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APPRENDRE À MOTIVER OU MOTIVER À APPRENDRE ? (RE)TROUVER LE PLAISIR D'ENSEIGNER ET
D'APPRENDRE
Nicolas BERTRAND, professeur au collège Monod aux Pennes MirabeauTabledesmatières
Introduction ......................................................................................................................................... 1
I. La motivation scolaire : un problème systémique et un changement de paradigme éducatif. ............ 3
Motivation et attention : apprendre à résister ............................................................................................... 3
Motivation et engagement actif : apprendre en sécurité ................................................................................ 5
Motivation et erreur : apprendre en se trompant ........................................................................................... 7
Motivation et consolidation : apprendre durablement ................................................................................... 7
II. Renouer avec le plaisir d'apprendre et voir en chaque élève un " sujet en devenir » (D. Favre) :
quelques clés et des préconisations pour motiver sa pédagogie. .......................................................... 8
Principe n°1 : Motiver par la connexion, car apprendre c'est interagir. ........................................................... 9
Principe n°2 : Motiver par le choix, car apprendre c'est désirer. ..................................................................... 9
Principe n°3 : Motiver par la compétence, car apprendre, c'est construire. ................................................... 10
Principe n°4 : Motiver par la compréhension, car apprendre c'est changer (c'est mobiliser et faire évoluer un
rapport au savoir) ......................................................................................................................................... 10
Conclusion : ........................................................................................................................................ 11
Introduction
Pour apprendre et réussir, il faut plus que des connaissances et des compétences, il faut aussi (et surtout)
être motivé ! Les spécialistes l'affirment, et la majorité des enseignants le reconnaissent d'emblée.
Dans le contexte de la continuité pédagogique et de l'enseignement à distance, maintenir la motivation
des élèves a constitué une priorité. Néanmoins, la motivation demeure difficile à définir et à situer parmi
les autres composantes de l'enseignement et de l'apprentissage. Elle confond " désir de savoir » et " désir
d'apprendre ». Tout le monde aimerait savoir, mais pas nécessairement apprendre. Les élèves veulent,
bien souvent " savoir », mais ils préfèrent (et de loin) " savoir sans apprendre », en allant au plus vite,
sans passer par de longs tâtonnemen ts et de di fficiles recherches. S'intéresser aux ressorts de la
motivation revient à se poser la question suivante : Comment susciter le désir d'apprendre ?Les définitions e t les composantes de la motivation sont m ultiples et se réfèrent à des c ourants
théoriques souvent très différents.Nous pouvons néanmoins retenir une acception commune à plusieurs de ces approches : la motivation
favorise l'engagement d'un individu dans la tâche et initie un mouvement vers le but qu'il s'est fixé. Elle
le pousse à agir et soutient son action jusqu'à l'atteinte de l'objectif fixé 1Plus largement, une motivation est ainsi définie comme ce qui fournit un élan pour faire face à l'effort
d'agir. Sans elle, il serait possible d'apprendre, mais de manière bien plus laborieuse, désagréable et
coercitive. La motivation doit-elle nécessairement précéder l'apprentissage ?Il s'agit là d'une question fondamentale : l'élève n'apprendrait pas parce qu'il n'est pas motivé à la base.
Pourtant, les situations d'apprentissage qu'on lui propose sont motivantes. La preuve : certains élèves
réussissent. Il n'y aurait donc rien à y faire puisque, inscrite dans un contexte spatio-temporel identifié, la
motivation ne se décrète pas : de l'ordre de l'intime, elle est liée à la personne et à son histoire de vie
(facteurs endogènes).Cette croyance conduit, pour les républicains que nous sommes, à un impensable : renvoyer la réussite
des élèves à l'aléatoire des histoire s s ingulières. Elle omet un aspect m ajeur de la nai ssance de la
motivation : celle-ci relève de paramètres endogènes certes, au coeur de la personnalité et de l'histoire
de chaque élève mais aussi de paramètres exogènes, champs d'action de l'enseignant. L'enjeu pour le
professeur est double : - Ne pas nier l'existence de paramètres endogènes de la motivation 2 et donc favoriser un contextedans lesquels ces éléments puissent être des leviers plutôt que des obstacles à l'apprentissage
- Agir sur les paramètres exogènes et susciter une dynamique motivationnelle (R. Viau)Si l'on désire susciter la motivation des élèves face aux tâches scolaires qui leur sont proposées, il faut
d'abord être en mesure de bien connaître l'acte complexe qu'est apprendre. Motivation et apprentissage
sont consubstantiels. La motivation de l'élève entre en jeu à chaque niveau de l'apprentissage.
Une meilleure connaissance de l'acte d'apprendre, aux sources de la motivation scolaire, des indicateurs
permettant de l'identifier et des v ariables qui y sont associées permet d'adopter des stratégies
d'intervention (démarches, pistes et outils) mieux ciblées pou r la favoriser. Stanislas Dehaene,
neuroscientifique, a identifié quatre facteurs principaux de réussite d'un apprentissage qu'il a appelé
" piliers de l'apprentissage » : l'attention, l'engagement actif, le retour sur erreur, et la consolidation
3Tous nos apprentissages reposent sur la plasticité de nos circuits cérébraux. Faire attention, s'engager, se
mettre à l'épreuve et savoir consolider ses acquis sont les secrets d'un apprentissage réussi. L'enseignant
qui parvient à mobiliser ces quatre fonctions chez chacun de ses élèves est certain de maximiser la vitesse
et l'efficacité avec laquelle sa classe apprend. 1Rolland Viau propose la définition suivante : " La motivation en contexte scolaire est un état dynamique qui a ses origines dans les
perceptions qu'un élève a de lui-même et de son environnement et qui l'incite à choisir une activité, à s'y engager et à persévérer dans son
accomplissement afin d'atteindre un but » (p. 7). Viau R, La motivation en contexte scolaire, Québec, 1994
2La classe n'est pas un espace hors du monde
3 Dehaene S. (2018), Apprendre ! Les talents du cerveau. Le défi des machines, Paris, 2018. paradigmeéducatif.L'attention est primordiale puisque, sans elle, l'on ne peut ni comprendre, ni apprendre, ni même voir
parfois, (s'il est vrai que l'on ne voit vraiment que ce que l'on a l'intention de regarder et qu'on est préparé
à reconnaître). Elle désigne le mécanisme de filtrage qui nous permet de sélectionner une information et
d'en moduler le traitement. L'attention est un ensemble composé de 3 systèmes : - L'alerte, qui indique quand faire attention et adapte notre niveau de vigilance, - L'orientation, qui signale à quoi faire attention et amplifie tout objet d'intérêt, - Le contrôle exécutif, qui décide comment traiter l'information.L'enseignant joue avec l'attention de s es élèves. Par la mise en acti vité, il dév eloppe l es capacités
" d'alerte » et de vigilance. Par l'apport de messages clairs et adaptés aux profils de ses élèves, il facilite
l'orientation, en les amenant à aller vers l'essentiel. Par l'environnement d'apprentissage qu'il crée, il
favorise ou pas un bon contrôle exécutif. En donnant le temps nécessaire aux travaux, en calibrant le
multitâche, en modulant les connaissances à acquérir ou en laissant l'élève construire sa méthode pour
les intégrer, il évite la surcharge de la mémoire de travail et rend plus efficace le contrôle exécutif.
Or, quelques secondes suffisent pour décrocher
4 , pour perdre l'équilibre et tomber de sa " poutre attentionnelle » selon l'image utilisée par Jean-Philippe Lachaux.Si en tomber est facile, y remonter demande un effort certain qui ne pourra être amorcé qu'après une
prise de conscience et de décision : celle d'y revenir. L'élève peut aussi faire le choix de renoncer, seule la
motivation pourra infléchir son intention. Autant dire que celle-ci doit être plutôt forte et bien ancrée.
Pour rester attentif, il lui faut prendre conscience de leur déséquilibre attentionnel puis prendre
la décision de rester concentrés. Les travaux de Jean-Philippe Lachaux 5 montrent que l'intention est uneclé de l'attention, elle-même primordiale à tout apprentissage. En gardant en tête notre intention, nous
sélectionnons mieux les informations perçues et agissons mieux pour répondre à notre objectif. C'est pour
4Même si vous êtes très concentré sur une tâche il suffit que vous entendiez prononcé votre prénom pour que vous vous retourniez sans
même être conscient du fait que ce réflexe va interrompre votre engagement. 5Lachaux J.-Ph, (2015 et 2016), Le cerveau funambule. Comprendre et apprivoiser son attention grâce aux neuroscience, Paris ; Les Petites
bulles de l'attention. Se concentrer dans un monde distractions, Paris.cela que la réactivation par les élèves de la problématique disciplinaire et des compétences travaillées
dans une activité sont aussi fondamentales. Il s'agit de se motiver à rester concentré 6Jean-Philippe Lachaux est à l'origine d'un programme attentionnel appelé ATOLE-ADOLE. Il s'agit
d'un program me gratuit de découverte et d'ap prentissage de l 'attention en milieu scolaire, pour
apprendre l'ATtention à l'écOLE (ADOLE étant l'acronyme d'ADolescent à l'éCOLE, programme destiné
aux élèves de collège et de lycée).Au fur et à mesure des activités scolaires, et en s'appuyant sur la métacognition (la prise de conscience
de son propre état mental), le programme veut apprendre aux enfants ce qu'est la concentration etquotesdbs_dbs2.pdfusesText_2