[PDF] SOLJENITSYNE 02-Sept-2022 “Une journé

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Sommaire

4 | Les vérités de Soljenitsyne

10 | Georges Nivat. " La seule idéologie de Poutine, c'est la victoire »

26
| De l'imitation de l'Europe à sa négation : le déclin de la pensée russe 34
| Une journée d"Ivan Denissovitch, la première " bombe » de Soljenitsyne 39
| Poutine, chevalier de l'Apocalypse. Le cosmisme russe et ses avatars 47
| Gorbatchev : " Ne vexe jamais un russe car c'est irrémédiable » 52
| L'armée française et la Russie : les racines d'une relation particulière 60
| Les États-Unis veulent-ils du mal à la Russie ? 69
| Andreï Kourkov. " Ce conit est une guerre entre le passé et l'avenir 79
| Pourquoi la Russie n'échouera pas en Ukraine 85
| La question russe 93
| Pour l'Ukraine. De la liberté et de la violence 100
| " Tu ne tueras point » : un été 1982 à Beyrouth 106
| Réanimation 111
| Tous les morts sont ivres

118 | Henry Murger, écrivain fantôme

2

LIVRES - Un piéton

de l'existence

LIVRES - L'Histoire, à présent

LIVRES - Rompre avec

la dette pour renouer avec la croissance

LIVRES - Un dernier bonheur

criminel

LIVRES - Kafka, l'homme

qui écrit

FILMS - En train

MUSIQUE - for ever

EXPOSITIONS -

hubrisNovy Mir Une journée d"Ivan Denissovitch 4

Les vérités de Soljenitsyne

n 1962, quand paraît en Russie

Une journée d"Ivan Denis

sovitch , Alexandre Soljenitsyne est un parfait inconnu.

Un ancien

zek (bagnard) condamné, en 1945, à huit ans de réclusion en camp pour avoir critiqué Staline dans sa correspondance, alors qu'il était ocier d'artillerie dans l'Armée rouge. Un soldat courageux, décoré pour sa bravoure. Un lutteur, déjà.

Une journée d"Ivan Denissovitch

dépeint pour la première fois le quotidien de l'univers concentrationnaire. La parution dans la revue

Novy Mir

fait l'eet d'une bombe dans la société soviétique. Nikita Khrouchtchev avait autorisé la publication du livre dans le cadre de la déstalinisation du régime, entamée depuis son arrivée au pouvoir en 1953. Pour " sauver » le communisme, il fallait faire de Staline l'unique responsable des crimes du régime. Soljenitsyne, obscur talent provincial, devait devenir l'écrivain ociel du dégel et s'en conten ter. Khrouchtchev, résume Frédéric Verger, ne pouvait imaginer que

Soljenitsyne, "

avec la détermination, la mégalomanie, le courage d'un prophète, s'était donné pour tâche une quinzaine d'années plus tôt, couché sur un grabat, d'abattre le communisme par ses écrits Certes, rien n'égalera le retentissement mondial de

L"Archipel du

goulag , essai d'investigation littéraire, sorti sous le manteau, imprimé à Paris et qui révèle au grand jour la cartographie et l'histoire du goulag. 5

Une journée d"Ivan Denissovitch

L"Archipel du goulag

L"Humanité

Témoignage chrétien

6

L"Archipel du goulag

La Roue rouge

7 hubris

QU"ESTCE QUE

L"IDÉOLOGIE RUSSE ?

Georges Nivat. " La seule

idéologie de Poutine, c"est la victoire

De l"imitation de l"Europe

à sa négation

: le déclin de la pensée russe , la première bombe

» de Soljenitsyne

Poutine, chevalier de

l"Apocalypse. Le cosmisme russe et ses avatars

Gorbatchev : " Ne vexe

jamais un russe car c"est irrémédiable

L"armée française

et la Russie : les racines d"une relation particulière

Les États-Unis veulent-ils

du mal à la Russie

Andreï Kourkov.

Ce conit est une guerre

entre le passé et l"avenir

Pourquoi la Russie

n"échouera pas en Ukraine

La question russe

Pour l"Ukraine. De la

liberté et de la violence 10 LA SEULE IDÉOLOGIE

DE POUTINE, C"EST LA

VICTOIRE

Je n"emploie pas le mot " folie », car je ne crois pas que Vladimir Poutine soit fou. Mais je crois simplement qu"il va aussi loin qu"il pense pouvoir aller. Et s"il pense qu"il peut envoyer quelques mini-torpilles nucléaires sur un des pays de l"Otan pour nous faire peur, il le fera. Notre manque de discernement n"est pas nouveau. Rappelez-vous les soviétologues, autrefois. La CIA en avait une armée et ils n"ont pas vu que l"Union soviétique allait tomber. Ils pensaient, comme le philosophe Alexandre Zinoviev, qu"elle était installée pour mille ans ! La seule chose rassurante, aujourd"hui, est de constater la fai- blesse de l"armée russe. 11 ch'iél-pi chi m'doèrmrbdi vhééi y

Je ne suis pas de ceux qui lisent dans le cer-

veau de Vladimir Poutine. Je sais, comme tout le monde, qu"il a lu Ivan Iline, un antibolchevique chassé d"URSS en 1922, avec

160 autres intellectuels opposants au régime (sur le "

bateau des philosophes » qui partit de Saint-Pétersbourg), et qui prônait une contre-attaque très volontariste. Poutine en a conseillé la lecture à tous ses hauts dignitaires. Je ne pense pas qu"il soit inuencé par une véritable idéologie russe. Sa seule idéologie est celle de la vic toire. Iline disait que la Russie avait besoin d"ennemis. Le vœu est pleinement réalisé. Or nous voyons qu"en Ukraine la victoire n"est pas certaine. La guerre devait durer trois jours et selon moi il y en aura pour sept années. Je ne pense pas que Poutine ait tout pro grammé depuis longtemps. Mais s"il voit qu"il peut prendre, alors il prend. Et ensuite il ne peut pas reculer. Cette idéologie de la victoire n"est pas immédiatement consécutive à la Seconde Guerre mondiale, après la victoire de 1945. Tout cela est arrivé plus tard, et le grand complexe sculptural et architectural sur le mont Poklonnaïa, au sud de Moscou, était, en 1995, essentiellement dédié à " la Tragédie des peuples », c"était un ensemble sculptural, dû à Zourab Tse reteli : tous les déportés de tous les camps alignés, en train de tomber comme des quilles. Le monument à la Victoire est venu plus tard, sous Poutine. Et aujourd"hui la cathédrale du ministère des Armées, édiée par l"ina movible ministre Choïgou, dans le parc de son ministère, et bénie par le patriarche, est la plus grande cathédrale de toutes les Russie. Car il n"est pas plus grand partisan du culte actuel de la Victoire que le patriarche Cyrille. Il a dit qu"il ne fallait pas pardonner le jour du dimanche du Pardon, une belle fête orthodoxe décrite par Tolstoï dans Résurrection, sous prétexte que nous ne sommes pas là pour par- donner mais pour traîner devant le tribunal, et que c"est le Seigneur qui pardonnera. Dicile de voir en lui le représentant du Christ 12 D'ailleurs, trois cents prêtres demandent la convocation d'un concile panorthodoxe pour le démettre, car ils le considèrent comme un héré tique qui a remplacé l'adoration du Christ par celle de la force... L'Église a toujours été soumise en Russie. Pierre le Grand l'a placée sous l'autorité du procureur du Saint-Synode. Elle était donc dirigée par un haut fonctionnaire. Vers 1905, des évêques et des intellectuels ont voulu sortir de cet état de sujétion et convoquer un concile pour élire un patriarche, ce qui n'a été fait qu'en mars

1917, pendant la

République russe. Le patriarcat a été rétabli alors qu'il avait été aboli presque deux siècles auparavant, en 1725, par Pierre le Grand. L'État bolchevique avait d'autres choses à faire que de s'en occuper. Mais, dès que possible, Lénine s'attaqua au nouveau patriarche, Tikhon. Il fut assigné à résidence pour avoir protesté contre la saisie des objets sacrés. Lénine jt signer par chaque membre du Politburo un texte ordonnant secrètement de décimer le clergé à Chouïa.

Trois Églises ont ensuite existé

: l'Église souterraine, l'Église soumise et " l'Église vivante », une tentative d'Église bolchevique assermentée. Cette Église vivante bolchevique n'a pas fonctionné. Le métropolite Serge était à la tête de l'Église soumise, et il devint le premier nouveau patriarche quand Staline prit la décision, une nuit de septembre 1943.
L'impressionnant renouveau religieux dans les années quatre-vingt-dix et deux mille semble aujourd'hui plus ou moins tari, car la politique du patriarche, une sorte de " symphonie avec le pouvoir » comme à Byzance, implique avant tout une mainmise sur les diocèses pour obte nir l'argent et l'obéissance absolue des clercs. À la suite de l'intense hos tilité entre Cyrille et le patriarche de Constantinople, la cathédrale russe de la rue Daru, à Paris, s'était rattachée à Moscou, dans un geste spec taculaire et très controversé. Un an après, dans le sillage de la guerre, le même archevêque et ses ouailles ont dû se détacher de la juridiction de Moscou pour ne pas approuver la guerre que Cyrille bénit. Néanmoins, en Russie comme ailleurs, et malgré Karl Marx, la religion est un besoin inextinguible. Boris Firsov, dans un livre sur le blocus de Leningrad, raconte que Pâques 1943 a été célébré par des gens qui mouraient de faim et que la célébration fut tolérée par les autorités bolcheviques... 13 Pour revenir à votre question sur l'idéologie, il y a aussi l'eurasia nisme, avec Alexandre Douguine et d'autres, qui s'opposent à l'occi dentalisme. Mais cela est une très ancienne rengaine de la Russie nous sommes assiégés, on nous menace. Et plus le pays s'étend, plus il se sent assiégé... ‰Non, c"est plutôt une fracture entre ceux qui sont durs et ceux qui sont mous. La " fenêtre ouverte sur l"Occident », pour reprendre la formule de Pouchkine, s"est refermée. Il n"y a plus de passage, les idées sont rejetées, et on a du mal à comprendre le régime russe. La " dureté » est fondamentale pour les Russes qui soutiennent le pouvoir : ne pas se laisser ramollir par les Occidentaux, les Américains, les Anglo-Saxons... Refaire la Grande Guerre patriotique, cette fois-ci contre les nazis ukrainiens... Mais Poutine, le dur, ne parvient pas à la victoire militaire, c"est-à-dire à installer en Ukraine son protectorat, comme autrefois. Et c"est là un élément nouveau, gros de menaces nouvelles. Et qui explique peut-être l"étrange position du président

Macron

: " ne pas humilier la Russie » - c"est-à-dire l"agresseur. ‰Peut-être, mais je pense que c"est surtout la " catas- trophe » de la dissolution de l"URSS. L"idée de Gorbatchev, entérinée par Eltsine, d"une République russe, au sens de res publica la chose publique, commune -, a complètement disparu. Le mot n"est même plus utilisé. Il n"y a pas de débat : quiconque n"est pas pour la Victoire est un traître à la " cause commune », qui est ici le contraire de la chose 14 commune. Le Parlement ou les amendements, les manifestations dans la rue, les piquets solitaires d'opposants, plus rien n'a sa place dans le terrain public, et même une part grandissante du terrain privé. ‰Dans son discours de juin 2021 où il annonce implicitement la guerre à venir, Poutine dit que Lénine est grande ment fautif, car il a abandonné l"Ukraine lors de la paix de Brest-

Litovsk avec l"Allemagne (en mars

1918). Ces propos sont destinés aux

communistes actuels, pour qui Lénine existe encore. Les fanatiques de Poutine sont plutôt inspirés par Staline, le commandant en chef, dans une sorte de démonologie de la victoire. Poutine corrige le traité de Brest-Litovsk. Sans tenir compte des accords de Bielovièje , ni des accords de Budapest, où l"Ukraine renonçait à l"armement atomique contre la garantie explicite de ses frontières. ‰Bien sûr, avant tout ! L"invasion russe a entraîné une unanimité de la nation. Certains de mes amis ukrainiens aujourd"hui réfugiés en Haute-Savoie n"avaient pas voté pour Volodymyr Zelensky, mais cette opposition a disparu du jour au lendemain. Zelensky a du courage, joue son rôle, parle très bien aux Parlements de Londres ou de Strasbourg, tout en sachant que des tueurs sont à ses trousses... D"ailleurs, les services de renseignement russes ont été mauvais car ils croyaient prendre Kiev en trois jours. Il paraît que les soldats et les ociers avaient même l"uniforme de parade, mais l"intendance n"a pas suivi. Certains sont devenus des barbares, obligés de piller pour pou voir manger, raant des objets, massacrant à Boutcha... L"incroyable 15 est revenu dans notre horizon proche, car nous pensions que la guerre n'était plus pensable en Europe depuis la jn de la longue guerre civile européenne entre

1914 et

1945.
‰L"Europe se refait, parce qu"elle sent le danger, la poudre et les balles. L"Allemagne se réarme. La Pologne, la Roumanie, la Bulgarie et même la Hongrie (démocratie illibérale selon Snyder) sont heureuses que l"Europe occidentale les soutienne, elles qui aver tissaient depuis longtemps du danger russe. ‰Je pense plutôt que celui qui a commencé le mas- sacre est obligé de le continuer, et de le faire approuver par son " opi- nion publique ». Faut-il espérer un sursaut des élites ? Je n"en suis pas certain. J"ai demandé à un proche très hostile à Vladimir Poutine, et depuis longtemps, s"il avait des amis qui soutenaient l"invasion, l"opération spéciale », sachant que la plupart sont des libéraux. Il m"a répondu qu"ils le soutenaient presque tous et voulaient tous la victoire. En revanche, l"hémorragie des cerveaux a repris de plus belle.

Le peuple y voit peut-être plus clair que la "

tribu instruite », comme l"appelait Soljenitsyne. Tout simplement parce que le prix du paquet de nouilles augmente. Certains Russes vivent sur une pension à 9 500
roubles, ce qui est très dicile. À Saint-Pétersbourg, par exemple, où vous pouvez facilement dépenser 1

000 roubles

au restaurant. Le mécontentement viendra de là, comme pour la perestroïka 16 ‰Le russophile de longue date que je suis, avec peut- être des excès autrefois, ne croit pas que cela soit excessif. Si l"on joue un opéra en commençant par un hommage aux Ukrainiens, aucun problème. Mais, autrement, cela me met mal à l"aise, alors que j"ai consacré ma vie à la littérature russe, qui était avant tout une litté rature de la compassion. Il faut faire une pause, le temps qu"il y ait une accalmie. Tant que ce cauchemar a lieu tous les jours, lisons les récits de Tchekhov sur le malheur, le bonheur, la liberté, mais ne nous rassemblons pas pour jouer ou voir ses pièces. Montons des pièces ukrainiennes. ‰Valentina Melnikova, la présidente de l"Union des comités de mères de soldats de Russie, qui compte des douzaines de liales, joue un assez grand rôle dans la société russe, proportionnel au nombre de soldats disparus. Elle a commencé son travail en 1999 et l"a poursuivi toutes ces années, au l des guerres en Tchétchénie, en Géorgie, en Crimée, en Syrie et désormais en Ukraine... Elle est extraordinaire. Elle racontait dans une émission diusée sur YouTube qu"une mère lui avait téléphoné pour lui faire part de son inquiétude, car son ls l"appelait tous les huit jours et ça faisait quatre mois qu"elle n"avait plus de nouvelles. Mme

Melnikova lui a répondu qu"elle aurait

dû téléphoner plus tôt et qu"elle avait besoin du nom de son ls, de sa date de naissance, du numéro de son détachement, mais la mère a refusé : elle avait peur qu"en donnant le nom du détachement la situa- tion de son ls n"empire. Elle lui a quand même envoyé une photo, au cas où elle le reconnaîtrait sur les listes fournies par les autorités ukrainiennes. 17 Mme Melnikova explique que les autorités russes ne font presque rien pour récupérer les corps. Elle ajoute qu'il y a heureusement des jetons avec une plaque à la cheville des soldats pour les identijer, ce qui n'existait pas en 2014.

J'ai été très frappé par un jlm,

(Maman, je suis rentré à la maison), de Vladimir Bitokov. Il raconte l"histoire d"une mère qui devient folle parce que son ls, un soldat du groupe de mer cenaires russes Wagner en Syrie, a disparu. Les autorités lui disent que son ls a été retrouvé mort et qu"il va être enterré. Au moment de l"enterrement, elle est prise d"un doute, se jette sur le cercueil, en ouvre le couvercle et découvre qu"il n"y a dedans qu"une veste molletonnée.

Les autorités lui envoient alors un autre ls

: un homme de 30 ans arrive chez elle, dit "

», s"installe et remplit sa fonction

de faux ls. Bref, la seconde solution des autorités, c"est : " Ah, tu veux récupérer ton ls ? On t"en donne un autre !

» Seulement, pour nir,

un lien se crée entre la mère du ls disparu et le faux ls parce qu"il a vu des horreurs en Syrie et qu"il nit par la comprendre. ‰Nous sommes totalement ignorants de l"histoire et de la culture ukrainiennes. Moi-même, je me suis rendu compte il y a longtemps qu"à force d"être russiste j"épousais sans le savoir l"impé rialisme des Russes. Depuis, j"apprends l"ukrainien, je traduis le grand poète national du XX siècle, Vasyl Stus, mort en 1985 d"une grève de la faim lors de son second emprisonnement au goulag. Je viens d"envoyer un premier recueil de mes traductions à Kiev pour une édi tion bilingue. Or, bilingues, les Ukrainiens le sont souvent, ils connaissent la lit térature et la poésie russes bien mieux que la plupart des Occiden taux. Mais le peuple ukrainien a toujours été diérent du peuple russe, 18 peut-être parce qu'il est plus artiste, plus doux, il a plus de chansons populaires... L'Ukraine, c'est-à-dire Kiev, a, avant Moscou, ensei gné et écrit le latin, langue de communication européenne encore au XVIII siècle. Mais, bien sûr, à partir du XIX siècle, l'apport russe à l'Europe a été très important, capital même, puisqu'il nous a sauvés du positivisme, nous a apporté le primat moral, celui de Tolstoï surtout... ‰Pendant trois siècles, l"Ukraine était une province russe, mais l"empire avait l"avantage de rassembler des peuples et des cultures diérents. Ce fut le cas pour l"Ukraine, pendant ces trois siècles, pour la Pologne depuis le troisième partage jusqu"à 1918, pour la Finlande après son émancipation de la Suède et son rattachement à la Russie. Malheureusement, la Pologne fut brutalement matée après son second soulèvement, en 1863 ; la langue ukrainienne fut interdite par le fameux arrêté Valouïev, en 1863 ; les libertés nlandaises furent abolies par Alexandre III. L"empire évoluait vers une tyrannie. J"ai lu Taras Chevtchenko, je traduis Vasyl Stus... Chevtchenko fut arrêté après la dénonciation de sa fraternité de Cyrille et Méthode, fon dée en 1845 à Kiev. Il fut enrôlé comme simple soldat, avec ordre spécial qu"il n"ait ni papier ni crayon, or il était dessinateur et peintre autant quequotesdbs_dbs35.pdfusesText_40

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