23. Interprétation clinique des mesures de leffet traitement
23. Interprétation clinique des mesures de l'effet traitement. 23.1. Critères de jugement binaires. Plusieurs mesures (indices) sont utilisables pour
Interprétation des essais cliniques pour la pratique médicale
Mordad 9 1383 AP différentes des précédentes : • existe-t-il un réel effet du traitement ? Dans quelle mesure l'effet observé peut il être dû à des biais ou.
Prise en charge de lhypertension artérielle de ladulte
3 à 6 mois et de mettre en place une surveillance régulière clinique incluant des mesures hors du cabinet médical. (14 18) Le traitement pharmacologique
Niveau de preuve et gradation des recommandations de bonne
Elle est utile pour évaluer l'importance clinique des résultats de chaque étude (mesure de l'effet ou de l'estimation). • Pertinence des données scientifiques :.
Choix de la mesure de leffet traitement dans les essais cliniques de
Shahrivar 24 1399 AP RICTED MEAN SURVIVAL TIME
Méthodes quantitatives pour évaluer les interventions visant à
La mesure de l'étendue de l'effet cluster ou grappes est appelée l'utilisation d'un traitement par surfactant chez les enfants prématurés âgés de 23 à ...
Guidelines_mesure_PA_traduites_Vedf 23 11 2021
Azar 2 1400 AP This French translation of the Consensus document : 2021 European Society of ... les mesures de la PA pour la pratique clinique en.
Evaluation et interprétation dune méta-analyse
Interprétation de l'effet traitement. Critère binaire : •La signification clinique d'une mesure relative peut être différente suivant le risque de base.
Éléments dépidémiologie Deuxième édition
Interprétation des données biologiques Le chapitre 2 traite de la mesure de ... la contribution de l'épidémiologie à une bonne pratique clinique.
Lutilisation clinique du sang
3.2 Mesure du taux d'hémoglobine et de l'hématocrite. 45. 3.3 Anémie cliniquement importante. 48. 3.4 Interprétation des taux d'hémoglobine.
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Interprétation des essais cliniques
pour la pratique médicaleMichel Cucherat
Accueil
Contexte général
Introduction
Pourquoi vouloir des preuves scientifiques de l'efficacité d'un traitement Les critères scientifiques de démonstration de l'efficacité des traitementsLecture critique
Les principes de la mise en pratique des résultats des essais thérapeutiquesDémonstration de l'efficacité
Evaluation de la validité interne
Evaluation de la pertinence clinique
Méthodologie des essais thérapeutiques
Principes généraux de la méthodologie
Les biais
Groupe contrôle
Randomisation
Double aveugle
Au total
Etude empirique des biais
Plan factoriel
Cross over
Autres plan d'expérience
Le contrôle du biais d'attrition : Analyse en intention de traiter et remplacement des données manquantesFlux de patients
Concepts statistiques
Le test statistique
Multiplicité des comparaisons statistiques
Le critère de jugement principal
Analyses en sous groupes
L'intervalle de confiance
Les analyses intermédiaires
Ajustement statistique
Puissance et calcul du nombre de sujets nécessairesTest unilateral - bilateral
Parallèle entre test statistique et test diagnostiqueCourbes de survie
Méta-analyse
Principes généraux
Apports
Biais de publication
Hétérogénéité, modèle aléatoire et méta-analyse en sous groupeMéta-régression
Méta-analyse sur données individuelles
Lecture critique
Essai de non infériorité
Principe général
Placebo putatif
Lecture critique d'un essai de non inférioritéPertinence clinique
Indices d'efficacités pour critères binairesRisque relatif
Odds ratio
Différence des risque et NNT
Comparaison des indices
Autres indices
Indices d'efficacités pour critères continusPertinence des critères de jugement
Critère clini
que intermédiaire de substitutionLes différents types de critères
Les événements cliniques
Critère composite
Les scores et les échelles
Les durées
Les mesures quantitatives
Pertinence des populations incluses
Balance bénéfice risque
Interprétation des essais cliniques
pour la pratique médicaleMichel Cuche
ratFaculté de médecine Laennec
- LyonLes résultats des essais thérapeutiques et des méta-analyses prennent une place de plus en plus importante
dans la médecine actuelle. Ils présentent de répondre de façon fiable aux questions thérapeutiques se posant
dans la prise en charge des malades. Ils permettent de valider les soins proposés aux patients et donnent les
preuves de leur efficacité.Tirer les conséquences pour la pratique d"un résultat d"essais thérapeutique ou de méta-analyse n"est pas un
processus trivial, naturellement maîtrisé par tout un chacun. Ce processus fait appel à des concepts de
statistique et de méthodologie qui ne sont enseignés que de façon récente durant les études médicales. De plus
il existe une activité de recherche intense dans ce domaine avec une évolution rapide des idées et des outils. Il
existe donc un réel besoin d"un document de synthèse actualisé présentant l"ensemble des concepts et de la
démarche qui permet de tirer les conséquences pour la pratique des données brutes prés entes dans les publications d"essais cliniques et de méta-analyse.Ce document électronique a pour objectif de combler ce manque en présentant de manière didactique les
concepts impliqués dans la mise en uvre dans la pratique médicale des résultats des essais thérapeutiques. Il
détaille le processus qui partant des résultats des essais cliniques permet la construction de référentiels
thérapeutiques ou de recommandations pour la pratique en appliquant les critères scientifiques de l"évaluation
des traitemen ts.Il s"adresse principalement aux cliniciens, aux enseignants-chercheurs, aux formateurs et aux décideurs de
santé publique impliqués dans la réalisation des stratégie thérapeutique et des recommandations pour la
pratique qui souhaitent faire une analyse critique des publications d"essais thérapeutiques et de méta-analyses,
dans le but de décider s"il y a lieu de modifier les pratiques en fonction des résultats de la recherche
thérapeutique.CONTEXTE GENERAL
Introduction
Les résultats des essais thérape
utiques et des méta-analyses prennent une place de plus en plus importantedans la médecine actuelle. Ils présentent de répondre de façon fiable aux questions thérapeutiques se posant
dans la prise en charge des malades. Ils permettent de valider les soins proposés aux patients et donnent les
preuves de leur efficacité. Ainsi ils permettent de répondre à un impératif éthique de l'exercice médical qui est
de proposer au patient le meilleur traitement en fonction des données acquises de la science comme le précise
l'article 32 du code de déontologie (" ..., le médecin s'engage à assurer personnellement au patient des soins
consciencieux, dévoués et fondés sur les données acquises de la science, ... ».).De ce fait l'essai thérapeutique est un outil, mis à la disposition des praticiens pour faire progresser leur
pratique thérapeutique. Il est donc nécessaire, pour tout médecin, qui veut rester maître de ses choix
thérapeutiques, de connaître la démarche nécessaire à leur mise en pratique. Les essais apportent aussi le
substratum rationnel des recommandations de pratiques en leur donnant des fondements basés sur des critères
scientifiques.Tirer les conséquences pour la pratique d'un résultat d'essais thérapeutique ou de méta-analyse n'est pas un
processus trivial, naturellement maîtrisé par tout un chacun. Ce processus fait appel à des concepts de
statistique et de méthodologie qui ne sont enseignés que de façon récente durant les études médicales. De plus
il existe une activité de recherche intense dans ce domaine avec une évolution rapide des idées et des outils. Il
existe donc un réel besoin d'un document de synthèse actualisé présentant l'ensemble des concepts et de la
démarche qui permet de tirer les conséquences pour la pratique des données brutes présentes dans les
publications d'essais cliniques et de méta-analyse.Par exemple, tous les guides de construction de recommandations pour la pratique (comme celui de l'ancienne
ANAES) ou les grilles d'évaluation des recommandations [1] insiste sur la nécessité que les énoncées de
recommandations s'appuient principalement les résultats de l'évaluation scientifique. Mais il n'existe très peu de
guide pour ce processus de dérivation d'énoncée de recommandation à partir des résultats des essais cliniques
et des méta-analyses. Le texte le plus aboutit est un document australien du National Health and Medical
Research Council (l'équivalent de notre Haute Autorité de Santé), intitulé " How to use the evidence:
assessment and application of scientific evidence »Il n'existe rien de substantiel en langue Française. Cette étape est évoquée en quelques lignes (cf. §II.3.1)
dans le document " les recommandations pour la pratique clinique - base méthodologique pour leur réalisation
en France » de l'ANAES (Ce document électronique a pour objectif de combler ce manque en présentant de manière didactique les
concepts impliqués dans la mise en oeuvre dans la pratique médicale des résultats des essais thérapeutiques. Il
détaille le processus qui partant des résultats des essais cliniques permet la construction de référentiels
thérapeutiques ou de recommandations pour la pratique en appliquant les critères scientifiques de l'évaluation
des traitements.Il s'adresse principalement aux cliniciens, aux enseignants-chercheurs, aux formateurs et aux décideurs de
santé publique impliqués dans la réalisation des stratégie thérapeutique et des recommandations pour la
pratique qui souhaitent faire une analyse critique des publications d'essais thérapeutiques et de méta-analyses,
dans le but de décider s'il y a lieu de modifier les pratiques en fonction des résultats de la recherche
thérapeutique.Bibliographie
1. Development and validation of an international appraisal instrument for assessing th
e quality of clinical practice guidelines: the AGREE project. Qual Saf Health Care 2003;12(1):18-23. PMID: 12571340. Pourquoi vouloir des preuves scientifiques de l'efficacité d'un traitementIntroduction
L"inscription de l"activité de soin dans le paradigme scientifique vise à limiter l"influence de des déterminants
arbitraires dans le choix des traitements : c"est la confrontation à la réalité qui corrobore ou infirme les
hypothèses thérapeutiques.L"obtention de preuve est ainsi essentielle pour éviter la situation inéquitable où un bénéfice (commercial ou
autre) serait obtenu par le promoteur du traitement sans qu"il soit assuré que le patient ou la société en tire un
quelconque bénéfice. Dans ce cadre, l"utilisation en pratique courante d"un traitement nécessite de disposer des preuves rigoureuseset impartiales qu"il permet effectivement d"atteindre l"objectif thérapeutique pour lequel son utilisation est
envisagée (c'est-à-dire le bénéfice clinique que l"on souhaite apporté au patient : guérison, éviter le décès
prématuré, etc.). L"obtention de ces preuves est indispensable pour que la pratique médicale thérapeutique
s"inscrive dans le paradigme scientifique. Mais qu"est ce que la science ?Qu'est ce que la science
Un des principes de la méthode scientifique est de ne prendre en compte que des faits vérifiés.
Une partie des considérations épistémologiques modernes a été proposée par le philosophe Karl Popper (voir
encadré). L"exposé de ces principes et de leur justification permet de mieux comprendre certains principes de laméthode des essais cliniques. L"exposé épistémologique que nous faisons ici est basique. L"objectif n"est pas de
faire un panorama exhaustif des considérations modernes de la philosophie des sciences, mais simplement de
montrer qu "un certain nombre de principes méthodologiques sont simplement la transcription au domaine des essais cliniques de fondements scientifiques plus généraux [1Ê, 2].Un fait scientifique est une hypothèse qui a été corroborée par sa confrontation à la réalit
dans une expérience spécifiqueLes faits scientifiques sont des faits qui ont été vérifiés dans une confrontation avec la réalité. L"intelligence
humaine est capable d"échafauder de nombreuses théories spéculatives pour expliquer les phénomènes issus de
l"observation de notre univers. Même si ces théories sont extrêmement attrayantes pour l"esprit humain, elles
peuvent ne pas être exactes. Ce sont des théories métaphysiques. La démarche scientifique évite d"être
spéculative en ne se fondant que sur des faits réels, vérifiés. La science procède par déduction, par test
d"hypothèse. Une théorie n"est retenue que si elle a fait l"objet de test et si elle a été suffisamment corroborée
par l"expérience. Une petite introduction à la philosophie de Karl PopperLes idées du philosophe Karl Popper en épistémologie ont fortement marqué la science du milieu
du 20ème siècle. Dans son livre La logique de la découverte scientifique Karl Popper ébauche une théorie
des sciences [3]. Qu'est une théorie scientifique ? Quels sont les critères qui permettent de définir la
scienceIl récuse l'induction comme démarche scientifique. L'induction consiste à avancer une loi générale
à partir de l'observation d'un nombre plus ou moins grand de cas particuliers. Dès le 18ème
siècle, le philosophe anglais David Hume avait attiré l'attention sur les faiblesses de ce raisonnement. La conclusion inductive n'est pas logiquement contraignante. La conclusion peut être fausse alorsque les prémisses sont parfaitement exactes. Ce n'est pas parce que nous n'avons observé que des
cygnes blancs que tous les cygnes sont blancs. Des prémisses exactes (nous n'avons observé que des
cygnes blancs) n'induisent pas forcément une conclusion exacte. La conclusion fort générale " tous les
cygnes sont blancs » peut être fausse bien que les prémisses fussent parfaitement exactes " nous ,
n'avons effectivement observé jusqu'à présent que des cygnes blancs ». Mais il se peut très bien que,
quelque part, existent des cygnes noirs, que nous n'avons pas encore eu l'occasion d'observer.L'intelligence humaine peut concevoir une infinité de conjectures de toute nature, de théories.
Pour Popper c'est le domaine de la métaphysique, qui repose sur des suppositions librement crées par
l'esprit, en particulier par induction . L'objectif de la science est de rechercher des théories vraies (la vérité scientifique) c'est -à-dire des théories qui correspondent à la structure de la réalité.Ainsi, une fois énoncées, les théories spéculatives doivent être confrontées rigoureusement
etimpitoyablement à l'observation et à l'expérience. Il faut éliminer les théories incapables de résister aux
tests de l'observation ou de l'expérience et les remplacer par d'autres conjectures spéculatives. La
science progresse par essais et erreurs, par conjectures et réfutations. Seules les théories les mieux
adaptées survivent. On ne s'autorisera jamais à dire d'une théorie qu'elle est vraie, mais seulement
qu'elle est corroborée et donc crédible car elle n'a jamais été jusqu'à présent contredite par l'expérience.
Cette démarche de confrontation à la réalité est en fait un processus de déduction logique qui,
contrairement à l'induction, est toujours logiquement vrai. Il repose sur le modus tollens : si p est
déductible de t et si p est faux alors t aussi est faux. Une conclusion fausse, c'est-à-dire l'observation
d'un fait en contradiction avec la conclusion, implique obligatoirement et sans exception l'inexactitude
des prémisses. Si nous faisons l'hypothèse que tous les cygnes sont blancs, l'observation d'un seul
cygne noir entraîne la fausseté de l'hypothèse : l'hypothèse est alors réfutée.Pour Popper le critère permettant de caractériser un énoncé scientifique, qu'il appelle critère de
démarcation (entre science et métaphysique) est sa réfutabilité ( " falsifiability »). La réfutabilité est lapossibilité de soumettre l'énoncé à une épreuve logique de réfutation déductive. S'il est impossible de
concevoir une expérience pouvant amener à la réfutation de l'énoncé, celui-ci n'appartient pas au
domaine de la science mais seulement à celui des possibilités de conception abstraite de l'esprit humain,
à la métaphysique.
Le constat que seule la déduction est logiquement satisfaisante débouche sur une asymétriecruciale. On ne peut jamais prouver qu'une théorie est vraie. On peut seulement prouver qu'une théorie
est fausse car il suffit pour cela d'une seule observation qui la contredise. Lorsqu'une théorie se soumet
à un test de réfutation sans être réfutée, un scientifique considérera qu'elle est partiellement
confirméeet lui accordera une crédibilité plus grande. Les non réfutations ne font que corroborer une théorie sans
jamais la démontrer formellement. Mais plus une théorie a été soumise à réfutation sans être réfutée,
plus elle devient crédible.Karl Popper n'est pas le seul philosophe ou penseur des sciences qui soit arrivé à la conclusion de
la nécessité de l'approche hypothético-déductive en sciences. Par exemple, le statisticien Pearson arriva
par des voies différentes au même principe. Popper est cependant celui qui décrivit avec le plus de
détails la méthode hypothético-déductive et qui donna les raisons logiques les plus rigoureuses pour
l'adopter.Application à la thérapeutique
Pour s'inscrire dans le paradigme scientifique, l'énoncé qu'un traitement apporte un bénéfice doit être basé sur
les résultats de la confrontation de cette hypothèse à la réalité par une expérience, et non pas n'être qu'une
affirmation conceptuelle issue d'un raisonnement inductif.Les sciences biologiques fondamentales et l'épidémiologie nous permettent de connaître de mieux en mieux les
mécanismes des maladies et les mécanismes d'action des traitements. Ces connaissances fondamentales
permettent d'imaginer qu'un certain traitement apportera un bénéfice clinique dans une cert aine maladie. Maistant que cette hypothèse n'a pas été vérifiée, elle reste théorique et spéculative. Ce n'est pas parce qu'elle se
fonde sur des faits scientifiques prouvés que la conclusion générique : " le traitement apporte un bénéfice
clinique », est elle aussi prouvée. Nous verrons par la suite plusieurs exemples illustrant ce point (dans la
section " Comment obtenir des preuves fiables »).L'évolution actuelle de la médecine vers le paradigme scientifique conduit naturellement à exiger des
traitemen ts qu'ils apportent la preuve de leur efficacité clinique.Pour certains, ce principe, suivant lequel l'utilisation d'un traitement dans une pathologie doit trouver sa
justification au niveau de faits scientifiques, est le manifeste de la médecine factuelle (" evidence based
medicine ») [4].Justification par l'exemple
Il existe de nombreux exemples de traitements qui ont diffusé dans la pratique médicale sans attendre les
preuves de leur efficacité clinique et qui se sont avérés sans effet, voir délétères, quand les résultats des essais
cliniques appropriés furent disponibles. Le Tableau 1 donne la liste des exemples les plus marquants.
Tous ces exemples représentent autant de justifications empiriques de l'impérative nécessité de disposer des
résultats des essais cliniques avant de recommander l'utilisation d'un nouveau traitement dans une situation
donnée.Tableau 1 - Exemple de traitement couramment utilisé sans preuves de leur efficacité clinique et
qui se sont avérés inefficace ou délétères lorsque les résultats des essais furent disponibles
Traitement
Idée préconçue de l"intérêt du
traitementRésultats des essais
thérapeutiquesAnti arythmique de classe 1c en
post infarctusPrévention de la mort subite en
post infarctusAugmentation de la mortalité [5]
Traitement hormonal substitutif de
la ménopause Prévention des pathologies coronariennes chez la femme ménopauséeAugmentation de la fréquence des
pathologies coronariennes [6]Pourquoi rechercher les preuves
Pour la pratique médicale, la finalité de l'interprétation des résultats d'essais thérapeutiques est d'évaluer de
manière critique un résultat avant de le mettre en application. C'est pour cette raison que l'interprétation est
parfois appelée lecture critique. Pour un praticien, il s'agit de répondre à la question " le bénéfice apporté par
ce traitement est-il suffisamment établi et cliniquement pertinent pour justifier son utilisation » [7].
Qui est concerné ?
Avant d'aller plus loin et d'aborder le vif du sujet, il est licite de se poser la question " Qui est concerné par la
lecture critique et l'interprétation des essais thérapeutiques ? »L'importance grandissante que prennent les résultats des essais cliniques dans les décisions thérapeutiques
suggère que tout médecin prescripteur est concerné par l'interprétation de leurs résultats. En effet, ces
informations sont maintenant à la base des arguments apportés aux médecins pour qu'ils réactualisent leur
pratique thérapeutique. Pour garder une indépendance intellectuelle, le médecin doit alors être capable
d'analyser ces arguments, de les interpréter pour adapter sa pratique en toute connaissance de cause.
Une autre réponse possible serait de dire que la lecture critique et l'interprétation des essais t
hérapeutiques estune affaire de spécialistes. Le médecin praticien n'a pas les compétences pour le faire et c'est à d'autres de
l'effectuer pour lui. Le résultat de ce travail lui est alors transmis sous la forme de sources secondaires, comme
des guides de pratique. Malheureusement cette proposition n'est pas entièrement satisfaisante à l'heure
actuelle, en particulier à cause de la difficulté de maintenir les recommandations à jour au fur et à mesure de la
publication de nouveaux résultats scientifiques.Suite à la publication des résultats d'un essai thérapeutique, de nombreux documents d'interprétation, de
synthèse, de recommandation pour la pratique sont diffusés à destination des prescripteurs, sous des formes
variées : publicité, articles de synthèse publiés dans des revues professionnelles, recommandations officielles
ou de sociétés savantes, avis d'expert, etc...Nous allons voir que ces sources d'informations secondaires sont susceptibles de distordre la réalité en raison
de conflits d'intérêts ou d'u n manque de compétences méthodologiques qui conduisent à des interprétations partisanes des faits scientifiques disponibles.Ainsi, pour éviter de se faire abuser, et pour séparer le bon grain de l'ivraie, le médecin doit posséder les
compétences nécessaires à l'interprétation correcte des faits produits par les essais. Cela est une condition
nécessaire au maintient de son indépendance dans ces choix thérapeutiques. Tableau 5 - Sources secondaires proposées aux médecins pour prendre connaissance desévolutions thérapeutiques
Revues de la littérature (publiées
ou présentées dans des congrès)Article de synthèse
Éditorial
Publicité de l"industrie
pharmaceutiqueRecommandation officielle
(référence médicale, RMO)Formation médicale continue
Recommandations de sociétés
savantesAvis d"expert (spécialiste,
hospitalo-universitaire)Vidal ou Résumé des
caractéristiques du produitPresse et média grand public
Figure 1 - Les différentes sources d'informations sur les évolutions thérapeutiques auxquelles le
médecin prescripteur a accès. Le canal direct nécessite de faire la lecture critique etl'interprétation des résultats. Les sources secondaires se proposent de le faire pour les médecins
mais exposent au risque de distorsion du message véhiculé.Conflits d'intérêts
Les commentaires des leaders d"opinion sont potentiellement influencés par les conflits d"intérêts de leur
auteur.Un travail a comparé les positions prises par différents leaders d'opinion à propos d'une récente polémique
concernant les antagonistes calciques en fonction des liens que ces personnes avaient avec des fabricants de
ces médicaments [8]. Une méta-analyse et une étude cas-témoin ont suggéré un surcroît d'infarctus du
myocarde induit par les antagonistes calciques utilisés dans l'hypertension artérielle ou l'ischémie coronarienne.
Ce résultat a donné lieu à la publication de nombreux commentaires les uns le soutenant, les autres le rejetant.
Il s'avère cependant que les personnes contestant l'existence d'effets délétères des antagonistes calciques
présentent plus fréquemment un conflit d'intérêt (96%) que les personnes ayant un avis neutre (60%) ou
défendant le résultat de la méta-analyse (37%). Cette tendance s'avère hautement statistiquement significative
(p<0,001). Ce travail révèle donc qu'un commentaire de résultats scientifiques est potentiellement soumis aux
éventuels conflits d'intérêts de son auteur et nécessite lui aussi une lecture critique. Retard de prise en compte dans les sources secondairesIl s'avère que les traités de thérapeutiques n'intègrent qu'avec retard les résultats des essais thérapeutiques
[9]. Ce phénomène a été mis en évidence par Antman en comparant les résultats de méta-analyses
cumulatives aux recommandations des livres de thérapeutiques [10].Par exemple, pour la fibrinolyse à la phase aiguë de l'infarctus du myocarde des preuves de son efficacité
étaient disponibles en méta-analyse dès 1982 et directement à partir d'un essai de grande taille (GISSI) en
1986. Cependant, en 1987, seulement 5 traités de thérapeutiques sur 10 recommandaient l'utilisation de la
fibrinolyse, 4/10 réservaient son usage à des situations particulières, et un n'en parlait pas.
Une situation identique est détectée pour l'injection de lidocaïne en prévention des fibrillations ventriculaires.
Aucun des 9 essais réalisés entre 1970 et 1990 n'a mis en évidence de bénéfice. Cependant, en 1989,
seulement 10 traités sur 24 excluent ce produit du traitement de la phase aiguë de l'infarctus, alors que 5/24
continuent à le recommander.Bien d'autres exemples similaires ont été rapportés. L'actualisation des pratiques thérapeutiques, qui ne se
baserait que sur les traités de thérapeutiques, n'intégreraient qu'avec retard les dernières données de
l'évaluation thérapeutique. Ce retard entraîne une perte de chance pour les patients qui durant cette période ne
sont pas traités avec le traitement le plus efficace. Une utilisation directe des résultats des essais pour
l'actualisation des pratiques thérapeutiques évite ce retard et limite ses conséquences. En fait, pour la majorité
des clinicien l'utilisation est semis-directe (l'article princeps leur est signalé par des revues secondaires
spécialisées).Recommandations
La qualité des recommandations est très variable. Une publication du Lancet a analysé la qualité des
recommandations ou des guides de pratique issus des sociétés savantes [11]. La qualité était évaluée en
utilisant trois critères : la description des professionnels impliqués dans leur édification, la stratégie utilisée
pour identifier les données factuelles primaires et la gradation des recommandations en fonction du niveau de
preuve des faits sur lesquels elles s'appuient.Sur un total de 431 guides de pratique publiés, seulement 5% d'entre elles présentaient tous les critères de
qualité ; 67% ne rapportent pas le type de professionnels impliqués, 88% ne donnent pas d'informations sur la
méthode employée pour rechercher les sources primaires et 82% ne présentent pas de gradations des
recommandations en fonction du niveau de preuve.quotesdbs_dbs32.pdfusesText_38[PDF] Accompagner le changement et mieux communiquer
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