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Étude d'histoire des techniques

Seine-Saint-Denis

Patrimoine béton

Décembre 2005

Bureau du Patrimoine

Direction de la culture,

de la jeunesse et du sport

Conseil général de Seine-Saint-Denis

140 av. Jean-Lolive 93500 Pantin

Étude d'histoire des techniques sur un échantillonnage d'"

édifices béton

représentatif du territoire de la Seine-Saint-Denis Le présent document constitue le rapport final d'une recherche remise au Bureau du Patrimoine,

Direction de la culture, de la jeunesse et du sport, Conseil général de Seine-Saint-Denis. Elle a

été réalisée par la société Ipsofakto. Les jugements et opinions émis par les responsables de la

recherche n'engagent que leurs auteurs.

Responsable scientifique

: Gwenaël Delhumeau (pour Ipsofakto) Avec la participation de l'équipe de recherches Cultures constructives (ENSA Grenoble et Versailles) et la collaboration de Jean-René Albano (Soretec, ENSA Paris-Val-de-Seine), Christel Frapier, Franz Graf (IAUG, département sauvegarde) Guy Lambert (ENSA Rouen), Aurélien Lemonier (ENSA Lille), Pascal Perris, Philippe Potier (ENSA Grenoble), Rémi Rouyer (ENSA Versailles). Nous remercions Concetta Collura (Mnam CCI), Rosine Cohu (ENSA Paris-la-Villette), Cathy Réaudin (ENSA Rennes), Geneviève Michel (Archives Municipales de Pantin), Paul Smith (DAP), Patrice Bardez, Jean-Marc Royer, Annie Largeau (ADP), Mohamed Arrar (Power Alstom), Thierry Gallier, Benoît Zapp (Saria industries), Mr Regérat (Cogifrance), Christine Loiseau, Jean-François Avelard (Soretec), serge Renaudie, Mr Boeher (OPHLM Aubervilliers) et, comme il se doit, l'ensemble de l'équipe des archives d'architecture de l'Ifa. !Ždifices bŽton!È reprŽsentatif du territoire de la Seine-Saint-Denis Entre patrimoine et technique, la notion dÕexistant

Les cadres de cette étude ont été mis en place à la fin de l'année 2004 par le Bureau du

patrimoine du Conseil général de Seine-Saint-Denis, dans le cadre du protocole de

décentralisation culturelle État/Département. Elle porte sur un échantillon d'édifices en béton

représentatif du territoire de Seine-Saint-Denis. Rappelons qu'il s'agissait d'envisager les modalités d'une articulation possible entre une approche classique de type inventaire et un dispositif plus exploratoire et prospectif, capables d'ouvrir tout à la fois sur de possibles

stratégies de médiation et de sauvegarde. La tâche n'est pas aisée. Comment compléter en effet

des outils de recensement et de production de connaissances!largement éprouvés dans le domaine patrimonial ?

C'est autour de la dimension technique du patrimoine bâti considéré que notre approche s'est

élaborée. Cette orientation technique, définie en concertation avec le Bureau du patrimoine,

porte sur les modes de construction en béton et en béton armé, et de façon plus générale sur la

notion de patrimoine technologique - question encore assez peu dév eloppée en France.

Centré sur les pratiques matérielles, ce regard s'est construit à l'interaction des cultures

constructives (savoirs techniques, modalités opératoires...) et des cultures architecturales (appareil de doctrines, identification formelle...).

La recherche s'appuie sur l'analyse matérielle d'une trentaine d'ouvrages, "!objets techniques!»

puisés, l'exercice se corse, tant dans le domaine du patrimoine industriel que dans celui du logement social. L'étude de ce corpus, convoquant des jeux d'échelles productives très

hétérogènes et infiniment complexes à rapprocher, était l'occasion, compte tenu de cette

difficulté même, de tester la grille d'analyse que nous proposions!; d'évaluer en d'autres termes

les hypothèses méthodologiques propres à cette démarche expl oratoire.

Les critères initiaux qui construisent cette grille font jouer la relation entre histoire et présent,

confrontent idéalement dans le temps même de l'enquête archive et existant. Cette relation entre

les aspects historiques et contemporains, entre la genèse d'un objet et son usage, pour le dire autrement, fonde notre approche et permet de dégager et d'isoler, à partir d'un certain nombre

d'identifiants, une "!situation!» propre caractérisant chaque cas d'étude. Ainsi, chaque situation

fabrique un objet qu'il nous faut qualifier et caractériser. Cette hypothèse, bien difficile à mettre

en oeuvre dans le cadre matériel de cette étude, est centrale. Pour le philosophe Gilbert

Simondon, "!l'aliénation fondamentale réside dans la rupture qui se produit entre l'ontogénèse

de l'objet technique et l'existence de cet objet technique. Il faut, dit-il, que la genèse de l'objet

technique fasse effectivement partie de son existence, et que la relation de l'homme à l'objet

technique comporte cette attention à la genèse continue de l'objet technique». C'est bien ce point

d'articulation qui fonde la notion même d'existant comme genè se continue.

Concrètement, chacun des "!objets techniques!» étudiés fait l'objet d'une analyse dont le gabarit

est constant (entre 15 et 30 000 signes) et dont le déroulé s'organise en fonction d'entrées et de

champs invariables. Ces analyses, ramassées dans leur forme selon un système de fiches, sont

conçues à la manière d'un objet dépliable. La matière documentaire et scientifique est ainsi

référencée de façon à ce qu'il soit toujours possible d'en déplier le sens. 1

Les notions de rŽseau, dÕacteur, de production, dÕinstitutionnalisation structurent ces analyses, de

faon ˆ mettre en Žvidence les ŽlŽments qui ˆ la fois dŽnotent et connotent ces objets. Le champ

construction È, par exemple, aborde les stratŽgies dÕentreprises et lÕŽconomie globale qui

prŽside au projet ŽtudiŽ. Le champ Ç!conception!È prend en compte les types de savoirs en jeu et

qui concourent ˆ lÕŽlaboration du projet, ˆ son identification et ˆ sa symbolisation en fonction

des rŽseaux et des logiques de diffusions.

de symbolisation qui ouvre sur la notion dÕidentitŽ matŽrielle et technique du b‰ti considŽrŽ. Ç!Il

qualitŽ qui reste toujours prŽsente et peut tre conservŽe dans une chose.!È Cette Ç!qualitŽ!È ne

ouvrages que nous Žtudions!? Cette Ç!qualitŽ!È toujours prŽsente, nous la traquons en somme.

patrimonial et embraye sur la question des stratŽgies de sauvegarde, abordŽe (de faon plus

superficielle que nous ne lÕaurions voulu) dans le second volet de la grille dÕanalyse proposŽe.

Cette question est essentielle. Elle ouvre cependant sur un type enqute dont lÕŽchelle dŽpasse le

cadre dÕune Žtude de ce type. La notion dÕexistant inscrit de facto lÕobjet dans son contexte

situent È pour, en retour, qualifier sa relation avec lÕhistoire des conditions de production.

Valeur symbolique, valeur Žconomique et valeur dÕusage ne se construisent-elle pas ˆ lÕaune de

cette relation!? LÕhŽtŽrogŽnŽitŽ et la multiplicitŽ des acteurs concernŽs par le jeu des situations

actuelles rendent, comme nous avons pu en faire lÕexpŽrience, lÕenqute bien difficile ˆ mener!;

fait sens. Les tableaux complŽmentaires viennent heureusement ˆ la rescousse et prennent le relais de

faon ˆ regrouper un ensemble dÕinformations et de donnŽes qui construisent lÕidentitŽ des

objets pour en facilitŽ la comprŽhension. Ces tableaux, par nature ouverts et Žvolutifs, pourraient

permettrent dÕenregistrer les modes dÕapproche et dÕanalyse objectivement effectuŽs sur le

terrain. Ils pourraient aussi construire un outil de mŽdiation utile entre les divers acteurs concernŽs par le patrimoine ici considŽrŽ.

Enfin, cette Žtude ne forme idŽalement quÕune Žtape. Elle appelle deux Žchelles en termes de

prolongement et de cerner la nature des divers cheminements que la mise en relation de ces objets techniques

construit alors non pas tant en fonction de lÕobjet mme, que des possibilitŽs de sa mise en

relation. LÕautre Žchelle renvoie ˆ lÕanalyse propre ˆ lÕobjet, quÕil nous faut explorer et dŽmonter

(autre cheminement, autre mŽthode) pour ordonner tout ce qui le traverse et, faisant sens,

fabrique son identitŽ. Cheminements et parcours ne construisent-ils pas lÕidentitŽ mme dÕun

territoire 2

Liste des ouvrages sŽlectionnŽs

Entrée Chronologique

- Ensemble Maison Coignet et annexe (bâtiment d'archives), Saint-Denis, 72 et!75, rue Charles Michels, Théodore Lachez architecte, Coignet frères entreprise et maître d'ouvrage, c.1855,

SARIA industries propriétaire.

- Ensemble de logements Coignet, Saint-Denis, 59-61, rue Charles Michels et impasse Coignet,

Théodore Lachez architecte

?, Coignet frères entreprise et maître d'ouvrage, 1856.

- Maison moulée, Saint-Denis, Henry Harms et Georges Small ingénieurs, Société française des

maisons s et constructions moulées entreprise, 1912. - Fonderie laminage Griset, Aubervillier, 115,rue Léopold Rochessière, Hennebique bet, F.

Lafarge entreprise, 1918-1920.

- Hangars Lossier de l'aérogare du Bourget, Le Bourget, Lossier in génieur, 1919-1922. - Tannerie de Saint-Denis, 69, rue Charles Michels, impasse Coignet, c.1 925.

- Entrepôts de la fabrique lorraine des légumes décortiqués, Saint-Denis, 151, av. du Président

Wilson, Perret frères architectes, bet et entreprise, L. Cahen propri

étaire, c.1925-1926.

- Magasins de la Chambre de commerce et d'industrie de Pantin, 201 avenue Jean Lolive,

Pantin, 1929.

- Cité de la Muette, Drancy, Eugène Beaudouin et Marcel Lods architectes, Eugène Mopin ingénieur (Jean Prouvé et Vladimir Bodiansky), dernière phase , 1929-1936.

- Centrale "!Saint-Denis II!», Saint-Denis, rue Ampère, Société d'Électricité de Paris (SEP)

maître d'ouvrage, Gustave Umbdenstock architecte, Henry Lossier ingénieur (contrôle), Société Anonyme des Anciens Établissements Zublin et Perrièr e, entreprise

1930-1933.

- Groupe scolaire Jean Jaures, Pré-Saint-Gervais, Félix Dumail architecte, 1934.

- Halle de "!trafic accéléré!» des marchandises de la SNCF, Pantin, Paul Peirani architecte,

Bernard Laffaille et Cayla ingénieurs, Coignet entreprise,1946-1949. - Laboratoire Francolor, André Riegler architecte, Saint-denis, rue Charles Michels, c. 1949- 1950.
- Usine Rateau, La Courneuve, 141 rue Rateau, Rateau maître d'ouvrage, Paulin ingénieur,

Alsthom propriétaire, 1950.

- Le quartier de l'église, logements avenue Jean Lolive, Pantin, OPHLM Pantin et La Sablière,

Denis Honegger architecte, 1953-1956.

- Logements OCIL, Bobigny, Arthur-Georges Héaume et Alexandre Persitz architectes, P. Blatt entreprise, 1953-1959. - La Prêtresse, ensemble HLM, Stains, Marcel Favraud architecte, Bernard Laffaille ingénieur,

Déromédi frères entreprise, 1954-1959.

- Les Courtillières, Pantin, avenue division Leclerc, SEMIDEP et OPHLM de Pantin maître d'ouvrage, Émile Aillaud architecte, OTH bet, Serpec entreprise, 1

955-1958.

- Entrepôts des Galeries Lafayette,!Ile-Saint-Denis, OTC Thierri Jeanbloch ingénieur, Boussiron

entreprise, 1958-1959. - Centrale nord de la SUDAC, Aubervilliers, François Vitale et Jacques Fichot architectes, 1958- 1961.
3 - Stade couvert de Saint-Ouen, Ile-des-Vannes, Anatole Kopp, Pierre Chazanoff et RenŽ Sarger - Salle de gymnastique de Saint-Ouen, Ile-des-Vannes, Anatole Kopp, Pierre Chazanoff & R. - Entrep™t des Galeries Lafayette II,!Ile-Saint-Denis, OTC Thierri Jeanbloch ingŽnieur,

Boussiron entreprise, 1961-1963.

- Logements Les Basses Terres, Pierrefitte-Stains, Tour M, Jean Dubuisson architecte,1962- 1966.
- Logements OPR, Les Basses Terres, Pierrefitte-Stains, Jean Dubuisson a rchitecte, 1962-1966. - La tour Pleyel, Saint Denis, 153, bd Anatole FranceCarrefour Pleyel, Michel Folliasson et

Favatier architectes, 1965-1973.

- Logements, Aubervilliers, av. de la RŽpublique, OPHLM, A.U.A. (Jacques Kalisz et Jean

Perrottet), 1966-1970.

entreprise,1969-1973

Fougerolle entreprise, 1970-1975.

- Le vieux pays, ensemble de logements, Villetaneuse, Jean Renaudie architecte, OCIL 93 et La 4

Usine Coignet ˆ Saint-Denis

1853-1860

5

Usine Coignet ˆ Saint-Denis

93 Ð Patrimoine bŽton

Usine Coignet

Une économie du recyclage

I volet histoire techniques & construction

1 Réseaux des acteurs / Conditions de production

1.1 - Construction

ses activitŽs ˆ Paris. En 1853 Franois Coignet installe une fabrique de colle ˆ Saint-Denis sur

un territoire (industriel ?) globalement dŽvolu aux traitements et ˆ lÕŽvacuation des dŽchets de

Paris. La production de colles et gŽlatines sÕinscrit de fait dans une logique de recyclage des

Pour b‰tir lÕensemble du site de production (usine, Žquipements, b‰timents dÕadministration,

Žconomique en maonnerie agglomŽrŽe, recyclant tant des techniques en usage (pisŽ) que

certains sous-produits de lÕindustrie (cendres et scories de houille). Les mŽlanges quÕil

expŽrimente alors rendent possible une utilisation en ŽlŽvation du bŽton, matŽriau jusquÕalors

principalement appliquŽ en fondation. RŽponse technique et Žconomique, le matŽriau que Coignet met au point se situe en effet entre un bŽton de chaux durcissant trop lentement et un bŽton de ciment, trop cožteux.

Les logiques Žconomiques qui ˆ lÕŽchelle de cette opŽration prŽsident ˆ lÕemploi de ce

procŽdŽ de construction, ouvrent sur la dŽfinition dÕun Ç bŽton Žconomique È pour

premier brevet en 1855.

1.2 - Conception

Entre expérimentation et diffusion. Sur le plan programmatique, lÕusine de Saint-Denis est

1847. Le site sÕorganise en fonction dÕun rŽseau de communication structurant : chemin de fer

ˆ lÕest, bras de Seine ˆ lÕouest (chemin de halage), rue des Poissonniers au centre (actuelle rue

Charles Michels). Au programme initial sÕadjoint une seconde unitŽ de production dÕŽlŽments

de construction en bŽton moulŽ.

Sur le plan architectural, la maison de ma"tre (et probablement lÕensemble de lÕopŽration) est

exŽcutŽe sur les plans de lÕarchitecte ThŽodore Lachez. Membre de la SociŽtŽ Centrale des

architectes, il se fait conna"tre par ses travaux thŽoriques sur les questions dÕacoustique et

dÕoptique des salles de rŽunions, publiant ˆ ce propos plusieurs ouvrages dans les annŽes

1880. Des plans de rŽamŽnagements intŽrieurs attribuŽs ˆ

Brandon sont dressŽs en 1919.

Enfin, sur le plan technique (circulation des savoirs ?), lÕusage dÕun mortier maigre, banchŽ et

; portes et fentres sont ensuite dŽcoupŽes ˆ la scie).

parfois lÕusage dÕun bŽton composŽ dÕun mŽlange de cendres de houille et de chaux grasse

pour remŽdier aux faiblesses de ce type de maonnerie altŽrable ˆ lÕeau. Cependant les

6

Usine Coignet ˆ Saint-Denis

ouvrages ainsi construits (dans la banlieue de Lyon principalement) conservent lÕusage des fondations, soubassements, cintres et embrasures en maonnerie pierre ou brique.

Dans son projet, Coignet Žlargit et gŽnŽralise lÕusage du bŽton moulŽ en ŽlŽvation ˆ

lÕensemble des organes du b‰ti, et partant, ˆ tous types dÕouvrages. Le procŽdŽ quÕil Žlabore et

expŽrimente ˆ Saint-Denis associe donc les techniques du pisŽ ˆ lÕusage de bŽtons maigres

dont il teste diffŽrentes formulations. Le dispositif central repose sur lÕagglomŽration du matŽriau moulŽ et sur la mŽcanisation des procŽdures de mŽ lange.

Les ouvrages quÕil rŽalise alors sÕinscrivent prŽcisŽment dans un processus dÕinvention, ˆ

exemplaire au regard de lÕhistoire des techniques. Ils ont en quelque sorte valeur dÕobjet

mŽdiatique, ˆ lÕimage de la maison de ma"tre, vitrine urbaine dÕun savoir produire. Elle prend

en effet place au sein dÕun programme Žconomique et industriel qui porte sur lÕintroduction dÕun matŽriau nouveau dont Coignet revendique lÕinvention.

1.3 - Institution

La diffusion de son invention est relayŽe par le jeu dÕun certain nombre dÕinstitutions Žconomiques, culturelles, professionnelles ou politiques. LÕExposition de 1855 est par

exemple pour lui lÕoccasion de valoriser le matŽriau quÕil promeut!; il y prŽsente un bloc de

bŽton analogue ˆ celui quÕil utilise ˆ Saint-Denis tandis que la presse technique commente les

brochures quÕil fait para"tre au mme moment. Coignet exploite notamment le rŽseau de la

SociŽtŽ des IngŽnieurs civils de France dont il est membre. Commissions dÕŽtudes sur ses

bŽtons moulŽs et comprimŽs, visites et expertises du site de Saint-Denis, analyses des brochures quÕil publie, donnent lieu ˆ autant de rapports, communications et dŽbats qui construisent le versant mŽdiatique de lÕinvention.

substances de peu de valeur!È. Son Žlaboration sÕinscrit entre deux sŽries dÕexpŽriences, lÕune

pour un prix suffisamment bas. Elle dŽbouche sur une!Ç combinaison moyenne!È qui fonde la

pertinence Žconomique du matŽriau. Mais la nouveautŽ rŽside surtout dans la rŽorganisation

du dŽcoupage productif quÕun tel procŽdŽ sous-tend. RedŽcoupage du projet, tout dÕabord, en

fonction de nouvelles donnŽes techniques dont la ma"trise se nŽgocie entre les acteurs de la construction. RedŽcoupage du travail, ensuite, dans la mesure o la logique du procŽdŽ telles implications expliquent sans doute la prudence avec laquelle, c™tŽ architecte, on accueille le matŽriau dont Coignet dŽcline les potentialitŽs ˆ

Saint-Denis.

2 Identité matérielle et technique du bâti

2.1 - Identification des objets techniques

environ 60 m de longueur et de 1,50 m de largeur ˆ la base (650 m3) c™tŽ Seine. Il supporte la

poussŽe dÕun terre-plein sur lequel est Žtablie une maison de ma"tre!de 17 m x 21 m. Les murs

extŽrieurs et les deux murs de refend perpendiculaires sont en bŽton agglomŽrŽ. Elle

comprend un rez-de-chaussŽe sur cave en bŽton agglomŽrŽ et deux Žtages mixtes bois-bŽton

(Žtat actuel ?), reliŽs par un escalier en bois et surmontŽs dÕune terrasse en fer et bŽton.

Enfin, sur le site de production proprement dit, de lÕautre c™tŽ de la rue Charles Michels, se

un rez-de-chaussŽe sur cave, deux niveaux et une couverture vožtŽ e. 7

Usine Coignet ˆ Saint-Denis

de lÕusine et dont lÕŽtat actuel reste ˆ dŽterminer. La maison de ma"tre est construite entre 1853 et 1855, avec une modification ultŽrieure de la terrasse. Les murs ont une Žpaisseur de 0,60 m au niveau des caves, de 0, 50 m au niveau du rez-de-chaussŽe et de 0,40 m au second Žtage!; leur dimensionnement est Žtabli par Th. compense lÕŽconomie du procŽdŽ notamment au niveau des terrassements. Les structures en

sous-sol sont ainsi directement coulŽes dans un rŽseau de tranchŽes ˆ parois verticales, tandis

que les vožtes du plancher haut de cave sont confectionnŽes sur cintres minces reposant sur variŽs et sont recouvertes dÕun enduit ˆ la chaux. chaux hydraulique pour le reste). La formulation varie en fonction des diffŽrents organes de chape du rez-de-chaussŽe qui formait dallage (0,10m), les moulures des portes et des fentres (bandeaux, jambages, appuis, tables) et le garde-corps qui couronnait la construction, les corniches et entablements, la terrasse enfin, son-ils confectionnŽs avec des bŽtons de composition notablement diffŽrente.

La terrasse Žtait initialement constituŽe dÕune aire de bŽton de 0,10 m supportŽe par un

plancher en bois, comme les planchers mixtes des Žtages (dalle de 0,06 m). Cet essai peu

sur 9 m et de 0,27 dÕŽpaisseur qui prennent appui sur les refends et les murs extŽrieurs. Elles

sont armŽes de profilŽs de 0,12 m de hauteur reliŽs par un jeu dÕentretoises boulonnŽes. Ce

dispositif, brevetŽ par Coignet, reprend (recycle!?) celui des plates-formes de fondation en fers ˆ planchers et bŽton couramment utilisŽs sur les terrains secs et peu rŽsistants. La seconde maison est b‰tie en 1857. Ses murs ont une Žpaisseur de 0,40 m sur toute leur hauteur ; celle des planchers (armŽs!?) est comprise entre 0,22 et 0,25 m!; celle enfin de la vožte de couverture est de 0,25 m ˆ la clef et de 0,40 m aux naissances. Les charges de cette

vožte de 8 m de portŽe sont reprises par les murs de 4m de hauteur sans que celle-ci nÕexerce

de poussŽe oblique excessive. La dŽmonstration de Coignet porte ici sur la continuitŽ structurelle de cet ensemble

vožte/murs/planchers et sur les capacitŽs du matŽriau ˆ rŽpondre ˆ tous les types de

sollicitation. Il associe Žgalement en une mme entitŽ matŽrielle et constructive les fonctions

couverture, chenaux, corniches, murs!; explore en dÕautres termes toutes les ressources du

procŽdŽ quÕil sÕemploie ˆ qualifier. Il teste enfin lÕŽtanchŽitŽ du dispositif et, de faon

gŽnŽrale, la rŽsistance de son bŽton aux agressions extŽr ieures.

fabrication des Žgouts et que Coignet expŽrimente Žgalement ˆ Saint-Denis en mme temps

que les procŽdures de mise en oeuvre. La structure y est exŽcutŽe ˆ lÕaide dÕun outil coffrant

spŽcial que lÕon dŽcintre et dŽplace progressivement.

composite dont Coignet, en industriel, garantit la continuitŽ et la rŽsistance. Sable, gravier,

que le temps de la prise ne cesse de sÕallonger. Il sÕagirait donc, lÕimage est employŽe par

Coignet, dÕune Ç

pierre sans fin ; une pierre sans fin produite ˆ moindre cožt. 8

Usine Coignet ˆ Saint-Denis

2.2 - Principes et fonctionnalités techniques

Un mélange de différentes matières de peu de valeur. Les ouvrages construits ˆ Saint-Denis

couvrent de faon dŽmonstrative lÕensemble des usages et des fonctionnalitŽs auquel se prte

le matŽriau exploitŽ par Coignet!; ils dŽfinissent comme des marchŽs potentiels les secteurs du

b‰timent, de lÕindustrie ou du gŽnie civil. Les quatre objets identifiŽs sur le site sÕapprŽhendent donc au regard de cette dŽclinaison programmatique. Il faudrait encore production ouvre sur le marchŽ de la pierre artificielle, vŽritable industrie naissante en et fonctionnalitŽ (composition). Sur le mode Žconomique du recyclage et de lÕusage

cožt et performance!; se faisant, il bouleverse potentiellement lÕŽconomie du b‰timent et les

cultures constructives et architecturales qui la fondent. Le principe de continuitŽ matŽrielle et

dÕunitŽ structurelle quÕil Žtend ˆ lÕensemble du b‰ti illustre bien ce bouleversement. Au fond,

pourrait bien se situer quelque part du c™tŽ de ce glissement dÕŽchelle qui implique une

mme matŽriau, mais dont la composition peut varier ˆ lÕinfi niÉ

Ces objets parlent donc dÕun Ç!produit!È dont lÕŽconomie est fondŽe sur la notion de

combinatoire et sur le principe du recyclage.

II Volet contemporain

1 logiques foncières et immobilières

1.1 - Acteurs de la production

La sociŽtŽ Saria, ancienne Soprorga, qui exploitait le site de Saint-Denis depuis 1966 est

active depuis 1996 sous cette raison sociale. CÕest une filiale de la sociŽtŽ allemande Saria

Bio-industrie, issue de la sociŽtŽ familiale Rethmann, groupe industriel de taille mondiale. Ce

groupe dispose dÕun patrimoine immobilier multi site dont la gestion fonctionne globalement

ˆ lÕŽchelle internationale. Le site de Saint-Denis se trouve en quelque sorte Ç!dŽterritorialisŽ!È

ˆ lÕŽchelle locale et Ç

re-territorialisŽ

È au niveau europŽen.

SÕinscrivant dans le prolongement des activitŽs industrielles initiŽes et dŽveloppŽes par

Coignet, la sociŽtŽ Saria est spŽcialisŽe dans le secteur du recyclage et de la transformation

lÕensemble de la rŽgion Ile-de-France. CÕest ˆ cette Žchelle la seule entreprise prŽsente dans ce

domaine caractŽrisŽ par une valeur dÕutilitŽ collective Žvidente. Il sÕagit donc dÕacteurs privŽs

menant une action reconnue de service public (service public de lÕŽ quarrissage). Les stratŽgies du groupe sont indŽpendantes des enjeux locaux (faibles socialement). Leur

activitŽ peut tre dŽlocalisŽe du jour au lendemain, cette logique de localisation nÕŽtant pas

rŽellement dŽterminante pour lÕentreprise.

un projet est ˆ lÕŽtude!: lÕhistoire du lieu y est clairement valorisŽe avec notamment la

lÕentreprise et lÕidentitŽ patrimoniale du site (cÕest lÕactionnaire de rŽfŽrence allemand qui

porte cette politique). Des Žtudes de faisabilitŽ (CICA) et divers diagnostiques de la structure

9

Usine Coignet ˆ Saint-Denis

lÕopŽration, mais aussi les difficultŽs dÕadaptation du nouveau programme ˆ lÕexistant

retiennent pour lÕinstant les ma"tres dÕouvrage dans leur dŽ cision.

1.2 - Acteurs Institutionnels

Le territoire considŽrŽ est insŽrŽ dans une politique de renouvellement urbain clairement

identifiŽe qui consiste ˆ passer dÕune mono-activitŽ industrielle ˆ une politique mixte

de ce contexte et en tant que propriŽtaire, la sociŽtŽ Saria a-t-elle tout intŽrt ˆ laisser le site en

Inscriptions et mesures conservatoires!: le site est clairement identifiŽ ˆ lÕinventaire rŽgional

(inscription ˆ ISMH). Tout projet dÕintervention est donc soumis ˆ lÕapprobation de lÕABF au

SDAP. Des enjeux dÕordre ˆ la fois Žconomique, politique et culturel rendent critique la nŽgociation entre, dÕune part, une entreprise privŽe qui attend une reconnaissance de sa mission de service public et, dÕautre part, des institutions publiques qui auraient tendance ˆ

dŽtacher lÕidentitŽ patrimoniale de lÕactivitŽ industrielle. Il y a une sorte de paradoxe, du point

de vue de la puissance publique (demande sociale et politique), ˆ vouloir confŽrer ˆ ce site

une plus-value culturelle par une valorisation du b‰ti seul en occultant la mŽmoire industrielle

longtemps ŽtŽ polluante. Paradoxe au fond dÕun groupe social qui Žprouve des difficultŽs ˆ

intŽgrer dans sa politique urbaine cette Žconomie du recyclage et son histoire.

2 Etat matériel

2.1 Etat existant

Aucun entretien nÕa ŽtŽ fait depuis de nombreuses annŽes, ˆ lÕexception de lÕŽtanchŽitŽ du

b‰timent dÕarchives. Les ouvrages ont subi des agressions rŽpŽtŽes par des occupations

abusives.

aucune coulure. Son Žtat de surface, largement ŽrodŽ depuis sa construction, est remarquable

intŽrieures en plancher et pans de bois nÕest plus assurŽe. LÕŽtat de la toiture-terrasse en bŽton

armŽ nÕa pas pu tre diagnostiquŽ, mais sa stabilitŽ Ž tait assurŽe en janvier 2003.

Les murs porteurs de faade sont dŽlabrŽs, les enduits de faade et les moulures tombŽs ˆ

20% et dŽcollŽs, mais leur stabilitŽ sous leur seul poids pro

pre est assurŽe. Quelques ŽlŽments de second oeuvre existent encore. re la ruine du b‰timent. prŽ abandonnŽ.quotesdbs_dbs35.pdfusesText_40
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