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1SES Première - O. Lécina

Thème 6 : Monnaie et financement

Devoir à la maison du 20/04/2016 : Dissertation s'appuyant sur un dossier documentaire - proposition de corrigé SUJET : En quoi le marché peut-il être défaillant ?

Introduction

Accroche Fondé en 1988 par l'Organisation des Nations Unies (ONU), le Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC) a pour mission d'étudier le réchauffement climatique. Cette prise en charge par une organisation intergouvernementale d'un phénomène imputable au fonctionnement de l'économie mondiale illustre le fait que ce dernier n'est pas toujours optimal si le marché n'est pas encadré par les pouvoirs publics. En effet, le réchauffement climatique est la conséquence d'une défaillance de marché.

Définitions Un marché est un lieu, réel ou fictif, sur lequel s'échange un produit entre des

acheteurs et des vendeurs, à un certain prix. S'il respecte les conditions de la concurrence pure et parfaite, le fonctionnement du marché permet d'obtenir une situation optimale, c'est-à-dire la meilleure possible. Le marché est défaillant lorsque, bien que les vendeurs et les producteurs soient suffisamment nombreux et le produit vendu homogène, ce qui évite qu'un ou plusieurs acteurs ne détiennent de pouvoir de marché, il ne permet pas d'atteindre une situation optimale.

Problématique

/problématisation Ainsi, il convient d'examiner ce qui, indépendamment de sa structure, peut rendre le

marché inefficace, c'est-à-dire entraîner un comportement des offreurs ou des demandeurs différent de celui qu'ils auraient adopté en situation de concurrence pure et parfaite [reformulation du sujet].

Annonce du plan On verra que ces défaillances peuvent venir d'asymétries d'information (I), de la

non-excludabilité (ou non-exclusivité) d'un bien (II) et de l'existence d'externalités (III).

PARTIE I

Phrase - titre de la 1re partie

(affirmation) puis courte

explication. Les asymétries d'information sont une forme de défaillance de marché. En effet,

lorsque certains agents disposent de moins d'information que d'autres, ils peuvent être amenés à adopter un comportement différent de celui qu'ils auraient eu s'ils

avaient bénéficié d'une information parfaite, ce qui entraîne la disparition d'une partie

de la production du marché.

Annonce des sous-parties

du I.On peut distinguer les situations de sélection adverse, lorsque l'asymétrie

d'information existe ex ante, avant l'échange sur le marché (A), des situations d'aléa moral, lorsque l'asymétrie intervient ex post, après que l'échange a eu lieu (B).

A. Phrase introductive de la

sous-partie A (affirmation). Lorsqu'avant l'échange les vendeurs disposent de plus d'informations sur leurs

produits que les acheteurs, on parle de sélection adverse, les meilleurs produits ne trouvant pas d'acheteur.

Explication du A. En effet, si tous les produits n'ont pas la même qualité, les vendeurs proposant les

meilleurs produits veulent les vendre à un prix plus élevé que ceux proposant des produits de moins bonne qualité. Comme les acheteurs sont incapables d'en évaluer la qualité, ils ne savent pas lesquels sont les meilleurs et choisissent pas conséquent d'acheter les moins chers. Or, les vendeurs proposant les produits de moindre qualité sont prêts à pratiquer des prix plus bas que les autres, qui, incapables d'obtenir en échange de leurs produits le prix qu'ils souhaitent, renoncent à les vendre. Ainsi, l'asymétrie d'information évince du marché les produtis de meilleure qualité.

Illustrations du A. Par exemple, dans un modèle célèbre présenté par G. Akerlof en 1970, sur le

marché des voitures d'occasion, l'asymétrie d'information entraîne la sortie du marché des meilleurs véhicules, seuls ceux de moins bonne qualité étant vendus. De même, sur le marché des textiles, la composition d'un produit a un impact direct sur sa qualité et donc sur son prix. Afin d'éviter que, faute d'informations, seuls les produits de moindre qualité, les moins chers, soient achetés par les consommateurs, les pouvoirs publics peuvent imposer un étiquetage mentionnant la composition du produit. Par exemple, l'Union européenne demande depuis 2012 que cette étiquette mentionne " le poucentage des différentes fibres textiles composant le vêtement, voire des différentes parties si elles sont de compositions différentes » (doc. 2).

2SES Première - O. Lécina

B. Phrase introductive de la

sous-partie B (affirmation) (lien avec le A. en début de sous-partie) Lorsqu'après l'échange certains agents disposent de plus d'information que d'autres et peuvent notamment masquer leur comportement, on parle d'aléa moral, les agents subissant l'asymétrie d'information restreignant, selon les cas, leur offre ou leur demande.

Explication du B. En effet, si la qualité d'un produit acheté varie pour l'acheteur en fonction du

comportement du vendeur, ou si le coût d'un produit vendu varie pour le vendeur selon le comportement de l'acheteur, sans que ce comportement ne soit observable par l'agent qui le subit, ce dernier anticipe la pire des situations et restreint, dans le premier cas sa demande et dans le second son offre.

Illustration du B. Par exemple, sur le marché de l'assurance, les individus protégés par une police

d'assurance sont incités à prendre davantage de risques que ceux qui ne le sont pas, puisque les coûts résultant de la réalisation de ces risques sont, au moins en partie, pris en charge par l'assureur. Ce dernier se prémunit donc contre cette incitation, soit en n'assurant que les risques les moins susceptibles de subir cet aléa moral, soit en réduisant les indemnisations que perçoivent les individus en cas de sinistre (par exemple en laissant à leur charge une partie des coûts de réparation, appelée " franchise »), soit en faisant payer des primes d'assurance plus élevées à ses clients. Dans tous les cas, l'offre de polices d'assurance est donc moins importante qu'en situation d'information parfaite. De même, de nombreux services sont achetés avant leur production ne puisse être observée par le client, qui ne peut donc s'assurer de la qualité du travail qui est ensuite réalisé par le producteur, ce qui peut le dissuader d'acheter le service. C'est par exemple le cas des repas au restaurant ou des nuits d'hôtel.

Conclusion d'étape du I. Ainsi, en l'absence d'information parfaite, une partie de l'offre ou de la demande

peut quitter le marché, la quantité de produits échangés devenant par conséquent sous-optimale.

PARTIE II

Phrase - titre de la 2e partie

(affirmation), en lien avec la

1re partie, puis courte

explication. Un deuxième type de défaillance de marché a lieu lorsque le bien ou le service

échangé est non excludable (ou non-exclusif), ce qui signifie qu'il n'est pas

techniquement possible d'empêcher un individu de le consommer. Certains de ces

biens sont produits dans des quantités trop faibles, tandis que d'autres sont

surconsommés (ou surexploités).

Annonce des sous-parties

du II.La première de ces défaillances concerne les biens ou les services collectifs (A) tandis que la seconde concerne les biens ou les services communs (B).

A. Phrase introductive de la

sous-partie A (affirmation). Un bien collectif est produit dans des quantités trop faibles, voire n'est pas du tout

produit, par les seul jeu des mécanismes du marché.

Explication du A. Un bien est dit collectif lorsqu'il est à la fois non-excludable et non-rival, ce qui signifie

que sa consommation par un agent n'empêche pas les autres d'en bénéficier. Il entraîne donc la mise en pace de comportements de passager clandestin (free rider), chacun attendant que les autres prennent en charge sa production afin d'en bénéficier sans en supporter le coût.

Illustrations du A. Par exemple, l'éclairage d'une rue bénéficie à tous ses usagers, qu'ils le financent

ou non. Si l'on laisse faire le marché, c'est-à-dire si l'on laisse à chaque individu le soin d'éclairer la rue, de nombreux endroits ne bénéficieront pas d'un éclairage suffisant. C'est pour cette raison que l'éclairage public est assuré par la collectivité, qui impose à chaque individu d'en supporter une partie du coût. La construction de phares financés par une taxe sur les navires bénéficiant de leur signal est un autre exemple de ce phénomène. De même, dans certains immeubles, l'installation d'un ascenseur ne fait pas l'unanimité des copropriétaires, certains refusant d'en payer l'installation et l'entretien, tandis que d'autres ne veulent pas être les seuls à en supporter le coût. La situation risque donc d'être sous-optimale, l'ascenseur n'étant pas installé. Dans certains cas, la solution consiste à rendre excludable le service fourni par l'ascenseur, ce qui en fait un bien de club, en en fournissant une clé aux seuls copropriétaires qui en supportent les coûts.

3SES Première - O. Lécina

B. Phrase introductive de la

sous-partie B (affirmation). (lien avec le A. en début de sous-partie) Contrairement aux biens collectifs, les biens communs pâtissent non pas d'une sous-production mais d'une surconsommation.

Explication du B. Un bien ou un service est dit commun lorsqu'il est non-excludable mais rival, ce qui

signifie que sa consommation par un individu réduit la capacité des autres individus à le consommer. En d'autres termes, il s'agit d'un bien qui peut être consommé gratuitement (personne ne peut empêcher un agent qui n'aurait pas payé de le consommer) et dont la consommation par un individu réduit la quantité disponible pour les autres. Rien ne limite donc la consommation de ce produit qui a par conséquent toutes les chances d'être consommé dans de plus grandes quantités que ce qui serait optimal en situation de concurrence parfaite. Illustration du B. Les ressources naturelles sont un bon exemple de biens communs. Dans un article célèbre de 1968, G. Hardin parle de " tragédie des biens communs » pour qualifier la surexploitation des pâturages. En effet, comme ceux-ci n'ont pas de

propriétaire, les éleveurs y font paître leurs troupeaux à une fréquence trop

importante pour permettre à l'herbe de repousser, entraînant à terme une stérilité des

sols. Un tel phénomène à notamment été observé dans les steppes de Mongolie, à proximité des principales villes du pays. Afin de lutter contre cette surexploitation, G.

Hardin préconise de privatiser les pâturages afin que leur propriétaire soit incité à les

préserver. De même, les ressources halieutiques sont souvent des biens communs, en particulier lorsqu'elles se trouvent dans des eaux internationales, tous les bâteaux pouvant y pêcher sans rendre de comptes à une autorité nationale. De ce fait, selon le Programme des Nations Unies pour l'Environnent (PNUE), plus de 80 % des stocks de poisson étaient en 2008 appauvris voire avaient totalement disparu en raison de leur surexploitation, la quantité de poissons qui ne souffraient pas de surexploitation ayant diminué de près de 50 % entre 1992 et 2008 (doc. 3). Certaines espèces, telles que le thon rouge, ont été sauvées de la disparition grâce à des quotas de pêche voire à des interdictions pures et simples de les pêcher.

Conclusion d'étape du II. Ainsi, lorsqu'un bien est non-excludable, le marché est incapable de permettre la

réalisation d'une situation optimale, soit parce que l'offre de ce bien est trop faible, soit parce que son utilisation est trop importante.

PARTIE III

Phrase - titre de la 3e partie

(affirmation), en lien avec la

2e partie, puis courte

explication. Si les caractéristiques de certains biens peuvent rendre le marché inefficace, les

défaillances de marché peuvent également résulter de l'existence d'externalités, qui concernent des situations où le comportement d'un agent réduit ou accroît le bien- être d'un autre sans que cet effet ne soit pris en compte par le marché, c'est-à-dire par les prix. Les externalités peuvent ainsi entraîner une production trop importante ou trop faible de certains produits.

Annonce des sous-parties

du I.Ces externalités peuvent être négatives (A) ou positives (B).

A. Phrase introductive de la

sous-partie A (affirmation). Lorsque la production d'un bien ou d'un service génère des externalités négatives,

celui-ci est produit dans des quantités plus importantes que dans une situation optimale. Explication du A. En effet, le producteur ne prend en compte dans ses choix de production que son

coût privé, c'est-à-dire celui qu'il règle effectivement et non le coût social résultant de

son activité, qui rassemble toutes ses conséquences, qu'elles affectent le producteur ou un autre individu.

Illustration du A, en

développant bien l'étude du doc. 1. Par exemple, l'émission de gaz à effet de serre par une activité industrielle constitue une externalité négative qui affecte l'ensemble de l'humanité. En effet, le fait qu'elle contribue au réchauffement climatique n'a pas d'impact sur les coûts de production et n'est donc très probablement pas pris en compte par le producteur. Ainsi, les émissions mondiales de CO2 ont augmenté de 30 % entre 1990 et 2005, passant de 24 359 millions de tonnes à 31 962 millions de tonnes. Cette externalité pose d'autant plus de problèmes que l'augmentation des émission de CO2 est d'autant plus grande que l'augmentation du produit intérieur brut (PIB) est

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importante. En effet, si l'Europe, dont le PIB n'a augmenté que de 38,5 % sur 15 ans a vu ses émissions baisser de 16,3 % sur la même période, celles-ci ont augmenté dans tous les autres continents (doc. 1). En particulier, elles ont plus que doublé en Chine, où le PIB a été multiplié par cinq. A quelques points de pourcentages près, pour chaque pays et chaque continents pour lesquels le document 1 fournit des

données, la part qu'il représente dans les émissions mondiales de CO2 est

comparable à sa part dans le PIB mondial. Afin de lutter contre l'externalité que représentent les émissions de gaz à effet de serre, certains pays ont mis en place des bourses de carbone, les entreprises dont la production émet ces gaz devant acheter des crédits carbone correspondant aux quantités émises. Le marché le plus important du point de vue de la taille a été mis en place au sein de l'Union Européenne à partir de 2005.

B. Phrase introductive de la

sous-partie B (affirmation). (lien avec le A. en début de

sous-partie) Une externalité peut également être positive. Dans ce cas, le bien qui la génère est

produit dans des quantités plus faibles que ce qui serait socialement souhaitable.

Explication du B. En effet, le producteur ne perçoit que les bénéfices que son activité lui procure, pas

ceux qu'elle génère pour les autres individus. Une partie des raisons qui rendent sa production socialement souhaitable ne se traduisent donc pas par des incitations à produire.

Illustration du B. Par exemple, la production de miel par un apiculteur entraîne une pollinisation par

ses abeilles des fleurs proches des ruches. Or, cette pollinisation a un effet bénéfique sur la production des arbres fruitiers. Ainsi, un arboriculteur qui serait installé près des ruches a intérêt à ce que la production de miel soit importante, pour que ses vergers produisent le plus de fruits possible. Cependant, comme la pollinisation se fait sans relation marchande et ne rapporte donc rien à l'apiculteur, celui-ci risque de produire moins de miel que ce qui aurait été souhaitable pour la collectivité.

Conclusion d'étape du III. L'existence d'externalités peut donc entraîner une production trop importante ou

trop faible d'un bien ou d'un service.

CONCLUSION

Résumé partie par partie. Ainsi, il est apparu que le maché peut être défaillant lorsqu'existent des

asymétries d'information, lorsque le produit échangé n'est pas excludable et en présence d'externalités. Ces défaillances se caractérisent, à chaque fois, pas des choix de production ou de consommation qui diffèrent de ceux qui auraient lieu en sur un marché en concurrence pure et parfaite.

Ouverture (lien avec le

chapitre d'économie sur l'intervention des pouvoirs publics dans les économies

contemporaines). Comme les situations de concurrence imparfaite, ces défaillances justifient un

encadrement du marché par les pouvoirs publics pour rétablir une situation optimale. Qu'il s'agisse de l'obligation d'étiquetage des produits textiles, de quotas de pêches pour certaines espèces de poissons ou de la création d'un marché de permis d'émission de CO2, toutes ces mesures correspondent à ce que R. Musgrave appelle la fonction d'allocation. Cependant, dans les économies contemporaines, le rôle des pouvoirs publics ne se limite pas à la correction des défaillances de marché. Ils se chargent également de stimuler ou de ralentir la demande globale pour que celle-ci permette de lutter contre le chômage sans entraîner une inflation trop importante, ce qui constitue la fonction de stabilisation. Ils cherchent enfin à modifier la façon dont les revenus et donc la production sont distribué à chaque individu, ce qui correspond

à la fonction de répartition.

5SES Première - O. Lécina

Bilan : attendus

- Notions à déf : défaillances, externalité, excludable, asymétries d'information -DOCS : 1 élt par doc, chiffres du doc 1, citation doc 2, données doc 3 + // avec sujet. - Exemples de chaquequotesdbs_dbs35.pdfusesText_40

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