[PDF] Concours infirmier - Sujet 2 - Vuibert



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Concours infirmier - Sujet 2 - Vuibert - 186 - L a pénurie d"organes est avant toute chose génératrice de drames humains. Mais elle a

également un coût non

négligeable en ces temps de pression budgétaire très forte dans les établissements de soins. C"est ce qu"ont démontré plusieurs intervenants du séminaire européen sur les stratégies de lutte contre la pénurie d"organes en Europe, organisé à l"université Pierre et Marie Curie.

Prenons l"exemple de

l"insuffi sance rénale terminale (IRT). Non seulement la transplantation rénale est aujourd"hui reconnue comme étant " le meilleur traitement de l"IRT », a rappelé le professeur Michèle

Kessler, chef du service

de néphrologie au CHU de

Nancy, mais son coût est bien

inférieur à celui du traitement alternatif qu"est la dialyse.

Une étude comparative

d"une équipe de l"Agence de biomédecine dirigée par Émilie Savoye et portant sur plus de 3 000 patients souffrant d"IRT a montré que les patients restant sous dialyse avaient un risque relatif de décès 2,54 fois supérieur à celui des patients greffés. Or, si le coût moyen annuel d"une dialyse se chiffre à 70 000 euros, la greffe de rein ne revient qu"à

43 000 euros la première

année puis 13 000 euros en moyenne par an les années suivantes, indique le docteur

Christian Jaquelinet, de

l"Agence de biomédecine. Consentement présumé

Seulement voilà, en France

en 2007, on a recensé

2 911 greffes rénales

(dont 235 avec donneur vivant) alors même que

6 181 personnes étaient en

attente de transplantation rénale au 1er janvier 2007 et que 3 510 nouveaux inscrits ont rejoint la liste d"attente au cours de l"année. Ces chiffres illustrent cruellement la grave pénurie d"organes qui règne en France et qui, pour le seul rein, a coûté la vie à 128 personnes cette année-là.

D"où la nécessité d"en faire

toujours plus pour réunir chaque fois que possible toutes les conditions - et elles sont nombreuses - pour que les prélèvements d"organes puis les greffes puissent se dérouler dans les conditions de sécurité et de transparence optimale.

L"un des freins au

développement massif de l"activité de greffe en

France, qui semble marquer

le pas après plusieurs années de croissance, réside dans l"opposition des proches des donneurs potentiels. Aux termes de la loi française, un défunt est présumé consentant au don d"organes dès lors qu"il n"est pas inscrit au registre national des refus. Mais dans les faits, les équipes qui procèdent au prélèvement d"organes recherchent systématiquement auprès de la famille des témoignages de la non-opposition du défunt. Refl et de la réalité ou non, le ÉNONCÉ

La pénurie d"organes coûte cher

2 heures

Sujet 3 | Session 2010IFSI Dieppe9782311010077_175-190_P2_ch1.indd 1869782311010077_175-190_P2_ch1.indd 18607/08/12 18:3907/08/12 18:39

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ÉNONCÉ

CULTURE GÉNÉRALE

des personnes. Dans le cadre des débats censés alimenter les états généraux de la bioéthique en vue de la révision des lois homonymes prévue pour 2010, plusieurs propositions visent donc à sensibiliser le grand public à la question du don d"organes.

Des " missionnaires »

pour sensibiliser le public

La question du consentement

éclairé en matière de don

d"organes est donc cruciale, tout comme l"est la manière de faire respecter la volonté taux de refus des proches consultés se situe autour de

30 %. Il arrive même qu"un

prélèvement ne soit pas effectué par respect pour l"opposition de la famille à cet acte alors même que le défunt est porteur d"une carte de donneur d"organes.

2. Citez les acteurs impliqués et donnez leurs posi-

tionnements. (7 points)

3. " Il arrive même qu"un prélèvement ne soit pas

eff ectué par respect pour l"opposition de la famille à cet acte alors même que le défunt est porteur d"une carte de donneurs d"organes. » Qu"en pensez-vous ? Argumentez. (5 points)Répondez aux questions suivantes

1. En vous appuyant sur les éléments du texte

(notamment chiff rés) : a. Dégagez l"idée (ou les) principale(s). b. Exposez la problématique. (8 points)

9782311010077_175-190_P2_ch1.indd 1879782311010077_175-190_P2_ch1.indd 18707/08/12 18:3907/08/12 18:39

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Proposition de corrigé

Ce qui peut déstabiliser dans ce sujet, c"est que contrairement à ce que l"on retrouve dans la plu- part des sujets, la première question, axée sur les idées essentielles du texte, vaut plus de points que la dernière, qui demande une réfl exion plus per- sonnelle. Ceci ne signifi e pas qu"il faut bâcler la dernière réponse, bien sûr, mais n"y consacrez pas plus de temps qu"aux autres.

1. Attention, la première question spécifi e qu"il faut

s"appuyer sur les données chiff rées. Mais cela ne signifi e nullement qu"il faut les reprendre toutes ! Au contraire, c"est à vous de savoir leur donner du sens et de les reformuler. Ainsi, si l"on tente d"extraire les informations essen- tielles, celles qui dominent concernent : - l"inquiétude des spécialistes quant au manque d"organes disponibles pour la transplantation ; - le coût très élevé des traitements qui tentent de pallier cette pénurie ; - les risques de décès multipliés quand la greff e ne peut se faire ; - le manque cruel de donneurs, malgré la mise en place du don présumé tant qu"on n"a pas exprimé offi ciellement son refus ; - le choix des équipes médicales de respecter avant tout le choix de la famille du défunt ; - la nécessité d"une sensibilisation de la population à la question du don d"organes afi n de lutter contre la pénurie actuelle. On formulera donc ces idées de façon à proposer une synthèse fi dèle mais sans paraphrase : La pénurie d"organes en France inquiète les spé- cialistes qui, lors d"un congrès consacré à ce sujet, soulignent le coût très élevé des solutions choisies lorsque la transplantation d"organe ne peut avoir lieu. On ne peut que remarquer que le risque de décé- der avec un traitement qui tente de se substituer à la gre e est très nettement supérieur aux risques encourus lorsque celle-ci peut être e ectuée. Or, le principal obstacle à la transplantation dor- ganes demeure la faible quantité de dons e ectués. En e et, en France, la liste de donneurs potentiels est bien moins longue que celle des malades atten- dant une gre e. Même si, désormais, ne pas avoir o ciellementquotesdbs_dbs2.pdfusesText_2