[PDF] Lanalyse morphologique entre archéologie urbanisme et





Previous PDF Next PDF



Documentation des facteurs démissions de la Base Carbone

l'application de consulter les anciennes versions de ces documents. Source : Wikipédia - liste des réfrigérants 004 ... Quartier de l'hôtel de ville.



Programme de rénovation du domaine des Vaux-de-Cernay (78)

5 janv. 2022 L'ancienne bergerie sera accessible à la clientèle. ... du domaine des Vaux-de-Cernay (78) - Client : CALQ Architecture pour Hôtel Abbaye ...



ICPE_liste des dossiers archivés_2019

19 sept. 2014 Ancien pétitionnaire. : SESM. Station d'épuration Parc agricole ... Chenil





LISTE LABELLISES au 11 02 2020 - A

11 févr. 2020 18 PLACE DE L HOTEL DE VILLE. 03000 MOULINS ... 8 RUE ANCIENNE PORTE DE BÉZIERS. 11100 NARBONNE ... E0301410760 AUTO-ECOLE ACCES PERMIS.



Une « forêt de protection » à Rambouillet

Les chasses en battue organisées par l'ONF sur la partie domaniale



la collecte séparée des biodéchets

développant l'accès à une alimentation plus saine. SM de Thann-Cernay* (membre du SM4) ... de participer les compte-rendus de réunions du comité.



Toponymie : les noms de lieux en France - Glossaire de termes

Côtes-d'Armor ; les noms d'anciennes provinces ou de régions non administratives Antilles et celui de La Réunion n'empêchent pas l'intercompréhension.





BULLETIN OFFICIEL

16 juin 2011 relatif à la liberté d'accès aux documents administratifs ... 23 juin 2011 fixant pour la gendarmerie nationale la liste des emplois ouvrant.

>G A/, i2H@yyjdRyej ?iiTb,ffi?2b2bX?HXb+B2M+2fi2H@yyjdRyej am#KBii2/ QM ke J` kyyN >GBb KmHiB@/Bb+BTHBM`v QT2M ++2bb `+?Bp2 7Q` i?2 /2TQbBi M/ /Bbb2KBMiBQM Q7 b+B@

2MiB}+ `2b2`+? /Q+mK2Mib- r?2i?2` i?2v `2 Tm#@

HBb?2/ Q` MQiX h?2 /Q+mK2Mib Kv +QK2 7`QK

i2+?BM; M/ `2b2`+? BMbiBimiBQMb BM 6`M+2 Q` #`Q/- Q` 7`QK Tm#HB+ Q` T`Bpi2 `2b2`+? +2Mi2`bX /2biBMû2 m /ûT¬i 2i ¨ H /BzmbBQM /2 /Q+mK2Mib b+B2MiB}[m2b /2 MBp2m `2+?2`+?2- Tm#HBûb Qm MQM-

Tm#HB+b Qm T`BpûbX

aM/`BM2 _Q#2`i hQ +Bi2 i?Bb p2`bBQM,

UNIVERSITÉ DE PARIS I - PANTHÉON-SORBONNE

UFR D'ART ET ARCHÉOLOGIE

Année N°

THÈSE

Discipline : Archéologie

présentée et soutenue publiquement le 20 novembre 2003 par

Sandrine ROBERT

DIRECTEUR DE THÈSE :

Gérard Chouquer

JURY

François Favory

Michael Darin

Jean-Paul Demoule

Christian GrataloupL'ANALYSE MORPHOLOGIQUE DES PAYSAGES :

ENTRE ARCHÉOLOGIE, URBANISME ET

AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

EXEMPLESD'ÉTUDESDEFORMES

URBAINESETRURALESDANSLEVAL-D'OISE

TOME2 : PARTIE2, 3, CONCLUSION, BIBLIOGRAPHIES, LISTEDESFIGURES

256UNIVERSITÉ DE PARIS I - PANTHÉON-SORBONNE

UFR D'ART ET

ARCHÉOLOGIE

Année N° attribué par la bibliothèque :

THÈSE

Discipline :

Archéologie

présentée et soutenue publiquement le 20 novembre 2003 par

Sandrine ROBERT

DIRECTEUR DE THÈSE :

Gérard Chouquer

JURY

François Favory

Michael Darin

Jean-Paul Demoule

Christian GrataloupL'ANALYSE MORPHOLOGIQUE DES PAYSAGES :

ENTRE ARCHÉOLOGIE, URBANISME ET

AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

EXEMPLESD'ÉTUDESDEFORMES

URBAINESETRURALESDANSLEVAL-D'OISE

TOME2 : PARTIE2, 3, CONCLUSION, BIBLIOGRAPHIES, LISTEDESFIGURES

S. Robert : L'analyse morphologique des paysages : entre archéologie, urbanisme et aménagement du territoire

PARTIE 2 : REINTRODUCTION DE CONTINUITÉS SPATIALES ET TEMPORELLES...

257PARTIE 2 :

REINTRODUCTION

DE CONTINUITÉS SPATIALES ET

TEMPORELLES

EN MORPHOLOGIE DYNAMIQUE :

EXEMPLES D'ÉTUDES

DANS LE VAL-D'OISE

I - INTRODUCTION

La première partie de ce mémoire montrait les apports et les limites de l'approche

morphologique historique ou géographique telle qu'elle a été développée entre connaissance et

aménagement jusqu'à aujourd'hui. Dans la deuxième partie, nous tentons de dépasser l'approche

patrimoniale et morpho-historique en morphologie archéologique pour développer une approche

plus dynamique. Nous avons vu que cette dernière a été explorée ces dernières années autour des

objets complexes ou des objets hybrides (cf.

PARTIE1 : III-3-B). Ces approches permettent de

réintroduire une certaine continuité dans les ruptures traditionnellement opérées dans

l'épistémologie moderne. Pour notre part, nous avons montré dans la première partie l'importance

de la coupure entre le présent et le passé. Dans cette deuxième partie, nous tenterons donc de

rétablir une forme de continuité dans le temps. Dans un premier temps, un retour sur la pratique morphologique en archéologie

préventive nous permettra de nuancer l'approche régressive et patrimoniale et de réintroduire une

continuité entre le passé et le présent en faisant de la carte compilée, source principale du

morphologue, un outil d'évaluation du présent. Dans cette approche, nous montrerons comment

le discours du morphologue s'est inversé pour transposer le point de départ de la recherche dans

le présent et non dans un point donné du passé. Cette sous-partie s'appuie essentiellement sur

notre pratique de la carto et photo-interprétation en archéologie préventive et plus

particulièrement sur les opérations de l'A66 et de Marines où une réflexion sur les méthodes de

prospection a été développée (cf. INTRODUCTION :II-2-B-a et II-2-B-b). Dans un deuxième temps, nous montrerons que la relation entre passé et présent, pour autant, n'est pas linéaire. La dynamique des formes réside en partie dans des interrelations constantes dans le temps qui participent à la complexité des objets. Cette dynamique sera

observée à partir de l'approche morphologique plus générale sur les réseaux routiers. Cette

observation s'appuiera sur trois études réalisées dans le V al-d'Oise, à la liaison entre archéologie

et aménagement (études sur Cergy-Pontoise, Marines et la Chaussée Jules-César). S. Robert : L'analyse morphologique des paysages : entre archéologie, urbanisme et aménagement du territoire

PARTIE 2 : REINTRODUCTION DE CONTINUITÉS SPATIALES ET TEMPORELLES... 258
II - LA CARTE COMPILÉECOMME DOCUMENT D'ÉVALUATION

DU PRÉSENT

II - 1: PRINCIPESDELACARTE"COMPILÉE"

II - 1 - A: Qu'est-ce que c'est ?

Faire une "carte compilée" consiste à reporter sur un même fond de plan l'ensemble des

données planimétriques que l'on peut rassembler à partir de différentes méthodes : analyse des

cartes anciennes et des photographies aériennes, données de fouille, de prospection de terrain ou

de protections aériennes, données issues de sources écrites que l'on peut replacer spatialement,

etc. (cf. FIGURE48). Elle est donc constituée d'un fond de planou plan de référencequi est continu et de données thématiques plus ponctuelles. L'ensemble de ces données est issu de documents possédant des espaces géométriques divers : espace des différentes cartes ou photographies aériennes, relevés topographiques sur le terrain etc. On utilise alors l'espace

géométrique du fond de référence pour "redresser" l'ensemble des documents. Le report sur un

même fond de plan de données planimétriques d'échelles variables est apparu comme la meilleure

solution technique pour synthétiser l'information. Cette démarche procède, à l'origine, de la volonté de compléter les cartes qui sont considérées comme des sources limitées.

Ainsi,

dès les années 1970, les morphologues conseillaient de "compléter" (LIGER 1974 : 9) ou "documenter" (CHOUQUER 1990 : 180) la carte ou

le relevé des photographies aériennes de l'IGN, par les données archéologiques photographiés en

prospection oblique ou relevés sur le terrain. Le but étant la reconstitution la plus détaillée d'un

état du paysage passé, la carte topographique était considérée comme lacunaire dans le sens où

elle ne figurait que les éléments fonctionnels dans le paysage actuel. Le chercheur devait donc

effecteur l'opération "longue et fastidieuse, mais nécessaire" qui consiste à reporter les éléments

disparus, apparaissant sous forme active sur les cartes anciennes ou sous forme fossile sur les photographies aériennes contemporaines. Le choix de l'utilisation de la photographie verticale

comme source était présenté d'ailleurs comme un gain de temps puisque forme fossile et forme

active s'y côtoient déjà (CHOUQUER 1990 : 180).

La carte compilée a été réalisée d'abord à l'échelle des réseaux. Dans le contexte de

l'archéologie préventive, elle a été développée à l'échelle des grandes formes mais surtout

l'échelle de l'emprise des opérations archéologiques (CHOUQUER 1991, CHOUQUER (dir.) 1996 C,

1996 D et 1997 B, JUNG 1997, B

ATS et ROBERT 1994, ROBE

RT 1995

A, 1997

A, 1998 A, 1998 B et 1998 C,

*ROBE RT et al. 2001, PINOTEAU 2000 et JOLY et PINOTEAU 2002). En 1997, nous la présentions comme

un élément méthodologique en morphologie et consacrions un article à la réalisation du fond de

plan de la carte compilée (*ROBERT 1997 B). Dans nos travaux, nous réalisions une compilation détaillée à grande échelle sur l'emprise des travaux (1/2000 e-15000eou 1/10000e). Elle pouvait

être généralisée ensuite pour l'analyse des grandes formes. S. Robert : L'analyse morphologique des paysages : entre archéologie, urbanisme et aménagement du territoire

PARTIE 2 : REINTRODUCTION DE CONTINUITÉS SP

ATIALES ET TEMPORELLES...

II. LA CARTE COMPILÉE COMME DOCUMENT D'ÉVALUATION DU PRÉSENT259

S. Robert : L'analyse morphologique des paysages : entre archéologie, urbanisme et aménagement du territoire

PARTIE 2 : REINTRODUCTION DE CONTINUITÉS SPATIALES ET TEMPORELLES... II. LA CARTE COMPILÉE COMME DOCUMENT D'ÉVALUATION DU PRÉSENT260

FIGURE48 :Exemple de carte compilée à Marines. Report des données archéologiques et de carto et photo-

interprétation sur le fond cadastral du XIX esiècle. La carte compilée est constituée d'un fond représentant le

parcellaire avant les remembrements des années 1950, sur lequel sont reportées les données historiques

perceptibles en carto, photo-interprétation et en archéologie de terrain (cf. figure couleur dans *ROBERTet al.

2001 : 103, cf. ANNEXES: Dossier 2, pièce 1)..

Dans le contexte de l'archéologie préventive, le but de la compilation à l'échelle du

terrain était de fournir une carte archéologique performante à grande échelle et en forme réelle,

utilisable par les archéologues de terrain

108. En effet, la carte archéologique nationale (fichier

DRACAR) ne fournissait pas une cartographie suffisamment détaillée pour être utilisable sur le

terrain. Il s'agissait plutôt d'un fichier de points, ne figurant pas les sites en forme réelle. Réalisée

à l'échelle de la région, elle était difficilement utilisable dans un cadre opérationnel. La production

de la carte compilée permettait donc de synthétiser et de donner une représentation

cartographique détaillée tout en ajoutant un certain nombre d'informations fournies par la carto et

photo-interprétation faite à cette occasion. Dans la plupart des cas, la compilation permettait de

multiplier les données archéologiques inventoriées pour un secteur

109. Sur l'opération Toyota-

Onnaing, par exemple, 19 sites étaient connus dans l'inventaire DRACAR sur les quatre communes couvertes par l'opétation. Il s'agissait essentiellement de découvertes pédestres

d'indices néolithiques et antiques. La carto-interprétation a permis d'ajouter 48 indices de sites

(ROBERT 1998 A : annexe 3 et p. 5, cf. aussi la carte archéologique du canton de Guise: ROBERT1996

F: annexe 4 - cf. FIGURE49). S. Robert : L'analyse morphologique des paysages : entre archéologie, urbanisme et aménagement du territoire

PARTIE 2 : REINTRODUCTION DE CONTINUITÉS SP

ATIALES ET TEMPORELLES...

II. LA CARTE COMPILÉE COMME DOCUMENT D'ÉVALUATION DU PRÉSENT261

FIGURE49 : Carte archéologique

du canton de Guise.

Comparaison entre l'état du

ficher DRACAR avant l'étude documentaire et après. On est passé de 41 sites connus à 102 (ROBERT 1996 F : ANNEXE4). Une part importante des nouveaux indices est fournie par la carto-interprétation et la

bibliographie et concerne essentiellement des indices historiques. La carto et photo-inerprétation

permet aussi de préciser des indices connus mais peu ou mal localisés. La photo-interprétation à

partir des missions verticales fournit également un grand nombre d'indices de sites.

La carto et

photo-interprétation est donc apparue comme un véritable moyen de prospection des sites archéologiques. II - 1- B: La carte compilée comme moyen de prospection en préalable aux sondages

R. Chevallie

r, dès les années 1960, avait attiré l'attention sur l'utilisation de la carto et photo-interprétation comme moyen de prospection de sites archéologiques(cf.PARTIE1: II-2-D-b).

Les échanges effectués, à partir du début des années 1990 entre morphologues et archéologues du

préventif ont renforcé cette approche (cf. PARTIE1 : II-2-D-c). Traditionnelement, une opération d'archéologie préventive repose sur quatre phases théoriques : - prospection (pédestre, étude documentaire etc.), - diagnostic (par sondages mécaniques), - évaluation (par décapage de l'emprise supposée du site), - fouille (BLOUET 1994). La première méthode de prospection employée en archéologie préventive était la

prospection pédestre. Elle était réalisée systématiquement sur la zone concernée. Des sondages à

la tarière ou la pelle mécanique intervenaient ponctuellement dans une deuxième phase pour vérifier et caractériser les sites perçus en surface (par exemple, sur l'A71 :

FERDIÈRE (dir.) et

RIALLAND (di

r .) 1994, ou sur le TGV Nord : DE SAINT-BLANQUAT 1992). Progressivement, la méthode par sondages systématiques s'est imposée comme élément premie r, dans la chaîne technique du traitement archéologique des vestiges menacés par les travaux.et comme méthode de référence pour le diagnostic archéologique 110.

Cette méthode a été développée à la fin des années 1980 par le Service régional de

l'archéologie de Lorraine : en 1994, 5000 ha avaient été ainsi testés dans cette région

(BLOUET

1994 : 22). Des tranchées sont ouvertes à la pelle mécanique à godet lisse, sous la conduite d'un

archéologue. La couche de labou r, où les vestiges sont considérés comme détruits par les

manières culturales, est enlevée pour accéder directement aux structures en creux conservées,

hors d'atteinte du soc des charrues. Toute l'emprise du projet d'aménagement est couverte, les

sondages y sont réalisés systématiquement. L'échantillonnage est réalisé selon une maille de dix

ou vingt mètres et les tranchées sont disposées en quinconce. La largeur des sondages correspond

à celui du godet de la pelle, soit généralement 1,80m mais des élargissements peuvent être réalisés

ponctuellement pour caractériser certains vestiges. De la même manière, des sondages plus

profonds peuvent être réalisés pour atteindre les couches de conservation des sites préhistoriques.

Généralement, on estime la surface cumulée des sondages à 5 ou 7% de l'emprise des travaux

traitée (BLOUET 1994 : 22). cf.FIGURE50S. Robert : L'analyse morphologique des paysages : entre archéologie, urbanisme et aménagement du territoire

PARTIE 2 : REINTRODUCTION DE CONTINUITÉS SPATIALES ET TEMPORELLES... II. LA CARTE COMPILÉE COMME DOCUMENT D'ÉVALUATION DU PRÉSENT262

Cette méthode a été choisie car elle présentait l'avantage de mieux caractériser et dater

le site par rapport aux observations de surface qui ne permettent pas toujours de percevoir les

différentes phases d'occupation. Elle donnait aussi une évaluation directe de la conservation du

site. En effet, certains sites repérés en prospection de surface n'étaient pas toujours conservés

sous la couche de labou r . Elle présentait donc l'avantage de cumuler en une seule phase et une

seule technique, les phases de diagnostic et d'évaluation de la méthode traditionnelle (prospection

pédestre + sondages ponctuels). De plus, la méthode des sondages permettait de mettre au jour

certains sites non perceptibles en surface. ÀSénart, par exemple, la comparaison entre les zonesS. Robert : L'analyse morphologique des paysages : entre archéologie, urbanisme et aménagement du territoire

PARTIE 2 : REINTRODUCTION DE CONTINUITÉS SP

ATIALES ET TEMPORELLES...

II. LA CARTE COMPILÉE COMME DOCUMENT D'ÉVALUATION DU PRÉSENT263

FIGURE50 : Implantation

des tranchées systématiques réalisées pour l'opération d'archéologie préventive sur la ZAE de Moissy-

Cramayel (ROBERT 1995

B : pl. VIII). La

multiplication des sondages permet d'observer les vestiges conservés sous la couche de labour. Les concentrations (trame pointillé) sont identifiées comme "site" archéologique et font l'objet d'une fouille. explorées en prospection pédestre et en sondages systématiques, montrait une augmentation sensible du nombre de sites découverts, notamment pour la période protohistorique (cf TABLEAU

5). Par exemple, dans un secteur de 40 ha prospecté selon les deux méthodes, un enclos

protohistorique n'était pas apparu en prospection pédestre (POTHIN et al. 1993). Cette méthode

s'accordait donc bien avec le désir d'exhaustivité des archéologues dans le cadre de la sauvegarde

du patrimoine archéologique. Elle était présentée, au début des années 1990, comme "l'instrument

le mieux à même de dresser un inventaire précis et exhaustif du potentiel archéologique d'un

terrain..." (BLOUET 1994 : 24).

Il faut préciser que cette méthode est considérée comme destructrice dans le sens où elle

utilise des moyens lourds (pelle mécanique), qu'elle évacue la couche de labour et qu'elle détruit

parfois des réseaux existants (drainage, chemins etc.). Elle nécessite d'ailleurs une remise en état

des terrains si elle n'est pas suivie directement par l'aménagement (et parfois même lorsqu'elle est

suivie par celui-ci - cf.*ROTH et BOISOT 1999). Elle est fortement dépendante du projet d'aménagement auquel elle est rattachée puisqu'elle nécessite l'acquisition des parcelles foncières et qu'elle ne peut se développer en dehors de l'emprise de l'opération. Elle

intervient donc dans une phase relativement avancée du projet, après les études impacts et la

déclaration d'utilité publique et généralement, après la phase d'acquisition du foncier

111. Dans ce

cadre, l'archéologie est traitée d'un point de vue essentiellement patrimonial au titre des mesures

compensatoires des impacts sur le patrimoine archéologique (CHAIB 1996 : 118). Dans les années 1980, l'étude documentaire réunissant recherches bibliographiques,

archivistiques, carto et photo-interprétation et parfois enquêtes orales a été développée comme

moyen de prospection en préalable aux prospections de surface: par exemple, surl'A71 et sur le TGV Nord (FERDIÈRE (dir.) et RIALLAND (dir.) 1994, DE SAINT-BLANQUAT 1992).En 1994, G. Martin l'identifiait comme un des "outils" à utiliser avant la mise en place des moyens mécaniques au

même titre que la prospection pédestre, aérienne, géologique ou électromagnétique. Elle

regroupait l'étude bibliographique, l'inventaire archéologique, l'analyse des cartes anciennes, des

photographies aériennes obliques et verticales (MARTIN 1994).Or, nous avons vu que

parallèlement,la morphologie se développait en utilisant le même type de sources (cf.PARTIE1: I-

3-B-c). Les responsables d'opérations en archéologie préventive se tournèrent donc naturellement

vers les morphologues pour leur savoir-faire en carto et photo-interprétation. S. Robert : L'analyse morphologique des paysages : entre archéologie, urbanisme et aménagement du territoire

PARTIE 2 : REINTRODUCTION DE CONTINUITÉS SPATIALES ET TEMPORELLES... II. LA CARTE COMPILÉE COMME DOCUMENT D'ÉVALUATION DU PRÉSENT264

TABLEAU5 :Tableau récapitulatif des opérations menées par la coordination archéologique de Sénart. La

réalisation de diagnostics par tranchées systématiques permet d'augmenter sensiblement la découverte de

sites paléolithiques et protohistoriques (B

ATS et ROBERT 1995 A : 9).

Dans nos propres travaux, nous avons développé la compilation de l'information comme

méthode de prospection en préalable aux sondages systématiques. Cette demande émanait de la

volonté des responsables de pouvoir mieux anticiper la phase de diagnostic par sondages systématiques (par exemple, BATS et al. 2000)112 . La carte compilée était présentée comme une carte archéologique très détaillée, permettant aux archéologues d'avoi r, avant même leur

intervention sur le terrain, une idée du potentiel archéologique. Les sondages systématiques

venaient dans un deuxième temps infirmer ou confirmer les résultats de l'étude préalable mais,

dans tous les cas, restaient la référence pour l'établissement de la prescription.

Sur l'étude préliminaire de l'A66, la démarche était différente puisque cette étude était

réalisée à la demande de l'aménageur pour promouvoir des méthodes non destructrices en

archéologie préventive). Sur cette opération, puis sur celle de Marines, nous avons donc testé les

limites et les apports de la carto et photo-interprétation, croisée avec l'analyse géomorphologique

et la prospection géophysique, comme méthode de prospection en archéologie préventive (cf.

Introduction: II-2-B-a et II-2-B-b). La "carte du potentiel archéologique", proposée au terme de

l'étude préalable menée dans l'opération de Marines, constituait, en quelque sorte, le point

d'aboutissement de cette approche (cf. FIGURE63). Ces réflexions sur les techniques de

prospection et notamment sur leur hiérarchisation dans le contexte de l'archéologie préventive

nourrissent notre réflexion sur les apports de la morphologie à l'aménagement. Àtravers l'observation de certaines transformations techniques de la morphologie au

contact de l'archéologie préventive et des difficultés au croisement des deux disciplines, nous

verrons comment ce contact a transformé progressivement le référentiel. En effet, au départ, la

compilation procède à la fois d'une volonté de reconstitution historique et d'une volonté de

localisation spatiale des vestiges dans le but de leur conservation. Mais la systématisation de la

pratique de la carte compilée dans le contexte de l'archéologie préventive, à partir des années 1990, a permis de faire émerger progressivement un document-source différent des sources habituelles de l'historien et de l'archéologue. Ce document prend l'espace euclidien et

géoréférencé (localisé) comme référence et met sur le même plan des traces de toutes périodes

jusqu'à l'actuel. Contrairement aux cartes archéologiques ou aux tentatives de reconstitution du

paysage en morpho-histoire qui agissent par tri et valorisation de certaines traces en fonction de

périodes et d'objets privilégiés, la carte compilée tente d'appréhender un espace continu à travers

l'espace et le temps.

Elle donne à voir un état complexe du sol, mettant sur le même plan des éléments actifs

et des éléments dits fossiles car enfouis mais ayant toujours un rôle "physique" sur l'état du sol.

Ce document est né à la croisée entre des questions de gestions de l'information archéologique

dans le cadre de l'archéologie de sauvetage et une pratique morphologique ayant ses propres concepts. Dans un premier temps, nous avons dû concilier deux démarches inverses:

"l'épluchage" de la carte pourretourner à un état ancien du paysage (démarche régressive), contre

l'accumulation des données jusqu'à la période actuelle pour la gestion des traces matérielles sur

le terrain (démarche patrimoniale). Dans un deuxième temps, nous avons dû dépasser également

la vision réductrice de la démarche patrimoniale qui opère un tri important correspondant à des

choix de valeur sociale et à des questions de gestion concrète des traces sur le terrain.

Au final,S. Robert : L'analyse morphologique des paysages : entre archéologie, urbanisme et aménagement du territoire

PARTIE 2 : REINTRODUCTION DE CONTINUITÉS SP

ATIALES ET TEMPORELLES...

II. LA CARTE COMPILÉE COMME DOCUMENT D'ÉVALUATION DU PRÉSENT265 nous avons pu proposer un document plus continu dans l'espace à travers le temps. La rencontre entre ces deux démarches (régressivité/accumulation), autour des données du terrain, a permis de dépasser la vision morpho-fonctionnelle traditionnelle en archéologie,

basée sur une vision stratigraphique du temps associant une forme à une fonction et à un temps

donnés. S. Robert : L'analyse morphologique des paysages : entre archéologie, urbanisme et aménagement du territoire

PARTIE 2 : REINTRODUCTION DE CONTINUITÉS SPATIALES ET TEMPORELLES... II. LA CARTE COMPILÉE COMME DOCUMENT D'ÉVALUATION DU PRÉSENT266 II - 2: LACARTECOMPILÉEDESANNÉES1990 : ÀLACROISÉEENTRE

MORPHOLOGIEETAMÉNAGEMENT

II - 2 - A: Au départ, le territoire historique comme référence II - 2 - A - a : L'utilisation des sources planimétriques des XIXe et XXe siècles En morphologie, les documents utilisés datent essentiellement des XIX eet du XXe siècles (*ROBERT 1997 B, JUNG 1998). Dans les années 1980, le fond de référence était la carte topographique au 1/25 000 eou des photographies aériennes, traitées directement, sans relevé initial (CLAVEL-LÉVÊQUE (éd.) 1983, CHOUQUER 1990). Àpartir des années 1990, le fond de

référence s'est constitué de plus en plus systématiquement par un relevé au niveau parcellaire,

réalisé à partir de photographies aériennes verticales, réalisées avant les remembrements ou

partir de l'assemblage de cadastres napoléoniensquotesdbs_dbs24.pdfusesText_30
[PDF] Cernay la Ville_2013

[PDF] Cernay les SRC natation

[PDF] Cerner France Infos - Santé Et Remise En Forme

[PDF] Cernes Plan de Traitement - Support Technique

[PDF] cernes: au eansea

[PDF] CERNEVIT, poudre pour solution injectable ou pour perfusion - Chirurgie

[PDF] cerom_entreprises_de_nouvelle

[PDF] Ceros® TCP Granulé et Putty - France

[PDF] cerp bretagne nord - Gestion De Projet

[PDF] CERP Rhin Rhône Méditerranée - Gestion De Projet

[PDF] CERP Rouen est le troisième grossiste-répartiteur français - Santé Et Remise En Forme

[PDF] CERPE épreuve de Sciences et Technologie Concours blanc – CD 93 - Anciens Et Réunions

[PDF] CERPEG Discours-2 - France

[PDF] CERPET 2013 - Nestle - Economie-Gestion Dijon - France

[PDF] CERPP Comment intégrer la couverture de thèse à un document