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9 sept. 2020 cet immeuble du 6 rue de Trévise et à 9 heures ça a sauté. Lorsque l'association ... n'avons tous qu'une envie : quitter Paris ce jour-là.



Paris le 30 décembre 2019 COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Paris le 30 décembre 2019. COMMUNIQUÉ DE PRESSE. EXPLOSION DE LA RUE DE TREVISE - REACTION DE DELPHINE BÜRKLI



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RUE DE TRÉVISE 12 JANVIER 2019 – 12 JANVIER 2022 Le temps du combat toujours L’espoir peut-être de la résilience Il y a trois ans le 12 janvier 2019 une très violente explosion de gaz rue de Trévise endeuillait tout un quartier et plongeait plusieurs dizaines de familles dans la douleur



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je me prépare à quelques mètres de la rue de Trévise avec mon équipe à gérer une nouvelle manifestation des « Gilets Jaunes » 9 h 15 rue de Trévise L’explosion vient d’avoir lieu Je découvre un quartier dévasté Je suis là au milieu de cette scène de guerre Voitures retournées immeubles démolis ou en flammes



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Où se trouve la rue de Trévise ?

    Cette vue de la rue de Trévise du début du XXe siècle est prise dos à la place Guy-de-Dampierre et à la porte de Valenciennes, en direction de la rue de Ronchin. L'imposante retorderie de coton Le Blan occupe une grande superficie au n°84.

Comment voir l'emplacement de rue de Trevise ?

    Sur la page montre le schma du passage et de l'emplacement de Rue de Trevise, sur le plan de la ville de Lille. Le image satellite permet de voir à quoi ressemble le bâtiment et la région environnante. Une photo 3D de Rue de Trevise à partir de l'altitude du vol d'un oiseau aidera à mettre une image plus précise dans la tête.

Qu'est-ce que la devise de Paris?

    La devise évoque le navire représenté sur le blason de Paris, symbole de la puissante corporation des Nautes ( Marchands de l'eau ), gérante de la municipalité au Moyen Âge. Elle devrait d'ailleurs se comprendre comme : « Paris, malgré le temps et les adversités de toutes sortes, est toujours indestructible ».

Comment accéder à la rue des Cévennes à Paris ?

    L'accès se fait au 16 rue des Cévennes à Paris. Il s'agit d'un portail basculant blanc sur votre droite dans cette rue à sens unique. Il y a deux portails véhicules similaires à cet endroit, il s'agit de celui de gauche. L'accès est identifiable grâce au panneau extérieur Zenpark.

© Gilles Bretin

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© Gilles Bretin

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© Gilles Bretin

© Gilles Bretin

© Gilles Bretin

TRÉVISE

12 JANVIER 2019 - 12

JANVIER 2020

Se souvenir et Ensemble, imaginer l'avenir

Il y a tout juste un an, la très violente explosion de gaz de la rue de Trévise endeuillait tout un quartier. Avec un bilan humain très lourd : 4 morts, 66 personnes grièvement blessées dont certaines lourdement handicapées ; un millier de victimes matérielles aussi, qui ont vu leur vie profondément bouleversée, contraintes de trouver de nouveaux repères dans des logements forcément provisoires. Les répercussions économiques sont importantes avec des fermetures de sociétés, une baisse d'activité pour les commerces, restaurants et entreprises domiciliés à proximité. Un an plus tard, les délais d'expertises entraînent parfois une incompréhension encore accentuée par la méconnaissance de la situation.

L'exposition des photographies de Gilles Bretin montre la réalité d'une vie flgée de l'autre

côté de la palissade, dans cette zone interdite où le temps semble s'étirer à l'inflni.

J'ai voulu montrer des lieux de vie à l'arrêt, explique ainsi Gilles Bretin ; ce n'est pas l'abandon, c'est en fait la soustraction à la vie. Mon message est pour tout le quartier montrer cette hyperviolence, prouver qu'il s'est vraiment passé quelque chose et qu'un an après, la réalité demeure d'une violence inouïe. Ce sont des lieux que je connais, je connais des appartements, la cage d'escalier. La nuit précédente, je faisais la fête jusqu'à 4 heures du matin chez des amis dans cet immeuble du 6 rue de Trévise et à 9 heures, ça a sauté. Lorsque l'association

Trévise

Ensemble m'a demandé de revenir pour témoigner à travers cette exposition, c'était une

évidence pour moi.

Je me suis rendu sur les lieux à trois reprises. C'était psychologiquement épuisant, très éprouvant. Il y fait froid et sombre et le lieu reste dangereux aussi. Toutes mes photos sont shootées en pause longue, jusqu'à 30 secondes de pause pour restituer la lumière. Les conditions de travail sont engageantes au niveau sensoriel. Et puis, il fallait y aller en douceur, respecter le fait que l'on est chez des gens chez qui on ne devrait rien avoir à faire.

TÉMOIGNAGE DE DELPHINE BÜRKLI

Trévise, un drame à jamais gravé dans nos mémoires. Un quartier profondément meurtri qui se relève lentement. Un jour, bientôt, nous l'espérons tous, ses rues, ses commerces, son théâtre, retrouveront la joie de vivre qui caractérise ce quartier emblématique. Ce samedi matin du 12 janvier 2019, comme chaque week-end depuis début décembre, je me prépare, à quelques mètres de la rue de Trévise, avec mon équipe à gérer une nouvelle manifestation des " Gilets Jaunes ».

9 h 15, rue de Trévise. L'explosion vient d'avoir lieu. Je découvre un quartier dévasté.

Je

suis là, au milieu de cette scène de guerre. Voitures retournées, immeubles démolis ou en fiammes. Interdite, stupéfaite. Des corps sont au sol. Les pompiers s'activent

autour d'eux. Il y a des habitants au milieu de la rue, hagards, ils viennent d'échapper la mort. Je reconnais des visages familiers. Il règne un silence glacial. L'eau inonde les rues. Une odeur âcre vient envelopper l'atmosphère. Malgré le choc, terrible, la violence de ces images à jamais gravées dans ma mémoire, il faut agir. Je décide d'ouvrir la mairie et d'organiser une chaîne de commandement pour accueillir les sinistrés. Il faut parer au plus urgent tout en accueillant des personnalités de l'État, de la Ville et de la Région, venues apporter leur aide et leur soutien. Un millier de personnes va être accueilli, tout au long de cette interminable journée, dans les locaux de la mairie du 9e Mon unique souhait était à cet instant qu'aucun habitant ou touriste ne soit oublié. Chacun devait pouvoir recevoir un accueil et du réconfort ; et pour celles et ceux qui le désiraient, l'écoute d'un psychologue de l'APHP. Difflcile de décrire ce tourbillon. Mon bureau transformé en cabinet médical dans l'après-midi. Des centaines de vêtements, de jouets, de couvertures, déposés par des habitants, dans un élan de générosité bouleversant. Je croise des femmes et des hommes en larmes. Ils viennent de tout perdre et ne savent pas où ils passeront la nuit. Je dois faire face, avec toutes les équipes de la mairie mobilisées à qui je veux rendre hommage, à mille urgences.

Une de mes préoccupations pour ne pas dire une priorité était qu'aucun habitant ne dorme dans un gymnase et que les services de l'État et de la Ville puissent être

centralisés au sein de la mairie du 9 e , afln de faciliter les démarches de première nécessité. Les services et les associations d'aide aux victimes resteront un mois dans

nos locaux. Et je garde en mémoire, cet élan de générosité des habitants, des hôteliers

qui ont ouvert leurs portes et tendu leurs mains.

Ce 12 janvier au soir, il fait froid. La cour de la mairie est plongée dans l'obscurité. Il faut

trouver les mots pour réconforter là une famille, ici un commerçant dont l'outil de travail vient d'être dévasté. Et pire, sinon inimaginable, annoncer et accompagner le deuil. Dans mon parcours de vie, Il y aura eu un avant et un après Trévise.

Un an après, je suis plus que jamais aux côtés des familles en deuil, des blessés, des habitants dans le désarroi qui n'ont pas pu retrouver leur toit. Une part d'intime, scellée

dans ce drame partagé, s'est tissée depuis entre chacun de nous. Bientôt, un jour, ce village, celui de Trévise, retrouvera la joie de vivre, sans que jamais nous oublions ce 12 janvier 2019.

TÉMOIGNAGE DE STÉPHANE TANGUY,

AGENCE BATIFIVE

Nos objectifs

: déposer un permis de reconstruire ce mois-ci pour obtenir un accord de reconstruction à l'été prochain. L'agence Batiflve a été retenue pour reconstruire l'immeuble du 6 rue de Trévise. Nous sommes spécialisés dans la reconstruction après sinistre. L'ampleur des dégâts est ici assez impressionnante car c'est tout un quartier qui est perturbé avec une rue coupée, avec un impact pour les propriétaires bien sûr mais aussi pour les commerces. En ce qui nous concerne, nous sommes rompus à l'exercice. Nous savons comment nous y prendre, quelle méthodologie retenir afin de ne pas créer de dommage supplémentaire par nos interventions. Nous espérons pouvoir aller rapidement au chevet du bâtiment, finaliser le diagnostic de sa structure. Il faudra le protéger, conforter certaines parties, en reconstruire d'autres, trouver des chemins. Autant d'actes que nous n'avons pas pu accomplir pour

l'instant car les différentes expertises empêchent l'accès aux parties les plus touchées.

Il est interdit de déplacer la moindre chose. Nous aurions besoin d'évacuer les gravats pour évaluer l'état des infrastructures. Nous nous sommes fixés comme objectifs de déposer un permis de reconstruire ce mois-ci, afin d'obtenir un accord pour reconstruction à l'été prochain. Les délais de démarrage des travaux dépendront du parcours juridique et des expertises. Nous interviendrons sur le bâtiment mais aussi dans chaque logement. Les deux

démarches sont traitées en parallèle. Tous les travaux doivent être identifiés très

précisément avec chacun des propriétaires afin qu'ils obtiennent les indemnités correspondantes. Aujourd'hui, les accès au bâtiment sont contrôlés. Nous avons monté des visites afin que les propriétaires puissent récupérer des effets. Nous avons veillé à sécuriser la zone, à rendre accessibles les appartements mais aussi à éviter les intrusions. Nous avons un rôle qui dépasse celui traditionnel de l'architecte. Nous avons affaire à des personnes qui peuvent être choquées, angoissées, qui ont besoin autant d'un soutien technique que psychologique. Toutes ont besoin d'explications mais aussi d'être écoutées, accompagnées. Ce genre de dossier prend du temps et cela peut s'étendre sur plusieurs années même si le temps de la reconstruction sera maitrisé. Je sais que cet immeuble se reconstruira.

TÉMOIGNAGE DE LINDA ZAOURAR

Les deux hôtels, c'était vraiment comme ma deuxième famille. Je ferai tout pour que ça redevienne un 11 janvier. Je dirige depuis 19 ans les deux hôtels de la rue de Trévise qui ont pris le souffie de l'explosion. Ce jour-là, ils étaient complets. Ces hôtels, c'était ma vie, 80 % de mon temps, une seconde famille. J'entends encore le téléphone sonner, je me revois arriver rue de Trévise. Un pompier essaie de m'arrêter. Je lui dis : laissez-moi passer, c'est mon personnel. Je découvre une scène de guerre ; je pense que tout le monde est mort. J'ai des nausées. Je me reprends immédiatement. Nous avons payé un lourd tribut, avec la mort de Laura, ma cliente espagnole. C'est moi qui l'avais installée dans sa chambre. Sa mort, on ne me l'a apprise que le lendemain. Quatre de mes salariés ont été grièvement blessés et sont handicapés à vie. Cela me marquera à jamais. J'ai recommencé à respirer quatre jours après le drame lorsque que j'ai appris que mes deux employées en charge du petit déjeuner ne seraient pas amputées. Toute cette journée du 12 janvier, mon cerveau a été déconnecté de mon corps.

J'étais

en quelque sorte en pilotage automatique, entièrement tournée vers l'action. J'ai vu partir mes quatre collaborateurs en urgence et j'ai dû gérer émotionnellement ceux qui étaient chez eux et apprenaient la nouvelle. Il a fallu reloger nos clients qui erraient en sous-vêtements et ont été rhabillés par les équipes de la

Croix Rouge

à la mairie du

9 e . Dans ces moments, il n'y a plus de statut social, je n'étais plus la directrice, nous sommes tous des êtres humains. Entre la tournée des hôpitaux, la cellule de crise, le suivi des clients, j'étais le fantôme de moi-même. À la mairie du 9 e Delphine Bürkli et son équipe ont été formidables. Il peut avoir de l'humanité chez les politiques. Cela fait chaud au coeur. C'est beaucoup pour nous. Je me suis sentie coupable de ce qui est arrivé à mes salariés, parce qu'ils étaient sous ma responsabilité. Je continue à les accompagner en termes de suivi administratif, de prise en charge, de construction du dossier MDPH ; ils souffriront d'un handicap vie. En ce qui me concerne, le choc post traumatique s'est traduit par des problèmes de santé. Je fais des cauchemars et j'ai des angoisses. Je suis toujours suivie par des psychologues. La date anniversaire me fait peur mais il faut dominer cette peur. J'espère participer à la commémoration. Cela me semble important. Pourtant, nous n'avons tous qu'une envie : quitter Paris ce jour-là. L'espoir pour moi, c'est la reconstruction de la rue de Trévise. C'est très long, trop long.

Même si on veut avancer, les

contraintes juridiques nous bloquent. Nous n'avons pas choisi, cela nous est tombé dessus. Cette rue, ce quartier, c'est beaucoup de vie, de chaleur humaine, c'est beaucoup d'amour. On était vraiment comme une famille. Alors oui, je me vois redémarrer avec mes deux hôtels et mon équipe. Même si elle est incomplète, je veux retrouver l'âme de ces hôtels. Je ferai tout pour que cela redevienne un 11 janvier.

TÉMOIGNAGE DE THIERRY MANCIET

" L'explosion a causé un réel préjudice au théâtre Trévise. Cela aurait pu nous être fatal. Cela n'a pas été le cas.

L'activité du théâtre Trévise a bien évidemment fortement souffert de l'explosion même

si le bâtiment lui-même a flnalement peu été impacté. Le ciel de verre était fendillé,

en aucune manière dévasté mais nous sommes un lieu qui reçoit du public, alors les expertises ont été extrêmement longues. Les 80 dalles de verre ont été changées. Nous avons fermé une première fois jusqu'au 5 avril, soit trois mois et demi. Les travaux en eux-mêmes ont duré trois semaines après deux mois et demi d'expertises. Le printemps est une très mauvaise date pour un redémarrage et le spectacle Belle de Nuit n'a pas pu trouver son public pour cette raison. Songez que la date initiale de démarrage était le 17 janvier ! Cette comédie musicale a eu un succès d'estime auprès de la presse et du métier. Mais les spectateurs ne sont pas venus. Nous avons également été pénalisés par l'absence de visibilité sur la date du redémarrage : début mars, 15 mars, 5 avril, celle-ci a été modiflée à plusieurs reprises ... Impossible dans ces conditions de lancer un nouveau spectacle. En juillet-août, nous avons dû carrément fermer à nouveau, car nous n'avions pas

été

en mesure de signer fln janvier pour un nouveau spectacle, donc rien n'était programmé. Le réel redémarrage du théâtre n'est intervenu qu'à la mi-septembre. Depuis le 5 décembre, nous connaissons à nouveau des difflcultés, liées cette fois aux mouvements sociaux. Le quartier a changé. Il n'y a pas que des aspects négatifs : la rue est semi-piétonne ; elle est beaucoup plus paisible. En revanche, il y a moins de passage, ce qui est assez préjudiciable à l'activité, à la restauration notamment. Pour notre part, nous sommes repartis avec la même philosophie. Nous sommes tous publics et très éclectiques dans notre programmation : impro, pièces de théâtre, one man show, magie. Nous sommes une structure privée qui ne bénéflcie d'aucune subvention. Je pilote directement tout ce qui relève de la programmation, plus les flnances, la comptabilité, la communication. Je travaille avec une petite équipe de cinq personnes : quatre régisseurs pour fabriquer les spectacles et un homme de ménage. Grâce au chômage partiel, j'ai réussi à ne licencier personne. Cela aurait pu nous être fatal mais nous avons tenu bon.

TÉMOIGNAGE DE JACQUES GIANOLY

" Le 6 rue de Trévise, c'était un projet de vie. Cela reste notre projet de vie. Notre situation est un peu particulière parce que nous n'avons pas eu le temps d'habiter notre appartement. Nouveaux retraités et Parisiens dans l'âme, nous avions décidé de venir vivre à Paris et avions acheté en juillet 2018 un appartement 6 rue de Trévise, avec beaucoup de travaux. Nous les avons réceptionnés le vendredi matin. Le vendredi après-midi, nous avons reçu nos meubles et le samedi, ça explosait. Mon épouse a traversé cette journée du 12 janvier 2019 dans un état de sidération absolue, regardant sur les chaînes d'info ces images qui défilaient en boucle, de notre appartement en train de brûler. J'ai couru rue de Trévise mais n'ai pas pu m'approcher de l'immeuble. Un périmètre de sécurité de 200 mètres en interdisait l'accès. Ce qui m'a aidé à surmonter le choc, c'est l'action. Je me suis engagé dans la vie de la copropriété et suis le président du Conseil syndical. Depuis l'explosion, tous les propriétaires ont été éparpillés dans des lieux différents. Alors, nous partageons régulièrement les informations. Je me suis impliqué dans le choix de l'architecte, du maître d'oeuvre, des experts d'assurés. L'action de la mairie du 9 e a été salutaire en termes de soutien, de gentillesse, de disponibilité. On était perdus, on ne peut pas se préparer à ce genre de choses. Depuis un an, quasiment rien n'a bougé pour cause d'enquête judiciaire. Les expertises sont terminées depuis six mois et c'est désormais à la copropriété d'assurer la sécurité du site. Mais dans l'attente de l'autorisation de déblaiement des gravats, les appartements sont exposés au vent, à la pluie, aux animaux nuisibles. L'état de l'immeuble s'est dégradé et les habitants du quartier ne comprennent pas ces délais, faute d'information. Nous craignons qu'ils ne nous prennent en grippe, alors que nous n'y sommes pour rien. Bien sûr nous appréhendons le 12 janvier 2020 ; mais ce moment est nécessaire et indispensable, avec cet hommage aux pompiers auxquels nous devons qu'il n'y ait pas eu davantage de morts dans l'immeuble. C'est un moment difficile à vivre, mais indispensable pour faire notre deuil. Evidemment, nous envisageons de retourner vivre là-bas. C'était notre projet de vie. C'est un nouveau projet à 4-5 ans. Nous ne sommes ni matérialistes ni fétichistes. Cela ne sert à rien de se lamenter et nous savons que cette fois, la reconstruction sera totalement aux normes.

TÉMOIGNAGE DE VANESSA MALLET

Cet anniversaire, c'est une étape pour avancer, se reconstruire. Je ne me projette pas à 4 ans. Aujourd'hui, j'avance au jour le jour. Nous avons été réveillés par une énorme explosion. Chacun d'entre nous aurait pu

être atteint par la violence des

éléments projetés dans nos chambres. Une fenêtre est tombée sur mon lit. Nous sommes des miraculés. Nous nous sommes réfugiés sur le balcon ; un réflexe de survie devant la montée des flammes. Nous tentions d'attirer l'attention sur nous. Autour de nous, une centaine d'alarmes incendie nous étourdissait. Nous avions peur d'être oubliés. Une amie de ma fille était chez nous. Je me revois au téléphone rassurer son père avec des mots incongrus. Je m'entends lui dire de ne pas s'inquiéter, que je n'avais plus d'appartement mais que j'allais lui ramener sa fille avec un peu de retard. Nous avons finalement été les derniers à être évacués, 1 heure 1/2 plus tard par un autre balcon. L'escalier était impraticable. Nous avons retrouvé notre chat trois semaines plus tard. Nous avons erré, tout le monde était débordé. La cellule d'aide psychologique

à la mairie du 9

e nous a aidés à prendre conscience de ce que nous venions de vivre.

Le vrai contrecoup est intervenu une semaine plus

tard. Nous dormions tous dans le même lit. Je porte aujourd'hui encore tous les jours les boots que j'avais aux pieds ce jour-là. Nous nous sommes fixés un mois plus tard dans un nouvel appartement. Le quartier est très bienveillant ; 60 % de nos meubles actuels ont été prêtés. Mais je ne me sens pas chez moi, je ne suis pas chez moi. Je ne sais d'ailleurs pas si dans 4 ans, je me sentirai à nouveau chez moi dans mon ancien appartement. Je me demande si ce n'est pas un paradis perdu. Nous l'avions trouvé après trois années de recherches, six mois de travaux. Nous avions tout dessiné.

Il nous correspondait à 100

%. Cette idée m'angoisse, alors je préfère avancer au jour le jour. Cet anniversaire est une étape dans le chemin de la reconstruction, pour avancer, se redonner un peu d'espoir. J'avais envie de fuir Paris. J'ai choisi d'affronter, je ressens le besoin d'être ensemble. De l'autre côté de la palissade, certains s'impatientent devant les délais. L'activité tourne au ralenti. Nous avons parfois le sentiment d'être perçus comme un problème, alors que nous n'avons aucune marge de manoeuvre sur les délais d'expertise. Nous ne voulons pas de pitié mais juste de la compassion, de la compréhension. »

12 JANVIER 2019 - 12 JANVIER 2020

" DERRIÈRE LES PALISSADES »

Remerciements :

Madame la Maire du 9

e arrondissement de Paris et toute son équipe - Madame la Juge - Monsieur le

Procureur de la République - Monsieur le

Préfet de

Police, Monsieur le commissaire du

9 e , et son équipe - Paris Aide aux Victimes - La

FENVAC - La Fédération Française des

Assurances - Le Lions Club - Le Consistoire

de Paris - L'Église Saint-Eugène - Arthur Simony et les artistes - La Fédération Bancaire Française - Le Folie's café - L'hôtel La Régalade - L'hôtel Nell - L'hôtel Holiday Inn Paris Opéra - Gilles Bretin - Geneviève Goëtzinger, agence imaGGe - Les syndics - Les architectes - Nos avocats

L'ASSOCIATION TRÉVISE ENSEMBLE

Adhésion sur www.trevise-ensemble.org

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