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LA BIODIVERSITÉ MARINE EN TUNISIE

Institut National des Sciences et Technologies de la Mer. LA BIODIVERSITÉ. MARINE EN TUNISIE. 2005. Direction Générale de l'Environnement et de la Qualité.



Programme national de surveillance de la biodiversité marine en

Programme National de surveillance pour la biodiversité marine en Tunisie. Par Ben Haj S. Ed. SPA/RAC



Evolution des composantes de la biodiversité au cours des

Flore marine de Tunisie l : liste préliminaire des algues du Golfe de Tunis. Bull. Inst.Océanogr. Pêche Salammbô



Maxula.com Atlas éditions Mohamed salah Ben romdhane Ahmed

- La première est un aperçu général sur l'état de la biodiversité marine en. Méditerranée et en Tunisie. - La deuxième partie sera consacrée à la description 



Sixième rapport national Sur la BiodiverSité en tuniSie

conservation de la biodiversité en Tunisie notamment la biodiversité marine. En effet



32 Quelques traits de la biodiversité marine de Tunisie

Quelques traits de la biodiversité marine de Tunisie. ----. Proposition d'aires de conservation et de gestion. K. Ben Mustapha? and A. Afli.



Etude portant sur lidentification des moteurs de la perte de

La Tunisie connait depuis ces dernières années une dégradation alarmante de la biodiversité marine. L'anthropisation importante du littoral les rejets en Mer



CBD Fifth National Report - Tunisia (French version)

La flore et faune marine compte plus de 4000 espèces. Plusieurs travaux ont été réalisés afin d'inventorier et d'étudier la diversité biologique en. Tunisie.



PLAN DACTION NATIONAL POUR LA CONSERVATION DES

des tortues marine en Tunisie et suite à la recomman- dation du Plan d'Action Régional du laboratoire de biodiversité marine de l'Institut National.



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La flore et faune marine compte plus de 4000 espèces. Plusieurs travaux ont été réalisés afin d'inventorier et d'étudier la diversité biologique en Tunisie.

RÉPUBLIQUE TUNISIENNE

Ministère de l'Environnement

et du Développement Durable

Ministère de la Recherche

Scientifique, de la Technologie

et du Développement des Compétences

Institut National des Sciences

et Technologies de la Mer LLLAAA BBBIIIOOODDDIIIVVVEEERRRSSSIIITTTÉÉÉ MMMAAARRRIIINNNEEE EEENNN TTTUUUNNNIIISSSIIIEEE 2005

Direction Générale de

l"Environnement et de la Qualité de la Vie

Ce document est élaboré par :

Ahmed AFLI

avec la collaboration de :

Karim BEN MUSTAPHA

Othman JARBOUI

Mohamed Nejmeddine BRADAI

Abdallah HATTOUR

Habib LANGAR

Saloua SADOK

Photos : Adel BOUAGINA, RAC/SPA

QU'EST CE QUE LA BIODIVESRITE ?

La biodiversité, ou diversité biologique, est la variété et la variabilité de tous les organismes

vivants. Ceci inclut la variabilité génétique à l'intérieur des espèces et de leurs populations, la

variabilité des espèces et de leurs formes de vie, la diversité des complexes d'espèces

associées et de leurs interactions, et celle des processus écologiques qu'ils influencent ou dont

ils sont les acteurs (XVIIIè Assemblée Générale de l'UICN, "the World Conservation Union",

Costa Rica,1988).

Ainsi, il ressort de cette définition générale trois types de biodiversité :

Biodiversité génétique : Elle concerne des populations distinctes de la même espèce.

Longtemps, son évaluation s'est restreinte aux espèces domestiquées et à certaines espèces

étudiées en particulier. Elle est utilisée surtout en agriculture (génie génétique) pour

l'amélioration des races de certaines espèces.

Biodiversité spécifique : Elle se rapporte à la fois au nombre d'espèces dans une région : la

" richesse " spécifique et aux relations mutuelles entre espèces : la diversité " taxinomique ".

Prenons un exemple. Le nombre d'espèces terrestres est supérieur au nombre d'espèces

marines, mais elles sont plus étroitement apparentées dans le milieu terrestre. Il en résulte que

la diversité dans les écosystèmes est plus importante.

Biodiversité fonctionnelle (diversité écosystémique) : Elle met en relation les diversités

constitutives -génétiques et spécifiques- et la diversité structurelle et fonctionnelle des

écosystèmes (abondance relative des espèces, structure des populations en classes d'âges,

processus biologiques comme la prédation, le parasitisme, le mutualisme, etc.).

Dans les études d'écologie marine, la biodiversité spécifique est la plus utilisée à cause de la

nature des données disponibles à l'échelle mondiale, la commodité des approches spécifiques

et l'importance des résultats se référant à l'unité élémentaire des biocénoses qui est l'espèce.

Mais, dans certains écosystèmes particuliers, la biodiversité fonctionnelle peut donner des

explications à certains aspects. C'est pour cette raison que cette étude est axée essentiellement

sur la biodiversité spécifique, mais avec un recours à la biodiversité fonctionnelle dans

certains écosystèmes remarquables pour comprendre certains faits, à l'instar des écosystèmes

coralligènes, des habitats des herbiers de posidonie, etc.

GENERALITES

La biodiversité en Méditerranée, comme celle des autres mers et océans du globe, reste méconnue. Le nombre d'espèces animales et végétales en Méditerranée doit se situer autour de

12.000, mais inégalement réparti entre les différents groupes

taxonomiques. Néanmoins, chaque année plusieurs dizaines de nouvelles espèces sont signalées ou décrites pour la première fois en Méditerranée. Au total, la faune et la flore méditerranéennes apparaissent comme particulièrement riches, et il ne semble pas qu'il s'agisse d'un artéfact lié à une pression d'étude plus importante que pour d'autres régions du monde.

Alors que la Méditerranée ne

représente que 0,7 % de la surface de l'océan mondial, sa faune et sa flore réunissent environ 8 % des espèces décrites. La biodiversité de la Méditerranée orientale est inférieure à celle de la Méditerranée occidentale, et environ 30 % des espèces de la Méditerranée sont présentes en Tunisie. Ces inventaires, qui sont en général incomplets, comptent 35 espèces (Plancton non considéré) listées comme espèces en danger ou menacées (selon la Convention de Berne et le Protocole de Barcelone relatif aux aires spécialement protégées et à la biodiversité en méditerranée). En Tunisie, les côtes Nord sont caractérisées par une alternance de fonds rocheux et de fonds meubles et un plateau continental à pente forte. Cette diversité des biotopes leur confère une biodiversité

élevée. Les côtes Est sont moins rocheuses et pourvues d'un plateau continental relativement

étendu avec des herbiers de posidonie assez fréquents et en bon état. Elles constituent, entre

autre, une zone de ponte pour la tortue marine Caretta caretta (îles Kuriat). Quant aux côtes Sud, elles sont caractérisées par des fonds sableux et sablo-vaseux, favorables au

développement des prairies de végétaux marins. Elles disposent d'un plateau continental très

étendu, à pente très douce et caractérisé par une marée de forte amplitude et une salinité

relativement plus élevée. Ceci leur confère une biodiversité particulière. A titre d'exemple,

selon les derniers recensements, le nombre d'espèces de poissons vivant dans les côtes

tunisiennes est de 332, réparties entre 30 ordres,

114 familles et 221 genres. Sur ces 332 espèces

recensées, 270 ont été répertoriées dans la zone

Nord, 173 dans celle du Centre et 250 dans le

Sud. Pour ce qui est des invertébrés, nous citons l'exemple des Eponges, dont le nombre d'espèces recensées est de 132, réparties dans

13 ordres, 36 familles et 61 genres et dont la

distribution biogéographique indique une préférence à la zone Sud (45 %), suivie des zones Nord (34 %) et Est (21 %).

BIODIVERSITE SPECIFIQUE DE LA FLORE MARINE

La flore marine, dans son sens le plus commun, regroupe les algues et les Phanérogames. Les unes comme les autres exigent, pour se développer une quantité de lumière suffisant aux exigences de leur assimilation chlorophylliennes, mais présentent entre elles, une différence essentielle :

- Les algues (à quelques exceptions près) empruntent à l'eau de mer tous les éléments

minéraux qui leur sont nécessaires pour leur survie et leur développement et ne demandent au substrat qu'un point de fixation. Chez les algues, on ne parle ni de racines, ni de tige, ni de feuilles, et encore moins de fleurs. L'ensemble de la plante constitue ce qu'on nomme le thalle, qui comporte souvent des crampons, un stipe et une fronde ressemblant respectivement aux racines, à la tige et aux feuilles des plantes supérieures. Selon la couleur des pigments associés à la chlorophylle, on distingue les algues bleues (Cyanobactéries), les algues vertes (chlororophytes), les algues brunes (Chromophytes) et les algues rouges (Rhodophytes). - Les phanérogames marines, au contraire, ont besoin tout comme les phanérogames terrestres non parasites, d'un véritable sol dans lequel leurs racines puisent les sels minéraux nécessaires à leur croissance.

En Tunisie, près de 414 espèces végétales ont été recensées le long du littoral. Néanmoins, le

nombre réel est estimé à environ 600 espèces. Ces dernières sont inéquitablement réparties

entre les différents groupes taxonomiques : Rhodophyta (61 %), Fucophycae (20 %),

Chlorophycae (17 %) et Magnoliophyta (2 %).

Les études montrent que, sur les 14 espèces menacées en Méditerranée (Annexe II de la

Convention de Barcelone, 1995), 9 sont

signalées en Tunisie, il s'agit des 3

Magnoliophyta (Posidonia oceanica, Zostera

marina, Z. noltii) et des six Phaeophyta (Cystoseira amentacea, C. mediterranea, C. sedoides, C. spinosa, C. zosteroides et

Laminaria rodriguezii). D'autre part, 10 des 65

espèces végétales introduites en Méditerranée sont présentes en Tunisie, il s'agit de 7 Rhodophycae (Acanthophora najadiformis, Asparagopsis armata, "Falkenbergia rufolanosa», Gracilaria arcuata, Hypnea cervicornis, Lophocladia lallemandii, "Trailliella intricata») et de 3 Ulvophycae (Caulerpa racemosa, C. taxifolia, Codium fragile). Alors que récemment, Halophila stipulacea, phanérogame

originaire de la Mer Rouge et de l'Océan Indien, a été signalée entre Es-Skhira et Sfax, dans

des faibles profondeurs.

BIODIVERSITE SPECIFIQUE DE LA FAUNE MARINE

Les inventaires récents des invertébrés marins en Tunisie sont peu nombreux et s'intéressent

particulièrement aux spongiaires et aux parasites des poissons. Ceux des Echinodermes, des Bryozoaires et des Gastéropodes sont en revanche plus anciens. De ce fait, les chiffres relatifs

aux espèces signalées jusqu'à aujourd'hui en Tunisie ne reflètent généralement pas l'état réel

de la biodiversité. Les travaux scientifiques effectués montrent que les groupes animaux les

plus représentés en Tunisie sont les Mollusques (27 %), les Crustacés (15 %), les Poissons (13

%), etc. (figure 1). Néanmoins, ces groupes sont inégalement répartis le long de la côte et

aussi en fonction de la profondeur. Il existe aussi des écosystèmes remarquables où habitent

une faune riche et diversifiée ou qui attirent une faune particulière, c'est l'exemple des

herbiers de posidonie dans le golfe de Gabès, du coralligène du Nord de la Tunisie ou des systèmes lagunaires. Le littoral tunisien forment essentiellement 3 grandes dépressions de sa côte, ce sont les golfes de Tunis (Nord), de Hammamet (Est) et de Gabès (Sud).

Spongiaires

4%Nématodes

3%

Plathelminthes

5%Echinodermes

3%

Foraminifères

8%Autres

4%

Bryozoaires

8%

Polychètes

10%Poissons

13%Crustacés

15%Mollusques

27%

Figure 1 : Importances relatives (en nombre d'espèces) des grands groupes taxonomiques de la

faune marine en Tunisie.

Le golfe de Gabès constitue les nurseries et la pépinière de la Méditerranée, et la biocénose à

Posidonia oceanica qui était considérée la plus étendue au monde, en est un bon exemple. Mais, depuis quelques dizaines d'années, l'ensemble de ce système naturel marin subit des agressions d'origine aussi bien anthropique que naturelle. Ceci a induit la détérioration de la biodiversité, la perte d'environ 90 % du couvert végétal (Posidonia aceanica, Cymodocea nodosa, Caulerpa prolifera), l'envasement généralisé et, par conséquent, l'installation de fonds instables. En outre, la prolifération de Cyanophycae à l'instar de Spirulina sp., notamment au printemps, est accentuée par l'enrichissement du golfe de Gabès en sels

nutritifs déversés, principalement, par les industries de transformation des phosphates.

L'importante production primaire des eaux profite, à la fois, aux espèces pélagiques et

benthiques. Mais, seules les espèces résistantes à l'excès de matière organique trouvent des

conditions favorables à leur développement dans ce milieu eutrophe. Ainsi, la bionomie benthique dans le golfe de Gabès se caractérise actuellement par la dominance d'invertébrés bio-indicateurs de vases instables chargées de matière organique à l'instar du Bivalve

Aloidis gibba. Les populations benthiques

remarquables sont essentiellement la Palourde Ruditapes decussatus et Pinctata radiata (Bivalves), l'oursin Paracentrotus lividus (Echinoderme), les

Eponges Spongia officinalis et Hippospongia

communis (Eponges), etc. La détérioration de la qualité des biotopes a affecté ccertaines

espèces d'invertébrés marins de valeur commerciale qui trouvent dans le golfe de Gabès un

terrain favorable de développement inhabituel en liaison avec certaines affinités tropicales du

milieu. Ce sont principalement les crevettes (Crustacés), les seiches, les poulpes et les

palourdes (Mollusques) ainsi que certaines éponges (Spongiaires). Le nombre total d'espèces

animales signalées dans le golfe de Gabès est de 667 espèces réparties principalement entre

les Poissons (227 espèces), les Mollusques (171 espèces), les Spongiaires (108 espèces), etc.

(tableau I). En sortant du golfe de Gabès, vers le Nord-Est (îles de Kerkennah) et vers le Sud-

Est (île de Djerba), le couvert végétal est en bon état et les peuplements animaux sont plus

diversifiés. En effet, ces zones sont moins affectées par les diverses nuisances que subit le

golfe de Gabès. Par conséquent, Les biocénoses caractéristiques du Sud de la Tunisie sont

actuellement cantonnée dans ces zones, qu'il est judicieux de les protéger. Tableau I : Nombre d'espèces animales recensées pour les principaux groupes taxonomiques dans le Nord, l'Est et le Sud de la Tunisie.

TAXONS

Golfe de Tunis

(NORD) Golfe de Hammamet (EST) Golfe de Gabès (SUD)

Echinodermes 48 29 46

Cnidaires 23 17 6

Bryozoaires 57 12 57

Annélides 10 8 11

Crustacés 120 27 24

Ascidies 7 25 17

Spongiaires 80 51 108

Mollusques 416 10 171

Poissons 106 113 227

Total 867 292 667

Comparé au golfe de Gabès, le golfe de Tunis est dans un état plus satisfaisant pour plusieurs raisons : D'une part, il est ouvert au bassin occidental de la Méditerranée où réside un hydrodynamisme fort, et est, par conséquent, moins affecté par les rejets industriels polluants. Il est aussi moins soumis au chalutage abusif à cause de la nature accidentée de ses fonds qui constituent des obstacles naturels contre les filets benthiques traînants. D'autre part, la diversité des habitats permet à tous les organismes benthiques d'y trouver des conditions favorables à leur développement à l'instar des Mollusques Gastéropodes (plus de 380 espèces), signe de bonne santé des lieux et des peuplements. Ceci lui confère une biodiversité élevée. Le nombre d'espèces animales recensées dans le golfe de Tunis s'élève à 867 espèces réparties, par ordre d'importance, sur

les Mollusques (416 espèces), les Crustacés (120 espèces), les Poissons (106 espèces), etc.

(tableau I). En outre, il est vraiment difficile de pouvoir parler de la biodiversité marine dans le golfe de Hammamet du fait du très peu d'études effectuées sur cette zone. Dans l'état actuel des connaissances, on ne peut que lister les quelques espèces qui ont été signalées dans des régions et à des époques différentes. Dans cette zone, 292 espèces animales ont été signalées dont 113 espèces de Poissons, 51 espèces de Spongiaires, 29 espèces d'Echinodermes, 27 espèces de Crustacés, etc. (tableau I). Mais, la liste réelle des espèces animales et végétales est, sans doute, beaucoup plus longue. Ceci ne doit pas nous conduire en erreur, car cette grande différence n'est pas totalement due à une pauvreté biologique du golfe de Hammamet par rapport au golfe de Tunis et au golfe de Gabès. Mais elle est, en grande partie, attribuée au faible nombre de travaux scientifiques effectués sur cette zone.

QUELQUES ECOSYSTEMES REMARQUABLES

En méditerranée, la répartition de la biodiversité spécifique est concentrée surtout sur les 50

premiers mètres de profondeur (38 % des invertébrés, 75 % des poissons et presque la totalité

des algues). Cette répartition est étroitement liée aux conditions édaphiques et climatiques du

milieu (facteurs abiotiques). Néanmoins, dans cette même bande littorale, des écosystèmes

remarquables se distinguent par des particularités spécifiques, résidant dans la beauté des

paysages, la richesse des biocénoses et aussi les multitudes associations animale / végétale.

Ces écosystèmes attirent des populations diverses et qui peuvent être rares, menacées ou

endémiques. Ils représentent, par conséquent, une nurserie et une nourricerie pour la plupart

des espèces animales et, aussi, un réservoir biologique pour le reste de la mer. En Tunisie, plusieurs écosystèmes marins sont remarquables, nous en citons les plus importants :

1. LES SYSTEMES LAGUNAIRES

Les lagunes côtières sont généralement le siège d'une forte production primaire, induite par

les apports continentaux de sels nutritifs et, par conséquent, d'une biodiversité élevée. Les inventaires spécifiques effectués jusqu'à aujourd'hui dans les lagunes tunisiennes montrent la présence d'environ mille espèces, réparties en 200 microflores, 142 macroflores, 95 microfaunes, 250 macrofaunes, 45 poissons, 2 tortues, 1 mammifère aquatique et plus de 220 oiseaux. Parmi les lagunes tunisiennes les plus importantes, nous citons :

La lagune d'El Bibane

Elle est située au Sud de la Tunisie et est caractérisée par la présence d'un récif à

Neogoniolithon (algue rouge calcaire), long de plus de 30 km et unique en Méditerranée.

Cette lagune hyper salée (41 à 49 ‰) est remarquablement tapissée par les phanérogames

Ruppia maritima, Cymodocea nodosa, ainsi que les pheophycae Cystoseira spp. qui occupent la presque totalité du substrat disponible. Alors que Posidonia oceanica est confinée dans la zone d'"El-Marsa", et Caulerpa prolifera dans les zones d'"El-Oued" et d'"El-Marsa". Les

fonds sont caractérisés par la présence de populations denses de Pinna nobilis et de P. rudis

(Bivalves) ainsi que de certains Spongiaires (Aplysina aerophoba, Ircinia chevreuxi, I. fasciculata, Cacospongia mollior, Tethya auarantium, T. citrina, etc.). Ces zones sont aussi bien fréquentées par l'avifaune.

Mais la particularité de cet écosystème réside dans la présence d'une sorte de "récif"

d'éponges, construits essentiellement par Ircinia sp. et Fasciospongia cavernosa et qui

peuvent être larges de 0,4 à 0,8 m et s'étendre sur 2 m² de superficie. C'est pour la première

fois que de telles formations sont décrites en Méditerranée.

2. ECOSYSTEMES INSULAIRES

La Tunisie compte environ 62 îles et îlots (Galite, Zembra, Zembretta, Kneiss, Kuriat, Kerkennah, etc.). Ces écosystèmes, riches et fragiles à la fois, hébergent une faune et une flore carctéristiques, dont plusieurs espèces sont rares, menacées ou endémiques et nécessitent, par conséquent, une attention particulière. A titre d'exemple, nous citons l'écosystème insulaire le plus important :

L'île de Zembra

Ce site est caractérisé par une beauté exceptionnelle des fonds et du paysage émergé ainsi que

par la présence de bon nombre de populations benthiques caractéristiques de la Méditerranée

dont plusieurs espèces sont menacées, rares ou endémiques. A titre d'exemple, l'îlot de

l'Entorche, qui appartient à l'archipel Zembra-Zembretta, constitue le plus beau paysage sous-

marin de toute la Méditerranée. Sur le plan biocénotique, les peuplements végétaux et

animaux sont très riches et l'inventaire, non exhaustif, réalisé dans ce site a permis de

recenser plus de 70 espèces végétales, 130 espèces du méga-benthos (Eponges, Cnidaires, Bryozoaires, Echinodermes, Ascidies, etc.) et près de 60 espèces de Poissons. Mais, l'originalité de ce site réside dans la présence d'espèces nécessitant une attention particulière à l'instar des Phaeophyceae Ralfsia verrucosa (Médilittoral), Cystoseira stricta (près de la surface) et C . spinosa et C. zosteroides (en profondeur), du Phanérogamme Posidonia oceanica, des Gastéropodes Patella ferruginea (endémique de la Méditerranée) et patella rustica (jusqu'à 6 m au dessus du niveau de la mer), de l'Anthozoaire Astroides calycularis (jusqu'à -27 m), des peuplements à gorgones et à Alcyonium (en profondeur), de l'Echinoderme Paracentrotus lividus, etc. Ce site demeure à ce jour naturel, sauvage et ne présentant pas de signes de détérioration de son écosystème.

3. LES BANCS ISOLES

Un banc marin est une sorte de plateau ou dequotesdbs_dbs22.pdfusesText_28
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