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L'assurance sociale a pour objectif de prémunir contre un risque de perte de revenus (chômage, maladie, vieillesse, accident du travail, etc.). Les prestations sociales sont financées, en France, par des cotisations assises sur les salaires.14 avr. 2022Quelles sont les mesures qui relèvent de la logique d'assurance ?
Dans la logique d'assurance, les individus versent des cotisations sociales prélevées sur les revenus du travail sans condition de ressources, et perçoivent en retour des prestations sociales en cas de réalisation d'un risque social.Quelle est la différence principale entre la logique d'assurance et celle d'assistance ?
L'assurance est un système de protection contre les risques sociaux ne concernant que les individus qui se sont protégés par une cotisation. L'assistance est un système de protection contre les risques sociaux, financé par la collectivité et destiné à tout individu.- logique d'assurance (modèle bismarckien) et logique d'assistance (modèle beveridgien) impôt et cotisation sociale. redistribution verticale et horizontale.
187LA PROTECTION SOCIALE AU LIBAN:
ENTRE RÉFLEXE D'ASSISTANCE ET LOGIQUE
D'ASSURANCE
par ROGER MELKI Consultant, Etudes et Consultations Economiques (ECE)1. INTRODUCTION Les politiques visant lutter contre la pauvret con- stituent le contexte global pour les termes et activits qui pourraient rellement tre rattachs ce quÕon appelle institutions de protection sociale et fonds sociaux. Ces institutions et caisses ont t dfinies comme Òun arrangement compensatoire en vu dÕat- tnuer les cots sociaux dÕune accommodation structurelleÓ. De plus, elles tendent assurer les trois objectifs suivants:ÜAllgement de la pauvret
ÜAmlioration de lÕesprance de vie des pro- grammes dÕaccommodation ÜElaboration dÕune infrastructure et dÕinstitutions sociales nouvelles capables dÕamliorer lÕefficacit des services offerts et en faire profiter les bnfici- aires. En effet, ces institutions cherchent atteindre ces objectifs travers un ensemble de programmes soci- aux qui visent assurer de nouvelles opportunits de travail, soutenir les revenus et procurer des aides sociales ou sanitaires ou lÕducation..., et cela des catgories dfinies de la population qui profitent le moins de la croissance conomique actuelle. La protection sociale, ses choix, son organisation, sa gestion, son financement et ses effets considrables sur le plan social, conomique, dmographique et humain, sont aujourdÕhui au centre des principaux dbats des socits modernes. Le Liban nÕchappepas ces controverses, dÕautant plus que la longuecrise politico-conomique des annes 1975-1990, a
profondment affect les structures sociales, dÕune Les projets de reconstruction et de rhabilitation, ali- mentent encore plus les polmiques quÕils ne les cal- ment. La question de la protection sociale au Liban et qui de ce colloque, en montrant que lÕorganisation de la protection sociale peut tre un moteur la crois- sance, et non seulement esprer que lÕaccumulation des richesses aboutisse une meilleure protection sociale. Deux exemples peuvent tre retenus pour toffer cette approche. Le premier est relatif au constat de plus gnreux et les amplification des prestations sociales dans la majorit des pays europens en1945, un moment o ces pays sortaient exsangues
du conflit le plus meurtrier de leur histoire, et ne disposaient dÕaucune rserve ou de ressources, et avaient un besoin urgent de reconstruire leurs infra- structures de base et de production. La cohsion sociale avait t perue comme une garantie indis- pensable la rhabilitation de la socit et au redressement de l conomie europenne. rcente du Chili qui a pu restructurer son conomie et soutenir sa croissance grce lÕaccumulation rsultant de ses fonds de retraites et de solidarit sociales.188LA PROTECTION SOCIALE AU LIBAN: ENTRE RÉFLEXE D'ASSISTANCE ET
LOGIQUE D'ASSURANCE. par ROGER MELKI2. DÉVELOPPEMENT DE LA PROTECTION SOCIALE La protection sociale au Liban a volu dÕune dans les annes 40. Marque par les options librales de lÕconomie et par les difficults poli- protection sociale au Liban ne peut tre classe dans aucune des catgories modernes des concepts globaux de la protection sociale. classerait dans la catgorie des pays les plus libraux.Mais par certaines mesures dÕinterventionnisme
public ou en raison de comportements corporatistes pousss, on constate souvent une forte inhibition des lois du march supposes soutenir lÕexploitation dans ce domaine. Cet aspect hybride est observ aussi bien au niveau de lÕorganisation et de la gestion de la protection sociale, quÕ celui des cots et des financements. Ainsi dans le domaine de la sant, et bien que dom- in par le secteur priv, qui dtient lÕessentiel des moyens de soins, ce secteur nÕchappe pas lÕinflu- ence et aux interventions des pouvoirs publics, et ce, malgr lÕinsuffisance des structures de production et de contrle de ce secteur. mouvements contradictoires rsultant souvent de Les impulsions donnes par ces facteurs auraient mme parfois des effets contradictoires. Ainsi, lÕim- pact des vnements politiques des annes 70 et 80 sÕest traduit dÕune part, par une marginalisation des structures de protection publiques et une domina- tion quasi totale du secteur priv, mais dÕautre part, il a abouti lÕintensification du rle de lÕEtat dans une prise en charge de services fournis par le secteur priv. En lÕabsence dÕune stratgie bien dfinie et planifie, et diffrencies, voire mme contradictoires, et ce plusieurs niveaux: aussi bien des rflexes de solidarit collective quedes logiques dÕassurance. Cette double approche estloin dÕtre suffisante puisque une grande partie de la
population reste sans aucune protection et de nom- breux besoins sont peu ou pas du tout couverts. ÜSur le plan du financement toutes les formes sont mises contribution. Le financement par lÕimpt couvre une partie des frais, alors que les cotisations prennent une autre tranche. Ces deux apports facture des dpenses sociales est supporte, par les mnages eux mmes ou partage par les autres dif- frentes formes de solidarits sociales, et ce sans oublier les transferts de charges. ÜSur le plan de la solidarit, et notamment pour la sant, lÕEtat prend de plus en plus la place des asso- ciations caritatives, laques ou religieuses, nationales tions dÕaide gardent un certain dynamisme et se sont reconcentres dans des actions spcifiques, notamment au niveau de la mdecine ambulatoire avec la prise en charge dÕun grand nombre de dis- pensaires. ÜSur le plan de la gestion lÕEtat et le secteur priv se partagent la tche. LÕintervention du secteur pub- lic est malheureusement souvent entache par les gaspillages, la faiblesse de la productivit, les trafics dÕinfluence et mme les dtournements de fonds. LÕexploitation des structures dÕoffre de services et de produits est sous la totale domination du secteur priv, surtout qui sÕest opre au cours des longues annes de crise, risque dÕtre remise en cause par un en cours de construction ou de rnovation.3. LES SYSTÈMES ET LES INSTITUTIONS DE COUVERTURE SOCIALE
Deux formes de protection sociales sont assures aujourdÕhui au Liban. LÕune est institutionnelle, rserve principalement aux salaris pour une partie de leurs besoins sociaux, lÕautre informelle et revt prcaire. Ces deux formes sÕappuient sur plusieurs piliers. Les uns sont publics dÕautres sont privs, et lÕin-189LA PROTECTION SOCIALE AU LIBAN: ENTRE RÉFLEXE D'ASSISTANCE ET
LOGIQUE D'ASSURANCE. par ROGER MELKI
trieur de chaque catgorie plusieurs distinctions peuvent tre effectues. Ainsi pour les couvertures ganismes impliquant le secteur priv. LÕaction pub- lique nÕest pas concentre dans une seule institution et plusieurs formules de protection existent. Mme constat pour lÕassistance informelle o lÕon retrouve plusieurs organismes et structures publics qui sÕoccupent de lÕaide sociale, ct dÕune multi- tude de sources prives et dÕappuis civils, les unes religieuses, les autres familiales, sans oublier les lans de gnrosit externes ou patronaux. 3.1. La protection formelle La protection sociale formelle se caractrise par plusieurs facteurs : ÜUne multitude dÕinstitutions et de rgimes, qui souvent se juxtaposent et ne se complmentent, que dans la mesure o la couverture suppose mettre isante. Ainsi, une nette distinction est toujours observe entre les salaris du secteur priv et ceux du secteur public, aussi bien pour les couvertures que pour les cotisations. marginalement quelques professions librales. Les prises de couverture volontaires restent relativement faibles et ne concernent que les personnes revenus relativement levs. Certains corps professionnels (avocats, mdecins, ingnieursÉ) tentent de prendre des couvertures collectives, mais celles-ci se limitent aux frais dÕhospitalisation. ÜMme pour les salaris la couverture des besoins est relativement restrictive. En effet, les protections offertes ne concernent que les soins de sant de base (hospitalisation, mdecine ambulatoire et mdica- ments), les allocations familiales et les indemnits de fin de service. Sont exclus le chmage, lÕinvalidit et mme les accidents de travail qui sont la charge de lÕemployeur, mais ne font partie dÕaucune prvoy- ance obligatoire. ÜLes compensations accordes sont limites dans le temps et par leurs montants. Ainsi les salaris o ils en ont le plus besoin. Sont exclus aussi des prises en charge de plusieurs services notamment, les soins dentaires et lÕophtalmologie. Par ailleurs les tarifs appliqus par la CNSS sont souvent insuff- isants et les salaris sont obligs de compenser eux- mmes la diffrence. ÜPour les indemnits de fin de service, les dys- des fonds, se traduisent par une dilapidation des tions. Les montants accumuls ont t largement rods par lÕinflation et la dprciation montaire. Cette usure des fonds est dÕautant plus grave que le capitalisation de fin de service et ne prvoit aucune autre forme de retraite par redistribution. ÜEn plus de la modicit des prestations celles-ci ne sont accordes quÕavec beaucoup de difficults et les remboursements exigent des procdures fasti- dieuses (prsentation des bo"tes de mdicaments vides pour preuve de consommation, longues files dÕattentes aux caisses, absence de mise jour des dossiers, insuffisance de la mcanisation des centres de gestion, recours aux passes-droits et aux trafics dÕinfluence É). Les grandes entreprises sont oblig-es de nommer au moins deux personnes pour
assurer la collecte des remboursements. Pour les encaissements des indemnits de fin de service les difficults obligent souvent les bnficiaires renon- cer une partie de leurs droits pour viter une proc- dure trop lourde. ÜLa CNSS suppose une gestion paritaire galit entre Etat, employeurs et employs, mais dans les faits les dcisions sont totalement politises et lÕEtat reste le principal dcideur. Cela se traduit par des sureffectifs pour la gestion, une baisse de la produc- tivit et des frais de gestion excessivement levs. Ils reprsentaient plus de 20 % des cotisations jusquÕen1997 avant de baisser par la suite et se situent
actuellement entre 10 et 13 %. ÜPour les salaris du secteur public la situation est nettement meilleure, mais elle se solde par des les prestations sociales. Faute dÕconomies dÕchelle le cot des prestations est jug excessivement lev.190LA PROTECTION SOCIALE AU LIBAN: ENTRE RÉFLEXE D'ASSISTANCE ET
LOGIQUE D'ASSURANCE. par ROGER MELKI
On citera titre dÕexemple que le cot dÕune journe dÕhospitalisation couvert par la mutuelle des forces intrieures est presque gal au double de celui de laCNSS et ce pour pratiquement les mmes presta-
tions. ÜLes salaris du secteur public ont le choix entre les indemnits de fin de service ou la retraite. Pour40 ans de service ils encaisseraient 85 % de leur
dernier salaire. Cette gnrosit est encore plus grande pour les corps non civils de lÕEtat. ÜLes cotisations sont supportes essentiellement par lÕemployeur. Sur les 38,5 % de charges sociales lÕemployeur supporte 35,5 %, avec une plafond de 3 fois le SMIG pour 27 % de ces charges. En plus lÕem- ployeur est oblig de constituer des provisions pour le paiement des compensations dÕindemnits de fin de service qui par moment ont atteint plus de 85 % des indemnits auxquelles droit un salaris soit 1 mois (dernier salaire) par anne de travail. En plus, et depuis 4 ans lÕEtat impose lÕemployeur le paiement dÕindemnits de transport et de scolarisa- tion. ÜLÕEtat est suppos payer les cotisations de ses salaris adhrents la CNSS et 25% de la facture sant de la CNSS. Mais depuis de longues annes lÕEtat ne sÕest pas acquitt de ces charges. Bien au contraire il force la CNSS placer ses fonds en bons de Trsor, pour assurer ses propres besoins de financement. insuffisants et seule une partie des salaris sont dclars et presque toujours nettement en de des salaires rels verss. Pour tenter dÕenrayer la fraude lÕEtat impose un quitus de la CNSS pour un grand nombre de formalits publiques, mais cette mesure nÕamliore pas beaucoup la situation de la caisse et se traduit principalement par des inconvnients majeurs de procdures pour les agents conomiques productifs. ÜPour les assurances prives la couverture hospi- talisation est devenue la principale activit des com- pagnies dÕassurance, avec environ 50 % du total des primes collectes. Mais ces compagnies ont eu beau- coup de dboires, aussi bien pour la gestion de leurs risques de sinistres, que pour la collecte de leurs couvertures. ginalement couvert par les assureurs privs. En effet, les compagnies dÕassurance nÕont pas russi sduire les agents libanais par des plans dÕpargne volontaire. De leur ct les employeurs nÕont pas des formules dÕpargne par capitalisation. Seules les personnes revenus levs souscrivent des plans dÕpargne vie. Les formules dans ce domaine se sont multiplies avec des plans dÕpargne logement ou ginales.En conclusion on peut retenir que les divers sys-
pour assurer la couverture des risques de base de la assurances mdicales sont les plus rpandues, il nÕen demeure pas moins que les bnficiaires dis- posant dÕune protection aussi minime soit elle, ne dpassent pas la barre des 50 %. 3.2. Institutions et services Le tableau suivant montre les catgories de bnfici- aires et les services offerts par les principales insti- tutions de protection sociale formelle. (voir tableau ci-contre)4. LES COUVERTURES DE SANTÉ La gestion de la maladie au Liban reste principale- ment du ressort de lÕindividu et du secteur priv, aussi bien pour la prestation des services de sant que pour leur financement. Certes, lÕEtat intervient dans ce domaine, mais son action directe a toujours t insuffisante et lie aux besoins des personnes dfavorises. Elle sÕest dÕailleurs profondment transforme au cours des annes de crise. A ct dÕune faible action de contrle gnral des191LA PROTECTION SOCIALE AU LIBAN: ENTRE RÉFLEXE D'ASSISTANCE ET
LOGIQUE D'ASSURANCE. par ROGER MELKIÜLes allocations familiales (20% du SMIG pour lÕpouse et 11% pour chaque enfant, condition de ne pas dpasser les 75% du SMIG), ÜLes indemnits pour maladie et maternitquotesdbs_dbs27.pdfusesText_33[PDF] programme d'aide sociale
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