[PDF] Gestion des âges et flexibilité du marché du travail



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Gestion des âges et flexibilité du marché du travail Travail et Emploi n° 100 • Octobre 2004• 59• L'étude publiée dans Travail et Emploiil y a plus de 10 ans par M. E

LBAUMet O. MARCHAND

(" Emploi et chômage des jeunes dans les pays industrialisés : la spécificité française », 1994) a eu un impact certain sur la compréhension du fonc- tionnement du marché du travail français, en mettant en évidence une sorte de modèle où une seule génération travaillerait à la fois, par " exter- nalisation » des jeunes vers une prise en charge collective et par exclusion des travailleurs âgés. L'objet du présent article est de réexaminer la perti- nence du diagnostic établi il y a dix ans et surtout de montrer comment les questions abordées alors ont ensuite été traitées par les économistes ou sociologues de l'emploi et du travail : y-a-t-il eu déplacement des objets étudiés et/ou renouvelle- ment des méthodes d'analyse ? Et à quelles nouvel- les interprétations des résultats obtenus est-on parvenu ?

Revenons tout d'abord sur les idées-force de

cette étude qui comportait un constat global de nature statistique, une partie méthodologique démontrant les limites de ce type d'approche, et

Gestion des âges

et flexibilité du marché du travail

Olivier Marchand (*)

enfin une tentative d'analyse explicative des diffé- rences de situation professionnelle des jeunes dans les pays industrialisés. En matière statistique, l'idée essentielle était que les comparaisons internationales en matière de chômage des jeunes ne peuvent reposer sur le seul indicateur du taux de chômage : la part du chômage au sein de la population jeune est un indi- cateur au moins aussi pertinent, notamment dans les pays où l'activité juvénile a beaucoup diminué au profit de la formation initiale. Cet indicateur de part du chômage des jeunes peut en outre être utile- ment rapproché du taux d'emploi et du taux d'inac- tivité des 15-24 ans. Enfin, il convient de relativi- ser la situation des jeunes en la comparant à celle des adultes (ou à la moyenne générale). Sur cette base, on constatait que la position française n'était, au début des années 1990, pas aussi défavorable que ne l'indiquait l'examen des seuls taux de chômage. Même s'il manifestait clairement une " spécifi- cité française », ce constat global était toutefois (*) Insee, Chef du Département emploi et revenus d'activité ; olivier.marchand@insee.fr

MARCHÉ DU TRAVAIL : D'UN CONCEPT À L'AUTRE

Olivier Marchand revient sur la question du chômage des jeunes. Il y a 10 ans, le marché du travail français

(Elbaum, Marchand, 1994, Travail et Emploi n°58) semblait fonctionner selon un modèle où une seule géné-

ration travaille. En matière de taux de chômage des jeunes, la position de la France ne paraissait pas très

favorable. Mais l'article de 1994 constatait qu'avec d'autres indicateurs, la position française s'améliorait.

La situation devait être évaluée dans le cadre global du fonctionnement du marché du travail. Le recours de

plus en plus faible du secteur productif à la main d'oeuvre juvénile apparaissait alors comme au coeur du

problème. Le " modèle français » semblait être celui d'une division du travail entre générations, où la collec-

tivité prend en charge les jeunes et les travailleurs âgés lorsqu'ils sont exclus du système productif.

10 ans après, ce diagnostic est analysé à la lumière du renouvellement des méthodes statistiques et des inter-

prétations des résultats, la comparaison internationale étant élargie aux 15 pays de l'Union européenne

d'avant mai 2004, aux États-Unis, Canada, au Japon et à l'Australie. L'article souligne les limites de ce type

d'analyse face à la complexité des trajectoires et à l'évolution des objectifs européens. Là encore, les

explications traditionnelles sont remises en question. Olivier Marchand interroge les stratégies de recrute-

ment des entreprises et les modèles de fonctionnement du marché du travail, apparemment déstabilisés, avec

une polarisation des jeunes sur les marchés externes (services aux particuliers) : la main-d'oeuvre juvénile ne

serait-elle pas un vecteur de transformation structurelle des normes d'emploi et d'émergence d'un nouveau

modèle en cours d'extension, caractérisé par l' insécurité et la flexibilité du travail ? Ce phénomène concer-

nerait l'ensemble des nouveaux embauchés et pourrait se diffuser progressivement avec le renouvellement des

générations. • 60• Travail et Emploi n° 100 • Octobre 2004 insuffisant pour apprécier la complexité des situa- tions. Les notions de chômage, d'emploi et d'inac- tivité n'ont pas partout la même signification du fait notamment de la diversité des formes institu- tionnelles que revêt l'insertion professionnelle des jeunes dans les différents pays. En outre, ces notions ne reflètent qu'un aspect du fonctionne- ment des marchés du travail et doivent nécessaire- ment être complétées par d'autres indicateurs plus difficiles à rassembler et surtout à comparer entre pays.

Approfondissant l'analyse, on montrait que les

raisons habituellement avancées pour expliquer les difficultés des jeunes sur le marché du travail fran- çais s'avéraient partielles et insuffisantes, qu'il s'agisse de la démographie, de l'influence du salaire minimum, ou du rôle du système d'éduca- tion et de formation. C'était en fait le recours de plus en plus faible du secteur productif à la main- d'oeuvre juvénile qui apparaissait au coeur du problème, en dépit de l'effort très important réalisé par les pouvoirs publics dans le cadre de l'école ouquotesdbs_dbs2.pdfusesText_2