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LA DERNIÈRE TIRADE DE PHÈDRE ACTE V, scène 7 Thésée, Thésée, Phèdre, Théramène, Panope, gardes PHÈDRE Les moments me sont chers ; écoutez-moi, Thésée C'est moi qui sur ce fils, chaste et respectueux, Osai jeter un oeil profane, incestueux. Le ciel mit dans mon sein une flamme funeste : La détestable OEnone a conduit tout le reste. Elle a craint qu'Hippolyte, instruit de ma fureur, Ne découvrît un feu qui lui faisait horreur : La perfide, abusant de ma faiblesse extrême, S'est hâtée à vos yeux de l'accuser lui-même. Elle s'en est punie, et fuyant mon courroux, A cherché dans les flots un supplice trop doux. Le fer aurait déjà tranché ma destinée ; Mais je laissais gémir la vertu soupçonnée : J'ai voulu, devant vous exposant mes remords, Par un chemin plus lent descendre chez les morts. J'ai pris, j'ai fait couler dans mes brûlantes veines Un poison que Médée apporta dans Athènes. Déjà jusqu'à mon coeur le venin parvenu Dans ce coeur expirant jette un froid inconnu ; Déjà je ne vois plus qu'à travers un nuage Et le ciel et l'époux que ma présence outrage ; Et la mort à mes yeux dérobant la clarté, Rend au jour qu'ils souillaient toute sa pureté. Jean racine, Phèdre, 1677. C'est la dernière réplique de Phèdre, une tirade. Vous connaissez la situation. Le dernier aveu va clore la pièce, celui de l'épouse incestueuse à Thésée, son roi et mari. Sur un plan dramatique, la tirade est d'autant plus pathétique et tragique que Phèdre la prononce dans un état d'agonie. Le personnage s'éteint, après son dernier vers, comme l'annonce Panope : " Elle expire, Seigneur. » Si la mort d'Hippolyte a été racontée par Théramène, Racine choisit de représenter la mort de Phèdre sur la scène même. L'effet de crescendo est donc très fort, la mort sur scène relèvant du pathétique absolu.

Y a-t-il entorse à la bienséance ? Disons plutôt que l'audace est calculée, mesurée. Certes, Phèdre meurt sur scène, ce qui en principe est contraire au goût classique, mais Racine év ite le sang et la violence. Il montre seulement le chemineme nt intérieur de la mort, car c'est le poison, invisible, qui agit. Encore une fois, c'est le langage qui dit le tragique, et la comédienne (prenez l'exemple de Dominique Blanc) doit pouvoir jouer la difficulté grandissante à dire le texte, c'est-à-dire la vérité, avant de se taire définitivement dans le silence de la mort. La tirade est construite en trois temps principaux : • Phèdre disculpe Hippolyte. • Phèdre accable Oenone. • Phèdre se punit par la mort. Pour racine, la tirade permet de rappeler aux spectateurs les thèmes importants de la pièce et les étapes de l'action : • La passion coupable. • La damnation (ou malédiction). • La machination (d'Oenone). • La culpabilité. • Les enfers. • La solitude. • L'opposition ombre / lumière. • La mort. • Ce sont do nc les enchaîn ements tragiques du destin q ui sont u ne dernière fois évoqués. On peut aussi remarquer que ce parcours tragique ramène à l'aspiration première, formulée dès la première apparition de Phèdre à l'acte I, scène 1 : " Soleil, je te viens voir pour la dernière foi s. » L'aspiration est réalisée et le p athétique à son comble puisque tout en entendant le récit, le spectateur assiste à la mort qui fait son oeuvre, simultanément. Nous sommes alors au point culminant des deux effets de la tragédie tels que les définit Aristote : la terreur et la pitié. ÉTUDE DE DÉTAIL (quelques remarques) Les moments me sont chers ; écoutez-moi, Thésée, C'est moi qui sur ce fils, chaste et respectueux, Osai jeter un oeil profane, incestueux. Le ciel mit dans mon sein une flamme funeste : La détestable OEnone a conduit tout le reste. ALAIN DELOFFRE 2/1/y 09:28Commentaire [1]: PhèdreinterromptThésée.Lepremierhémisticheannoncel'urgence.Lespectateurcomprendqu'ellevamourir.Larequêteàl'impératif("écoutez-moi»)estuneprière.ALAIN DELOFFRE 2/1/y 10:01Commentaire [2]: "c'estmoiqui»:tournurepeuélégantemaisdirecte.Elles'accuse(dernieraveu).ALAIN DELOFFRE 2/1/y 10:01Commentaire [3]: Notezl'oppositionentrelesdeuxadjectifsqualifiantHippolyte("chaste»,"respectueux»)etceuxqualifiantPhèdreauverssuivantetàlarime:"profane,incestueux».ALAIN DELOFFRE 2/1/y 10:01Commentaire [4]: "osai»:biensûrlepassésimpletragique,misenvaleurendébutdevers.ALAIN DELOFFRE 2/1/y 09:33Commentaire [5]: "unoeil»:traditionducoupdefoudre.Ledésirpassetoujoursparleregard.ALAIN DELOFFRE 2/1/y 10:02Commentaire [6]: "Leciel»(c'est-à-direlesdieux)et"ladétestableOenone».Unefaçonderappelerl'enchaînementtragiqueetlesvéritablescoupables,auxyeuxdePhèdre.La"flammefuneste»désignel'amourmaudit,reprisauverssuivantparlesubstantif"fureur»(synonymetrèsfortde"passion»),rimantavec"horreur».

Elle a craint qu'Hippolyte, instruit de ma fureur, Ne découvrît un feu qui lui faisait horreur : La perfide, abusant de ma faiblesse extrême, S'est hâtée à vos yeux de l'accuser lui-même. Elle s'en est punie, et fuyant mon courroux, A cherché dans les flots un supplice trop doux. Le fer aurait déjà tranché ma destinée ; Mais je laissais gémir la vertu soupçonnée : J'ai voulu, devant vous exposant mes remords, Par un chemin plus lent descendre chez les morts. J'ai pris, j'ai fait couler dans mes brûlantes veines Un poison que Médée apporta dans Athènes. Déjà jusqu'à mon coeur le venin parvenu Dans ce coeur expirant jette un froid inconnu ; Déjà je ne vois plus qu'à travers un nuage Et le ciel et l'époux que ma présence outrage ; Et la mort à mes yeux dérobant la clarté, Rend au jour qu'ils souillaient toute sa pureté. ALAIN DELOFFRE 2/1/y 10:04Commentaire [7]: Septversdoncconsacrésàlamachinationd'Oenone.C'estbeaucoup.Lepassageoffreunesortederésumédel'action,confirmantlerôlemajeurjouéparlanourricedePhèdre.C'estunedesoriginalitésdelapièce.Habituellement,lesconfidentsontunrôlerelativementsecondaire.AvecOenone,Racineinventeunpersonnagequiàluiseulincarnelesmanigancesdudestin.CommesiOenoneétaitlebrasarmédesdieuxcruelsquiontdécidélapertedePhèdre.L'ironieesttragiquecarOenoneaprovoquélacatastrophequ'ellecherchaitàéviter.Danslemêmetemps,onpeutsedemandersicetteinsistancesurlerôled'Oenonen'estpasunemanièrededédouanerenpartiePhèdredesaculpabilité.Débat...ALAIN DELOFFRE 2/1/y 10:04Commentaire [8]: Àpartiede"Leferauraitdéjà...»,Phèdrerevientàelle(abondancedesoccurrencesdelapremièrepersonne).Évocationdupoison,présentécommeunedécisionforte("j'aivoulu»).Danscesversextrêmementsombresettragiques(terrifiants),unmotsedétachecommeuneîleisolée:"lavertu».L'oppositionesttrèsforteaveclecotexte.Hippolyte,aveccemot,estdésignéparmétonymie.Ilétaitlavertuincarnéeetdoitinspirerlapitié.Ànoterégalementquelerythme(répétitionde"J'ai»)etlesassonancesen"en/an»créent,àpartirde"j'aivoulu»,uneffetd'étirementdudiscoursquitraduitlesdifficultésgrandissantesdupersonnageàs'exprimerenraisondel'effetdupoison.ALAIN DELOFFRE 2/1/y 10:05Commentaire [9]: Mêmecommentairequ'en8pourlerythme.Notezenparticulierl'enjambement"parvenu/danscecoeur»,lesanaphoresde"Déjà»et"et».Àcompléterparvous-mêmes,c'estfacile.Biensouligneraussil'importancefinaleduthèmedelalumière.Oppositiontrèsforteentrecequiévoquelesténèbresetlaclarté.Relevezleschampslexicauxrespectifsetreliezauthèmequitraversetoutelapièce.Enfin,direunmotduchoixduderniermot:"pureté».Phèdreétaitl'Impure.ÉvoquezaussilamiseenscènedeChéreauetlejeudelacomédiennequirampe,avantdemourirdansunderniersouffle.

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