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LeMondeJob: WMQ1307--0001-0 WAS LMQ1307-1 Op.: XX Rev.: 12-07-99 T.: 11:09 S.: 111,06-Cmp.:12,11, Base : LMQPAG 15Fap: 100 N

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ANNÉE ± N

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16939 ± 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINEFONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY ± DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANIMARDI 13 JUILLET 1999

Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 9 F ; Autriche,25 ATS ; Belgique, 45 FB ; Canada, 2,25 $ CAN ;Côte-d'Ivoire, 850 F CFA ; Danemark, 15 KRD ;Espagne, 225 PTA ; Grande-Bretagne, 1 £ ; Grèce,500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 2900 L ; Luxembourg,46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas,3 FL ; Portugal CON., 250 PTE ; Réunion, 9 F ;Sénégal, 850 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,10 FS ;Tunisie, 1,2 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $.

International............. 2

France.......................... 6

Soci•t•......................... 8

Carnet...........................11

Abonnements.............11

Immobilier/annonces12

R•gions........................13

Horizons......................14Entreprises .................17

Communication........19

Tableau de bord........19

Aujourd'hui................ 22

M•t•orologie, jeux.. 25

Culture......................... 26

Guide culturel............ 28

Radio-T•l•vision....... 29

LE MONDE ...CONOMIE

aL"Europe sociale ne dïcolle pas aEmploi : 12 pages d"annonces classïes

POINT DE VUE

Le 12 juillet 1998,

ou les feux d'armistice par Jean Rouaud C

ETTE id•e que ce n'•tait

pas pour nous. Ces hu- miliations “ r•p•tition, comme, par exemple, ce cinq buts “ z•ro in¯ig• sans m-me y prendre garde par l'Angleterre, alors que l'•quipe de France se composait pourtant de la ®ne ¯eur du Nantes ¯amboyant de Jos• Arri- bas, cette incapacit• “ se quali®er pour les grandes comp•titions inter- nationales que nous suivions du coup sans affect “ la t•l•vision, va- riant notre soutien d'une •quipe “ l'autre pour un fond de jeu plaisant, une d•routante feinte de corps, une attitude fair-play, la couleur des maillots (mais honn-tement on ne parvenait pas “ se transformer en supporteur spontan• de l'Alle- magne, de Sedan “ Schumacher, il y avait un reste de ressentiment qui avait encore du mal “ passer).

Ces •quipes de club dont on r-vait

qu'elles se fassent •liminer vaillam- ment au premier tour d'une Coupe d'Europe par un grand d'Espagne ou d'Italie, ce qui •tait plus acceptable que par l'Esp•rance du Luxembourg ou les Cabris du Liechtenstein... cequi arrivait, h•las. Au point qu'on ne savait plus “ quel saint se vouer, res- sassant notre lot de consolation, ce que nous avions de mieux “ notre palmar˜s, des victoires rat•es d'un cheveu comme “ ce jeu oŸ l'on se bržle “ proximit• du but : l'•pop•e des Verts et les campagnes de Su˜de, d'Espagne et du Mexique, nous rac- crochant aux treize buts de Just Fon- taine, dont on nous assurait que son titre de meilleur buteur n'•tait pas pr˜s de tomber, dissimulant notre d•ception r•currente derri˜re nos habituelles parades : " Òa vaut mieux que d'attraper la scarlatine », ou : " Dans la vie, faut pas s'en faire. » Ou encore : " Encore un que les Alle- mands n'auront pas », en vidant un verre de vin “ la grimace, comme si l'envahisseur avait d•j“ un úil sur nos caves pour f-ter sa victoire.

Lire la suite page 16

Et nos informations

surla Coupe du monde de footballfïminin page 24

Jean Rouaudest •crivain.

LES SÖRIES DE L"ÖTÖ

Les gïnies duchristianisme

1. J•sus,un doux r-veur

Jïsus ïtait-il un personnage historique

ou le Christ de la foi ? Pourquoi saint Augustin a-t-il ´ inventï ª le pïchï ori- ginel, au grand dam d'Albert Camus ?

Chanterait-on dans les ïglises protes-

tantes si Luther n'avait ïtï musicien et compositeur ? A travers douze por- traits de bons et mauvais gïnies du christianisme, Henri Tincq raconte deux mille ans d'une religion qui posait, dòs les origines, les ïternelles questions de l'homme face ì sa destinïe.p.14 et 15

G. DAGLIORTI

L"ÖTÖ FESTIVAL

Une ´ Flžte ªsimple ì Aix

En inaugurant un nouveau lieu, le parc

de Grand-Saint-Jean, le Festival d'art lyrique d'Aix-en-Provence a renouvelï le plaisir du mïlomane avec une Flžte enchantïe simple et juvïnile, celle de l'Acadïmie europïenne de musique, mise en scòne par Stïphane Braunsch- weig. A Avignon, l'Amïrique latine est

ì l'afAEche. p. 26 et 27

E. CARRECHIO

Fiat a dïjì

un siòcle

PAOLO CANTARELLA

CENT ANS apr˜s sa naissance,

Fiat appartient toujours “ la puis-

sante dynastie Agnelli. Mais ce sont des managers recrut•s hors du cercle familial qui la dirigent.

Son administrateur d•l•gu•, Paolo

Cantarella, r•af®rme, dans un en-

tretien au Monde, la volont• d'in- d•pendance du groupe de Turin malgr• la vague de fusions.

Lire page 17

TOUR DE FRANCE

Armstrong,le plus fort

Dïcidïment abonnï ì la premiòre

place lors des ïpreuves contre la montre de cette 86 e

ïdition du Tour de

France, l'Amïricain Lance Armstrong a

rïussi, dimanche 11juillet, ì Metz, ì creuser de grands ïcarts avec les autres favoris de ce type d'ïpreuve. Il reprend le maillot jaune ì l'Estonien Jaan Kirsi- puu et devient le favori ì la veille de la premiòre ïtape de montagne, qui doit

ñtre disputïe, mardi 13 juillet, entre

Le Grand-Bornand et Sestriòres.

p. 22 et 23 ROME de notre correspondant

Cette fois, c'en est trop ! Victor-Emmanuel

de Savoie, pr•tendant au trþne d'Italie, es- time que son " exil forcé »a assez dur•. Apr˜s plus de cinquante ans d'interdiction de fran- chir les fronti˜res d'un royaume qui ne fut ja- mais le sien, l'h•ritier de la couronne italienne a d•cid• d'attaquer son pays en justice.

Dans une lettre ouverte adress•e “ "ses

compatriotes italiens », le 2 juillet, depuis Ge- n˜ve, le ®ls du dernier roi d'Italie, Victor-Em- manuel III, •crit : "Je suis profondément cha- griné, après des centaines de promesses inutiles, de devoir prendre une décision aussi grave.»Il a donc demand• “ ses avocats de saisir la

Cour europ•enne des droits de l'homme a®n

que lui soit restitu•e sa libert• d'aller et venir.

D'autant, souligne-t-il, que ce droit n'est "re-

fusé ni à des réfugiés, ni à des criminels » lorsque cela est n•cessaire. Pourquoi cet os- tracisme, alors que, selon lui, 80 % des Italiens sont favorables “ son retour ? Le motif de cette col˜re retenue est la d•ci- sion du ministre de l'int•rieur, Rosa Russo Jervolino, de lui interdire de venir en Italie, ne serait-ce que quelques instants. Juste le tempsde remettre personnellement “ la Croix-

Rouge italienne soixante tonnes d'aide huma-

nitaire, recueillies par l'Association Reine-H•- l˜ne et l'ordre de Saints-Maurice-et-Lazare, pour la population des Balkans. Ce refus s'ap- puie sur des arguments constitutionnels. Une disposition de la Constitution, la treizi˜me norme transitoire, dit qu'“ compter du 2 juin

1946, " les ex-rois de Savoie, leurs consorts et

descendants mâles ne peuvent ni pénétrer, ni séjourner sur le territoire national »et que leurs biens sont allou•s “ l'Etat. Ce bannisse- ment •tait justi®• par le pass• de collabora- teur de Victor-Emmanuel III avec Mussolini et la promulgation de lois raciales que le souve- rain avait cosign•es. N•anmoins, le gouver- nement de Romano Prodi avait d•cid• de passer l'•ponge et d'abroger cette disposition transitoire, d'autant que le prince en exil n'a jamais manifest• l'intention de restaurer la monarchie, “ laquelle les Italiens avaient re- nonc• lors d'un r•f•rendum, le 2 juin 1946, par une large majorit• de deux millions de voix. Cet amendement constitutionnel a •t• adopt• par la Chambre des d•put•s au mois de d•cembre 1997. Depuis, le texte est tou- jours en cours d'examen devant la commis-sion des affaires constitutionnelles du S•nat, et Victor-Emmanuel et son ®ls attendent, de plus en plus impatients.

Ce nouvel affront fait aux descendants de la

couronne royale italienne a •t• ressenti avec d'autant plus d'amertume qu'au m-me mo- ment, une autre famille royale, les Bourbons, a obtenu l'autorisation de f-ter les noces d'or de Ferdinand III et de la princesse Chantal au palais royal de Caserte, ancienne demeure du royaume de Naples et des Deux-Siciles. Huit cents invit•s, dont le ministre des affaires ex- t•rieures, Lamberto Dini, se sont lev•s, same- di dernier, au moment oŸ a r•sonn• l'hymne des Bourbons. Ces retrouvailles royales avaient •t• permises “ condition que la ma- nifestation ait aussi une fonction de bienfai- sance. Chacun des invit•s a donc pay•

500 francs, et le fruit de cette g•n•rosit• est

all• aux enfants du Kosovo. Comme le fait re- marquer Sergio Romano dans le Corriere della Sera, " la République reconnaît aux Bourbons ce qu'elle refuse aux Savoie. Ce serait pourtant le meilleur moyen de ranger les derniers de la dynastie Savoie aux archives de l'histoire ».

Michel B˛le-Richard

L"impossible retour de Victor-Emmanuel de Savoie, hïritier du tr˛ne d"ItalieRiches et pauvres, l"ïcart se creuse a

L'AMÖLIORATION g•n•-

rale observ•e dans le monde " sur la voie du d•veloppement hu- main entre 1975 et 1998 » s'ac- compagne d'une forte augmenta- tion des in•galit•s entre pays d'une part, “ l'int•rieur de chaque pays d'autre part, indique le

PNUD (Programme des Nations

unies pour le d•veloppement) dans son rapport annuel, rendu public lundi 12 juillet. Les nou- velles technologies de la commu- •carts entre riches et pauvres. Le patrimoine des trois hommes les plus fortun•s du monde d•passe le produit national brut cumul• des trente-cinq pays les moins avanc•s de la plan˜te (600 millions d'habi- tants).

Lire page 5

et notre ïditorial page16

Rïforme

des lycïes : les programmes des classes de seconde

LES ENSEIGNANTS dispose-

ront de davantage d'autonomie pour adapter “ leurs •l˜ves les nouveaux programmes de la classe de seconde. Ils seront incit•s “ r•- duire le nombre de cours magis- traux et “ pratiquer l'interdiscipli- narit•. Ces nouveaux contenus d'enseignement qui devaient -tre examin•s, lundi 12 juillet, par le

Conseil sup•rieur de l'Education,

entreront en vigueur “ la rentr•e

2000. Aprement d•battus au mo-

ment des manifestations ly- c•ennes de l'automne, ils consti- tuent la premi˜re concr•tisation de la r•forme des lyc•es voulue par Claude All˜gre. Le ministre a modi®• le mode d'•laboration des programmes, r•duisant le poids de l'inspection g•n•rale au pro®t d'experts et d'universitaires.

Lire page 8

Iran : la rïvolte des enfants du khomeynisme

bAprès Téhéran, le mouvement des étudiants s'étend en province bCes manifestations,

les plus importantes depuis la création de la République islamique, dénoncent la répression policière

bLa contestation menace autant le clan conservateur que le pouvoir du président réformateur Khatami

AU CINQUIàME jour de la r•-

volte •tudiante contre l'absence de libert•s et les brutalit•s polici˜res, le Guide de la R•publique isla- mique d'Iran, Ali Khamenei, est sorti, lundi 12 juillet de sa r•serve, pour quali®er " d'inacceptable » l'intervention des forces de l'ordre contre le mouvement. Dimanche, lors d'un rassemblement “ T•h•- ran, les •tudiants l'avaient accus• de soutenir les groupes int•gristes violents qui les harc˜lent. " J'ai beaucoup “ dire sur cette affaire, mais ce qui me pr•occupe le plus ce sont les attaques inacceptables contre des dortoirs[de la cit• uni- versitaire]», a ajout• le Guide, qui s'est dit " amer de voir les jeunes dans le d•sarroi et m•contents ».

Cette d•claration de la plus haute

autorit• de la R•publique isla- mique, consid•r•e comme la ®gure de proue du camp conservateur hostile au pr•sident r•formateur,

Mohamad Khatami, vise de toute

•vidence “ d•samorcer un mouve- ment dont l'ampleur et la d•termi-nation semblent avoir pris de court l'ensemble de la classe politique iranienne, qui risque d'-tre totale- ment d•bord•e. Pour calmer le jeu, les autorit•s avaient d•j“ annonc•, dimanche, le limogeage d'un g•n•- ral de la police et de son adjoint, tenus pour responsables de l'inter- vention sur le campus universi- taire. Mais, d•sormais, les •tu- diants r•clament le d•part du chef de la police, le g•n•ral Hedayat

Lot®an.

L'intervention de la police et de

miliciens ultra-conservateurs “ la cit• universitaire, dans la nuit du jeudi 8 au vendredi 9 juillet, a fait un mort et trois bless•s selon un bilan of®ciel, cinq morts, selon les •tudiants. Solidaires de leurs ca- marades de T•h•ran, les •tudiants de quatre villes de province ont manifest• “ leur tour. C'est le plus vaste mouvement de protestation depuis l'av˜nement de la R•pu- blique islamique.

Lire page 2

JO‡L SAGET/AFP

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INTERNATIONAL

LE MONDE / MARDI 13 JUILLET 1999

LA CRISE iranienne semblait,

lundi 12 juillet, avoir pris une tour- nure telle que sa solution ne serait pas ais•e. Le nombre de plus en plus grand de manifestants qui par- ticipent, “ T•h•ran, aux protesta- tions •tudiantes contre la r•pres- sion polici˜re, l'extension du mouvement aux villes de Tabriz,

Racht, Machhad et Ispahan, la vio-

lence de la r•action polici˜re, la d•- mission du pr•sident de l'universit• de T•h•ran, celle du ministre de l'enseignement sup•rieur, l'an- nonce d'un mouvement de gr˜ve de la presse pour mardi, ont contri- bu• “ compliquer les choses. Dans le but d'•viter une d•gradation en- core plus grande de la situation, l'id•e de constituer un comit• ad hoc, charg• de veiller au respect des revendications •tudiantes, a •t• envisag•e dimanche, a indiqu• au

Monde une source proche du mou-

vement •tudiant “ T•h•ran. En attendant que ce projetprenne corps •ventuellement, les •tudiants ont annonc• qu'ils re- prendraient, d˜s lundi, leurs mani- festations. Mais le Conseil supr-me de la s•curit• nationale les a aussi- tþt pr•venus que " tout rassemble- ment ou cort˜ge (...) non autoris•s sont r•put•s ill•gaux ». " Ceux qui passeront outre seront sanctionn•s conform•ment “ la loi », a pr•venu le Conseil. Les •tudiants r•clament davantage de libert•s et l'acc•l•ra- tion des r•formes ; le Conseil natio-nal de s•curit• ne leur a rien pro- mis en la mati˜re. Ils veulent obtenir la d•mission du chef de la police, le g•n•ral Hedayat Lot®an ; le Conseil n'a annonc• que le limo- geage d'un of®cier de police, le g•- n•ral Mohamad Ahmadi,et de l'un de ses adjoints, pr•sent•s comme responsables de l'assaut contre le campus. Des sanctions discipli- naires contre un autre of®cier ont •t• promises. Les •tudiants demandent •gale-ment au Guide de la R•publique, l'ayatollah Ali Khamene', de brider les milices ultra-violentes des Ansar

Hezbollah, et de d•l•guer son auto-

rit• sur la police au ministre de l'in- t•rieur, Abdolvahed Moussavi-Lari, conform•ment “ l'usage ± ce que

M. Khamene' s'est abstenu de faire

depuis l'accession de M. Khatami “ la pr•sidence.

D'abord cantonn•s “ l'int•rieur

de l'enceinte universitaire, les •tu- diants ont d•®l•, dimanche, dansles rues de T•h•ran, et leurs rangs ont •t• grossis par des centaines de sympathisants. Ils •taient ainsi en- viron 20 000 “ manifester “ T•h•- ran, tandis que des manifestations de moindre importance avaient lieu dans d'autres villes. Le Front de la participation de l'Iran islamique, formation dirig•e par le fr˜re du pr•sident Khatami, leur a apport• son soutien.

DÉMISSIONS EN SÉRIE

Dix-huit directeurs de facult•s de

l'universit• auraient joint leur d•- mission “ celle, annonc•e par l'agence of®cielle Irna, du pr•sident de l'universit•, Mansour Khalili

Araki, qui l'a pr•sent•e au ministre

de l'enseignement sup•rieur, Mus- tapha Mo'ni, lui-m-me d•mission- naire, mais dont l'abdication a •t•quotesdbs_dbs32.pdfusesText_38

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