[PDF] La Belle au bois dormant (Perrault) - MME PASYK'S FABULOUS



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La Belle au bois dormant (Perrault)

1

La Belle au bois dormant (Perrault)La Belle au bois dormantCharles PerraultIllustration de Gustave Dor€

all‚rent ƒ toutes les eaux du monde, v"ux, p‚lerinages, menues d€votions ; tout fut mis en "uvre, et rien n'y faisait.

Enfin pourtant la Reine devint grosse, et accoucha d'une fille : on fit un beau Bapt...me ; on donna pour Marraines ƒ la

petite Princesse toutes les F€es qu'on p†t trouver dans le Pays (il s'en trouva sept), afin que chacune d'elles lui faisant

un don, comme c'€tait la coutume des F€es en ce temps-lƒ, la Princesse e†t par ce moyen toutes les perfections

imaginables.

Apr‚s les c€r€monies du Bapt...me toute la compagnie revint au Palais du Roi, o‡ il y avait un grand festin pour les

F€es. On mit devant chacune d'elles un couvert magnifique, avec un €tui d'or massif, o‡ il y avait une cuiller, une

fourchette, et un couteau de fin or, garni de diamants et de rubis. Mais comme chacun prenait sa place ƒ table, on vit

entrer une vieille F€e qu'on n'avait point pri€e parce qu'il y avait plus de cinquante ans qu'elle n'€tait sortie d'une

Tour et qu'on la croyait morte, ou enchant€e.

Le Roi lui fit donner un couvert, mais il n'y eut pas moyen de lui donner un €tui d'or massif, comme aux autres, parce

que l'on n'en avait fait faire que sept pour les sept F€es. La vieille crut qu'on la m€prisait, et grommela quelques

Cependant les F€es commenc‚rent ƒ faire leurs dons ƒ la Princesse. La plus jeune lui donna pour don qu'elle serait la

La Belle au bois dormant (Perrault)

2

admirable ƒ tout ce qu'elle ferait, la quatri‚me qu'elle danserait parfaitement bien, la cinqui‚me qu'elle chanterait

comme un Rossignol, et la sixi‚me qu'elle jouerait de toutes sortes d'instruments ƒ la perfection.Le rang de la vieille F€e €tant venu, elle dit en branlant la t...te, encore plus de d€pit que de vieillesse, que laprincesse se percerait la main d'un fuseau, et qu'elle en mourrait.

ˆ Rassurez-vous, Roi et Reine, votre fille n'en mourra pas : il est vrai que je n'ai pas assez de puissance pour d€faire

enti‚rement ce que mon ancienne a fait. La Princesse se percera la main d'un fuseau ; mais au lieu d'en mourir, elle

tombera seulement dans un profond sommeil qui durera cent ans, au bout desquels le fils d'un Roi viendra la

r€veiller. ‰ tous de filer au fuseau, ni d'avoir des fuseaux chez soi sous peine de mort.

Au bout de quinze ou seize ans, le Roi et la Reine €tant all€s ƒ une de leurs Maisons de plaisance, il arriva que la

dans un petit galetas, o‡ une bonne Vieille €tait seule ƒ filer sa quenouille. Cette bonne femme n'avait point entendu

parler des d€fenses que le Roi avait faites de filer au fuseau.

ˆ Que faites-vous lƒ, ma bonne femme ? dit la Princesse.- Je file, ma belle enfant, lui r€pondit la vieille qui ne la connaissait pas.- Ha ! que cela est joli, reprit la Princesse, comment faites-vous ? Donnez-moi que je voie si j'en ferais bien autant. ‰

Elle n'eut pas plus tŠt pris le fuseau, que comme elle €tait fort vive, un peu €tourdie, et que d'ailleurs l'Arr...t des F€es

l'ordonnait ainsi, elle s'en per‹a la main, et tomba €vanouie.

La bonne vieille, bien embarrass€e, crie au secours : on vient de tous cŠt€s, on jette de l'eau au visage de la

Princesse, on la d€lace, on lui frappe dans les mains, on lui frotte les tempes avec de l'eau de la Reine de Hongrie ;

mais rien ne la faisait revenir.

puisque les f€es l'avaient dit, fit mettre la Princesse dans le plus bel appartement du Palais, sur un lit en broderie d'or

et d'argent. On e†t dit d'un Ange, tant elle €tait belle ; car son €vanouissement n'avait pas Št€ les couleurs vives de

son teint : ses joues €taient incarnates, et ses l‚vres comme du corail ; elle avait seulement les yeux ferm€s, mais on

l'entendait respirer doucement, ce qui montrait bien qu'elle n'€tait pas morte.

La bonne F€e qui lui avait sauv€ la vie, en la condamnant ƒ dormir cent ans, €tait dans le Royaume de Mataquin, ƒ

douze mille lieues de lƒ, lorsque l'accident arriva ƒ la Princesse ; mais elle en fut avertie en un instant par un petit

Nain, qui avait des bottes de sept lieues (c'€tait des bottes avec lesquelles on faisait sept lieues d'une seule enjamb€e).

La F€e partit aussitŠt, et on la vit au bout d'une heure arriver dans un chariot tout de feu, traŒn€ par des dragons. Le

Roi lui alla pr€senter la main ƒ la descente du chariot. Elle approuva tout ce qu'il avait fait ; mais comme elle €tait

grandement pr€voyante, elle pensa que quand la Princesse viendrait ƒ se r€veiller, elle serait bien embarrass€e toute

Gouvernantes, Filles d'Honneur, Femmes de Chambre, Gentilshommes, Officiers, MaŒtres d'HŠtel, Cuisiniers,

Marmitons, Galopins, Gardes, Suisses, Pages, Valets de pied ; elle toucha aussi tous les chevaux qui €taient dans les

aupr‚s d'elle sur son lit.

D‚s qu'elle les eut touch€s, ils s'endormirent tous, pour ne se r€veiller qu'en m...me temps que leur MaŒtresse, afin

d'...tre tout pr...ts ƒ la servir quand elle en aurait besoin : les broches m...mes qui €taient au feu toutes pleines de perdrix

La Belle au bois dormant (Perrault)

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et de faisans s'endormirent, et le feu aussi. Tout cela se fit en un moment ; les F€es n'€taient pas longues ƒ leur

besogne.

publier des d€fenses ƒ qui que ce soit d'en approcher. Ces d€fenses n'€taient pas n€cessaires, car il cr†t dans un quart

d'heure tout autour du parc une si grande quantit€ de grands arbres et de petits, de ronces et d'€pines entrelac€es les

unes dans les autres, que b...te ni homme n'y aurait pu passer : en sorte qu'on ne voyait plus que le haut des Tours du

afin que la princesse, pendant qu'elle dormirait, n'e†t rien ƒ craindre des Curieux.

Au bout de cent ans, le Fils du Roi qui r€gnait alors, et qui €tait d'une autre famille que la Princesse endormie, €tant

all€ ƒ la chasse de ce cŠt€-lƒ, demanda ce que c'€tait que ces Tours qu'il voyait au-dessus d'un grand bois fort €pais ;

chacun lui r€pondit selon qu'il en avait ou parler.

y faisaient leur sabbat. La plus commune opinion €tait qu'un Ogre y demeurait, et que lƒ il emportait tous les enfants

qu'il pouvait attraper, pour pouvoir les manger ƒ son aise, et sans qu'on le p†t suivre, ayant seul le pouvoir de se faire

un passage au travers du bois. Le Prince ne savait qu'en croire, lorsqu'un vieux Paysan prit la parole, et lui dit :

Princesse, la plus belle du monde; qu'elle devait y dormir cent ans, et qu'elle serait r€veill€e par le fils d'un Roi, ƒ qui

elle €tait r€serv€e. ‰

Le jeune Prince ƒ ce discours se sentit tout de feu ; il crut sans h€siter qu'il mettrait fin ƒ une si belle aventure ; et

pouss€ par l'amour et par la gloire, il r€solut de voir sur-le-champ ce qu'il en €tait.

A peine s'avan‹a-t-il vers le bois, que tous ces grands arbres, ces ronces et ces €pines s'€cart‚rent d'eux-m...mes pour

peu, il vit que personne de ses gens ne l'avait pu suivre, parce que les arbres s'€taient rapproch€s d‚s qu'il avait €t€

pass€.

Il continua donc son chemin : un Prince jeune et amoureux est toujours vaillant. Il entra dans une grande avant-cour

o‡ tout ce qu'il vit d'abord €tait capable de le glacer de crainte : c'€tait un silence affreux, l'image de la mort s'y

pr€sentait partout, et ce n'€tait que des corps €tendus d'hommes et d'animaux, qui paraissaient morts. Il reconnut

pourtant bien au nez bourgeonn€ et ƒ la face vermeille des Suisses qu'ils n'€taient qu'endormis, et leurs tasses, o‡ il y

avait encore quelques gouttes de vin, montraient assez qu'ils s'€taient endormis en buvant.Il passe une grande cour pav€e de marbre, il monte l'escalier, il entre dans la salle des Gardes qui €taient rang€s enhaie, l'arme sur l'€paule, et ronflants de leur mieux. Il traverse plusieurs chambres pleines de Gentilshommes et deDames, dormant tous, les uns debout, les autres assis ; il entre dans une chambre toute dor€e, et il vit sur un lit, dontles rideaux €taient ouverts de tous cŠt€s, le plus beau spectacle qu'il e†t jamais vu: une Princesse qui paraissait avoirquinze ou seize ans, et dont l'€clat resplendissant avait quelque chose de lumineux et de divin.

Il s'approcha en tremblant et en admirant, et se mit ƒ genoux aupr‚s d'elle. Alors comme la fin de l'enchantement

€tait venue, la Princesse s'€veilla ; et le regardant avec des yeux plus tendres qu'une premi‚re vue ne semblait le

permettre : ˆ Est-ce vous, mon Prince ? Lui dit-elle, vous vous ...tes bien fait attendre. ‰

Le prince, charm€ de ces paroles, et plus encore de la mani‚re dont elles €taient dites, ne savait comment lui

t€moigner sa joie et sa reconnaissance ; il l'assura qu'il l'aimait plus que lui-m...me. Ses discours furent mal rang€s, ils

en plurent davantage : peu d'€loquence, beaucoup d'amour. Il €tait plus embarrass€ qu'elle, et l'on ne doit pas s'en

€tonner ; elle avait eu le temps de songer ƒ ce qu'elle aurait ƒ lui dire, car il y a apparence (l'Histoire n'en dit pourtant

rien) que la bonne f€e, pendant un si long sommeil, lui avait procur€ le plaisir des songes agr€ables. Enfin il y avait

quatre heures qu'ils se parlaient, et ils ne s'€taient pas encore dit la moiti€ des choses qu'ils avaient ƒ se dire.

La Belle au bois dormant (Perrault)

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Cependant tout le Palais s'€tait r€veill€ avec la princesse ; chacun songeait ƒ faire sa charge, et comme ils n'€taient

pas tous amoureux, ils mouraient de faim ; la Dame d'honneur, press€e comme les autres, s'impatienta, et dit tout

haut ƒ la Princesse que la viande €tait servie.

Le Prince aida la Princesse ƒ se lever ; elle €tait tout habill€e et fort magnifiquement ; mais il se garda bien de lui

dire qu'elle €tait habill€e comme ma grand-m‚re, et qu'elle avait un collet mont€ : elle n'en €tait pas moins belle.

Ils pass‚rent dans un Salon de miroirs, et y soup‚rent, servis par les Officiers de la Princesse ; les Violons et les

leur tira le rideau : ils dormirent peu, la Princesse n'en avait pas grand besoin, et le Prince la quitta d‚s le matin pour

retourner ƒ la Ville, o‡ son P‚re devait ...tre en peine de lui.

Le Prince lui dit qu'en chassant il s'€tait perdu dans la for...t, et qu'il avait couch€ dans la hutte d'un Charbonnier, qui

lui avait fait manger du pain noir et du fromage. Le Roi son p‚re, qui €tait bon homme, le crut, mais sa M‚re n'en fut

pas bien persuad€e, et voyant qu'il allait presque tous les jours ƒ la chasse, et qu'il avait toujours une raison pour

s'excuser, quand il avait couch€ deux ou trois nuits dehors, elle ne douta plus qu'il n'e†t quelque amourette : car il

v€cut avec la princesse plus de deux ans entiers, et en eut deux enfants, dont le premier, qui fut une fille, fut nomm€e

l'Aurore, et le second un fils, qu'on nomma le Jour, parce qu'il paraissait encore plus beau que sa s"ur.

La Reine dit plusieurs fois ƒ son fils, pour le faire s'expliquer, qu'il fallait se contenter dans la vie, mais il n'osa

qu'ƒ cause de ses grands biens ; on disait m...me tout bas ƒ la Cour qu'elle avait les inclinations des Ogres, et qu'en

voyant passer de petits enfants, elle avait toutes les peines du monde ƒ se retenir de se jeter sur eux ; ainsi le Prince

ne voulut jamais rien dire.

Mais quand le Roi fut mort, ce qui arriva au bout de deux ans, et qu'il se vit le maŒtre, il d€clara publiquement son

On lui fit une entr€e magnifique dans la Ville Capitale, o‡ elle entra au milieu de ses deux enfants. Quelque temps

apr‚s, le Roi alla faire la guerre ƒ l'Empereur Cantalabutte son voisin. Il laissa la R€gence du Royaume ƒ la Reine sa

m‚re, et lui recommanda vivement sa femme et ses enfants: il devait ...tre ƒ la guerre tout l'Et€, et d‚s qu'il fut parti, la

Reine-M‚re envoya sa Bru et ses enfants ƒ une maison de campagne dans les bois, pour pouvoir plus ais€ment

assouvir son horrible envie.

Elle y alla quelques jours apr‚s, et dit un soir ƒ son MaŒtre d'HŠtel :ˆ Je veux manger demain ƒ mon dŒner la petite Aurore.- Ah ! Madame, dit le MaŒtre d'HŠtel.

- Je le veux, dit la Reine (et elle le dit d'un ton d'Ogresse qui a envie de manger de la chair fraŒche), et je veux la

manger ƒ la Sauce-robert. ‰

Ce pauvre homme, voyant bien qu'il ne fallait pas se jouer d'une Ogresse, prit son grand couteau, et monta ƒ la

chambre de la petite Aurore : elle avait alors quatre ans, et vint en sautant et en riant se jeter ƒ son cou, et lui

demander du bonbon.

Il se mit ƒ pleurer, le couteau lui tomba des mains, et il alla dans la basse-cour couper la gorge ƒ un petit agneau, et

lui fit une si bonne sauce que sa MaŒtresse l'assura qu'elle n'avait jamais rien mang€ de si bon. Il avait emport€ en

m...me temps la petite Aurore, et l'avait donn€e ƒ sa femme pour la cacher dans le logement qu'elle avait au fond de la

basse-cour.

Huit jours apr‚s, la m€chante Reine dit ƒ son MaŒtre d'HŠtel :ˆ Je veux manger ƒ mon souper le petit Jour. ‰

Il ne r€pliqua pas, r€solu de la tromper comme l'autre fois ; il alla chercher le petit Jour, et le trouva avec un petit

fleuret ƒ la main, dont il faisait des armes avec un gros Singe : il n'avait pourtant que trois ans. Il le porta ƒ sa femme

La Belle au bois dormant (Perrault)

5

qui le cacha avec la petite Aurore, et donna ƒ la place du petit Jour un petit chevreau fort tendre, que l'Ogresse trouva

admirablement bon.

Cela avait fort bien €t€ jusque-lƒ, mais un soir cette m€chante Reine dit au MaŒtre d'HŠtel : ˆ Je veux manger la

Reine ƒ la m...me sauce que ses enfants. ‰ Ce fut alors que le pauvre maŒtre d'hŠtel d€sesp€ra de pouvoir encore la

tromper. La jeune Reine avait vingt ans pass€s, sans compter les cent ans qu'elle avait dormi : sa peau €tait un peu

dure, quoique belle et blanche ; et le moyen de trouver dans la M€nagerie une b...te aussi dure que cela ?

Il prit la r€solution, pour sauver sa vie, de couper la gorge ƒ la reine, et monta dans sa chambre, dans l'intention de

n'en pas faire ƒ deux fois ; il s'excitait ƒ la fureur, et entra le poignard ƒ la main dans la chambre de la jeune reine. Il

ne voulut pourtant point la surprendre, et il lui dit avec beaucoup de respect l'ordre qu'il avait re‹u de la Reine-M‚re.

ˆ Faites votre devoir, lui dit-elle, en lui tendant le cou; ex€cutez l'ordre qu'on vous a donn€ ; j'irai revoir mes enfants,

mes pauvres enfants que j'ai tant aim€s ‰ ; car elle les croyait morts depuis qu'on les avait enlev€s sans rien lui dire.

ˆ Non, non, Madame, lui r€pondit le pauvre maŒtre d'hŠtel tout attendri, vous ne mourrez point, et vous pourrez

revoir vos chers enfants, mais ce sera chez moi o‡ je les ai cach€s, et je tromperai encore la Reine, en lui faisant

manger une jeune biche en votre place. ‰

Il la mena aussitŠt ƒ sa chambre, o‡ la laissant embrasser ses enfants et pleurer avec eux, il alla accommoder une

biche, que la Reine mangea ƒ son souper, avec le m...me app€tit que si c'e†t €t€ la jeune Reine. Elle €tait bien

contente de sa cruaut€, et elle se pr€parait ƒ dire au Roi, ƒ son retour, que les loups enrag€s avaient mang€ la Reine sa

femme et ses deux enfants.

fraŒche, elle entendit dans une salle basse le petit Jour qui pleurait, parce que la Reine sa m‚re le voulait faire

fouetter, parce qu'il avait €t€ m€chant, et elle entendit aussi la petite Aurore qui demandait pardon pour son fr‚re.

L'Ogresse reconnut la voix de la Reine et de ses enfants, et furieuse d'avoir €t€ tromp€e, elle commande d‚s le

cour une grande cuve, qu'elle fit remplir de crapauds, de vip‚res, de couleuvres et de serpents, pour y faire jeter la

Reine et ses enfants, le MaŒtre d'HŠtel, sa femme et sa servante : elle avait donn€ ordre de les amener les mains li€es

derri‚re le dos.

Ils €taient lƒ, et les bourreaux se pr€paraient ƒ les jeter dans la cuve, Lorsque le Roi, qu'on n'attendait pas si tŠt, entra

dans la cour ƒ cheval ; il €tait venu en poste, et demanda tout €tonn€ ce que voulait dire cet horrible spectacle ;

personne n'osait l'en instruire, quand l'Ogresse, enrag€e de voir ce qu'elle voyait, se jeta elle-m...me la t...te la premi‚re

dans la cuve, et fut d€vor€e en un instant par les vilaines b...tes qu'elle y avait fait mettre.

ses enfants.

Moralit€Attendre quelque temps pour avoir un €poux,Riche, bien fait, galant et doux,La chose est assez naturelle,Mais l'attendre cent ans, et toujours en dormant,On ne trouve plus de femelle,Qui dormit si tranquillement.La Fable semble encor vouloir nous faire entendreQue souvent de l'Hymen les agr€ables n"uds,Pour ...tre diff€r€s, n'en sont pas moins heureux,Et qu'on ne perd rien pour attendre ;

La Belle au bois dormant (Perrault)

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Mais le sexe avec tant d'ardeur,Aspire ƒ la foi conjugale,Que je n'ai pas la force ni le c"ur,De lui pr...cher cette morale.en:The Sleeping Beauty in the Woods es:La bella durmiente it:I racconti delle fate/La bella addormentata nel bosco

Sources et contributeurs de l'article

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Sources et contributeurs de l'articleLa Belle au bois dormant (Perrault) ŽSource: http://fr.wikisource.org/w/index.php?oldid=1125142 ŽContributeurs: Caton, Lab€, Marc, ThomasV, Zyephyrus, 3 modifications anonymesSource des images, licences et contributeursimage:Labelle6.jpg ŽSource: http://fr.wikisource.org/w/index.php?title=Fichier:Labelle6.jpg ŽLicence: inconnu ŽContributeurs: AndreasPraefcke, Jibi44, Shakko, 1 modifications anonymesLicenceCreative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unportedhttp:/ / creativecommons. org/ licenses/ by-sa/ 3. 0/

Le Petit Chaperon rouge (Perrault)

1

Le Petit Chaperon rouge (Perrault)Le Petit Chaperon rougeCharles PerraultIllustration de Gustave Dor€

Il €tait une fois une petite fille de Village, la plus jolie qu

folle encore. Cette bonne femme lui fit faire un petit chaperon rouge, qui lui seyait si bien, que partout on l

appelait le Petit Chaperon rouge.

Un jour, sa m‚re, ayant cuit et fait des galettes, lui dit : Va voir comme se porte ta m‚re-grand, car on m

a dit qu elle

€tait malade. Porte-lui une galette et ce petit pot de beurre. Le Petit Chaperon rouge partit aussitƒt pour aller chez sa

m‚re-grand, qui demeurait dans un autre Village. En passant dans un bois elle rencontra comp‚re le Loup, qui eut

bien envie de la manger ; mais il n elle allait ; la pauvre enfant, qui ne savait pas qu il est dangereux de s arr...ter " €couter un Loup, lui dit : Je vais voir

ma M‚re-grand, et lui porter une galette, avec un petit pot de beurre, que ma M‚re lui envoie. Demeure-t-elle bien

loin ? lui dit le Loup.

Oh ! oui, dit le Petit Chaperon rouge, c

est par-del" le moulin que vous voyez tout l"-bas, " la premi‚re maison du

Village. Eh bien, dit le Loup, je veux l

aller voir aussi ; je m y en vais par ce chemin-ci, et toi par ce chemin-l", et

nous verrons qui plus tƒt y sera. Le loup se mit " courir de toute sa force par le chemin qui €tait le plus court, et la

petite fille s en alla par le chemin le plus long, s amusant " cueillir des noisettes, " courir apr‚s des papillons, et " faire des bouquets des petites fleurs qu elle rencontrait.

Le loup ne fut pas longtemps " arriver " la maison de la M‚re-grand ; il heurte : Toc, toc. Qui est l" ? C

est votre fille

le Petit Chaperon rouge (dit le Loup, en contrefaisant sa voix) qui vous apporte une galette et un petit pot de beurre

Le Petit Chaperon rouge (Perrault)

2 que ma M‚re vous envoie. La bonne M‚re-grand, qui €tait dans son lit " cause qu elle se trouvait un peu mal, lui cria : Tire la chevillette, la bobinette cherra. Le Loup tira la chevillette et la porte s ouvrit. Il se jeta sur la bonne femme, et la d€vora en moins de rien ; car il y avait plus de trois jours qu il n avait mang€. Ensuite il ferma la porte, et s alla

coucher dans le lit de la M‚re-grand, en attendant le Petit Chaperon rouge, qui quelque temps apr‚s vint heurter " la

porte. Toc, toc. Qui est l" ? Le Petit Chaperon rouge, qui entendit la grosse voix du Loup eut peur d abord, mais croyant que sa M‚re-grand €tait enrhum€e, r€pondit : C est votre fille le Petit Chaperon rouge, qui vous apporte une galette et un

petit pot de beurre que ma M‚re vous envoie. Le Loup lui cria en adoucissant un peu sa voix : Tire la chevillette, la

bobinette cherra. Le Petit Chaperon rouge tira la chevillette, et la porte s

ouvrit.Le Loup, la voyant entrer, lui dit en se cachant dans le lit sous la couverture : Mets la galette et le petit pot de beurresur la huche, et viens te coucher avec moi. Le Petit Chaperon rouge se d€shabille, et va se mettre dans le lit, o† ellefut bien €tonn€e de voir comment sa M‚re-grand €tait faite en son d€shabill€. Elle lui dit : Ma m‚re-grand, que vousavez de grands bras ? C€est pour mieux t€embrasser, ma fille.Ma m‚re-grand, que vous avez de grandes jambes ? C€est pour mieux courir, mon enfant. Ma m‚re-grand, que vousavez de grandes oreilles ? C€est pour mieux €couter, mon enfant. Ma m‚re-grand, que vous avez de grands yeux ?C€est pour mieux voir, mon enfant. Ma m‚re-grand, que vous avez de grandes dents. C€est pour te manger. Et endisant ces mots, ce m€chant Loup se jeta sur le Petit Chaperon rouge, et la mangea.

MORALIT‡On voit ici que de jeunes enfants,Surtout de jeunes fillesBelles, bien faites, et gentilles,Font tr‚s mal d€€couter toute sorte de gens,Et que ce n€est pas chose €trange,S€il en est tant que le Loup mange.Je dis le Loup, car tous les LoupsNe sont pas de la m...me sorte ;Il en est d€une humeur accorte,Sans bruit, sans fiel et sans courroux,Qui priv€s, complaisants et doux,Suivent les jeunes DemoisellesJusque dans les maisons, jusque dans les ruelles ;Mais h€las ! qui ne sait que ces Loups doucereux,De tous les Loups sont les plus dangereux.en:Little Red Riding-Hood es:Caperucita roja it:I racconti delle fate/Cappuccetto Rosso

Sources et contributeurs de l'article

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Sources et contributeurs de l'articleLe Petit Chaperon rouge (Perrault) ˆSource: http://fr.wikisource.org/w/index.php?oldid=1563927 ˆContributeurs: Caton, Lab€, Metal.lunchbox, ThomasV, Tpt, Zyephyrus, 9 modificationsanonymesSource des images, licences et contributeursimage:Dore ridinghood.jpg ˆSource: http://fr.wikisource.org/w/index.php?title=Fichier:Dore_ridinghood.jpg ˆLicence: Public Domain ˆContributeurs: Jibi44, Maksim, Man vyi, Shakko, SuguriF, 2 modifications anonymesLicenceCreative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unportedhttp:/ / creativecommons. org/ licenses/ by-sa/ 3. 0/

La Barbe bleue

1 La Barbe bleueLa Barbe bleueCharles PerraultIllustration de Gustave Dor€ Il €tait une fois un homme qui avait de belles maisons la ville et la campagne, de la vaisselle d or et d argent, des

meubles en broderies et des carrosses tout dor€s. Mais, par malheur, cet homme avait la barbe bleue : cela le rendait

si laid et si terrible, qu il n

€tait ni femme ni fille qui ne s

enfu‚t de devant lui.

Une de ses voisines, dame de qualit€, avait deux filles parfaitement belles. Il lui en demanda une en mariage, et lui

laissa le choix de celle qu elle voudrait lui donner. Elles n en voulaient point toutes deux, et se le renvoyaient l l

autre, ne pouvant se r€soudre prendre un homme qui eƒt la barbe bleue. Ce qui les d€goƒtait encore, c

est qu il avait d€j€pous€ plusieurs femmes, et qu on ne savait ce que ces femmes €taient devenues.

La Barbe bleue, pour faire connaissance, les mena, avec leur m"re et trois ou quatre de leurs meilleures amies et

quelques jeunes gens du voisinage, une de ses maisons de campagne, o... on demeura huit jours entiers. Ce n

€taient

que promenades, que parties de chasse et de p†che, que danses et festins, que collations : on ne dormait point et on

trouver que le ma‚tre du logis n avait plus la barbe si bleue, et que c

€tait un fort honn†te homme.

D"s qu

on fut de retour la ville, le mariage se conclut. Au bout d un mois, la Barbe bleue dit sa femme qu il €tait

oblig€ de faire un voyage en province, de six semaines au moins, pour une affaire de cons€quence ; qu

il la priait de se bien divertir pendant son absence ; qu elle fit venir ses bonnes amies ; qu elle les menˆt la campagne, si elle voulait ; que partout elle f‚t bonne ch"re.

La Barbe bleue

2 or et d argent, qui ne sert pas

tous les jours ; voilcelles de mes coffres-forts o... est mon or et mon argent ; celles des cassettes o... sont mes

pierreries, et voille passe-partout de tous les appartements. Pour cette petite clef-ci, c est la clef du cabinet au bout de la grande galerie de l appartement bas : ouvrez tout, allez partout ; mais, pour ce petit cabinet, je vous d€fends d y entrer, et je vous le d€fends de telle sorte que s il vous arrive de l ouvrir, il n y a rien que vous ne deviez attendre de ma col"re. Š

Elle promit d

observer exactement tout ce qui lui venait d

†tre ordonn€, et lui, apr"s l

avoir embrass€e, il monte dans son carrosse, et part pour son voyage. Les voisines et les bonnes amies n attendirent pas qu on les envoyˆt qu€rir pour aller chez la jeune mari€e, tant elles avaient d impatience de voir toutes les richesses de sa maison, n ayant os€ y venir pendant que le mari y €tait, cause de sa barbe bleue, qui leur faisait peur.

Les voilaussit‹t parcourir les chambres, les cabinets, les garde-robes, toutes plus belles et plus riches les unes que

les autres. Elles mont"rent ensuite aux garde-meubles, o... elles ne pouvaient assez admirer le nombre et la beaut€ des

tapisseries, des lits, des sofas, des cabinets, des gu€ridons, des tables et des miroirs o... l on se voyait depuis les pieds jusqu la t†te, et dont les bordures, les unes de glace, les autres d argent et de vermeil dor€, €taient les plus belles et les plus magnifiques qu on eƒt jamais vues. Elles ne cessaient d exag€rer et d envier le bonheur de leur amie, qui cependant, ne se divertissait point voir toutes ces richesses, cause de l impatience qu elle avait d aller ouvrir le cabinet de l appartement bas. Elle fut si press€e de sa curiosit€, que sans consid€rer qu il €tait malhonn†te de quitter sa compagnie, elle y descendit par un petit escalier d€rob€, et avec tant de pr€cipitation qu elle pensa se rompre le cou deux ou trois fois.

Etant arriv€e la porte du cabinet, elle s

y arr†ta quelque temps, songeant la d€fense que son mari lui avait faite, et consid€rant qu il pourrait lui arriver malheur d avoir €t€ d€sob€issante ; mais la tentation €tait si forte qu elle ne put la surmonter : elle prit donc la petite clef, et ouvrit en tremblant la porte du cabinet. D

abord elle ne vit rien, parce que les fen†tres €taient ferm€es. Apr"s quelques moments, elle commen‡a voir que

le plancher €tait tout couvert de sang caill€, et que dans ce sang, se miraient les corps de plusieurs femmes mortes et

attach€es le long des murs : c €tait toutes les femmes que la Barbe bleue avait €pous€es, et qu il avait €gorg€es l une apr"s l autre. Elle pensa mourir de peur, et la clef du cabinet, qu elle venait de retirer de la serrure, lui tomba de la main. Apr"s

avoir un peu repris ses sens, elle ramassa la clef, referma la porte, et monta sa chambre pour se remettre un peu ;

mais elle n

en pouvait venir bout, tant elle €tait €mue. Ayant remarqu€ que la clef du cabinet €tait tach€e de sang,

elle l essuya deux ou trois fois ; mais le sang ne s en allait point : elle eut beau la laver, et m†me la frotter avec du sablon et avec du gr"s, il demeura toujours du sang, car la clef €tait f€e, et il n fait : quand on ‹tait le sang d un c‹t€, il revenait de l autre. La Barbe bleue revint de son voyage d"s le soir-m†me, et dit qu il avait re‡u des lettres, dans le chemin, qui lui avaient appris que l affaire pour laquelle il €tait parti venait d †tre termin€e son avantage. Sa femme fit tout ce qu elle put pour lui t€moigner qu elle €tait ravie de son prompt retour. Le lendemain, il lui redemanda les clefs ; et elle les lui donna, mais d une main si tremblante, qu il devina sans peine tout ce qui s

€tait pass€.

‰ D

o... vient, lui dit-il, que la clef du cabinet n

La Barbe bleue

3

Vous n

en savez rien ! reprit la Barbe bleue ; je le sais bien, moi. Vous avez voulu entrer dans le cabinet ! Eh

bien, madame, vous y entrerez et irez prendre votre place aupr"s des dames que vous y avez vues. Š

Elle se jeta aux pieds de son mari en pleurant, et en lui demandant pardon, avec toutes les marques d

un vrai repentir, de n

avoir pas €t€ ob€issante. Elle aurait attendri un rocher, belle et afflig€e comme elle €tait mais la Barbe bleue

avait le cŒur plus dur qu un rocher. ‰ Il faut mourir, madame, lui dit-il, et tout l heure.

Puisqu

il faut mourir, r€pondit-elle en le regardant les yeux baign€s de larmes, donnez-moi un peu de temps pour

prier Dieu.

Je vous donne un demi-quart d

heure, reprit la Barbe bleue ; mais pas un moment davantage. ŠLorsqu€elle fut seule, elle appela sa sŒur, et lui dit

‰ Ma sŒur Anne, car elle s

appelait ainsi, monte, je te prie, sur le haut de la tour pour voir si mes fr"res ne viennent point : ils m ont promis ququotesdbs_dbs35.pdfusesText_40