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2009-2010

CHAPITRE IV :

FLUCTUATIONS ET

CRISES

XIXème - XXème siècles

Christelle ZENG

ANALYSE ECONOMIQUE

ET HISTORIQUE DES SOCIETES

CONTEMPORAINES

C P G E E C E 1

C H A P I T R E I V : F L U C T U A T I O N S E T C R I S E S

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INTRODUCTION

Fluctuation : irrégularité des évolutions des grandeurs économiques au cours du temps (് Cycle car

les cycles sont des fluctuations régulières.) Cycle : mouvements alternés ascendants et descendants des grandeurs économiques respectant une certaines périodicité.

Crise : période de dépression (i.e. lorsque le taux de croissance est négatif) ou de stagnation durable

de l'activité économique. C'est Ġgalement le point de retournement d'un cycle.

On peut parler de dépression des années 30 car le taux de croissance est négatif pendant 3 années.

Chez les historiens, on parle de dépression pour désigner une période longue de stagnation comme

la dépression des années 1870, qualifiée de Grande Dépression allant de 1873 à 1896. On n'a pas une

approche quantitative, on veut designer le fait que la croissance ne repart pas durant une longue période.

Récession : taux de croissance négatif sur au moins 2 trimestres consécutifs ou ralentissement de

l'activité économique.

Expansion : taux de croissance positif pendant au moins 2 trimestres ou période de croissance soute-

Dans un Kondratieff qui dure environ 50/60 ans, il y a 6/7 Juglar qui contient lui même 3 cycle Kitchin

I) LES CYCLES LONGS DEPUIS LE DEBUT DU XIXEME SIÈCLE

1) Les analyses des cycles longs

Les analyses des cycles longs s'appuient surtout sur des données empiriques. Dans ces analyses la

cause du cycle (i.e. de la récession, dépression, expansion) est une cause endogène, cela est vrai pour

la plupart des analyses. Les enjeux sont importants puisque on a en tête la nécessité de l'intervention

de l'État face aux cycles. Si la cause est endogène, son intervention va être difficile car c'est le sys-

tème économique lui-même qui les produit, il y a un caractère inéluctable des cycles donc il y a aussi

une inefficience totale de l'État. a) Le progrès technique ͗ l'analyse schumpĠtĠrienne

On se pose également la question de savoir si les fluctuations, à défaut de pouvoir parler de cycles,

sont quelque chose de souhaitable ou néfaste. Si c'est souhaitable, alors l'interǀention de l'Etat n'est

pas justifiée. Mais comme l'État intervient, cela supposerait qu'elles sont considérées comme né-

fastes. fluctuations comme plutôt souhaitables, ceci est explicite chez Schumpeter. Les causes des cycles

longs sont endogènes, le caractère cyclique de l'économie est une caractéristique inéluctable du

capitalisme. L'État ne peut pas intervenir et il n'est pas souhaitable qu'il le fasse. En effet Schumpeter

postule que sans cycle, il n'y a pas de croissance. Il affirme que le progrès technique est à la fois la

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cause de la croissance et du cycle : ces sont deux phénomènes concomitants. Schumpeter est pessi-

miste quant à l'avenir de ce mode de production, il pense à regret que le capitalisme est condamné à

disparaitre car le caractère cyclique risque un jour de disparaitre, donc à ce moment là il y aurait

épuisement de la croissance dû à l'épuisement du progrès technique. La fin du progrès technique

serait due à une concentration des entreprises qui entraîne des phénomènes de bureaucratie, qui

tuent l'innoǀation, et au développement excessif des institutions qui poussent vers le socialisme dans

sa pire forme.

Les trois ouvrages majeurs de Schumpeter sont :

" Business cycle » 1939 " Théorie de l'évolution économique » 1912 " Capitalisme, socialisme et démocratie » 1942 La dynamique est expliquée par de nouvelles combinaisons des moyens de production i.e. plus ou

moins le progrès technique. Dans ce concept développé dans Théorie de l'évolution économique,

Schumpeter englobe :

9 La fabrication d'un bien nouveau c'est à dire non familier au cercle du consommateur

9 L'introduction d'une méthode de production nouvelle

9 L'ouverture d'un nouveau débouche

9 La conquête d'une source nouvelle i.e. de matière première ou semi-ouvré

9 La réalisation d'une nouvelle organisation, non pas au sens du travail, mais du marché qui

Cette cause du cycle est endogène, c'est un processus à priori continu et infini. A un moment du

cycle, l'innovation est mise en place par l'entrepreneur-innovateur et dispose alors d'un pouvoir de

monopole. Se produit alors le phénomène de grappe d'innovation i.e. que de nouvelles innovations

mineures vont venir accompagner la première innovation. Cependant pour Schumpeter, seules les innovations majeures permettent d'expliquer les cycles longs même si elles s'accompagnent d'inno-

Les innovations se diffusent dans l'ensemble de l'économie par un processus d'imitation (expliqué

par la concurrence) et au fur et à mesure les autres entreprises effritent la rente de monopole de la

première. Les gains tirés des innovations sont partagés par les entreprises.

Les innovations créent des effets d'entrainement notamment parce qu'elles nécessitent des équi-

pements nouveaux donc de l'investissement, source de croissance. Cela suppose une épargne suffi-

sante qui aurait eu tendance à s'accumuler au cours de la phase B du cycle précédent. Il n'y aurait

donc pas de contrainte financière qui ralentirait l'exploitation des innovations.

La variation des prix connaît une périodicité puisqu'ils varient en même temps que la structure de

marché évolue. En phase d'edžpansion, les revenus de la consommation augmentent, les prix aug-

de ce processus entraine le passage vers la phase B (essoufflement), le progrès technique va avoir

on ne cherche pas à innover mais à imiter ce qui marché déjà. C H A P I T R E I V : F L U C T U A T I O N S E T C R I S E S

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Parallèlement à cela, il y a la destruction créatrice car lΖinnoǀation est source d'obsolescence dΖan-

ciens produits, anciennes techniques et ainsi, elle est source de chômage, mais dans la phase A les

effets positifs de l'innovation l'emportent sur ses effets négatifs, puis dans la phase B c'est le con-

traire, on rentre dans une crise structurelle assez longue puisqu'elle dure environ (25 ans phase A, 25

ans phase B). Mais c'est en même temps la phase durant laquelle va se former toute l'Ġpargne néces-

saire a lΖedžpansion suiǀante cela est possible grące au taudž d'intĠrġt bas ; mais aussi durant laquelle

vont entrer en gestation toutes les nouvelles innovations car il y a une incitation à innover pour re-

trouver du profit. L'innovation ne tombe pas du ciel, la dynamique économique explique pourquoi les

entrepreneurs sont incités à innover à un moment donnée du cycle.

Trente Glorieuses, car on était dans l'illusion d'une croissance continue, régulière et ininterrompue.

L'idée qu'il pouvait y avoir une nouvelle rupture n'était pas dominante à l'époque.

Quand la rupture a lieu dans le milieu des années 70, les idées de Schumpeter retrouvent un public

et une certaine cohérence. L'idée que les Trente Glorieuses soient une phase A retrouve une perti-

nence. Il y a un renouveau de l'analyse schumpetérienne avec des auteurs comme Mensch (alle- mand), Freeman (britannique). Ils vont cependant abandonner la figure des entrepreneurs innova-

teurs qui était une figure clé pour Schumpeter : la grande taille des entreprises apparaît comme un

atout ă l'innoǀation (car l'innoǀation nĠcessite des capitaudž relatiǀement abondants) mais au-delà

d'un certains point il y a un phénomène de bureaucratie qui tue l'innovation.

Aujourd'hui, les innovations sont produites dans un ensemble complexe d'institutions. En effet, elles

sont produites par des instituts de recherche gérés par l'État, dans le secteur R et D des entreprises.

Le rôle de l'État est variable d'un pays à l'autre, parfois il ne fait que le financer et d'autre fois, il l'or-

ganise.

Les néo-schumpetériens reprennent une idée de Freeman, le paradigme techno-économique, qui

désigne l'ensemble des mutations structurelles qui accompagne la diffusion de l'innovation (organi-

Date des cycles/point de

retournement Secteurs moteurs Innovations majeures Nations domi- nantes

Spinning Jenny, Water-

frame, Mule des Crompton,

Puddlage, machine à va-

Angleterre

Convertisseur de Bessmer,

Angleterre

K3 (1890-1940) 1913 Électricité, pétrole, chimie, automobile

Découverte du pétrole,

génératrice à courant conti- nue, ampoule a filament, celluloïd, bakélite, moteur a

États-Unis, Alle-

magne K4 (1940-1990) 1973 Automobile, électroména- ger, aéronautique

Télévision, réfrigérateur,

États-Unis

K5 (1990-????) ???? NTIC, biotechnologie, nano- microprocesseur, arpanet,

États-Unis, Japon

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b) Les autres analyses des cycles longs L'analyse de Schumpeter domine mais il ya beaucoup d'autres auteurs qui ont proposé leur analyses qui mettent en exergue d'autre cause que l'innoǀation pour expliquer les cycles.

conjoncture » : Les marxistes, intéressés par la mort du système capitaliste, ont voulu essayer de

prévoir sa mort en cherchant à repérer la baisse tendancielle du taux de profit. En réalisant la re-

quête de Lénine, Kondratieff (1892-1938) a mit en avant des cycles longs, et non pas une baisse du

taux de profit sur le LT, ce qui ne correspondait pas aux espoirs de ses clients.

Il étudie le cas de la France, l'Angleterre, les Etats-Unis et l'Allemagne et propose une analyse qui

repose sur l'épargne et l'investissement. Les cycles dépendraient de ces variables. Il a la même ap-

proche que Schumpeter sur l'investissement et ses variations, on investit dans la structure. Le fon- dement matériel des grands cycles est l'usure, le remplacement et l'extension des biens capitaux essentiels dont la production exige beaucoup de temps et d'Ġnormes investissements et le rempla-

cement et l'extension du fond de ces biens ne sont pas progressifs et réguliers, ils se font par à coup

longs. Cela repose sur des constatations empiriques réalisées par Cassel, et concerne d'abord le

l'auteur, la concentration du stock d'or varie au cours du temps et coïncide avec les cycles mis en

avant par Kondratieff. Ainsi par exemple en 1848 on a découvert des mines d'or en Australie et en

Californie, début du K2, au Canada et en Afrique du Sud au début des années 1890, début du K3.

La phase A est permise par l'abondance monĠtaire et sΖaccompagne d'une hausse des prix. Au fur et

à mesure que les prix augmentent, le pouǀoir d'achat de l'or est de plus en plus faible. Par consé-

passe dans la phase B où il y a un processus déflationniste lié au ralentissement de la croissance,

donc le pouǀoir de l'or rĠ-augmente, il y a de nouveau un regain d'intĠrġt pour l'or. Certains vont tenter de renouveler cette analyse pour prendre en compte le lien qui existe entre la

masse monĠtaire et le stock d'or, il va avoir tendance à devenir progressivement plus lâche au

XXème siècle. Cette analyse est difficile à tenir à la fin de Bretton Woods. Marjolin va continuer

d'interprĠter les cycles longs comme des pĠriodes liĠes audž Ġǀolutions de la masse monĠtaire.

sieurs auteurs viennent soutenir cette thèse comme Goldstein ou Wagemann. Cela revient à expli-

quer la croissance par le biais de la guerre. - Les guerres napoléoniennes précèdent la phase B de K1 - La 1ère Guerre Mondiale est un moment de rupture de K3 - La guerre du Vietnam et de Kippour sont des moments de rupture de K4

Les guerres constituent un coût qui s'accompagne forcement de poussées inflationnistes et consti-

tuent parallèlement un gaspillage de ressources et entraînent un déficit budgétaire important, car on

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finance souvent la guerre grâce a la création monétaire. Il y aurait un besoin d'assainissement de

l'économie une fois la guerre terminée, ce qui explique la dépression qui la suit. La phase A s'accompagne d'une intensification de la concurrence. Au fur et à mesure que la crois-

sance s'Ġpuise, les dĠbouchĠs sont moins importants. Au début de la phase d'expansion, la demande

suit l'offre, puis progressiǀement la demande augmente moins vite et les contraintes de débouché

apparaissent, ce qui accentue la concurrence à l'échelle nationale ou internationale, il y a une lutte

Il existe d'autres explications toujours basées sur la guerre, notamment Wright qui en 1942 affirmait

" L'homme guerrier ne veut pas se battre de nouveau et il conditionne son fils dans la même veine

d'opposition audž guerres ; mais les petits-fils apprennent à voir la guerre comme romantique». Cela

expliquerait l'Ġcart d'une génération en chaque guerre/cycle.

Goldstein perpétue cette analyse et affirme en 1988 que les cycles sont un phénomène encore plus

augmente au cours de la phase A (il n'y en a pas plus souvent). Chaque fois qu'une guerre majeure

éclate, il en surgit une nation qui va dominer le monde pour un siècle et demi. Par ailleurs, il re-

précède. C'est pour cela qu'il affirme que la cause monétaire ne peut pas être ă l'origine du cycle.

c) L'analyse en termes de cycles longs est elle pertinente ?

culièrement pour K3 : le point haut est situé au moment de la 1ère Guerre Mondiale, la crise de 29

s'insère mal dans l'analyse des cycles car elle serait considérée comme une crise mineure alors que

tout le monde s'accorde à lui reconnaitre une grande importance.

La critique de Niveau porte sur le cas de la France entre 1815 et 1850 : il souligne l'edžistence d'une

expansion industrielle importante, qui coïncide avec la phase B de K1, elle n'est donc pas en adéqua-

tion avec la réalité car on est dans une phase d'expansion et non de récession et surtout pas en dé-

pression.

naisse une dĠpression entre 1873 et 1890 conǀient assez peu au cas de l'Angleterre, elle constituerait

plutôt un plateau après une très forte expansion après les années 1850.

Si on prend le cas des Etats-Unis, la phase de récession est entamée bien avant 1873, elle début avec

la guerre de Sécession. changement structurel. Pour eux les causes des cycles sont toujours les mêmes. Les partisans de

l'Ecole de la Régulation mettent au contraire en avant l'accent sur ces changements : chaque période

a ses spécificités à cause de ses formes institutionnelles. Vouloir enfermer l'analyse de la croissance,

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c'est vouloir toujours trouver la même cause à la croissance. Or des auteurs comme Maddison ont

montré que les sources sont diverses, tantôt cΖest l'augmentation du facteur travail, capital ou le

PGF.

C'est la périodicité qui gêne les auteurs qui sont contre les cycles, ils reconnaissent qu'il y a eu des

fluctuations mais ne pensent pas qu'il y ait une périodicité dans ces fluctuations. De plus la multitude

des chronologies des mouvements et l'incohĠrence des dates retenues d'un auteur pro-cyclique à

l'autre montre le manque de cohésion et d'homogĠnĠitĠ de cette analyse. Ainsi pour le K3 le point de

retournement ou la crise varie de 1911 à 1929.

retournement qui n'aurait pas du arriver avant une dizaine dΖannĠe. Cependant, nous n'aǀons pas

encore assez de recul pour pouvoir juger ce phénomène.

2) Les cycles longs depuis le début du XIXème siècle

¾ Phase A : elle est facile à expliquer car elle marque le début de la Révolution Industrielle, pé-

riode où il y a beaucoup d'innovations. ¾ Phase B ͗ l'analyse de Wagemann ou encore de Schumpeter a une certaine pertinence, elle peut s'expliquer par le ralentissement des effets entraînement ou encore par certaines résis-

tances sociales dues à l'aggravation de la condition ouvrière. Apparaissent alors certaines ré-

sistances sociales face à cette aggravation : se développe les mouvements luddistes. Le lud- disme est, selon l'expression de l'historien Edward P. Thompson, un " conflit industriel vio-

lent » qui a opposé dans les années 1811-1812 des artisans (tondeurs et tricoteurs sur mé-

tiers à bras anglais) aux employeurs et manufacturiers qui favorisaient l'emploi de machines (métiers à tisser notamment) dans le travail de la laine et du coton. La lutte des membres de ce mouvement clandestin, appelés luddistes ou luddites, s'est caractérisée par le " bris de machines ».

Ce deuxième cycle est plus complexe à expliquer. Même l'analyse schumpetérienne est difficilement

tenable puisque contrairement aux K1 et K3, il n'y a pas de réelles grappes d'innovations qui explique-

raient une expansion.

¾ Phase A : Malgré tout il est possible de trouver certaines innovations qui vont être à l'origine

des secteurs moteurs de ce Kondratieff : la construction des chemins de fer et la mise en place du convertisseur de Bessmer (qui transforme la fonte en fer). On semble repérer une augmentation assez nette de la productivité du travail qu'on estime entre 2 et 3 % par an pour la France en moyenne. Ceci s'accompagne d'une augmentation du salaire réel dans les mêmes proportions. Cette hausse est plus marquée au Royaume-Uni qu'en France. On peut souligner également des transformations institutionnelles importantes. Pour les ré-

gulationnistes, c'est à partir de cette période que la régulation concurrentielle se met en

place. Pour Boyer, " la régulation à l'ancienne » disparait peu a peu, l'artisanat décline et les

prix du travail s'uniformisent. Le traité de libre-échange signé entre la France et le Royaume-

Uni met en exergue une volonté de mise en concurrence des deux pays. C H A P I T R E I V : F L U C T U A T I O N S E T C R I S E S

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La phase A est également marquée par l'accélération du développement des secteurs ban-

de Napoléon III, politique structurelle volontariste en France(au Royaume-Uni ils sont déjà

développés). Cela correspond à une volonté de libéraliser l'économie et reste lié au dévelop-

pement des chemins de fer.

¾ Phase B : Le retournement de ce K2 coïncide avec une crise économique à CT relativement

marquée, et la Grande Dépression à la fin du XIX siècle, crise structurelle plus longue. On

prend un phénomène de CT pour marquer un phénomène de LT. Cette crise ne touche pas les plus fragiles. La pertinence de Schumpeter à expliquer la phase B est limitée puisque son

explication pour la phase A est insuffisante. Cette période va de paire avec la fin de l'hégé-

monie du Royaume-Uni et la montée en puissance de l'Allemagne et des tats-Unis. En effet le Royaume-Uni ne représente plus que 13% de la production industrielle en 1914 contre

32% en 1870.

Cette période voit aussi s'instaurer des mesures protectionnistes dans le commerce interna- tional. Ceci ne s'inscrit pas dans l'analyse des cycles longs, ce phénomène qui se prolonge

dans l'entre-deux-guerres et arrive à son paroxysme après la crise de 29 est ignoré par l'ana-

rĠgulation concurrentielle et l'accumulation edžtensiǀe ǀont laisser place ă une accumulation

d'une accumulation edžtensiǀe ă intensiǀe.

¾ Phase A : correspond à une période de reprise puisqu'elle succède a la fin de la Grande Dé-

pression. On assiste à des modifications institutionnelles et économiques qui sont les consé-

quences de cette dépression, notamment par rapport au protectionnisme. Les facteurs expli- lution Industrielle. tional et qui contribue au développement du protectionnisme, notamment lorsque les con- traintes de débouchés se font sentir et se manifestent de plus en plus. ¾ Phase B : elle est contestable, peut vraiment parler d'essoufflement des secteurs moteurs

comme l'automobile ou l'ĠlectricitĠ ? Ces secteurs n'arrivent pas à maturité durant la phase

B mais bien plus tard. Malgré tout on peut considérer que les investissements importants ont teurs en soi, ce qui expliquerait leur dynamisme. Pour cette période, l'analyse en terme de guerre s'impose assez naturellement et de manière

évidente compte tenu de la présence de la 1ère Guerre Mondiale, compte tenu du coût de la

guerre et une partie non nĠgligeable de l'entre deudž guerres. Une parité des difficultés de

l'entre-deux-guerres est due aux modifications nécessaires de l'appareil productif qui font

suite à la 1ère Guerre Mondiale mais également à une inflation omniprésente. Cette période

d'assainissement monétaire et de rigueur monétaire doit s'achever au cours de la phase B pour permettre une nouvelle phase A, sauf que la 1ère Guerre Mondiale qui arrive à la fin de la phase B du K3 ne s'inscrit pas du tout dans le cadre de l'analyse de Wagemann. De plus, les C H A P I T R E I V : F L U C T U A T I O N S E T C R I S E S

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bouleversements économiques que vont entrainer la 2nde Guerre Mondiale, i.e. l'économie de guerre qui voit le PIB chuter au profit de du soutiens de la guerre, ne s'inscrit dans aucune logique de l'analyse des cycles longs. L'approche monétariste ne nous éclaire pas plus bien qu'il nous permet d'appréhender la fin de la phase B comme un dérèglement du SMI, cependant la fin de l'étalon-or vient remettre

en cause leur analyse. Les difficultés monétaires qui sont liées à des problèmes institution-

nels perdurent jusqu'à la fin de la 2nde Guerre Mondiale.

¾ Phase A : d'emblĠe, ce cycle ne s'inscrit pas dans l'analyse des cycles longs puisque la phase

A qui est sensée être une pĠriode d'edžpansion correspond ă la Seconde Guerre Mondiale.

Cette guerre est suffisamment importante pour être considéré comme une période de dé- pression.

Malgré tout, elle constitue aussi le facteur prépondérant qui va expliquer la période d'expan-

sion qui la suit : les Trente Glorieuses. Le progrès technique qui a permis les Trente Glo- rieuses ne s'explique pas par des grappes d'innovations (par exemple le système tayloro- Trente Glorieuses, bien que cette période soit marquée par l'émergence de nouveaux biens tement la régulation fordiste, les avancées technologiques de tous les secteurs moteurs de la phase A du K4.

¾ Phase B : Cette période est appelée période de croissance molle. Dans le contexte du renou-

veau des analyses schumpétériennes dans les années 80, il y a une relecture des Trente Glo- rieuses et de la rupture, liĠe ă l'essoufflement des effets d'entraŠnement des secteurs mo- teurs des Trente Glorieuses. Il y a une idée de saturation de la demande en bien durable tel ture des gains de productivité à partir de 1973, perte de plusieurs points (2% aux EU dans les Expliquer cette phase c'est expliquer les causes de la crise de 1973.

¾ Nouvelles technologies : le cycle retrouve une pertinence grâce à un foisonnement d'innova-

vont dans le sens de la grappe d'innovation. Ces innovations semblent constituer une cause

un rôle dans la globalisation financière (le télégraphe a servi à relier deux opérateurs entre

Paris et Londres). Ainsi les NTIC vont jouer un rôle dans l'organisation du travail et modifier la nature du travail mais elles changent aussi la nature des relations sociales. ternet & Start-up). Le progrès technique a tendance à toucher tous les domaines/aspects d'une société et est donc une condition nécessaire et suffisante pour tous les changements. C H A P I T R E I V : F L U C T U A T I O N S E T C R I S E S

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¾ Le Paradoxe de Solow (1987) : " Les ordinateurs sont partout, sauf dans les statistiques ». On devrait observer une croissance forte de la phase A. Or, dans les années 80, on assiste à une période de croissance molle et les gains de productivité sont très faibles. L'analyse des gains de productivité de Gordon, publiée en 2004, montre que la productivité du travail a augmenté de 3% par an en moyenne au États-Unis pendant les Trente Glorieuses, puis on observe une chute des gains de productivité sur la période 1973-1995, seulement

1,42% soit divisé par 2. Les NTIC ne semblent avoir aucun effet notable sur la croissance éco-

nomique de LT. Cependant en 1995 la productivité du travail repart à la hausse avec un rythme de croissance plus soutenue de 2,2% par an en moyenne entre 1995-2001. La lon- de datation de la phase A à la phase B qui est floue. Il y a une remise en cause des dates choi- sies pour le cycle : les gains de productivité sont plus fort pendant la phase B du K4 que pen- dant la phase A du K5.

En outre, en 2000, Solow face à la constatation du retour de la productivité déclare que : " la

vérité est qu'on en sait rien. Il est naturel de suspecter que cette accélération de la crois-

sance de la productivité en 1996 soit la conséquence tant espérée et attendue des technolo-

gies de l'information. Il est tout à fait possible que ce soit la fin du paradoxe des ordinateurs,

mais je ne suis pas sur ». Le progrès technique est un phénomène de MT voire de LT. La croissance des gains de productivité aux États-Unis de l'Union EuropĠenne

Période 1990-1995 1995-2001

Industrie productrice de NTIC 8,1% 10%

Industrie utilisatrice de NTIC 1,2% 4,7%

Ensemble de l'économie 1,1% 2,2%

Industrie productrice de NTIC 5,9% 7,5%

Industrie utilisatrice de NTIC 2% 1,9%

Ensemble de l'économie 2,3% 1,7%

C'est quand la conjoncture est favorable que l'on observe les gains de productivité les plus impor-

tants i.e. entre 1990-1995. joncturelles que structurels. élevés pour les industries productrices de TIC.

¾ Le problème posé par la crise de 2007 : pour une analyse en termes de cycle long, elle va

avoir du mal à s'intégrer dans le K5. Elle apparaîtra comme une petite crise (comme la crise

de 29 au K4).

¾ Entre pluies et grappes : Côté pluie, afin de résoudre le paradoxe de Solow, on peut postuler

qu'il faut du temps avant que le progrès technique ne délivre ses effets. En effet, toute nou-

se familiarisent avec ce nouveau procédé pour en tirer de réels gains de productivité. Il s'ex-

C H A P I T R E I V : F L U C T U A T I O N S E T C R I S E S

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plique par le décalage dans le temps entre l'investissement en connaissances et son impact, dû au temps de formation et aux effets d'obsolescence.

II) CYCLES COURTS ET FLUCTUATIONS

1) Les analyses des cycles classiques

a) Confiance exagérée et abus de crédit comme sources de la crise (C. Juglar)

L'analyse de C. Juglar des cycles repose sur une étude empirique des cas de la France, du Royaume-

Uni et des États-Unis entre 1800 et 1862. Ses conclusions nous amène à penser que les cycles sont dû

de crédit pour en déduire son interprétation. Juglar montre que la cause des cycles se situe dans la

sphère monétaire.

Il compare l'Ġǀolution relative des créances monétaires des banques (càd les liquidités) et les crédits

octroyer facilement des crĠdits, c'est le signe de degré de confiance des banques dans l'Ġǀolution

économique.

L'explication du cycle s'effectue au travers de l'évolution du degré d'optimisme. Pendant la phase A il

y a de la confiance et un certains optimisme pour l'avenir. Ceci conduit a des crédits importants et

généreux, autrement dit le taux d'intérêt est faible et l'emprunt facile à obtenir. Il y a un climat de

cer l'edžpansion, au prix d'une tendance inflationniste qui conduit à une hausse des prix et des sa-

laires. La confiance s'accompagne aussi d'une tendance à la spéculation dans tous les domaines de

l'activité économique, il y a une course au profit.

des actiǀitĠs non rentables. La rentabilitĠ de l'octroiement de crĠdit rencontre une limite. Les phé-

Les crédits deviennent plus chers, donc il y a une baisse de l'investissement qui déclenche une réces-

sion voire une dépression. La demande s'effondre, les prix chutent, l'Ġconomie connaŠt une phase

Juglar (1962), Des Crises commerciales et leur retour périodique en France, en Angleterre et aux États-

lerons les entreprises et les spéculations de tous genres ; la hausse des prix de tous les produits, des

terres, des maisons ; la demande des ouǀriers, la hausse des salaires, la baisse de l'intĠrġt, la crĠduli-

d'une hausse continue s'empare des imaginations aǀec le dĠsir de deǀenir riche en peu de temps,

comme dans une loterie. Un luxe croissant entraîne des dépenses excessives, basées non sur les re-

venus, mais sur l'estimation du capital d'aprğs les cours cotĠs. ». C H A P I T R E I V : F L U C T U A T I O N S E T C R I S E S

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Les cycles Juglar durent environ 8 à 10 ans et expliquent les cycles de manière endogène : "Le déve-

loppement rĠgulier de la richesse des nations n'a pas lieu sans douleur et sans rĠsistance. Dans les

b) L'explication du cycle dans la dynamique des prix de vente et des coûts (Lescure)

Les causes des cycles se trouvent dans la sphère monétaire chez Juglar, elles vont se trouver dans la

sphère réelle pour J. Lescure. Le profit dĠtermine l'activité économique, s'il y a une rentabilité impor-

tante il y aura des investissements donc une croissance forte.

Le profit unitaire (prix - coût moyen). L'explication du cycle va être liée à l'idée selon laquelle le prix

et le coût moyen de production n'évoluent pas en même temps et au même rythme. - Lorsque les prix augmentent plus vite que le coût de production, le profit augmente, donc l'inǀestissement augmente.

- Lorsque les prix baissent plus vite que le coût de production, le profit baisse, il y a une pé-

riode de dépression.

La divergence des évolutions peuvent s'expliquer. En effet il n'y a pas une flexibilité parfaite des prix

mentent ou diminuent plus vite car les prix de vente des biens sont très flexibles alors que les coûts

de production sont plutôt rigides. On se situe un peu dans le même cadre de l'analyse keynésienne

Les causes de cette rigidité : les salaires ne fluctuent pas (car contrat), le coût des bâtiments (càd les

l'expansion.

Ct ߨ

Yt Ύ Esprit d'entreprise paralysée par la chute du profit C H A P I T R E I V : F L U C T U A T I O N S E T C R I S E S

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Il y a deux analyses, et dans les deux cas on postule une rigidité des prix. Dans l'un la dynamique éco-

nomique est expliquée avec les variations quantitatives et l'interaction de l'offre et la demande avec

des prix assez fixes. Dans l'autre, la loi de l'offre et la demande n'est pas parfaite et les prix connais-

sent une évolution. a) Multiplicateur et accélérateur : l'oscillateur de Samuelson et la demande, contraintes de débouchés. Samuelson (1939) " Interaction entre le multiplicateur et l'accĠlĠrateur ». de la demande -> on introduit un effet accélérateur. On suppose Ġgalement une inertie de comportement de consommation et d'inǀestissement

Yt = Ct + Yt

La consommation à un temps t dépend du revenu en t-1 :

Ct = a.Yt-1 avec o < a < 1

It = b (Yt-1 - Yt-2) + Ia

Ici, l'Ġconomie reste au mġme niǀeau de production. La solution stationnaire est : ܻ 5?quotesdbs_dbs43.pdfusesText_43