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  • Quelles sont les caractéristiques de la littérature moderne ?

    Expérimentation: La littérature moderniste a utilisé un certain nombre de techniques d'écriture expérimentales différentes qui ont enfreint les règles conventionnelles de la narration. Certaines de ces techniques incluent des images et des thèmes mélangés, l'absurdisme, des récits non linéaires et un flux de conscience, qui est un monologue intérieur fluide.
  • C'est quoi la littérature moderne ?

    La littérature moderniste se concentre sur la science, la philosophie, l'art et divers éléments créatifs utilisés pour tester l'expérience humaine. Par contre, le postmodernisme évite le sens absolu et met plutôt l'accent sur le jeu, la fragmentation, la métafiction et l'intertextualité.
  • Quelles sont les caractéristiques communes des genres littéraires modernes ?

    L'individualisme, l'expérimentation, le symbolisme, l'absurdité et le formalisme sont tous des éléments clés de la littérature moderne.
  • La présence d'images fortes qui permet une concentration des effets : Réseaux métaphoriques, comparaisons, métonymies. Une taille brève qui forme une unité de sens (le poème est clos sur lui-même) : Mise en place d'une tension qui donne une dynamique au poème, gr? à un jeu sur les oxymores et les antithèses.
Éloge et critique de la modernité

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PERSPECTIVES LITTÉRAIRES

Collection

dirigée par Michel Delon et Michel Zink Retrouver ce titre sur Numilog.com

MICHEL RAIMOND

Éloge et critique

de la modernité

DE LA PREMIÈRE À LA

DEUXIÈME

GUERRE

MONDIALE

Presses Universitaires de

France Retrouver ce titre sur Numilog.com

ISBN 2 13 051081 7

ISSN

1242-482X

Dépôt

légal - 1 édition : 2000, novembre

© Presses Universitaires

de France, 2000 108,
boulevard Saint-Germain, 75006 Paris Retrouver ce titre sur Numilog.com aussi donner tout loisir au terroriste de se livrer à ses méfaits. C"est

Nietzsche qui a

dénoncé les tares du machinisme. Il a célébré la dignité de l"artisanat. La société bourgeoise lui paraissait condamnée : les ouvriers ne manqueraient pas de se révolter. On assisterait, d"autre part, à la faillite de la science : les savants ne se posent pas les problèmes de fond, ils élu- dent tout ce qui dépasse le champ misérablement restreint de leurs préoc- cupations. C"est sous leur influence qu"on a l"habitude de considérer le monde comme une machine, alors qu"il est constitué d"ondes d"énergies qui se croisent sans cesse. En bref, bien des thèmes que nous rencontre- rons au cours de cette étude étaient annoncés par Nietzsche dès la fin du XIX siècle. De Nietzsche à Foucault, on a procédé au démontage de la pensée historique, de la croyance au progrès de l"humanité, de l"hégémonie de la raison. Du surréalisme à Bataille, on a dénoncé dans le monde moderne un système de contraintes et de pressions qui rendait la vie misérable- ment étriquée : Foucault, bien après la période que nous étudions, devait mettre en évidence les mécanismes de pouvoir qui, par tout un ensemble d"énoncés suscités par les institutions, ne cessent de procéder à la norma- lisation des conduites. Après Nietzsche, Freud s"attaque à l"idéologie de la modernité : il y avait l"individuel et le social, le plaisir et la loi : l"adaptation au monde social ne s"opère que par la répression. Dans Malaise dans la civilisation (1929), on lit : " On découvrit alors que l"homme devient névrosé parce qu"il ne peut supporter le degré de renon- cement exigé par la société (...) » La pensée de Freud s"est d"ailleurs radi- calisée après la guerre : il en est venu à accorder plus d"importance à l"agressivité, à l"instinct de mort, que ce soit dans l" d"une illusion (1927), le Malaise dans la civilisation (1929), Pourquoi la guerre (1933).

L"influence de Freud,

comme celle de Nietzsche, a conduit beaucoup d"esprits à refuser une société réduite à des contraintes de plus en plus exigeantes. Les Surréalistes ont voué le monde moderne aux gémonies : il

étouffait la

vie - et, qui plus est, il avait conduit à l"hécatombe une géné- ration de jeunes hommes. Même Durkheim a pu penser que la société moderne inspirait des obligations de plus en plus sévères : elle tendait à considérer l"individu comme travailleur, consommateur, bridant ses aspi- rations les plus naturelles.

Georges

Bataille a joué un rôle éminent dans cette remise en question du monde moderne. Certes, ses travaux, les études qu"il a publiées dans les années 1930, dans la revue Documents, fondée avec Michel Leiris, ne furent alors connus que de cercles restreints ; c"est seulement après la Retrouver ce titre sur Numilog.com guerre que son audience s"est élargie. Comme les philosophes de l"école de Francfort qui n"ont publié leurs ouvrages essentiels qu"après la guerre, il ne fit paraître La part maudite qu"en 1949, après vingt ans de réflexions.

Il reste

que c"est pendant les années 1930 que les thèmes de sa pensée se sont mis en place. Il avait lu Nietzsche dans les années 1920 et, introduit par Leiris auprès de Masson, il fréquenta les Surréalistes. Il rompit avec

Breton,

qu"il n"appréciait guère, à la fin des années 1920. Son apparte- nance au Cercle communiste démocratique le mettait à l"écart. C"est alors qu"il développa le concept d"hétérogénéité : il désignait par là l"ensemble des éléments qui s"opposent aux formes de la vie bourgeoise et de la rou- tine quotidienne. Il voulait retrouver, au-delà des convenances médio- cres, les forces de l"ivresse, de l"onirisme, des pulsions. Il fallait s"évader de la prison de fer du monde moderne forgé par la raison occidentale.

C"est le

rationalisme de l"économie capitaliste qui " a soumis la vie aux exigences du travail qui accumule des richesses dont les travailleurs sont frustrés ». Bataille, en face de la dérision d"une vie réduite à être le rouage d"un système, prônait l"excès, la dépense, la sortie de Soi, la quête de ce qu"il appelait l" " impossible ». Il opposait les élans de la vie véritable à la conception d"une technique qui dégrade la science en production indus- trielle et d"un travail salarié qui est mesuré en temps et en argent. Il choisit ce qui effraie et ravit dans les tremblements » - en dehors du monde de l"activité rationnelle et technique. On a assisté, au XX siècle, à la dégradation d"une pensée qui identifiait la modernité au triomphe de la raison : celle-ci a été réduite à n"être qu"un moyen au service de fins éloignées de toute rationalité. On l"a appelée raison instrumentale ». L"école de Francfort a systématisé cette critique.

Pour Horkheimer, pour Adorno,

le monde moderne était celui du déclin, et même de la disparition de la raison... C"en était fait de la confiance dans la marche en avant de l"Humanité. Le monde perdait son unité, parce que la raison, au lieu d"établir les fins dernières, était domestiquée par l"industrie et la technique : cette instrumentalisation était la ruine de l"esprit. L"homme moderne ne se conduit plus selon un idéal rationnel, il est tombé sous le contrôle et dans la dépendance du pouvoir économique ou politique. Les moyens remplaçant les fins, c"est la civilisation qui est perdue. Tayloriste ou stakhanoviste, l"industrie organise la société comme un immense camp de travail forcé. L"individu est réduit à produire et à consommer, il ne cesse d"être manipulé par la communication de masse. Cette

vision pessimiste de l"école de Francfort, née dans l"époque tra- Retrouver ce titre sur Numilog.com

gique qui va d"une guerre à l"autre, a exercé une influence considérable dans un monde où production et consommation assignent à chacun un rôle

qui a été défini pour lui et qui, tant s"en faut, ne répond pas forcé- ment à sa vocation ou à ses désirs. Avant l"école de Francfort, Max

Weber

s"était demandé déjà comment on pouvait encore trouver un sens à la vie " dans les murs d"acier » de la société moderne rationalisée. La

science ne répondait jamais à la question : " Comment vivre ? » Jaspers voyait

les individus numérotés dans la société industrielle : ils étaient condamnés à être des robots : il attendait un sursaut existentiel. La

noblesse de l"Homme était, à ses yeux, dans sa destination spirituelle. Le positivisme technique a conduit à la perte du sens, au vide de l"existence, au nihilisme que Nietzsche avait annoncé.

Le discours philosophique antimoderne

a changé depuis le XIX siècle : on ne se plaignait pas alors des méfaits de la raison, mais plutôt de ses limi- tes. La pensée de Renouvier était pleine de méfiance à l"égard de la science. On proclamait ici ou là la banqueroute du progrès, la faillite de la science. Dans ses livres, et surtout dans Science et religion, Boutroux voyait dans les théories scientifiques des constructions artificielles, on échouait à atteindre le fond des choses qui demeurait mystérieux. Bien des esprits, de Duhem à Le Roy, reprirent ces thèmes. Henri Poincaré leur conféra un

éclat

incomparable : il accordait que la science savait établir des rapports entre les phénomènes, mais il lui refusait la connaissance du monde réel. Le déterminisme dont se flattaient les savants trahissait le désordre, la mul- tiplicité, le foisonnement des minuscules événements qui constituent la réalité ultime de la matière. Les critiques du progrès dont Georges Fried- mann faisait état dans son livre, La Crise du progrès, concernaient, on le voit, la validité de l"activité scientifique, non les conséquences de toute sorte qu"elle peut avoir sur la vie des hommes. En bon marxiste, Friedmann ne remettait pas en cause la grande route qui va des Lumières à la praxis : c"est la voie royale de l"Humanité. Les hommes la retrouveraient, selon lui, tôt ou tard après quelques excursions dans les sentiers qui ne mènent nulle part. Il est frappant que Friedmann ne dise rien qui concerne le sens et le bien-fondé de la civilisation technique et industrielle. Les Lumières ont représenté au XVIII siècle l"apogée des Temps modernes. Dès que le monde moderne est né avec ses incessants progrès techniques et ses mutations constantes, la pensée philosophique a pris ses distances à son égard. La modernité, ce fut dès lors de s"insurger contre le moderne - jusqu"à l"ère du postmoderne annoncée par Lyotard dans son livre

de 1979, La condition postmoderne. Plus près de nous, dans la dernière Retrouver ce titre sur Numilog.com

décennie, les livres d"Habermas et d"Alain Touraine en faisant l"histoire de son discours philosophique se rencontrent dans la volonté de sauver la modernité en retournant à ses sources et de concilier le soin du sujet avec les accomplissements de la raison.

Tel est le

parcours philosophique qui accompagne les aventures du monde moderne depuis l"apogée des Lumières jusqu"aux confins du postmoderne. La technique est née de la raison, elle est la fille de l"esprit, mais elle a trahi l"esprit quand la raison est devenue " instrumentale ».

À côté

du discours philosophique, il n"est peut-être pas inutile de pré- senter une défense et illustration du monde moderne par les écrivains.

Essayistes, poètes,

romanciers n"ont-ils pas leur mot à dire devant les transformations du monde ? Nouveaux paysages urbains et industriels, banlieues sordides, encombrement des villes par l"automobile, nouveaux moyens de transports - paquebots, avions, trains rapides ne pouvaient-ils pas alimenter leur verve ? D"autant que le monde moderne, ce ne sont pas seulement des engins, c"est une nouvelle façon de voir et de sentir, d"aimer, de concevoir le monde, c"est une couleur de la vie, une réalité morale autant que matérielle. Or, chose frappante, ce n"est guère qu"après

1930 que des écrivains portent attention à toutes les nouveautés,

de quelque ordre qu"elles soient, encore qu"un Cendrars et un Morand aient, dès la décennie précédente, aperçu tout le parti qu"on pouvait tirer du monde nouveau qui naissait sous leurs yeux. Inversement beaucoup de romanciers, après 1930, continuent à produire des romans d"où le monde moderne est, la plupart du temps, exclu. Pourquoi cette frilosité, ce refus du nouveau - mis à part Céline, Martin du Gard, Jules Romains,

Aragon, Nizan ?

Chez beaucoup d"écrivains,

il y a une crispation compréhensible devant les aspects matériels et moraux de la modernité. Cela tient sans doute au violent contraste entre le monde qu"ils ont connu dans leur enfance et celui qui se renouvelle peu à peu sous leurs yeux : un homme né vers 1885, voire aux alentours de 1900, comment ne serait-il pas

éberlué

par les changements de la vie ? Plus profondément, les écrivains français de l"époque que nous envisageons ont - sauf exception - reçu une culture classique ; ils ont étudié Virgile et Racine, ils ont dans l"esprit une image de la beauté littéraire qui risque de ne pas s"accom- moder facilement de la vie moderne. Déjà, au XIX siècle, était apparue une certaine défiance à l"égard de ce que Sainte-Beuve avait appelé la

littérature industrielle ». Cette défiance tenait aux préjugés d"une éduca- Retrouver ce titre sur Numilog.com

tion fondée sur l"admiration des grands siècles classiques. Avec Balzac, aux valeurs de goût s"étaient substituées des valeurs de création : il avait forgé, comme Taine et Gautier l"avaient compris, une " langue spéciale » bien éloignée de cette langue épurée des classiques qui n"était faite que pour exprimer des pensées générales ; Edmond de Goncourt, résolu- ment moderne, avait observé avec pertinence que c"est avec Balzac que commence " chez un littérateur de génie, la littérature qui, par exemple, autour de la rouerie d"un avoué à propos d"une surenchère, n"apporte plus rien de ce qui est la valeur et le charme et la convention des ancien- nes littératures ». Que dire alors des romanciers qui assistent, vers 1930, aux prodigieuses transformations de la vie ? Il risque d"y avoir un hiatus entre leur culture et leur expérience. Dans l"esprit de beaucoup d"entre eux (malgré ce que Baudelaire avait dit de la modernité), la littérature a pour fonction, non de saisir des réalités éphémères, mais de peindre l" " homme éternel », dégagé des contingences du monde où il vit. Un ami plus ou moins bien intentionné avait mis Paul Morand en garde contre le ridicule qu"il y a à chanter les nouveaux modes de locomotion : ils courent le risque de se démoder bien vite. De telle sorte que si

Romains,

Cendrars ou Morand ont accordé une place dans leurs œuvres aux

réalités du monde moderne, beaucoup les ont ignorées et même se sont fait un devoir de les laisser de côté.

Si le roman bourgeois, provincial ou paysan, qui reste en marge du monde

moderne, continue à prospérer après 1930, on voit aussi paraître des romans attentifs à la fois aux nouvelles réalités matérielles et aux nou-

velles façons d"envisager la vie. De nouveaux types de personnages appa- raissent : celui, par exemple, de l"homme requis par l"Histoire, bringue- balé, comme Bardamu dans " cette incroyable affaire internationale ».

Martin

du Gard, quand il parlait du projet de L"Été 14 à l"un de ses amis, disait qu"il voulait montrer " (ses) personnages emportés par la tour- mente » - leur vie privée inextricablement mêlée à la vie publique. La guerre l"a montré : chacun est dépositaire d"une vie qui ne lui appartient plus. Autre héros du monde moderne : l"ancien combattant, rescapé de tous les combats, un peu égaré dans le monde de l"après-guerre, amer, déçu et scandalisé par le spectacle qu"offre la société française. Si l"Ingénieur

- figure pourtant exemplaire du monde moderne - est peu répandu dans les fictions, le médecin, de Duhamel à Martin du Gard et

jusqu"à Camus, a gagné ses lettres de noblesse. Surtout, apparaît l" Homme révolté dont Vallès avait déjà esquissé les traits dans L"Insurgé.

Jacques Thibault était

une des figures marquantes du roman avec Bar- Retrouver ce titre sur Numilog.com voulait restaurer le pouvoir du roi et du Pape. L"essentiel de sa pensée pouvait tenir dans les deux mots de continuité et d"unité. Il voyait dans la monarchie et dans le catholicisme une image de l"ordre divin réalisé sur la terre. La démocratie, en revanche, lui paraissait menacée par la diversité, la dispersion, le caprice. L"État, selon lui, a une âme qui est le roi, des organes qui sont les grands, un instrument qui est l"armée - une matière qui est le peuple. Il allait jusqu"à justifier l"injustice : elle est la loi du monde voulue par Dieu On trouverait des idées identiques ou voisines chez Bonald. Mais au pessimisme de Maistre, il opposait un optimisme : l"Ordre et le Bien sont immanents au monde. Il soulignait une des idées les plus répandues sous la monarchie et qui devait avoir beaucoup de retentissement dans le monde bourgeois, c"est que le noble ne doit pas gagner d"argent. Si la noblesse devait disparaître, il n"existerait plus qu"un patriciat fondé sur l"argent. Beaucoup de monarchistes, encore au XX siècle, pensaient que ce serait la mission de l"héritier du Trône que de faire alliance avec le peuple contre la bourgeoisie.

Maurras devait répandre beaucoup

des idées de ces traditionalistes.

Par l"éclat

de son intelligence, il a donné à son combat pour le rétablisse- ment de la monarchie un grand retentissement, au moins jusqu"en 1926, date à laquelle l" française a été condamnée par le Vatican : Maurras n"avait pas la foi, et il ne considérait le catholicisme que comme un gar- dien de l"ordre social : il était sur ce point l"héritier d"Auguste Comte. Il n"a cessé de s"en prendre lui aussi à l"individualisme qui est apparu avec la

Réforme et

qui s"est affirmé avec la Révolution : l"individu se dresse contre l"Autorité et la Tradition, l"individualisme est un ferment de désin- tégration sociale. Chacun n"est que la cellule d"un organisme, et, dès qu"il revendique son indépendance, il affaiblit l"organisme tout entier.

Dans l" de

l"intelligence (1905), Maurras déplorait l"importance qu"avait prise l"argent dans la société issue de la Révolution : " De l"autorité des princes de notre race, disait-il, nous avons passé sous la verge des marchands d"or. » D"abord, c"en était fini du prestige intellec- tuel et moral de l"écrivain dès qu"on pouvait le soupçonner d"être soumis l"influence de l"argent. Ensuite, après le Balzac d" perdues, après le

Vallès

des Réfractaires et du Bachelier, après le Barrès des Déracinés, Maurras

était

sensible à la constitution dans le monde moderne d"un prolétariat 1.

Sur Joseph de Maistre, à la fin du XIX siècle, voir E. Faguet, Politiques et moralistes du XIXe siècle, 1891. Retrouver ce titre sur Numilog.com

intellectuel susceptible de se vouer à quelque entreprise de subversion.

Enfin,

le péril le plus grave qui, selon lui, menaçait l"avenir de l"intelligence, c"était le développement de l"industrie, du commerce sous l"impulsion de la science et du machinisme : il en résultait la multiplica- tion et l"accroissement des fortunes, ainsi que toute une série de phéno- mènes que l"intelligence n"était pas armée pour maîtriser.

En 1922,

dans Romantisme et révolution, Maurras constatait que toutes les catastrophes qu"avaient annoncées Maistre ou Bonald étaient en effet survenues :quotesdbs_dbs33.pdfusesText_39
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