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Chapitre III

L'OFFRE DE PRODUITS POLITIQUES

L'analyse de I'offre de produits politiques en période de mobilisation électorale (scrutin municipal) dans un cadre géographique donné (Amiens) pourrait être immédiatement entreprise si la notion même < d'offre > n'engageait, par son utilisation parfois métaphorique, un certain nombre de présupposés qu'il n'est pas inutile de considérer d'ernblée. Avant de décrypter les campagnes menées par les deux principales listes en compétition à Amiens, on voudrait donc envisager les usages possibles du concept d'offre et le contenu précis qu'on entend lui donner.

I. - SUR L'UTILISATION ANALOGIQUE

DU CONCEPT D'OFFRE

Si, comme le pensait Durkheim, le raisonnement analogique figure au premier rang des < moyen(s) pratique(s) dont nous disposons pour rendre les choses intelligibles > l'opération qui consiste à appliquer des schèmes écono' miques au traitement des faits sociaux ne saurait être, - a priori - frappée du sceau de I'indignité scientifique. Pour ne prendre que cet exemple, Nfax Veber a prouvé la fertilité de certaines transpositions et nul ne songerait à contester la pertinence des concepts << d'entreprises politiques > ou de < biens de salut >. Mais I'analogie encourt toujours le risque de la métaphore dès lors qu'elle en reste aux relations purement formelles que véhicule presque automatiquement le langage (ici I'offre renvoie à marché des biens et à ...demande) ou qu'elle veut << non pas contrôler les lois de la sociologie par celles de (l'économie), mais induire les premières des secondes n 1. L'emprunt - ns ss1si1-il que purement nominal - du fsplïrs << offre >r au vocabulaire économique ne peut, en d'autres termes? ignorer les usages dominants du mot dans cette discipline.

1. Durkheim adresse cette mise en garde dans " Représentations individuelleset représentations collecti"tes o (in Soclologie et Phikisophie, Paris, PUF, 1963).

On a substitué ici u économie u à . biologie".

It4ENJEUX MUNICIPAUX

A) tres usages possibles du concept

l) L'économisme Parler < dooffre de produits politiques )) pour caractériser la carnpagne menée par plusieurs listes concurrentes, c'est reprendre aux analyses en terme de marché lourr dc leurs termes pivots et donc se situer par rapport à des auteurs dont les travaux actuels visent à universaliser les lois tirées de I'observation des marchés monétaires à tous les secteurs d.e

I'activité sociale 2.

Le mot < offre > ne saurait être utilisé en toute innocence dès lors qu'inscrit dans le champ notionnel du rnarché, il renvoie actuellenrent à une entreprise théorique qui épure, raffine et actualise pour mieux le conserver ce paradigrce douteux des Sciences Sociales : l'Ilomo aecono- micus 3. Or, si les constructions qu'a pu opérer la Science économique autour des termes offre-demande-marché ont été envisagées par Max Weber lui- même comme prototype de la démarche idéal-typique a, on a quelque raison de craindre que les usages aetuels de ces ter;:nes, loin de << mesurer la réalité en se mesurant à elle >r, tendenî au contraire à jcuer, cornme < devoir être >, les représentations initiales des agents sociaux (individua- listes, rationnels et soumis au principe d'économicité s) n'étant plus testées mais systérnatiquement postulées. La démarche simpliste et totalisante des tenants de < I'Economique généralisée > 6, I'hégémonisme proclamé des décrypteurs de la société par les grilles du marché monétaire 7 décourageraient encore le raisonnement

2. On fait bien sur référence à l'Ecole du u Public Choice " et à ses corres-pondants français soit le courant dit des <( nouveaux économistes u. Pour unetlansqosition régulière de Ia o nouvelle " micro-économie aux phénomènes politi-ques, lire notamment la revue

__- 4.-Max Weber, "Essai sur Ia théorie de îa Scienceo, Paris, Plan, 1965, pp.179-180.5. Tous _les agens sont censés se livrer au calcul de type micro-économique.

_ 6. -...totalisante parce que simplificatrice comme l'eiblique et le jusfifie

Q. Tullock dans le chapitre 23 de sa < Theory of public chôice " courageusemenïintitulé < economic imperialism D.7. La nouvelle Science économique s'estimant parvenue à son troisième âge,devient telle la Sociocratie d'À. Cômte, Ia Sciente sociale reine. s'arroseantcomme telle le droit d'aborder ce que les autres disciplines n'ont jusqu'ici faitque maltraiter, à savoir < toutes les questions qui posent un problème d'ailoca-tion de ressources et de choix dans Ie cadre d'une situation de rareté caracté.risée_par l'affrontement des finalités concurrentes o (Gary Becker), soit au hasarddes investigations de la revue Public choice, le maiiage, la procréation, ladrogue, Ie crime... Ies politiques publiques et les mécanismés éleètoraux.

L'oFFRE DE PRoDUrrs PoLTTIQUES115

analogique si I'on ne s'avisait de réhabiliter un terme en lui redonnant son aceeption originelle.

2) L' acception politique

On peut parler < d'offre > sur des marchés autre que nronétaires à la condition e*presse d'exercer un contrôle poussé sur le vocabulaire em- prunté, donc en ne considérant pas comme < allant de soi > une expresssion qui, valorisée par un champ scientifique donné (ici I'Econornie Politique) tend à se naturaliser dans l'acception que lui a donné ce champ. Précisément, le réflexe étymologique (qui se limitera ici aux définitions du dictionnaire) permet de 'r'érifier que I'expression existe en dehors de son utilisation en Economie voire même qu'elle lui préexiste.

Tableau III I

Délinitions d.e << l'action d'offrir >> (Robert)

I) Donner en cadeau: V payer, dédier.

2) Proposer (une chose) à quelqu'un en le mettant à sa disposition :

V préscnter.

3) I'{ettre à la portée de quelqu'un : V se présenter, se rencontrer.

4) Proposer en contre-partie de quelque chose.

5) Exposer à la vue : V montrer.

6) Exposer (à quelque chose de pénible, de dangereux) de manière

intentionnelle ou non. La mise en relation de ces différentes définitions atteste que, plus qu'à I'idée moderne de marché. < I'offre > est fortement associée à un terine éminemment pclitique : celui de < représentation >r. Ainsi, on présente un cadeau (définition l. : voir les carnpagnes électo- rales cornnie fôte, transgression ludique de la réalité, < hypertrophiant le registre dc la promest" ,8), dont le ilestinataire d'isposera (définition 2 : uo* àutr, sens du terme disposer : mettre en ordre, répartir 9, être préparé à, prédéterminé pour'o); oo représente quelque chose, que l'on montre, quô l'oo expose à la aue (définition 5 : la politique comme spectacle, comme scène 8), en le mettant à portée des awtres (définition 3 : on remet à la fois régulièrernent le pouvoir entre les mains de ses dépositaires naturels en se mettant, par un discours didactique à leur portée) moyen' nant le droit d'ôtre leur représerztant (définition 4 : la contrepartie) et le risque d'être exposé à des coups (définition 6 : l'homme politique qui, comme << hornme public >, est exposé et qui, à travers sa personne, expose le groupe dont il s'est fait le mandataire voire l'instituant en le person' nifiant).

8. Lire Philippe Braud, " Le suffrage universel contre la démocratie ", PUF'

1980 (chapitre premier notamment).9. " Dans lèurs promesses, v à boire et à manger D: -lC. On retrouve ici l'idée â'ûne offre qui circonscrit un domaine du pensable.

tt6ENJEUX MUNICIPAUX On voit que sans pâsser par les postulats d'individualisme, doutilita- risme ou de rationalité de type micro-économique, << l'offre > peut être utilisée pour caractériser des situations politiquel, et ici électoràles. Dans une conjoncture exceptionnelle (de déni relatif de la réalité), des acteurs _{éploient des stratégies (comme telles aléatoires et comportant des risques tt),.^pl" lesquelles ils proposent, exposent et opposent des produits politiques rz à des agents-spectateurs qui, selon la façon dont ils en dispo-

sent, reconnaissent I'un de ces acteurs comme représentant légitime deleurs intérêts (supposés). On peut ainsi reprendre-pour l'étudJdes phé.

nomènes politiques une notion dont on peut penser quoà travers les débats sur la repr_ésentation, elle lui était originellement atiachée. L'analyse que mène A. Hirschman de la dérive sémantique du terme < intérêts > 13 ist alors parfaitement transposable : avec < I'offre r>, les économistes se sont "tmparés d'un mot, au départ extraordinairement polysémique, pour lui donner un sens progressivement restreint en parvenant - aprèslnvestis-

sement théorique - à imposer leur acception comme la seule légitime(offre implique marchés monétaires, donJ analyses en terrre de marché

universalisant les conduites sociales que I'on a cru observer sur ces derniers) la. _ Le réflexe étymologigue, s'il permet un réélargissement de sens, voire le retour au sens initial, ne saurait dispenser de I'exàmen précis du contenu

11. Ceux notamment d'une mauvaise anticipation des attentes des électeurs.

. 12. Imp.osant, par.ce _fait- même, une définition implicite de ce qui éstsoluble politiquement à telle date et pour tel cadre de référence.13. Albert HAschmann, "La passiôn et les intérêts >, Paris, pUF, 1980.

-^ l4..Le glissement offre / représentation --; offre i marôhe lâto censu -+ottre / marché stricto sen-s.u pourrail même être daté de l'émergence des théoriesdq marché (xvrrr' s.) si l'on admet avec P. Rosanvallon que -u la naissal,ce deI'idéologie économique (...) doit d'abord être comprise corfrme une réDonse auxproblèmes non résolus par les théoriciens politiques du contrat soèial. C,estC..).. dans- cette perspective. qu'il_ faut appréhendei le concept de mar-ché teiqu'rl se forme au xvrrrc siècle. c'est un concept sociologique et politique qui

l.oppgg" au concept de,contrat, et non pas rin. concepi tgchpjque (miode 'dé

lqguratron de l'actrvrte economique par un système de prix librement fixé) >Pierre Rosanvallon, " Le capitaliime utopique ", Paris, Seuit, |SZS, p. 6.

. Un notera que le-s nouveaux théoriciens du marché fondent leur hégémo-nisme proclamé sur la même problématique : ( le défi de notre époque-n'estpas économique mais d'ordre institutionnel et politique. II est d,imaeiner unenouvelle technologie politique, de nouveaux môdes â'expression démbcratiouequi permettent de domestiquer la montée envahissante d'une caste de bureâu-crates privilégiés > (James Buchanan, , cité pa_r H. Lepage, Demain le capitaiisme, op. cit., p.214).

_ Mais si, comme il y a deux siècles ,le marché est érieé -eir c n6uyslygtechnolo.gie .politiq'rl u (- .,.14 seule méthoCe qui permette aux individus d'expri-mer véritablement leurs..préfére-ncfs est celle ilu marché : chaque individu pèutvoter pour ce qu'il -préfère et I'obtenir, même si la maiorité -en décide autre-g1çnt o,, Pierre Lelqietx, ,, Du. Iibéralisme à l,anarche-càpitalisme >, pUF, coll.r.ibre échange., 1983, p. 121, c'est à partir de prémisse3 différenis: idomor-pbrsme grandissani entre Ie marché électoral ef le marché économique pourH-. lppqqe ou J.J..Rosa (.,-l'homo- politicus et le vote >, in politique écoîtomique,no lE,_dé_cembre 1982, p. 8), incohérence et irrationaliié des protédures de votéqour P.. Lemieux, (op. cit.). L'unanimité qui semble réunir èes auteurs aurourclu système dit du < vote payant D s'e_xpliquerait dès lors par la synthèse quecette technique opère -entre courants- théoriques en lutte pour le titie de repîé-sentants ]é.gitimes de Ia modernité (les nouveaux économistes) érigée en critèrede scientificité.

L'oFFRE DE PRODUITS PoLITIQUEStt7

de looffre : lors de I'opération de représentation gue permettent et réalisent

les_ technologies éleciorales qu'estlce qui, précisédent, est offert ? queprésente-t-on ? que montre-t-on ? qu'expose-i-on ?

B) Le contenu du concept

L) Les réponses de << l'Economique généralisée >> Soucieux de transposer leur paradigme aux phénomènes politiques, les nouveaux économistes ont été amenés à préciser ce quoils entendàient

par < offre )) sur un marché politique. Poui eux, I'offre se résume auxpromesses de < biens publics )) ou (( collectifs >>, biens eux-mêmes définis-s_ables par leur indivisibilité ou I'impossibilité technique de délimiter desdroits d'usage à caractère exclusivement privatif. En Ëlle-même peu criti-

quahle, cette définition générale pêche lourdement quand on passe austade de I'examplarification. Sont en effet concrètement inclus- dans la

catégorie < biens publics >, des biens et services effectivement utilisés par les consommateurs (routes, hôpitaux, crècheso écoles...) mais aussi << les lois, les décrets, règlements, dépenses, budgets votés par le Parlement ou mis en ceuvre par I'administration > 15. De fait, ce sont quasi.exclusivement

les biens et services publics dont Ia production ou Penuetien ont unec_o-ntrepartie fiscale qui intéressent nos auteurs, lesquels, à partir de cette

définition à la fois extensive et restrictive, vont opposer dàux catégoriesdoacteurs. D'un côté, < les entrepreneurs politiques > qui tentent de maximiser leurs chances d'élection et à cette fin < produisent (ou promettent de pro. duire) des biens collectifs qui ne seront pas nécessairiment consommés par toute la population, mais ou moins par certaines catégories de citoyens qui, en échange, leur apportent leurs voixl6 >, En faceo << l'électeur qui, lors- qu'il fait son choix, intègre non seulement les bénéfices qu'il attend de I'Etat mais aussi les coûts fiscaux liés à la politique pour laquelle il

vote > 17. < Ni plus, ni moins rationnel que le ôonsoÀmaieur traditionnel(...), il agit sur le marché politique de laçon à optimiser le niveau total

de bien-être qu'il compte retirer de la production des divers services collectifs que lui propose I'Etat, en tenant compte? d'une part des préfé- r_ences relatives qu'il a pour les uns par rapport aux autres, doautre part, de ce que cela risque de lui coûter personnellement en impôts >; ta-. Au bout du compte, ce sera < le rôle des procédures éleètorales que de révéle-r la quantité et la qualité des biens publics que la population désire > le.

15. H. Lepage, -"Demain le libéralisme", Paris, CoIl. pluriel, 1980, p. 138.16. Op. cit.. o. 730.r7. Ob. cit|. ï. 180.18. Ob. cit.'. o. 135.19. ob. cit:, b. r85.

118ENJEUX MUNICIPAUX

La construction a, pour elle, les mérites de la logique : partant d'une définition limitative de l'offre, on arrive à postuler des conduites sociales (assimilaticn de l'électeur au consommateur, I'offre n'étant constituée que de biens et de services) pour déboucher sur une approche utilitariste et fictive de l'élection. La critique de cette conception de I'offte sul les marchés politiques suppose dès lors la critique de ses implications : elle passe_ par une confrontation à la réalité des compcrtements électoraux postulés. Ce faisant, on vérifie que la restriction des usages du vocable offre (offre + marchés monétariiés, cf. supra) entraîne I'excessive matérialité de sa définition (limitée pour les nrarchés politiques aux biens et services dont la pïomesse de production engendre un cofit fiscal mesurable), et partant des intérêts à son appropriation (il n'y aurait d'autres intérêts Sociaux en (puvre dans une élection que ceux liés aux mesures concrètes contenues dans les programmes). Plus précisément, le modèle proposé pêche : f) par sa faible opérationnalité, repérakrle ici à son incapacité pré' dictive 20 ;

2) par son irréalité au regard des acquis de la sociologie politique2l.

Ce schéma noest validable qn'au prix d'une vision a-sociologique des comportements politiques, universalisant cette forme singulière de ratio- nalité et d'intentionnalité qu'est le calcul micro-éconornique à coult on moyen terme22.

20. Si I'offre ne consiste que dans un catalogue de biens publics que le

candidat promet de produire, èt si l'électeur ne se détermine.que.-par rapport à celui-ci,'seule la connaissance des npréférences relatives> d'un éIecteur. pour un seruiËe collectif plutôt que pour tèl autre D pouvait perpe-tlle de dégager qrietquei déterminants sociairx dir-vote e-t do-nc, en terme probabiliste,. quelques lôis ile comportement électoral. Mais dès lors que. depuis Pareto,.. les préfe- rences des agents sont supposées données, le problème se trouve élégamment évacué avant même d'avoir été posé.

21. La glorification de n l'éleètorat f-lo-ttqnt ,, témoignage vivant de la < souve'

raineté du-consommateur politique" (J.J. Rosa, ol'homo politicus et le vote>, in Politique économique, * 18, ïécembre l9B2) qpparaît assez piqu-ante quand on sait q'ue c"t électavant rin cabital culiurel eï économiqué généralement inférieur à lF- moycnne de

lÉlectorat. ia fraction du corps élecioral qui répond le mierrx à .l'hypothèse de

volatilité des votes (laquelle côrroborerait le modèle pr-oposé)_ s'avère -donq préci-

sément celle qui, èn- moyenne, possède le moins lcs schèmes dévaluation d'analyse et de niesure del politidues pubiiques offertes; elle est celle à qui les prôpriétés d'information-et dbptimalisation que ola nouvelle économieo accoie généreusement à tout citoyen-fait le plus grave-mert défaut-.

22. Si I'on admet que < toutè hypothèse devient irréfutable dès Ie moment

oue toute observation àllant à I'encôirtre de l'hypothèse peut être impulée à la

riariation des facteurs que l'h}Dothèse neutralise en les supposant constants D

(P. Bourdieu, J.C. Chainboreàôn, J.C. Passeron, < Ie métier de sociologue ",Èaris, Mouton-Bordas, 1969, p.79), Ia puissance et I'attractivité de la construc'

tion broposée vient probablement de ce qu'elle neutralise en les supposant constântés les variablès sociales, en présupposant I'existence de sujets consom- mateurs-électeurs socialement ihdifférenciéi et comme tels interchangeables.

Or, il suffit de rappeler que I'actuel débat sur lçs prélèvemen-ts obligato.ires- 'donc sur la misè èn relâtion consciente des prélèvements et des restitutions

publics - trouve sa première expression politique moderne dans la fameuse

L OFFRE DE PRODUTTS POLTTTQUES119

Invariablement on retrouve < le blanc majeur > qui, dès loorigine (avec Pareto) caractérise le modèle incrirniné, soit l'évacuation totale du pro- blème des < préférences >, plus précisément encore des dispositions sociales. C'est parce que sont systématiquement occultées les croyances idéolo- gico-politiques qu'est érigée en norme générale une attitude (calcul d'opti- malisation à moyen terme opposant promesses d'infrastructures publiques à charges fiscales potentielles) éventuelle mais socialement improbable. Au total, I'irréalité des attentes politiques décrites par les (( nouveaux économistes > conduit à reprendre en amont la définition de I'offre poli- tique en réintroduisant la dimension symbolique qui lui fait défaut. L'opération est, du reste, amorcée par Henri Lepage lui-même qui, peut-être conscient du schématisme de la construction, tente assez super- ficiellement d'y insérer le couple < discours/idéologie > par deux inci- dentes - < I'idéolo gie peut être assimilée à un bien collectif comme un autre, mais de nature immatérielle >> et << même les discours peuuent être considérés comme des produits. Ils apportent à certains une plus-value idéologique ) - {lui confirment plus qu'elles n'infléchissent le modèle qu'on vient de critiquer 23.

2) L'offre sur le cham.p politique conltùe production de d.iscours

Les différentes impasses relevées invitent à un réélargissernent substan- tiel du contenu d.e Ia notion d'offre politique. En campagne électorale, ce qui fondamentalement est présenté aux citoyens n'est rien moins (mais aussi rien de plus, comme on le verra) qu'un ensemble de représentations discursives de I'espace social (on revient au couple offre-représentations), lesquelles dépassent de beaucoup la stricte promesse d'infrastructures collectives fiscalement financées. L'offre consiste ainsi dans I'exposition et la tenue de discours, pouvant éventuellement intéresser la création de biens collectifs sur les champs et marchés du pouvoir politique 24.

p."p"rttt." 13 soumise en 1fi2 à référendum dans I'Etat de Californie, étataméricain sans doute le plus représentatif des couches supérieures salariées,lesquelles sont effectivement habituées, rompues et... intéressées à ce type decalcul.23. Henri Lepage, Demain Ie libéralisme, op. cit., pp. 137 et 138. OutreI'extrême prud-ence de la formulatio! (" peut-être >, < peuv€lt être >,. . certains >),c'est une confirmation de l'acception très étroite de l'offre politique qui, acontrario, ressort de ces correctifs. Ainsi, le " mais de nature immatérielle "indique implicitement que l'essence d'un bien collectif réside dans sa maté-rialitè. La -réintroductioï - comme à regret - des discours (o même lesdiscours "), l'ambiguité de la fonction qui leur est assignée (que signifie exacte-ment l'eifression- u plus-value idéologique > ?) atteste- de à?me ?'une greffesuperficielle.24. Dira-t-on que c'est jouer sur les mots que de définir I'offre par ce quin'apparaît souvent que comme le seul canal de circulation de celle-ci, soit lediscours ? Oui si I'on adopte une vision purement instrumentale, en saisissantle discours comme un simple médium destiné à donner une forme aux attentionset aux intentions - par ailleurs transparentes - des locuteurs.Non si I'on considère le discours comme doté d'une efficacité propre, d'uneépaisseur spécifique exemplarifiée par le fait qu'en nommant, Ie locuteur, peut,sous certaines conditions, contribuer à faire advenir (sur I'enjeu d'une analyse

t20ENJEUX MUNICIPAUX Cette réévaluation d'un concept appauvri par les tenants de < l'écono- mique généralisée > obéit à trois grandes considérations : En premier lieu, une définition discursive de I'offre permet de réintro. duire la dimension symbolique gui, de fait, préside aussi bien à la produc- tion qu'à la réception des produits politiques. En ce sens, parce que moins brutalement matérialiste, cette définition est sans doute plus réaliste. On sait, en effet, que les acteurs spécialisés dans la circulation des représentations politiques ne limitent pas plus leurs discours à la promesse de création de biens et ou services publics que les agents destinataires ne les apprécient en terme de balance coût-avantage. Les discours politiques peuvent certes avoir pour référents manifestes des politiques publiquesquotesdbs_dbs33.pdfusesText_39

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