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LES ESPÈCES MARINES
ANIMALES
ET VÉGÉTALES
INTRODUITES
ENNORMANDIE
Alexandrine Baffreau
(1) , Jean-Philippe Pezy (1)Anne-Marie Rusig
(2) , Isabelle Mussio (2) et Jean-Claude Dauvin (1)(1) Normandie Univ., UNICAEN, UNIROUEN, Laboratoire M2C Morphodynamique Continentale et Côtière, CNRS UMR
6143, 24 rue de Tilleuls, 14000 Caen
(2) Normandie Univ., UNICAEN, UMR BOREA Biologie des Organismes et Ecosystèmes Aquatiques, Esplanade de la Paix, CS 14032, 14032 Caen Cedex 5Nous tenons à remercier l'ensemble des personnes et structures qui ont soutenu et participé à cet ouvrage :
l'Agence de l'Eau Seine-Normandie pour son soutien financier ;la Mission Communication de la DREAL Normandie, en particulier Fabrice Thérèze, pour le graphisme ;
Philippe Goulletquer pour la préface, la mise à disposition de photographies et ses conseils ; la Cellule de Suivi du Littoral Normand pour son accompagnement sur le littoral seino-marin ;Chantal Billard pour les photos de microalgues ;
la station marine de Dinard, pour sa collaboration dans la compilation des espèces citées dans le Bulletin
du Laboratoire Maritime de DinardEric Thiébaut, Patrick Le Mao et leurs collègues pour la mise à disposition des données de présen
ce desespèces introduites issues de l'atlas des espèces référencées dans le Golfe normand-breton
Le laboratoire Morphodynamique Continentale et Côtière et ses personnels du site de Caen, la Direction
de la Recherche et de l'Innovation de l'Université de Caen Normandie pour leurs accompagnements dans
la réalisation de ce travailEnfin toutes les personnes qui ont pu, à différentes étapes, aider pour la relecture, les terrains et la mise
à disposition des photographies.
Remerciements
4Préface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Quelques définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
Les vecteurs d'introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
La Manche et la Normandie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19Focus sur le Havre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
La Normandie, terre de naturalistes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20Objectifs de cet ouvrage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
Fiches espèces (104) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
Espèces introduites, pas toujours nuisibles
! . . . . . . . . . . . . . . .2341. Sargassum muticum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 238
2. Bonamia ostreae . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .241
3. Crepidula fornicata . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 244
4. Dreissena polymorpha . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 248
5. Ficopomatus enigmaticus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 250
6. Hemigrapsus sanguineus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252
7. Magallana gigas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 254
8. Mnemiopsis leidyi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 257
9. Ruditapes philippinarum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 259
10. Styela clava . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 262
Comment mettre en place
une véritable gestion ? . . . . . . . . . . . . 264La Stratégie Nationale
en cinq grands axes . . . . . . . . . . . . . . . . 267 Axe I. Prévention de l'introduction et de la propagation des espècesexotiques envahissantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 267
Axe II. Interventions de gestion des espèces et restauration des écosystèmes . 268 Axe III. Amélioration et mutualisation des connaissances . . . . . . . . .269 Axe IV. Communication, sensibilisation, mobilisation et formation . . . . . 271Axe V. Gouvernance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 272
Sommaire
5VECTORS
: la science au service de tous . . . . . . . . . . . . . . . . . 273 Recommandation 1 : Disponibilité en expertise taxonomique . . . . . . . 273 Recommandation 2 : Utilisation des outils de biologie moléculaire . . . . . 274 Recommandation 3 : Protocoles standardisés pour la surveillance etle suivi des espèces introduites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 275
Recommandation 4 : Mise en place rapide de la détection et de la surveillance des introductions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .276 Recommandation 5 : Standardisation des systèmes de recueil etde base de données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 277
Recommandation 6 : Recherche et évaluation de la pression des propagules (structure de dissémination, propagation et de reproduction) des espècesintroduites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .277
Recommandation 7 : choix judicieux d'indicateurs . . . . . . . . . . . .278 Recommandation 8 : gestion plurisectorielle des introductions . . . . . .279 Recommandation 9 : coopération entre tous les acteurs concernés . . . .280 Recommandation 10 : Adoption et désignation d'un seul chef de file . . .281 Indices d'évaluation des impacts des ENI . . . . . . . . . . . . . . . . 282 ALEX, Indice biotique d'invasives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 282 ADR, Abondance et gamme de distribution . . . . . . . . . . . . . . . 283Flash sur les réglementations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 285
Niveau International . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 285
Niveau européen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 286
Niveau français . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 288
Les ENI au niveau international . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .290 Informations en ligne sur les espèces marines invasives . . . . . . . . 292Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 294
Tableau des espèces présentes ou potentielles . . . . . . . . . . . . . 296Glossaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .305
Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .319
Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 323
6 Le Sommet de la Terre en 1992 à Rio de Janeiro et la création de la Convention internationale sur la Diversité Biologique (CDB) 1 qui s'en suit, constituent un réel point de départ de la prise en compte par les gestionnaires de la question des espèces exotiques et des invasions biologiques, et d'une nécessaire démarche pro-active en matière de préservation de l'environnement : la décision VI/23, Article 8h de la convention la définit ainsi comme une " top priorité». Pourtant
plusieurs conventions comme celles de Ramsar (1971), de Bern (1979), Bonn (1979) portaient déjà des résolutions dans ce domaine. De façon similaire, la convention sur le Droit de la Mer (Unclos, 1982) demandait aux signataires de " prévenir, réduire, et de contrôler la pollution de l'environnement marin résultant des introductions volontaires comme involontaires d'espèces exotiques pouvant causer des perturbations significatives et dommageables Il est utile de rappeler que cette prise de conscience a été un processus lent. Dès le début du XX e , des exemples emblématiques de perturbations environnementales résultant d'introductions d'espèces exotiques étaient déjà signalés, comme la prolifération de la méduse asiatique Biddulphia sinensis (Trieres chinensis) en mer du Nord suite à un déballastage de bateau. Quelques rares initiatives réglementaires furent élaborées de façon ponctuelle et systématiquement en réponse aux seuls impacts économiques, sans nécessaire considération environnementale. Ainsi, un décret français dès 1933 restreignait les transferts de cheptels ostréicoles afin de limiter les impacts économiques dus à la dispersion de la crépidule Crepidula fornicata, espèce américaine accidentellement introduite sur nos côtes françaises en 1949. Malgré l'évolution réglementaire, un groupe de travail de la CDB en 2005 identifie les manques et les incohérences dans la trame réglementaire internationale qui affaiblissent les dispositifs de prévention : absence de texte contraignant sur ce sujet, absence de hiérarchie entre conventions internationales, conventions non appliquées, ou bien encore des résolutions de conventions sans guide pratique opérationnel, voire des pans entiers de réglementation inexistante (e.g., biosalissures des coques de bateaux). A contrario, l'efficacité de nombreux instruments et guides internationaux était limitée par des plans d'actions restreints, souvent basés sur des approches mono-sectorielles et non " systémique», sans politique globale
(1) www.cbd.intPréface
7 coordonnée à une échelle régionale tenant compte d'unités biogéographiques cohérentes, ou encore par l'absence d'intégration de l'expertise scientifique dans leur volet réglementaire. Plusieurs de ces points restent complètement d'actualité et l'ouvrage présenté ici représente une contribution très significative à cette expertise scientifique notamment pour la région normande. Probablement, le meilleur exemple pour démontrer la " dynamique» de prise de
décision est la question du traitement des eaux de ballast, vecteur d'introduction d'espèces exotiques particulièrement important (60% des cas d'introductions à l'échelle mondiale) : identification du problème lié aux eaux de ballast dès 1903, consensus scientifique dès les années 1970s, négociations internationales à l'Organisation Maritime Internationale pour aboutir à la signature de la convention sur la gestion des eaux de ballast - Ballast Water Management - en 2004, mise en uvre en 2017 pour être pleinement opérationnelle d'ici à 2024... comparativement à la mise en uvre de la Convention de Paris sur le changement climatique qui aura nécessité une seule année Finalement, ce n'est que très récemment que la stratégie européenne en matière depréservation de la biodiversité est déclinée par une approche intégrée au moyen de la
Directive-Cadre Stratégie pour le Milieu Marin (DCSMM) en 2008 (2008/56/CE) et par la réglementation EU N°1143/2014 sur la prévention et la gestion des introductions et expansion des espèces envahissantes. La loi française de 2016 sur la reconquête de la biodiversité va également dans ce sens. Mais à ce jour, il est utile de rappeler que nous ne disposons que d'une base d'informations très limitée pour la mise en uvre opérationnelle de ces textes notamment l'élaboration des plans de gestion. A ce titre, cet ouvrage réalisé par l'équipe de l'Université de Caen Normandie représente une contribution très significative qui, par un travail considérable notamment de dépouillement des 1354 volumes d'archives naturalistes depuis 1824, met à jour l'inventaire spécifique des espèces exotiques sur la façade "