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Actes du congrès de lActualité de la recherche en éducation et en formation (AREF),

Université de Genève, septembre 2010

1 ARGUMENTATION ECRITE ET DISSERTATION DANS LES PLANS

GENERALE.

Anne Monnier

Université de Genève

FORENSEC, IUFE

Pavillon Mail

CH-1205 Genève

anne.monnier@unige.ch

Mots-clés : Argumentation, curriculum, didactique du français, dissertation, secondaire post-

obligatoire.

Résumé. Les années 70 sont une étape charnière dans le processus de démocratisation des études

secondaires à G : prévue

pour des jeunes gens de 16 à 19 ans qui ne se destinent pas aux études longues, elle propose un

diplôme ouvrant sur des formations professionnelles tertiaires. Plusieurs enseignants sont alors

construisent en fonction de la dissertation littéraire. Il leur faut cependant repenser à plusieurs

contraire la renfo

1. Introduction.

igatoire, et occupe une place non négligeable dans les examens intermédiaires et finaux. Corollairement, de secondaire obligatoire), un matériel scolaire -discursif1, (Dolz, J., Noverraz, M. & Schneuwly, B., 2002) propose aux enseignants

des pistes concrètes, sous forme de séquences didactiques, pour travailler différents genres

argumentatifs avec les élèves, dans une optique spiralaire. part ne constitue pas la seule so produit " clé en main » (Schneuwly et Dolz, 2009 première primaire à la 9ème

1 -discursif (ISD)

attribue un rôle central dans la constr-

à-dire aux textes,. " Dans la mesure où ces textes cependant sont éminemment variables, ces derniers se

différencient eux-genres textuels » (Bronckart, 2008 :10). Actes du congrès de lActualité de la recherche en éducation et en formation (AREF),

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2 -il cependant du post-obligatoire ? Ce matériel se situe-t-il dans le prolongement de qui propose de travailler sur des genres scolarisés ou se réduit-tue depuis le début du XXème siècle

le genre scolaire par excellence au niveau secondaire ? Pour répondre à ces questions, nous

(ECG) qui se propose, comme son nom filière gymnasiale, tertiairesur quelle base les enseignants de français de cette école ont-ils rédigé les premiers plans et selon quels critères ? Dans quelle direction ce curriculum a-t-il ensuite évolué ?

Enfin, -elle présente

secondaire, les préoccupations de Daunay (2009) : " du point de vue de la formation initiale et continue des enseignants, que de savoir comment scolaires. » (p. 16). Dans cette étude, nous procédons en trois temps. Après avoir brossé un bref portrait de et des écoles dont elle est issue, puis défini les cadres théoriques de

cette recherche, nous posons nos hypothèses, détaillons notre méthodologie et présentons les

résultats de nos analyses. Nous concluons ensuite par quelques pistes pour une meilleure

et secondaire, et le post-obligatoire, plus spécifiquement pour les filières de degré diplôme à

Genève.

à des élèves sortant de la

scolarité obligatoire de suivre une formation de culture générale avec une coloration

préprofessionnelle débouchant sur un diplôme de compléter par une

maturité spécialisée dans quatre domaines distincts : la santé, le social, la communication et les

arts. Cette école cependant une création ex nihilo. Née en 1972, elle opère la fusion entre

deux filières jusque là distinctes, toutes deux réservées aux filles : la voie de culture générale de

47. Dans " une

perspective de rapprochement des classes sociales » (Schwed : 1997 : 19), elle a comme objectif de préparer

enfants, et des épouses qui puissent épauler leur mari au comptoir. Ainsi, les jeunes filles qui en

sortent sont non seulement en état de diriger une maison, et de tenir une comptabilité, mais elles

possèdent également de bonnes connaissances en littérature. La société évolue cependant et sous la

pressi

formation intellectuelle qui les prépare aux études universitaires. En 1922, une section latine est

eurs études gymnasiales à En 1936, pour remplacer les sections pédagogiques et

littéraires qui disparaissent et continuer ainsi à proposer aux jeunes filles une filière non

gymnasiale, s universitaires, mais une activité sociale ou une

profession " exigeant des qualités pratiques et essentiellement féminines » (allocution du 5 mai

1947 ), une section de culture générale

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3 féminine voit le jour, donnant droit selon les options à un certificat ou à un diplôme.

LEcole ménagère et professionnelle de jeunes filles, quant à elle, est créée à Genève en 1897,

dans le but de donner aux jeunes filles toutes les bases pour être de bonnes ménagères, et

concourir ainsi au bien-être et à la prospérité des familles. Dans un premier temps, seuls deux

degrés inférieurs sont ouverts, destinés aux élèves de 13 à 15 ans qui achèvent leur scolarité

partir de 1927, une section supérieure est créée, ouvrant sur de nouvelles formations, comme

section biologique, centrée sur les matières scientifiques (chimie, physique, biologie), qui, avec

section, parallèle à la section scientifique, permettant aux jeunes filles de se préparer aux examens

donnant accès aux études pédagogiques pour les enseignements enfantin et spécialisé.

Collège de Genève devient enfin en 1969 mixte, ce qui met fin aux spécificités des écoles

tation, qui a ouvert ses portes en 1962, recrute dès 1968

La première séance pour la commission pour une Ecole de culture générale a lieu le 23 mai 1969 :

filles

diplôme en trois ans ouvrant sur des formations paramédicales, sociales ou éducatives. La société

" omie toute

une catégorie des cadres moyens dont la société a grand besoin », pour reprendre les termes du

vice- (Renevey Fry, 1998 : 47). (options, cours à niveaux) donc pour les concepteurs de prendre en compte ces et des programmes qui permettent aux élèves " une culture vivante qui domine la spécialisation du temps trois. La première concerne la première année, correspondant au 10ème degré . Dès la fin des années 70, un certain nombre " groupes de disciplines 2 le français en particulier demandent la création de deux filières distinctes pour le 10ème destinée aux élèves qui cherchent à entrer en insertion, raccordement) sont mises en place à titre expérimental en en difficulté

les objectifs pour entrer en 1ère diplôme de combler leurs lacunes, en vue soit de raccrocher cette

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Direction.

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les deux suivantes, peuvent enfin être pensés sur trois ans. La deuxième grande réforme concerne

perçue comme un avantage, dans la mesure où elle permet un développement en fonction des particularités cantonales, à partir du milieu des années 8 degré diplôme pas moins de quarante deux réparties dans toute la Suisse, reconnaissance intercantonale se poseprogrammes cadres, largement inspirés udes genevois. Pourtant, le Département renonce

à demander la reconnaissance suisse des diplômes, estimant devoir conserver le libre choix entre

de deux langues secondes. La troisième est liée aux changements importants qui ont lieu dans les

années 2000 avec la création des Hautes Ecoles spécialisées (HES) de niveau tertiaire, qui

remettent en cause les principaux urs réflexions sont alors menées de

front par les enseignants et les Directions qui aboutissent à la création à la création de quatre

options, santé, social, communication et arts, entraînant en 2004 une réécriture année après le diplôme qui permet Comment lde français ont-ils donc évolué pendant presque quarante ans pour

à ces changements ?

3. Cadres théoriques.

3.1. : le problème de la transposition didactique.

-historique, le premier problème définitions : quelle est la différence entre " programme », " » et " curriculum »

on peut faire les distinctions suivantes. Alors que le programme est une organisation structurée des

n cours (liste de notions par exemple), le p définit des objectifs spécifiques gnement-apprentissage documents réside dans la question de la transposition didactique. Chevallard (1985) reprend le concept de transposition didactique pour décrire les transformations

subies par les savoirs savants pour devenir des savoirs scolaires : à partir du moment où un

contenu de savoir a été désigné comme savoir à enseigner, il subit un ensemble de transformations

adaptatives qui vont lui permettre de prendre place parmi les o

appelé " transposition didactique ». Audigier (2001) montre cependant que ce concept ne se

décline pas de la même manière dans toutes les disciplines : si dans des disciplines comme les

côté de ce que Martinand (1986) appelle " les pratiques sociales de référence », ou alors de côté de

savoirs 77) cole. Deuxièmement, il convient de distinguer la transposition didactique externe qui a lieu hors de la

classe, et qui est réglée par la noosphère, de la transposition didactique interne, qui consiste à

adapter et à transformer les savoirs à enseigner en savoirs d'enseignement, puis en savoirs

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5 didactique du français notamment (Schneuwly et al., 2009). Il convient donc de se demander à quel type de transposition didactique on a affaire par rapport aux deux objets de savoirs suivants :

3.2. Didactique

particulièrement complexe : comme le souligne Boissinot (1992 : 4), pour construire un objet de a puiser dans plusieurs domaines de référence. Nous en retenons trois : la rhétorique, la philosophie et la linguistique.

La rhétorique naît au Vème siècle av. J.-C. des procès de propriété. Cet " art de la persuasion »

(Barthes, 1970 : 173), qui exigeait à la fois " la maîtrise du raisonnement, des passions et du

style » (Tutescu, 1998

première fois par Aristote qui tente de marier rhétorique et philosophie, par le biais de

enthymème, puis reprise par les Romains Rhétorique à

Herennius -

propre à la rhétorique ancienne commence à être ébranlé : la rhétorique se " restreint » (Genette,

1970) progressivement au discours judiciaire et aux ornements du discours (elocutio), avant de

mourir dans la classe de " rhétorique » à la fin du XIXème (Barthes, 1970 : 173). Bien que la

rhétorique antique soit toujours au service de la prestation orale, nous retenons cependant pour

notre propos trois des cinq parties de la " techné rhétoriké » (Barthes, 1970 : 197) inventio

(trouver quoi dire), la dispositio elocutio (ajouter ment des mots, des figures), dont le deuxième élément constitue selon Genette (1969) un des : comment commencer ? Comment construire un plan ?

Comment développer et utiliser un exemple ?

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