[PDF] Littérature et savoirs scientifiques au XIXe siècle





Previous PDF Next PDF



Littérature et savoirs scientifiques au XIXe siècle

vise davantage l'acquisition de connaissances permettant un progrès de la société de romans de vulgarisation scientifique sont aussi les promoteurs du ...



LHomme face au progrès scientifique daprès Les particules

Le roman reflète son caractère fictionnel et met en relief l'histoire de deux individus de Bruno et de Michel



Concevoir un parcours de lecture en 3ème Prépa Métiers

Outre ses romans on lui doit de nombreuses pièces de théâtre



Quand la fiction défie la science. Etude de Voyage au centre de la

métaphore du progrès et de l'avancement des connaissances scientifiques. A confronter à l'affiche ci-contre faisant la promotion des romans de.



Le Merveilleux-scientifique. Une science-fiction à la française

23 Apr 2019 d'œuvre du grand penseur du roman merveilleux-scientifique. ... merveilleux-scientifique et de son action sur l'intelligence du progrès ».



LAssommoir et Le Roman Experimental dEmile Zola

5 Feb 2018 confère un aspect scientifique au roman qui traite le réel quotidien ... villes les progrès de la science explorant des territoires de plus ...



Niveau 3ème - Français - Continuité pédagogique - Progrès et rêves

16 May 2013 S'interroger sur l'idée du progrès scientifique (exalté et mythifié ... son roman par Mary Shelley : ?Frankenstein ou le Prométhée moderne?.





La (Pro) création entre Science et Fiction dans Le Premier Siècle

Le lecteur contemporain ne peut s'empêcher de lire ce roman en veillant à ce que le progrès moral avance au rythme du progrès scientifique. Comme.



Récits romans et nouvelles Théâtre Poésie Cinéma Autres

https://www4.ac-nancy-metz.fr/lettres/coll/Preambule_reforme/Tableau_des_oeuvres_lecture_C3_C4_matrices.pdf



Le Progrès Scientifique Et Technique PDF Astronautes - Scribd

Comme enfants nous avons lu les romans de Jules Verne nous avons admir ses machines extraordinaires son imagination et sa fantaisie et nous avons rv de 



Du roman merveilleux-scientifique et de son action sur lintelligence

20 jui 2018 · Du roman merveilleux-scientifique et de son action sur l'intelligence du progrès On the Scientific-Marvellous Novel and its Influence on 



Introduction - OpenEdition Journals

15 mar 2015 · Le progrès scientifique peut d'ailleurs être à l'origine de récits fantaisistes échappant aux classifications génériques à l'instar des 



[PDF] Séquence VII « Du progrès scientifique à la science-fiction »

Objectifs : - Comprendre que le thème du progrès scientifique en se développant dans la littérature aux XIXe et XXe siècle a donné naissance au roman 



[PDF] LHomme face au progrès scientifique daprès Les particules

Le roman met en scène une société contemporaine privée des émotions et de l'amour De plus il problématise les images scientifiques





[PDF] Progrès et rêves scientifiques Problématique de la séquence

16 mai 2013 · 1) En vous appuyant sur le travail des séances précédentes expliquez le titre donné à son roman par Mary Shelley : Frankenstein ou le 



[PDF] Le Merveilleux-scientifique Une science-fiction à la française - BnF

23 avr 2019 · Dans ce roman de 1908 qui précède la publication de son texte-manifeste reconnaissant le courant merveilleux-scientifique Maurice Renard 



[PDF] Anticipation et merveilleux-scientifique : aux origines de la science

? « Le roman merveilleux-scientifique est une fiction qui a pour base un sophisme ; pour objet d'amener le lecteur à une contemplation de l'univers plus 



[PDF] controverses - scientifiques - Dunod

Les controverses accompagnent les progrès du savoir car elles sont de nature à faire avancer la recherche Ainsi de celle sur l'âge de la Terre racontée dans

:

Littérature et savoirs scientiéques au

gign siècle

Gisèle S???X?I?

Au vVv? siècle, la séparation entre les " deux cultures » que déplorera le chimiste et romancier Charles Percy Snow, dans une conférence de 1959 restée célèbre 1 , nest pas encore établie. Les écrivains et les savants se rencontrent, échangent leurs idées, et certaines revues à grande diffusion comme la Revue des deux mondes , la Revue germanique ou, à partir de 1867, la Revue positive (dont lun des fondateurs est Littré) accueillent aussi bien des articles sur la littérature, la philosophie, lart ou lhistoire que travaux sur des questions scientiques. Ce sont encore souvent les mêmes schèmes de compréhension du monde qui sont mis en oeuvre dans les sciences et dans la littérature, lhistoire ou la philosophie. Lécrivain philosophe a conquis ses lettres de noblesse à lépoque des Lumières, puis la Révolution lui a assuré une indépendance par rapport au pouvoir, et la promotion de lécrivain penseur ou du poète, guide du Peuple, en période romantique a contribué au " sacre de lécrivain » 2 et au prestige de la littérature. Certains écrivains, comme Balzac ou Zola, ont défendu ecacement son statut, et le roman a pu prétendre au titre d'"

étude

» en contribuant à la connaissance de la société et des hommes. La littérature pense le monde, elle contribue indirectement à sa conguration, à la catégorisation des formes de lexpérience. Au vVv ? siècle, certains scientiques sen

émeuvent, comme Pasteur

: au moment de la querelle de 1864 sur la préexistence des germes qui laronte à Félix Pouchet (le défenseur de la génération spontanée), il prend à partie Michelet dans une conférence à la Sorbonne 3 , et il cite une page entière de La Mer pour montrer l'effet désastreux de la poésie dans les débats scientiques. Au vv? siècle, la séparation étant consommée, plus aucun scientique naura sérieusement lidée dattaquer un écrivain. Dans son livre sur

La Formation de

l?esprit scienti?que (1938), Bachelard consacrera le partage en opposant limagination

à la démarche scientifique

: l'imagination est un " obstacle épistémologique » au progrès scientique. Selon lui, la science moderne se caractérise par une abstraction 1 Publiée sous le titre ?e Two Cultures and the Scienti?c Revolution, 1959. 2 Voir Paul Bénichou, Le Sacre de l?écrivain, Corti, 1985. 3

Conférence du 7 avril 1864, publiée dans la Revue des cours scienti?ques de la France et de l?étran-

ger, 23 avril 1864, p. 257-265. Littérature et savoirs scienti?ques au XIX? siècle toujours croissante et l?esprit scienti?que doit éradiquer les représentations qui font appel à des images. C?est au tournant entre le XVIII? et le XIX? siècle que se mettent en place les conditions qui vont progressivement favoriser le partage des deux cultures ainsi que la construction de multiples frontières entre les disciplines et les domaines. Pourtant, le XIX? siècle est aussi l?âge d?or du dialogue en dépit de l?essor du

positivisme ou peut-être grâce à ce positivisme qui oblige les écrivains à réfléchir

sur la fonction de la littérature et ses e?ets cognitifs ou critiques face à une science révolutionnée et de plus en plus fragmentée en disciplines. Au-delà de la diversité des modèles d?intelligibilité et de la particularité des oeuvres, il convient donc de cerner la logique des relations entre science et littérature au XIX siècle, pour percevoir leurs spéci?cités, et leurs di?érences par rapport au siècle précédent. Au XVIII? siècle, le rapport entre littérature et science allait de soi : l?idéal encyclopédique avait pris le relais de l?idéal classique de l?honnête homme, qui visait davantage une sociabilité distinguée, l?acquisition d?une culture par des individus cultivés dont le but était de briller en société, alors que l?esprit encyclopédique vise davantage l?acquisition de connaissances permettant un progrès de la société dans son ensemble, même si cela nécessite une remise en cause des préjugés sociaux et religieux. La science prend alors de plus en plus d?importance, tout en faisant encore partie d?une culture unique, ouverte aux écrivains et plus largement aux hommes cultivés. Voltaire s?adonnait à la science avec une femme du monde, Émilie du Châtelet, qui avait traduit les Eléments de la Philosophie Naturelle de Newton, et qui avait créé dans son château de Cirey (Haute-Marne) un cabinet des sciences

où elle faisait des expériences sur l?énergie cinétique de Leibniz. L?esprit de curiosité

propre au siècle des Lumières favorise la di?usion - encore souvent mondaine - de la science. Il est de bon ton de posséder dans sa demeure un cabinet de curiosités, ou d?herboriser comme Rousseau. Pro?tant de cet engouement, l?abbé Nolet lance à partir de 1735, rue Mouton à Paris, un cours de physique expérimentale, où se pressent les femmes et les hommes du monde. Même si l?Académie royale des sciences est pour sa part divisée en plusieurs classes, le temps des découpages disciplinaires et de la spécialisation n?est pas encore advenu. L?étude de la nature au XVIII? siècle est peu dissociée de la Physique (qu?on appelle alors " science naturelle ») et de la philosophie. Un philosophe peut donc être aussi un homme de science. Manifestations diverses de l?esprit, les sciences, les techniques, les arts et les Belles-Lettres forment une totalité. L?Encyclopédie, dont le sous-titre est Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, illustre bien cet idéal des Lumières. Diderot se charge de l?article "

Encyclopédie » et il dé?nit

la logique de l?entreprise : il explique que, grâce à " l?ordre encyclopédique », aux renvois de chaque article vers d?autres articles, " les rapports augmentent, les liaisons se portent en tous sens, la force de la démonstration augmente, la nomenclature se complète, les connaissances se rapprochent, se forti?ent

». L'"

ordre encyclopédique » est une mise en ordre laïque du monde, qui ne dépend donc plus de Dieu mais de la faculté que possède l?esprit humain d?organiser les connaissances.

Et le discours préliminaire de l'

Encyclopédie affirme un désir de totalisation et d?unité : " les Sciences & les Arts se prêtent mutuellement des secours, & [...] il y a par conséquent une chaîne qui les unit. Les Belles-Lettres ne sont donc pas isolées dans une spéci?cité que revendiquera par contre la Littérature au XIX? siècle, en essayant de sauver sa prééminence par l'affirmation de sa différence. Au XVIII? siècle, prêtant secours aux Lumières, les Belles-Lettres peuvent même contribuer à la formulation de nouvelles hypothèses scientifiques. À une époque où domine une conception chrétienne de la création divine, Buffon esquisse en vain l'idée d'un temps long et transformateur dans les

Époques de la nature

. À la publication de l?ouvrage, en 1778, il fait l?objet de poursuites par la Sorbonne, qui ne peut admettre l?idée d?un travail propre de la nature et d?une historicité interne au monde. Face à ce blocage des autorités religieuses, ce sont les Belles-Lettres qui prennent en charge la formulation des hypothèses pré-transformistes, bien avant l?émergence, au XIX? siècle, du paradigme évolutionniste dans un cadre scienti?que, grâce à Lamarck, Geo?roy Saint-Hilaire, puis Darwin. On en trouve ainsi quelques éléments chez Diderot, non seulement dans Les Éléments de physiologie 4 mais aussi dans Le Rêve de d?Alembert (1769) qui évoque un monde en perpétuel mouvement, la production incessante d?êtres et de formes sans l?intervention d?un plan divin 5 . Quelques années plus tard, c?est une ?ction de Restif de la Bretonne, La découverte australe (1781), qui ébauche des éléments transformistes, qu?il reprend ensuite, en 1796, dans un texte scienti?que "

Ma physique », placé en annexe de

Monsieur Nicolas ou le coeur dévoilé

, sorte d?autobiographie romancée 6 la fin du XVIII? siècle, pendant la Révolution, la perfectibilité se définit de plus en plus nettement dans une dimension collective. La science n?est plus seulement l?a?aire des individus et d?une sociabilité mondaine : on a de plus en plus conscience qu?elle jouera un rôle central dans le devenir des hommes. Talleyrand le dit à l?Assemblée Constituante le 10 septembre 1791, et Condorcet, écrit dans son Esquisse d?un tableau des progrès de l?esprit humain , que le progrès des connaissances

doit être l?objectif majeur d?une société laïcisée, dont la mission est de contribuer à

la perfectibilité de l?espèce. Cette idéologie du progrès implique l?existence de relais institutionnels et une socialisation des modes de pensée, dont les modalités seront débattues à partir de la Révolution, par exemple lorsque Condorcet, fort de son statut de député à la Convention, propose en 1792 un projet de réforme du système 4

Il pense que la nature n?a fait qu?un " petit nombre d?êtres qu?elle a variés à l?in?ni, peut-être

qu?un seul par la combinaison, mixtion, dissolution duquel tous les autres ont été formés.

» La nature

ne manifeste aucune providence et elle est donc en ce sens " aveugle ». Toutefois lorsqu?elle produit des êtres " dont l?organisation ne s?arrange pas avec le reste de l?univers », elle les " extermine » et ne laisse subsister que ceux qui peuvent coexister supportablement avec l?ordre général

Éléments

de physiologie,

Paris, Marcel Didier, 1864, p. 5).

5

Voir l?article de François Pépin, " Diderot et l?ontophylogenyse », qui revient sur la question du

pré-transformisme de Diderot et ses ambiguïtés ( Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie, 2013, n° 48, p. 63-81). 6 Voir l?article de Laurent Loty, " L?invention du transformisme par Rétif de la Bretonne »,

L?imaginaire dans la découverte,

revue en ligne

Alliage

, n° 70, 2012. Littérature et savoirs scienti?ques au XIX? siècle éducatif, qui devrait être placé, selon lui, sous la responsabilité d?hommes de savoir

éclairés, et indépendants. Ce projet aux apparences élitistes est rejeté, étant jugé trop

peu compatible avec l?égalité républicaine. Il suscite en fait surtout des réticences parce qu?il prône l?indépendance du savoir par rapport au politique, à un moment de la Révolution où la volonté de transformer en profondeur la société nécessite au contraire du point de vue de certains une articulation forte afin de garder un contrôle idéologique sur la révolution des modes de pensée. La question du rapport entre le savoir, l?état social et le pouvoir est donc ouverte. La Révolution accélère la di?usion des connaissances en direction de couches plus modestes de la société en espérant ainsi lutter contre l?obscurantisme. C?est à des fins politiques qu'on favorise une intense diffusion des savoirs, non plus seulement dans des milieux cultivés mais plus largement par les canaux de l?édition. Au XIX? siècle, les milieux catholiques, conscients des enjeux, participeront aussi au mouvement de di?usion des connaissances, en essayant, à l?inverse, d?y préserver les croyances et de reconquérir une in?uence : c?est dans ce contexte que paraissent les Dictionnaires de géologie, botanique, paléontologie et zoologie publiés par Louis- François Jéhan de Saint-Clavien entre 1847 et 1854, puis son grand Dictionnaire historique des Sciences physiques et naturelles depuis l?antiquité la plus reculée jusqu?à nos jours (1857). Par ailleurs, les revues qui di?usent des connaissances se multiplient et en particulier les revues encyclopédiques pluridisciplinaires 7 , qui répondent à un idéal de " science pour tous », cher aux Saint-simoniens tandis que de grandes maisons d?édition, liées aux scienti?ques, aux philosophes et au courant positiviste voient le jour. La librairie Louis Hachette, fondée en 1826 et d?abord cantonnée au secteur de l'édition scolaire et universitaire, se diversifie et développe dans les années 1850 des points de vente dans les gares (ancêtres des boutiques Relay). Louis Hachette publie le Dictionnaire de son ami Littré entre 1863 et 1872, et sa librairie devient un foyer de di?usion des idées positivistes. Taine y publie ses ouvrages, Zola y est employé entre 1864 et 1866, d?abord à des tâches subalternes, mais ces années compteront dans son évolution après la publication des Contes à Ninon (1864).

Hetzel lance une collection, la "

Bibliothèque d?éducation et de récréation, » dans laquelle paraissent les romans de Jules Verne. Hetzel, Verne et Jean Macé, auteur de romans de vulgarisation scientifique, sont aussi les promoteurs du Magasin d?éducation et de récréation, une revue qui di?use des connaissances pour la jeunesse et l?adolescence. Jean-Baptiste Baillière fonde une dynastie d?éditeurs, et publie en particulier l' Introduction à la médecine expérimentale de Claude Bernard (1865), 7

Plusieurs voient le jour au XIX? siècle : celle de Jullien, fondée en 1818, dont l?objectif est

d?exposer avec précision et avec ?délité, la marche et les progrès successifs des connaissances

humaines, dans leur rapport avec l?ordre social

» ; celle des Saint-simoniens, reprise de 1831

à 1833 par Pierre Leroux, Hippolyte Carnot et Jean Reynaud ; Le Magasin pittoresque, dont

l?initiative revient à l?éditeur saint-simonien Lachevardière, est un hebdomadaire à bon marché

et illustré, dirigé par Édouard Charton, qui fait collaborer des anciens de la Revue encyclopédique

et paraîtra jusqu?en 1914. Répondant à un idéal de " science pour tous », il di?use même des

connaissances techniques et fait aussi appel à des ingénieurs pour la rédaction des articles.

dont on connaît l?impact littéraire, puis il s?associe à partir de 1877 à Félix Alcan pour fonder la Librairie philosophique et scientifique Germer-Baillière. Dans les milieux républicains, l?idée selon laquelle l?instruction favorisera la justice sociale fait de la vulgarisation et de l?éducation populaire un enjeu politique. Dans la

seconde moitié du siècle la création de collections dédiées à la vulgarisation comme

"Les merveilles de la science", collection dirigée par Louis Figuier dans les années

1860-1890, le développement d?une littérature de vulgarisation, tout cela favorise la

circulation des savoirs sans frontières 8 La science réénchante le monde, ouvre de nouvelles possibilités à la ?ction, qui contribue en retour à l?engouement du public pour les innovations techniques et les nouveaux savoirs. La science élargit le monde vers des espaces inexplorés dont Verne fait briller le mystère, au centre de la terre et sous les mers. Les oeuvres d?anticipation donnent une image attractive des sciences qui sortent du laboratoire. La fiction les implique dans la vie des hommes et imagine leur utilité pratique, au-delà des possibilités du présent. Le futur semble appartenir à la science et la littérature en anticipe les merveilles promises. Vingt-mille lieues sous les mers révèle l?intérêt de l?océanographie et de la biologie sous-marine, et le romancier imagine tout ce que les hommes pourront gagner à l?invention de sous-marins et à l?exploitation de l?océan qui fournira de nouvelles nourritures plus saines. La poésie n?est pas en reste : dès

1859, le poème Plein ciel de Victor Hugo termine La Légende des siècles, épopée

de l'humanité en progrès, en imaginant le devenir scientifique de l'Homme à la

conquête du ciel et de l?espace. La littérature rêve sur les pouvoirs prométhéens de la

science et elle pro?te des nouveaux espaces imaginaires qui lui sont ouverts. Elle participe au succès des savoirs, soit parce que la ?ction construit l?image d?une science au service de l?humanité et fait de l?homme de science le héros des temps modernes ; soit parce que les écrivains se sentent investis d?un rôle éducatif, comme Michelet qui publie, entre 1850 et 1868, des sortes de rêveries à mi-chemin entre la science et la littérature, dont la finalité est éducative : L'Oiseau (1856), L?Insecte (1857), La Mer (1861), La Montagne (1868) visent un public populaire qu?il faut éloigner des vieilles croyances religieuses par la science et une valorisation de la nature 9 ; soit parce que les romanciers empruntent à la science des modèles d'interprétation et leur assurent une large diffusion culturelle : ainsi, réinventant l?étude de moeurs, Balzac déplace dans un contexte social le modèle transformiste du rapport des espèces au milieu ; Zola cherche dans la méthode expérimentale de Claude Bernard une nouvelle poétique du roman, et les lois de l?hérédité étudiées par le docteur Lucas fournissent la logique qui donne une unité au cycle des

Rougon-

Macquart

. L?étude de moeurs et le roman naturaliste empruntent aux sciences naturelles, à la médecine, des savoirs qui permettent de laïciser le sens de l?histoire et 8 Sur l?essor de la vulgarisation scienti?que au XIX? siècle, voir Bernadette Bensaude-Vincent, Un public pour la science : l?essor de la vulgarisation au XIX ? siècle, Réseaux, n° 58, 1993. 9

Dans La Montagne Michelet ré?échit sur le succès populaire de ses publications naturalistes, qui

ont suscité, dit-il, des émules. Littérature et savoirs scienti?ques au XIX? siècle d'étudier la société sans préjugés moraux. La littérature diffuse de nouvelles manières de voir et de penser qui sont redevables aux savoirs scienti?ques, répondant ainsi à la demande d?un public, qui, après la Révolution et la mise en question des cadres anciens de pensée, éprouve avec une certaine urgence le besoin de se réapproprier d?une part son histoire et d?autre part la vie et la nature, autrefois soumises à la transcendance divine. L?essor de l?historiographie et l?idée qu?il faut développer des sciences humaines positives sont concomitants du succès des sciences de la vie et de la nature. Penser le temps historique et penser la logique du vivant répondent à un même souci de positivité, sur lequel Renan réfléchit dans la lettre ouverte qu'il adresse en 1863

à Marcellin Berthelot : "

Les sciences de la nature et les sciences historiques ». L?historiographie s?est révolutionnée aux lendemains du premier Empire : elle est devenue plus explicative, économique et sociale, elle prend en compte la vie concrète et les mentalités, la longue durée et les forces collectives, par exemple chez Augustin ?ierry et Michelet. La littérature, de son côté, a?rme aussi ses ambitions historiennes et elle affiche parfois ouvertement son souci d'éduquer le public, ou même parfois de former politiquement le Peuple en lui expliquant le passé : c?est la mission que se donnent les romanciers qui écrivent sur la Révolution et l?Empire, en particulier du côté des républicains, comme Dumas, Eugène Sue, et Erckmann-quotesdbs_dbs7.pdfusesText_13
[PDF] théâtre grec architecture

[PDF] theatre romain definition

[PDF] quelle est la différence entre le théâtre grec et le théâtre romain

[PDF] théâtre grec et romain différence

[PDF] architecture théâtre grec

[PDF] comment s'appelle les chaussures ? semelles compensées qui permettent de grandir les acteurs

[PDF] schéma théâtre romain

[PDF] theatre grec epidaure

[PDF] le dernier jour d'un condamné chapitre 6 texte

[PDF] la bordée 2017 2018

[PDF] piece de theatre quebec

[PDF] gloucester la bordée

[PDF] théâtre québec

[PDF] bout de gomme mythologie

[PDF] le dernier jour d'un condamné pdf resume