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Contact : ddoc-theses-contact@univ-lorraine.fr

LIENS Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 122. 4 Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 335.2- L 335.10

UNIVERSITE

DE METZ

FACULTE

DES LETTRES & SCIENCES IIUMAINES

La vie

musicale en Lorraine (Metz,

Nancy et Toul, 1770-1810)

De I'originatité provinciale à I'uniformité française

René

Depoutot

Volume

I

Thèse de doctorat

sous la direction de

Monsieur

le Professeur Paul Prévost

Judith et Cécile

Michel

Chapuis

Marc

Honegger

René

Schmitt

Remerciements

Nous présentons à Monsieur le Professeur Paul Prévost I'expression de notre profonde gratitude pour avoir accepté de diriger cette recherche. Nous avons pu bénéficier de sa rigueur, de son exigence, de sa disponibilité et de sa bienveillance tout au long de l'élaboration de ces travaux.

Nos tenons

à remercier, Hubert Collin, directeur des archives départementales de Meurthe-et-Moselle, Michèle Renson, conservateur des archives municipales de Nancy, André Markiewicz, conservateur de la bibliothèque municipale de Nancy, Marie-Claire Mangin, conservateur-adjoint,

Jocelyne Barthel,

conservateur des archives municipales de Metz, Françoise

Bérard,

conservateur de la bibliothèque municipale de Châlons-sur-Marne et

Florence

Roth, conservateur des archives et de la bibliothèque de la S.A.C.D., de leur accueil lors de nos longues consultations et leur aimable autorisation de publier des documents.

Nous voudrions

mentionner Christelle Jajou, Marcelle Moret et Jean-Pierre

Lallement

pour leur précieux concours lors de recherches complexes. II

Abréviations

alÎ. b.-c. b.-t. basse instr. cf. CI cmda com. dlle dir. dir. Spect. enf. ch. entr.

év.

év. const.

f. f. f.o. h.-c. harp. hist. ibid. id instr. lia. m. Mgr Mme Mr ms.article basse-contre basse-taille basse instrumentale confer

Comédie-Italienne

comédie mêlée d'ariettes comédien(ne) demoiselle directeur directeur du Spectacle enfant de cheur entrée

évêque

évêque

constitutionnel folio verso folio recto facteur d'orgues haute-contre harpiste historien ibidem idem instrumentiste liasse mètre

Monseigneur

Madame

Monsieur

manuscritmtre chap. mtre de mus. mus.

Metz arch.

dép.

Metz arch

mun.

Nancy arch.

dép. Nancy arch. mun. no nlle op. cit. org. p., pp. PARM PCI POC prol. PSL prof. reg. s.l. s.n. s.d. Sr ss t. vol. vol.

II, III,IVmaître de

chapelle maître de musique musicien

Metz archives

départementales

Metz archives

municipales

Nancy archives

départementales

Nancy archives

municiPales numéro nouvelle opere citato organiste page(s) Paris

Académie royale de

musique

Paris Comédie-Italienne

Paris Opéra-comique

prologue Paris

Foire Saint-Laurent

professeur registre sans lieu sans nom sans date sieur sans tome volume volume de la thèse

Introduction

générale Qui sont les acteus de la musique à Metz, Nancy et Toul entre 1770 et l8l0 ? Quelles institutions ? Quels musiciens ? Quels compositeurs ?

Quelles

différences distinguent ces villes les unes des autes ? Possèdent- elles des institutions similaires ? Comment ont-elles évolué en quarante années marquées par les événements révolutionnaires ? Finalement, quelles réalités et quels aspects ces villes oftent-elles à I'aube du XIXe siècle ?

Telles

sont les premières questions que I'on peut se poser, chacune d'elles entraînant une cascade d'intenogations nouvelles. Les fravaux d'Albert Jacquot publiés il y a plus d'un siècle sur la musique en Lorraine et ses musiciens t, mais dont I'essentiel est consacrée à la musique à Nancy et à la Cour de Lunéville, rassemblaient des informations fournies par I'archiviste Henri Lepage (1846-1887) alors occupé à la rédaction des inventaires sornmaires des archives départementales et à lélaboration des répertoires des archives municipales de Nancy et de Toul. Avant ces études, de brèves biographies de musiciens figuraient dans des ouwages plus vastes consacrés artx hommes illusfies du département de la Moselle 2 ou de la Meurthe r. Plus tard, Jean-Julien Barbé t. Cf. rubert Jacquog La Musique en Lorraine, Paris, A QuentirL 1882, reprint Genève, Minkofr, 1972, I97

p. ; Essai de répertoire des artistes.lorrains les luthiers lorrains, Paris, Librairie d'art ancien et

moderndAncienne maison Rouam et Cr€, 1903, 89 p. ; Essai de répertoire des artistes lorrains, les musiciens, chanteurs, compositeurs e/c., Paris, Fischbacher, 1904,69 p. ; Essai de répertoire des artistes lorrains les comédiens, les auteurs dramatiques, les poètes et les. littérateurs lorrains,

Paris,

Librairie de I'art ancien et modern€/Ancienne maison Rouam et Cre, 1905, 38 p. ; Essai de répertoire des artistes lonains lesfacteurs d'orgues et de clavecins lorrains, Paris, Plon-Nourrit et Ce,

19lo, 16 p.2. Cf. Emile Auguste Bégrn, Biographie de laMoselte,Mea, Verronais, t. 3, 1831, p. 280, 456463,

t.4,1832, p. 315, 559-560. rédigea, parmi de nombreuses publications, un voltune entier sur les musiciens mosellans 4. D'aufies articles parcellaires souvent courts et d'intérêt fiès variable ont confibué à enrichir la connaissance de I'activité musicale dans ces villes importantes conrme Metz, Nancy et Toul et des travaux récents s ont ouvert des perspectives nouvelles fondées sur des bases scientifiques plus solides mettant ainsi en lumière certains aspects de la musique en Lorraine. Pourtant, malgré ces études, l'état de la musique dans ces fiois villes voisines, diftrentes et concurrentes, ne semble pas avoir fait - celui de Nancy plus particulièrement - I'objet de recherches systématiques, et il est wai qu'une vue d'ensemble des activités musicales, ainsi qu'une exacte connaissance des différentes sociétés musicales à Metz, Nancy et Toul enfe 1770 et 1810 font toujours défaut tant dans lews aspects adminisfiatifs, musicaux que pédagogiques. Si I'existence de certaines de ces sociétés est connue, peu, en revanche, ont fait I'objet d'une

étude approfondie

et aucune d'entre elles n'a évalué les liens éventuels qui pouvaient les relier. La vie musicale durant cette période reste encore partiellement obscure et ce sujet largement ouvert à une apprécation d'ensemble car il n'en est qu'au stade des défrichements partiels. C'est la raison de la présente thèse.

Les ouvrages d'A.

Jacquot auxquels on peut adjoindre La Musique en

Lorraine,

malgré sa rédaction plus soignée, sont en réalité - ainsi que

I'auteur I'intitule

- des répertoires de noms d'artistes, malheureusement entachés de nombreuses effeurs rarement corrigées et le plus souvent réitérées en dépit de doutes de plus en plus forts str la véracité des 3. Cf. tnuis Antoine Michel, Biographie historique et généalogique des hommes marquans de l'ancienne province de Lorraine, Nancy, C. &, I. Hissette, 1829, p. 18,23, 132'133, 152-153, 189,

299-300,

304, 330, 346, 352-353, 359.4. Cf. Jean-Julien Barùé. Dictionnaire des musiciens de Ia Moselle,Me%, Lae MessirU 1929,207 p.

5. Cf. Yves Ferraton &, Musique en Lorraine, Paris, Klincksieck, 1994, 213 p.

inforrrations données. Gustave Clanché, qui a consacré ses études arrx activités liées à la cathédrale de Toul, n'avait pas manqué de transcrire, sans les exploiter, des textes consacrés à la musique de la cathédrale, se contentant d'une transcription littérale et parfois d'interprétations erronées 6.

Le liwe de

Gilbert Rose consacré à la musique à Metz au XVIIe siècle 7, pour récent qu'il soit, n'ofte malheureusement pas plus de garanties. Péchant lui aussi par manque de rigueur scientifique, il présente bien des faits inexacts dus souvent à I'absence de réferences à des fravaux qui, il y a quelques années déjà, ont pourtant fait la lrrmière sur certains musiciens ou points d'histoire jusqueJà demeurés dans I'ombre. La publication la plus récente, Musique en Lorraine, rassemble les communications entendues au cours d'un colloque qui s'est tenu à Nancy en 1992. Comme I'indique le tifre, le lien unissant ces textes est d'ordre géographique et non historique. Bien que les articles soient frès dispersés dans lhistoire et frès diftrents dans leur contenu, deux d'entre-eux ffaitent un sujet appartenant à la période choisie pour objet de notre étude. Le premier relate le passage de Jean Paul Egide

Schwarzendorff-Martini

à la Cour de Stanislas 8 ; le second étudie la maîtrise de la primatiale de Nancy aux XVIF et XVItre siècles e. En général, il n'est pas d'étude consacrée à la musique en Lonaine qui ne cite les noms de Jean-Nicolas Loiseau de Persuis et de Joseph Antoine

Lorenziti,

tous deu maîfres de musique - le premier à la cathédrale de

Metz, le

second à Nancy - appelant ainsi à témoigner de la qualité d'une vie 6.

Cf. Gustave Clanché, La Musique, le chaeur, le bas-chaeur de la cathédrale de Toul, Toul, [nprimerie

Moderne, 1934,

p. 153.z. Cf. Gitbert Rroae,Metz et Ia musique auXVIIF siècle,MeE, Serpenoise,1992,249 p.E. Cf. Francis Clau&n, < Schwarzendorff-Martini en sejour à la cour 6s $tqnislas (L760-1764), inY.

Ferraton

éÀ-, op. cif. (note 5), m. 163-168.e. Cf. Yves Ferraton, < t a maîtrise de la primatiale & Nancy aux XVIF et XVIIF siecles >>, inY.

Ferraton

&-, op. cit (note 5), pp. 103-128. musicale d'importance, bien que les biographies de ces deux musiciens à peine esquissées, fourmillent d'inexactitudes ou d'approximations et qu'aucure recherche exhaustive stn leurs fiavaux n'ait pas encore vu le jour.

Aussi faudra-t-il

s'interroger, une fois ces aspects généraux dégagés, str la réatité de leur place et sur celle des auûes maîfies dans la société musicale messine ou nancéienne.

La mise

en lumière de cette période repose de toute évidence sur la richesse et la qualité des sources. Or des lieux de conservation à Metz et à Toul ont été victimes durant le denrier conflit mondial de destructions importantes et de pertes inéparables, ce qui ne manque pas d'engendrer une grande complexité de la recherche. Un dépouillement systématique de

I'ensemble

des sources conservées dans les archives municipales, départementales, nationales, dans périodiques, les documents disponibles dans les bibliothèques puis la mise en relation de ces éléments nous a permis de dresser un état aussi proche que possible de la situation musicale durant une période déterminée. Un second aeI'intérêt de cette comparaison. Plus que 1766, date fixée par lhistoire ro, I'année 1770 et ses environs immédiats voient la naissance de deux Concerts à Nancy (1771 et 1772),les premières publications des aeuwes de Joseph Antoine Lorenziti, l'érection r0.

Le ôrché de Lorraine fut rattaché à la France à la mort de Stanislas le23 fffier 1766.

du diocèse de Nancy (1773) aux côtés de celui de Toul et enfin une information, qui sans être régulière, devient importante sur la réalité des spectacles de la Comédie de Metz ; la période qui s'ouwe à partir de cette date ofte

I'aspect d'une phase de < maturité >.

Pour clore nofie étude, avons nous préféré 1810 à 1815. Après la période révolutionnaire (1789-1799), sonne cornme l'éveil d'une tentative de reprendre ou plutôt de renouer une pérennité interrompue : mais l'état d'esprit a changé, les mentalités ont évolué. Ainsi aucune maîtise n'est reformée, même si celle de Metz balbutie entre suppressions et reconstitutions. L'année l8l0 accueille la naissance de la seconde Société philannonique à Metz. En 1811, Metz entérine une décision de 1807 et absorbe la fioupe d'opéra supprimée à Nancy. L'activité musicale de ces villes prend un nouveau départ délibérément tourné vers I'avenir, bien incertain cependant, alors que dans son ensemble la période 1800-1810 semble porter encore son regard vers le XVIIe siècle.

Ces dates

s'ordonnent autour d'un axe central : la Révolution française. La période étudiée ofte la perspective des vingt années qui la précèdent, couwe les dix années révolutionnaires et les dix suivantes - le Consulat et une partie de lEmpire -, permettant d'en analyser les effets immédiats et plus lointains. L'événement politique que représente la Révolution française s'accompagne ùrrant dix années - du 14 juillet 1789 aux 18 et 19 brumaire an VIII (9-10 novembre 1799) - de multiples décisions aux conséquences non négligeables touchant lEglise, la société et ses maeurs ainsi que

I'enseignement.

L'enchaînement révolutionnùe mené par des groupes politiques arx idées plus ou moins libérales se constnrit au rythme de phases d'accélérations et d'accalmies, enffe dirigisme et libéralisme. Les événements conûadictoires, les changements d'orientation successifs reflètent des décisions atx conséquences parfois lourdes ; aucune ne reste jamais sans effet. Certaines, moins radicales que d'autres pourtant, mettent en évidence un équilibre enfie rupture et continuité, le poids du passé et donc de lhéritage dans les domaines de I'enseignement et des structures musicales officielles ) agissant avec force. Non seulement utile, I'interrogationquotesdbs_dbs29.pdfusesText_35