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Université Sorbonne Paris Cité
Université Sorbonne Nouvelle Paris 3
Ecole doctorale ED 268 : " Langage et langues : description, théorisation, transmission » UMR 7597 Laboratoire des Théories LinguistiquesParole et Chant.
Histoire des théories du son du
français (XVII e XVIIIe siècles)Thèse de doctorat en sciences du langage
Soutenue le 22 novembre 2018
Claudia Schweitzer
Thèse préparée sous la direction de
Jean-Marie Fournier
Jury Docteur Benoît Amy de la Bretèque (Centre Hospitalier Universitaire de Montpellier) Professeur Jean-Marie Fournier (Université Sorbonne nouvelle Paris 3) Professeur Enrica Galazzi (Università cattolica di Milano) Professeur Christian Puech (Université Sorbonne nouvelle Paris 3) Professeur Rudolph Sock (Université de Strasbourg) Professeur Agnès Steuckardt (Université Paul Valéry Montpellier 3)Claudia Schweitzer
Parole et Chant.
Histoire des théories du son du
(XVII e XVIIIe siècles)Speech and Song.
A History of the Theories of French
Phonetics in the Classical Age
(17th and 18th Centuries)Sprache und Gesang.
Sprachlaute im klasischen Zeitalter
(17. und 18. Jahrhundert) 5Résumé
Avec évidence, les sons émis par la voix parlée ou par la voix chantée montrent de
nombreuses parentés, toutefois, leurs descriptions et leur analyse ne se présentent pas forcément
sous la même lumière dans les textes grammaticaux et musicaux, dont la visée peut être (pour
chaque type) plus ou moins théorique ou pratique. Nous avons choisi pour notre étude sur les sons en parole et en chant français, les XVII e et XVIII e siècles : une époque où musique et langue présentent des liens structuraux fondamentaux. Cette caractéristique permet de confronter logiquement les deux disciplines etde relier deux traditions dont le lien théorique étroit s'est largement affaibli au cours de
l'histoire. Le cadre de l'histoire connectée permet ainsi sous trois approches différentes (l'acoustique,l'articulation et la prosodie) d'analyser et d'ancrer les théories du son élaborées par les
grammairiens, dans le cadre culturel et épistémologique de leur époque. De plus, il rend
possible des questionnements sur un facteur que les grammairiens n'abordent qu'avec difficulté(et plutôt entre les lignes) : la variabilité de la parole en raison de l'émotivité du locuteur. L'étude
confirme ainsi l'efficacité des méthodes de l'histoire connectée pour un corpus interdisciplinaire
incluant des questions linguistiques et, plus précisément, phonétiques.Mots clés : parole, chant, voix, France, XVIIe et XVIIIe siècles, acoustique, prosodie, théories
du son, grammaire, musique, déclamation, émotion, perceptionAbstract
All evidence shows that the sounds produced by the human voice, either spoken or sung, exhibit numerous relationships; nevertheless, their descriptions and analyses are not necessarily presented in the same light in texts dealing with grammar on the one hand, or music on the other, of which the scope (for both categories) can be either more or less theoretical or practical. For our study of the phonetics of French in word and song, we have chosen the 17th and18th centuries, an era when music and language by definition present fundamental structural
connections. This characteristic allows us to confront the two disciplines with each other in a logical way, and to re-connect two traditions, the close theoretical ties between which have weakened in the course of history. This system of connected histories also allows us to analyze the theories of sound as expounded by the grammarians, and then to anchor them in the cultural and epistemological framework of their epoch via three different approaches: acoustics, articulation and prosody. In addition, it allows the investigation of a factor which the authorities only touch upon with difficulty (and preferably between the lines), that of the variability of speech according to the . The study thus confirms the efficacy of methods of connected history, through an interdisciplinary corpus which embraces questions of linguistics and, more precisely, phonetics. Keywords : speech, song, voice, France, 17th and 18th centuries, acoustics, prosody, theories of sound, grammar, music, declamation, emotion, perception 6Zusammenfassung
Es ist offensichtlich, dass die von der gesprochenen und der gesungenen Stimme deren Ausrichtung zudem jeweils eher theoretisch oder eher praktisch sein kann, oft auf sehr unterschiedliche Art. per Definition grundlegende strukturelle Verbindungen aufweisen. Diese Charakteristik verbinden. Grammatikern ausgearbeiteten Ideen und Theorien zu den Sprachlauten unter drei kulturellen und epistemologischen Kontext ihrer Zeit zu verankern. Er erlaubt darüber hinaus Fragestellungen nachzugehen, die von den Grammatikern nur mit Schwierigkeiten (und oft genauer gesagt, phonetischen) Problemen. 7Remerciements
M. Jean-Marie Fournier
pour son encadrement, pour ses conseils et pour sa confiance dès la première prise de contact pour mon mémoire de première année de Master. Lu laboratoire Histoire des théories linguistiques permis de réaliser cette thèse dans pour ma participation à plusieurs colloques importants. En tout cela, je leur exprime ma vive gratitude. Dans le laboratoire Praxiling, moderne ». Je remercie chaleureusement tous ses membres, et notamment Christelle Dodane pour les travaux communs, les discussions fructueuses et son encouragement. La collaboration avec Claire Pillot- regard sur le travail linguistique à la base de données musicales qui a largement enrichi mes recherches. généreusement donné la vivement. Jexprime également mes remerciements à François, Elke, Julie, Christine, Marie, Virginie,Glen, Volker et André qui
8 9Sommaire Abbréviations
Introduction
Partie 1 : Le niveau acoustique
1 La voix : un " objet » difficile à cerner .. 40
2 .. 62
3 La corde ..
l142Conclusion de la partie ... 159
Partie 2 : Le niveau articulatoire
1 La segmentation de la chaîne parlée
2 Le classement des voyelles . 197
3 Le classement des consonnes 230
4 A la frontière des mots
Conclusion de la partie 280
Partie 3 : Le niveau prosodique ... 283
1 La prosodie : lien direct entre langue parlée et chant ..288
2 La description de la mélodie de la phrase ..
3 La description du rythme .. 338
.... 368Conclusion de la partie ...
Conclusion générale ...
Annexes ..
Annexe 1 : Présentation détaillée du corpus ............................................................409
Annexe 2 : Partitions et exemples musicaux mentionnés dans le corps du texte 419 Annexe 3 : Tableaux récapitulatifs, résumant les comparants et les comparés ...441 Annexe 4 : Quelques notions de théorie musicale, évoquées dans le texte ........ 448Bibliographie
Index nominum
Table des illustrations 493
Table des matières . 495
10Abbréviations
DADM Dictionnaire de musique de Rousseau
ENC Encyclopédie
GGR Grammaire générale et raisonnée
MdF Mercure de France
MGG Die Musik in Geschichte und Gegenwart
11Introduction
12 13Présentation du sujet
les auteurs des XVII e et XVIIIe sans se restreindre au sens des " sons du langage », mais dans un sens physiologique plus large, le son compris comme une sensation sous forme de son langagier ou musical, se propageant via le médium air (cf. Henrich 2014 : 7) uence en particuliersons chez les grammairiens. Evidemment, ces deux thématiques sont étroitement liées et selon
sur les sons sans regarder les en peut-être sous un point de vue et avec un objectif différent aux mêmes phénomènes. Cela étant énoncé, il est indispensable de préciser dès le départ quepour but la reconstruction de la prononciation du français, traitée de manière très fine chez de
nombreux auteurs (infraen revanche à la manière dont les auteurs français des XVII e et XVIIIe siècles réfléchissent sur la réalisation verbale de leur langue, quelstypes de problèmes ils élaborent, comment ils les abordent, comment ils trouvent des réponses
et de quel type sont les solutions . Autrement dit, nous nous intéressons au type de réflexions que la confrontation des travaux dans différents domaines sur des questionnements comparablesou proches précisément définis évidemment effectués dans un cadre temporel (les XVIIe et
XVIII e peut prendre tout son sens. Les questionnements des auteurs peuvent porter sur la nature des sons, sur leur formation et leurs effets sur autrui. Comme notre point de départ est la conviction que la confrontation et la mise en relation de plusieurs disciplines sont importantes pour comprendre les " théories duson » en général et dans chaque discipline en particulier, nous travaillons, contrairement aux
Millet 1933, Fournier 2007a et 2007b, Rey
corpus composé de textes linguistiques et musicaux.de la langue parlée par celle de la langue chantée. Notre hypothèse est que cette approche plus
14 e et XVIIIe siècles, généralementà mieux comprendre leurs
ssi plus clairement que ne peut le faireun corpus restreint aux grammaires, la richesse et la diversité des idées sur les phénomènes
sur ce point dans la présentation de notre méthode de travail. Ldu langage est ancienne et toujours caractérisée par la Longtemps, et ce constat est effectivement encore valablepour époque de notre étude les grammairiens français restent attachés à la tradition partant
de la description des lettres (Auroux évidente entre la langueparlée et la langue écrite passe donc notamment par celle de la correspondance entre le caractère
écrit et le son prononcé représente, et elle se prononce souvent dans des réflexions sur
prononciation des sons (Meigret 1550, Vairasse ). Un problème est identifié, dont la solution sera finalement académique : les premiers dictionnaires et les remarques sur la langue française, commencées avec Vaugelas (1647),Ayres-
Bennett & Seijido 2011).
A partir du relevé des sons (écrits et prononcés) de la langue, les grammairiens construisent
rapidement un deuxième problème : celui de leur classification en classes (de voyelles, de consonnes et de diphtongues ou triphtongues), et en sous-classes (de voyelles arrondies ouétirées, de consonnes labiales, linguales, nasales, etc.). Dans la deuxième moitié du XVIII
esiècle, Beauzée fera avancer les réflexions sur ce problème au point que Rey (2014) le désigne
même comme " précurseur » des phonéticiens1une fine
1grammairiens sur les sons du langage. Cependant, nous sommes un peu réticents au terme de " précurseur »,
choisi par Rey, car il nous semble positionner Beauzée dans une perspective historique inadéquate, diminuant
la valeur propre de son travail. 15analyse sensorielle de la réalisation des sons et sur un traitement logique et sensé des données fait dans ce cas avancer les analyses.
Contrairement à la démarche de la phonétique expérimentale au XIX e siècle, Beauzée restepourtant attaché au concept de la lettre comme point de départ de ses réflexions sur les sons.
Cette caractéristique se reflètera dans toute notre étude. On touche ici un problème fondamental dont les grammairiens ont conscience, mais qui semble longtemps difficilement maîtrisable pour eux : celui de la distinction entre le son de base -à-diret ses variantes (ou différentespossibilités pour la réalisation de ce phonème). La difficulté est notamment due au caractère
particulier des données peu stabliséesfacteur vivant est fortement sensible dans ce type de recherche : il articule par exemple plus ou moins bien,ou il parle avec un certain accent (régional ou étranger). La seule solution semble être le respect
par cet standard ». Par de lavariété des sons utilisés par les locuteurs, préférant le chemin de la norme qui semble garantir
une certaine limitation et régularité (et donc contrôle) des données.En ce sensdans
de la grammaire française où la norme intervient également, comme les parties du discours ou
la syntaxe. On en voit les traces dans la remarque de Buffier (1709 " un système certaines maximes et dans grammaire sur :abord il est immatériel2, ensuite il est éphémère. Contrairement à la syntaxe, où les
grammairiens peuvent recourir à un corpus écrit emprunté de la littérature latine et française,
dans cette logique,Michèle Castellengo (2015 : 33) désigne le son (pris comme un phénomène acoustique) comme
2 molécules qui se transforment par un récepteur en imp bruit), voir Albano Leoni e et XVIIIe siècles. 16 fugitif et comme insaisissable, et elle encore, pour la même r considérée comme " » (McAdams & Bigand 1994), avant destinés à " mesurer » la voix3 et avant les possibilités4, le savant ne pouvait se fier à ses propres observations et sensations,
faillibles souvent, et influencées par une certaine attente selon la norme en vigueur et qui lui permettaient toutefois de mieux mémoriser les données sonores perçues. Ainsi, ses observations, mais aussi ses descriptions et conclusions étaient forcément largement déterminées5 par ces conditions de . Pour citer encore une fois McAdams &
Bigand (1994) : "
aux événements acoustiques doit être stockée dans le temps, anticipée et traitée en fonction des
expériences antérieures. » On rejoint ici le domaine de la psychologie cognitive.Au regard de
(1995 : 199) indique pour la Renaissance déjà, restera valable pour une grande partie des textes des XVII e et XVIIIe siècles : détachement -à-dire de la prononciation et de orthographe) dans des chapitres, des parties, voire, , dans des textes séparés. Notamment au XVIIIe siècle vont paraître des textes exclusivement dédiés aux sujets de la voix (" porteuse »
des sons) du langage. On peut nommer à titre dTraité des sons3 2-1902) et de Hermann von Helmholtz (1821-1894),
notamment Etienne-Jules Mary (1830-1904) joue un rôle important en développant la méthode graphique qui
permet par exemple de montrer visuellement le mouvement (les vibrations) des tambours sur un cylindre enduit
de fumée noire. En 1875, il effectue avec Charles Rosapelly (circa 1850-1913) et Louis Havet (1849-1925)
d-Jean Rousselot(1846-1924) et notamment le phonogramme reposent sur les travaux de Mary, Rosapelly et Havet. Ce type
de phonétique. Voir plus précisément à ce sujet Teston (2010).4 -Léon
Scott de Martinville (1817-1879). Un stylet fixé sur une membrane trace les mouvements sur un cylindre enduit
de noir de fumée. Ce systéme, encore " muet », est rendu véritablement exploitable par deux chercheurs en
1877 où le Français Charles Cros (1842- (1847-1931) développent
(2015) compareDès 1900, un grand intérêt pour la fixation du patrimoine linguistique et musical est sensible en France. Le
mouvement se manifeste notamment dans la création des Archives de la Parole par Ferdinand Brunot et Emile
Parthé : environ 300 enregistrements avec des locuteurs connus (comme Guillaume Apollinaire), anonymes ou
étrangers sont réalisés av
(1980).5 Nous évitons le terme " limité » car, comme nous le verrons, cette " imperfection » apparente permettait parfois
Schweitzer & Dodane (2016).
17 (1760), la Dissertation sur les voyelles et les consonnes -Xavier Harduin (1760), mais aussi les mémoires sur la voix de Denis Dodart (1700) et
(1740).Parole et Chant
Par ailleurs, une deuxième caractéristique est qui justifie largement le choix de notre deuxième discipline, le chant, . Le savant des XVIIe et XVIIIe enregistrer et à faire " répétable » les énonciations humaines, trouve dans le chant un moyen de vérification de ses impressions et hypothèses. En effet, grammairiens et chanteurs travaillent tous sur la langue rendue sonore et ainsi audible Deux cas de figure se présentent. Un premier groupe de (comme Bacilly 1668, Bérard 1755 ou Raparlier 1772) traite des détails de prononciation. Ces textesmusiciens. Par conséquent, les explications sont largement déterminées par une visée pratique.
trouver un moyen pour expliquer sa production facile et esthétiquement bonne selon la norme et les règles du " bon goût ». Ensuite, les compositions musicales montrent par la mise en musique de certains sons ou mots le ressenti des locuteurs natifs, et cela, " comme au ralenti », ou " comme sousune loupe », car les sons chantés sonnent généralement plus longuement et plus clairement que
les sons parlés du discours ordinaire. Si cette " mise en scène » des sons dans le chant (nt le caspour la déclamation théâtrale) exagère peut-être quelquefois la nature simple du son, elle peut
sur des traits peu évidents dans le discours parlé. âgeclassique décrivent comme une sorte de continuum les différentes manières dexprimer
oralement un texte écrit. Ainsi, Grimarest lediscours oratoire, le plaidoyer, et enfin la déclamation (décrite comme un " récit ampoulé ») et
le chant (cf. France & Mc Gowan 1981). Pour Chabanon (1779 : 152), la déclamation constitue 18 même un véritable genre musical. Les frontières sont floues et contenu dans les mots. Anger (2016 : 58) note que le chant est " un lieu complexe qui interroge ble. » Ce constat général est e et XVIIIe siècles que la musique baroque est de par sadéfinition calquée sur la langue nationale. Elle est donc " nationale » et elle correspond à une
aire linguistique bien circonscrite. Ainsi on peut citer Brossard qui dans son Dictionnaire de musique (1703 : art. " stilo " picquant, fleury,expressif » et celui des compositions françaises comme " naturel, coulant, tendre ». Sans entrer
dans les détails de ce constat, on voit rapidement deux choses : premièrement, la musique des nations italienne et française est ressentie comme fondamentalement différente. D naturel » pour la musique française, donc unecorrespondance (cherchée) aux pratiques langagières françaises et à un certain idéal (" goût »).
Nous reviendrons plus tard à ce lien particulièrement étroit entre langue et musique aux XVII
e et XVIII e siècles, mais nsera peut-êtreparfois obligé de passer outre ses connaissances générales, car nous nous référons dans cette
étude à un savoir musicologique et musical très spécialisé pour une époque précise).
Un autre aspect de la production verbale se trouve traditionnellement dans les rhétoriques : peu à peu son entrée dans les grammaires aux XVII e et XVIIIe (1767) qui -à-dire aux caractéristiques musicales de la langue comme sa mélodie, son rythme et son accentuation (cf. Pillot-Loiseau & Schweitzer : en préparation-1). A , les parentés fondamentales entre parole et musique constituent un 192003, Falk 20096 2000), et on exploite
la parenté des deux domaines dans les recherches sur certaines maladies et en orthopédie (Pillot-
Loiseau & Vaissière 2009 ; Pillot-Loiseau et al. 2009 ; Amy de la Bretèque 2000 et HenrichBernardoni 2014). Cornaz & Caussade
processus grammatical génératif dans les deux formes de communication : de la musical. Ces savoirs, acquis de manière inductive ou déductive selon les contextes, s aussi de Dans la pratique culturelle, Aubin (2005) note le recours constant en pédagogie musicale, et la musique comme deux arts qui 7. Ceci dit, une fois devenu attentif, on découvre dans les textes grammaticaux des XVII e et XVIII e idées) qui touchent celles sur les sons du langage proprement dit et Autrement dit, ns auteurs. On peut citer par exemple lefonctionnement du signe linguistique, institutionalisé ou motivé par un sentiment exprimé par
les sons qui sont transportés via le médium de la voix. Celle-ci humain dont le fonctionn fait des progrès considérables aux XVII e et XVIIIe siècles dans la description des organes et du processus de la phonation, le moyen de la transmission du signe linguistique par la voix reste difficilement compréhensible. sont difficiles à cerner. Cette compréhension comprend au moins lidentification nette des sons, le décodage du sens dumessage et la compréhension plus ou moins intuitive des émotions qui sont transportés par la
voix (et les gestes) du locuteur : donc de ce qui distingue au fond le message verbal du message écrit. Encore une fois, ce constat concerne la langue parlée comme chantée.6 s exhaustive.
7 A voir aussi la place importante que prend la phonétique dans la revue " La voix parlée et chantée » (Pillot-
Loiseau 2011) qui renvoie effectivement à la pluridisciplinarité de la phonétique. 20 parfaitement et de manière très concise Nathalie Henrich Bernardoni (2014 : 1) : la voix humaine " exprime, elle communique, elle suggère ».Notamment au XVIII
eimaginé naturellement orale et non écrite. La recherche sur les premiers sons signifiants et sur
leur manière de transporter un message touche de manière essentielle les théories élaborées
autour de cette thématique. Le texte sur de Rousseau, rédigé dans lesannées 1750/1760, en est peut-être le meilleur exemple. Rousseau explique que pour évaluer la
: le lien entre musique et langue est donc une évidence. P Comme déjà évoqué, la particularité de ce travail repose dans sa vastedes idées du son, rendue notamment possible grâce à un corpus composé de textes de plusieurs
disciplines. Nous essayons ainsi de rendre compte du fait que les constructions disciplinaires entre possible par se référant également aux sons, par les grammairiens. Chez les grammairiens, c consciente vers autres disciplines, mais elle reflète notamment le fait que tous les savants,Cette appr
cf.Psychoyou 2012 pour la musique).
Cette conception vas
des auteurs de et le fonctionnement de la voix et des sons, ainsi que leurs modifications possibles sous un angle comme on interdisciplinaire. En cela, notre travail se distingue soit se basant exclusivement sur des textes grammaticaux (incluant ou non les remarques sur la 21langue française), soit intègrant des sources donnant des informations sur la prononciation pour objectif de reconstituer le développement de la prononciation de la langue française. Les deux volumes de Charlesquotesdbs_dbs25.pdfusesText_31