30 nov 2015 · ce secteur doit à la fois contribuer à la lutte contre le réchauffement, et en même scientifiques, ainsi que pour rétro-alimenter et valider loca-
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Le réchauffement du climat et l'accentuation de sa variabilité favorisent la transmission des maladies hydriques, à transmission vectorielle et d'origine alimentaire,
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Faut-il croire les scientifiques qui nous parlent de l'avenir du climat ? " réchauffement climatique", ou mieux encore de "changement climatique" le parallèle vaut aussi pour les solutions : ainsi, la dissuasion par les prix est très efficace
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29 jan 2020 · d'information scientifique, il a écrit le livre Climat : y voir clair pour agir aucune solution viable limitant le réchauffement climatique à 1,5°C n'a
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Pour que les Hommes vivent de la Terre durablement - www.avsf.orgn° 117 / 3e TrimesTre / sepTembre 2015
Habbanae
Le journal des donateurs d´AVSF
Vie des
P roje TsPérou :
Revenus en plus, CO2 en moins.
Nicaragua :
Modélisation stratégique et climat.
Sénégal :
Informer les éleveurs.
Les so
Lutions face
au changement c L imatiqueLyon : 14 F bis avenue Berthelot, 69007 Lyon
Nogent :
45 bis avenue de la Belle
Gabrielle 94736 Nogent sur Marne Cedex
Tél. :
01 43 94 72 36
E-mail :
avsf@avsf.orgInternet :
www.avsf.orgDirecteur de Publication :
Alexandre Martin.
Rédacteur en chef :
Gaëtan Delmar.
Ont participé à ce numéro :
Katia Roesch,
Stefano Mason et Jean Jouzel.
Maquette et réalisation :
Randòmika.
http://www.randomika.comImpression :
Uniservices Développement
Z.I de la Prairie - 91140 Villebon sur Yvette
Commission paritaire :
0918 H 86626
ISSN 1148 - 4357.
CCP - Lyon
Imprimé sur papier recyclé.
Au Nord Niger, lorsqu'un éleveur Peulh
perd son troupeau, les autres éleveurs lui offrent chacun une génisse pleine,enéchange de sa parole de restituer à cha
cun, trois ans plus tard, une génisse pleine issue de la même lignée: c'est l'Habbanae ou le prêt de l'amitiéAVSF a signé une convention de projet
avec le Fonds Français pour l'Environne ment Mondial (FFEM).Le projet agroécologique " Durabilité et
résilience de l'agriculture familiale dans la région des Savanes» est retenu par-
mi les 12 projets lauréats du concours international d'innovations ChallengeClimat Agriculture et Forêts.
Ce concours est organisé par l'AFD, le
CIRAD, le MAEDI, le MAAF, et la Fondation
de France, pour soutenir les innovations dans les secteurs de l'agriculture, de la forêt, du dérèglement climatique et dudéveloppement durable.En 2014, AVSF a consacré 88,4% de ses ressources à ses projets de développe-ment. Cette année encore, les coûts de
l'association sont maitrisés : les frais d'appel à la générosité du public repré sentent 2,2% du budget et les frais de fonctionnement 7,1%.Un merci tout particulier à nos donateurs
réguliers ! Même si les dons ne repré sentent que 8% de nos ressources, ils sont primordiaux pour la souplesse et la réactivité d'intervention de l'association dans ses 75 projets d'aide au dévelop pement en cours (20 pays).Pour en savoir plus, lisez le document
" Essentiel 2014 » joint à ce journal ou rendez-vous sur notre site web, page" découvrir AVSF / association ».Tout le monde le sait désormais : l'agriculture et l'élevage sont responsables d'une part non négligeable des émissions de gaz à l'origine du cha
ngement climatique, et ils sont en même temps fortement impactés par ce phénomène.Il en résulte que ce secteur doit à la fois contribuer à la lutte contre le réchauffement, et en même temps s'adapter à ces évolutions. Certes. Mais que de disparité
s masquées par ce raisonnement sectoriel et englobant !Le changement climatique est avant tout un processus d'une insupportable injus-tice : ceux qui en souffrent le plus sont ceux qui ont le moins contribué à le provo-quer. Le dernier rapport du GIEC nous alerte même sur le risque de voir l
es quelques progrès récents en matière de sécurité alimentaire et de lutte contre la pauvreté réduits à néant ! Face à cela, la solidarité importe plus que les solutions techniques. Si les négocia-tions internationales, obstruées par des intérêts de court terme, peinent à l'intégrer, il nous revient d' accompagner les populations les plus exposées dans leurs efforts d'adaptation.
Alexandre Martin, Directeur de Publication
e D ito actua L it sL´agroéco
Logie au Togo L'essenTieL 20142 / Habbanae - Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières - www.avsf.org
PÉROU
En 2010, AVSF a lancé un projet innovant dans le district dePichanaki :
densifier la plantation d'arbres dans les plantations en s'appuyant sur les coopératives de producteurs de café. Avec trois objectifs : lutter contre la dégradation des sols fac teur de perte en biodiversité, diversifier les revenus des agri culteurs grâce aux produits du bois, et atténuer les effets du changement climatique par un stockage accru du CO2, grâce au reboisement dans le cadre de la compensation carbone (pour compenser l'utilisation des énergies fossiles).Attention, déforestation !
La région concernée par le projet - appelée " Forêt Centrale » - borde la cordillère des Andes du côté amazonien. Le climat de type tropical et d'altitude (entre 600 à 1600m) y favorisent des cultures variées : cacao et agrumes en zones basses, café en zones hautes. Mais l'accroissement démographique et l'arrivée de paysans très pauvres des régions andines, pratiquant une agriculture migratrice, ont engendré une très forte pression sur les terres. Les parcelles cultivées (en moyenne de moins de 2,5 ha) sont de plus en plus érodées et donc moins fertiles. Cela entraîne une baisse des rendements agricoles et accélère l'avancée sur les zones forestières plus hautes.Et les culti
vateurs eux-mêmes ressentent déjà l'impact négatif de cette déforestation sur l'environnement et donc le climat local800 hectares reforestés
Les premières plantations ont été réalisées sur la période 2009-2010 : 285 hectares de parcelles caféières ont été enrichies de
100 arbres par hectare, grâce à un très fort investissement
des producteurs de café. En 2011, ce sont 318 hectares qui ont été reforestés, auxquels se sont ajoutés 191 hectares en 2012,
portant la superficie totale replantée à 800 hectares. L'ingénieur et les experts forestiers du projet ont privilégié des essences natives telles que Swietenia microphylla, Cedrela fis silis et Guazuma critina (en tout une douzaine d'espèces) et les équipes d'AVSF ont soutenu l'installation de pépinières d'essences utilisées en construction.Ce parti-pris garantit aux
agriculteurs un capital à moyen-long terme (25-30 ans), tandis que l'ombrage supplémentaire apporté améliore la productivité des caféiers à moyen terme, donc le revenu des agriculteurs. Objectif : 112 000 tonnes de CO2 en moins sur 20 ans Un second projet de densification arboricole en caféiers hors compensation carbone est en développement. Destiné à 350 agriculteurs sensibles à la démarche agroforestière mais dont les parcelles ne sont pas éligibles à la certification carbone, le projet portera sur 1000 hectares. Mieux encore : ces deux projets agroforestiers ont été couplés à des initiatives spécifiques pour la capture de CO2, ce qui a déjà permis de planter 80 000 arbres dans les propriétés de102 producteurs certifiés biologiques.
Projet d'agroforesterie dans les champs de café.Photo : AVSF.
800HECTARESREFORESTÉS
2009/10
285318
19120112012
La densification des plantations caféières, la plantation d'essences d'arbres pour la construction et la reforestation sont
les trois piliers des projets agroforestiers d'AVSF pour garantir un meilleur revenu aux agriculteurs et capter du CO2.
V ie D es prOJeTs revenus en pLus, co2 en moins
Habbanae - Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières - www.avsf.org / 3NICARAGUA
Le Nicaragua, comme la quasi-généralité des pays d'Amériq ue Centrale, est affecté de façon récurrente par des phénomènes climatiques qui impactent fortement les petits producteurs. L'augmentation de la température globale et de la fréquence des sécheresses, le dérèglement des périodes de pluie fait chuter la productivité des cultures (quand il ne provoque pas la perte des récoltes), tandis que maladies et ravageurs pro lifèrent. Les ouragans notamment, de plus en plus fréquents, pro voquent des inondations et des dégâts considérables sur les cultures . La sécurité alimentaire des populations locales dé pendra donc de plus en plus de leur capacité à s'adapter aux aléas climatiques actuels et futurs.10 stratégies locales formulées
Un partenariat innovant a été construit entre AVSF, L'Ins titut d'Etude sur la Faim (IEH) et la fondation de re- cherche sur le climat basés en Espagne et une institution locale, l'Université Centro Américaine (UCA). Il a permis de mettre en place au sein de l'université une formation continue de3ème cycle, intitulée " Sécurité, souveraineté aliment
aire et changement climatique ».Cette formation appliquée, a débouché
sur la formulation de dix stratégies locales d'adaptation au changement climatique . Il s'est agi d'évaluer la vulnérabilité aux aléas (pluies, température) des productions les plus signi ficatives (maïs et haricot notamment), pour ensuite modéliser leur comportement à partir des scénarios climatiques locaux.Un " participatif » d'avenir ! La connaissance du terrain d'AVSF et sa proximité avec les organisations locales ont doublement facilité les choses. D'abord pour mettre en place une approche participative allant de l'évaluation des moyens d'existence jusqu'à la formula tion de stratégies d'adaptation, avec par exemple l'évaluation des impacts du changement climatique . Et ensuite, pour formuler les actions prioritaires permettant d'y faire face. Les échanges ont souligné l'importance de cette méthodologie participative pour articuler les connaissances locales aux savoirs scientifiques, ainsi que pour rétro-alimenter et valider loca lement des modèles scientifiques existants. A terme, cette approche pour l'instant spécifique aux projets d'adaptation, devrait pouvoir s'appliquerà n'importe quel projet de
développement. Après Mitch, l'agro-écologie fait la différence ! A la suite de l'ouragan Mitch en 1998, une étude à grande échelle a été menée sur 180 communautés de petits exploi tants de diverses régions du Nicaragua. Elle a démontré que des parcelles cultivées selon des méthodes agroécologiques simples (engrais vert, rotation des cultures, légumineuses, arbres...) attestaient d'une augmentation de 40% de la couche arable, d'un degré d'humidité accru, d'une moindre érosion des terrains, et de facto de moindres pertes économiques que les parcelles témoins en exploitation conventionnelle. Les échanges ont souligné l'importance de cette méthodologie participative.Pour aider les petits producteurs à surmonter les aléas climatiques, une formation de 3ème cycle intitulée
" Sécurité, souveraineté alimentaire et changement climatique » a été mise en place en Amérique Centrale.
Photo: Marc Gibaud.
V ie D es prOJeTs moDÉL
isation strat gique et c L imat4 / Habbanae - Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières - www.avsf.org
SENEGAL
D'une superficie représentant plus d'un tiers du pays, le Ferlo est l'une des rares zones refuges pour l'élevage pastoral. C'est aussi une zone de transit stratégique, pour la transhumance comme pour les échanges commerciaux entre le Sénégal, le Mali et la Mauritanie. Les pâturages du Ferlo sont assez fournis pour l'hivernage, mais fragiles en saison sèche du fait du manque d'eau. Déjà dégradés par le surpâturage, les feux de brousse, l'érosion des sols et l'élevage abusif, ils sont gravement menacés par le changement climatique.A défaut de pluie...
Le changement climatique est déjà nettement perceptible dans le Ferlo. Au fil des 20 dernières années, le régime des précipitations est devenu très variable, avec une alternance d'années humides et sèches. Une saison des pluies écour- tée et retardée de 10 à 20 jours, des fortes pluies sur 2 à 3 jours de plus en plus fréquentes engendrent dégâts matériels (cultures, infrastructures) et pertes humaines et animales. Les ressources des éleveurs sont d'autant plus menacées que la tendance est à la disparition des espèces fourragères de qualité et à la réduction de l'espace pastoral au profit de l'agriculture. Dans ce contexte, l'information sur l'état des sources d'eau devient cruciale ... Savoir où est le point d'eau Un dispositif d'alerte précoce a été mis en place en liaison avec le Centre de Suivi Ecologique qui reçoit et systématise les informations agro météorologiques et hydrologiques régionales. Objectif : avertir les éleveurs du manque de pâturage ou de points d'eau (assèchement des mares, ensablement des puits, pannes de forage) dans une zone donnée, pour préve-nir la mortalité des troupeaux.
Diffusées par les radios communautaires, les centres d'alertes et sur les marchés hebdomadaires, ces informations sont aussi accessibles via le site " spaif.org »... un des pivots du systè me, qui aide aussi à la décision des partenaires opérationnels, des administrateurs locaux et des instances politiques nationales. ... et le feu de brousse ! Chaque année, la zone sylvopastorale est ravagée par des feux de brousse qui poussent les troupeaux à une transhumance forcée et accentuent le processus de désertification.Le projet
teste un système d'alerte aux feux de brousse en temps réel , en privilégiant depuis plusieurs années sa diffusion par téléphone mobile. Et pour prévenir les conflits (parfois sanglants) entre cultivateurs et éleveurs transhumants, la localisation des couloirs pastoraux fait l'objet d'une information systématiquePhoto : Isabelle Tourette.
o bjectif : avertir les éleveurs du manque de pâturage ou de points d'eau (assèche ment des mares, ensablement des puits, pannes de forage) dans une zone donnée, pour prévenir la mortalité des troupeaux. informer L es ÉL eveursAu nord du Sénégal, le Ferlo est une zone aride écologiquement fragile, dont l'économie agro-pastorale est très
menacée par le changement climatique. La mise en place de systèmes d'information et d'alerte constitue un début
de réponse aux risques de dégradation des conditions de vie des populations d'éleveurs. Habbanae - Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières - www.avsf.org / 5 L'information sur les différents points d'eau est vitale. pLAiDOYerquotesdbs_dbs17.pdfusesText_23