[PDF] Lentrepreneuriat au Maroc : les contraintes et les conditions de





Previous PDF Next PDF



Crowdfunding catalyseur de lentrepreneuriat : Cas du Maroc

post création l'étude de marché sur l'entrepreneuriat au Maroc menée par le Centre des. Jeunes Dirigeants (CJD) en 2009 dévoile une réalité contrastée.



DROFE no.6 - LENTREPRENEURIAT DES JEUNES AU MAROC

actions conjuguées ont conduit à la parfaite réalisation de cette étude. Tableau 2 : Données sur le marché de l'emploi au Maroc. Indicateurs.



Lentrepreneuriat au Maroc : les contraintes et les conditions de

Résumé- l'entrepreneuriat au Maroc est constitué un véritable sur la création d'entreprise abondent. ... phase de création (étude de marché de.



« Les facteurs déterminants du succès de lentrepreneuriat au Maroc

le thème « Entrepreneuriat : vers un Maroc Entrepreneurial » Casablanca l'utilisation des études de marché et des stratégies marketing est ...



AVIS À MANIFESTATION DINTÉRÊT (SERVICES DE

Sep 29 2021 D'UN CABINET POUR LA RÉALISATION D'UNE ENQUÊTE NATIONALE SUR. L'ENTREPRENEURIAT AU MAROC. Par cet avis à manifestation d'intérêt



Développement économique et emploi en Afrique francophone

création de la valeur et innovation par l'entrepreneuriat. CHAPITRE 5 L'analyse des travaux réalisés sur le marché du travail au Maroc permet.



Lentrepreneuriat Féminin au Maroc : Une approche par le résau

Et ce dans une logique hypothético –déductive appuyée par une étude qualitative à visée exploratoire de contextualisante conduite auprès de 10 femmes 







Maroc et ENCG-C Laboratoire de Recherches Prospectives en

exploiter les études faites sur le marché Tunisien et essayer de projeter les informations sur le marché Algérien. Cet entrepreneur a opté pour une stratégie de 

.

Volume II N° 8 A1V2N8A2020

Revue de l'Entrepreneuriat et de l'Innovation

1 L'entrepreneuriat au Maroc : les contraintes et les conditions de développement

AFTISS AHMED

Enseignant chercheur

Université Sidi Mohamed Ben Abdellah

FSJES Fès

a.aftiss@yahoo.fr Résumé- l'entrepreneuriat au Maroc est constitué un véritable levier de développement économique et sociale. La création des petites et moyennes entreprises se heurte à certains obstacles internes et externes qui freinent leurs essors et leurs promotions. La mise en place de certaines mesures d'encouragement de l'entrepreneuriat à l'échelle local et national peuvent donner aux PME leurs places qui méritent dans l'économie nationale. Mots clés : entrepreneuriat, PME, développement, contraintes, promotion.

INTRODUCTION :

Les PME, qui occupent de plus en plus une

place prépondérante dans le tissu économique, constitue un véritable levier de développement. Mais au Maroc. Sa situation reste mal cernée vu que la majorité de son tissu échappe au secteur formel. Les principaux contraintes rencontrés par les

PME résident dans deux phases : au moment de

la création où l'environnement administratif et réglementaire n'est pas favorable ; et au moment de démarrage où il y a l'absence d'une instance gouvernementale de coordination et de suivi de la PME. Une faible partie parviendra à passer le cap des premières années d'existence. Cette phase d'éveil de l'entreprise et de confrontation au monde de la concurrence n'a fait l'objet jusqu'ici que d'un nombre limité d'investigations. Peu de mesures ont été prises pour faciliter le déroulement de cette étape, alors que les écrits sur la création d'entreprise abondent.

Les PME présentent de précieuses

caractéristiques telles que flexibilité, réactivité, esprit d'innovation, sens du service et du contact humain... Autant d'atouts pour se développer. Pourtant, l'ensemble de ses caractéristiques en fait un type d'entreprise capable de remédier aux difficultés que doit surmonter l'économie nationale pour faire face aux enjeux de l'ouverture. On doit essayer, après avoir définir la PME, dans un premier point d'analyser les caractéristiques des PME et leurs importances dans l'économie. Puis, on relèvera, dans un deuxième point, les problèmes de création et de démarrage des PME au Maroc. Pour terminer notre recherche, dans un dernier point, par des conclusions et des recommandations susceptibles de promouvoir les PME au Maroc.

1. Spécificités des PME au Maroc

1.1. Définitions de la PME

1.1.1. Définition classique de la PME

Jusqu'en juillet 2002, il n'existait pas de

définition "officielle" de la PME au Maroc.

Jusqu'alors deux approches prévalaient :

- la première, largement répandue, consistait à considérer comme PME toute entreprise dont le

Chiffre d'Affaires était < 75 millions DH.

Volume II N° 8 A1V2N8A2020

Revue de l'Entrepreneuriat et de l'Innovation

2 - la seconde, avait été proposée en septembre

2001 par les auteurs du document "Vision de

l'avenir du Maroc - Quelle vision pour les PME/PMI ?" rédigé à l'occasion du projet "Maroc - Vision 2020". Suite à une réflexion approfondie sur la notion de PME au Maroc et à partir de la stratification d'un échantillon composé de près de 10 000 entreprises, ceux-ci proposaient de définir les PME/PMI marocaines sur la base des trois critères suivants : - Total effectifs : < 200 personnes - Chiffres d'affaires : < 50 millions DH - Total bilan : < 30 millions DH

1.1.2. Définition selon la charte de la PME

Toutefois, depuis la loi53-00 formant "Charte

de la PME" du 23 juillet 2002, cette catégorie d'entreprise a une définition "officielle".

Selon l'article premier de cette loi, la PME est

une entreprise gérée et/ou administrée directement par les personnes physiques qui en sont lespropriétaires, copropriétaires ou actionnaires et qui n'est pas détenue à plus de

25% du capital ou des droits de vote par

uneentreprise, ou conjointement par plusieurs entreprises, ne correspondant pas à la définition de la P.M.E. Par ailleurs, les PME doivent répondre aux deux conditions suivantes : - avoir un effectif permanent ne dépassant pas

200 personnes,

- avoir réalisé, au cours des deux derniers exercices, soit un chiffre d'affaires hors taxes inférieur à 75 millions de DH, soit un total de bilan inférieur à 50 millions de DH. Cette même charte propose également des critères spécifiques aux entreprises nouvellement créées (c'est à dire celles qui ont moins de deux années d'existence) : sont considérées comme PME les entreprises ayant engagé un programme d'investissement initial inférieur à 25 millions de DH et respectant un ratio d'investissement par emploi inférieur à

250 000 DH.

Tableau 1 : PME selon la charte

Bie n ent end u ce type de définition n'est jamais définitif et peut faire l'objet, au gré des circonstances économiques et sociales, d'aménagements de la part des opérateurs économiques et des institutionnels.

1.1.3. Définition selon la commission mixte

C'est notamment le cas de la commission mixte,

composée de représentants de Bank Al-Maghrib et du GPBM (Groupement Professionnel des

Banques Marocaines), qui est chargée

d'élaborer les nouveaux systèmes de rating bancaire, dans le cadre de l'alignement des banques marocaines sur les nouveaux standards européens issus des accords de "Bâle II". Le nouveau système propose des échelles de notation différenciées suivant la catégorie d'entreprise concernée (Grande entreprise, PME, Micro entreprise), ces dernières étant définies sur les bases suivantes :

Tableau 2 : PME selon la commission mixte

Entreprises Effectifs Chiffres

d'affaires

Grande

entreprise >250 salariés >75 millions DH

PME <250 salariés <75 millions

DH Micro entreprise <10 salariés <10 millions DH Type d'entreprise Effectif Chiffres d'affaires

Petites et

moyennes entreprises > 200 personnes >75 millions DH

Volume II N° 8 A1V2N8A2020

Revue de l'Entrepreneuriat et de l'Innovation

3

1.2. L'importance des PME au Maroc

D'après la Fédération de la PME (affiliée à la

CGEM), les PME marocaines constitueraient

95 % du tissu économique du pays et seraient

implantées pour 72 % dans le commerce et les services. En 2002, elles auraient occupé plus de 50 % des salariés du secteur privé et auraient contribué à hauteur de 31 % aux exportations marocaines et de 51 % aux investissements privés nationaux.

Toutefois, alors qu'elles représenteraient

environ 40 % de la Production nationale, elles ne participeraient qu'à hauteur de 10 % de la

Valeur Ajoutée du pays1.

1.2.1. Poids des PME dans le tissu productif

national

En terme de nombre d'entreprises, le poids de

la PME représente 98% de l'ensemble du tissu productif national. La part des PME est de plus de90% dans toutes les branches d'activité sauf celle de la production et distribution d'électricité, gaz et eau, où cette participation est uniquement de50%. La participation des PME dans la création de la valeur ajoutée globale est de 21%. Cette participation est très variable allant de 0,2% pour la branche de la production et distribution d'électricité, gaz et eau, à 73% pour la branche de l'immobilier et services aux entreprises. Elle s'élève à 20% dans le cas des industries manufacturières.

1.2.2. Répartition des PME par branche

d'activité économique

En terme de nombre d'entreprises, le tissu des

PME est composé d'abord par les activités de commerce et réparations (30%), suivies des activités de l'immobilier et services aux entreprises (22%), et des industries manufacturières (15%)

1Données quantitatives à prendre avec précaution, du fait

de l'absence de statistiques fiables et de l'importance de l'économie informelle au Maroc

Malgré leur part de 15% dans la population des

PME, Les industries manufacturières génèrent la plus grande valeur ajoutée avec une contribution de 37%. Elles sont suivies des activités de commerce et réparations (19%) et de l'immobilier et services aux entreprises (13%).

1.2.3. Répartition des PMI par branche

d'activité industrielle En termes de nombre d'unités, les PMI sont concentrées dans trois branches principales : les industries chimiques et para chimiques (32 %), lesindustries agro- alimentaires (26 %), et les industries textiles et cuir (24 %).Industries mécaniques et métallurgiques 15%. Industries

électriques et électroniques 3%

En termes de valeur ajoutée, on retrouve

quasiment la même concentration: les industries chimiques et para chimiques (33 %), les industries agro-alimentaires (28 %), et les industries textiles et cuir (20 %), Industries mécaniques et métallurgiques 15% Industries

électriques et électroniques 4%.

Par contre, en terme d'emplois, les industries textiles et cuir viennent en premier (35 %), suivies des industries chimiques et para chimiques (26 %), et des industries agroalimentaires (24 %).

En terme d'exportations, les industries textiles

et cuir viennent également en tête (45 %), suivies, cette fois-ci, des industries agro- alimentaires (39 %), et des industries chimiques et para chimiques (10 %)

1.3. Les caractéristiques des PME au Maroc

La visibilité sur le comportement de la PME au

Maroc est, aujourd'hui, très limitée en raison de la faiblesse du dispositif statistique actuel et poids important de l'économie informelle. L'étude de la P.M.E au Maroc dégage deux grandes caractéristiques : une prépondérance des activités tertiaires et une forte concentration géographique.

1.3.1. La domination des activités de service

Volume II N° 8 A1V2N8A2020

Revue de l'Entrepreneuriat et de l'Innovation

4

Le secteur du commerce qui compte 888.000

emplois (hors informel) est constitué dans presque son intégralité de PME. Dans le secteur des services, et tout d'abord dans le tourisme qui compte près de 600.000 emplois, la PME constitue un outil privilégié dans la promotion de l'hôtellerie, de la restauration et des agences de voyages.

En termes de nombre d'entreprises, le tissu des

PME est composé notamment par les activités

de commerce (30%) et des activités de services (40%).2

Le secteur du commerce est l'un des piliers de

l'économie marocaine. Ses principaux indicateurs3 sont : - Valeur ajoutée du commerce 63,2milliards DH; - 11% du PIB national ; - 1.233.000 emplois, soit 12,4% de la population active ; - Croissance du secteur à 6% annuellement.

1.3.2. La répartition géographique inégale

Dominé, désarticulé et appauvri à l'extrême, le Maroc a hérité d'une économie et d'une société duales marquée par la désarticulation complète des structures, la déconnexion parfaite entre le moderne et le traditionnel, l'utile et l'inutile,...etc.

Ce legs historique est si lourd qu'aucune

politique régionale et d'aménagement du territoire n'a pu éradiquer ou au moins minimiser les disparités socio-économiques et spatiales flagrantes. L'examen de la répartition des PME par région reflète cette situation en dégageant une très forte concentration des PME dans les régions du Centre. De même la répartition régionale des créations des personnes morales immatriculées au registre du commerce confirme la concentration des sociétés commerciales dans la région du

Grand Casablanca qui représente 33% de

l'ensemble des immatriculations

2Office Marocain de la Propriété Industrielle et

Commerciale, Rapport annuel 2007

3Ministère de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles

Technologies, avril 2008

2. Les contraintes de création et de

démarrage Acteurs majeurs de l'économie marocaine, les PME souffrent de nombreuses difficultés qui handicapent leur mise à niveau. Ainsi, en avril 2004, d'après le président de la Fédération PME, sur les 70 000 PME affiliées à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), seulement 40 000 déposent un bilan auprès de l'administration fiscale et 1 500 remplissent les conditions nécessaires à un financement par les circuits bancaires classiques. Les problèmes de création et de démarrage sont liés soit à l'environnement soit de l'entrepreneur lui-même

2.1.Les contraintes liées à l'environnement

Dans les faits, tous les entrepreneurs nouveaux

éprouvent des difficultés à se retrouver dans toutes les démarches officielles et pour trouver des renseignements fiables.

Ainsi, les problèmes de la phase de

création subsistent pendant le démarrage, voire s'accroissent. Ces problèmes sont d'ordre financier, technique, administratif, commercial, humain et juridique.

2.1.1. Lescontraintes administratives

Ces problèmes se traduisent par les défis et les complications coûteuses entraînées par la lenteur administrative. Ces problèmes affectent particulièrement les jeunes prometteurs dans leur décision de création d'un projet. Aux Etats Unis, affirme un jeune prometteur, il faut seulement huit jours pour créer une entreprise.

Au Maroc, la lenteur administrative, les

formalités d'enregistrement et les procédures des autorisations sont les gros problèmes à ce propos.

Beaucoup d'entrepreneurs portent des idées de

création des entreprises, mais une fois qu'ils

Volume II N° 8 A1V2N8A2020

Revue de l'Entrepreneuriat et de l'Innovation

5 entament les premières procédures administratives, la lourdeur de celles-ci les décourage et certains s'expatrient à nouveau.

A travers les entretiens, on remarque que: Plus

de 60% de ces entrepreneurs attribuent un rôle négatif aux administrations publiques concernées pendant la phase de création. Ces administrations sont plutôt : les services administratives de formalités de création d'entreprises, les banques, la douane, les chambres de commerce et d'industrie, les municipalités...etc.

Les entreprises créées rencontrent

apparemment, de graves difficultés à confirmer leur démarrage. Ces difficultés subsistent voire s'aggravent tout le long de la période de démarrage. Les centres régionaux d'investissement vont pouvoir aider les entrepreneurs, à condition, selon les termes d'un d'entre eux, qu'ils mènent leur mission dans les bons sens4 :

2.1.2. Les contraintes financières

Les prêts bancaires et les garanties exigées pour leur consentement constituent l'essentiel de ces problèmes. La majorité des dirigeants interviewés mettent ces problèmes en tête pendant la phase de création. En réalité, les montants insuffisants des prêts, ainsi que les garanties exigées par les banques découragent beaucoup d'entrepreneurs potentiels.

La plupart se plaignent de l'attitude peu

entrepreneuriale des banques qui n'accordent des prêts qu'assortis de garanties énormes. Tous les chefs d'entreprises se heurtent à la difficulté d'obtenir un capital suffisant à des conditions avantageuses pour démarrer une entreprise. Le manque de capitaux et surtout l'incapacité à financer des besoins accrus de trésorerie au cours de chaque phase d'expansion, fait aussi obstacle au développement de l'entrepreneuriat au Maroc.

4 Je pense dit-il, qu'il faut la création et le

fonctionnement réel d'un centre dans lequel ils nous poursuivent dans nos projets dès la conception jusqu'à la réalisation ».

2.1.3. Les contraintescommerciales

Outre les problèmes causés par l'étroitesse du marché interne et par les aléas de la conjoncture

économique nationale liés aux années

successives de sécheresse, les entrepreneurs trouvent d'autres problèmes commerciaux lors de la création de leur entreprise. Certains jeunes prometteurs ne font pas d'étude de marché avant la création. La prospection des clients et l'estimation du marché se font par l'observation et le flair du dirigeant. Leurs entreprises ne fabriquent souvent qu'un seul produit qui n'est pas nécessairement nouveau sur le marché intérieur. Quant aux problèmes relatifs aux aléas de la conjoncture, les problèmes de marché et de commercialisation, constituent l'essentiel des problèmes commerciaux. Selon P.Druker, le marché et les canaux de distribution sont plus importants que le produit : " un produit n'existe économiquement parlant qu'à l'intérieur d'un marché pour être acheté par les clients. Par contre, le marché et les canaux de distribution existent indépendamment de tout produit; ils sont primordiaux, le produit est secondaire »5. Il faut noter que la qualité du produit a, elle aussi, une grande importance dans la réussitequotesdbs_dbs12.pdfusesText_18
[PDF] Support du module Culture Entrepreneuriale

[PDF] Examen de culture de l'entreprise - ESEN

[PDF] Alimentation et culture

[PDF] Culture et civilisation

[PDF] Culture et communication instruments fondamentaux - Europa EU

[PDF] Culture et société : l'être humain est un animal social I Qu'est-ce que

[PDF] Nos valeurs et notre culture d'entreprise | KPMG | CA

[PDF] Culture française et mondialisation - Culture & Médias 2030

[PDF] Emmanuel Macron révèle sa politique culturelle à la - Toutelaculture

[PDF] Thèmes de culture générale - Economie, Politique et Social - Decitre

[PDF] (Quizz Culture économique)

[PDF] Réussir son concours IFSI 2017-2018 - Tout-en-un - Decitre

[PDF] Thèmes de culture générale - Sanitaire et Social - Decitre

[PDF] Culture in vitro des Végétaux

[PDF] lA DIASPORA INDIENNE - Hal-SHS