[PDF] 1880-1935: des communautés rurales meusiennes de la veille de la





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Ce document est le fruit dun long travail approuvé par le jury de

7 mars 2016 Réseaux d'adductions d'eaux. Axes de communication. 450. Chapitre 8. Des communautés rurales obligées de se reconstituer sur tous les plans.



Mémoires de la Grande Guerre

"Nous recevions les eaux – et il a neigé! - nous avions passé dans des boyaux pour rejoindre



1880-1935: des communautés rurales meusiennes de la veille de la

12 juin 2017 Monuments aux morts vitraux commémoratifs

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En vue de l'obtention du Doctorat d'Histoire

Présentée et soutenue le 9 décembre 2016 par :

Karine STREIFF

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JURY Cochet François, Professeur des universités. Université de Lorraine. Audigier François, Professeur des universités. Université de Lorraine. Boniface Xavier, Professeur des universités. Université d'Amiens. Dard Olivier,Professeur des universités. Université de Paris Sorbonne.

École doctorale Fernand Braudel.

Unité de recherche CRULH.

Directeur de thèse : François Cochet.

Rapporteurs :

Boniface Xavier, Professeur des universités. Université d'Amiens. Dard Olivier,Professeur des universités. Université de Paris Sorbonne. 1 muHumr0uHuPEv En nvuedl'nvvobuuovtueoiDecldunvvlueribevniueanvvlvteaieHnvslidPeléélueunvteélue'sod9ovtu ) ytu ohyLy RPquj qyj hyPeshyhuopTq hyq j qpu j othyB

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Remerciements. i i i i i i i 2

Sommaire. i i i i i i i i3

Introduction i i i i i i i 7

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D 27
DD

Chapitre 1. Structures organisationnelles, ancrages territoriaux, coutumes et pratiques identitaires. 27

I. De la famille au groupe : une organisation ancestrale et traditionnelle se fissurant. 28

1.

Un déclin numérique des communautés rurales meusiennes. i i 28

2. Portrait de la famille meusienne traditionnelle. i i i 37

3.La solidarité familiale à la base d'une société traditionnelle et cloisonnée qui rejette

il'étranger. i i i i i i i44

II.Un ancrage territorial ancestral qui structure le quotidien des communautés rurales. 52

DDD

1. Le cadre de vie : les villages et les bourgs ruraux. i i i 52

SSSSSSSSSSSSSSS

2. L'habitat traditionnel meusien. i i i i i 68

3.Des lieux de vie communautaire qui évoluent. i i i 80

III. Culture et coutumes : quand la tradition revendiquée s'oppose à la nouveauté ou s'en

i nourrit. i i i i i i i 90

1. Vivre au quotidien les coutumes et les traditions villageoises. i i 90

2. La fin des folklores villageois au profit d'une culture commune et partagée par les

i communautés rurales ? i i i i i 99

Chapitre 2. L' économie rurale, agricole, autarcique et vivrière:permanences et évolutions. 110

I. Un secteur agricole dominant en crise se renouvelant. i i i 111

1.Des terres nourricières, protectrices et sources de richesse ? i i 111

2. Dies systèmes agricoles qui se diversifient. i i i 1i22

3. Des mutations bénéfiques limitées. i i i i 133

II.Des communautés rurales qui dépendent des ressources exploitables. i 141

DDDDDDDDDDDDDDD

1.Une dépendance accrue, lourd handicap des sociétés rurales. i i 141

2. Dies relations entre les villages complexes imposées par les ressources de la terre. 151

III.Un système économique gravitant autour du travail de la terre en profonde mutation. 160

1.Commerce et industrie. i i i i i 160

2. Un artisanat en déclin et de nouveaux débouchés. i i i 166

Chapitre 3. Des structures d'encadrements qui entament une mue face aux décisions externes qui

i inscrivent les communautés rurales dans un cadre géographique élargi. i 172

3

I. Structures d'encadrements et implication politique des communautés rurales. i 174

1. Dies représentants municipaux à l'image des communautés rurales. i 174

2. L'implication des communautés rurales dans la vie politique. i i 183

II. Églises et Écoles : deux institutions d'encadrements en pleine évolution. i 190

1. Église, curé et foi religieuse : entre tradition et présent. i i 190i

2. La montée de l'anticléricalisme et la loi de Séparation Église-État. i 197

3. Un rôle croissant de l'école et de l'instituteurRDDDDDDDDDDDDDDDDDDiDDDDDDDDDDDDDDDDDDiDDDDDDDDDDDDDDDDDDiDDDDDDDDDDDDD206

III.Des possibilités de désenclavement réelles, mais limitées. i i 218

1.La conscription et le service militaire. i i i i 218

2. Les retombées du plan Freycinet. i i i i 225

3. De nouveaux moyens de communication favorables au désenclavement. i 234

2J9Kmus1uDcuD2éD6méPcuD6summuR

i i i i i i i i 244

Chapitre 4. Le Département de la Meuse, terre de guerre. i i i 246

I.Les communautés rurales meusiennes à l'épreuve de la guerre. i i 247

1.La Meuse, terre de combats. i i i i i 247

2. Dies patrimoines individuels et collectifs dévastés. i i i 265

II. Des structures économiques et sociales happées par le conflit. i i 274

1. Pirendre conscience des limites et s'adapter pour survivre. i i 274

2. Réiquisitions, ravitaillements et marché au noir. i i i 280

III. Des structures d'encadrements bouleversées par le conflit. i i 287

DDDDDDDDDDDDDDD

1. À situation exceptionnelle, prérogatives exceptionnelles. i i 287

2.Administrer les villages évacués. i i i i 295

Chapitre 5: Des communautés rurales meusiennes prises en otage dans le premier conflit mondial.302

I. Les communautés rurales et leur cohabitation avec les soldats français, alliés et ennemis. 302

DDDDDDDDDDDDDDD

1. Vivre au quotidien au contact des soldats français et alliés. i i 302

2.Vivre au quotidien au contact de l'ennemi. i i i i309

3. Les communautés rurales et leurs enfants soldats. i i i 317

II.Des communautés rurales au coeur de la Grande Guerre : chocs psychologiques et réactions

individualisées. i i i i i i 323

DDDDDDDDDDDDDDD

1. De la proclamation de la mobilisation générale à la bataille de Verdun. i 323

2. Face au danger grandissant, l'évacuation générale des populations meusiennes. 330

III.L'émergence de la figure du réfugié meusien. i i i 337

1. Le sort des réfugiés et des évacués meusiens. i i i 337

2. Hienri Frémont, le Bulletin meusien et la figure du père Barnabé. i i344

4

Chapitre 6 : De l'Armistice à la loi de réparation des dommages de guerre : bilan des dévastations,

i mesures transitoires et espoirs de relèvement. i i i 352

I. Une guerre totale qui détruit les patrimoines individuels et collectifs, les paysages et les

reissources vivrières. i i i i i i 353

1. Un département profondément meurtri et dévasté. i i i 353

2. iLes premières mesures d'urgence. i i i i 361

II. Des communautés rurales meusiennes décimées et modifiées par la Grande Guerre. 370

1. Un lourd bilan humain qui modifie les structures sociales et familiales. i 370

2. Organiser les retours et la reprise de la vie quotidienne ordinaire. i 378

III. La loi de réparation des dommages de guerre et la charte des sinistrés : renaissance de

DDDDDDDDDDDDDDDDDDi

l'espoir de relèvement. i i i i i 386

DDDDDDDDDDDDDDD

1.Des lois garantissant le relèvement. i i i i 386

2. Une volonté généralisée de dépasser le choc des destructions pas toujours possible. 397

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i i i i i i i i 404

Chapitre 7. Reconstruction et Coopération : deux notions clefs de l'entre-deux-guerre. i 406

I.Reconstruction ou reconstitution : procédures d'indemnisation et coûts financiers. 407

1. Die la déclaration à l'indemnisation des dommages. i i i 407

2. Les modalités des paiements. i i i i i 416

II.Les coopératives de reconstruction au coeur de l'oeuvre de relèvement. i 426

1. Genèse et développement. i i i i i 426

2. Diu financement de la reconstruction à leurs dissolutions. i i 435

III.Des coopératives prolongées au-delà des travaux de reconstitution, rationalisation et

miodernisation. i i i i i i 442

1. L'électrification. i i i i i i 442

2. Réiseaux d'adductions d'eaux. Axes de communication. i i 450

Chapitre 8. Des communautés rurales obligées de se reconstituer sur tous les plans. i 459

I. Des communautés rurales se reconstituant : rapports au territoire et liens humains. 459

DDDDDDDDDDDDDDD

1. La Grande Guerre coupable de la décrépitude des sociétés rurales ? i 459

2. La reconstitution des communautés humaines. i i i 469

II. Une économie rurale à reconstruire pour assurer le relèvement des communautés rurales.

i i i i i i i i 479

DDDDDDDDDDDDDDD

1. Le secteur agricole. i i i i i 479i

2. Artisanat,commerce,industrie, nouveaux débouchés. i i i 487

III. Des structures d'encadrement s'adaptant aux évolutions. i i 495

DDDDDDDDDDDDDDD

1. Administrations communales et représentations politiques. i i 495

2. Églises et Écoles, curés et Instituteurs : deux structures d'encadrement à l'épreuve de la

i reconstruction. i i i i i i 504

5

Chapitre 9. Des traditions et des pratiques communautaires imprégnées par l'héritage de la Grande

i Guerre dans un département qui se mémorialise. i i i 514

I.Naissance d'une image stéréotypée des communautés rurales meusiennes à des fins

politiques, patriotiques et financières. i i i i 516

1.Compassion et solidarité en faveur de l'oeuvre de relèvement. i i 516

2. La campagne photographique du Ministère des Régions libérées. i 52i3

II. Un territoire qui se mémorialise : une véritable spécificité meusienne. i 529

DDDDDDDDDDDDDD

1. Croix de guerre, trophées de guerre, cimetières militaires. i i 529

2. Monuments aux morts, vitraux commémoratifs, chapelles du souvenir : les nouveaux lieux

i de mémoire. i i i i i i 537

III. Des folklores villageois se désagrégeant au profit de nouveaux modes d'expression issus de

il'héritage de la Grande-Guerre. i i i i i546

DDDDDDDDDDDDDDD

1. Les rituels de la reconstruction : bénédictions, inaugurations, consécrations. i546

2. Dies traditions happées par l'héritage de la Grande Guerre. i i 554

Conclusion. i i i i i i i 562

Sources. i i i i i i i i570

Bibliographie. i i i i i i i 678

Table des annexes. i i i i i i i 744

6

0PEmacsrE0aP

Dans les années 1880, les campagnes françaises connaissent leur âge-d'or. Un demi-siècle plus tard, la

tendance s'inverse, la France traditionnellement rurale passe définitivement, sous le seuil symbolique

des 50%. L'interaction de facteurs, complexes et variés, provoque des changements, perçus plus ou

moins négativement, au sein des communautés villageoises.

1 Avant de chercher à identifier et à

expliciter les causes et les conséquences de leur lent et inéluctable déclin, ou a contrario de leur

renouveau, nous cherchons à les définir. Nous sommes confrontés au caractère abstrait de cette notion,

qui sémantiquement est restrictive ou évasive, selon les points de vue des historiens, des géographes,

des sociologues, des ethnographes ou des écrivains. Nous croiserons les approches, présenterons leurs

principales caractéristiques et soulèverons les problématiques qui en découlent. Au sens premier, elles

sont formées d'un "ensemble de personnes unies par des liens d'intérêts, des habitudes, des opinions

ou des caractères communs»2,qu'elles"vivent en collectivité ou forment une association d'ordre

politique, économique ou culturel».3 Un même individu peut appartenir à plusieurs groupes, dont les

intérêts sont similaires ou antagonistes, notamment pour " échapper au modèle familial, social et

politique constitué par la famille nucléaire, ou aux circuits habituels de production ».4 Lorsqu'elles

concernent des biens matériels, elles deviennent l'état ou le caractère de ce qui est commun à un

groupe. Maurice Barrès, écrivain et homme politique français, déplore "que dans les temps de crises

et de dissolutions, les âmes vulgaires ne s'entendent que par une communauté d'intérêt grossier», bien

qu'elles ne "les comprennent pas forcément et les gangrènent plus qu'elles ne les poussent vers le

progrès».5 L'article 192 du code des collectivités territoriales6 les caractérise comme des personnes

morales de droit public dotées d'une autonomie financière. Elles regroupent les habitants de villages

appartenant à un terroir, qui ont des solidarités de voisinage et des intérêts communs. Elles

recherchent les ressources nécessaires à leurs développements et le maire devient le représentant

privilégié entre l'entité humaine et géographique et les autorités décentrées. Le géographe Albert

Demangeon intègre le lien entre le groupe humain et le territoire, puisqu'il les définit comme

l'ensemble des maisons avec les habitants et le territoire exploité»7. Il reprend les principales

caractéristiques inspirées des conditions économiques et sociologiques des groupes ruraux, tout en

1

.Caron (J.C.), Chauvaud (F.), Les campagnes dans les sociétés européennes : France, Allemagne, Italie, Espagne, Rennes,

P.U.F., 2005, 270 p.

2 .www. larousse.fr/communauté. 3 4 .www.larousse.fr/communauté. 5 .Barrès (M.), Mes cahiers, Paris, Librairie Plon, 1919- 1920, t. XII., p.243. 6 .Douence (J.C.)(dir.), Code général des collectivités territoriales,Paris, Dalloy, 15 e édition, 2011,3594 p. 7 .Demangeon (A.), Villages et communautés rurales, 7

intégrant l'idée que le peuplement a presque toujours commencé par des groupements qui se sont

ensuite dispersés. Selon lui, il existe trois types fondamentaux de sociétés rurales. À la base, les

communautés villageoises primaires vivent d'une agriculture d'autosubsistance. Elles utilisent des

instruments agraires rudimentaires manuels avec une main-d'oeuvre féminine importante et sont

soudées par des intérêts communs, entretenant exclusivement des rapports économiques et sociaux

étroits. La terre se renouvelle par des défrichements, qui empêchent la sédentarité des villages qui

migrent en fonction des besoins

8. La seconde phase, celle de la communauté organisée9, correspond au

modèle français de la fin du XIX e. Les unités, presque indépendantes, ont une organisation agraire

sédentaire rigoureuse. La consommation familiale, basée sur l'autarcie vivrière, impose une

agriculture extensive, pratiquée à l'aide d'animaux domestiques et de la charrue. Très attachées aux

usages communautaires, tels que la vaine pâture, parallèlement à la pratique de la jachère, elles

formaient un cadre peu propice au progrès économique», s'opposant à "l'épanouissement de

l'économie moderne que l'esprit d'entreprise individuelle commerçait à animer»10. Des micros-

mutations,qui ont des conséquences sur les conditions et les modes d'élevage,comme la transformation

des biens communaux en prairies artificielles ou en cultures de plantes fourragères, s'effectuent durant

la transition vers les communautés rurales modernes structurées en villages qui deviennent leur centre

officiel et commercial

11. La base territoriale reste prépondérante, mais commence à souffrir des

premiers coups portés par l'influence des nouveaux marchés urbains» et "des nouveaux moyens de

transport»12. La disparition partielle des usages communautaires provoque un regroupement des terres,

le maillage territorial se distend au profit des fermes isolées de taille moyenne, au détriment de la

petite propriété familiale. Certains traits dominants sont préservés et conservés, tels que la présence

des artisans locaux, le développement des coopératives, l'usage des lavoirs communaux ou la position

centrale des édifices à caractère communautaire. Selon Jacques Choux, ancien conservateur du Musée

lorrain, ces lieux d'expression symboliques, caractérisent les communautés

13. Parmi eux, les églises,

de position souvent centrale, accolées aux cimetières par la proximité des morts et des vivants,

permettent de repérer et de distinguer l'entité territoriale. Elles regroupent les communautés

paroissiales soudées autour de croyances catholiques ou païennes. Les puits, les fontaines et les

lavoirs, qui constituent des lieux de rencontres privilégiés, ont une importance sociale, caractérisant

l'aspect matériel et l'esprit des villages. Au tournant du XX e siècle, alors que les halles implantées dans

les lieux de foires et de marchés déclinent ou disparaissent, les écoles et les mairies deviennent des

8 .id. p.338-341. 9 .id. p. 341-345. 10 .id. p.344.

11.id. p. 345-348.

12 .id. p. 344. 13

.Choux (J.), Des édifices pour une vie communautaire en Lorraine,eLe Puy-en-Vellay, Éditions Christine Bonneton, p.

69-72.

8

symboles républicains. La forte corrélation entre les individus et le territoire assimile les

communautés rurales et villageoises. L'influence des facteurs moraux et des caractères hérités ne sont

transmis et ne persistent que si le cadre de vie est maintenu

14. La notion de village amène des aspects

complémentaires, car elle peut désigner aussi bien "un groupement d'habitations permanentes, dont la

majeure partie de la population est engagée dans le secteur agricole»15 qu'un ensemble de maisons

assez important pour former une entité administrative, religieuse ou tout du moins avoir une vie

propre»16. Pour l'écrivain français André Gide17, les campagnes et les villages ne commencent pas

seulement où finissent les villes, ils constituent l'environnement où évoluent les communautés rurales.

Pour le sociologue américain Duright Sanderson

18, pionnier de éSTRdodun'bnénRblKela communauté de

villages permet de donner à l'humanité un groupement local basé sur le principe territorial et non sur

celui de parenté. À l'inverse, le sociologue français Émile Durkeim, affirme qu'il "est sans doute la

dernière molécule sociale et plus bien encore un clan transformé»19, car les villageois entretiennent

des relations qui sont évidemment de nature domestique»20. Les rapports familiaux régissent le

quotidien, tandis que le territoire constitue soit le ciment social structurant les principes de nature

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