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Attractivité et développement des territoires : le nouvel enjeu du tourisme en Ile- de-France un leitmotiv de tous ceux qui s'intéressent aux territoires, à l' économie l'attractivité est de pousser à la consommation, notamment par la création capacité d'attirer de la main d'œuvre qualifiée et des compétences comme des 

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acteurs socioprofessionnels sur les enjeux actuels de ces massifs et accroître l' attractivité touristique de la montagne dans le sens d'un il est important de croiser les indicateurs est bien que ces revenus circulent et soient consommés dans le territoire fédérateur pour tous les acteurs du développement territorial

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d'habitants, de touristes, d'investissements, d'activités, et à se posi- tionner en tête territoire Mais que définit le terme attractivité ? Quels en sont les di - mensions et les plantations Devenue, avec le temps, un souci important, notamment pour financiers, la notion s'est étendue à toutes les dimensions de ce qui peut

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territoire pouvant être utilisés afin de positionner une destination touristique Bourdeau pour son accompagnement tout au long du processus important est la culture qui caractérise la destination et l'accueil de la population positionnement des produits représente un enjeu majeur afin de cibler les segments de

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25

Les villes face aux défis

de l'attractivité

CLASSEMENTS, ENJEUXETSTRATÉGIESURBAINES

1

PARFRANÇOISCUSINETJULIENDAMON

2

1.Ce texte est tirŽ de travaux menŽs dans le cadre de la Fabrique de la CitŽ. Voir le site Internet

www.lafabriquedelacite.com

2.Franois Cusin est ma"tre de confŽrences en sociologie ˆ l"universitŽ Paris-Dauphine et Julien

Damon est professeur associŽ ˆ l"Institut d"Žtudes politiques de Paris (master d"urbanisme).

Les villes sont de plus en plus mises en concurrence, du fait no tam - m ent de la mondialisation. Elles cherchent ainsi ˆ attirer toujours plus d "habitants, de touristes, d"investissements, d"activitŽs, et ˆ se posi- t a nnŽes, l"attractivitŽ des grandes mŽtropoles. Des classements - plus o u moins rigoureux - publiŽs, diffusŽs, discutŽs, qui ont, donc, une r Žpercussion sur l"image des collectivitŽs territoriales. En 2009, par e xemple, The Economistet Mercer placent Tokyo en ttedes villes les p s eraient les citŽs les plus agrŽables au monde. D ans ce contexte, la notion d"attractivitŽ territoriale est devenue incontournable ˆ Ç l"Žvaluation de la performance et de la dynamique des villes È, et l"une des prioritŽs des politiques d"amŽnagement du territoire. Mais que dŽfinit le terme attractivitŽ ? Quels en sont les di - mensions et les dŽterminants ? cipaux classements internationaux, interrogent ici ce nouveau concept qu"ils mettent en relation avec celui de compŽtitivitŽ. Ç Mesurer l"at- g

ŽnŽrer du mou vement, ˆ attirer ˆ soi durablement... È, notent lesArticle disponible sur le site http://www.futuribles-revue.com ou http://dx.doi.org/10.1051/futur/36725

D consacrŽes aux territoires comme dans les discours des Žlus et les tra- vaux des experts. L"attractivitŽ peut a prioriappara"tre comme une notion toujours Žvidente. Mais ne s"agit-il que d"un mot-valise ˆ l"usage d"un marke - ting urbain de circonstance ou, au contraire, d"un nouveau concept indispen - sable ˆ l"Žvaluation de la performance et de la dynamique des territoires ? Si la notion d"attractivitŽ tend ˆ devenir incontournable pour comprendre privŽs) s"emparent des questions urbaines, en quoi se distingue-t-elle de la notion de compŽtitivitŽ ? Quels en sont les dimensions et les dŽterminants ? Quels sont les grands traits des politiques d"attractivitŽ et de marketingurbain ?

Boomde l"attractivité

et prolifération des classements AttractivitŽ est un terme d"usage relativement neuf qui dŽsigne ˆ la fois de l"attrait et de l"attraction pour des populations, des professions, des im - plantations. Devenue, avec le temps, un souci important, notamment pour les collectivitŽs territoriales, en termes d"image, de rŽputation, d"Žconomie, l"attractivitŽ est parfois prŽsentŽe comme synonyme de compŽtitivitŽ (qui n"est pourtant qu"une de ses dimensions). En tout Žtat de cause sŽmantique, dŽbut de la dŽcennie 2000, ŽrigŽes en prŽoccupations et en objectifs pour les politiques publiques. Alors que l"attractivitŽ ne se mesurait initialement qu"ˆ l"aune des fluc- tuations de change et ne relevait que des problŽmatiques de mouvements financiers, la notion s"est Žtendue ˆ toutes les dimensions de ce qui peut faire la qualitŽ d"un espace (d"un village ˆ un continent). L"attractivitŽ, avec ses multiples composantes, est dŽsormais une variable cruciale pour saisir, mesurer et tenter de prŽvoir des flux de capitaux et de

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26
auteurs. Au-delˆ de ses fonctions Žconomiques, un territoire doit donc offrir bien-tre et qualitŽ de vie ˆ ses habitants, ce que les auteurs nomment l"Ç at tractivitŽ rŽsidentielle È. Ainsi, pour rester dans la course, les collectivitŽs territoriales Žla- borent des politiques d"amŽnagement du territoire ambitieuses, placent cipline, le marketingurbain, la promotion de leur image de marque

Žtant devenue une prioritŽ.T.P. n

sujet majeur pour les politiques d"amŽnagement du territoire, au point d"tre tŽrielle ˆ l"amŽnagement du territoire et ˆ l"attractivitŽ rŽgionale (DATAR). de tourisme, de dynamisme Žconomique, d"investissements directs Žtran- gers, d"Žvolutions dŽmographiques, de services, d"installations, d"Žquipement, de mŽtŽorologie. Bref, il en va un peu de tout, ce qui autorise tous les clas- sements et toutes les hiŽrarchies possibles. Ces classements retentissent en - suite sur l"image de collectivitŽs territoriales, de pays et d"institutions qui, en retour, cherchent ˆ sensibiliser et communiquer davantage afin d"amŽliorer leur attractivitŽ.

Le dŽveloppement des classements

pŽtitivitŽ, l"attractivitŽ, la qualitŽ des pays, des universitŽs ou des villes. C"est catoire qui donne maintenant un peu le tournis. Tous ces classements, aux mŽthodologies et ambitions variŽes, mettent au jour des contrastes et disso- nances entre statut, image et chiffres. Ils peuvent faire l"objet de dŽbats tech - niques, comme de polŽmiques politiques. Ces diverses Žtudes ne sont pas toutes de la mme rigueur et n"obŽissent pas forcŽment ˆ tous les canons mŽthodologiques. Il n"empche, elles existent, se publient, se diffusent, se discutent.

LES VILLES FACE AUX DƒFIS DE L"ATTRACTIVITƒ

27

Graphique 1 - Occurences du terme attractivité

dans les dépêches de l"Agence France-Presse (AFP)

Source : auteurs, 2009.

700
600
500
400
3 00 200
1 00 0 1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
Les villes sont en compŽtition, ˆ la fois nationale et mondiale, pour atti- rer des investissements, des activitŽs, des touristes, des habitants. Les clas- sements, toujours plus nombreux, s"attachent ˆ hiŽrarchiser les mŽtropoles afin d"en mesurer, ˆ tout le moins d"en approcher, l"attractivitŽ 3

1970 en France, les Žtudes internationales sont plus rŽcentes. Elles sont au -

les prix et la qualitŽ de vie 4 . Tout comme la Banque mondiale qui fait ponc- tuellement des Žtudes approfondies sur les paritŽs de pouvoir d"achat, ces Des classements selon les prix et le cožt de la vie ƒtablir des classements selon les cožts et les niveaux de vie dans les villes est un exercice difficile. Il en ressort des informations intŽressantes, mme si souvent dissonantes. Tokyo et Londres sont gŽnŽralement citŽes, avec les villes suisses, comme les agglomŽrations les plus cožteuses pour leurs habi tants. Les quatre enqutes les plus souvent reprises sont celles menŽes par UBS (Union des banques suisses), ECA (Employment Conditions Abroad), Mercer et Econo - mist Intelligence Unit. Elles reposent sur la comparaison du cožt d"un panier de produits, de biens et services. Ce pa nier comprend gŽnŽralement, mais pas systŽmatiquement, le logement, les transports, l"alimentation, les vtements, cours de change, sont destinŽes ˆ tre utilisŽes par les gouvernements et les multinationales pour protŽger le pouvoir d"achat de leurs employŽs expatriŽs. Les classements sont surprenants. Ils varient Žvidemment d"annŽe en annŽe, mais surtout selon les enqutes. En 2006, Londres et Tokyo sont, monde. En 2007, The Economist estime que quatre villes europŽennes (dont Londres et Oslo) sont devenues plus cožteuses que Tokyo ; alors que Mercer avance, la mme annŽe, que la ville la plus cožteuse au monde est Moscou et Copenhague dŽtr™nent New York et Tokyo. En juin 2008, ECA place Luanda, la capitale de l"Angola, en tte des villes les plus cožteuses pour les expatriŽs, Les mouvements rŽcents dans ces classements sont importants. LiŽs ˆ l"impact de la crise sur les Žconomies et sur les changes, ils ont des consŽ- quences sur les places relatives des unes ou des autres villes, sans toutefois

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28

3.Voir la prŽsentation et l"analyse fouillŽe de HOOGE ƒmile. Ç La cote des villes È. Futuribles,

n¡ 354, 2009, pp. 45-59.

4.Toutes ces enqutes se trouvent sur le site Internet www.citymayors.com

totalement les bouleverser. D"une lecture rapide de ces quatre classements, on retient, tout de mme, l"arrivŽe de Singapour en 2009. L"annŽe 2009 marque Žgalement l"affirmation plus gŽnŽrale des villes asiatiques, telle PŽkin, mais aussi la place toujours plus importante, aux premiers rangs, des villes japonaises. Que retenir de ces classements par les prix ? Certes, nous sommes loin cožt de la vie urbaine. Nous disposons nŽanmoins de riches donnŽes, en sŽries, qui permettent d"observer des Žvolutions, des progressions et des dŽclassements. La concurrence des Žtudes et des donnŽes permet aussi une meilleure intelligence des sujets abordŽs. Une voie originale et percutante pour illustrer la relativitŽ du pouvoir d"achat est de remplacer le panier abs- trait de biens et services par un unique produit, disponible partout de ma - l"exprimer en temps de travail assure ensuite une comparabilitŽ renforcŽe.

LES VILLES FACE AUX DƒFIS DE L"ATTRACTIVITƒ

29

UBSECA internationalMercerThe Economist

1LondresLuanda MoscouOslo

2OsloOslo TokyoParis

3DublinStavanger LondresCopenhague

4CopenhagueCopenhagueOsloHelsinki

5New YorkMoscou SŽoulFrancfort

9HelsinkiB‰leZurichLondres

10ParisBerneMilanVienne

Sources: UBS, ECA international, Mercer, The Economist. Tableau 1 - Les 10 villes les plus chères du monde en 2008

UBSECA internationalMercerThe Economist

1OsloLuandaTokyoTokyo

2ZurichTokyo OsakaOsaka

3CopenhagueNagoyaMoscouParis

5TokyoKobeHong KongOslo

6New YorkCopenhagueZurichZurich

7HelsinkiOsloCopenhagueFrancfort

10DublinB‰leSingapourSingapour

Sources: UBS, ECA international, Mercer, The Economist. Tableau 2 - Les 10 villes les plus chères du monde en 2009 Depuis plus de 10 ans, The Economist Žlabore un Big Mac Index. Il s"agit d"une mŽthode pour mesurer des paritŽs de pouvoir d"achat (PPA) entre de - vises. L"idŽe ironique de l"hebdomadaire britannique est de rendre plus Ç di - gestes È les thŽories et chiffres sur les taux de change. L"innovation a ŽtŽ re - prise et adaptŽe non plus ˆ des pays, mais ˆ des villes, non plus pour vŽrifier rapportant le prix du produit au temps nŽcessaire de travail pour l"acquŽrir. C"est ce que rŽalise UBS en 2009. Les donnŽes recueillies permettent de calculer les temps de travail qu"il faut fournir, en moyenne, pour pouvoir acheter un Big Mac, un kilo de riz, un kilo de pain, un iPod nano avec une capacitŽ de stockage de huit gigaoctets. En moyenne, il appara"t nŽcessaire de travailler 37 minutes pour pouvoir s"offrir un

Big Mac (voir graphique ci-

contre), 22 minutes pour un kilo de riz et 25 minutes pour un kilo de pain. Le seul produit non alimentaire est l"iPod. Ë Zurich et ˆ New York, il faut travailler neuf heures pour se l"offrir. Ë l"opposŽ, il est nŽcessaire de travailler plus de 160 heures ˆ Nairobi et Bombay pour l"acquŽrir, soit l"Žquivalent d"environ un mois de revenu.

The Economista publiŽ, sous forme graphique,

les rŽsultats de cet exercice venant complŽter son index

Big Mac.

Classements selon la qualitŽ de vie

D"autres enqutes, menŽes par les mmes institutions, portent sur la qua - litŽ de vie. Leurs rŽsultats dŽpendent moins des fluctuations de change. En Vienne, Auckland, Düsseldorf, Francfort. Paris, Londres et Madrid figurent

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30

En 2009, l"Žtude Prices and Earnings

d"UBS repose sur une collecte de don- n

Žes rŽalisŽe dans 73 villes. Dans la

mesure o les cours des devises ont grandement fluctuŽ dans le contexte

UBS a ŽtŽ bouleversŽ.

Les prix ont Žgalement beaucoup

baissŽ, relativement, ˆ Mexico, Moscou et SŽoul.

L"enqute Mercer compare le cožt de

200 produits et services (logement,transport, nourriture, habillement, ap -

pareils mŽnagers, loisirs...) dans 143 v illes. En 2009, les fortes fluctuations monŽtaires ont provoquŽ de profonds changements dans le classement.

Si les villes asiatiques et europŽennes

dominent le haut du classement, plu- sieurs capitales europŽennes, comme

Varsovie, Londres et Oslo, sont en repli.

La baisse des loyers ˆ Londres et ˆ Oslo,

associŽe ˆ celles de la livre britannique et de la couronne norvŽgienne par rap - port au dollar US, a entra"nŽ le dŽclas- sement de ces villes.

F.C. et J.D.

DESCRIPTION DE DEUX MÉTHODES D"ENQUÊTE

La base de donnŽes renseignŽe par Mercer contient des informations sur

420 villes, mme si seulement 215 d"entre elles sont classŽes. La qualitŽ et

les conditions de vie sont analysŽes selon une quarantaine de facteurs rŽu- nis en 10 catŽgories (stabilitŽ politique, environnement Žconomique, offre culturelle, offre de services sanitaires, offre Žducative, rŽseaux de transport, services rŽcrŽatifs, offres de consommation, logement, environnement na - turel). Il s"ensuit un indice de qualitŽ de vie qui permet des comparaisons entre les villes. En 2007, avec un score de rŽfŽrence de 100 ˆ New York, Bagdad arrive ˆ 14,5 quand Zurich est ˆ 108,1, Paris ˆ 102,7 et Seattle ˆ 99,9. En 2009, dans le classement des villes les plus agrŽables au monde, trois villes allemandes et trois villes suisses se trouvent aux 10 premiers rangs, ex ¾quo.

LES VILLES FACE AUX DƒFIS DE L"ATTRACTIVITƒ

31

020406080100120140160

*Sur la base des salaires moyens nets dans 14 professions.

Source :UBS, mars 2009.

Moyenne générale

Chicago

Tokyo

Toronto

Londres

New York

Francfort

Sydney

Paris

Moscou

Johannesbourg

Rome

Shangai

Doha

Singapour

Sao Paulo

Budapest

Mexico

Jakarta

Nairobi

Graphique 2 - Temps de travail nécessaire

pour pouvoir s"offrir un Big Mac(en minutes)* En 2005, The Economistproduit un classement, toujours sur la qualitŽ de vie, plaant Vancouver en tte, suivie ( ex ¾quo) de Melbourne, Vienne, Ge - e position, Paris en 16 e , ˆ ŽgalitŽ avec Tokyo. Lyon et

Chicago sont ˆ ŽgalitŽ en 33

e position, Londres et Los Angeles en 47 e . En

2009, le service d"expertise de l"hebdomadaire actualise son classement. Il

en ressort une hiŽrarchie diffŽrente de l"enqute Mercer. L"image est cepen- dant assez similaire, dans la mesure o les villes arrivant en tte sont glo- balement les mmes, mme si elles occupent des places diffŽrentes. Selon The Economist, Vancouver, Vienne et Melbourne demeurent les villes o il est le plus agrŽable de vivre. Notons que les villes qui ont les scores les plus ŽlevŽs, dans cette enqute, sont de taille relativement moyenne, dans les pays dŽveloppŽs ˆ faible densitŽ dŽmographique.

La notion d"attractivité en question

tel dŽveloppement de la classification lŽgitime une recherche de clarifica- tion. On peut tenter de dŽfinir l"attractivitŽ en soulignant que celle-ci mle en fait deux registres ˆ l"origine bien diffŽrents. Le premier permet d"apprŽ- hender la nature objective de l"attractivitŽ en mobilisant une analogie avec s"identifie donc ˆ une force qui non seulement attire ˆ soi, mais retient sur place. TransposŽe aux territoires, cette force permet de faire converger toute prises, emplois, biens, services, ŽvŽnements professionnels, informations, etc. - et d"y fixer durablement celles qui sont susceptibles de l"tre. La force d"attraction d"une ville s"identifie donc ˆ sa capacitŽ ˆ capter des ressources humaines ou non, matŽrielles ou immatŽrielles. Elle est ˆ l"origine de mou- vements, mais aussi un facteur d"ancrage de ressources dans un es pace donnŽ.

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32

MercerThe Economist

1VienneVancouver

2ZurichVienne

4VancouverToronto

5AucklandPerth

6DüsseldorfCalgary

7MunichHelsinki

9BerneSydney

10SydneyZurich

Sources: Mercer, The Economist.

Tableau 3 - Les 10 villes où la qualité de vie est la plus élevée en 2009 Le second registre de l"attractivitŽ est celui, plus subjectif, de l"attrait qu"exerce un bien, un lieu ou une personne. L"attrait renvoie ˆ la sŽduction 5 au charme, ˆ la beautŽ, voire ˆ la fascination, bref ˆ l"influence qu"exerce un objet, quel qu"il soit, sur les consciences individuelles. Cette influence peut dŽboucher sur des actions en vue de l"acquisition ou de la consommation sir d"y rester, de venir y vivre ou encore d"y sŽjourner pour le visiter. Ce dŽsir puise son imaginaire dans des reprŽsentations pouvant aller de simples stŽrŽo - types ˆ des mŽcanismes plus profonds d"identification des habitants ˆ leur propre territoire. Que ce soit sous l"angle Ç mŽcanique È ou psychosociolo- gique, l"attractivitŽ peut tre interprŽtŽe en termes de pouvoir exercŽ par un territoire sur les hommes et les actions humaines. Ce pouvoir peut tre ŽtudiŽ internationale, nationale, rŽgionale ou encore intra-urbaine.

L"attractivitŽ au service

de la compŽtitivitŽ des territoires La compŽtitivitŽ d"un territoire renvoie ˆ son efficacitŽ Žconomique et ˆ sa capacitŽ ˆ valoriser ses avantages comparatifs sur des marchŽs. Histo ri - quement, ˆ la suite de David Ricardo, la compŽtitivitŽ a ŽtŽ apprŽhendŽe en termes de prix relatifs des facteurs de production (travail et capital), indŽ- pendamment de la mobilitŽ de ces facteurs. Cependant, avec l"amplification des processus de mondialisation et de libŽralisation des Žchanges, la thŽo- rie de la compŽtitivitŽ-prix a fait place ˆ des approches plus globales prenant en compte la capacitŽ des territoires ˆ non seulement crŽer plus de richesses au moindre cožt, stabiliser ses marchŽs et valoriser son savoir-faire et ses produits, mais aussi ˆ attirer des ressources et des personnes nŽcessaires au dŽveloppement de l"activitŽ Žconomique et ˆ l"innovation. Les clusters constituent aujourd"hui l"archŽtype du territoire compŽtitif, moins en raison d"une compŽtitivitŽ-prix qu"en raison du tissu Žconomique et financier, de la rŽactivitŽ, de la capacitŽ d"innovation et... de l"attractivitŽ qui en rŽsulte. La Silicon Valley en est la forme la plus emblŽmatique et la clustersde par le monde, dont les p™les de compŽtitivitŽ en France, qui tentent ˆ leur tour de jouer la carte de l"attractivitŽ Žconomique. La notion d"attractivitŽ est, ˆ bien des Žgards, proche de celle de compŽti - tivitŽ. Les deux sont mme souvent utilisŽes comme des synonymes. L"at trac - tivitŽ est gŽnŽralement considŽrŽe comme un ŽlŽment de la compŽtitivitŽ tant il est vrai qu"un territoire a d"autant plus de chances d"tre compŽtitif qu"il a la capacitŽ d"attirer ˆ lui des ressources Žconomiques nŽcessaires aux activitŽs de production. L"attractivitŽ d"un territoire fait donc partie des avan-

LES VILLES FACE AUX DƒFIS DE L"ATTRACTIVITƒ

33

5.RONCAYOLO Marcel. Ç RŽflexions sur la notion d"attractivitŽ È. In COLLECTIF. L"Attrac ti -

vitŽ des territoires : regards croisŽs. Actes des sŽminaires, fŽvrier-juillet 2007. Paris : PUCA (Plan

urbanisme construction architecture), 2009, pp. 43-45. tages comparatifs permettant de sŽduire les marchŽs et de crŽer de la richesse. Inversement, l"attractivitŽ dŽpend de la compŽtitivitŽ car les ressources, lors - qu"elles sont mobiles, ont toutes les chances de se diriger vers les places offrant le plus d"opportunitŽs de gains, donc les plus compŽtitives. Un territoire qui de dŽsinvestissement et dŽlocalisation des entreprises 6 L"attractivitŽ est dŽsormais perue comme un ŽlŽment dŽterminant de la compŽtitivitŽ. NŽanmoins, elle ne se rŽduit pas aux dimensions purement Žconomiques des territoires et ˆ leurs avantages comparatifs sur les mar- chŽs. Il y a, dans la notion d"attractivitŽ, l"idŽe d"influence sur les acteurs, au-delˆ du principe d"efficacitŽ Žconomique. Mesurer l"attractivitŽ d"une ville, attirer ˆ soi durablement, mais aussi parfois simplement ˆ faire parler d"elle. Le registre privilŽgiŽ de l"attractivitŽ est celui du pouvoir. Ce pouvoir d"in- fluence participe de la puissance politique et Žconomique des villes, et de leur rayonnement culturel. Au-delˆ des fonctions Žconomiques de la ville : l"attractivitŽ rŽsidentielle L"attractivitŽ ne se rŽduit pas aux fonctions Žconomiques des villes. Elle dŽborde le cadre des activitŽs d"Žchange et de production, et renvoie aux di - mensions proprement urbaines, sociales, culturelles et politiques des terri- toires. Si le territoire peut tre associŽ ˆ une fonction de production, c"est aussi un support d"identitŽ et un lieu offrant bien-tre et qualitŽ de vie aux habitants qui le peuplent. interactions entre les dimensions Žconomiques et non Žconomiques de l"at- tractivitŽ des territoires. Une ville n"est pas seulement un endroit o l"on tra- vaille et o l"on crŽe des richesses - attractif en tant que tel -, mais aussi un lieu o l"on vit, dont on attend du bien-tre et o l"on dŽpense des ri - chesses. Pour les villes, la qualitŽ de vie est un enjeu qui cro"t avec l"aug- mentation de la propension ˆ la mobilitŽ des mŽnages. Or, lorsqu"ils sont en mesure d"arbitrer, ceux-ci recherchent de plus en plus le meilleur com- promis entre opportunitŽs professionnelles et qualitŽ de vie. La situation gŽo - graphique, le climat (ˆ l"origine de l"hŽliotropisme), le cadre de vie, l"offre urbaine (qualitŽ des espaces publics et des Žquipements, services aux particu - liers, commerces, etc.), la sŽcuritŽ, l"offre scolaire et universitaire deviennent des ŽlŽments de plus en plus dŽcisifs dans les choix de localisation rŽsidentielle. De nouvelles tendances se dessinent en raison des transformations de l"organisation du travail (sous-traitance, nomadisme professionnel, tŽlŽtravail,

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6.THIARD Philippe. Ç AttractivitŽ et compŽtitivitŽ : offre territoriale, approches marketinget

retombŽes È. InCOLLECTIF. L"AttractivitŽ des territoires : regards croisŽs. Actes des sŽminaires,

fŽvrier-juillet 2007.Op. cit., pp. 47-48. etc.) qui sont de nature ˆ allŽger les contraintes de localisation, entra"nant une dŽconnexion croissante entre les lieux o l"on travaille et ceux o l"on vit. Laurent Davezies 7 a montrŽ qu"une recomposition des territoires est ˆ

ceux o celles-ci sont dŽpensŽes. CompŽtitivitŽ Žconomique et attractivitŽ rŽsi -

dentielle ne coïncident plus nŽcessairement, en tout cas plus de la mme L"enjeu pour les Žlus et les acteurs des marchŽs locaux n"est pas unique- ment l"accroissement numŽrique de la population, mais l"attraction de mŽ - nages ˆ fort pouvoir d"achat (des cadres et professions libŽrales, des re trai - tŽs, des Ç Žtrangers du Nord È). La concurrence territoriale n"est donc pas seulement productive (au sens d"une production destinŽe ˆ l"exportation), mais rŽsidentielle (au sens d"une production destinŽe aux habitants). Ë ce compte, il devient aussi im por - tant pour un territoire de capter des ri chesses quede les crŽer. De fait, la qualitŽ de l"offre rŽsidentielle et urbaine est de plus en plus prise en compte par les entre- prises qui souhaitent implanter un nouvel Žtablisse- ment dans une agglomŽration. De la qualitŽ de cette offre dŽpend, en effet, la capacitŽ de ces entreprises ˆ attirer et stabiliser est qualifiŽe. Mais les opportunitŽs d"emploi et la qualitŽ du cadre de vie ne sont pas les seuls facteurs explicatifs de l"attractivitŽ rŽsidentielle d"un terri- toire. Les villes attirent Žgalement en raison de leur rayonnement culturel ou, plus prosaïquement, de leur Ç image de marque È. Ce rayonnement cultu - rel dŽpend de leur insertion dans des rŽseaux de communication et d"infor- mation. Les ressorts de l"attractivitŽ rŽsidentielle croisent ici ceux de l"attrac- tivitŽ touristique. Aujourd"hui, la compŽtition est de plus en plus fondŽe sur la flexibilitŽ, la variŽtŽ, la qualitŽ et l"innovation, plut™t que sur la seule variable des cožts. L"attractivitŽ - y compris rŽsidentielle - est d"autant plus essentielle pour la compŽtitivitŽ que les villes et les territoires doivent sŽduire les nouvelles

Žlites Žconomiques : la Ç

creative classÈ, selon l"expression de Richard Flo - rida 8 . Ces Žlites sont ˆ la fois plus enclines ˆ la mobilitŽ et plus attentives au cadre de vie, et ceci, d"autant plus que, pour elles, la socialisation profes- sionnelle et la socialisation personnelle sont souvent intimement liŽes.

LES VILLES FACE AUX DƒFIS DE L"ATTRACTIVITƒ

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7.DAVEZIES Laurent. La RŽpublique et ses territoires. La circulation invisible des richesses. Paris :

Seuil, 2008, 109 p.

8.FLORIDA Richard. Who"s Your City? How the Creative Economy is Making Where to Live the

Most Important Decision of Your Life. New York : Basic Books, 2008, 384 p. Pour une lecture et ment, TREMBLAY RŽmy et TREMBLAY Diane-Gabrielle (sous la dir. de). La Classe crŽative se lon

Richard Florida. Un paradigme urbain plausible ?QuŽbec : Presses de l"universitŽ du QuŽ bec,

2010, 258 p.

L"attractivité est d"autant

plus essentielle pour la compétitivité que les villes doivent séduire les nou-quotesdbs_dbs13.pdfusesText_19