresnevoientpastoujours.Quandtoutlemondeportesonattentionsurunemêmecibleoudansunemêmeperspective,jeposemonregardailleurssurunélémentoubliéounégligé.Jevoisrapidementdesmoyensdesurmonterlesobstaclesetj'aiunevision"opportuniste»quimepermetd'envisagerdesprojets.

[Tapezletitredudocument]17 Un parcours universitaire réalisé en "courtepointe», en formation continue... Jen'aipaseuunparcoursuniversitaireclassique.MisàpartleDECquej'aifinalementcomplétéendeuxans,mesétudesuniversitairesontétéfaitestoutenétantsurlemarchédutravail.J'aicumuléplusieurscertificatsuniversitairesquej'aichoisisenfonctiondemeslacunesautravailetdemesintérêts.Audépartj'aifaituncertificatenpsychologieoffertparl'UniversitéduQuébecàTrois-Rivières(UQTR).J'enaifaitundeuxièmeeninterventionpsychosociale,puisunesuitedecertificatsquejen'aipucompléteràcaused'unmanquedeparticipantsdanslesgroupesetpuisquenousétionsenformation àdis tance:an imationdegroupe,gestiondesorganisation setgestiond eressourceshumaines,toujoursavecl'UQTR.Toutdernièrementj'aicomplétéunmicroprogrammede2ièmecycleenvalorisationdesterritoiresavecl'UniversitéLaval.Lechoixdecesformationsaétéinspiréparmontravailenmilieucommunautaire.Ellesportaientbeaucoupsurl'humain,surlesrelationsinterpersonnelles,lefonctionnementindividueletcollectif.Monparcoursacadémiquem'apermisd'attachertouslesélémentsdontj'avaisbesoin.Jeremarquetropsouventquelesint ervenantsendé veloppementontbeaucoupdeconnaiss ancesetd ecompétencessurlesprocessus,maisonttroppeuapprissurl'humain,lapersonneavecquiilnousfautinteragir.Peuimportelesecteurouletypedeprojetsàdévelopper,ilrestequecesontlesindividusquilesconstruisentetlesforgentetqu'ilfautapprendreàtravaillersurcettematièrepremière.Jeconsidèrequelestechniques,onpeutlesapprendreàtraversletravail,maisl'aspecthumainc'estpluscomplexeetpourtantessentiel.Cetaspectdevraittoujoursêtreàlabasedetouteslesformations.Endéveloppement,ondoitpouvoirmettreenvaleurlesforcesdechacun,amenerlespersonnesàbientravaillerensembleet,àterme,àcréerunesynergiedanslegroupe.Cesontlesélémentsessentielsquipermettentdemettreenmarchedesprojetsdedéveloppement.Aufuretàmesure,jesuisalléecherchercesacquisencomplémentdesformationsplustechniquesquim'étaientoffertesauseinmêmedesassociationsoudesregroupements.Parexemple,SolidaritéruraleQuébec5nousoffraittouteunepanopliedeformations,toutestrèsintéressantes,surdive rsaspectsdudével oppementlocaletterritorial,surdesexpéri encesenagroalimentaire,enculture,entourisme,etc.,maislaperso nne,not rematièrepremière,notreprincipaleressource,étaitunsujettrèspeutraité.Quantàmoi,jeconsidèrequec'estlapartielaplusimportanteetc'estpourquoimonparcoursdeformationacommencéparl'humain,ensuitelesdynamiquesdegroupe(levivreensemble)etensuitelesprocessusdetravailetdegestion.Cettealternance travail-formationpermetàmonav isunmeilleurancrage, puisque lesapprentissagesréaliséssemettentenap plicationaufuretàmesure .Enmêm etemps,commeindividu,noussommesenconstanteévolution,nousnousredéfinissonsetnousprogressonsaucontactdesgenset desévènement set,progres sivement,ondéveloppeuneintuitionprofessionnelle.5SRQavaitlemandatdelacoordinationduCentraldesagentsdedéveloppementruralquisevoulaitunecommunautédepratiquesconstituéeenréseauvirtuel,etlaresponsabilitédel'organisationdelaformation"professionnelle»desADR.

[Tapezletitredudocument]18Carole Mercier a réalisé un cheminement qui met une expérience personnelle singulière et l'apprentissage par l'action avant les format ions théoriqu es et professionnelles conventionnelles. Un milieu familial favorable à l'acquisition de valeurs sociales la prépare à l'approche du "faire avec», soit quotesdbs_dbs32.pdfusesText_38

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