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6 mai 2019 · Comment faire apprendre les mots outils au CP? n scriptum pdf Ouzoulias : « Une bonne orthographe assure une lecture

:
1

André Ouzoulias

Professeur agrégé honoraire, Université de Cergy-Pontoise, psychopédagogue, membre du Conseil scientifique de la FNAME, directeur de la collection Comment faire ? (CRDP de l'académie de Versailles, Retz)

Le présent texte a été mis en ligne sur le site du Café Pédagogique, en quatre parties, les 12,

13, 14 et 15 novembre 2013.Démocratiser l'enseignement de la lecture-écriture :

Quel diagnostic pédagogique ?

Quelles pratiques alternatives ?

1

'école primaire échoue à amener 15 à 20 % des élèves au niveau de compétences, de

connaissances et de culture visé par notre pays à l'entrée en 6 e . On en connaît les graves

conséquences humaines, psychologiques, sociales, économiques, politiques,institutionnelles... À lui seul, le constat de ces échecs massifs, qui touche électivement les

élèves des milieux populaires, légitime pleinement l'idée de " refonder » notre école. Une

telle ambition n'a rien d'utopique : un certain nombre d'expériences dans des écoles situées

en quartiers populaires montrent qu'il n'y a aucune fatalité dans l'échec actuel de l'école de la

République.

Mais, avant toute ébauche d'une " refondation pédagogique » et, notamment, d'une refontedes programmes, il conviendrait de répondre à la question suivante : y a-t-il, dans les

progressions les plus répandues et les choix didactiques structurant l'école primaire depuis

plusieurs années, en lecture-écriture, en mathématiques, dans les disciplines scientifiques, etc.

des options qui sont susceptibles d'engendrer l'échec de ces 15 à 20 % d'élèves (et d'entraver

la réussite de bien d'autres) ? Répondre à ces questions, c'est aussi se demander si l'écolefrançaise, ainsi qu'elle le devrait, a effectivement adopté comme modèle d'élève, " celui qui

n'a que l'école pour apprendre ». 2 Concernant les mathématiques, Rémi Brissiaud, dans plusieurs textes récents 3 , a mis en

évidence une contribution déterminante des choix pédagogiques opérés à partir de 1986 au

véritable effondrement des performances des élèves français jusqu'en 2007, avéré dans lesévaluations nationales de la DEPP

4 1

J'adresse mes plus vifs remerciements à Rémi Brissiaud, Danièle Manesse et Caroline Le Gavrian pour avoir

accepté de relire une première version de ce texte et m'avoir suggéré plusieurs améliorations.

2

L'expression est de Bonnéry, S., 2007, Comprendre l'échec scolaire. Élèves en difficultés et dispositifspédagogiques, La Dispute.

3

Brissiaud R., 2007, Premiers pas vers les maths : Les chemins de la réussite à l'école maternelle, Retz ; 2013,

Apprendre à calculer à l'école : les pièges à éviter en contexte francophone, Retz ; 2013, " Maternelle : De faux

bons résultats », site du Café Pédagogique :

DEPP, 2008, " Lire, écrire, compter : les performances des élèves de CM2 à vingt ans d'intervalle 1987-

2007 », Note d'information, 38, décembre 2008.

L 2 Pour ma part, concernant la lecture-écriture, je vois quatre domaines dans lesquels il faut

travailler à une réorientation pédagogique, qui conditionne la démocratisation de l'école. Ils

font ici l'objet d'analyses et propositions dans quatre parties successives : - 1/4. L'enseignement de la langue orale française en maternelle. - 2/4. La compréhension de la graphophonologie à la charnière GS-CP - 3/4. Faire écrire les enfants : une urgence pédagogique et sociale - 4/4. L'acquisition de l'orthographe, un enjeu crucial Un premier domaine : l'enseignement de la langue orale française en maternelle En fin de maternelle, s'exprimer avec à propos et clarté, c'est un objectif en soi, mais c'est

aussi la moitié du chemin vers la lecture. Les écoles des quartiers populaires devraient toutes

avoir les moyens humains d'organiser chaque jour des petits groupes de langage. Le

dispositif Plus de maîtres que de classes doit être déployé en priorité au service de cet objectif

Sans ces petits groupes de conversation dirigée, il y a des enfants qui restent en dehors des échanges au sein de la classe (cf. les travaux d'Agnès Florin). En revanche, dans des " ateliers » de 4 ou 5 enfants, durant 40 minutes chaque jour (par exemple, en moyenne section : deux ou trois groupes le matin, deux l'après-midi), chaque enfant est en mesure de parler 5 ou 6 minutes (c'est un minimum !). Et il parle alors avec un adulte qui sait quels objectifs il poursuit avec chacun, en lui proposant des relances et des reformulations adaptées

à ce qu'il peut comprendre et - on l'espère - qu'il va pouvoir reprendre très bientôt à son

compte. Encore faut-il distinguer le langage écrit entendu 5 et la langue orale, celle de l'oralité vive, qui

ne se confond pas, même dans ses formes les plus élaborées, avec les canons de l'écrit. En

effet, si la lecture à haute voix d'oeuvres du patrimoine et la présentation d'albums

" classiques » est incontournable, elle vise des objectifs différents de celui d'apprendre à

parler : appropriation d'un patrimoine littéraire, initiation à la psychologie des personnages,

éducation du regard à travers l'observation des illustrations et leur mise en relation avec le texte, imprégnation orale des formes syntaxiques de l'écrit, etc. La différence entre les modalités orale et écrite n'est pas, comme on peut le croire, une

différence entre un oral sommaire, populaire ou relâché et un écrit savant, élaboré et cultivé,

entre des énoncés oraux rudimentaires (sans complexité) et des phrases écrites plus complexes. Non ! Elle tient à quelques caractéristiques syntaxiques. À l'oral, on n'observe pas d'occurrences du passé simple ; il y a peu d'interrogations avec inversion ; le " ne » est souvent omis ; on entend, y compris chez les adultes lettrés, des occurrences quasi

systématiques de redondance du pronom : " Il est très gros, ce chien ! » ; " Tiens, le camion,

il est parti » absolument typiques de l'énoncé oral français, etc. Répétons-le : ces formes de

l'oral ne sont pas fautives. Comme l'a montré Claire Blanche-Benveniste, elles caractérisent la syntaxe du français parlé, y compris chez les personnes les plus instruites, dont elle a enregistré, transcrit et analysé les discours improvisés. 6 En outre, il faut souligner que sans les " introducteurs de complexité » (prépositions, conjonction de coordination, de subordination, pronoms relatifs, etc.) qui caractérisent le 5 L'expression est de Ducancel G., 2006, Sens et code au cycle 2, INRP, Hachette. 6 Par exemple, Approches de la langue parlée en français, Ophrys, 2004. 3

développement de la syntaxe de l'oral bien avant l'accès à la lecture, les enfants ne peuvent

guère enrichir leur vocabulaire actif, celui qui est mobilisé dans l'expression orale. Sans l'ossature de la syntaxe, l'enfant ne peut en effet fixer et " muscler » la chair des mots. Ce n'est pas un hasard, naturellement, si l'explosion lexicale, qui démarre entre 2 et 3 ans

s'accompagne de l'apparition des premiers énoncés à deux mots (" cassée voiture »), puis du

développement accéléré de la syntaxe : " elle est cassée, la voiture » ; " la voiture, elle roule

plus parce qu'elle est cassée ».... Le développement de la syntaxe est le moteur invisible mais

puissant de l'essor du vocabulaire. Parler aux enfants en se refusant à employer ces structures banales de l'oral, introduit une

hiérarchie entre les modalités orales et écrites de la langue française. Or, si les intentions sont

bonnes, ce choix naïf va néanmoins gêner l'appropriation de la langue française orale par les

enfants. Comme Philippe Boisseau l'a montré ici même 7 , il leur sera plus difficile de construire leur oral, notamment parce que, sans la redondance des pronoms, les enfants sont

impuissants à utiliser les connecteurs de complexité. Ce phénomène est accentué chez les

enfants des milieux culturellement défavorisés. Se trouvant souvent déjà en difficulté pour

manier l'oral, n'ayant dans leur famille que très rarement l'occasion d'entendre les adultes

leur lire des histoires écrites, ils rencontrent alors à l'école maternelle un oral qui ne leur est

pas du tout familier et qui résonne pour eux bizarrement, sans leur donner prise sur cette forme langagière.

Il y a là un facteur de développement de l'hétérogénéité entre élèves selon l'origine sociale.

En effet, à l'inverse, les enfants des milieux favorisés retrouvent à l'école ce langage écrit

entendu familier qui est celui de leurs parents lorsqu'ils leur lisent des histoires le soir au coucher. Le reste du temps, ils entendent bien évidemment, presque toujours, " l'oral de

l'oralité » : " Il est où, ton doudou ? Faut pas pleurer comme ça... On va le retrouver, ton

doudou ». Le langage de l'enseignant, qui " parle comme leurs livres » ne surprend pas ces

enfants-là. Cela renforce leur imprégnation de la syntaxe de l'écrit sans nuire à la construction

de leur oral, qui se poursuit naturellement dans leur famille... Dit, autrement, l'enjeu de la pédagogie du langage à la maternelle est de donner à entendre

et à apprendre à tous les enfants le langage des milieux favorisés, la langue de l'oralité vive

et celle du langage écrit entendu. Le paradoxe est en fait que, si l'on veut que les enfants acquièrent cet oral de lettré que nous visons tous, il faut tout à la fois qu'ils puissent s'immerger en toute sécurité dans l'oralité vive et se familiariser progressivement avec la langue de l'écrit. Les enfants ont besoin de développer leurs capacités dans ces deux

modalités. Lors des premières dictées à l'adulte, l'enseignant les amènera graduellement à

passer consciemment d'une syntaxe à l'autre : " la voiture est cassée » (et non plus " la

voiture, elle est cassée »), " la voiture ne roule plus parce qu'elle est cassée » (et non plus,

" elle roule plus, la voiture, parce qu'elle est cassée »). Les programmes devraient pointer ces différences entre oral et écrit et encourager les

enseignants de maternelle à " mettre le paquet » sur les structures - de plus en plus élaborées

- de l'oral, à introduire graduellement les modalités propres à l'écrit à travers la présentation

d'albums et d'écrits divers puis, de manière plus explicite, à mobiliser celles-ci lors des dictées à l'adulte à la fin de la maternelle. Les programmes devraient également donner l'ordre d'apparition des structures syntaxiques chez les enfants (l'ordre d'arrivée des pronoms, celui des temps, celui des connecteurs, à

l'origine de la complexification des énoncés), car c'est celui du développement de la langue

7 Boisseau P., 2013, " Langage et nouveaux programmes pour la maternelle », Le Café Pédagogique

4

orale française chez les jeunes enfants. Il est possible d'accélérer ce développement à

condition de ne pas brûler les étapes et de proposer les structures qui sont dans la zone de proche développement de l'enfant. Il conviendrait aussi que les enseignants de l'école

primaire soient formés à analyser les productions orales de leurs élèves et à leur proposer,

dans l'instant, les interactions les plus fécondes 8 Un deuxième domaine : la compréhension de la graphophonologie à la charnière GS-CP En fin de maternelle, outre une aisance dans l'expression orale et une familiarisation avec les fonctions de l'écrit, cela fait consensus, il faut viser une compréhension de l'idée de graphophonologie par tous les enfants. Pour aller dans ce sens, à partir des programmes de 2002, on a incité les enseignants de

maternelle à faire isoler avec leurs élèves, avant la fin de la GS, les principaux phonèmes

(voyelles et consonnes), et même, avec les programmes de 2008, à " découvrir le principe

alphabétique » en établissant " les premières correspondances entre lettres et sons ». La

première des choses à dire, c'est que, à l'expérience, dans les deux cas, la barre a été mise

trop haut et qu'il faut rompre avec ces progressions.

En effet, les résultats des études de la DEPP de 2011 à l'entrée au CP (début septembre)

9

montrent que les tâches métaphonologiques proposées ne sont réussies, suivant les items, que

par 50 % à 78 % des enfants. Cela signifie du même coup, qu'après de très nombreuses

séances de " Chasse aux sons », " Pigeon vole », " J'entends, j'entends pas »... enchaînés

tout au long de la GS (et parfois amorcés dès la MS), entre 22 % et 50 % des élèves sont en

échec dans ces tâches. Par ailleurs, compte tenu du temps consacré en GS à la métaphonologie

et qui est partout conséquent (souvent une séance chaque jour), la moyenne des résultats n'évolue pas de manière très importante entre 1997 et 2011. Elle passe de 55 % à 63 % 10 alors

qu'en 1997, ce type de tâche n'était ni explicitement recommandé, ni spécialement répandu. Il

est raisonnable de penser qu'on a atteint un plafond dans le développement de la conscience phonologique des phonèmes en fin de GS avec de tels exercices. Les multiplier ou tenter de les améliorer pour aller plus loin ? C'est très vraisemblablement une cause perdue d'avance !

Les échecs d'un quart à une moitié d'enfants en GS à ces tâches d'analyse phonologique

doivent nous alerter. En effet, la progression à laquelle, toutes ces dernières années, les maitres de GS et de CP ont essayé de se conformer, à la demande conjointe de nombreux psychologues cognitivistes et de l'institution, peut se décrire assez simplement : - Dans une première phase, en GS, les enfants isolent les principaux " petits sons » (les phonèmes) par affinement progressif de la discrimination auditive. - Dans une seconde phase, en fin de GS et au CP, ils associent ces " petits sons » (les phonèmes) aux " lettres ou groupes de lettre » (les graphèmes) correspondants. 8

Voir Boisseau, 2005, Enseigner la langue orale en maternelle, collection Comment faire ?, Retz-CRDP de

l'académie de Versailles, ainsi que les divers outils qu'il propose aux enseignants de maternelle chez Retz.

9

DEPP, 2013, " Forte augmentation du niveau des acquis des élèves à l'entrée au CP entre 1997 et 2011 », Note

d'information, 13.19 septembre. 10

Nous n'avons tenu compte que des scores portant en toute rigueur sur la métaphonologie en ignorant les

scores sur 4 tâches de jugement syntaxique. 5 De la sorte, ayant découvert le principe alphabétique, en mettant en oeuvre ces

correspondances, les enfants sont censés pouvoir entrer dans le décodage et lire et écrire de

mieux en mieux. Mais qu'en est-il des enfants qui " n'entendent pas les phonèmes » au début du CP (cf. les

taux de réussite évoqués plus haut) ? Pour eux, la seconde phase s'annonce particulièrement

problématique puisque, dans son principe même, elle exige de savoir les isoler. Ces élèves

sont-ils condamnés à l'échec ?

Une profonde illusion

Derrière ces échecs, il y a une profonde illusion, celle sur laquelle repose cette progression en

deux phases. Cette illusion, propre aux sujets qui savent lire, est que les phonèmes sont tous des " petits sons » du langage et qu'ils peuvent faire l'objet d'une approche purement sensorielle, par affinement progressif de la perception auditive, dans un continuum qui va de

la syllabe au phonème. Bien sûr, il est possible d'amener les enfants à prendre conscience de

la segmentation syllabique à l'oral (quasiment 100 % de réussite) ; les tâches de sensibilité

implicite à la rime (exemple : dans la liste " terre, père, bille, mer, verre, fer, ... » il y a un

intrus...) sont également assez bien réussies en GS. Mais, de ces unités (syllabes et rimes) aux

phonèmes et notamment aux consonnes, il n'y a pas de continuité ! La raison en est que les consonnes ne sont pas des " petits sons ». On peut toujours reproduire oralement [u] de [pu] (= pou). Si on fait durer cette voyelle, on obtient un [u] prolongé : [uuu]. Mais il est strictement impossible de prononcer isolément le [p] de [pu]. Impossible, plus encore, de faire durer cette consonne : [ppp] ! Quand l'adulte essaie de prononcer ce [p] isolément, il lui

ajoute une voyelle minimale : [poe]. Mais cela ne correspond en rien à ce qui a été prononcé.

On a dit [pu], soit une seule syllabe, et non [poe-u], ce qui en ferait deux. L'enfant qui ne peut

pas dire s'il a entendu [poe] dans [pu] a peut-être pris la consigne au pied de la lettre : il est

clair que l'on n'entend pas [poe] dans [pu] ! C'est que les consonnes ne sonnent pas seules mais en coarticulation avec des voyelles. Sans les voyelles, les consonnes sont inaudibles et imprononçables isolément 11 . Les consonnes, comme leur nom l'indique (con/sonne), ne sonnent pas seules, elles " sonnent avec ».

Quand, de surcroit, pour " simplifier la tâche des enfants », l'enseignant utilise le même terme

" petit son » pour désigner des syllabes, des mots monosyllabiques (comme [pu]), des rimes de syllabes, des voyelles et des consonnes, la confusion est à son comble !

Enfin, quelle clarté cognitive y a-t-il pour les enfants invités à effectuer des exercices de

discrimination sensorielle sur des stimuli purement auditifs ? Des entretiens ont été conduits avec des élèves de GS entre mars en juin pour savoir quelles finalités ils attribuent aux exercices des métaphonologie 12 . Même quand ils réussissent bien ces tâches, ils évoquent

rarement de façon spontanée une aide à la lecture, pratiquement jamais - très étonnamment

- une aide à l'écriture 13 ! Et quand ils répondent que ces exercices ludiques portant sur les 11

C'est particulièrement vrai pour les consonnes occlusives ([p], [t], [k], [b], [d, [g]), fréquentes en français. Il

faudrait faire ici un sort particulier aux consonnes fricatives : [v], [j], [z], [ch], [f], [s] et à la vibrante [r] qui

peuvent être prolongées. Sur ces points, voir Ouzoulias A., 2009, " Conscience phonologique : quels

apprentissages en maternelle ? » in Passerieux C. (éd.), La Maternelle, première école, premiers apprentissages,

chapitre 11, Chronique sociale, et Ouzoulias A., 2011, préface au Guide pédagogique du Train des mots, Roblin

A. et Matthias N., Retz.

12

Recherche en cours.

13

Étonnamment, bien que l'écriture par encodage nécessite impérativement l'analyse des mots en phonèmes,

cette suggestion est massivement rejetée. 6

sons du langage les aident à apprendre à lire, le plus souvent ils peinent à justifier ce point de

vue... Si l'on veut démocratiser notre école, il faut rompre clairement avec cette progression " classique ». Les données scientifiques disponibles nous y encouragent. C'est ainsi que, sans connaissances graphophonologiques, les humains échouent dans les tâches métaphonologiques dès lors qu'elles mettent en jeu les consonnes 14 . Et l'on sait aujourd'huiquotesdbs_dbs35.pdfusesText_40
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