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Rééducation dans la
sclérose en plaquesGuide pratique
ă l'usage des
kinésithérapeutesRéseau SINDEFI-SEP
Version 1 Septembre 2011
2SOMMAIRE
Introduction P.3
La sclérose en plaques : P.4
Modes évolutifs et principaux signes cliniques
Principes de rééducation de la SEP P.6
Bilan kinésithérapique adapté à la SEP P.9Conseils d'autorĠĠducation P.13
Autoétirements P.15
Questions de patients P.25
Ordonnances P.26
Réseau SINDEFI-SEP
Version 1 Septembre 2011
3Introduction
La sclérose en plaques est une affection neurologique dont les troubles nécessitent dans la plupart
des cas le recours à la rééducation. Cette dernière est un élément essentiel de la prise en charge et
doit être adaptée et personnalisée.Dans le but de favoriser la coordination entre le neurologue, le MPR, le kinésithérapeute et le
médecin généraliste, le réseau SINDEFI-SEP a organisé un groupe de travail qui a réuni des médecins
rééducateurs spécialisés, des kinésithérapeutes hospitaliers et libéraux, des ergothérapeutes et des
neurologues*. Cette collaboration a abouti à la rédaction de recommandations consensuelles tenant compte des spécificités de la sclérose en plaques.Nous espérons que les documents constituant ce guide (dont il existe aussi une version destinée aux
patients) vous seront utiles dans la prise en charge de vos patients atteints de sclérose en plaques.
*Liste des participants : S. Bellaïche (kinésithérapeute), S. Carli (ergothérapeute), V. Cordesse
(kinésithérapeute), Pr. A. Créange (neurologue), Dr. J.-P. Devailly (MPR), E. Fournier
(kinésithérapeute), Dr. K. Hubeaux (MPR), Dr. S. Koçer (MPR), Dr. C.-M. Loche (MPR), Dr. I. Monteil
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4 (MPR), Dr. S. Mrejen (neurologue), Dr Claire Meyniel (neurologue), F. Panzer (directrice administrative réseau SINDEFI), Dr. C. Saint-Val (neurologue), P. Vincenti (ergothérapeute).La sclérose en plaques :
Modes évolutifs et principaux signes cliniques
et des facteurs de risque environnementaux. On distingue trois formes évolutives principales :AE La forme récurrente-rémittente, la plus fréquente, caractérisée par des poussées définies par
récurrente-rémittente initiale ;AE La forme primaire progressive où il existe dès le début de la maladie une aggravation progressive
du handicap.Il ne faut pas confondre les poussées avec le phĠnomğne d'Uhthoff. Ce dernier correspond à
l'aggraǀation passagğre des signes de la maladie en rapport aǀec une ĠlĠǀation de la tempĠrature
corporelle (fièvre, exercice physique intense, bain chaud, température ambiante élevée).Habituellement le handicap de la SEP est cotĠ ă l'aide d'une échelle dénommée EDSS
la nécessité de recourir à une canne pour parcourir 100 mètres ; l'EDSS 6.5 correspond ă la nĠcessitĠ
de recourir à deux cannes pour parcourir 20 mètres ; l'EDSS 7.5 correspond ă la restriction au fauteuil
roulant, le patient étant incapable de faire quelques pas.Les principaux signes de la maladie sont :
Les troubles sensitifs subjectifs ou objectifs, à type paresthésies, de striction, de brûlures,
d'hypoesthĠsie, de diminution de la sensibilitĠ ǀibratoire, de marche talonante (atadžie
proprioceptive) ;Les déficits moteurs centraux, à type de paraparésie notamment ; ils sont souvent majorés par
l'effort (fatigabilité) ;Les troubles visuels, au premier rang desquels vient la névrite optique rétro bulbaire,
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5décrite ; La diplopie ou vision double est liée à une paralysie oculomotrice ; elle disparaît à
Le syndrome cérébelleux statique (élargissement du polygone de sustentation, danse des Le syndrome vestibulaire à l'origine de ǀertiges, d'une atadžie ; syndrome cérébelleux ou vestibulaire, une atteinte proprioceptive ; La spasticité ou hypertonie élastique, pouvant être diffuse ou focale ; La fatigue, qui touche la quasi-totalité des patients à un moment ou un autre de leur maladie, pendant les poussées ou entre celles-ci, et peut être très invalidante ;Les troubles cognitifs, qui sont fréquents et précoces, rarement sévères ; il s'agit de troubles de
l'attention et de la concentration, de troubles de la mĠmoire, d'une diminution de la ǀitesse de
Les douleurs neurogènes, parfois à type de névralgie du trijumeau ou de signe de Lhermitte
Les troubles vésico-sphinctériens, à type de mictions impérieuses pouvant être accompagnées de
fuites, de dysurie (difficulté à uriner) ;Les troubles du transit et ano-sphinctériens, à type de constipation, de dyschésie rectale
(difficultĠ ă ǀider l'ampoule rectale) ; Les troubles sexuels, ă type d'impuissance chez l'homme, de diminution de la libido, de sécheresse vaginale chez la femme ; La dysarthrie ; Les troubles de la déglutition ; Les troubles psychiatriques, le plus souvent à type de dépression et d'andžiĠtĠ.La prise en charge en rééducation des patients SEP peut être perturbée par certains symptômes
de la maladie comme la fatigue, les troubles cognitifs ou le phénomène d'Uhthoff. Cependant
en association ă l'autorĠĠducation permet non seulement de préserver les fonctions mais aussi de les
exercices seront guidés par vos indications en particulier les mouvements alternatifs rapides ciblés,
les autoétirements spécifiques et les postures adaptées. Le réseau Sindefi reste à votre disposition pour toute information complémentaire.Réseau SINDEFI-SEP
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6Principes de rééducation de la SEP
Dr Isabelle MONTEIL. MPR, Clinique Médicale de la Porte Verte, Versailles.La Sclérose En Plaques (SEP) est une maladie neurologique évolutive, dégénérative. Les
symptômes cliniques sont multiples et souvent associés : déficit moteur, syndrome cérébelleux,
reposer sur des principes clairement précisés, surtout en exercice de type libéral.LA FATIGUE est le symptôme le plus banal et le plus difficile à prendre en charge. Elle est quasi
constante dans la SEP. PrĠcoce, prĠsente dğs le dĠbut de la maladie elle n'est pas corrĠlĠe audž
niveaux de handicap. La gestion de la fatigue ne concerne pas uniquement les capacités physiques, la
LA SPASTICITE est fréquente et justifie des étirements adaptés pour éviter les déformations
orthopédiques. Les mobilisations passives ou les étirements des chaînes spastiques doivent
apparaître sur toutes les ordonnances de patients souffrant de ce symptôme. Parfois il peut même
s'agir de la seule prescription utile. Il est indispensable de prĠciser les muscles ă Ġtirer ou les
permet.LES TROUBLES DE L'EYUILIBRE sont fréquents et justifient systématiquement, en plus de la prise en
rééducation proprioceptive adaptée au niveau neurologique du patient. LA REEDUCATION DE LA DEAMBULATION OU DE LA MARCHE doit privilégier la sécurité, reposer sur un périmètre de marche supérieur à ses capacités. LA REEDUCATION DE L'AUTONOMIE repose sur la réalisation sécuritaire des transferts et justifie souvent un travail spécifique à ce niveau.Réseau SINDEFI-SEP
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7 LE RENFORCEMENT MUSCULAIRE a été longtemps proscrit dans la SEP en raison des possibles effetsdélétères sur les troubles du tonus (spasticité). Depuis la conférence de consensus de 2001 son
intérêt est établi. Son bénéfice est désormais établi tant du point de vue de la gestion de la fatigue
patients) et il est indispensable d'en tenir compte. Elle est le plus souǀent sensible au froid
les séances de kinésithérapie de bains en eau froide (de 12 ă 18Σ) ou d'enǀeloppements permettant
à 3 heures et elle ne peut donc être utilisée comme traitement. Ciblée avant les séances de
rééducation elle permet de travailler avec des patients moins " raides » et contrôlant mieux le
relâchement musculaire. Il est parfois utile en kinésithérapie libérale de conseiller au patient de
prendre une douche ou un bain froid aǀant de ǀenir en sĠance ǀoire d'ingĠrer un verre de glace pilée
quelques minutes avant la réalisation de la séance de rééducation. TOUT TRAVAIL CONTRE POULIETHERAPIE EST INTERDIT. Ce type de renforcement musculaire majorela spasticité, renforce les schémas en extension ou en flexion selon les membres, ne permet aucun
travail analytique et encore moins les exercices de contrôle postural.L'ELECTROTHERAPIE ou ELECTROSTIMULATION ă ǀisĠe de renforcement musculaire n'ont aucun
musculaire. Les indications de ces techniques restent exceptionnelles et ne doivent alors être
réalisées que sur prescription médicale spécialisée.aǀec des rĠsistances manuelles et d'autres part dans des courses musculaires fonctionnelles. Il ne
fréquemment sollicités :AE Les stabilisateurs du bassin ͗ pas d'intĠrġt ă traǀailler en dĠcubitus latĠral les moyens fessiers.
Privilégier le travail debout avec ou sans appui (espaliers par exemple) en bipodal puis en unipodal
selon le niveau, travailler les ponts fessiers en décubitus dorsal, insister sur les séquences de
redressement qui permettent un travail global et analytique avec corrections du thérapeute. AE Les ischio-jambiers : doivent être travaillés en excentrique +++ et en extension de spasticité importante sur les quadriceps et triceps suraux. Il importe alors de commencer par dutraǀail en dĠcubitus ǀentral puis en station assise. L'utilisation d'un skate-board en station assise, de
encouragées. Ce travail est fait en parallèle avec celui des extenseurs de genou, souvent dans un
le travail en charge.Réseau SINDEFI-SEP
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8AE Les releveurs et éverseurs du pied : à travailler en actif ou actif aidé et contre résistance manuelle
pure après étirements des triceps suraux, jambiers postérieurs. Souvent déficitaires il faut toujours
commencer le travail en position de facilitation ă adapter ensuite selon l'Ġǀolution. AE Les muscles du tronc : souvent faibles à ne pas négliger avec des techniques habituelles.Sollicités dans le travail de séquences de redressement (passage couché assis par exemple) et dans
les exercices de correction posturale.AE Les muscles des membres supérieurs sont à renforcer surtout chez les patients en fauteuil roulant
la prévention des épaules douloureuses (renforcement des abaisseurs d'Ġpaule, des fidžateurs
L'ensemble de la prise en charge peut ġtre facilitĠ par l'utilisation de la cryothĠrapie prĠ
rééducation : douche froide quelques minutes avant la séance ou ingestion d'un ǀerre de glace pilĠe.
Outre la rééducation effectuée par le kinésithérapeute il faut insister sur les techniques
(étirements maintenus dans le temps, c'est-à-dire pendant 10 à 20 minutes pour chaque groupe