POUR LES PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP
Le certificat médical sera le point de départ de l'évaluation. Celle-ci permettra à la MDPH de prendre des décisions adaptées à vos besoins.
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Re-dresser les élèves : la gymnastique corrective . contrôles et de certificats médicaux sésame pour écarter ou non les élèves de la pratique de.
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N° d'ordre NNT : 2
021LYSE2070
THÈSE de DOCTORAT DE L'UNIVERSITÉ DE LYON
Opérée au sein de
L'UNIVERSITÉ LUMIÈRE LYON 2
École Doctorale : ED 483
Sciences Sociales
Discipline : Histoire
Soutenue publiquement le 12 novembre 2021, par :
Lionel PABION
Le sport embrigadé ?
Les sociétés de préparation militaire en France : des loisirs militarisés (années 1880-années 1930).Devant le jury composé de :
Anne RASMUSSEN, Directrice d'études, École des hautes études en sciences sociales, Présidente
Patrick CLASTRES, Professeur des universités, Université de Lausanne, Rapporteur Daphné BOLZ, Maîtresse de conférences HDR, Université de Rouen, Rapporteure Olivier CHOVAUX, Professeur des universités, Université d'Artois, ExaminateurEmmanuel SAINT-FUSCIEN, Directeur d'études, École des hautes études en sciences sociales, Examinateur
Édouard LYNCH, Professeur des universités, Université Lumière Lyon 2, Directeur de thèse
Contrat de diffusion
Ce document est diffusé sous le contrat Creative Commons "Paternité - pas d'utilisation
commerciale - pas de modification » : vous êtes libre de le reproduire, de le distribuer et de
le communiquer au public à condition d'en mentionner le nom de l'auteur et de ne pas le modifier, le transformer, l'adapter ni l'utiliser à des fins commerciales.Université Lumière Lyon 2
ED 483
UFR Temps et territoires
Histoire
Le sport embrigadé ?
Les sociétés de préparation militaire en France : des loisirs militarisés (années 1880 - années 1930)VOLUME PRINCIPAL
Lionel Pabion
Histoire contemporaine
Date de soutenance : 12 novembre 2021
Membres du jury :
Patrick CLASTRES, professeur, Université de LausanneOlivier CHOVAUX, rtois
Édouard LYNCH, professeur des universités, Université Lumière Lyon 2Anne RASMUSSEN, directrice , EHESS
Emmanuel SAINT-FUSCIEN, maître de conférences-HDR, EHESSRemerciements
" », écrit H.-I. Marrou, " ne travaille pas, en premier lieu ni essentiellement pour un public, mais bien pour lui-même1 également beaucoup pensé, en
apprenant le métier, à mes parents et à ma famille Eliette soit particulièrement remerciée, soutien indéfectible, maiségalement relectrice patiente.
Je remer accueilli comme Louis, Samuel et temps mais aussi à Peio et Timothée, à Valentin et Andréa, à Salomé, à Yannis, à Yann, à Audrey, à Lyla. Toute ma gratitude va aussi aux membres de ce laboratoire attachant, jeunes camarades ou vénérables professeur·e·s. Je ne veux pas manquercafetière, toujours présents, même en temps de pandémie : merci notamment à Pierre,
Mahamadou, Lucas, et à Morgane. Mathilde ne mesure probablement pas à quel point son soutien a été important. Sans Charlène, ce parc. Je Merci également de en particulier Natalia Bazoge Je tiens également à exprimer ma reconnaissance aux membres du jury, qui ont accepté de prendre de leur temps pour évaluer cette étude et pour la discuter : Édouard Lynch soit enfin remercié, lui qui a dirigé mes travaux depuis maintenant près1 Cette belle formule paradoxale se veut " une garantie de sérieux, d'exigence, de rigueur. En histoire, il est
toujours facile de persuader les autres : il n'est même pas besoin d'un coup de pouce, mais seulement d'un peu de
persuader soi-même, quand on travaille de première main, au contact de l'ambiguïté fondamentale des sources,
des difficultés de l'information et de la compréhension là surtout où on mesure la portée de l'enjeu
existentiel ». Henri-Irénée MARROU, De la connaissance historique, Seuil, 1954, p. 212-213.Liste des abréviations
Fédérations :
CNS : Conseil National du Sport
FFFA : Fédération Française de Football-Association FGSPF : Fédération Gymnique et Sportive des Patronages de France UFOLEP : Union Française des éducation Physique USFSA : Union des Sociétés Françaises de Sports Athlétiques USGF : Union des Sociétés de Gymnastique de France USPMF-USEPPSM : Union des Sociétés de Préparation Militaire de France - Union des et de Préparation au Service MilitaireUSTF : Union des Sociétés de tir de France
Préparation militaire :
BAM Aptitude Militaire
BPME : Brevet de Préparation Militaire Elémentaire BPSM : Brevet de Préparation au Service Militaire CPSM : Certificat de Préparation au Service MilitairePMS : Préparation Militaire Supérieure
SAG : Société Agréée par le ministère de la Guerre Le nom de la revue Le Soldat de demain a été abrégé dans les notes par : Le SoldatSOMMAIRE
Introduction ........................................................................................................................................... 1
...................................................................... 1Du national au local, une variation de focale .................................................................................... 13
............................................................................. 23 Première partie. " st indispensable, nousfabriquerons des canons » : 80 ans de préparation militaire (années 1860- années 1940)............ 29
.......... 30Chapitre 2. La " Belle Époque » de la préparation militaire : un réseau associatif de masse
pleinement institutionnalisé (1900-1914) ......................................................................................... 88
Chapitre 3. La préparation militaire à l'épreuve de la guerre, entre ruptures et continuité paradoxale
(1914-années 1930) ......................................................................................................................... 156
? la préparation militaire dans les années 1930 ..... 213Conclusion de la première partie .................................................................................................... 263
Deuxième partie. Une histoire " au ras des crampons » : acteurs et pratiques du mouvementpréparatiste ........................................................................................................................................ 265
Chapitre 5. Le gymnase, le stand et la buvette : des associations de loisirs.................................... 266
Chapitre 6. Le sport en uniforme ? Les rapports ambigus des sociétés préparatistes avec les sports
......................................................................................................................................................... 309
Chapitre 7. Éléments pour une sociologie du mouvement préparatiste .......................................... 356
Chapitre 8. " » : le monde scolaire et les pratiques conscriptives ............. 409Conclusion de la deuxième partie ................................................................................................... 448
Troisième partie. Contrôler la jeunesse, éduquer des soldats : la préparation militaire comme
instrument de " gouvernementalité » .............................................................................................. 451
Chapitre 9. Pour " la vigueur de la race » : la doctrine préparatiste ............................................... 452
Chapitre 10. " Une occupation saine » : une technologie de gouvernementalité des jeunes hommes......................................................................................................................................................... 496
Chapitre 11. Entraîner physiquement la jeunesse pour le métier des armes : une culture militaire à
l'échelle européenne ........................................................................................................................ 554
Conclusion générale .......................................................................................................................... 622
1INTRODUCTION
D et des loisirs
La " Belle Époque » de la militarisation ?
Le 2 août 1914, une fusillade éclate dans le village frontalier de Joncherey. Des cavaliers allemands en reconnaissance rencontrent des soldats français du 44 e infanterie. Les échanges de tirs font deux victimes, le lieutenant Albert Mayer et le caporal Jules André Peugeot. Ce sont les deux premiers morts de la Grande Guerre. Instituteur né à Étupes en1893, dans la banlieue de Sochaux, Peugeot est un ancien membre de la société de tir de
Montbéliard
1, où il a appris à manier le fusil Lebel avant même son passage sous les
drapeaux. Selon toute vraisemblance, il obtient ainsi le baptitude militaire, ce qui lui u caporal au bout de quatre mois de service2. Le destin de cet homme semble révéler toute es systèmes de conscription généralisée, construits mettent en place les conditions de la guerre industriellefrançaise sur le pied de guerre, élevant maîtres et élèves dans le patriotisme. Il est enfin le
symbole de ces jeunes hommes dont la vie la plus intime loisirs adolescents, identité
gestes, de discours et de représentations . Le hasard de cette mort brutale met en lumière, de manière frappante, de larges structures sociales. La culture patriotique de la" Belle Époque » y apparaît en plein jour, non sans une certaine ironie tragique : les
instituteurs ou les édiles, comme des somnambules3, furent nombreux, en juillet 1914, à
lors des traditionnelles remises de prix récompensant les vainqueurs des concours de tir ou de gymnastique. Les fusils Lebel et les carabines ndes places de villages enjoués. Ils ne se doutaient pas que les mots allaient bientôt devenir des
actes.1 ndré Péchin, né en 1915, membre de la société de tir de Montbéliard. ARCHIVES
MUNICIPALES DE MONTBELIARD, 6AV133, " trée du sport dans la vie sociale à Montbéliard entre1870 et 1914 (1978) ».
2 Il est incorporé le 27 novembre 1913 et promu caporal le 4 avril 1914. Fiche matricule, archives
départementales du territoire de Belfort, 1R432 558.3 Selon cette heureuse expression, " The Sleepwalkers ». Christopher M. CLARK,
, traduit par Marie-Anne de BERU, Paris, Flammarion, 2015. 2 Figure 1 : fête fédérale de l'USGF (carte postale, 1914)4 L " sociétés conscriptives5 » . Les historiensont déjà souvent évoqué ces associations de gymnastique ou de tir, qui visent à préparer les
jeunes hommes avant leur service militaire. mouvement associatif repose dissuasion : si la France est redoutable, par sa valeur militaire, les puissances voisines ne se lanceront pas dans une nouvelle guerre, devenue trop coûteuse. Dans cette perspective, les hommes et aux hommes mûrLes sociétés de tir et de gymnastique apparaissent dans les années 1860, tandis que les
sociétés se développent principalement après 1880. Le terme de" préparatiste » apparaît au tournant du siècle. Il est utilisé par les dirigeants du mouvement
eux-mêmes, pour désigner les sociétés qui mêlent la pratique du tir, de la gymnastique, des
exercices physiques équitation). Mais les pratiques conscriptives sont également en partie adoptée (gymnastique, tir scolaire, bataillons scolaires), dans des groupes para-scolaires (les " post-scolaires ») et dans certains clubs de sports.4 Edmond Mary-Rousselière, carte postale, 1914, collection personnelle.
5 Selon le terme popularisé par Pierre Arnaud, dont il sera largement question dans cette thèse.
3amplifie le mouvement des sociétés conscriptives. Le mouvement préparatiste croît de façon brusque extension au tournant des années 1910, en particulier après la loi des deux ans, votée en 1905. La réduction du serSelon certains
dirigeants militaires, les quelques mois de service ne sont en effet pas suffisants pour former instde nombreux parlementaires et oriente des politiques publiques spécifiques, au moins jusque dans les années 1930. En 1908,la préparation militaire est ainsi pleinement institutionnalisée, avec la création du statut de
Société Agréée par le ministère de la Guerre Militaire (BAM). Le mouvement devient alors réellement massif. Trois grandes fédérations structurent le champ préparatiste es Sociétés de Tir de France (USTF), dirigée par Daniel Mérillon, revendique plus de 3 000 sociétés adhérentes Sociétés de Gymnastique de France (USGF) est dirigée par Charles Cazalet et compte 1 700 Sociétés de Préparation Militaire de France (USPMF), lancée parAdolphe Chéron, se consacre explicitement à cet objectif, avec plus de 1 500 sociétés
affiliées préparation militaire une majorité de . Enfin, la fédération catholique, la FGSPF (Fédération Gymnastique et Sportive des Patronages deFrance), forte de 1 500 associations, joue également un rôle important en embrassant
ste, à sa manière.Étudier les sociétés de préparation militaire durant la Troisième République permet
indirectement de la Grande Guerre. L groupes militarisés met en évidence les par une partie de la martiale, dans des espaces qui débordent les seules casernes. large militarisation6 de la société au tournant du XXe siècle néanmoins par la majorité dessupposerait des éléments de mesure fiables. La fréquentation de sociétés préparatistes,
indéniablement militarisées, et qui reposent sur une adhésion volontaire, pourrait servir
consentement » au devoir militaire. Mais cettedémarche pose en réalité de redoutables problèmes de méthode, difficilement solubles, qui
mondiale7. Ces groupes préparatistes ne se laissent pas non plus réduire à de simples organes
6 militaire dans la vie sociale.7 es concepts de " consentement » ou de " culture de guerre »,
qui ne sont pas encore totalement clos. (Frédéric ROUSSEAU, 14-18, penser le patriotisme, Paris, Gallimard,
2018.) Plus récemment, des jeunes chercheurs ont également souligné la nécessité de prendre en compte la
4 ent pas de déduire les représentations ue8. les réalités de cette culture martiale diffusée , à la fois sur le plan symbolique (discours, représentations) et sous des formes concrète (gestes,lieux, formes de sociabilités). Ces pratiques débordent de la seule institution militaire, pour
notamment dans lesloisirs. Cette culture du temps de paix fonctionne comme un répertoire, qui se trouve
facilement mobilisé et qui se transforme en culture de guerre. ainsi pas une cause de la guerre, du point de vue logique que suggère un raisonnement contre-factuel9. Imaginons une opinion majoritairement hostile à
par lapopulation sous la menace, tandis que les déserteurs et les insoumis, très nombreux,
pourraient compter sur le soutien collectif des communautés dont ils sont issus10. Une
de manière coercitive semble tout à fait au début du siècle. Cette mobilisation contrainte aurait été celle en partie anticipée dans les -major, avec la mise en place du carnet B, qui tablait sur de nombreux refus de partir11. La culture militaire
des conditions sine qua non du succès de la mobilisation. es sociétés de préparation militaire ne semblent pas constituer des causes déterminantes du conflit, dans une logique de " marche àla guerre » inéluctable. Les tirs au stand, les pyramides humaines des gymnastes et les
" valeurs et de comportement ». Mathieu MARLY, e corps des sous-officiers, Thèse de doctorat, Université Charles de Gaulle, Lille, 2015, p. 23.8 Ce constat est déjà ancien : "
otalement satisfaisante ». Jean-Jacques BECKER,les Français sont entrés dans la guerre, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1977,
p. 259. aboutit à des critiques de cette démarche historique de " sondage rétrospectif ». Patrick CHAMPAGNE, , Paris, les Éd. de Minuit, coll. " Le sens commun », 1990, p. 71.9 " Toute histoire est contre-factuelle » : la méthode est inévitable pour tester les chaînes causales. Antoine
PROST, , Paris, Éd. du Seuil, coll. " Collection Points 225, 1996, p. 178.10 : le refus du devoir mil
sociale, comme le montre : Eugène COTTE, , Montreuil, la Ville brûle, 2016. Au contraire,un tel tableau contrefactuel du refus du service fait écho à la situation de la France de la fin du XVIIIe siècle.
cours du XIXe siècle. Alan FORREST, Déserteurs et insoumis , traduit par Marie-Alyx REVELLAT, Paris, Perrin, 1988 ; Frédéric ROUSSEAU, , Montpellier, UMR 5609 du CNRS-ESID, 1998.11 Jean-Jacques BECKER, , Paris,
Klincksieck, 1973.
5 isation. Sans , malg-française aurait été sensiblement la même. Quel sens donner, dès lors, aux efforts déployés
par ces dirigeants associatifs, qui se sont démenés sur tous les plans, parfois pendant plusieurs
décennies, pour transformer les adolescents en soldats, avant-même leur service militaire ?Comment interpréter les efforts des jeunes hommes pour intégrer de leur plein gré ces
associations ?Cette militarisation effective apparaît plus comme une cause du conflit, dans la vision
revanche » inéluctable, mais constitue néanmoins un des nombreuxéléments qui place une société entière en condition de se soumettre à un cadre militaire, dans
lequel les individus se retrouvent en situation hétéronomique12, sans la possibilité de refuser de servir 13guerre totale, qui aurait très bien pu, selon des circonstances différentes, ne pas advenir. Les
groupements préparatistes mettent alors en évidence les voies détournées prises par cette vaste
mise en condition martiale pour ces associations paradoxalement les conscrits en leur promettant un passage moins contraignant sous les drapeaux. Lmodestes manifestations de ce largeconditionnement, qui place toute une société sur le pied de guerre. Étudier ainsi un aspect de
elle européenne, permet de mieux comprendre le déclenchement de la Première Guerre mondiale et le succès des mobilisations, par un pas de côté par rapport au conflit lui- aussi un moyen de mettre à disposition des éléments de radrement des loisirs juvéniles dans un cadre militariséMais cet objet dépasse le seul aspect militaire et politique. Les sociétés " conscriptives »
touchent eugénisme. mouvement associatif renvoie aussi aux bouleversements culturels et sociaux de la France rurale du XIX e siècle14. Cette approche multidimensionnelle fait écho à une genèse deverbaux de récits de soldats allemands, traduit par Olivier MANNONI, Paris, Gallimard, 2013, p. 468.
13 de jouer son rôle dans cette mobilisation qui fonctionne comme une " scène sociale ». F.
ROUSSEAU, 14-18, penser le patriotisme..., op. cit., p. 19. 14repérer, pour les mettre à distance, les questions " existentielles » (Henri-Irénée MARROU, De la connaissance
historique, Seuil, 1954, p. 197.), de se soumettre à une " introspection scrupuleuse », pour donner à voir le
" spectacle de la recherche, avec ses succès et ses traverses » (Marc BLOCH,, Paris, Armand Colin, 1949, p. 43.), dans une démarche de " lucidité sur [ses] propres partis pris »
(A. PROST, Douze leçons..., op. cit., p. 97. françaises au XX e 6 recherche sinueuse : ldes bouleversements des campagnes de la " Belle Époque riches débats historiographiques autour de la question de la politisation15. Cette démarche est
ation militaire16. De tels loisirs militarisés, diffusés dans les campagnes dans les années 1900-1910,
question de la militarisation. L militaire largement répandue a rencontrésociabilités et des pratiques de loisirs, notamment pour ce qui concerne les activités physiques
et sportives.Le paradigme " conscriptif »
Ces loisirs militarisés se sont largement développés dès la deuxième moitié du XIXe siècle,
jusque dans les années 1930, y compris dans les campagnes les plus isolées. Le mouvement est en effet massif : entre 1908 et 1938, plus de 17 000 associations ont été agrées par le ministère de la Guerre, soit, en moyenne, plus de 500 associations par an17. Mais les pratiques
conscriptives semblent pourtant avoir été complètement oubliées, invisibilisées dans la
mémoire collective, malgré leur importance symbolique et leur poids dans la structuration du réseau associatif sportif actuel. les activités physiques, dans un cadre républicain, toutétonne souvent le public non-spécialiste18.
La surprise est moindre pour les historiens, qui connaissent bien la genèse dephysique pendant la troisième République, marquée par le poids important des enjeux
militaires. L ses emblématiques bataillons scolaires19, a été les chantiers de jeunesse du régime de15 dans
mon processus de construction intellectuelle. Eugen J. WEBER,France rurale, Paris, Fayard, 1983.
16 À , en première année de master, s
, poursuivi par un second mémoire centré sur cette question, sous la direction Lionel PABION, La préparation militaire en Drome-Ardèche (1880-1914), Mémoire de master 2, Université Lumière Lyon 2, Lyon, 2014.17 Au-
largement développées dans la première partie, dans une perspective diachronique.18 Lorsque avec des profanes, le parallèle spontanément établi avec des
mouvements de jeunesse comme les Jeunesses hitlériennes hommes en uniformes et en armes, effectuant parfois " le salut de Joinville -deux-guerres, qui19 Albert BOURZAC, Les Bataillons scolaires Histoire et idéologie
Lyon 2, 1980.
7 Vichy20 ont expériences symboliques
frappantes montrent le maintienmilitaire et éducation morale et politique. Les sociétés de tir ou de gymnastique ne sont
sur la période de la TroisièmeRépublique21.
Cette connaissance du mouvement préparatiste se fonde en particulier sur les travaux197022. Ces études pionnières ont été prolongées par des travaux préparés dans le cadre de
23, Techniques des
Activités Physiques et Sportives (STAPS), qui intègre les sciences sociales. Marcel Spivak aégalement joué un rôle important, hors de ce cadre disciplinaire, avec la production en 1972
de troisième cycle sur Les orig en France (1774-1848)24. Sa 25, aborde de
nombreuses pistes, avec ue. Mais ce sont les travaux de Pierre Arnaud, gymnastique scolaire dans son impressionnante thèse26plus précisément la
région lyonnaise27 en popularisant le concept de " sociétés conscriptives » pour décrire les
Les Athlètes de la République, est encore cité comme référence, malgré son ancienneté28 29, sur la
20 Jean-Louis GAY-LESCOT, Sport et éducation sous Vichy 1940-1944, Lyon, Presses universitaires de Lyon,
1991 ; Christophe PECOUT, Les chantiers de la jeunesse et la revitalisation physique et morale de la jeunesse
-1944, Paris, , 2007.21 Par exemple Arnaud-Dominique HOUTE, Histoire de la France contemporaine. 4. Le triomphe de la
République, 1871-1914, Paris, Éd. du Seuil, 2014, p.22 Jacques ULMANN, , Thèse
complémentaire Lettres, Paris, 1964 ; Christian POCIELLO, E. Marey et G. Demeny, Thèse de 3e cycle, Université Paris Diderot - Paris 7, 1974.23 Sur ce point, voir : Christian VIVIER, Jean-François LOUDCHER et Gilles VIEILLE-MARCHISET, " Histoire de
», Sport History Review, 36, 2005, p.
24 Marcel SPIVAK, -1848, Thèse de 3e cycle,
Université Paul Valéry, Montpellier, 1975.
25 Marcel SPIVAK,
un aspect original de la défense nationale26 Pierre ARNAUD, L, Thèse
27 Pierre ARNAUD, nce, 1869-1889,
Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1991.
28 Pierre ARNAUD (éd.), Les athlètes de la république. Gymnastique, sport et idéologie républicaine 1870-1914,
Paris, , coll. " Espaces et temps du sport », 1987.29 Georges VIGARELLO, Le , Paris, A. Colin, 2004, (1ère
édition 1978) ; Jacques DEFRANCE,
corporel, Thèse 3e cycle, École des hautes études en sciences sociales, Paris, 1978 ; Alain EHRENBERG,
, Thèse de 3e cycle, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, 1978 ; André RAUCH,1740-1920, 1980 ; Gilbert ANDRIEU,
8 gymnastique 30 se multiplient dans les années 1980. Uproduit plusieurs dizaines de thèses, en particulier via des monographies sur des disciplines sportives31. Les premières synthèses et les
premiers ouvrages à portée générale apparaissent32, tandis que le sport devient peu à peu un
e33 mais aussi dans les facultés histoire, dans le mouvement plus large 34. Depuis, de nombreux travaux sont consacrés aux activités physiques et sportives, notamment par les historiens des STAPS, regroupés depuis 198Histoire duSport (SFHS).
du mouvement préparatiste peut donc sur une riche historiographie, physique35. Néanmoins les associations conscriptives, en particulier les sociétés de
gymnastique, étudiées en elles- mouvement catholique, plus soucieuse des sportifs, de leurs pratiques, de leurs motivations etquotesdbs_dbs24.pdfusesText_30[PDF] Certificat médical - Prestations de compassion de l`assurance
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