[PDF] /Ernest-Pignon Ernest Les expulsés 1977-1979

« Les expulsés » font partie du courant artistique du Street Art : L'art urbain, ou Street Art, est un mouvement artistique contemporain. Il regroupe toutes les formes d'intervention artistique réalisées dans la rue, ou dans des espaces publics et à l'initiative de l'artiste lui-même.
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« Les expulsés » font partie du courant artistique du Street Art : L'art urbain, ou Street Art, est un mouvement artistique contemporain. Il regroupe toutes les formes d'intervention artistique réalisées dans la rue, ou dans des espaces publics et à l'initiative de l'artiste lui-même.
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1 /Ernest-Pignon Ernest

Les expulsés, 1977-1979

1_Carte d'identité de l'oeuvre :

Titre : Les expulsés

nom de l'artiste : Ernest-Pignon Ernest

Dimensions : Dessin à échelle 1

Date de création : C'est une oeuvre éphémère qui date de 1977_79 Lieu de conservation : Il ne reste que des traces photographiques. Les témoignages photograp hiques permettent de conserver la mémoire de l'événement. Elle se situait sur la façade restante d'un immeuble voué à la démolition dans les quartiers parisiens de Montparnasse.

2_ Support/Technique :

C'est une sérigraphie en noir et blanc collée sur le mur exté rieur d'un immeuble éventré et abîmé.; (500 sérigraphies ont été imprimées). Le collage de ses im ages sur les murs sont des installations

in-situ (=prévues pour un lieu précis). Ernest Pignon-Ernest dessine de nombreuses études en atelier

qui donnent naissance ensuite aux oeuvres exposées. La sérigrap hie permet le travail en série des même personnages en divers lieux. La sérigraphie est une technique dérivée du pochoir, elle permet de produire, par impression avec une encre épaisse, une image en de m ultiples exemplaires. Il y a une volonté de dialogue ou de fusion entre l'oeuvre et le l ieu. L'oeuvre questionne le lieu et réciproquement. " Je tente de saisir l'essence d'un lieu » . Il métamorphosant l'espace public en espace plastique. C'est par le lieu où elles sont installées qu e ses oeuvres prennent tout leur sens. Sérigraphie in situ éphémère. La sérigraphie est vouée

à la destruction, le temps va s'en charger.

2

3_Biographie de l'artiste :

Ernest pignon - Ernest est artiste plasticien, né en 1942 à Nice dans une famille modeste. Il réalise

des interventions urbaines. Il est un des initiateurs de l'Art Urbain ou Street Art en France. Il dessine

très jeune et découvre à 13 ans Picasso et Guernica." Je voulais faire de la peinture pour parler des

hommes, mais j'ai découvert que je n'étais pas Picasso » C'est un choc esthétique qui fera naître sa vocation. Lorsqu' il s'installe dans son atelier dans le Vau- cluse, face à une centrale nucléaire, il prend conscience que le l ieu lui même peut être chargé d'ex- pression. Il va délaisser ses pinceaux et les remplacer par des pocho irs et des bombes de peintures pour s'exprimer sur les murs des villes et dénoncer le péril nu cléaire. Hanté par les ombres des corps volatilisés laissées sur les mur s, à Nagasaki et à Hiroshima en août

1945, il appose des images peintes, dessinées, sur les murs des cité

s, dans des cabines téléphoni- ques. Les images se fondent alors dans l'architecture urbaine.

L'histoire personnelle de l'artiste est en résonance avec Les expulsés puisqu'enfant, Ernest Pignon-Er-

nest a été lui-même expulsé de chez lui, avec ses parents, a lors qu'ils vivaient à Nice.

4_ Contexte culturel/Mouvement artistique :

Ernest PIGNON-ERNEST: " On me considère souvent comme l'un des précurseurs du st reet-art ou art urbain dans les années 60. J'étudie les lieux d'un point de vue plastique et historique, puis, je les investis, pour des oeuvres forcément éphémères... »

Ernest Pignon Ernest est - il un street artiste? Il fait parti des premiers artistes à mettre son art en situa-

tion dans la rue. Les expulsés peuvent entrer dans le courant artistique du Street Art, car l'oeuvre est

installée dans un lieu public à l'initiative de l'artiste. Celui-ci ne passe pas par le biais d'une institu-

tion pour intervenir plastiquement. Il y a une volonté à travers les interventions urbaines de démocratiser l'art.

5_ Contexte Socio-historique :

L'artiste réagit à la nouvelle politique de la mairie Parisienne en ex posant dans la ville. À ce moment le président est Valéry Giscard D'Estaing, et Jacques Chirac est élu maire de Paris. En effet, durant la période des années 1970-1980, un grand nombre de quartiers parisiens sont

réhabilités. Le mur de l'immeuble sur lequel l'artiste à marouflé Les expulsés est situé dans le quartier

de Montparnasse ; quartier qui fut touché par ce projet de rénovation. Des habitants son t expulsés en masse et leurs logements sont détruits selon la décision de la mairie. Ernest-Pignon Ernest met alors en scène des personnages qui sont en partance... L'Artiste a milité au parti communiste pour dénoncer l'exclusion. Pour ces raisons, ainsi q u'à cause

de sa hantise des bombardements, il réalise une série d'oeuvres dédiées à cette conjoncture qu'il ap-

pelle " Les Expulsés». Il témoigne de sa solidarité avec les damnés de la terre (Les Immigrés, Expul- sions), il veut interroger la mémoire collective des peuples et les dérives de la société.

Problématiques possibles :

Comment l'art s'inscrit-il dans la vie de la cité ? En quoi l'art se met-il au service de la mémoire ?

Comment l'art peut-il être un acte engagé ?

Comment un artiste se sert de sa pratique artistique pour dénoncer une injustice ou soutenir une cause ? 3 Précision : Nous déciderons d'analyser autant l'oeuvre que la photographie elle-même qui même si

elle n'est pas considérée en tant qu'oeuvre d'art, participe de la trace laissée de cet affichage in situ

éphémère.

6_ Description :

Cette oeuvre est un dessin réaliste en noir et blanc sur papier, représentant deux personnages côte

à côte : un homme et une femme. L'ensemble est collé à l'extérieur sur le mur restant d'

un immeuble abattu. Les deux personnages portent des affaires diverses : sac, valises, matelas. Le baluchon est roulé sous le bras et le matelas suspendu au bout de la main. Ils sem blent en train de partir, affaires aux bras. Leur visage est marqué par la tristesse et le poids de la v ie. Le réalisme du dessin accen- tue l'impression que les personnages font partie du mur.

/Technique(s) : L'oeuvre d'Ernest Pignon-Ernest est réalisée in situ, conçue pour un lieu donné, met-

tant en scène une image dans un espace, de façon éphémère et instaurant une relation avec le spectateur. C'est la représentation de deux personnages par un dessin réali ste en noir et blanc au fusain sur papier puis reproduit par la technique de la sérigraphie, le tout mar ouflé sur le mur extérieur d'un immeuble en démolition. L'ensemble constitue une scénographie (car il y a une volonté d e mise en scène des personnages). L'oeuvre est donc in situ, car elle prend sens dans le lieu pour leq uel elle est conçue et où elle s'intègre. /Matériaux : Le seul matériau qui constitue l'oeuvre est le p apier

/Support : Cette oeuvre a été marouflée sur un mur extérieur, reste d'un immeuble en démolition,

abattu, dans les quartiers parisiens de Montparnasse. Les traces de vie antérieures y sont apparen-

tes : papier peint arraché, emplacement d'un meuble, d'un cadre /Dimensions : La taille des personnages est à l'échelle 1, autr ement dit grandeur nature. /Cadrage : Deux photographies de l'oeuvre sont proposées : une v ue d'ensemble de l'immeuble plein cadre ; un plan moyen et un gros plan rapproché de la sérigr aphie. Attention, pour l'artiste la photographie trahit son travail, car " elle impose un cadrage, alo rs que toute ma démarche est bâtie sur le refus du cadre ». /Point de vue : La prise de vue de la photographie nous positionne face

à l'immeuble ; le point de

vue est dit frontal. /Composition : L'oeuvre se compose de deux personnages mis côte à côte, pl acés en bas d'un im- meuble délabré, à hauteur d'homme. /Couleur et Lumière : L'ensemble : photographie et dessin sont en noir et blanc. La lumiè re est don- née par le jour. L'ensemble montre une ambiance plutôt terne, sans lumière. 4 Les éléments en présence donnent-ils un sens ? Lesquels ? Pourq uoi ?

7_ Interprétation :

/Le mur : > Il est important pour la signification de l'oeuvre : l'homme et la femme y sont collés par le marou- flage, comme s'ils étaient ancrés à la maison, comme s' ils appartenaient à la mémoire du lieu. ce mur révèle des empreintes de vie, l'intimité des familles

à travers les faïences, tapisserie, chemi-

née... Ce sont des foyers arrachés, fracassés et laissés à la vue de tout le monde. > Le mur est aussi un pied de nez aux espaces conventionnels dédié s à l'art tels que musées et ga- leries. Il y a une volonté de rendre l'oeuvre visible à tous le s passants dans la rue, aux citoyens de cette république. /Le noir et blanc : L'usage du noir et blanc apparaît là, pour ancrer l'image dan s le passé ; en noir et blanc comme une vieille image de laquelle resurgit le souvenir du lieu, de leurs hab itants, des moments passés dans les murs, moments d'intimité. Le noir et blanc participe aussi de l'atmosphère sombre, terne. /La dégradation du matériau, de l'affiche :

Le papier joue du temps de l'oeuvre participant à montrer la mémoire qui s'efface progressivement.

L'affiche est à l'image de ces vies déracinées vouées à l'oubli. Peu à peu la mémoire s'efface, se

dégrade. Le souvenir est néanmoins immortalisé par la photographie qui vient arrêter le processus

de destruction. La photographie elle-même finira bien par vieillir... /L'échelle de l'oeuvre : Elle a aussi son importance puisqu'elle est à la taille humaine, donnant ainsi plus de r

éalisme au

propos et permettant plus facilement une assimilation du spectateur aux personnages r eprésentés. /La composition : la situation des personnages à hauteur d'homme et face au spectate ur accentue le réalisme.

Conclusion :

Portée ou influence de l'oeuvre

En quoi l'oeuvre a-t-elle marqué son temps ?

" Les expulsés » est une oeuvre marquant l'engagement d'

Ernest Pignon Ernest. Elle affirme sa car-

rière et marque une avancée du Street Art, influençant ainsi de nombreux artistes. Avec cette oeuvre il n'y a plus de contemplation d'un tableau au musée. On ne peut pas emporter

avec soi cette image collée au mur, elle appartient à tout le monde, à la rue, au temps. Il y a une

fusion entre l'art et la vie. Le mur devient un lieu de parole et de revendication social e. Les passants deviennent des témoins de l'injustice. 5

Peut-on la rapprocher d'autres oeuvres ?

Face 2 Face, projet du français JR et du suisse Marco , mur de séparation is raélo-palestinien, 2007 Vous pourrez parler des points communs, des différences :

Points communs :

- Leurs interventions sont urbaines. - Leurs oeuvres sont éphémères, elles disparaissent avec le t emps, les intempéries, les interventions humaines. - Ils représentent très des figures humaines, des personnes anon ymes. - Ils sont engagés politiquement et socialement. Ils dénoncent des injustices - Ils produisent des oeuvres qui sont des multiples (plusieurs exempl aires possibles), ce qui remet en

question le fait qu'une oeuvre d'art doivent être unique : sérigraphies (Pignon-Ernest), photos (JR)

- Les oeuvres sont souvent en noir et blanc. - Leurs oeuvres sont accessibles à tous. Les productions sont expos

ées volontairement en dehors des

institutions comme le musée et la galerie d'art. Il s'agit aussi d'un engagement. - Ils produisent des oeuvres qui font réagir et réfléchir a u sein de la cité.

Différences entre ces artistes :

- Les techniques utilisées sont différentes, sérigraphies, pein ture au pochoir et écrits, photographie. - Les tailles des oeuvres diffèrent.

- JR utilise l'humour JR (grimaces des personnages). Ernest Pignon-Ernest traite ses sujets de manière

plus grave. 6 Interview JR et Ernest Pignon-Ernest / Paris Match _ publié le 12/07/2013 "Aucun de nous n'a suivi d'études d'art. Ce n'est pas un hasard. J'ai senti qu'on avait ce point commun?: la richesse de nos images dépend de la façon dont elles o nt été préparées. Leur présence dans un lieu n'est pas anodine.» Ernest Pignon-Ernest

Quelles différences existe-t-il entre vous??

E.P.-E. : C'est une question de génération, JR est l'héritie r du langage né de la ville, c'est-à-dire la pub, la télé, les médias. Il se saisit de son efficacité e t en joue autrement. Moi, j'entretiens depuis mes débuts une méfiance à l'égard de ce langage. E.P.-E. : J'ai tout de suite refusé de faire plus grand que nature. Il s'agissait de m'écarter du monde de la pub, mais aussi de la peinture réaliste socialiste avec son cul te de la personnalité. C'est pour- quoi je fais les hommes à hauteur d'homme. Je travaille sur l'effet de réel. Je veux créer un face-à- face avec le passant. Mes images agissent comme une empreinte. Elles dis ent la présence et l'ab- sence. Je souhaite qu'en les voyant on pense?: "Ici, il y a eu que lqu'un et il n'est plus là." E.P.-E. : Jr est photographe, la technique est donc la photographie. Les po rtraits font l'objet de tirages gigantesques à l'échelle des lieux où elles sont ins tallées : murs, façade d'immeuble, pont, toits...

Lexique de base - mots clés

Pour bien préparer un oral, une petite recherche de vocabulaire s' impose, en voici une liste dont la signification est à maîtriser. Street Art / sérigraphie / in situ / art éphémère / marouflage...

Street art :

L'art urbain, ou " street art », est un mouvement artistique contemporain. Il regroupe toutes les for-

mes d'art réalisées dans la rue, ou dans des endroits publics, et englobe diverses techniques telles

que le graffiti, le pochoir, la mosaïque, les stickers, l'affichage voire le yarn bombing ou les installa-

tions. C'est principalement un art éphémère vu par un très grand public.

Sérigraphie :

1. Technique de reproduction des images utilisant un écran (soie) tendu

sur un châssis. Lors du

passage d'une raclette, la peinture traverse les parties non opacifiées de l'écran et se dépose sur le

support (toile, papier, tissu). L'écran fonctionne alors comme un pochoir.

2. OEuvre réalisée avec cette technique, comme les séries de

Marilyn d'Andy Warhol.

" Moi je colle des images dans des lieux. Les gens passent tous les j ours, le lieu se banalise, ils n'y font plus gaffe. D'un coup la présence de ces images leur redonne une étrangeté. Et même après quand il n'y est plus, le lieu peut être différent. »quotesdbs_dbs46.pdfusesText_46