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Tous droits r€serv€s Les Presses de l'Universit€ de Montr€al, 1999 Ce document est prot€g€ par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne. l'Universit€ de Montr€al, l'Universit€ Laval et l'Universit€ du Qu€bec " Montr€al. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche.

https://www.erudit.org/fr/Document g€n€r€ le 21 sept. 2023 13:35MetaJournal des traducteursTranslators' Journal

La traduction en anglais de la litt€rature francophone :

Bassey E. Antia

Antia, B. E. (1999). La traduction en anglais de la litt€rature francophone : perception du ph€nom...ne au Nig€ria. Meta 44
(3), 517†521. https://doi.org/10.7202/001893ar

R€sum€ de l'article

Cet article pr€sente un bref historique du ph€nom...ne de la traduction vers l'anglais de la litt€rature africaine de langue fran‡aise. On y aborde la fonctionnalit€ de la traduction au Nigeria : la d€couverte de l'Autre; puis l'auteur fait un survol critique de certaines de ces traductions. Elle conclut que ce type de traduction aurait avantage " ˆtre €dit€es en Afrique.

BLOC-NOTES

La traduction en anglais de la

littérature francophone: perception du phénomène au Nigeria*

RÉSUMÉ

Cet article présente un bref historique du phéno- mène de la traduction vers l"anglais de la littéra- ture africaine de langue française. On y aborde la fonctionnalité de la traduction au Nigeria: la découverte de l"Autre; puis l"auteur fait un survol critique de certaines de ces traductions. Elle conclut que ce type de traduction aurait avantage

à être éditées en Afrique.

ABSTRACT

This article gives a brief historical perspective on the translation of French African literature into English. It looks at the role of translation in Nige- ria-discovering the Other-and goes on to pro- vide a critical overview of some translated works.

It concludes that this type of translation should

be edited in Africa.L'idée qu'on se fait de la traduction varie d'un con- texte à un autre ou d'un cadre spatio-temporel à un autre. En ce qui concerne l'Occident, deux vi- sions de la traduction se dégagent de l'époque où l'on tenait des propos philosophiques sur le lan- gage. La traduction fut considérée soit comme tra- duction, opération légitime et utile; soit comme traducianisme, notion péjorative, voire hérétique, faisant corps avec l'épigramme italienne traduttore, traditore. Cette dernière vue est sans doute périmée aujourd'hui.

Au Nigeria, la perception du phénomène est

différente. S'il est vrai qu'on a toujours eu cons- cience de la traduction orale (l'interprétariat) parce que pratiquée dans les églises et les tribu- naux, il reste que sa contrepartie écrite est restée ignorée pendant longtemps. En effet, en dehors des universitaires spécialistes de la littérature, peu se rendent compte que certains textes qu'ils lisent ne sont pas des créations originales, mais des traduc- tions. C'est déjà là une première perception (ou mieux encore: une non-perception) du phéno- mène de la traduction en général. Mais limitons- nous à ceux qui en ont conscience.

Il nous semble qu'au Nigeria, la traduction en

anglais de la littérature africaine francophone est perçue de deux façons. Il y a d'une part ceux qui y voient une ouverture sur l'extérieur - c'est là la vision fonctionnelle - d'autre part, il existe une optique critique selon laquelle la traduction est

envisagée dans sa valeur intrinsèque: la traductionqua traduction. Le phénomène des traductions

réalisées par les étudiants d'université reste encore

à étudier.

Avant de développer les deux visions retenues

pour la discussion, esquissons au préalable l'histo- rique du phénomène de la traduction en anglais de la littérature africaine d'expression française.GENÈSE ET DÉVELOPPEMENT DU

PHÉNOMÈNE DE LA TRADUCTION EN

ANGLAIS DE LA LITTÉRATURE AFRICAINE

FRANCOPHONE

Ce phénomène aurait commencé en 1955 avec la publication de The Dark Child, la première traduc- tion anglaise de L'enfant noir, un roman de Camara Laye. En 1959, la maison d'édition Fontana a pu- blié la traduction de James Kirkup, The African Child, qui connut plus de succès que la précédente. Dès lors, les grands noms de la littérature africaine d'expression française __ de Senghor et Beti à F.

Oyono en passant par Yambo Ouologuem et

Cheikh Hamidou Kane pour arriver à Mariama Bâ __ ont été traduits1

On constate, dans l'index de Timothy-Asobele,

qu'entre 1962 et 1970, des traductions sont pu- bliées à la cadence de deux titres par an, à l'excep- tion de 1963 et 1966 qui enregistrent chacune une seule traduction (1960 et 1961 n'enregistrent rien). L'année 1971 marque un sommet: elle compte, à elle seule, cinq traductions éditées. Depuis cette date jusqu'en 1984, quand s'arrête la bibliographie, la plupart des années n'ont vu paraître qu'une seule traduction. On constate également que, mis à part la tra- duction réalisée par la Nigériane Modupe Johnson (So Long a Letter), toutes les autres qui figurent dans l'index ont été réalisées par des Occiden- taux: James Kirkup, Gerald Moore, J. Reed, Clive

Wake, Peter Green, P. J. Oswald, Dorothy Blair,

J. D. Pickett, Ralph Manheim, pour ne mentionner

que ceux-là.

Ce sont les maisons d'édition comme Heine-

mann (Londres et Ibadan) qui rendent possible ce phénomène. Heinemann de Londres a publié 11 des 32 titres de l'index et cela de 1962 à 1971. Hei- nemann d'Ibadan aurait commencé l'édition de traductions en 1971. Cette succursale a publié huit traductions. À la seule exception de The Death of Chaka, paru chez Oxford University Press à Nai- robi, les autres titres de l'index sont publiés dans des métropoles occidentales.Meta, XLIV, 3, 1999

518 Meta, XLIV, 3, 1999

LA PERCEPTION FONCTIONNELLE

La perception fonctionnelle de la traduction se

décèle surtout dans le champ de la littérature com- parée dont le but principal nous semble être "la découverte de l'Autre». C'est autour de cet objectif que s'articulent les réflexions qui suivent. À l'école, mais aussi à l'université, les cours de littérature sont axés aussi bien sur les écrivains an- glophones que sur les auteurs francophones. Ces derniers sont évidemment étudiés en traduction anglaise. À titre d'exemple, on peut remarquer que

Birago Diop, Ferdinand Oyono, Sembène Ous-

mane - écrivains francophones - figurent au programme de littérature des écoles secondaires au

Nigeria. De la même manière, The Ambiguous

Adventure, The Old Man and the Medal, The Poor

Christ of Bomba - toutes des traductions - sont étudiés dans les départements d'anglais des univer- sités nigérianes. C'est grâce à la traduction que les étudiants nigérians peuvent voir des parallèles et des asymétries thématiques entre la littérature du

Commonwealth d'Afrique et celle de la Franco-

phonie africaine. Souvent, la découverte qui en résulte fournit souvent matière à une nostalgie ou à un roman- tisme africains. Le Nigerian qui lit en anglais Les contes d'Ahmadou Koumba issus de la tradition orale wolof du Sénégal et qui y trouve des parallè- les dans sa tradition efik, edo ou nupe se réjouit de sa découverte. Dans un élan nostalgique, il regagne l'Afrique sans frontières des années précoloniales et regrette, d'emblée, la balkanisation de son conti- nent. Il se rend compte de la singularité du patri- moine culturel africain. La possibilité qu'ont les Nigérians de dialo- guer avec la Francophonie provient de la traduc- tion. La valeur de ce contact est inestimable. Dans son article, où elle étudie la perception critique de l'oeuvre de Camara Laye, Adele King (19??) af- firme que:

Les traductions en anglais de l'oeuvre de Laye

ont servi à établir un dialogue critique entre les Anglophones et les Francophones d'Afri- que de l'Ouest; en effet, la littérature critique sur Laye provient moins des Francophones que des Anglophones. (Notre traduction) En d'autres termes, sans la traduction, on n'aurait pas eu toute cette masse de métalittérature critique sur Laye.

C'est également ce genre de contact avec les

idées en cours de l'autre côté du rideau linguisti- que ouest-africain qui a donné naissance à ce qu'on pourrait à raison considérer comme la polé- mique la plus fameuse en lettres africaines: la Négritude contre la Tigritude, qui a opposé Sen- ghor à Soyinka. Ce dernier, déjà célèbre, critiquera

les prophètes de la négritude, déclarant que lecéphalophe devrait se faire valoir moins par un

narcissisme outrancier que par ses bonds 2 . Et, à la conférence des écrivains africains tenue à Kampala en 1962, Soyinka restera fidèle à sa conviction: le tigre ne proclame pas sa tigritude. Ce qui est inté- ressant dans tout cela, c'est que Soyinka n'avait pas de compétence en français au moment où il s'op- posait à Senghor. Il s'ensuit que si Soyinka n'avait pas eu la possibilité de lire Les hosties noires de Senghor en traduction anglaise, ce débat n'aurait probablement pas eu lieu.

Le caractère fonctionnel de la traduction au

Nigeria se voit aussi dans l'attribution des prix lit- téraires aux écrivains francophones. En 1987, le prix Okigbo de poésie a été décerné à un poète d'expression française, Jean Baptiste Tati-Loutard. En choisissant Tati-Loutard qui lui est accessible en traduction anglaise, le jury de l'Association des écrivains nigérians (Association of Nigerian Authors - ANA) semble faire deux choses simultanément: couronner un écrivain prodigieux et faire l'éloge de la traduction.

L'OPTIQUE CRITIQUE

Deux études, celle d'Adele King (19??) portant sur Kirkup et la nôtre (Antia 1988) sur Manheim, re- flètent cette perspective critique de la traduction. Les réflexions dans ces études semblent s'organiser autour de deux pôles. D'une part, il y a des ques- tions langagières et d'isomorphisme textuel et d'autre part, des problèmes idéologiques. Sur le plan de la textualité, on identifie plu- sieurs genres d'écarts. Commençons par l'omis- sion. La description que fait Laye du pouvoir magique de sa mère 3 manque dans la traduction de Kirkup (The African Child). De même, une partie des propos philosophiques tenus par le père Laye sur le destin scolaire de son fils, de ses oncles et de lui-même 4 n'apparaît pas dans la traduction. Est également omis l'interdit selon lequel les circoncis ne devaient pas être vus nus pas des femmes 5

Le phénomène d'omission, nous le consta-

tons aussi dans la traduction anglaise de Le devoir de violence (1968: 133) réalisée par Ralph Man- heim (1971: 155). Tous le sentiment affiché par Kadidia à la réunion avec son frère dans un bordel parisien 6 est perdu dans la traduction. Observons un autre exemple de non-isomorphisme entre le texte français et la traduction anglaise dans Bound to Violence. les phrases "Kratonga visa de nou- veau»/"Again Kratonga took an aim» et "C'était un juste»/"He was a righteous man» encadrent des comptes rendus bien différents de l'humiliation de Vandame, le gouverneur, par Wampoulo et

Kratonga

7

Toujours dans cette optique textuelle/

langagière, King et Antia relèvent des exemples de bévues sémantiques et grammaticales chez les tra- ducteurs étudiés. Kirkup (1959: 133) traduit "con- trôler ce que j'avais fait» (Laye 1966: 149) par "criticise what I had done» plutôt que par check. Manheim (1971: 5) traduit "l'année en cours» (Ouologuem 1968: 11) par "during the coming year» plutôt que par "in the course of the year». "Je me doutais bien» (Laye 1966: 158) devient chez Kirkup (1959: 141) "I did not suspect» alors que pour "il demeura ainsi, sans rien dire, le regard mélancolique» et "les accusations [...] d'avoir en- grossé trois négresses» (Ouologuem 1968: 50 et

92) Manheim (1971: 37 et 38) - ou est-ce une

erreur d'impression? - produit les non-phrases "so he remained, silent and melancholy» et "the accusation [...] that he got three black women with child». Il faut, à la première, la forme adjectivale "melancholic» et, à la deuxième, le mot "heavy».

Et la simple phrase:

Tour à tour redoutable, il défit les Berbères, les Maures et les Touaregs, reconnut le Cheik

Adberrahman Es Soyouti, secourut le Cheik

Mohammed ben Abdelkarim El-Meghili.

(Ouologuem 1968: 13) produit chez Manheim la confusion qu'est:

Terrible in battle, he defeated the Berbers, the

Moor and the Tuareg, recognized the Sheikh

Mohammed ben Abd-al-Karim al-Meghili.

(Manheim 1971: 7)

Le Saif a reconnu le Cheik Es Soyouti et non le

Cheik El-Meghili. Aucune mention n'est faite du

Cheik Es Soyouti en traduction. Le Cheik El-

Meghili a été secouru et non reconnu.

La valorisation de la vision du monde d'où

est issu le traducteur constitue l'angle idéologique de la perspective critique. Très subtile, elle se tra- duit de plusieurs façons.

Commençons par l'insensibilité à la "ma-

nière africaine de dire», c'est-à-dire l'ignorance ou le mépris des conventions linguistiques africaines. Le principe de fréquence équivalente au sens déve- loppé par Newmark (1982: 145) nous apprend qu'un mot ou une image peut avoir un équivalent en langue cible sans pour autant que cet équivalent soit juste parce que peu usité ou incompatible avec les habitudes ou les pratiques sociales des récep- teurs de la traduction. Il en est souvent question lorsque l'écrivain et son traducteur sont de cultu- res différentes.

King fait remarquer que Kirkup emploie une

métaphore étrange dans le contexte guinéen de L'enfant noir lorsqu'il traduit "tout rebondi» (p.

50) par "plump as patridge» (p. 37). Manheim

rend "désireux d'apaiser les mânes de son père mort» (p. 16) par "wishing to appease the shades of his dead father» (p. 10). Dans cette expression du

cosmos mystique africain, le mot "spirits» s'associemieux avec les morts et les ancêtres. De même

"trail» (p. 28) et "rooster» (p. 98), équivalents pro- posés par Manheim pour "piste» (p. 36) et "coq» (p. 114) ont une fréquence inférieure à celle de "footpath» et à "cock». Il revient également à servir un intérêt autre que celui des lecteurs africains que de rendre "l'ar- bre à palabres» (Ouologuem 1968: 23) pas "council tree» (p. 17) parce que le mot "palavar» (comme dans "palavar tree»), normal dans l'anglais parlé en Afrique, risquerait de dérouter les lecteurs occi- dentaux. C'est comme si l'on rendait la "case à palabres» par "council chambers». Et ce n'est qu'un traducteur ouvert à la stylistique africaine qui aurait su servir de "complément» à Ouolo- guem en traduisant "Nommé donc empereur» (1968: 24) non pas par "Appointed emperor» comme le fait Manheim (1971: 17), mais par une métonymie-insigne de la royauté: turbaned, crowned, elected (selon les circonstances). Turbaned convient mieux au contexte musulman du texte.

Le réalisme linguistique dont il est question

se manifeste aussi sur le plan des niveaux de lan- gue. Plus que dans l'Occident, la différenciation des classes sociales sur la base du critère scolaire est très importante en Afrique. C'est dire que les écarts de la norme grammaticale dans un texte africain constituent à peine de libres variations. Manheim ignore l'expressivité de ces écarts, comme le révèle les extraits suivants:

1. Pourquoi qu'tu n'vas point che les Flencessi

avec ton bon nègre blanc au lieu de feignan- ter par itou? (155):

Why don't you go to the Flencessi with your

white nigger instead of hanging around here? (134)

2. T'en as de la veine (164):

You're lucky (143)

C'est pas des menteries au moins? (164):

You're not pulling my legs? (143)

3. T'en as connu des étudiants originaires de

Tillaberi-Bentia, par hasard? (1964):

Ever met any students from Tillaberi-Bentia,

by any chance? (1943)

4. Mais un type donc, quelqu'un quelqu'un

comme moi, une femme quoi (1964): oh, just a guy, somebody like me. Well a woman. (1943) Les phrases du français "petit-nègre» renseignent sur les énonciateurs, leur niveau de scolarité et, de là, sur leur logique. Alors que la première est prononcée par les villageois illettrés, les trois autres sont prononcées par Kadidia, un raté scolaire.

Cette valeur sémantique supplémentaire est

perdue en traduction. Le traducteur aurait pu se baser sur l'anglais pidgin, ce qui donnerait, par exemple: bloc-notes 519

520 Meta, XLIV, 3, 1999

1) Why you no go di French people dem country

instead of to remain here; 2) You get luck; 3) Na true?; 4) You sabi any student wey come from Tillaberi-Bentia; 5) Well, na person, person like me.

Okay, woman.

La valorisation de la perspective du traduc-

teur plutôt que celle du texte ne se trahit pas seule- ment par cette insensibilité à la "manière africaine de dire». Elle est révélée aussi par des sous-enten- dus idéologiques.

Si ces derniers propos résultent d'une igno-

rance chez le traducteur, on ne saurait pas dire la même chose pour certains ajouts à résonance idéo- logique. Laye, comme le fait remarquer King, se rend compte qu'il écrit pour des lecteurs étrangers, d'où la qualification de plusieurs actions et événe- ments par la locution prépositionnelle "chez nous», "our country» (p. 29 et p. 15). Cependant, la dis- tance que témoigne le traducteur envers son texte, The African Child, une distance trahie par l'ajout du pronom possesif dans "our December» (p. 46) pour le simple "décembre» (p. 59) ou celui, dans A Dream of Africa, de l'adverbe "there» dans "school teachers are still on holiday there in the month of September», cette distance donc prête au soupçon. King attire également l'attention sur la traduction de "simple plaisir» par "primitive delight» et de "la danse du pays» comme "native dance» (The

Radiance of the King).

Une traduction qui, à notre avis, prête égale- ment au soupçons idéologique est celle de "aspect sombre» (Laye 1966: 80) "black side» (Kirkup

1959: 68) et de "côté sombre» (p. 81) par "black

side» (p. 68). C'est Laye qui raconte le côté désa- gréable de sa vie d'écolier. En dépit de l'institution-quotesdbs_dbs25.pdfusesText_31
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