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CORBIÈRELes Amours jaunes

PRÉSENTATION

NOTES

DOSSIER

GLOSSAIRE

CHRONOLOGIE

BIBLIOGRAPHIE

par Jean-Pierre Bertrand

GF FlammarionRetrouver ce titre sur Numilog.com

La poésie duX IXesiècle

dans la même collection B A U D E L A I R E

Les F leursdu Mal

(précédé d'une intervie wde

Jean-Michel Maulpoix). -

Les P aradisar tificiels

Le Spleen

de Paris (édition a vecdossier). B E R T R A N D

Gaspar dde la nuit

H L D E R L I N

Hymnes

Élégies

H U G O

L 'Artd'êtr egr and-père

Les Chansons des rues et des

bois

Les Châtiments

(édition a vecdossier). -

Les Contem-

plations

Les F euillesd'automne

Les Chants du crépuscule

La Lég endedes sièc les

(2 v ol.).-

Odes et ballades

Les

Orientales

L A F O R G U E

Les Complaintes

L A U T R A M O N T

Les Chants de Maldor or

P oésiesI et II. Cor-

respondance L E O P A R D I

Chants

(édition bilingue). M A L L A R M

P oésies

M I S T R A L

Mir eille

(édition bilingue). M U S S E T

P oésiesnouv elles

Pr emièrespoésies

N E R V A L

Les Filles du f eu.Les Chimèr es

R I M B A U D

OEuvr escomplètes

R I M B A U D ,V E R L A I N E , C R O S

Album zutique

V E R L A I N E

Fêtes g alantes

R omancessans par oles

La Bonne

Chanson

Écrits sur Rimbaud

P oèmessaturniens

Conf es-

sions

R omancessans par oles

(édition a vecdossier). -

Sagesse

P arallèlement

Les Mémoir esd'un v euf

V I G N Y

OEuvr espoétiques

© Flammarion, Paris, 2018.

ISBN : 978-2-0814-0983-5Retrouver ce titre sur Numilog.com

P r é s e n t a t i o n

Souvent apparenté à Charles Cros et à Jules Laforgue, l'auteurd'unseullivre,

LesAmoursjaunes

,paruen1873et rendu célèbre par Verlaine qui l'a placé en tête de la pre- mière série des

P oètesmaudits

,dix ans plus tar d.T ristan Corbière, de son vrai nom Édouard Joachim Corbière, naît le 18 juillet 1845 au riche manoir de Coat-Congar, sur Antoine Corbière (1793-1875), marin au long cours, aven- turier, journaliste et romancier bien connu, fondateur, dit-on, du roman maritime dans les années 1830 ( Les

Pilotes de l'Iroise

,1832 ;

Le Négrier

,1834), et qui ter mi- nera sa vie comme directeur de la Compagnie de naviga- tion du Havre à Morlaix, en homme fortuné et notable 1. Sa mère, Angélique Aspasie Puyo, fille d'un ami de la famille, est âgée de dix-sept ans lorsqu'elle épouse passe son enfance en Bretagne, entre Morlaix, Saint-Brieuc où il fait ses études, qu'il interrompt pour des raisons 1. " Ce monde aisé, note J ean-LucSteinmetz, r eprésentebien celui des grandes familles de ce temps, membres d'une haute bourgeoisie [...]. Les Puyo, les Corbière, les Le Bris vont tenir le haut du pavé à Mor- laix [...] » (in

T ristanCorbièr e.Une vie à-peu-près

,F ayard,2011, p .51). Retrouver ce titre sur Numilog.com

L e s A m o u r s j a u n e s6

obscures alors qu'il formait le voeu de passer le bac

1. Pour

des raisons de santé ? C'est ce que sa légende raconte, en dépit d'une tout autre vérité, récemment mise au jour, notamment grâce à la biographie publiée par Jean-Luc Steinmetz : adolescent, Tristan n'est pas le poète souffrant que l'on croise dans

Les Amour sjaunes

; il est au contr aire actif, " bon nageur, cavalier », excellent navigateur ; il se montre par ailleurs doué pour le dessin. On ne sait trop de quelle maladie il souffre (rhumatisme, phtisie ?) ; il a été soigné à Cannes, à Luchon puis à Roscoff. À partir de 1863, il ne fera plus rien, menant une vie libérée de tout souci matériel entre Morlaix et Roscoff. " Fils à papa, par excellence

2», écrit son biographe, il fréquente les marins,

s'adonne à la littérature, voyage un peu en Italie en 1869 (certains poèmes de " Raccrocs » sont localisés à Naples, il ne s'est manifestement jamais rendu). Conscient de sa laideur native (André Breton évoquera sa " disgrâce phy- sique 1. V oirà ce pr oposSteinmetz : " Si Corbièr ea bien sui vides cours dans un établissement scolaire à Nantes en 1862-1863, ou bien il n'a pas été digne d'être présenté au baccalauréat, ou bien, jugé digne, il a échoué, ou bien encore - et c'est ce que dit la tradition - il a interrompu aupara- vant ses études » ( ibid. , p. 116). 2.

J ean-LucSteinmetz, " T ristanCor-

bière et ses Bohèmes », in P. Brissette et A. Glinoer (dirs),

Bohème

sans frontière ,Pr essesuni versitairesde R ennes," Interfér ences», 2010, p. 167. Voir également du même auteur,

T ristanCorbièr e

op .cit. , p. 15. À propos de sa santé, le biographe observe que beaucoup de rumeurs ont circulé : " Des rhumatismes à la phtisie, bien des noms de maladie ont été prononcés, sans qu'on les voie jamais confirmés par un docu- ment fiable » (p. 113). 3.

André Br eton,

Anthologie de l'humour noir

in

OEuvr escomplètes

,éd. M. Bonnet, Gallimar d," Bib liothèquede la

Pléiade », 1992, t. II, p. 1005.

4.

P ortraità dix-neuf ans d'a prèsla bio-

graphie de Martineau de 1904, reprise dans la notice d'Adolphe Van

Bever et Paul Léautaud,

P oètesd'aujour d'hui

: " gr and,maigr e,une barbe inculte en pointe, un nez énorme, accoutré bizarrement, tantôt en forçat, avec le bourgeron [blouse d'ouvrier], le pantalon de toile et les sabots, tantôt en matelot, avec les bottes de mer montant jusqu'aux

genoux, et un feutre cabossé » (Mercure de France, 1918, t. I, p. 28).Retrouver ce titre sur Numilog.com

L e s A m o u r s j a u n e s12

champ les obligent plus que jamais à tenir compte de ce qui se produit pour définir la position qu'ils pourront occuper sur la scène de leur choix ; en cela, leur inventi- vité touchera tout autant à leurs oeuvres qu'à la manière dont ils parviendront à les placer et à les faire recon- naître, fût-ce a posteriori , ce qui a été le cas de la plupart d'entre eux (et tout particulièrement de Tristan Cor- bière), passablement ignorés de leur vivant. C'est pourquoi cette littérature change aussi de dis- cours. Après 1870, l'écrivain prétend produire une littéra- ture qui n'est redevable qu'à elle-même. La poésie est aux avant-postes de cette revendication qui s'exerce sur elle autant comme une liberté que comme une contrainte. Liberté de se moduler à son gré, comme on dit à l'époque. Contrainte structurale, qui fait peser sur les choix esthétiques et sur les stratégies le poids de toute l'institution littéraire. Le premier signe de cette spéculari- sation du discours poétique (et plus largement littéraire dans les zones les plus lettrées du champ) est la spéciali- sation des styles et des écritures. Si l'on pouvait encore confondre les voix d'un Lamartine et d'un Vigny au temps du romantisme, quoi de plus irréductible les unes aux autres, en toute apparence, que les langues de Laforgue, de Mallarmé, de Verlaine, de Rimbaud ? Le deuxième signe est la réflexivité accrue dont témoignent les productions poétiques post-parnassiennes. Écrire de la poésie, ce n'est plus se regarder dans le miroir du poème comme au temps du romantisme, ni formuler des vers impeccables sur de graves sujets comme au temps du Parnasse : c'est produire un événement de langage qui toujours, en quelque façon, met en scène les opérations poétiques. Tous y contribuent, tantôt avec une désinvol- ture très étudiée (Corbière, Laforgue, Cros), tantôt dans la rage (Rimbaud), tantôt sous une disposition ironique et désenchantée (Mallarmé, Jarry). Un troisième signe,

le plus visible, le plus publicisé, tient à l'évidence dansRetrouver ce titre sur Numilog.com

P r é s e n t a t i o n13

l'effraction dont le vers fait l'objet, en même temps, chez différents poètes, de Rimbaud à Gustave Kahn, lesquels font entrer la poésie dans une zone de grande turbulence identitaire. Le vers libre est un slogan, c'est aussi un constat de crise. Au-delà de la forme prosodique, c'est à l'unité même du genre que l'" on a touché » et à sa capa- cité qu'il a de rassembler toute une génération autour d'une définition susceptible de transcender les différences individuelles. Considéré avec goguenardise par les par- nassiens, tenu par un Léon Bloy pour " l'une des pires aberrations modernes

1», le vers libre symbolise la

décomposition d'un paysage poétique dans lequel la population des aspirants à la reconnaissance ne cesse de croître, le nombre des recueils produits d'augmenter, les prétentions doctrinaires de se multiplier... Que de - ismes déjà : symbolisme, instrumentisme, décadentisme, etc. Corbière, cependant, n'a pas été de cet affranchissement- là : s'il libère le vers de son prescrit (parnassien), c'est dans les limites d'une métrique et de formes fixes (le sonnet, le rondel), qu'il fait toutefois imploser. La pression des contraintes diverses qui se sont exer- cées sur la poésie à la fin du X I X esiècle a contribué, au total, à un surcroît de lucidité formelle : la poésie, mise en question par ses propres libertés, a été portée à inter- roger les conditions de son expression, la spécificité de son langage, ses raisons de faire pièce au prosaïsme du monde. Pour autant, toutes les illusions ne sont pas révo- quées. Les romantiques se voyaient en mages ; les parnas- siens en bons artisans ; les poètes de la génération symboliste se voient tantôt en " maudits », tantôt en " voyants », tantôt en Pierrot

2ou en clowns, tantôt

1.

Léon Blo y,

Quatr eAns de capti vitéà Coc hons-sur-Marne ,25 sep- tembre 1902, in

J ournal

, éd. P. Glaudes, Robert Laffont, " Bouquins », t. I, p. 432. 2.

Sur la figur ede Pierr ot,v oirJ eande P alacio,

Pierr otfin-

de-siècle ,Séguier ,1990. Retrouver ce titre sur Numilog.com

L e s A m o u r s j a u n e s14

encore en pèlerins de l'Absolu. Cette mythologie nou- velle est le masque posé sur les poètes individuels par l'autonomie générale derrière laquelle s'abrite l'institu- tion poétique. Elle a pour elle l'avenir, à défaut de trouver reconnaissance dans le présent : les avant-gardes du tour- nant du siècle, du futurisme au surréalisme, auront du grain à moudre sur les bases d'une révolution dont les effets retard se prolongeront jusque dans les années 1970, avec à leur tête les trois figures tutélaires qu'auront été Lautréamont-Ducasse, Mallarmé et Rimbaud, escortées des minor es qu'incarnent Laf orgue,Cr os,et bien sûr Cor- bière. L A R V O L U T I O N D E S S E P T

En 1869 paraît le premier des

Chants de Maldor or

en 1873 paraissent

Les Amour sjaunes

et

Le Coffr etde

santal de Char lesCr os,en plus d'

Une saison en enfer

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