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Je lis un extrait de roman historique sur le Moyen Âge Martin, ,jeune serf1, est emprisonné par le fauconnier2 pour avoir déniché un faucon réservé à la chasse du seigneur. Un jour, profitant de l'attaque du château, Martin réussit à s'enfuir... Martin sortit, avec les villageois, de l'enceinte fortifiée. Dans d'autres circonstances. il aurait été fou de bonheur en voyant de nouveau, après les longs jours de réclusion3, la campagne ouverte devant lui. Mais la campagne n'offrait que désolation. Les chaumines4 calcinées fumaient encore. Les meules de bon blé n'étaient plus que cendres. Pauvre blé ! Pendant le printemps, lorsqu'il était en herbe, tout au long
de l'été, quand les épis s'étaient formés, les paysans avaient tremblé pour lui. Ils
en avaient suivi la maturation5 avec angoisse, les yeux constamment tournés vers le ciel où se gonflait une nuée d'orage, et plus encore vers l'horizon où une autre nuée, bien plus redoutable. pouvait apporter la guerre. Ils l'avaient attendue, cette guerre, étonnés d'avoir vécu des mois sansqu'elle vînt. Le blé avait été coupé, mis en meules. Les manants avaient décroché
leurs fléaux6, et c'est alors, quand l'espoir était enfin permis, que la guerre était survenue. Plus rien ne restait du village. Renversées, les palissades qu'on avait plantées dans le vain espoir qu'elles résisteraient à l'envahisseur. Brûlées, les granges et les maisons aussi. Et toutes les provisions que l'ennemi n'avait pu emporter. Dans un enchevêtrement de solives7 fumantes et de murs éclatés, les sacs de farine éventrés se mêlaient aux belles grappes de raisin qu'on avait misesà sécher sur les claies8. Tout était piétiné, foulé, détruit. La famine, dès le
lendemain, s'installerait au village.