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TEXTE INTÉGRAL
Fred Vargas
Pars vite
et reviens tard
Classiques
Contemporains
COLLÈGE/LP
2
Fred Vargas
Pars vite et reviens tard
PrŽsentation, notes, questions et aprs-texte Žtablis par
MICHéLESENDRE-HAìDAR
inspecteur de lÕƒducation nationale
ClassiquesContemporains
PRƒSENTATION
Fred Vargas et ses Ç rompols È . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 P
ARS VITE ET REVIENS TARD
Texte intŽgral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Après-texte
POUR COMPRENDRE
ƒtapes 1 ˆ 5 (questions) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 378 G
ROUPEMENT DE TEXTES
Les ÇpestesÈ littŽraires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 387 I
NTERVIEW EXCLUSIVE
Fred Vargas rŽpond aux questions
de Michle Sendre-Ha•dar . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 395 I
NFORMATION/DOCUMENTATION
Bibliographie, centre de documentation, Internet . . . . . 397
Sommaire
I Et puis, quand les serpents, chauves-souris, blaireaux et tous les animaux qui vivent dans la profondeur des galeries souterraines sortent en masse dans les champs et abandonnent leur habitat naturel; quand les plantes ˆ fruits et les lŽgumineuses 1 se mettent ˆ pourrir et ˆ se remplir de vers (É)
Pars vite et reviens tard
11
1. Plantes dont le fruit est une
gousse (pois, haricot), fourrage (trèfle, luzerne), etc.
BIEN LIRE
Pourquoi ce premier chapitre est-il
surprenant? II Les types, ˆ Paris, marchent beaucoup plus vite quÕau Guilvinec, Joss lÕavait constatŽ depuis longtemps. Chaque matin, les piŽtons sÕŽcou- laient par lÕavenue du Maine ˆ la vitesse de trois nÏuds 1 . Ce lundi, Joss filait presque ses trois nÏuds et demi, sÕefforant de rattraper un retard de vingt minutes. En raison du marc de cafŽ qui sÕŽtait dŽversŽ en tota- litŽ sur le sol de la cuisine. 'a ne lÕavait pas ŽtonnŽ. Joss avait compris depuis longtemps que les choses Žtaient douŽes dÕune vie secrte et pernicieuse 2 . Hormis peut-tre certaines pices dÕaccastillage 3 qui ne lÕavaient jamais agressŽ, de mŽmoire de marin breton, le monde des choses Žtait ˆ lÕŽvidence chargŽ dÕune Žnergie tout entire concentrŽe pour emmerder lÕhomme. La moindre faute de manipulation, parce que offrant ˆ la chose une libertŽ soudaine, si minime fžt-elle, amorait une sŽrie de calamitŽ s en cha"ne, pouvant parcourir toute une gamme, du dŽsagrŽment ˆ la tragŽdie. Le bouchon qui Žchappe aux doigts en Žtait, sur le mode mineur, un modle de base. Car un bouchon l‰chŽ ne vient pas rouler aux pieds de lÕhomme, en aucune manire. Il se love 4 derrire le fourneau, mauvais, pareil ˆ lÕaraignŽe en qute dÕinaccessible, dŽclenchant pour son prŽda- teur 5 , lÕHomme, une succession dÕŽpreuves variables, dŽplacement du fourneau, rupture du flexible 6 de raccordement, chute dÕustensile, brž- lure. Le cas de ce matin avait procŽdŽ dÕun encha"nement plus com- plexe, amorcŽ par une bŽnigne 7 erreur de lancer entra"nant fragilisation
Fred Vargas
12 5 10 15 20
1. Unité de vitesse maritime.
2. Nuisible.
3. De lensemble des accessoires de pont du navire.
4. Se blottit.
5. Chasseur.
6. Cordon souple.
7. Sans conséquence grave.
de la poubelle, affaissement latŽral et Žpandage 1 du filtre ˆ cafŽ sur le sol. CÕest ainsi que les choses, animŽes dÕun esprit de vengeance lŽgitime- ment puisŽ ˆ leur condition dÕesclaves, parvenaient ˆ leur tour par moments brefs mais intenses ˆ soumettre lÕhomme ˆ leur puissance lar- vŽe 2 , ˆ le faire se tordre et ramper comme un chien, nÕŽpargnant ni femme ni enfant. Non, pour rien au monde Joss nÕaurait accordŽ sa confiance aux choses, pas plus quÕaux hommes ou ˆ la mer. Les pre- mires vous prennent la raison, les seconds lÕ‰me et la troisime la vie.
En homme aguerri
3 , Joss nÕavait pas dŽfiŽ le sort et avait ramassŽ le cafŽ comme un chien, grain par grain. Il avait accompli sans broncher la pŽnitence 4 et le monde des choses avait refluŽ sous le joug 5 . Cet inci- dent matinal nÕŽtait rien, rien en apparence quÕun dŽsagrŽment nŽgli- geable mais, pour Joss qui ne sÕy trompait pas, il Žtait le clair rappel que la guerre des hommes et des choses se poursuivait et que, dans ce com- bat, lÕhomme nÕŽtait pas toujours vainqueur, loin sÕen fallait. Rappel des tragŽdies, des vaisseaux dŽm‰tŽs 6 , des chalutiers ŽcartelŽs et de son bateau, le
Vent de Norois
, qui avait fait eau le 23 aožt en mer dÕIrlande ˆ trois heures du matin avec huit hommes ˆ bord. Dieu sait pourtant si Joss respectait les exigences hystŽriques de son chalutier et Dieu sait si lÕhomme et le bateau Žtaient conciliants lÕun pour lÕautre. JusquÕˆ cette foutue nuit de tempte o, pris dÕun coup de sang, il avait frappŽ le plat- bord 7 du poing. Lequotesdbs_dbs2.pdfusesText_3