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RAPPORT DE STAGE

Casa alianza

MEXICO

DU 16.02.09 AU 30.04.09

Sortie de groupe

Sophie Dafflon, 2

ème

formation pratique, filière éducation sociale, eesp, Lausanne

I. Introduction

Dans le cadre de ma formation en éducation sociale, je suis allée faire mon stage de 3

ème

année à Casa Alianza Mexico, une association pour enfants des rues, du 16 février au 30 avril 2009.

Ce stage a été écourté suite à ce qui est arrivé à la fin du mois davril 2009, une alerte

concernant la grippe porcine (A H1N1), paralysant toute activité dans la ville, ainsi que mes activités au sein de lassociation. Ce rapport a pour but de synthétiser mon expérience professionnelle et personnelle à Mexico, à travers les différentes observations et interactions avec les jeunes et les professionnels dans un des foyers de Casa Alianza.

II. Cadre de travail

Afin de donner quelques indications sur le contexte dans lequel jai effectué mon stage, voici un extrait du rapport de lUNICEF de 2008, disant : " Le Mexique est le pays hispanophone le plus peuplé du monde. Les enfants de moins de

18 ans représentent environ 43,5 % de la population. Poussés par la pauvreté, beaucoup

d'enfants migrent, avec ou sans leur famille, à l'intérieur des zones rurales, des zones rurales aux zones urbaines, d'une zone urbaine à l'autre et vers les États-Unis. Ces migrations sont une source d'instabilité familiale et multiplient le nombre des enfants qui travaillent. La croissance économique de la décennie écoulée a fait du Mexique un pays à revenu

intermédiaire, mais les énormes inégalités et l'exclusion sociale se perpétuent. Quelque

24 millions de Mexicains vivent dans une pauvreté absolue. » (Unicef, 2008)

Casa Alianza est une ONG à but non lucratif, créée en 1968 à New York et présente dans

8 pays : Etats-Unis, Canada, Mexique, Honduras, Guatemala, Nicaragua, Suisse et

Angleterre. Elle opère depuis 1988 à Mexico. La mission de Casa Alianza Mexico (CAM) est de contribuer à la protection des enfants et adolescents vivant dans la rue et victimes de toute forme dabandon, afin de favoriser lintégration et la socialisation de ces derniers dans la société mexicaine. Les valeurs de la Fondation sont : Amour, Justice, Liberté, Responsabilité, Honnêteté,

Solidarité et Respect[1].

La Fondation agit tant dans le milieu où se trouvent les enfants (la rue) que dans les six foyers gérés par celle-ci. Le personnel de chaque foyer est composé de la façon suivante : - 1 travailleur social à 100% - 1 psychologue à 70% - 1 coordinatrice à 100% - 6 éducateurs à 100% - 1 éducateur chargé de la réintégration familiale à 100% - 1 cuisinière à 100% - 1 médecin à 10% - 1 infirmière à 10% Le foyer dans lequel jai travaillé comprenait 25 garçons âgés de 12 à 20 ans. Ces garçons ont été confrontés à diverses problématiques (drogues, violences physique, psychologique, sexuelle, etc.) qui ont compliqué leur situation initiale, comme la désinsertion familiale ou le manque daffection et dattention de leurs proches. Ce sont des garçons sensibles émotionnellement, qui ont créé des mécanismes de défenses comme lagressivité, lindifférence ou le mutisme. Le foyer est la dernière étape pour ces jeunes préparant leur entrée dans une vie indépendante, qui est lintégration à un

emploi et à un nouveau logement dès leur majorité (18 ans). Les jeunes y sont scolarisés,

formés (apprentissage ou études), et suivis dans leur insertion à leur premier emploi. Lobjectif général du foyer étant de permettre à chacun de pouvoir vivre comme nimporte quel autre enfant de son âge, soit en réintégrant son milieu familial soit en prenant son indépendance, lintervention éducative est axée principalement sur lacquisition du sens de la responsabilité, de la sécurité, de lautosuffisance et de lindépendance, ainsi que sur un renforcement de lestime de soi. Pour se faire, Casa Alianza mise sur deux formes déducation : léducation formelle par lintégration dans un processus scolaire et léducation informelle, quotidienne, basée sur les principes et valeurs de Casa Alianza[2] et prenant en compte tant lhygiène personnelle, la réalisation des tâches ménagères, que lapprentissage du dialogue et de la non-violence.

III. PREMIER CONTACT

Après un entretien avec le directeur des programmes de Casa Alianza et la responsable

des ressources humaines, jai été intégrée à un premier foyer, qui comprenait 40 jeunes

venant directement de la rue ou dautres institutions, et tous en phase dintégration à Casa Alianza. Ma responsable avait une expérience de 17 ans à Casa Alianza. Cependant, elle ne me paraissait pas vraiment disponible pour me prendre en charge. En effet, dès les premières heures dans le foyer, jai dû mintégrer à latelier danimation, faute dautres activités prévues avec elle. " Il y a 25-30 garçons assis autour de 3 tables, pas lair très intéressés, un peu turbulents ou qui dorment je me demande si ce nest pas la discipline mexicaine qui fait ça. Mais lanimatrice, 3 volontaires et un éducateur tournent autours des tables pour faire régner le silence, chacun à leur façon ! Léducateur fait des grimaces (genre bad boy) et perturbe les gamins en leur tournant la casquette sur la tête. Je vois là plus des gestes de grand frère, pouvant se comporter ainsi sans faire desclandre. » Extrait de mon journal de bord. Il y a passablement de travail à faire avec les dossiers de chaque jeune. En effet, toutes les fiches les concernant sont à lire et à classer (rapport mensuel de psychologie, de sexualité et dusage de drogue, rapport journalier des éducateurs). Cependant, dès quil y a un jeune qui entre et veut discuter, on met tout de coté et on discute (les jeunes appellent ça " entrevista »- entretien). Le contact avec les jeunes, sans vraiment de soutien ou dintroduction de la part des professionnels, a été plus ou moins facile. Je pense quétant une femme jeune et venant dun autre continent, jai me suis faite remarquer et certains jeunes ont très vite été intéressés par ma situation. Comme je venais de commencer et que ma responsable nétait pas souvent là, je remplissais mes journées en participant aux ateliers (jai vite eu ma part de responsabilité, ce qui a facilité le contact avec les jeunes) et en restant dans la cour avec eux, à discuter et à jouer au foot. " Seule dans le bureau pendant quelques heures, jétais en train de classer des fiches dans des dossiers quand Jose* est entré pour discuter. On a fait connaissance pendant une bonne trentaine de minutes. Il ma beaucoup touché. Il parlait de façon calme et respectueuse. Il a 16 ans, a 10 frères et surs (dont certains sont à CAM et que jai rencontré par la suite) et a passé 1 an à CAM (plus tard, jai appris quil avait quitté CAM pour retourner à la rue, jai été un peu chamboulée. » Extrait de mon journal de bord Jai fait preuve de pas mal dinitiatives pendant ces premiers jours. La mise dans le bain ma donc parue assez rapide! En effet, dès le 2ème jour, j'ai passé des entretiens avec les derniers venus. Jétais directement opérationnelle, sans un moment dobservation, ni de présentation de la situation des jeunes dans ce foyer. " Jai des tâches très basiques (ça fait 3 jours !) comme reporter les statistiques du mouvement de la population de chaque jour dans un cahier et puis le transmettre à ladjointe du directeur des programmes qui rassemble toutes les statistiques de tous les foyers dans un fichier. En même temps, je suis aussi chargée des entretiens dentrée des nouveaux jeunes qui arrivent chaque semaine. Cest assez stressant, car cela ne fait pas longtemps que je parle espagnol et encore moins à CAM. Javais peur de ne pas comprendre leur volonté à ne pas parler de certains sujets » Extrait de mon journal de bord Cela maurait semblé très utile de connaître un peu mieux leur mode de fonctionnement,

leurs caractéristiques, leur problématique, car les entretiens aboutissaient à peu de choses

finalement. En effet, si le jeune navait pas envie de parler, je ne pouvais pas faire grand-chose avec mon espagnol et sans connaître le but de ces entretiens. Le contenu étant assez conséquent, le jeune devait avoir confiance en moi pour avoir envie de parler ouvertement. En effet, les questions portaient sur les raisons de la fuite dans la rue, la et situation familiale, la consommation de drogue et les activités dans la rue. Jétais très mal à laise. Jen ai fait part à ma PF qui navait pas le temps de sen rendre compte. Jai finalement demandé de laide à lautre stagiaire, qui était mexicaine et en formation en travail social. " Arrivée au foyer, ma PF nest pas encore arrivée. Je passe alors du temps avec les jeunes, qui sont en train de jouer au foot avant la rencontre du matin (rituel afin dexprimer ces sentiments et son humeur de la journée. Ça permet de souder un peu le groupe). Je ne me sens encore pas très à laise avec eux, vu la maîtrise de mon espagnol et le fait que ça fait moins dune semaine que je suis là. Je ne connais pas encore leur dynamique. Je me rends compte que jimagine le pire dans leur vie, car je nai aucune indication sur leur problématique. » Extrait de mon journal de bord

Les journées étant assez longues au début, jai demandé à aller faire une visite de toutes

les différentes structures de Casa Alianza afin de me faire une meilleure idée de la prise en charge des jeunes et de leur problématique. Jai donc visité tous les foyers et les différents services soccupant directement ou indirectement des enfants des rues. Cela ma permis de rencontrer léquipe et les jeunes du foyer où jai continué mon stage. La structure, lespace, les jeunes, la prise en charge et léquipe me semblaient plus disponibles et plus adaptés à mon stage.

IV. ETAPES MARQUANTES

Le changement de lieu de stage a été pour moi une étape marquante dans mon processus de formation. En ayant très bien fait davoir eu cette demande et dy accéder, jai tout

de suite été très bien aiguillée par le travailleur social. Le travailleur social me donnait

plusieurs responsabilités que jarrivais bien à assumer, car il prenait le temps de mexpliquer. Quand je devais faire un téléphone ou parler avec un jeune, il me donnait des répliques et cétait rassurant. Cest ainsi que jai pu accompagner un jeune, dès la première semaine, à sinscrire à un cours de capacités. " Il ne semble pas avoir envie dy aller. Il ne parle pas dans le bus, semble frustré, forcé, a peur de ne pas terminer à temps son cours pour pouvoir retourner dans sa famille dès quil aura 18 ans, dans quelques semaines. Il dit que sa grand-mère naccepterait pas quil rentre plus tard. Lobjectif du TS et de léducateur est de le préparer à sortir en ayant fait quelque chose pour son avenir, une mini-formation, pour quil puisse à son tour avoir des outils pour aider sa famille. Au retour du centre, en voyant quil y avait un cours qui se terminait deux semaines avant son anniversaire, il sest montré très ouvert et bavard, lair soulagé surtout ! Mais je sais que le choix du cours a été fait en fonction de la date et non en fonction de lintérêt, ce que je trouve un peu limite. Jaurais dû lui parler un peu plus de ce stress quil avait sur le chemin de laller, essayer de le rassurer, de comprendre ce qui le dérangeait tant que ça et lencourager un peu plus. » Extrait de mon journal de bord Une autre étape marquante est la fin de mon temps dobservation et le moment de passer à laction. Cest à ce moment-là que nous avons pu, avec ma PF et le travailleur social, mettre en place mes objectifs de stage. Ils ont pris du temps et mont apporté beaucoup lors de cette rédaction de contrat pédagogique tripartite 2.

Je me sentais enfin intégrée à la structure et au quotidien des jeunes et des professionnels.

Le contact avec les jeunes était bon et les professionnels mavaient totalement intégré dans leur travail. Jai alors réfléchi à un atelier photos avec les jeunes. En effet, javais

remarqué que les jeunes étaient très sensibles à la photo. Dès que je sortais mon portable

ou lappareil pour prendre des scènes du foyer, ils voulaient toujours lessayer ou poser. Jai trouvé que cétait un bon moyen pédagogique pour les faire parler de ce quils aimaient et avec un autre outil que ce quils connaissaient déjà (le dessin ou les groupes de discussion). Jai pris contact avec un photographe ayant mené ce genre dateliers avec des requérants dasile en Suisse et jai trouvé une personne pouvant me fournir les appareils photos jetables pour réduire les coûts du matériel.

Cependant, mon retour a été précipité à cause de la " influenza porcina », comme ils

appelaient là-bas la grippe A H1N1. Alors que jétais enfin dans le bain, je devais partir, sous la pression des proches et de mon sentiment dinsécurité qui augmentait jour après jour. Jai tout abandonné : je nai pas pu leur dire au revoir. Ce nétait pas un choix

facile à faire, mais jai préféré retourner vers mes proches après 5 jours de quarantaine

dans mon appartement à Mexico et avec les mesures de prévention devenant de plus en plus importantes au fil des heures, ce qui ne me rassurait pas.

V. AUTO EVALUATION

A. Fonction 2 : Recréer du lien social, de lidentité sociale, accompagner le parcours de socialisation.

· Savoirs généraux et procéduraux : Réaliser un accompagnement socio-éducatif de

deux jeunes du foyer dans leur parcours dintégration et de socialisation - Résultat : Jai pu recueillir quelques informations concernant un des deux jeunes, Mémito*

à partir

de son dossier[3] , auprès de son éducatrice référente, ainsi quà travers mes observations. Jétais souvent avec eux, car ils faisaient partie du groupe qui allait chaque jour à lYMCA (Young Men's Christian Association), association venant en aide aux enfants défavorisés en donnant un appui scolaire et en organisant des activités ludiques

(théâtre, musée, sport, etc.) avec eux de 16 à 20 heures. Jaccompagnais fréquemment le

groupe de 6-7 garçons âgés entre 12 et 14 ans jusquà la porte de lassociation, le but

étant de leur apporter un appui éducatif et un suivi dans leur participation aux activités. Il

y a eu quelques difficultés à les responsabiliser par rapport à leur participation, comme je

lécris ci-dessous dans mon journal de bord : " Cest toujours le même problème avec quelques-uns et particulièrement avec deux dentre eux (justement les deux concernés par mon accompagnement socio-éducatif !) : ils ne veulent pas y aller. Le premier car il ne veut pas travailler avant de jouer et le

deuxième par solidarité ! Cest toujours la bataille pour les préparer à y aller, partir à

lheure avec leurs affaires. Je suis allée les accompagner une fois, mais je suis arrivée quavec 2 sur 6 !!! Pour linstant, ils me font tourner en bourrique ! Le truc que jai trouvé cest dutiliser les points à enlever et les punitions ! Mais ce nest vraiment pas évident, car ils ne me prennent pas encore au sérieux ! Enfin, aujourdhui, cétait bien la première fois que je prenais mon rôle à cur ! Cest la première fois que je me suis énervée aussi. Cependant, pas facile de se faire entendre quand on narrive pas à aligner deux phrases en espagnol rapidement ! Cest frustrant ! » " Suite des tribulations des jeunes de lYMCA : jai décidé dobserver comment les professionnels sy prennent pour les envoyer : ils étaient 3 pour bouger 2 jeunes ! Et ils

étaient en retard !!

Je me suis alors dit que ça ne venait pas seulement de moi et que je ne pouvais surtout pas le faire toute seule !!! » Jai également eu loccasion daccompagner Mémito pendant la visite de son père et de son oncle, quil navait pas revu depuis son arrivée au foyer. Cétait très émouvant et particulier pour moi de pouvoir suivre cet aspect-là du travail des professionnels :

" Mémito était très bouleversé le matin, quand son père est arrivé. Depuis quelques

temps, il semblait triste et a demandé la visite de son père, quil navait pas revu depuis son arrivée au foyer, cest-à-dire depuis 8 mois.

Jai été chargée de les accompagner pour officialiser la présence de Mémito au foyer. Il

sagissait dune signature dun consentement à la préfecture, disant que le père était daccord de laisser son fils à Casa Alianza jusquà ses 18 ans pour suivre un processus dintégration. Nous sommes allés accompagnés de deux responsables du service juridique de Casa Alianza. Lenregistrement des données a duré près de 2 heures. En effet, il a fallu refaire un entretien avec le père et le fils, sans Casa Alianza, afin que la préfecture sassure quils sont tous les deux volontaires dans cette décision et que

Casa Alianza ne les manipule pas.

Jai été très surprise, étonnée, de voir la relation entre le père et le fils. Ils ne se

parlaient pas, se tenaient souvent à distance, malgré ce quil sétait passé le matin dans le bureau (Mémito pleurait dans les bras de son père). Peut-être que cest une culture où on néchange pas beaucoup de gestes affectifs, son père venant de la campagne et ayant perdu sa femme à la naissance de Mémito. Ensuite, les conditions dans lesquelles ils se sont séparés jouent un grand rôle. Le jeune sétait enfui de chez

son oncle, où il avait été placé pour travailler avec lui. Daprès ce que ma raconté son

oncle, après 3 semaines dans son appartement, il sest échappé dans la rue et a atterri à Casa Alianza. Loncle nétait pas souvent à la maison, les enfants étaient seuls toute la journée. Ensuite, jai compris que Mémito se faisait battre par cet oncle Au chemin du retour, jai essayé de discuter avec Mémito sur ce quil ressentait de revoir son père, davoir signé ce papier. Il navait pas envie de parler. Tout ce quil ma dit, cest quil ne voulait pas retourner chez son oncle, même le dimanche après- midi en visite» Extrait de mon journal de bord Laccompagnement socio-éducatif na pas été réalisé jusquau bout, nayant pu faire que lanalyse et lévaluation de la situation sociale et psychosociale de Mémito, sans pouvoir faire dhypothèses de travail et dactions à envisager avec eux. · Savoir-faire opérationnels et dexpérience : utiliser les outils daccompagnement socio-éducatif de Casa Alianza afin de pouvoir identifier les différentes méthodologies de travail des travailleurs sociaux. Présenter et sinterroger sur les modèles dinterventions proposés. Définir les champs théoriques utilisés par les travailleurs sociaux dans leur intervention. - Résultat : Au bout de 2 mois de stage, jai pu identifier les méthodes et moyens à disposition des travailleurs sociaux pour travailler avec les jeunes. Les méthodologies de travail des professionnels sont avant tout basées sur lapplication des valeurs et des principes de vie de CAM[4] , afin de permettre un meilleur processus de socialisation et daccéder, dans les meilleures conditions, à une vie indépendante adéquate pour chacun des jeunes, une fois sortie du foyer. Les professionnels travaillent de manière individuelle ou groupale, et suivant le niveau dintégration des jeunes dans lassociation. Ce processus peut être suivi dans le dossier du jeune, que léducateur est chargé de suivre. Afin déclaircir cet aspect du travail sur les valeurs et les principes de CAM, voici un exemple dune situation que jai vécu, extrait de mon journal de bord : " Jassiste à une remise sur pieds de deux jeunes qui se sont battus la veille et avec un il au beurre noir pour lun dentre eux. La coordinatrice les fait asseoir les deux sur la même chaise. Le plus jeune est un petit nerveux. Il a beaucoup de problèmes de violence, il se bat facilement. Lautre, un peu plus âgé, est plutôt assez fort dans les insultes et les phrases qui font mal ! Ils se ressemblent au fond ! Ils se battent tous les deux pour la même place dans le foyer, auprès des autres ! En fait, le grand ne supporte pas que le petit se vante après son retour de visite familiale. Ça lui fait mal ! Quant à lautre, il ne supporte pas dentendre des insultes quil a beaucoup vécues dans sa famille ! La coordinatrice met beaucoup laccent sur les valeurs de CAM pour leur expliquer la gravité de leurs actes : - Responsabilité (de leurs actes) - Honnêteté - non-violence Comme punition, ils sont contraints de dormir les deux pendant 5 jours dans le salon, lun près de lautre, ainsi que de nettoyer ENSEMBLE tous les draps de tous les dortoirs » Extrait de mon journal de bord Cependant, lapplication des valeurs de Casa Alianza nest pas toujours facile pour les professionnels. Une fois ces valeurs intégrées, jai pu les observer plus attentivement dans laction des professionnels et aussi les appliquer à ma manière, comme dans la situation suivante, extrait de mon journal de bord : " Un autre épisode sur la responsabilité lautre jour quand on est allé avec Manuel* acheter ses aliments pour son cours de cuisine. Jai proposé à Rafa (le travailleur social) de le laisser faire sa commande tout seul, afin quil se rende compte de limportance de bien noter ce dont il a besoin et de suivre ce que le prof donne comme

indication (car sa liste nétait de loin pas clair !) Manuel semblait désarçonné et Rafa a

fini par le faire à sa place ! Pour moi, cétait important quil puisse le faire la première fois seul avec nous

derrière au cas où ça ne marche pas, comme ça, la prochaine fois, quand il devra le faire

seul, il aura une vague idée de ce qui lattend. Il naura pas tout le temps Rafa derrière son dos pour faire les choses à sa place ! » Le travail déquipe au sein de chaque foyer est très important. En effet, tous les professionnels étant présents à 100% dans le foyer, cela permet une meilleure cohérence dans le suivi de chaque jeune, une meilleure stabilité dans son entourage. Le jeune peut alors sadresser à nimporte lequel dentre eux en toute confiance. Un journal de bord est utilisé par toute léquipe et lu chaque matin par tout le monde afin de sinformer des mesures prises et des situations vécues pendant leur absence. Les révisions de cas se font chaque semaine et concernent 3 jeunes à chaque fois. Les discussions portent sur les aspects psychologique, social, physique, familial et scolaire du jeune, grâce aux retours de chacun. Le but est avant tout de prendre les mesures éducatives nécessaires pour le jeune, afin quil puisse continuer à progresser dans lacquisition de compétences sociales et dune stabilité psychologique nécessaires pour réussir sa vie future. Jai pu y participer le plus souvent possible. Jai donc pu identifier les moyens et méthodes de travail des professionnels et les appliquer partiellement à quelques situations. Si javais eu plus de temps, jaurais pu les appliquer ainsi quidentifier leurs limites dans le suivi éducatif de ces jeunes. · Savoir-faire relationnels et aptitudes : développer une écoute et une ouverture desprit, afin de mieux comprendre les besoins des jeunes et dy répondre le plus adéquatement possible, tout en ayant conscience de mes limites personnelles. - Résultat Jai eu beaucoup dinteraction avec les jeunes du foyer. En effet, venant dun autre

pays et étant une fille, les garçons étaient très curieux et intéressés des coutumes de mon

pays et plus ouverts à parler de leur situation, pour que je comprenne mieux leur situation. La question la plus fréquente était : " Est-ce quil y a des enfants des rues en Suisse ? ». Jai pu, grâce à mon origine, apporter une autre dynamique et dautres discussions avec eux. Jai compris quil fallait être cohérent et vrai avec eux, pour quils puissent sappuyer enfin sur quelque chose de réel. Ces enfants trouvaient toujours la faille. Ils savaient où appuyer pour que ça fasse mal, car ils avaient une hypersensibilité avec les gens. Jai remarqué que certains étaient lunatiques. Ils changeaient de comportement dun jour à lautre. Je le remarquais quand jarrivais le matin. Quand un des jeunes ne venaient pas me saluer alors quon sétait quitté en bon terme le soir, je savais quil était dans une humeur mauvaise. Ça na pas été facile au début de ne pas se remettre en question, mais jai compris que cela faisait partie de leur fonctionnement. A travers mes lectures sur les enfants des rues à Mexico, jai pu comprendre quils nétaient pas simplement des victimes dénouées de toutes compétences et de ressources,

mais plutôt des personnes aptes à affronter des situations de vie très fortes et très dures.

" Lenfant de la rue possède beaucoup de ressources. Il est toujours en transformation, et la vie dans la rue lui fait vivre des changements dans le temps qui peuvent le faire régresser ou progresser dans la carrière. » (Parazelli & Poirier, 2000, pp. 5-13)

Ces enfants sont souvent problématisés par les politiques et la société en général. Ils sont

vus comme un fléau urbain, plutôt que comme " des sujets de droits tentant de faire face aux pressions sociales et économiques et au manque dune famille soccupant deux. » (Stichick & Bruderlein, 2001). Jai tenté davoir le plus souvent ce regard-là plutôt que de mapitoyer sur leur sort.

Grâce à ces lectures, aux questions posées aux professionnels et à ma présence au sein du

foyer, jai été capable de ne pas juger leur situation et leurs actes et jai été disposée à

les écouter et à échanger. Comme ma PF me la fait remarquer, elle na jamais entendu de choses négatives sur moi de la part des jeunes, contrairement à dautres volontaires qui faisaient souvent lobjet de moquerie ou dinsultes. B. Fonction 10 : Evaluer ses activités professionnelles, développer son potentiel et ses compétences · Savoirs généraux et procéduraux : se positionner professionnellement et personnellement dans un contexte de travail social à létranger.

· Savoir-faire opérationnels et dexpérience : Déterminer les atouts et défis dun

travailleur social à létranger. Se questionner quant à la mission et aux moyens du travail de Casa Alianza.

· Savoir-faire relationnels et aptitudes : être capable dévaluer mon potentiel et mes

compétences, ainsi que lexpérience de vie dans un contexte étranger (le Mexique) - Résultats : Toute nouvelle expérience permet de se questionner sur nos compétences et limites au niveau personnel et professionnel. Un séjour à létranger nous confronte en plus à une autre culture, à une autre langue et dans mon cas, à une certaine solitude, étant partie seule. Laspect le plus marquant pour moi à Mexico a été la proximité, qui nempêchait pas les Mexicains dêtre très ouverts sur les autres, malgré la surpopulation de la ville (25 millions dhabitants à Mexico même, contre 7,5 dans toute la Suisse !). Je me suis rendue compte que javais tendance au début à me protéger des autres pour me préserver un espace personnel dans ce flux constant dêtres humains. Au fil de mon expérience, jai appris à mouvrir aux autres et cela ma permis de mieux supporter cette proximité. Cette proximité se ressentait au sein du foyer. La question de la relation entre les jeunes

et les professionnels ma passablement interrogée. Même la cuisinière était très proche

deux, jouait le rôle de la grand-maman et avait son autorité[5]. Ici, la question de la distance ne se posait pas vraiment. Les professionnels étaient à 100% avec eux et pouvaient tant les prendre dans leur bras que leur tirer un peu les cheveux pour quils aillent prendre une douche. Ils étaient sans arrêt en train de les motiver, de les encourager, de les remettre à lordre, reprendre ce quils disaient. Je voyais cette relation comme de lencouragement et de lattention. Le jeune se sentait alors plus soutenu. Quand il faisait une bêtise, il savait quil allait décevoir quelquun et avoir une punition qui allait le décevoir également.

En effet, les récompenses et punitions fonctionnaient à merveille. Il y avait une " tienda »

(magasin), chaque quinzaine, organisée dans le bureau de la coordinatrice, où les enfants pouvaient " acheter » des bonbons et autres chips avec leurs points gagnés. Ils avaient en même temps droit à un retour de la coordinatrice et du travailleur social sur leur comportement de la dernière quinzaine. Je nai pas eu le réflexe dutiliser ce moyen pour me faire entendre au début, ne voulant pas rentrer dans le chantage et pensant quon pouvait leur faire comprendre certaines choses par la réflexion et la remise en question je nai pas mis long à enlever des points, ce qui ne me rendait pas forcément à laise, mais au moins respectée par les jeunes. Cela ma passablement questionné quant à mon positionnement professionnel. Est-il possible de se faire entendre tout en rigolant et en prenant un air décontracté? Est-il possible de poser son autorité devant de jeunes adolescents avec cette attitude? Est-ce que la récompense et la punition sont les seuls moyens pour quun jeune devienne responsable de ses actes ? De plus, cette question de la distance est très différente de celle que lon applique en Suisse. Il me semble quil est plus facile de mettre nos limites personnelles et professionnelles une fois la confiance dun jeune acquise, comme à CAM, que si lon reste tout le temps positionné à sa place de professionnel, dautant plus si ce sont des jeunes qui ont vraiment manqué daffection et de limites, dintérêt et de valeurs dans leur structure familiale de départ.

La relation avec les jeunes étant très proche, les éducateurs étaient dévoués à leur travail

et vraiment impliqués personnellement dans cette relation : " Juan* se retrouve dans le bureau de la coordinatrice avec son éducateur, le travailleur social, le psychologue et moi-même. Le psychologue lui fait remarquer quil est sale, quil ne prend pas soin de sa présentation. Lado tente de se défendre, mais les professionnels lui font bien comprendre quil nest pas assez responsable avec ses affaires et quil faut quil se reprenne. Le travailleur social lui fait alors remarquer comment son éducatrice est habillée, est présentée. Cest vrai, javais remarqué aussi quelle était toujours bien habillée, presque trop des fois pour bosser dans un foyer avec des ados ! Elle porte des sandalettes à haut talons, se maquille, et shabille de façon à aller bosser dans une banque. Et cest là que le TS dit : " regarde Juan, cest ton exemple, regarde comme

elle est présentée, toute bien habillée et coiffée. » Cest là que jai compris que le rôle

de léducateur nétait pas seulement dêtre là pour écouter et contrôler les ados, leur

donner des limites et des câlins, mais aussi pour leur montrer lexemple. Je trouve assez fort ce positionnement. Je ne me souviens pas de foyer en Suisse où ces indications vont jusque là dans le travail de léducateur. A part dans des structures comme le SEMO où ils viennent prendre des cours spécifiquement pour trouver du travail, jimagine léduc encore en jeans troués et fumant sa clope dans la cage descalier ! » Extrait de mon journal de bord Ce modèle de léducateur ma passablement questionné quant à mon niveau de

dévotion à mon travail. En effet, je suis loin dêtre parfaite, et encore plus vis-à-vis de

Casa Alianza. Je fume des cigarettes, alors que cest considéré comme une drogue dans les valeurs de lassociation, et je porte un tatouage que tous les jeunes ont vu, alors que Casa Alianza considère ça comme un signe de marginalité Pour moi, cacher tous ces " défauts » et avoir lair parfait seraient mentir au jeune qui essaie par tous les moyens dêtre heureux malgré tout ce quil a déjà vécu. Du point de vue des valeurs de Casa Alianza, celle qui ma le plus questionné et mise mal à laise était le poids de la religion catholique dans leurs actions. En effet, le dévouement et lamour inconditionnel sont importants pour soutenir ces jeunes.

Cependant, quand jai dû participer la première fois à la prière avant de manger, jai été

très mal à laise, ne sachant pas quel comportement avoir. Jai prié au début et puis, au fil des repas, je me suis gentiment abstenue, ne me sentant pas cohérente et vraie dans mon comportement. Cela dit, la prière aux repas avait moins de conséquence que le positionnement de Casa

Alianza face à la contraception. Malgré les cours de sexualité et la prévention contre les

infections sexuellement transmissibles et les grossesses non désirées, Casa Alianza navait pas le droit de distribuer de préservatifs et les confisquaient même ! En tant quancienne intervenante dans une association de lutte contre le Sida en Suisse, javais beaucoup de mal à mexpliquer ce positionnement et surtout trouver un sens à leurs cours finalement. Grâce à mes lectures et à mes rencontres avec danciens volontaires de Casa Alianza et des chercheurs sur la question des enfants des rues à Mexico, jai compris que linstitutionnalisation de ces enfants nétait de loin pas lunique solution pour eux. Comme différents auteurs le soulignent, alors que certaines institutions et autres uvres caritatives (comme Casa Alianza) considèrent la rue comme mauvaise, où lenfant serait

dénué de ressources et de compétences légitimes pour accéder à une certaine autonomie,

il y a une autre forme dintervention, " qui envisage la rue comme produisant un certain nombre de richesses et comme un endroit où lenfant apprend des compétences, acquiert des habiletés quil pourra ensuite utiliser ailleurs dans un travail ou lorsquil va fonder une famille. » (Parazelli & Poirier, 2000). De plus, daprès une étude, beaucoup denfants des rues ne restent pas dans les institutions, ces dernières étant souvent instrumentalisées par les jeunes et font partie intégrantes du domaine de la rue. (Lopez,

2007). Les jeunes apprennent à exploiter les institutions de la même manière quils ont

appris à utiliser les éléments ou les personnes. Les institutions sont vues comme une

manière daméliorer la qualité de vie dans la rue à travers lutilisation régulière ou

sporadique des services offerts. Casa Alianza en est lune dentre elles et doit faire face aux entrées et sorties régulières de jeunes. Cette question ma beaucoup interrogée quant à la mission de Casa Alianza auprès de cette population. Cependant, jai réalisé que pour certains dentre eux, linstitution est une solution, tout comme pour dautres, elle ne sera jamais quune aide ponctuelle à la survie.

VI. CONCLUSION

Jai vécu pendant 2 mois et demi dans un environnement étranger, avec ses codes, sa langue, ses murs et ses modes de fonctionnement. Le plus difficile a été de trouver de nouveaux repères, vivre au jour le jour, ne compter que sur moi-même dans cette expérience. Avant de partir, il me semblait que je ne pourrais arriver à comprendre tout à fait la problématique des jeunes et le fonctionnement de lassociation. Au fil du temps, jai trouvé beaucoup de similitudes avec nos méthodes dinterventions et avec les problématiques des jeunes. Les actions éducatives se déroulent dans un foyer et sont prises en charge par des adultes formés dans le domaine de léducation. Les jeunes sont, à Casa Alianza, de plus en plus des enfants dits " à risque » et non plus venant de la rue directement. Ils sont confrontés à des situations familiales très lourdes et ont un plus grand manque déducation quavant. Cela pourrait être les mêmes jeunes quà Carrefour 15-18 où je vais continuer mon stage. Alors que je pensais travailler avec une population nexistant pas en Suisse, les enfants des rues, je me retrouve avec cesquotesdbs_dbs13.pdfusesText_19